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MessageSujet: ❝ follow you ❞   ❝ follow you ❞ EmptyDim 17 Nov - 23:27



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❝ IS THIS GONNA BE OUR END? ❞



« Salem O'Malley! » hurlais-je à la pauvre réceptionniste qui me regardait d'un air alarmé. « Dans quelle chambre est Salem O'Malley?! » Elle hésita un instant, incertaine, ce qui n'eut pour effet que d'accentuer mon impatience et mon énervement. J'étais sur le point de sauter par-dessus le comptoir qui nous séparait, de l'attraper par le collet de son veston et lui faire cracher la réponse que je réclamais. Elle perçut certainement mon animosité puisqu'elle brisa son inertie et m'adressa d'une voix tremblotante: « 4.. 420.. la chambre 420, par là. » Elle me pointa le couloir à ma gauche et, sans lui offrir le moindre merci ou le moindre regard de reconnaissance, je tournai les talons. Je m'empressai de longer le couloir en question, cherchant désespérément le chiffre 420 sur l'une des portes qui défilaient devant mes yeux. Le personnel de l'hôpital et les patients qui se trouvaient sur mon passage m'envoyaient des airs d'interrogation, d'effroi, comme s'ils voyaient une folle sortie tout droit de l'asile. Mais je n'avais pas la tête à m'occuper de ces étrangers sans importance. J'avais les cheveux ébouriffés à force de me passer la main entre mes mèches claires, le visage crispé par l'inquiétude et l'incompréhension. Oui, j'avais probablement l'air d'une timbrée. Et pourtant, de quoi j'avais l'air, je m'en fichais royalement. Tout ce qui importait, c'était cette porte. La 420 devant laquelle je m'étais immobilisée un moment. Tendue, j'anticipais. Je craignais de découvrir ce qu'il y avait derrière cette porte, ce que je verrais de mes yeux déjà humidifiés par l'angoisse. Je remarquai pour la première fois depuis mon départ précipité que je tremblais. Mes mains étaient agitées de spasmes incontrôlables et insoutenables. L'une d'entre elles vint s'enrouler autour de la poignée afin de la tournée, de me dévoiler la vérité.

Mes pas ne produisirent aucun son, seule ma respiration se faisait entendre. Ainsi que le bruit rythmé du cardiogramme. Lentement, j'avançai, laissant la porte se refermer derrière moi. Lentement, je constatai. Blême, immobile, comme s'il était profondément assoupi, comme si rien ne pouvait plus l'atteindre. Seul dans son univers. Je me rendis jusqu'à son chevet, mes respirations devenant de plus en plus difficiles, mon coeur s'alourdissant davantage. J'observai son visage, ce visage que je voyais clairement dans mon esprit lorsque nos chemins étaient séparés. Ce visage qui autrefois me regardait avec mépris, me regardait avec envie... Sa poitrine s'élevait et s'abaissait d'un rythme lent et régulier, démontrant un signe de vie. Le seul et unique signe de vie. Je constatai les fils rattachés à ses bras, à son torse, rendant ce tableau tout simplement irréel. Mes yeux s'abaissèrent jusqu'à sa main, reposant docilement sur les draps blancs. D'instinct, hésitante, j'approchai la mienne, toujours tremblante. Je glissai mes doigts sous sa paume, pour ensuite la serrer doucement. Mon regard attentif se releva vers son visage, comme si je m'attendais à la moindre réaction de sa part. Un contact si anodin. Son immobilité, son inertie face à ma présence eut l'effet d'un poignard au creux de ma poitrine douloureuse. Mon visage se crispa, mes lèvres sursautaient alors que je tentais de retenir cette souffrance injustifiée. Je baissai la tête au même moment qu'une larme cristalline quittait son nid pour venir s'écraser contre nos mains enlacées. Et je sentis mes traits de tirer et l'émotion me serrer la gorge. Un sanglot traversa mes lèvres et je fermai les paupières avec l'espoir de contenir les émotions qui se bousculaient dans mon coeur, dans ma tête. Mes joues s'humidifièrent de tristesse et de perdition, alors que je sentais mes jambes faiblir sous mon poids. Mais je demeurai stable sur mes pieds, malgré ces tremblements violents qui secouaient mon corps. Je relevai la tête, mes yeux scrutant de nouveau son visage paisible. « Qu'est-ce qui s'est passé? » lui demandais-je d'une voix étranglée. Je pris quelques respirations saccadées, essoufflée malgré mon immobilité. Ma main serrait fermement la sienne, comme si je craignais qu'elle ne se dérobe et qu'il disparaisse sous mes yeux. « Qu'est-ce qui s'est passé, Salem? » répétais-je de nouveau. Mais je pouvais fortement me douter de la réponse. La vie à New York n'avait rien de rose, rien de facile. Toute éventualité était possible, même si nous ne voulions pas y songer. « Il faut que tu reviennes, ok? C'est plus le temps de dormir, maintenant il faut se réveiller. » Je lui parlais comme s'il pouvait m'entendre... Je lui faisais une demande qu'il ne pouvait pas respecter par sa simple volonté. Ou par la mienne. « Réveilles-toi! » hurlais-je.

