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 i will try to fix you. ☞ (solo)

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MessageSujet: i will try to fix you. ☞ (solo)   i will try to fix you. ☞ (solo) EmptyMar 3 Juin - 10:52


G O O D B Y E

Il te tourna le dos. Et il partit.

Tes mains retombèrent doucement le long de ton corps, tandis que tu restais immobile, suivant sa silhouette du regard. Il ne prit pas la peine de se retourner. Il ne préférait peut-être pas le faire. Il ne voulait pas apercevoir la lumière éteinte dans tes yeux, l’absence de toute émotion positive. Ou alors, peut-être qu’il s’en fichait éperdument. Peut-être qu’abandonner quelqu’un était une coutume régulière chez lui, et que tu n’étais qu’une autre, au bout de cette grande liste.

Mais toi, intérieurement, tu ne pensais pas à ça.
Toi, au fond de ton esprit, tu te disais que tu étais finalement peut-être née pour être seule.
Née pour souffrir.
Née pour avoir envie de mourir, à chaque tournant que prenait ta vie.
Née pour voir revivre les scarifications sur tes bras.
Née pour être laissée en arrière, et abandonnée.
Tu n’étais qu’une ombre pâle, qu’un souvenir fade et sans aucun éclat.
Un fantôme parmi les autres.
Alors pourquoi t’aimer plus que les autres ?

Oui, mais voilà. Tu ne comprenais pas.
Il t’avait pris dans ses bras, nombre de fois.
Il t’avait bercée de mots doux, peu mais suffisamment pour que tu te sentes aimée.
Aimée.
Choyée.
Protégée.
Dans ses bras, contre lui. La tête contre son torse, l’oreille contre son cœur, à l’écouter battre de ce rythme rassérénant et apaisant.
C’était terminé.

Les larmes glissèrent le long de tes joues sans que tu ne cherches à les retenir, ou à les faire sortir. Ce fut la chose la plus naturelle qui pouvait alors t’arriver. Et il ne faisait pas le moindre doute qu’en te levant ce matin-là, tu t’attendais à tout sauf à cela. Tu n’avais même pas ouvert ta libraire. Tu n’avais même pas eu envie. Tu t’étais assise au fond d’un rayonnage, et tu avais commencé à lire tes propres ouvrages, ignorant tout du temps qui s’écoulait à l’extérieur de ta bulle.
Et puis, tout t’avait frappée.

À présent, tu pleurais.
Tu pleurais au simple souvenir d'avoir réalisé que tu étais en retard au rendez-vous qu'il t'avait fixé ; la faute à ce fichu livre.
Tu pleurais de te souvenir t'être ruée en-dehors de ta petite boutique, grommelant des jurons, et te rendant le plus rapidement possible au petit café où vous aviez convenu de vous retrouver.
Tu pleurais de revoir sa silhouette, debout, t'attendant.
Tu pleurais à te remémorer ton propre sourire lorsque tu l’avais vu, au loins. Tu t’étais précipitée vers lui, et t'étais excusée de ton retard. Si heureuse de le retrouver. Si heureuse, sans savoir à quel point tu serais malheureuse d’ici quelques minutes.
Tout t’avait paru irréel, alors. Il ne t’avait pas embrassée. Il n’avait su par où commencer. Mais il avait quelque chose à te dire.
Ton instinct animal avait senti tout cela venir. Tu t’étais reculée d’un pas. Tu l’avais regardé, battant des cils comme une pauvre bête effrayée par ce qu’on lui annonçait. Comme si l’on avait dit à une biche que la chasse était à nouveau ouverte.
Pas une larme n’avait roulé sur tes joues, à cet instant. Et tu n’avais pas prononcé le moindre mot. Tu t’étais contentée d’écouter, et de prendre chacune des syllabes sorties d’entre ces lèvres pour un coup de couteau personnel, sans trop savoir pourquoi. Et, à présent, tu n’y croyais toujours pas.
Tes doigts tremblants remontèrent jusqu’à ta joue, où tu essuyas une longue traînée salée. En vain. Elle fut immédiatement remplacée par une autre. Tu déglutis. Mais rien n’y fit. Les larmes continuaient de couler. Irrépressibles petites perles liquides, traduisant à merveille l’état de liquéfaction qui avait saisi ton cœur au moment où Phoenix avait prononcé ces quelques mots.

Je pars.
Non, ne pars pas. Reste. Reste-là. Je t’en supplie. Reste avec moi.
Je suis désolé.
Mais je m’en fiche que tu sois désolé. Je veux que tu restes avec moi.


Pourquoi les choses s’étaient-elles déroulées ainsi ? Pourquoi donc n’avais-tu pas eu le courage de lui dire cela, ni de le supplier de rester ?
Mais, tu sais, ça n’aurait rien changé.
Il avait pris sa décision, et il était de ceux qui étaient immuables dans ce genre de choix.
De ceux qui ne ployait pas, ni contre vent, ni contre marées.
De ceux qui savaient ce qu’ils voulaient.
Et ce qu’ils ne voulaient plus, aussi.
Et Phoenix ne voulait plus de toi.

