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 ❝ Guess who's coming to diner tonight... ❞ (megades)

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MessageSujet: ❝ Guess who's coming to diner tonight... ❞ (megades)   ❝ Guess who's coming to diner tonight... ❞ (megades) EmptyDim 15 Juin - 18:07

❝ Guess who's coming to diner tonight... ❞


Devenir Megara Hobbs. C’était là ce qu’elle devait s’acharner à faire. Etre une autre. Ca ne devait pas être si compliqué, si ? Après tout, elle avait le physique de cette femme et ses papiers. Le reste devait être plutôt aisé à s’approprier. Sa voiture, son permis de conduire, et surtout, sa carte de crédit avec laquelle elle avait déjà fait de nombreuses folies. Elle n’avait jamais été femme à aimer le shopping, mais compte tenu des horreurs qu’elle avait retrouvées dans sa chambre d’hôtel, cela s’imposait. Elle goûtait peu à peu ce sentiment de liberté nouveau pour elle. Elle n’avait plus la moindre attache, plus rien. Elle pouvait désormais laisser le passé derrière elle et tout recommencer, sous une nouvelle identité. Oublié la douleur des pertes vécues, ou du moins, la laisser de côté. C’était sans le moindre doute ce qu’il y avait de mieux à faire. Arya Derveaux n’existait plus désormais.
Elle avait peu d’indices concernant celle dont elle occupait à présent le corps. Tout laissait à croire qu’elle avait fui quelque chose. Elle ne s’en formalisait pas. Elle était peut-être dans le corps de Megara, mais elle avait conservé l’esprit et l’âme d’Arya. Elle était une sorcière, après tout. Elle avait d’ailleurs récupéré tout le matériel qu’elle avait pu transporter et placer dans le coffre de sa voiture. Les autres indices qu’elle avait pu récolter lui indiquait que cette femme venait de New York et avait des goûts plutôt typiquement féminins, voire même luxueux. Elle avait trouvé la photo d’un jeune homme dans son portefeuille, prénommé Sidney si elle en croyait l’inscription au dos du cliché. Un petit ami probablement. Elle espérait qu’il ne trainerait pas trop dans ses pattes celui-là. Elle en savait bien peu sur l’inconnu dont elle occupait le corps, mais devinait déjà qu’elle était radicalement différente d’elle. Pour le moment, ça ne l’inquiétait guère. Comme à son habitude, elle refusait de se laisser envahir par les angoisses, à tort peut-être.

New York. Comme pour de nombreux Américains, ce nom avait quelque chose de l’ordre du fantasme. Elle n’avait jamais mis un pied dans la Grosse Pomme et en avait toujours plus ou moins rêvé, alors même qu’elle n’ignorait pas ce qu’il s’y passait. Elle savait parfaitement que la vie que ses habitants y menaient n’avait rien d’idéal. Mais c’était neuf, donc excitant. Elle s’aperçut néanmoins à quel point la ville était grande, en particulier pour quelqu’un qui y était totalement étranger. Il lui fallut plus d’une heure avant de localiser le quartier de Brooklyn et peut-être autant de temps pour trouver la bonne rue et s’y garer. Sortant de la voiture, elle prit son trousseau de clefs en main et pénétra à l’intérieur de l’immeuble. Elle regarda sur les boîtes aux lettres afin de localiser l’étage et le numéro de l’appartement. L’immeuble était banal, mais relativement bien entretenu. En arrivant en vue de la porte d’entrée, elle se sentit parcourue d’un frisson d’excitation. Ca y était, son tout nouveau chez elle.

Après quelques secondes à chercher la bonne clef, elle put enfin entrer. Elle posa ses sacs dans l’entrée, puis commença sa visite de l’appartement. C’était plutôt grand. Elle devait avoir les moyens. Elle se demanda quel pouvait être son travail, n’ayant pas trouvé le moindre indice à ce sujet dans ses affaires, ni même dans son téléphone portable, qui était d’ailleurs un téléphone pré-payé, ce qui avait appuyé la thèse d’une fuite. Oui, tout semblait satisfaisant.
Sauf que... des vêtements d’homme, dans un désordre typiquement masculin. Des photographies finirent par confirmer ses soupçons : son petit ami, ce Sidney vivait ici. Ce n’était pas bon. Ce n’était pas bon du tout. S’il vivait avec elle, cela signifiait qu’il la connaissait bien. Et donc qu’il risquait d’autant plus de se rendre compte que quelque chose clochait. Il était plutôt mignon, son hôte avait bon goût, mais malheureusement elle devrait s’en débarrasser au plus vite.

Mais pour l’heure, l’appartement était désert et elle pouvait pleinement en profiter, en commençant par se remettre de son long voyage en prenant une bonne douche, ce qu’elle fit. La salle de bain était aussi spacieuse que le reste, ce qui changeait agréablement de son ancien petit deux-pièces à la Nouvelle-Orléans. Elle passa bien une demi-heure sous un agréable jet d’eau tiède, avant de s’envelopper d’une serviette fixée autour de sa poitrine. Ainsi vêtue et les cheveux mouillés, elle se déplaça jusqu’à la cuisine et ouvrit le réfrigérateur. La première chose qu’elle aperçut fut une bouteille de vin, à peine entamée. Et du bon en plus. Pourquoi pas après tout, elle avait bien besoin d’un petit remontant. Après en avoir bu quelques gorgées directement à la bouteille, elle alluma la radio, poussant le volume au point d’en faire résonner la musique dans tout l’appartement, voire même peut-être dans une bonne partie de l’immeuble. Sans se préoccuper le moins du monde des nuisances sonores que cela aurait pu engendrer et sa bouteille toujours à la main, elle se mit à se trémousser au rythme de la musique.

Elle n’entendit pas la clef tourner dans la porte.
Une chance qu’elle ait laissé son matériel de magie dans le coffre de sa voiture.  
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MessageSujet: Re: ❝ Guess who's coming to diner tonight... ❞ (megades)   ❝ Guess who's coming to diner tonight... ❞ (megades) EmptyMar 17 Juin - 22:24



we control the fear

you may better run away


Putain d’enfoiré de lycanthrope à la con. Tu n’avais pas particulièrement les pensées joyeuses, en cette seconde ; ni même très polies. Elles te semblaient pourtant amplement justifiées, autant dans leur rudesse que dans leur noirceur. Si tu remettais la main sur cet enfoiré, tu lui ferais la tête au losange sans qu’il ne puisse comprendre ce qui allait lui arriver. Zen, Hades. Tu fermas les yeux, prenant une longue inspiration. Tu avalas une bouffée de nicotine, continuant ton chemin vers l’immeuble qui se devinait à quelques dizaines de mètres de là. Tu rentrais chez toi, ouais. Et tu pensais l’avoir largement mérité. Tu laissas tomber ton mégot au sol, l’écrasa du plat de ta semelle en passant, sans même prendre la peine de t’arrêter. Une bonne clope n’avait pas suffi pour te remettre d’aplomb, mais le léger vent qui s’engouffra dans ton sweat et qui te fit frissonner y parvint, lui. Tant mieux. Tu détestais être de mauvaise humeur.

