FERMETURE DU FORUM ► Pour en savoir plus c'est ICI
Le deal à ne pas rater :
Manga Chainsaw Man : où acheter le Tome 17 édition Collector de ...
19.99 €
Voir le deal

Partagez
 

  ❝ hymn for the missing ❞ - MERELEM

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Anonymous
InvitéInvité
 ❝ hymn for the missing ❞  - MERELEM Empty
MessageSujet: Re: ❝ hymn for the missing ❞ - MERELEM    ❝ hymn for the missing ❞  - MERELEM EmptyJeu 21 Mar - 18:08





 ❝ hymn for the missing ❞  - MERELEM 1363885166-tumblr-mjogc3dvpm1r9t79ho3-500
HYMN FOR THE MISSING

SALEM L. O'MALLEY & MEREDITH L. O'MALLEY




Un cris aiguë perça le crépuscule tranquille. Dehors, seul quelques faibles parcelles de luminosité rose-orangé persistaient, et demeuraient accroché aux fins nuages masquants le ciel étoilé. La nuit s'installait petit à petit, s'allongeant avec une grâce inouïe sur les vestiges de ce qui fût autrefois – racontait-on – une ville vivante et épanouie. Dans un hôpital miteux, de l'arrondissement de Brooklyn, un enfant venait tout juste de naître. Il poussait son premier cris, en s'agitant énergiquement entre les mains gantées de Meredith. Le premiers souffle d'une vie, sous la forme d'une protestation déchirante, voilà comment les humains venaient au monde. Après un séjour douillet de plusieurs mois bercé dans les entrailles de leur mère, ils effectuaient un trajet éprouvant qui les menaient vers un monde dangereux et froid, où ils devraient apprendre à survivre seuls. Meredith déposa le petit être à la peau grisâtre sur le ventre de sa maman. La jeune femme libéra alors un long soupire d'apaisement. Elle ferma les yeux et bascula la tête vers l'arrière, calée dans ses oreillers usés. Son mari, aussi présent, déposa un baisé lourd d'amour sur son front humide. Les mains tremblantes de la jeune femme se rendirent aussitôt à la rencontre de son bébé. Elle le pressa un peu plus contre elle, comme si elle avait eu peur qu'on le lui arrache. Pendant qu'elle reprenait ses esprits, Meredith vérifiait les signes vitaux de l'enfant, s'assurant qu'il soit en bonne condition. Avec une poire en caoutchouc, elle aspira les sécrétions qui étaient demeurées dans ses poumons, ce qui rendit l'enfant d'autant plus mécontent. Elle prit une couverture et la déposa par dessus le bébé, frottant doucement son corps pour le sécher. Les yeux brillants de larmes non exprimées, le jeune homme plongea son regard dans celui de sa compagne.

- C'est une petite fille, Marjorie, c'est une... une magnifique petite fille. L'informa-t-il avant de presser ses lèvres contre celles de sa femme. Elle est parfaite! Meredith n'existait pas. Elle étaient tout juste une ombre futile qui se promenait dans la pièce. Ces deux individus étaient seuls au monde et leur bonheur semblait, à l'épreuve de tout.

- Notre fille... Conclu la jeune maman en étudiant chaque traits délicat du visage de ce petit être qui venait de voir le jour. Meredith les observait, en retraite. Elle ne pu s'empêcher d'exprimer le petit sourire qui illumina brièvement son visage. Comme quoi aussi pourris puisse-t-elle être, la vie gardait tout de même une grande part de beauté.


• • • • •


Chaque jour, un nombre incalculable d'enfants viennent au monde. Une naissance annonce la vie, le renouveau, l’espoir. Toutefois, alors qu'un enfant pousse son premier cris en s'imposant dans ce monde, quelque par ailleurs, au même moment, un autre individu rend son dernier souffle et tire sa révérence. La vie donne, puis elle reprends, dans un cercle continu. La mort et elle sont si étroitement lié... beaucoup plus qu'on ne le croit. Aujourd'hui beaucoup de nouvelle âmes avaient rejoint cette terre, mais un nombre aussi important l'avait quitté. Ce soir, Meredith avait une pensé pour eux, ainsi que pour chaque famille endeuillée. Il y a de cela deux ans, c'était la vie de son père qui s'éteignait et qui allait rejoindre les astres lointain. Deux ans, très exactement. Cette date lui évoquait la mort, la peine, la souffrance, alors qu’étrangement, pour d'autre elle signifiait un événement heureux, une réussite.

