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 A Hell of A Friend [Abraham & Heathcliff]

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MessageSujet: A Hell of A Friend [Abraham & Heathcliff]   A Hell of A Friend [Abraham & Heathcliff] EmptyJeu 18 Avr - 13:32

Heathcliff & Abraham


A Hell of A Friend
L'obscurité humide et grouillante des souterrains était suffocante pour celui qui n'avait pas l'habitude de s'y égarer. Autrefois, les lignes de métros new-yorkaises glissaient, vibrantes et rapides sur les rails ferreux où Heathcliff marchait aujourd'hui. Les boyaux éclairés par quelques néons grésillant qui attiraient les insectes et autres nuisibles des profondeurs, semblaient menés tout droit au centre de la terre. Mais rien n'était plus inexacte, car pour avoir emprunter longuement ses galeries, Heathcliff savait parfaitement où elles menaient le voyageur égaré ou au contraire, celui qui savait parfaitement où il allait. C'était là le cas du vampire qui se déplaçait à pas beaucoup plus rapides que d'ordinaire lorsqu'il devait passé inaperçu parmi les humains. Sous terre, tout était différent. Seuls les vampires de secondes générations habitaient ici et il n'y avait que très peu de risque d'y croiser un mortel. Enfin, dérapant sur les rails d'un pas léger, ses immenses bottines à plateforme écrasant rongeurs et cadavres d'oiseaux pris au piège dans l'antre des non-mort, il arriva à la statie Hell Pitt.

Le chemin pour s'y rendre était plutôt ardu, les autorités avaient tout fait pour que personne ne puisse y arriver par hasard. C'est une partie du monde que l'on ne peut trouver que s'il l'on sait déjà où elle est. Ce qui avait été autrefois une station de métro ordinaire, tenait à présent plus de la place forte de la rébellion vampirique, où ses âmes érrantes cherchaient vengeance dans la tourbe et la fange des sous-sols. Heathcliff baissa sur son visage un capuchon de velours noir et s'avança au coeur de la cité. C'était la pleine journée et le soleil devait cogner à la surface, mais dans les profondeurs, l'humidité, la fraîcheur et l'obscurité ne différaient pas d'un jour à l'autre. Avant de se rendre dans un bar glauque tenu par deux vampires femelles, aussi dociles pouvaient-elles paraître, aussi agressives qu'elles pouvaient être, il devait attendre sur la place où une immense statue à l'effigie des Originaux avaient été érigé uniquement pour le plaisir de la dégrader et d'apaiser la haine à l'encontre de ses maîtres de la surface. Heathcliff ne craignait pas ce lieu, bien qu'aucun Originel ne voulait s'y égarer, lui, le trouvait au contraire très distrayant.

Il avait laissé avant de partir à l'aube, un vieux parchemin recouvert d'obscurs inscription, sorte d'invitation païenne au culte de la nuit qu'il offrait à son vieil ami mortel. Sa rencontre avec Abraham avait été des plus atypiques. Il aurait du être sa victime. Il l'avait traqué longuement, séduit de son charisme impérieux et pernicieux avant de planter furieusement ses crocs dans sa gorge halée. Mais au lieu de sentir paisiblement la mort délaissé l'amas de chair et de graisse que formait dès lors son corps sans vie, il eut l'étonnante sensation de le sentir convulser sous lui et quand ses paupières se fermèrent pour la dernière fois, il eut la désagréable surprise des les voir s'ouvrir à nouveau dans un ultime soubresaut. Et il n'était pas mort. Il était revenu à la vie, luttant contre l'anémie, le manque d'oxygène et une pression artérielle très basse. Alors Heathcliff prit une décision pour le moins originale : il lui trancha la gorge avec douceur et déférence, planta son doigts dans la carotide sectionnée pour empêcher l'éjection du sang et l'emmena à l'hôpital. Il avait inventé une histoire très bien conçue comme quoi il aurait trouvé le jeune policer saoudien dans une ruelle du Bronx, entrain de se vider de son sang. Les médecins n'eurent besoin de rien d'autre : ils suturèrent la plaie carotidienne, dissimulant par la même, les marques de crocs, et lui transfusèrent une dizaine d'unité de sang.