Tu poussas la porte de l’immeuble et pénétras dans le petit hall. Tu pris à peine le temps d’essuyer tes pieds sur le paillasson avant de te diriger vers les escaliers. La colère t’avait plus ou moins quitté, le temps que tu parviennes à destination, et tu n’étais plus désormais que légèrement irrité. Rien de trop grave ; une bonne soirée seul devant un film sanglant, avec un petit joint au coin des lèvres, et tout serait réglé. À cette pensée, tes doigts tâtèrent la poche de ton jean, vérifiant que le petit sachet d’herbe que tu avais récupéré y était toujours. Il n’avait pas bougé. Tant mieux. À la perspective d’un bon roulé dosé pour t’envoyer dans les nuages pour la soirée, tu esquissas un rapide sourire. Tu reportas finalement ton attention sur les escaliers que tu grimpais rapidement, laissant ta main glisser sur la rampe. Pas la peine de se ramasser maintenant ; ce serait con.

Tu n’en revenais pas que ce mec ait triché de la sorte. À quoi pensait-il, en se proclamant humain et donc apte à se battre contre toi, hein ? Il t’avait pris pour un con. Il avait cru que tu ne comprendrais pas que sa force n’était pas humaine, et qu’il aurait le temps de te mettre KO avant cela. C’était peut-être sans compter ta résistance un peu trop élevée, et le regard méfiant que ton prétendu « coach » posait sur chacun de tes adversaires. Il t’avait vu chanceler au bout de trois coups. Il avait vu la tronche à la limite de l’incompréhension du pauvre bougre qui ne semblait pas piger comment tu pouvais tenir debout après des impacts de cette puissance. Il te connaissait suffisamment bien pour voir que ton état n’était pas normal. Que ce bonhomme avait trop de force pour être humain. Et il avait crié au tricheur. Toi, tu avais failli te faire éclater les dents contre le sol. Mais une dernière lueur de lucidité t’avait saisi avant que le mal ne soit fait, et tu avais réussi à esquiver la poigne féroce de ton adversaire, lui brisant le poignet dans le même temps. Ça, c’était hors-jeu. Briser des membres faisait clairement partie des choses interdites. Mais au diable les règles, dans ce genre de cas. Si ce gars-là n’était pas foutu de les respecter, alors pourquoi en aurais-tu fait autant ? Rien qu’à y penser, ça t’agacer. Rien qu’à songer à ce que cet enfoiré avait pu te faire vivre sur le ring, tu avais envie de lui planter à nouveau tes doigts dans les yeux pour le faire hurler de douleur. … Ouais, ça non plus c’était pas légal. Mais tu ne t’étais pas privé. Tu lui avais susurré une menace dans le creux de l’oreille. Va t’battre avec les gars qui sont aussi forts que toi, tête de nœud. Tout en lui crevant partiellement les yeux. Il avait manqué de se changer en loup, mais les arbitres étaient intervenus pour vous séparer. Tu avais failli écoper d’une exclusion définitive des aires de combat pour le mois. Mais il s’était transformé, et avait tenté de te sauter au cou, se fiant à son odorat à défaut d’avoir encore une vue correcte. On l’avait arrêté tant bien que mal, et ta pénalité avait été annulée. Mais t’étais plus d’humeur à continuer. Et ce connard de Brett avait eu beau pester tout ce qu’il savait, une pression assez ferme sur sa jugulaire et une menace habilement glissée avaient eu raison de sa foi de te voir combattre ce soir. Alors tu rentrais chez toi ; plus tôt que prévu, peut-être, mais au moins tu n’étais pas trop amoché. À peine un saignement de nez qui avait déjà cessé, et la lèvre supérieure très légèrement fendue. Une légère coupure sous la pommette, le résultat d’un coup trop puissant. Mais ce n’était rien de grave. Rien de flagrant. Tu ne t’étais pas rendu compte que le contour de ton œil avait très légèrement foncé. Mais sans y prêter une attention particulière, ce n’était presque pas remarquable. Alors, quelle importance ?

À monter les escaliers de la sorte, tu retrouvas bientôt cette sensation de chaleur atroce qui t’étouffait depuis le début de l’après-midi. Tu poussas un long soupir, et tes mains attrapèrent le vêtement au niveau de tes épaules, tirant vers l’avant pour te l’enlever. Tu te courbas pour que ta tête puisse passer, et le pull se retrouva rapidement dans tes mains. Le problème était peut-être que tu n’avais rien en-dessous. Ouais. Bah tant pis. Au pire des cas, la voisine te jetterait un drôle de regard ; mais tu étais de toute manière à cinq marches à peine de ton palier. Ce fut à cet instant précis que tu remarquas que le bruit qui te parvenait depuis le rez-de-chaussée semblait venir de… Chez toi.

« What the fuck ? »

Tu fronças les sourcils. Aurais-tu oublié d’éteindre la radio en partant de chez toi, tout à l’heure ? Ou bien t’avait-on cambriolé ? Non. Seul un arriéré aurait mis la musique aussi fort en cambriolant. Alors bon sang, c’était quoi ce délire ? Toujours aussi sceptique, tu actionnas la poignée de la porte, pensant que celle-ci s’ouvrirait de fait. Mais non. S’il y avait quelqu’un, là-dedans, il s’était verrouillé à double-tour. Mais putain, comment pouvait-il seulement y avoir quelqu’un dans ton appartement ? Tu vivais seul depuis deux ans déjà. Et à moins que ton proprio n’ait tout vidé et vendu ton appart’ en ton absence, c’était impossible. À la hâte, tu sortis tes clés et déverrouillas la porte. Lorsque tu l’ouvris, le volume de la musique t’agressa d’autant plus. Tu ne fis pas le moindre commentaire, le plus silencieux possible, mais le poing aussi serré que ne pouvait l’être ta mâchoire. Tu posas machinalement ton sweat sur le guéridon de l’entrée, et remarquas bien rapidement tout ce qui n’allait pas. Des affaires qui n’étaient pas les tiennes, jusque dans ton hall d’entrée. Ce n’était visiblement pas Ryker. Mais qui que ce soit, il ne s’était pas gêné. Et il te dérangeait. C’était ton herbe, et t’avais pas envie de partager ce soir. Et puis, fuck, même ceci mis à part, c’était chez toi ici !