J'avais lâché sa main. Impulsive et émotive, j'avais quitté son chevet, me retournant vers la fenêtre. Le front appuyé contre le verre, je laissais le froid de la nuit tenter de me calmer, puisque je ne parvenais plus à me contenir. Je laissais les larmes longer mes joues, incapable de les retenir. Après un moment, je me permis d'ouvrir les paupières et d'observer la noirceur derrière la vitre, songeuse. « Tu te souviens quand nous nous sommes rencontrés? Tu te souviens de cette nuit-là? J'avais surestimé cet homme, croyant que j'avais une chance pour l'embarquer. » Un rictus ironique me crispa les lèvres à ce souvenir. « Mais je me suis rapidement rendue compte que je n'avais aucune chance. Et c'est là que t'es apparu. Sorti de nul part, tu l'as liquidé, comme s'il n'était qu'un simple jouet. Je t'ai tant détesté pour ça. Pour m'avoir humilié. Il était mort et j'avais failli à ma tâche. Encore. Et c'est tout ce que je voyais: mon échec. Je ne t'ai jamais remercié pour m'avoir sauvé la vie. » Je reculai légèrement du verre, juste assez pour que je puisse observer mon reflet. Juste assez pour constater combien je pouvais être misérable. « J'ai toujours pensé qu'on en resterait au même point. Se détester, s'insulter, dealer. J'ai toujours cru que je ne verrais qu'un parasite en toi. Quelqu'un prêt à tout pour profiter de moi, de mes faiblesses. » Mes sourcils se froncèrent sous mes réflexions. Je sentais mes pensées se bousculer dans mon esprit et je ressentais cette envie indéniable de tout lui avouer. Même s'il ne pouvait comprendre. Même s'il n'était pas réellement avec moi. Dans un mouvement incertain, je tournai sur moi-même afin de lui faire face. Il n'avait toujours pas bougé. Figé dans son inertie. « Tu avais une invitée chez toi... Une blonde qui travaille ici. Elle semblait bien te connaître. » Je baissai la tête vers mes mains qui se tordaient entre elles. Je repensais à cette confrontation, à ma surprise lorsqu'elle ouvrit la porte de son appartement. Cette irritabilité qui m'envahit aussitôt, cette douleur qui pinça mon coeur. Je laissai alors un rire bref et embarrassé traverser mes lèvres. « C'est ridicule... » Intimidée par mes propres pensées, j'enfuis mon visage dans mes mains pour ensuite les glisser dans ma chevelure claire, alors que je commençais à faire les cent pas dans la chambre. « Je sais pas ce qui m'a pris... Elle était là, avec son air nonchalant et j'ai vu rouge! Je pouvais pas supporter l'idée qu'elle était chez toi! Ça faisait des semaines que tu ne m'avais pas donné de nouvelles et.. et je commençais à me poser des questions. Je voulais seulement te voir! Je croyais qu'on était passé au-delà de notre haine, de notre vieille rancune! Et merde, j'apprend par sa bouche que t'es ici? T'as une idée de l'effet que ça m'a fait? As-tu la moindre idée de comment je peux me sentir de te savoir dans cet état? Bien sûr que non! Tu t'en fiches, tu es Salem, le grand Salem, l'insensible, l'invincible, le tombeur de ces dames! T'as rien d'invincible! TU SAIS PAS COMMENT JE ME SENS!! » D'un geste impulsif, je bousculai la table à roulette qui attendait sagement au pied de son lit, l'envoyant valser sur le mur. Un nouveau sanglot me serra la gorge, m'obligeant à lui tourner le dos.