Drôle de façon de se rencontrer, à n'en point douter, mais l'amitié et la complicité qui était né de cette mésaventure avait soudé entre eux une relation surréaliste mais extrêmement forte. Bien que tout les oppose et que leurs natures même soient ennemies, ils s'appréciaient comme deux vieux copains de fac qui se retrouveraient à l'occasion pour boire quelques bières et discuter du bon vieux temps. Mais au fil des années à côtoyer le mortel, Heathcliff avait remarqué un détail qu'il s'efforçait de creuser depuis lors. Abraham ne semblait pas pouvoir mourir. Non pas qu'il soit immortel ou qu'il ne vieillisse pas, non c'était comme une inexplicable vague de chance et de rage de vaincre qui le faisait lutter à chaque fois qu'il se trouvait en situation délicate. C'était ce qui était arrivé après la morsure de Heath et s'était reproduit bien des fois depuis. Néanmoins, il n'y avait pas de magie chez lui, Heathcliff s'était renseigné et c'était un humain tout ce qu'il y avait de plus ordinaire. Simplement, il déniait totalement posséder cet espèce de don qui protégeait sa vie. Alors, l'esthète avait pris sur lui de lui prouver sa résistance en le confrontant chaque jour où ils se voyaient, au danger et à la mort. Aujourd'hui, ce serait une escapade dans Hell Pitt, ce qui risquait fort d'être distrayant.

Si Ab' avait bien trouvé son parchemin au réveil, et s'il avait suivi les instructions, alors Heathcliff devrait voir sa silhouette se découper de l'obscurité d'une minute à l'autre ...


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MessageSujet: Re: A Hell of A Friend [Abraham & Heathcliff]   A Hell of A Friend [Abraham & Heathcliff] EmptyJeu 18 Avr - 16:55


only god forgives.




Fronçant les sourcils, se grattant légèrement le haut du front, à la base de ses cheveux blonds, Abe eut un petit regard sceptique. Bon. Là, techniquement, il était perdu. Et réellement, il était perdu aussi. Il passa ses doigts fins dans ses mèches rebelles, soupirant doucement, grimaçant comme un idiot face à l’étrange parchemin couvert de petits symboles qu’il tenait dans sa deuxième main. Bon, il était bien gentil l’ami Heathcliff, mais là, il n’arrivait plus à comprendre le plan. Un début en dessin, pis des indications… Enfin ce qu’il imaginait être des indications. Ça ressemblait à des petits dessins, vous savez. Le genre de trucs, on regarde, on se dit « oulala c’est beaaaaau. … Et ça veut dire quoi ? ». Des petits dessins censés lui indiquer son chemin, très franchement. Il avait vu mieux. Il n’avait pas encore la science infuse, il n’avait pas encore le talent de lire toutes les langues du monde. C’était délicat, là. Déjà, il avait foutu les pieds dans le métro, et c’était carrément suicidaire. Alors en plus, maintenant, il était perdu. Son pote suceur de sang devait sûrement l’attendre dans un petit coin paisible, et lui, il tournait en rond comme un idiot. Impossible de remettre ses idées à l’endroit. Impossible de savoir où Heath avait voulu en venir. Il ferma quelques instants les yeux, grommelant de manière indistincte, ôtant sa main de ses cheveux blonds. Bon. Il allait bien s’y retrouver. Il abaissa le parchemin, jeta un rapide coup d’œil autour de lui. Ce n’était pas un endroit sympathique. Ce n’était pas un endroit qu’il aurait eu envie de fréquenter par réflexe. En fait, plus les secondes passaient, plus il se disait qu’il n’y avait bien que Heathcliff pour l’attirer dans ce genre de lieux louches. Sadique, va.