De ton pas souple et agile, tu arrivas jusque dans la pièce principale. Ce fut alors que tu la vis. Étant parfaitement humain et ton corps réagissant en ce sens, ton cœur eut une pulsation subitement plus forte, lorsque tes yeux découvrirent son visage aux traits si familiers. Ton esprit, lui, restait cependant aussi stone et méfiant qu’il le pouvait. Tu ne savais ni d’où elle sortait, ni pourquoi elle était là, mais une chose était sûre : elle n’avait rien à foutre ici. Pas la moindre manifestation de joie. Juste une indignation sans précédent, et une envie de la balancer par la fenêtre qui faisait tenir du miracle que tu n’aies encore rien tenté pour le faire. Elle dansait au milieu de ton salon, avec ta bouteille de vin dans la main, ta serviette autour du corps. En bref, elle avait fait comme chez elle. Ouais, bah nouveauté de la soirée ? Ça fait deux ans que ce n’était plus chez vous, mais bien chez toi. Sans un bruit, tu fis les pas nécessaires pour arriver à la chaîne hi-fi, qui se trouvait malheureusement plus près de toi que d’elle. Elle ne te vit pas, et n’avait visiblement pas le moins du monde remarqué ta présence. Jusqu’au moment où tu baissas brusquement le son, tout du moins.

Tu n’éteignis pas la musique pour autant. Ton regard noir la fixait sans aménité, et tu la détaillais sans te soucier un seul instant d'être torse-nu, ou d'avoir la gueule cassée. Tu ne l'observais pas comme un homme normalement constitué aurait fait, non ; son corps toujours aussi bien dessiné et ses jambes fines ne te faisaient pas le moindre effet. Tu scrutais simplement son visage de poupée à la recherche d’une putain de réponse à toutes ces questions qui te trottaient dans un coin de la tête. À commencer par :

« Qu’est-ce que tu fous là ? »


Ouais, tiens, c’est une bonne question, ça.
Qu’est-ce que tu fous là ?
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MessageSujet: Re: ❝ Guess who's coming to diner tonight... ❞ (megades)   ❝ Guess who's coming to diner tonight... ❞ (megades) EmptyMer 9 Juil - 23:24

❝ Guess who's coming to diner tonight... ❞


Elle était libre. Libre. Sous ce nom, sous cette apparence, aucun vampire ne viendrait jamais la chercher, surtout ici. Nouvelle identité, nouvelle vie. Il lui faudrait se réadapter, mais elle voulait se persuader que ce ne serait qu’une question de temps. Non, le plus difficile, ce qu’elle avait fui jusqu’alors était l’abandon pur et simple de son ancienne vie. Elle avait perdu la personne la plus importante de sa vie et devait agir comme si de rien n’était. Comme si elle n’avait jamais réellement existé. Ce n’était pas un secret pour ceux qui la connaissaient, elle était bien loin d’être douée lorsqu’il s’agissait de faire face à ses sentiments les plus intenses. Raison pour laquelle elle les ignorait, voire les fuyait la plupart du temps. Cette fois-ci, elle n’avait pas le choix. Le deuil ne pourrait se faire qu’à l’intérieur. Mais elle le savait, l’unique et meilleur moyen d’honorer cette femme qu’elle avait tant admirée serait de perpétuer ses traditions et demeurer fidèle à tout ce qu’elle lui avait enseignée. Ce qu’elle comptait faire.

Si ce corps possédait un inconvénient, c’était cette blessure au niveau du ventre. Malgré les soins qu’elle y avait apportés, celle-ci demeurait douloureuse. Néanmoins, bien que ses trémoussements n’aident en rien à calmer cette sensation, elle continua, profitant de l’ivresse du moment, ainsi que de celle que lui procurait le vin qu’elle avait piqué. Ou plutôt son vin. Après tout, cet endroit était son appartement. Et celui du petit ami de son hôte accessoirement, mais ça elle s’en occuperait plus tard. Heureusement il n’y avait ni enfant, ni bague de fiançailles à l’horizon, c’était toujours ça de gagné. Il allait dans ce cas être plus facile de s’en débarrasser. En attendant, elle profitait. C’était comme une nouvelle naissance. Elle devait s’approprier ce corps, cette existence. Et pourtant, envers et contre tout, elle demeurait la même personne. Elle demeurait Arya. Autant dire que c’était plutôt compliqué. Il allait lui falloir du temps, beaucoup de temps même pour s’y habituer. Elle était pour ne pas se brusquer.

Alors, elle se trémoussait frénétiquement, en serviette de bain, sur de la musique qu’elle aimait. Si bien qu’elle ne remarqua absolument rien. Elle n’entendit ni le bruit d’une clef que l’on tourne dans la serrure de la porte d’entrée, ni cette dernière s’ouvrir. Pas plus qu’elle ne perçut la présence de l’être qui entra dans l’appartement. Jusqu’au moment où le son se baissa brusquement. Elle sursauta et se retourna vivement. Sous l’effet du mouvement, la serviette qu’elle portait menaça dangereusement de tomber, mais elle parvint à l’en empêcher de justesse et la recoinça avant de lever les yeux vers l’inconnu qui venait d’entrer chez elle. Enfin, pas vraiment un inconnu, puisqu’il s’agissait du fameux Sidney. Il semblait légèrement différent de l’image qu’elle avait pu voir sur les photos, néanmoins elle le reconnut immédiatement. Bon sang, qu’est-ce qu’elle était supposée faire ? L’accueillir avec un sourire ? L’embrasser ? Ca ne l’enchantait pas, mais s’il le fallait, elle le ferait. Bon après tout il n’était pas désagréable à regarder et il faut ce qu’il faut. Mais elle n’eut pas le temps de se décider pour une manière d’agir par rapport à une autre. Si elle s’était attendue à plusieurs possibilités concernant l’accueil, elle n’avait pas pensé qu’il se montrerait aussi désagréable, voire aussi virulent. Sur le coup, elle fut surprise. Elle resta interdite, à le regarder, avant de sentir l’agacement monter. Non mais c’était quoi son problème à celui là ? A peine arrivé, il commençait déjà à la fatiguer. Hors de question qu’elle couche avec lui s’il devait toujours se montrer aussi pénible !