Il commençait à se faire tard, mais Meredith arriva tout de même de justesse avant que la vieille fleuriste ne ferme son kiosque. Bien qu'elle ait passé quelques secondes à admirer un magnifique bouquet de roses blanches, elle se contenta du bouquet le moins cher. Le plus maigre. Celui constitué de fleurs sauvages d'un mélange de couleurs assez vives. Les prix grimpaient en flèche ces temps-ci et Meredith ne pouvait s'offrir le luxe de se payer un imposant bouquet de roses. Peut-être un jour, mais pas maintenant. Le marché s'éteignait graduellement, au même rythme que le jour se mourrait derrière la cime des nombreux commerces environnant. La nuit contraignait la ville de sa sinistre noirceur, et comme tous le savent très bien, mieux vaut ne pas traîner dehors une fois le soleil endormit. Pendant que tout le monde se mouvaient rapidement pour regagner leur logis, Meredith, tant qu'à elle, prenait un tout autre chemin. D'un pas traînant, elle s'engouffrait lentement dans l'entre du cimetière qui portait bien son nom. Valley Of Tears... La vallée des larmes. Un amas de pierres grises et froides s'étalant sur un large tapis d'herbe. Sur ces pierres étaient inscrit divers noms et prénoms, accompagnés parfois de quelques sages paroles, ou encore de prière. Et dire que quelques mètres à peine sous le sol humide sur lequel elle marchait, se trouvaient les restes de centaines de corps humains qui avaient déjà un jour vécue sur ce même sol. L'ambiance s'alourdissait, tout comme le cœur de Meredith au creux de sa poitrine.

Tout à coup, une odeur familière lui parvint aux narines et se glissa sournoisement dans ses poumons tel une poison dévastant. La jeune femme se figea sur place, remarquant aussitôt, au loin, la silhouette à qui appartenait cette odeur en question. Un point lui transperça alors le thorax. Meredith sentait soudainement ses genoux se dérober sous son poids. Comme si un espèce de malaise l'avait assaillit. Elle dût très vite se ressaisir pour ne pas s'écrouler sous le poids de l'émotion. Elle fît quelques pas vers la gauche et regagna un vieil arbre qui surplombait le cimetière. Son front s'appuya aussitôt contre l'écorce rude et sèche. La jeune femme ferma rudement ses yeux, puis elle serra les dents afin de ravaler l'immense vague de rage qui montait rapidement en elle. Qu'est-ce qu'il faisait ici? Comment osait-il se pointer en ce jour fatidique, à cet endroit précis.... comment osait-il venir souiller ce lieu de sa présence? Meredith serra fermement le bouquet de fleur entre ses doigts rigides.

Les émotions aussi fortes demeuraient toujours un problème à gérer. Comme à chaque fois qu'elle se sentait submergé, Meredith tenta de respirer calmement, éteignant tranquillement le feu qui s'était dispersé en elle. Elle s'efforçait d'effacer toute traces de pensées négatives qui pourraient lui traverser l'esprit. Faire le vide, retirer ce poison polluant qui s'était infiltré dans son corps chétif. Une fine brise balaya alors sa chevelure, renvoyant des mèches de cheveux marron devant son visage livide. Le vent n'était pas à son avantage. Si elle restait planté là, il transporterait bien vite son odeur vers lui. Il serait sans doute plus sage de faire demi tour avant qu'il ne remarque sa présence, si ce n'était pas déjà fait. Meredith laissa tombé dans l'herbe le bouquet de fleurs dont les tiges avaient été malencontreusement abîmé par sa poigne. Puis, elle tourna les talons, ressentant une amertume dévastante lui irriter douloureusement les tripes.






Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
InvitéInvité
 ❝ hymn for the missing ❞  - MERELEM Empty
MessageSujet: Re: ❝ hymn for the missing ❞ - MERELEM    ❝ hymn for the missing ❞  - MERELEM EmptyMar 9 Avr - 0:19



« These scars are just a trace. »