Un regard. Il le sentait sur son épaule. Doucement, il tourna la tête, avisant un homme étrange. Une petite moue apparut sur son visage fin, alors qu’un frisson remontait le long de son échine. Il replia son parchemin, abandonnant définitivement l’idée de demander son chemin. Il avait cette sale impression qu’il allait finir en casse-croûte s’il ne faisait pas gaffe à ses petites fesses. Enfonçant sa tête dans ses épaules, ses mains au fond de ses poches, il fit quelques pas pour s’éloigner de cet endroit glauque et tout bonnement terrifiant. Il fallait bien qu’il veuille le retrouver, le Heathcliff. Lorsqu’il avait ouvert les yeux ce matin-là — ou ce midi, on ne sait plus vraiment, avec Abe —, il avait trouvé ce parchemin sur sa table. Une chance qu’il n’y ait rien d’autre dessus. Il s’était gratté le dos en baillant, l’ouvrant d’une main, vêtu d’un simple caleçon. Ne s’étonnant pas le moins du monde qu’on ait pu rentrer chez lui. La serrure de son appart, vous savez, hein… C’était un peu comme un moulin chez lui, passait qui voulait. Il en arrivait parfois même à ne plus fermer à clé. De toute manière, il suffisait de foutre une épingle à cheveux dans la serrure pour la crocheter. Même un bébé paraplégique aurait pu le faire. Enfin presque. Enfin vous me comprenez, quoi. Bref, revenons à notre Abraham sauvage. Humain un tout petit peu totalement perdu au milieu de ces tubes de métro. En danger permanent, mais qui ne s’était étrangement pas encore fait bouffer. Il regarda autour de lui, avant d’aviser un petit coin paisible. Il n’avait pas hésité longtemps avant d’enfiler une veste et un pantalon. Bon, pis un t-shirt, hein. Et des chaussures. Il était déjà en retard à la minute où il s’était réveillé, mais il avait tout de même pris le temps de s’habiller. Pas besoin de se pomponner ; ça n’avait rien d’un rendez-vous galant. Et connaissant son atypique ami, il allait encore se retrouver à attraper un tuyau de radiateur pour éclater la tête d’un fou furieux affamé de chaire humaine bien fraiche. Alors non merci, la douche, on verrait en rentrant. Histoire de le débarrasser de la peur et du sang. Que ce soit le sien, ou celui d’un autre.

Lentement, il ressortit le parchemin du fond de sa poche. Il plissa à nouveau les yeux. Quels étaient donc ces étranges petits dessins ? … Hum. Il tourna la carte et eut un signe de tête un peu désespéré à l’intention de son propre cerveau décrépi. Ben oui. Des petits mots. En arabe. Il n’arrivait même plus à reconnaître son alphabet natal. Ça craint, les gens. Le cas d’Abraham Blackwater était réellement de plus en plus désespéré. Il eut un léger sourire, analysant les mots, remettant les informations au clair. Ah bah tout de suite, c’était plus simple, hein. Il plia précautionneusement le parchemin, et le glissa dans la poche intérieure de sa veste. Il attacha les quelques boutons de celle-ci, avant de se décoller du mur contre lequel il s’était appuyé. Aujourd’hui, il avait opté pour une tenue plus décontractée. Il était d’ordinaire d’un naturel chic et élégant, cet homme qu’on aurait cru tout droit sorti d’un film des années cinquante. Mais là, il s’agissait du métro. Là, il s’agissait d’une balade en compagnie de Heathcliff. Jean foncé, chaussures confortables. T-shirt, et veste. Noire, passe-partout. Décontractée, pratique. Et dans une manche de cette veste, le long de son bras… Un objet sur lequel nous reviendrons plus tard, si vous le voulez bien. Un peu de mystère. Il connaissait suffisamment bien le vampire pour se douter qu’il en aurait besoin, à un moment où un autre, hu. Prudence, mes amis, était mère de sureté.

Il continua d’avancer, sa veste fermée, ses yeux sondant les gens aux alentours. Personne ne lui inspirait confiance. Il n’aimait pas cet air qu’avaient les promeneurs, dans ce coin. Cette impression qu’ils le scrutaient. Qu’ils savaient. Abe était humain, Abe était une source de chaleur au milieu de ces êtres froids. Son cœur pulsait au creux de sa poitrine, contrairement à beaucoup de humanoïdes terrés dans les profondeurs. Il était vivant. Et rien que pour cela, il avait déjà une chance inouïe que personne ne lui ait croqué un petit bout. Comme Heathcliff avait pu le faire, la toute première fois, d’ailleurs. C’était réellement trouble. Il ne lui restait que des bribes de souvenirs. De ce moment où il avait planté ses crocs dans sa chaire. De ce moment où il s’était à moitié évanoui, mais seulement à moitié ; agité de spasmes, grognant. Toujours vivant, alors qu’il aurait de toute évidence dû être mort. Et contre toute attente, le vampire lui avait sauvé la vie, après avoir essayé de le tuer. Cherchez pas, logique Heathcliffienne. Notre Abraham international n’avait d’ailleurs toujours pas compris pourquoi ; mais c’était comme ça que tout s’était déroulé. Et il avait ouvert les yeux à l’hôpital. Recousu d’un peu partout au niveau du cou. Aujourd’hui encore, une mince ligne, cicatrice estompée avec le temps, courait le long de son cou. Si on y faisait attention, on la remarquait. Sinon, comme la plupart des gens, on passait à côté. Il ne s’en souciait pas ; désormais, les morceaux étaient recollés. Et même si notre flic avait eu du mal à accepter de laisser Heath l’approcher après cela, il avait fini par se laisser docilement apprivoiser, se découvrant un ami loyal et protecteur. Et croyez-moi, les amis du genre, on les chérit.