Elle dut se retenir pour ne pas l’envoyer promener. Et se calmer, rapidement. Car elle comprit que c’était peut-être une opportunité en réalité. Visiblement ce jeune homme n’était pas ravi de sa présence. Bon. Elle pouvait retourner cette situation en sa faveur. Elle prit un air gêné et marcha doucement dans sa direction. « Sidney... » Elle n’avait aucune idée de la raison pour laquelle il lui en voulait. Elle devait donc se montrer extrêmement vague, tout en laissant évidemment penser qu’elle savait de quoi il parlait. Elle releva la tête et le regarda, affichant une expression emplie de culpabilité. « Ecoute, je sais que tu m’en veux. Je suis désolée, d’accord ? Mais... j’ai eu l’occasion de réfléchir ces derniers temps. Ca m’a fait beaucoup de bien. » Elle fit une pause et soupira, avant de reprendre. « Je me suis dis... Peut-être qu’on est restés trop longtemps l’un sur l’autre. Peut-être que ça nous ferait du bien de prendre de la distance. Tu es quelqu’un d’incroyable, mais j’ai besoin de souffler et de voir où j’en suis. » Est-ce qu’elle ne venait pas sérieusement de lui faire le coup du « c’est pas toi, c’est moi » ? Apparemment oui. Et elle n’en était pas peu fière. Elle était plutôt bonne actrice en fait, sa prestation valait le coup à son avis. Il n’y avait plus qu’à espérer que ça suffise et qu’il s’en aille enfin. De toute manière, il semblait déjà énervé contre elle, bien loin de l’image souriante qu’elle avait pu voir sur les photos. Il y avait visiblement de l’orage dans leur couple. Pas étonnant que Megara se soit tirée s’il était toujours aussi peu agréable. Elle le regardait. Il ignorait qu’il aurait plutôt eu intérêt à partir sans faire d’histoire. Sinon, elle n’aurait plus qu’à trouver une autre manière de se débarrasser de lui. Définitivement si possible. Peut-être en déclenchant chez lui une maladie quelconque. Avec des pustules s’il se montrait trop énervant.  
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MessageSujet: Re: ❝ Guess who's coming to diner tonight... ❞ (megades)   ❝ Guess who's coming to diner tonight... ❞ (megades) EmptyLun 25 Aoû - 18:34


THE DEVIL IS CALLING ME BACK HOME.



Megara. Mais qu'est-ce qu'elle foutait là ?

Au moment où la jeune femme sursauta et où sa serviette glissa, tu ne cillas pas. Tes yeux ne la lâchèrent pas, et le début de la forme d'un sein qui s'imposa à ton regard ne te perturba pas le moins du monde. Sans que cela ne te fasse tiquer davantage, elle avait empêché les choses de trop empirer. Et, en fin de compte, tu n'eus rien le temps de voir. Tant mieux. Sa présence à elle seule avait le don de faire jaillir en ton esprit toute une suite de questions diverses et variées. Elle avait disparu voilà deux ans déjà, et tu la retrouvais comme si jamais elle n'était partie, seulement bien plus... Dévergondée, te semblait-il. D'ailleurs, depuis quand se déhanchait-elle de la sorte avec une bouteille de vin à la main ? Tu ne l'avais jamais vue faire ce genre de choses, à part peut-être une fois, où tu avais réussi à lui faire boire plus que jamais. Et encore. Alors, merde. Tu avais bien le droit d'être franchement antipathique, non ? La moindre des choses c'est de prévenir, avais-tu envie de lui cracher. Partie sans un mot. Revenue tout aussi silencieusement. Et le pire était à venir.

Lorsqu'elle commença à te parler, elle semblait redevenue la petite Megara posée, un peu mal à l'aise. L'espace d'un instant, tu y crus vraiment ; malgré, évidemment, ta suspicion quant aux raisons de sa présence. Puis, elle poursuivit. Et là, tu ne pus t'empêcher de froncer les sourcils. Menaçant, ou simplement sceptique ? Un peu des deux, très certainement. Cet air de culpabilité... Peut-être, oui. Mais c'était elle qui avait choisi de partir. Elle qui t'avait laissé sur le carreau,aigre tout ce que tu avais pu faire pour elle. Même lorsque tes souvenirs t'étaient revenus, tu ne t'étais pas enfui. Tu avais continué à vivre avec elle, continué à la protéger comme ses parents te l'avaient demandé, et comme ils t'avaient appris. Tu étais resté fidèle à ce qu'on t'avait simplement demandé de faire. Ça n'avait pas été une obligation. Tu aurais pu partir, lui claquer la porte au nez et l'informer que désormais, elle n'aurait plus qu'à se débrouiller seule. Selon toute vraisemblance, c'est ce que n'importe qui t'aurait hurlé de faire. Tu n'avais pas à être sous ses ordres. Elle te demandait de tuer, tu exécutais. Elle te demandait d'empêcher tel gars de faire du mal à telle petite vieille, tu le faisais. Elle pensait que tu n'avais pas d'autre choix. Elle en était sûrement persuadée. Mais après tes quinze ans, lorsque tu avais fait le coma qui t'avait fait retrouver tous tes souvenirs, tu avais continué de lui obéir. Ça, elle ne le savait pas. Elle ignorait ce qui s'était passé. Elle ignorait totalement que tu avais alors le choix. Et que tu avais choisi de prendre ton mal en patience, et de continuer de lui être fidèle, serviable. Tu avais sacrifié toutes les années de ta vie pour elle, de quinze à vingt-trois ans. Alors que tu avais le choix. Elle l'ignorait. Et à cet instant, le simple fait de la revoir, après ces deux ans de disparition, te serrait la gorge et te donnait envie de tout lui dire. Tout lui cracher. Comment avait-elle pu te faire ça ?

Respire Hades. Respire.