Au fond de toi, la louve mourrait à petit feu. Repoussée par son chef de meute, elle se retrouvait à nouveau seule. Elle qui avait cru trouver un point d’appui, une fixation solide pour réapprendre à vivre en communauté, elle se retrouvait seule. À nouveau. Rien qu’une énième fois de plus. Et comment gérer ça, hein ?

Tu ne comprenais toujours pas. La première étape était le déni, non ? Et elle se justifiait à merveille, à cette seconde donnée.
Tu reculas d’un pas, hésitante. Puis, tu fis demi-tour. Sans prononcer le moindre mot, sans trembler plus que tes mains ne le faisaient. Tu parcourus deux rues, comme invisible aux yeux des passants, muée par tes jambes sans pouvoir réellement les contrôler. Tu refermas la porte de la librairie derrière toi après être entrée, sans faire attention à ce que tu faisais. Tu verrouillas, et abaissas le rideau qui servait à protéger des regards indiscrets. Tu fis quelques pas hésitants, regardant autour de toi sans tout à fait comprendre ce qui se passait.
Sans parvenir à attraper ce sentiment d’abandon. De rejet.
Sans mettre le doigt dessus, sans réussir à te stabiliser et à comprendre.
Seule.
Tu étais seule.

Étrangement calme, également.
Mais surtout seule.

Tu ne compris pas exactement pourquoi non plus, mais les souvenirs des doigts de Phoenix contre ta peau remontèrent. Un violent frisson te secoua, et tu te mis à trembler.
Tu étais nue. Allongée contre lui. Un sourire aux lèvres. Simplement parce qu’il était là. Ça expliquait tout, ça justifiait n’importe quoi. Mais c’était surtout sa présence qui te faisait sourire. Qui faisait naître au creux de ton ventre cet envol de papillons, et qui te donnait le sentiment d’enfin avoir de la valeur. Pas aux yeux du monde, non ; mais à ses yeux à lui, oui. Et c’était là le plus important.
Les larmes redoublèrent sur tes joues. Tes iris bleus étaient noyés sous le flot, et tu avais juste envie de disparaître. Rayée de la surface de cette Terre. À tout jamais.
Il s’approchait de toi. Souriait aussi, de cet air carnassier qui le caractérisait. Son ventre se posait sur le tien, et ses lèvres effleuraient les tiennes. Il n’y avait pas de questions à se poser ; pas d’interrogations qui tenaient. C’était Phoenix et toi. Toi et Phoenix. Le plus simplement au monde.
Contre la première étagère de livre qui vint à ta portée, tu te laissas tomber. Lentement, mais sûrement. Ton dos se cala contre le bois et la tranche des ouvrages. Tu respirais vite. Fort. De plus en plus rapidement, et ce de manière presque inquiétante.
Les mains du lycanthrope glissaient le long de tes côtes, le long de ton ventre. Savourant le contact de cette peau si douce. De ce corps si fragile. De cette petite poupée que tu étais.

Mais poupée ne voulait pas dire qu’il avait le droit de te laisser tomber, comme n’importe quel autre jouet.
Poupée ne voulait pas dire objet.
Poupée voulait dire qu’il aurait dû prendre soin de toi.
Mais il avait détourné le mot poupée à son sens le plus pratique.

Tu étais une poupée de porcelaine.
Et il t’avait laissé tomber au sol, te briser en mille morceaux.
Regardant, simplement.


Ton visage trouva naturellement refuge entre tes genoux repliés. Tes mains se plaquèrent sur tes oreilles, alors que tu tentais de t’enfermer loin de ce monde, et loin de tout.
La souffrance qui terrassait peu à peu ton cœur allait te rendre folle avant la fin de la journée. Tu aurais voulu dormir. Dormir, et tout oublier. Tu aurais voulu disparaître, et ne plus avoir à penser. Mais tu n’avais d’autre choix que de continuer.
Continuer.
Continuer.
Continuer.
Continuer.
Continuer.

Continuer.
Non.
Continuer.
Stop.
Je ne veux plus vivre.


Le gémissement qui s’échappa d’entre tes lèvres se transforma en un sanglot bruyant. Et, soudain, tu ouvris les vannes. Lâchas ta souffrance. D’un coup, tout te submergea, et tu cessas de te retenir.

Tu pleuras longtemps, Abysse.
Très longtemps.
Toute la journée, peut-être.
Sans avoir le courage de mettre fin à tes jours, ni de te faire le moindre mal qu’il puisse être.
Tu pleuras si longtemps que tu t’endormis, terrassée par cette fatigue. Par ces souvenirs. Phoenix t’embrassa, Phoenix t’aima. Puis, il te laissa.

Dans ton sommeil, tu continuas de pleurer.
Agitée de sanglots, roulée en boule au sol, sur la moquette de cette librairie que tu n’ouvris pas.
Les songes peuplés de ce visage ultime.
De cet amour que tu venais de perdre.
De ce point d’ancrage qui venait de te lâcher.
À nouveau, tu sombrais.

Chute libre, jusqu’au fond de l’abysse de ta vie.

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