Une silhouette, enveloppée dans une cape sombre. Tiens, coucou toi. S’approchant doucement de ce qu’il reconnut rapidement comme être son ami, Abraham se pinça rapidement le nez, avant de retourner fourrer sa main dans sa poche. Il eut un léger sourire, simple. « Ils sont pas très souriants les gens ici. » Ton léger, de sa voix légèrement rauque mais sans cesse amusée. Du bout des doigts, au fond de sa poche, il ouvrit son paquet de cigarette, et en attrapa une. « J'ai cru que j'allais jamais arriver à destination. J'ai dû m'perdre au moins cinq fois. » Et encore, il était gentil. Sa main émergea de sa veste, amenant le petit bâton de nicotine à ses lèvres, tandis que de l’autre il avait attrapé son briquet. Il couvrit le bout de sa cigarette de sa main, craquant la pierre de son zippo, allumant expressément sa cigarette. Il ne s’était pas trop approché. Il n’était jamais sûr des réactions des créatures de la nuit face au feu, bien qu’il s’avérait souvent que Heath le surprenait. Il rangea son briquet, conservant la cigarette calée entre ses lèvres, après avoir soufflé un premier nuage de fumée. « On va où aujourd’hui, m’sieur ? » Grand sourire amical et ironique. Il sentait le coup fumeux venir. Tout autant que les regards gourmands posés sur ses épaules. Ouais ouais. Gourmands. Son regard bleuté sondait le vampire en face de lui. Il n’était certes pas très à l’aise. Mais au moins, il était un peu plus sûr qu’en compagnie de Heath, n’importe qui ne se jetterait pas sur lui pour le bouffer. Enfin, il se forçait à y croire. En réalité, il avait simplement l’impression qu’il allait encore en prendre plein la tronche. Ce qui ne lui déplaisait pourtant pas autant que cela ne l’aurait dû. Hu. Cherchez pas. Lui aussi était fêlé ; de là venait peut-être la cause de leur amitié.

Priez, mes amis. Priez pour que ce pauvre Abe ne soit pas confondu avec un saucisson. Ne vous méprenez pas. Il aime ça le saucisson. Simplement, ça perdait de son charme quand il en devenait l’ingrédient essentiel.
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MessageSujet: Re: A Hell of A Friend [Abraham & Heathcliff]   A Hell of A Friend [Abraham & Heathcliff] EmptyJeu 18 Avr - 21:19

Heathcliff & Abraham


A Hell of A Friend
Heathcliff ménagea son effet, approchant la silhouette quelque peu voûté -signe d'une angoisse palpable bien que dissimulé par l'agitation qu'il avait à fourrager dans ses poches sans doute à la recherche d'une cigarette- mais plutôt enjoué d'Abraham, son capuchon toujours sur sa tête. Il sortit ses crocs avant de poser une paume insidieuse sur son épaule jusqu'à ce qu'il le reconnaissance en retenant un sursaut pourtant légitime. Heath aimait faire peur à son ami, ce n'était pas vraiment étonnant lorsqu'on connaissait leur histoire et la fâcheuse tendance de l'esthète à jouir de l'effroi qu'il pouvait provoquer chez les humains. Faisant quelques pas en arrière pour scruter d'un oeil dubitatif la tenue décontractée à la limite du crasseux d'Ab et haussa un sourcil.

"Faut croire que le manque de soleil leur réussit pas. Tu aurais pu faire un effort sur ta tenue, je t'emmène dans un endroit classe, moi ! Je vais encore passé pour le dernier des crétins. Heureusement que je relève le niveau. Sous prétexte que je t'ai bousillé un pantalon de lin blanc à cause d'un malheureux accident ... disons sanguinolent, tu t'habille comme un pouilleux à chaque fois qu'on se voit. Je me sens vexé !" plaisanta Heathcliff en entraînant à sa suite dans le boyau qui menait au bar, son humain de compagnie -comme il aimait à l'appeler pour le taquiner- qui avait sorti une cigarette et tirait sur le filtre en regardant sans cesse par dessus son épaule.