Tu déglutis lentement. Tu l'écoutais. Attentivement. Et à mesure qu'elle parlait, ton envie de lui cracher ses quatre vérités de gamine pourrie gâtée à la figure montait de manière flagrante. Tu ne te retenais plus qu'à grand-peine de lui balancer platement, venimeusement, tout ce que tu avais sur le coeur. Mais tu voulais lui laisser une chance. Tu voulais qu'elle t'explique. Qu'elle justifie son geste, sa disparition. Néanmoins, ce qu'elle disait ne te satisfaisait clairement pas. Tu serras encore davantage les dents, le visage complètement fermé. Pourtant, tu n'étais pas hermétique à ses paroles. Au contraire, même ; tu ne l'avais jamais écoutée avec autant d'attention. Mais ce fut ses dernières phrases qui te firent le plus réagir, contre ton gré. Tes sourcils se haussèrent, tes yeux s'écarquillèrent avec ahurissement, malgré le reste de ton visage toujours aussi impassible. Elle te faisait quoi, là ? Elle te parlait comme si elle était en train de... Rompre. Et ça, pour le coup, ça avait le don de t'interpeller. Néanmoins, tu ne réagis pas tout de suite. Tu ne voulais pas répondre sans avoir mûrement réfléchi à tes mots. De toute évidence, il lui était arrivé quelque chose. Et même si tu ignorais totalement de quoi il pouvait s'agir, cela semblait avoir un rapport de près ou de loin avec un violent choc sur la tête, entraînant un changement brusque de personnalité, et visiblement une amnésie certaine. Ou alors, elle était folle. Peut-être aussi qu'elle avait vraiment changé ; mais à ce point, cela te paraissait tout sauf crédible. On pouvait dire de toi que tu n'étais rien de plus qu'un chien de garde, Hades ; mais tu avais passé vingt-trois ans de ta vie collée à cette fille. Tu la connaissais, au point d'avoir anticipé pas mal de ses conneries et de situations délicates, et de lui avoir sauvé la mise à plusieurs reprises. Et là, il y avait quelque chose qui clochait.

Tes lèvres se pincèrent en une moue un peu sceptique, mi-triste. Tes yeux perdirent de cette forme d'ahurissement. Tu semblais prendre conscience de cette rupture. Mais tu voulais être sûr. Sûr de ce dont elle parlait, avant de lui répondre n'importe quoi. Sa phrase aurait pu être ambiguë, bien entendu. Mais pas à ce point. Pas à en être la phrase typique d'une rupture. Ce truc qui clochait t'obsédait. Et tu voulais mettre le doigt dessus. Tu déglutis finalement. Ta cage thoracique se soulevait régulièrement. Ta pommette te faisait légèrement souffrir, ainsi que ta lèvre, mais tu n'y pensais même plus. Pas même au fait qu'elle était vêtue d'une simple serviette, et que tu étais torse nu. Tu affichas la moue de celui qui essayait de comprendre. Subitement radouci, comme dirait l'autre. Comme croirait l'autre.

« Tu... T'es en train de m'dire que tu m'quittes ? ... »

On dirait vraiment que ça te fait mal. Et quelque part c'est le cas. Pas pour les raisons qu'elle pourrait croire, mais c'est le cas. Ça te fait mal qu'elle te considère de la sorte. Qu'elle se ramène après deux ans sans le moindre mot. Qu'elle ait changé comme ça. Mais essaie de voir le bon côté des choses. Elle a l'air plus indépendante. Peut-être que maintenant elle te foutra la paix.

« Wow. »

T'as un léger rire nerveux. Tu fais quelques pas, et tu t'assieds sur le canapé. Tu prends ta tête dans le creux de tes mains, mais rapidement tu t'interromps et tu sursautes. T'avais oublié cette putain d'entaille sous ta pommette. Fuck it. Tes doigts se croisent, et tu poses tes coudes sur tes cuisses, penché en avant, la tête toujours relevée vers elle.

« Pourquoi tu m'fais ça ? T'aurais pas pu me le dire par courrier, ou un coup de téléphone ? Un mail peut-être ? Un pigeon voyageur, même, j'm'en cogne royalement. J'pensais juste qu'au bout de deux ans sans un signe de vie... Disons... Si tu revenais, ce serait pour m'annoncer une meilleure nouvelle. »

T'as l'air peiné. Un peu perdu. Triste, clairement. On mettra le reste des émotions qui transparaissent sur le compte des deux ans sans nouvelles.

« T'as rencontré quelqu'un, c'est ça ? »

Tu la regardes dans les yeux. Tu veux qu'elle te dise la vérité. Tu joues le jeu de l'amoureux, toi aussi. Puisque c'est ce qu'elle semble partie pour faire. Tu as envie de savoir. De comprendre. Mais patience.

Tout vient à point à qui sait attendre.


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MessageSujet: Re: ❝ Guess who's coming to diner tonight... ❞ (megades)   ❝ Guess who's coming to diner tonight... ❞ (megades) EmptyMar 16 Sep - 0:47

❝ Guess who's coming to diner tonight... ❞


Bon sang, qu’allait-elle faire de lui ? Un homme dans sa vie était bien la dernière chose dont elle puisse avoir besoin. Elle l’indépendante, la farouche sorcière qui avait bien du mal à comprendre ces femmes qui ne pouvaient vivre sans une présence masculine à leurs côtés. Si jamais il s’accrochait à elle, ils allaient tous deux avoir un problème. Elle ne tenait pas à ce qu’il réalise qu’elle n’était pas vraiment Megara, et surtout qu’elle était une sorcière. D’autant plus qu’il serait peut-être préférable qu’il ne sache pas que sa copine était en réalité bel et bien morte. Le problème était qu’elle ignorait jusqu’à quel point il la connaissait. Ils vivaient apparemment ensemble, ce qui laissait supposer une relation plutôt intime. Ca ne jouait pas vraiment en sa faveur. Pourquoi fallait-il qu’il soit là ? Elle se serait écoutée, elle lui aurait fracassé la bouteille de vin sur la tête et s’en serait débarrassée. Mais elle n’allait tout de même pas commettre un meurtre dès le jour de son arrivée, sans compter qu’il lui faudrait ensuite se débarrasser du corps discrètement. Dans une ville comme New York, où il y avait du monde en permanence, cela risquait d’être compliqué. Il allait définitivement falloir qu’elle trouve une solution, et la seule qui lui venait en tête c’était la rupture. Se séparer de lui avant qu’il ne vienne à se rendre compte qu’elle ne savait même pas qui il était et ne connaissait de lui en tout et pour tout que son prénom.