J'avais honte de mes paroles, j'avais honte de mes sentiments, puisqu'ils me rendaient si confuse. Je ne parvenais plus à y voir clair, je nageais dans un épais brouillard et son absence ne faisait qu'accentuer ma perdition. J'avais besoin de lui. J'avais besoin de son soutien, de comprendre ce qui pouvait m'arriver. Je me sentais submerger et dépasser par la tournure de notre relation. Et pourtant, elle n'avait rien de bien compliqué vu de l'extérieur... Deux personnes n'étaient pas contraints de s'unir avec complication, tout pouvait être si simple, si anodin. Et c'était ma pensée de départ. Toutefois, ce n'était visiblement pas ce qui se passait. J'avais envie de tout détruire, j'avais envie de défoncer ces murs et me faire mal au point de plus ressentir cette douleur qui lacérait mon coeur. Je ne pouvais pas le supporter dans ce sommeil... Je ne pouvais pas envisager de le perdre! Que deviendrais-je sans lui? Je ne pouvais pas me défendre, je ne parvenais pas à contrôler la louve qui sommeillait en moi. Comment parviendrais-je à respirer s'il n'est plus là? L'air devenait soudainement oppressant, ma respiration devenant saccadée et de plus en plus difficile. J'avais la sensation de manquer d'oxygène, de perdre le contact avec la réalité. Je cherchais mon air, paniquée à l'idée de le laisser partir. Prise d'un vertige, je m'approchai du fauteuil installé près du lit et m'obligeai à m'y asseoir un instant. Étranglée par mes sanglots, le visage noyé sous les larmes, je tentai de régulariser ma respiration. Je me concentrai sur son visage, sa poitrine en mouvement, me basant sur sa propre respiration. Je tentai de me défaire de cette peur insoutenable de me retrouver à nouveau seule et je parvins, tranquillement, à me calmer.

Après un moment, je me relevai doucement de mon siège, ressentant une lourde fatigue m'oppresser. Je sentais mes jambes faibles, mais elles étaient toujours en mesure de me supporter pour la courte distance que je désirais parcourir. Je m'approchai de Salem et m'installai sur le bord de son matelas, prenant soin de soulever son bras que je déposai sur mes cuisses. Je contemplai un instant ses paupières closes qui semblaient pas vouloir s'ouvrir. L'une de mes mains s'approcha de son visage pour que mes doigts viennent balayer quelques mèches de son front. Mes yeux lui vouaient une infinie tendresse alors que ma paume s'ancrait à sa joue pour ainsi lui caresser le visage de mon pouce. D'une voix douce et fatiguée, je lui demandai de nouveau: « Qu'est-ce qui s'est passé, Salem? » Je cherchais toujours à comprendre la nature de son coma. Qui aurait pu mettre un lycan aussi fort dans un tel état? Dans quelle galère s'était-il retrouvé? Je désirais connaître la réponse. Je me faisais la promesse de découvrir la vérité.  


TO BE CONTINUED...

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