Abraham lui avoua qu'il avait failli ne jamais arriver tellement il avait pu se perdre dans les galeries souterraines. Heath sourit avant de rabattre à nouveau son capuchon aux abords de la petite place où plusieurs vampires tournaient en rond, manifestement aussi agacés qu'envahis d'un ennui (im)mortel. Il aurait du enjoindre à Ab d'emporter quelque chose de plus couvrant, mais soit, ils en feraient fi.

"Pourtant j'avais tout bien détaillé en arabe. Dois-je en conclure que mon humain préféré oublie même sa langue natale ? A une époque, tu aurais été fouetté sur la place publique pour ça. Je te jure, tu aurais vécu autant que moi, tu serais totalement halluciné par le monde dans lequel on vit aujourd'hui." conclut-il d'un air morne en soupirant.

Ils s'enfoncèrent encore davantage dans l'obscurité, uniquement éclairés par quelques néons grésillant et la pointe de la clope d'Abraham. Quitte à manquer de discrétion, mais peu déterminé à salir ses chaussures en marchant sur un rat juste crevé, Heath sortit une main blanche et décharnée aux longs doigts crochus et acérés, et fit apparaître, les yeux clos de concentration, une flammèche au creux de sa paume. Vampire ou non, il n'avait jamais aimé se retrouver dans le noir complet. La pénombre était de loin plus agréable pour les yeux et pour l'esprit que l'obscurité totale.

"Ah ça y est, on y voit ! Ce serait bête qu'on se perde, tu crois pas ? Bon trêve de plaisanterie. J'ai un présent pour toi. Et je compte t'emmener dans un endroit quelque peu ... surprenant. Je suis sur que tu vas adoré, mortel téméraire que tu es !"

Il rit en exhibant hors d'un pan de sa cape, un sachet contenant une poudre très fine et cristalline. Une nouveauté qu'un de ses amis magiciens avaient imaginée. Une sorte de mélange savant entre la plus corsée des cocaïnes, la méthamphétamine la plus pure et un je ne sais quoi de poudre de Perlimpinpin qui rendrait le tout probablement détonnant. Après plus de quatre milles années de vie terrestre, Heathcliff bénissait l'invention des drogues de synthèse, car ce n'était pas sucer les feuilles de coca ou en mâchonnant des bâtons de chanvre qu'il serait sorti de la morosité.

Les deux compères arrivèrent enfin devant l'enseignante miteuse du bar en question. Pour le coup, Heathcliff était persuadé que cette expérience plairait à son humain. Tout à parier qu'il n'avait jamais rien vu de tel que ce qui se trouvait dans cette gargote à l'aspect minable. Heath passa devant et entrouvrit la porte qui tinta dans un grelottement macabre. Il entra et s'effaça pour laisser Ab se glisser à son tour avant de refermer la porte plutôt brusquement. Il retira son capuchon et désigna l'immense espace devant eux d'un sourire satisfait. Un bar gigantesque abritait des centaines de bouteilles enluminées de néons multicolores, sur les étagères, des verres et différents sirops, liqueurs, jus et autres boissons colorées. Une rangée de tabourets à moitié occupée et dans la salle, des sofas et des poufs aux couleurs sombres, amarante, grenat, prune et taupe. Enfin, sur un immense podium où trônait une barre d'acier cylindrique, dansaient en tenue affriolantes une demi-douzaines de jeunes femelles vampires, usant de leurs capacités physiques exceptionnelles pour des prouesses artistiques déroutantes.

"Bienvenu, Mr Blackwater, dans le plus grand et le plus prestigieux des strip-club de tout le New York vampirique ! Mets toi en plein les mirettes, c'est Papy qui régale ! Autant te dire que tu es l'un des rares mortels à avoir mis les pieds ici, et tu seras sans doute le seul à en ressortir."

Retirant ses lunettes et sa cape en s'assaillant sur l'un des sofas de cuir, Heathcliff tapota la place à côté de lui tout en scrutant attentivement le visage d'Ab. Il ne voulait pas louper sa réaction. Sans aucune doute, son humain serait loin d'être déçu !