Elle n’était pas vraiment une habituée des relations amoureuses. Elle avait déjà essayé, pour en arriver à la conclusion au final que ça n’apportait rien de bon. Voilà qu’elle se trouvait de nouveau plongée là dedans, à devoir rompre en douceur avec lui. Douceur n’était pas franchement un terme qui la caractérisait, mais ce n’était pas le moment de griller sa couverture. Elle commençait à plus ou moins cerner la demoiselle qui avait à l’origine habité ce corps. Elle paraissait être du genre à larguer son mec en douceur. Enfin sans le jeter directement à la porte et changer les serrures. Ce qu’elle ferait si cette méthode-ci ne fonctionnait pas. Si elle était anxieuse au sujet de sa réaction, ce n’était pas parce qu’il avait signifié quelque chose pour lui, mais parce qu’elle craignait qu’il ne résiste. Enfin, elle semblait être partie depuis un bon moment, il avait dû comprendre le message depuis longtemps, non ? Apparemment pas. Sur un ton incrédule, il lui demanda si elle le quittait. Elle dut faire un puissant effort sur elle-même pour ne pas lever les yeux au ciel d’un air exaspéré. Non, je vais faire les courses, mais qu’est-ce que tu crois demeuré ? Bon sang, ce type là n’avait pas l’air d’être une lumière. Heureusement qu’elle allait s’en débarrasser et ne plus l’avoir sur le dos.

Bon, mieux valait qu’elle se taise et observe sa réaction. Qui ne tarda pas à venir. Par mail ou courrier ? Alors ça c’était la meilleure ! Si elle avait agi de la sorte, il l’aurait accusée de lâcheté. Vraiment n’importe quoi. Néanmoins, l’une des informations qu’elle donna ne tomba pas dans l’oreille d’une sourde. Deux ans ? Deux ans, sérieusement ? La fille s’était tirée depuis deux ans et il habitait toujours ici, semblant même l’avoir attendue. Bon sang c’était bien pire que ce qu’elle avait imaginé. Il devait être sacrément accroché. Il allait falloir qu’elle la joue finement si elle souhaitait s’en sortir sans le moindre mal. Pour le moment elle allait encore une fois essayer de faire les choses doucement. Mais si ça ne fonctionnait pas, il lui faudrait passer à la vitesse supérieure...

« J’ai juste besoin d’être seule, d’accord ? Je pense que ce serait mieux si on évitait de se voir pendant un moment. »

Il allait déduire tout seul ce qu’il fallait en déduire, à moins qu’il soit réellement très stupide. Elle espérait bien que non, elle n’avait pas envie de lui expliquer en long en large et en travers les tenants et aboutissants de cette situation qui lui était déjà plutôt pénible. En plus elle était toujours en serviette de bain... pour un peu qu’il lui demande de coucher avec lui une dernière fois... la poisse ! Il avait l’air plutôt triste. Pour un peu, il aurait presque réussi à lui faire de la peine. Presque.

« Je suis désolée, vraiment. Ca s’est fait comme ça, je m’y étais pas préparée. Je sais que ça fait longtemps, très longtemps. Mais j’avais de bonnes raisons, crois-moi. » Et si elle en croyait sa blessure par balle, elle avait effectivement de bonnes raisons. « T’es important pour moi. Vraiment. Mais... ce n’est plus comme avant. »

Bon sang, que de blablas ! Tout aurait été bien plus facile si elle avait simplement pu le jeter hors de cet appartement. Mais non, il fallait faire preuve de diplomatie. Bon sang, comme si elle n’avait rien de mieux à faire de son temps ! Mais lorsqu’il lui demanda si elle avait quelqu’un, ce fut tout de suite plus compliqué. Elle ne savait tout simplement pas quelle était la meilleure stratégie à adopter. Si elle répondait non, elle s’évitait quelques questions mais laissait une porte ouverte. Mais si elle répondait par l’affirmative, il faudrait alors qu’elle invente quelque chose. Et dans cette ville où elle ne connaissait personne, elle craignait que ce soit compliqué. Alors, que choisir ? Le mystère serait sans doute la meilleure stratégie à adopter.

« Et bien oui, si tu veux tout savoir. Et ça m’a fait prendre conscience de certaines choses. J’ai besoin d’avancer et de laisser le passé derrière moi. »

En gros, te lourder comme le poids mort que tu es, compris ? Il n’empêche qu’il restait un problème : l’appartement. Il y vivait toujours, et ça, ça risquait d’être un véritable souci. Elle souhaitait tâter le terrain de ce côté là, mais elle se devait d’amener le sujet le plus en douceur possible. Elle prit un air embarrassé et baissa les yeux.

« Je sais que je n’ai aucun droit de te le demander mais... qu’est-ce que tu es devenu depuis deux ans ? Tu... tu as quelqu’un toi aussi ? »

Comme si ses histoires de coucheries l’intéressait, mais elle était bien obligée de faire semblant s’il était supposé être son ex. Qu’est-ce qu’il ne fallait pas faire pour avoir un logement agréable à New York et redémarrer une nouvelle vie sans qu’un crétin décérébré vienne lui casser les pieds ! 
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MessageSujet: Re: ❝ Guess who's coming to diner tonight... ❞ (megades)   ❝ Guess who's coming to diner tonight... ❞ (megades) EmptyJeu 23 Oct - 4:21


IF I ONLY HAD A HEART.



C’en était presque malsain, la facilité avec laquelle il simulait la tristesse et l’impression de trahison, de perte. Il avait pourtant la nette impression qu’elle s’en fichait comme de sa première dent de lait. Ils l’avaient perdue le même jour. Il s’en souvenait. Mais elle s’en fichait. Elle revenait, deux ans après, et elle tentait de le lourder. Le laisser tomber. Lui faire comprendre qu’il n’était plus rien dans sa vie, et encore moins son petit ami. Mais que lui était-il passé par la tête ? À quoi jouait-elle ? Les questions fleurissaient dans son esprit, et sa curiosité s’en retrouvait piquée au vif. Alors, il simulait. Jouait un rôle, comme celui qu’elle tentait d’afficher.

Les hypothèses s’affichaient une à une dans son esprit. Elle avait peut-être perdu la mémoire. Elle avait inventé toutes sortes de relations possibles avec les gens dont elle a avait retrouvé des photos. C’était sûrement ça. Mais si elle avait perdu la mémoire, il n’avait aucune envie de redevenir le clébard qu’il était avant. Aucune. Il la dévisageait, l’écoutait parler, et lui répondre. Il avait beau cherché, peu d’autres choses lui venaient à l’esprit. Mais il y en avait bien une dont il était certain : cette Megara n’était pas celle qui avait disparu deux ans auparavant. Elle n’avait rien à voir. L’autre n’aurait pas dansé seule dans le salon avec une bouteille de vin à la main. L’ancienne Megara se serait assise dans la cuisine, une fois au bord du désespoir. Elle aurait versé une coupe de vin, et aurait essuyé quelques larmes rapides avant d’humer le breuvage, et d’en boire une gorgée avec distinction. Elle n’aurait pas fait la fête ainsi. Elle n’aurait simplement pas été cette femme. Et cette femme ne pouvait pas être Megara.