Nous cédons. Nous succombons. Inévitable. Irrécupérable. Évidence. Pertinence. Un coup. L’ultime. Fêlure. Sourde. Froide. Brûlante. Vibrante. Indescriptible. Douleur indescriptible. Nous donnons l’opportunité à des êtres de nous connaître. De franchir cette carapace d’impassibilité qui, habituellement, demeure à jamais impénétrable. Armure de glace. Masque d’ivoire. De chair, à vif. De sang, pompant. D’un cœur, saignant. À l’âme, brisée… maladivement terne. Vulnérable, d’une banalité si colossale, on se livre à eux, sans feux d’artifice et mont d’or. Fragile et insignifiant, on devient, lorsque l’amour pur et simpliste se déploie. Battre le ciel obscur, pour donner couleur à la lividité et se promettre un futur nonpareil et plus beau. Édifier un palais d’ivoire glacial, juste pour s’emmitoufler dans le cœur si tendre d’un semblant de sérénité d’esprit. Manteau de charme, qu’est alors cette amitié rarissime. Apprécier sa compagnie, comme on aime contempler les étoiles illustres, suspendu, tout là-haut, dans ce ciel vaincu dans l’ébène. Tôt ou tard, seulement, rien ne sera jamais plus. Nous donnons l’opportunité à des êtres de nous blesser. De nous atteindre si profondément. Narcissique. Égoïste. Fourbe. Nous le sommes tous, lorsqu’on découvre enfin nos nécessités primitives et sinistres. Nous cédons. Nous succombons. Inévitable. Irrécupérable. Évidence. Pertinence. Un coup. L’ultime. Fêlure. Sourde. Froide. Brûlante. Vibrante. Indescriptible. Douleur indescriptible. Car, ici-bas, dans ce monde emprisonné d’une torpeur sans pareille, c’est dans la misère et la douleur, que nous, être vulnérables, nous trouvons le chemin bourbeux. Cette voie lugubre, sans aucune issue, qui nous donne le sentiment exaltant… le paroxysme euphorique… qu’est de vivre et d’exister.

Dans les catacombes du cimetière, le silence règne en maître. Je me laisse bercer par les méandres de cette quiétude compensatrice, fixant, de mon regard ordinairement austères, le marbre cendré de la pierre tombale. Point de concentration inébranlable, puisque tout étant bon à prendre, pour ne serait-ce daigner de ne plus jamais vouloir venir croiser le regard goguenard de cette Réalité sournoise qui fait de ma trop longue existence ; un véritable casse-tête.

Englué dans les mailles sinistres d’un filet claustrant, que personne, encore, ne sait se libérer, je me perds lentement dans le preste défilement de mes pensées nostalgiques et monotones. Des souvenirs affluent au sein de mon esprit, labourant ma mémoire, d’une léthargie si dense, que même la notion du temps présent semble passible de vouloir se diluer dans la rigidité de cet Autrefois que je regrette si atrocement. Les années ont beau périr, jamais, encore, je n’ai su trouver baumes à mes blessures. Encore faut-il, que je le désire réellement ?

Par-delà le calme plat qui apaise sournoisement l’horizon et la riche frondaison de ce lieu mortuaire, la brise fiévreuse de ce temps crépusculaire s’élève doucement et fait harmonieusement danser l’atmosphère impassible. Le vent fait chanter les feuilles d’arbres et vient dans la même résultante caresser le derme blafard de ma figure aux airs crispées et harassées. Je ferme durant quelques instants les yeux, savourant ce courant de fraicheur qui suinte sur ma peau et me libère dans la même veine l’esprit. Je soupire profondément, aspirant des grosses valises d’air dans le creux de mes poumons et repérant plusieurs odeurs tant singulières que familières qui attisent mon odorat fin et accru. Un parfum parmi tant d’autre m’interpelle plus que les autres. D’instinct, j’ouvre les yeux et immerge mes claires prunelles dans la nébulosité des environs. Un parfum doux et tendre s’élève alors dans la torpeur vertigineuse de la nuit sépulcrale. Une odeur bien coutumière qui, d’instinct, éveille l’intégralité de mes sens momentanément engourdis.

- Meredith… que je m’entends murmurer alors que je tourne lentement sur mes talons et vois disparaître au loin la mince silhouette de la principale concernée.

Comme une torture, je sens mes entrailles s’entremêler dans le creux de mon estomac retourné, m’avançant instinctivement vers cette apparition et présence inespérée qui me fends littéralement l’âme et se tapis un chemin funèbre jusque dans les fibres de mon cœur devenu si lourd et écorché à vif. Ça… c’est le coup de poignard que je n’avais pas du tout anticipé. Le coup fait mal. La douleur est sourde. Le supplice est froid. Et à l’intérieur de moi ; tout s’enflamme...

- MEREDITH ! ATTENDS !

Ma voix est brisée et obstruée par une gigantesque boule d’émois qui se coince douloureusement dans le creux de ma gorge. Je peine à respirer. Je peine à m’archer. Je titube de temps à autre sur mes propres pas… à mesure que j’avance… à mesure que je me rapproche…

- S’IL TE PLAIT ! ATTENDS !

Oui… je t’en prie… ma sœur… attends…
Revenir en haut Aller en bas
 
❝ hymn for the missing ❞ - MERELEM
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
You ain't born typical :: CORBEILLE :: Children Of cain :: Corbeille RPG-