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MessageSujet: Re: A Hell of A Friend [Abraham & Heathcliff]   A Hell of A Friend [Abraham & Heathcliff] EmptyVen 19 Avr - 2:16


my body is a zombie for you.




Abraham-Howard Blackwater, ou comment débarquer dans un endroit rempli de cannibale en brave casse-croûte, sans cagoule ni chapeau. Abraham, ou comment regarder autour de lui comme un parfait touriste, au milieu de ces prédateurs assoiffés de chaire humaine. Abe. Ou comment avoir la connerie dans le sang, en bref. Il avait beau essayer de se calmer, il avait beau tenter de couvrir ses arrières et de ne pas se mettre en danger, il avait toujours eu cette tendance au risque et à l’adrénaline, le plus naturellement du monde. Inconsciemment, il se fourrait dans des pétrins sans noms. Volontairement, il allait s’éclater à défoncer la tronche d’une bande de connards qui entubaient ses patrons. Il était imprévisible. Il était ce vent qui changeait de direction au gré des marées, au gré de ses envies. Il faisait ce qui lui plaisait, à la seconde même où cela lui disait. Il pouvait rester calme et sombre. Il pouvait se marrer en continu, et se moquer de tout le monde. Il pouvait être si nerveux que le moindre regard lui aurait fait sortir les griffes sans l’ombre d’une réflexion au préalable. Il était un labyrinthe. Insondable. Mystérieux. Chacun des chemins était masqué par un voile épais de brouillard, et rien ne pouvait présager de ce qui vous attendait au bout. Il était un secret ambulant. On se satisfaisait aisément à connaître ce qu’il nous laissait voir, on se comblait le plus simplement du monde de ses sourires et de ses bonnes blagues, fermant les yeux sur ses potentiels accès de violence. Personne ne comprenait. Mais contrairement à beaucoup d’autres, il s’en fichait ; il n’avait pas envie qu’on le comprenne. C’était comme s’enfermer dans une cage aux barreaux dorés, volontairement. Le luxe d’avoir une entière maîtrise de sa personne, le luxe d’être le seul à se connaître. Mais au fond, qui était le plus ignorant ? Lui-même ignorait jusqu’où il était capable d’aller, jusqu’où son organisme était capable de se pousser. Il était un survivant. Il était ce genre de personne qu’une balle en pleine tête pourrait épargner. La trajectoire aurait été miraculeuse, et il se serait transformé en un mystère vivant de la médecine. Il était de ces personnes à se faire vider par un vampire, et à y survivre. Jamais vraiment vide. Jamais vraiment à bout. Jamais vraiment à terre. Enterré sous les ossements, ou les faisant craquer à chacun de ses pas ; il ne savait plus. Toute notion de danger devenait relative, à force de coups et à force de peurs. Son cœur était devenu une simple machine, pulsant le sang dans les différentes artères, dans les différentes veines, à allure régulière. Comme tous les êtres humains, il avait des montées d’adrénaline. Comme tous les êtres humains, il ressentait la peur, le danger. Mais il ne voyait pas la mort. Depuis bien longtemps, il ne l’avait plus réellement accostée. À chaque fois, elle s’approchait. Elle s’asseyait à ses côtés, discutait un peu. Ils faisaient une partie de cartes, au milieu de tout ce sang, au milieu de ses gémissements d’agonie. Puis elle s’en allait. Elle avait passé un bon moment ; elle reviendrait. Et lui n’avait plus qu’à attendre. Attendre qu’on le trouve. Attendre qu’on le traite encore de miraculé, lorsqu’il se serait remis. Attendre, encore et toujours. Comme si rien ne devait arriver. Comme si tout était volontairement bouleversé. Ç’avait commencé avec le Moyen-Orient. Des blessures trop graves, un risque de mort. Une explosion au milieu d’un village. Du sang. Un dos déchiqueté, une colonne vertébrale déplacée, une petite vertèbre rebelle sortant le bout de son nez. Peau perforée, sang sur le sol. Sang sur son visage, mais pas le sien. Celui de son meilleur ami. La bombe lui avait explosé dans les mains. Abe aussi serait mort, à sa place, tout aussi coriace qu’il pouvait être. Mais non. Le saoudien était lui revenu indemne. Rapatrié pour blessures extrêmes. Mais là-bas, il avait entendu ce refrain qui ponctuait désormais sa vie. « C’est un miracle qu’il soit encore en vie. ». Une rumeur, au départ. Puis un fait. Et une habitude. Pourquoi ? Il l’ignorait. Lui, comme les autres. Personne ne comprenait. Personne ne comprendrait jamais. Il ne voulait pas qu’on cherche à le sonder, et à mettre à jour les mystères de son existence. Il s’en foutait réellement. Il avait vu un énorme morceau de sa vie réduit en une pluie de petites gouttes rougeoyantes en l’espace d’un millième de seconde. Il ne voulait plus rien savoir. Tout ce qu’il voulait, c’était vivre. Vivre, et avancer. Vieillir. Et crever, comme le chien qu’il était. Comme ce bâtard sans nom qu’il était devenu, à fracasser des nez et à exploser des mâchoires autant par plaisir que pour l’argent. Il ne s’était jamais vraiment fait d’illusion. Seuls les enfants croient qu’ils auront une belle mort, dans le monde actuel. Le monde d’Abraham n’était plus bercé de ce genre de mensonges depuis longtemps. Il s’était accoutumé à l’idée ; sa mort serait sans aucun doute lente, et affreuse. Il était une ordure, dans ce bas-monde. Comme tant d’autres. Et il n’avait aucun espoir de finir en héros. Tout ce qu’il voulait, c’était que tout se termine un jour, réellement. La manière dont cela se produirait lui était des plus égales ; il voulait crever. Au fond d’un caniveau s’il le fallait. Dans un jean, ou dans un pantalon de costard. Il s’en fichait. En finir. C’était tout ce qui importait. Certes pas maintenant. Certes pas alors qu’il avait encore de longues années de disponibles devant lui. Mais il aurait aimé avoir cette certitude que son monde se finirait. Qu’il n’aurait pas à l’achever. Il aurait voulu le savoir, en avoir le cœur net. Être certain que même l’immortel était bel et bien mortel.