Ainsi, donc, elle le larguait. Mais quelle bonne idée. Comme s’il l’avait attendue, pendant deux ans ; il n’était déjà pas amoureux avant, alors il n’y avait pas le moindre risque pour que son cœur ne souffre maintenant d’une quelconque forme d’attirance pour elle. Oh, bien sûr, cette attirance avait un jour existé avec l’ancienne Meg. Elle avait besoin de bras protecteurs, et il avait été dressé à la protéger. Plus d’une fois, ils avaient failli trouver un réconfort un peu trop poussé, l’un contre l’autre. Plus d’une fois, elle était finalement partie, avec un certain empressement, s’échappant de son étreinte douce. Elle le savait, pourtant, qu’il n’était pas son frère. Elle le savait, et elle faisait comme si elle s’en fichait. Elle en avait conscience, lorsque leurs lèvres s’effleuraient. Mais une fois que les étreintes se raffermissaient, le fait d’avoir été élevés ensemble la heurtait de plein fouet. Et elle ne pouvait pas. Ç’aurait été de l’inceste. Il ne la contredisait pas. En soi, il s’en fichait un peu. Si ce n’était pas elle, ce serait une autre. Il n’avait jamais pris le pari fou de la faire tomber. C’était elle qui venait le chercher. Elle, qui hésitait. Qui le voulait, puis le repoussait. Elle, qui était perdue, et n’avait aucune idée de ce qu’elle cherchait. Elle ne trouvait personne pour la combler. Et lorsqu’il ne restait plus que lui — si proche, si accessible — elle avait eu tendance à hésiter. Au final, il ne s’était jamais rien passé. Pour lui, un baiser ne comptait pas. Ni même deux. Ou trois. Ce n’était pas sa sœur. Il n’avait jamais eu de sœur. Juste des êtres auxquels on avait voulu lier son cœur. Faire du Phénix l’être aimé et entouré qu’il n’était pas. Il n’était qu’une aberration de la nature, une excroissance destinée à vivre et mourir seule. Et, lorsque ses souvenirs étaient revenus, il avait repris conscience de tout cela. Il avait pris un recul brusque et immédiat sur la chose. Il avait dû lui expliquer quelques détails. Sans trop lui en dévoiler. Mais il doutait que cette fille qui se tenait présentement face à lui n’ait conscience de tout ça. L’ancienne Megara ignorait la nature de Phénix de son frère adoptif. La nouvelle n’était pas foutue de se souvenir que jamais ils n’étaient ensemble ; alors le reste… Il ne fallait pas trop en demander, n’est-ce pas ? Tant mieux, d’un côté. Son secret n’en était que mieux protégé.

Finalement, elle avoua avoir rencontré quelqu’un. Il baissa les yeux, comme blessé par sa réponse. Il secoua légèrement la tête à ses arguments, et soupira. Sa main passa sur son visage. La plaie sur sa pommette le rappela, mais il en serra simplement les dents. Il regarda le plafond, quelques secondes. Elle lui demanda ce qu’il devenait. Il s’efforça de ne pas sourire. Et toi, Hades, est-ce que tu as rencontré quelqu’un ?

« Pourquoi t’aurais pas le droit de demander ? » Question rhétorique. Elle a parfaitement le droit. Il laisse ses yeux tomber sur elle. Il ne sourit plus. Son visage s’est fermé, à nouveau. Plus de trace de tristesse apparente ; plus vraiment. Le jeu est à demi terminé. Il a eu ce qu’il voulait. Plus ou moins. « J’ai recommencé à vivre ma vie. » Parce qu’avec toi — ou l’ancienne toi, si tu veux — c’était devenu un enfer. « J’ai rencontré quelqu’un, ouais. Y a pas si longtemps. » Il échappe un bref sourire. Il reste planté face à elle. Plus la moindre trace de peine. Il laisse voir la vérité. Et la vérité, c’est qu’il n’est pas peiné. La vérité, c’est qu’il a toujours couru les jupons. Et qu’ils n’ont jamais été ensemble. Jamais. « Et si tu te poses soudainement la question, non, je ne suis pas plus fidèle qu’avant. » Il ignorait ce qu’il recherchait, à cette phrase. Mais ça l’amusait. Vraiment. « Mais c’est pas vraiment sérieux entre nous. Alors ça compte pas, j’crois. » Il reprit son pull, laissé sur le guéridon, et passa à côté d’elle, marchant vers sa chambre. La vérité qui éclate, ça fait étrange, non ?

Il jeta son pull sur le lit, sans ménagement. Sa main passa dans ses cheveux, et il se dirigea vers la cuisine, ouvrant le frigo pour récupérer une bière. « Et toi, ton nouvel apollon ? Comment il est ? » Il s’en fichait. Ô combien. Il allait même jusqu’à douter de l’existence du fameux apollon. Sans lui laisser le temps de répondre à ça, il releva la tête vers elle, un léger sourire aux lèvres, décapsulant sa bière d’un coup de poignet. Mais, là encore, il resserrait le piège. Le nœud coulant dans lequel elle avait passé la tête. « Au fait. T’as pas eu des nouvelles de papa et maman, par hasard ? Me semble que tu continues à avoir un chèque par mois. Ou alors ils sont morts et t’ont finalement tout légué ? »

Il a fermé le réfrigérateur. Et le nœud coulant vient d’étrangler la jeune femme qui lui fait fasse. Le piège s’est refermé. Et lui, il sourit. Il porte sa bière à ses lèvres, en boit une légère gorgée. Puis il la regarde. Il ne relève pas l’erreur qu’elle a commise, mais tout en son attitude et en ses paroles le lui hurle et la lui dénonce. Il a hâte de voir comment elle s’en sortira, cette fois. C’était bien tenté, tout ça.

Tu peux sourire, Hades. T’as remporté cette bataille. Mais à en juger par l’énergumène qui se tient face à toi, tu es encore loin d’avoir gagné la guerre.



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MessageSujet: Re: ❝ Guess who's coming to diner tonight... ❞ (megades)   ❝ Guess who's coming to diner tonight... ❞ (megades) EmptySam 15 Nov - 19:03

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Elle se trouvait dans une situation pour le moins complexe. Très complexe même. Bon, la chance voulait qu’elle soit plutôt bonne menteuse et comédienne. Mais comment jouer un rôle qu’elle ne connaissait même pas ? Elle n’avait que quelques connaissances, indications au sujet de la jeune femme dont elle occupait le corps, mais au fond rien de bien concret. Sa couverture était d’une incroyable fragilité, si bien que le moindre faux pas serait susceptible de la briser. Elle n’avait plus qu’à croiser les doigts et espérer s’en sortir tant bien que mal. Plus facile à dire qu’à faire. Le truc était de donner des informations extrêmement vagues. Il n’y avait plus que ça à faire. Et compter sur le fait qu’en deux ans, les gens pouvaient beaucoup changer.

Et voilà qu’elle inventait une histoire. Un soi-disant homme qu’elle aurait rencontré, qui aurait remplacé Sidney pour elle. Il n’y avait plus qu’à espérer que ce serait suffisant pour lui et qu’il n’irait pas chercher plus loin. Déjà qu’elle était obligée de jouer les pauvres créatures pleines de compassion, alors qu’en réalité elle n’en avait absolument rien à faire et l’aurait volontiers jeté dehors sans autre forme de procès. C’aurait été plus simple, mais elle n’était pas assez stupide pour le considérer comme une option envisageable. Elle détestait cette situation, décidément. Jamais elle n’avait été en position de mentir de cette manière, de devoir se retenir et se dissimuler. Ce n’était certainement pas son genre de jouer les poupées fragiles. Malheureusement, ce n’était pas vraiment comme si elle avait le choix. Elle connaissait encore trop peu cet homme pour se risquer à se dévoiler trop rapidement. Elle l’imaginait humain, mais elle ne pouvait pas vraiment en avoir la totale certitude. Du moins, pas pour le moment en tout cas.

Le larguer comme une vieille chaussette, c’était bien la solution. Cependant, elle dut bien avouer qu’elle fut quelques peu déçue par sa réaction. Elle ne s’attendait tout de même pas à des larmes, mais il n’avait pas l’air aussi touché qu’elle l’aurait cru pour quelqu’un qui vivait dans l’appartement qu’il avait partagé avec sa petite amie disparue depuis deux ans. Bon, peut-être que les deux ans avaient émoussé les sentiments qu’il avait pu éprouver pour elle. En vérité elle n’en avait pas la moindre idée, on ne pouvait pas dire qu’elle était très expérimentée en ce qui concernait les relations de couple. Et surtout, elle s’en fichait. Ce n’était absolument pas sa préoccupation principale, maintenant moins que jamais. Elle devait à tout prix se débarrasser de lui, et si pour ça elle devait jouer les victimes... et bien tant pis, elle le ferait ! Bon voilà qu’enfin il baissait la tête, l’air blessé. Elle ignorait s’il le pensait vraiment ou non, mais c’était en tout cas la première étape pour qu’elle puisse enfin couper les ponts. Elle aurait préféré qu’il se mette en colère. C’aurait alors été bien plus facile. Mais bon, qu’il admette avoir refait sa vie était pas mal non plus. Même si elle ne s’y attendait guère. Pourquoi se trouvait-il toujours ici dans ce cas ? Elle n’en savait rien mais peut-être qu’il serait alors plus facile de l’envoyer voir ailleurs. Cependant, au lieu d’exprimer le fond de sa pensée, elle releva un peu les yeux, avant de sourire, visiblement soulagée. « Je suis contente pour toi. Tu le mérites. » Elle aurait presque eu envie de rire tant elle trouvait cet étalage de sentiments ridicules.

Il avait rencontré quelqu’un d’autre, ce qui était une excellente nouvelle. Elle pouvait espérer qu’il serait alors d’autant plus facile de le pousser à aller s’installer avec sa nouvelle conquête. Il n’allait tout de même pas vouloir rester avec son ex, si ? En revanche, la suite avait de quoi l’interloquer. Pas plus fidèle qu’avant ? Donc, il trompait Megara ? Ou ils étaient un couple libre ? Décidément, la situation avait l’air bien moins évidente qu’elle ne l’avait cru au départ. Elle se risqua à esquisser un sourire amusé. « Pourquoi ça ne m’étonne pas ? » Glisser ce genre de phrases pouvait sembler naturel, après tout elle était supposée le connaître depuis longtemps. En revanche la suite était moins propre à la faire sourire. Pas sérieux ? Et merde. Elle allait alors avoir du mal à le convaincre de l’abandonner pour cette autre femme. Bon, il lui faudrait donc trouver une autre stratégie.

Vint le moment qu’elle redoutait, celui des interrogations. Sur sa relation imaginaire en plus. Elle se demandait bien ce qu’elle allait pouvoir inventer à ce sujet. Il fallait que ce soit suffisamment convaincant pour qu’il comprenne qu’elle était hors de portée désormais. Elle afficha un sourire idiotement béat sur ses lèvres. « C’est sérieux, je crois. » Qu’est-ce qu’il ne fallait pas inventer ! Elle allait sans doute devoir donner tout un tas de détails tout aussi imaginaires. Elle était prête à le faire, jusqu’au moment où il lui lança une phrase qui la coupa totalement dans son élan. Ce n’était pas tant la signification qui l’interpellait que ce qu’il avait dit. Comment ça Papa et Maman ? Une chose était sûre, ce n’était pas comme ça qu’on était supposé s’adresser à son ex petite amie. C’est alors que la réalité la frappa. Ils n’étaient pas ex. Ils étaient frère et soeur.

Elle fut aussi surprise de cette information que du fait qu’elle ne lui soit jamais venue à l’esprit auparavant. Comment était-il possible qu’elle n’y ait pas pensé ? Elle se rappela la photo dans le portefeuille, l’appartement. Et la réponse vint d’elle-même : parce que visiblement ces deux êtres avaient une relation tordue. Bon sang, dans quoi s’était-elle encore fourrée ? Avec sa chance, elle était probablement tombée dans une famille de psychopathes. Et il fallait qu’elle réponde maintenant. Pas le temps de réfléchir aux paroles précédentes qui auraient éventuellement pu la trahir. Elle haussa simplement les épaules. « Non, pas vraiment. Ils vont bien ? » Elle était si préoccupée par le fait de ne rien laisser paraître de ses réelles émotions qu’elle ne perçut pas le piège dans lequel elle était en train de tomber la tête la première...
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