Expirant lentement la fumée grisée de la nicotine, Abraham eut une petite moue boudeuse, grommelant doucement, presque pour lui-même. « Il m’avait coûté une grmblfortune, ce pantalonhm. » Dans sa barbe, toujours aussi mécontent de ressasser cette vieille histoire. Un aperçu ? Puisque vous insistez. Une belle nuit, un beau pantalon en lin blanc — CHER — et un Heathcliff tout enthousiaste à l’idée de montrer un nouveau coin de New York à ce cher Abe, coin que celui-ci ne connaissait pas encore. Et pour vous l’avouer très franchement, dans lequel il n’avait jamais remis les pieds. Forcément, ç’avait pas été son grand délire de se retrouver face à un troupeau de vampires, et quelques loups un peu remontés. Au final, le pantalon avait viré couleur tomate. D’autant de sang de loup que de sang de Abraham sauvage. Troué, le pantalon, en plus. Une morsure. Heath avait dû le porter comme un vulgaire sac à patate pour rentrer, alors qu’il était totalement conscient. Juste incapable de marcher. Il avait protesté tout le trajet, grommelé comme un beau diable. Bref. Donné du fil à retordre à son ami vampirique. Et maintenant ? Et bien, une cicatrice fine mais habilement dissimulée par ses pantalons. Sur la cuisse. Une marque de mâchoire. Vie de merde. Et le pantalon ? Foutu. Ah il l’avait pas oublié, ça, le ténébreux vampire. D’autant plus que les grommellements indignés d’Abraham avait été composés à 90% de reproches à propos dudit pantalon. Et 8% à propos des idées de merdes de Heath quant à leurs lieux de balade. 1% pour la douleur à la jambe. Et 1% parce que le monde est trop injuste, les enfants.

Et enchaînons. Il avoua donc avoir bien failli se perdre au moins cinq fois. En réalité, ça ne se comptait plus sur les doigts d’une main. … Ni même sur les doigts de deux mains. Roh ça va. Oui, c’est un boulet, et alors ? On l’adopte comme ça ou on le recrache comme un apéricube dégueulasse. Au choix. Hmbref, on s’égare. Heathcliff prit le soin de gentiment se moquer de lui, ce à quoi notre saoudien répondit par une grimace sympathique, moqueuse et bien évidemment aussi ironique qu’amicale. Ouais, ça lui arrivait d’avoir des trous, et de ne pas s’attendre à lire du vieil arabe sur un plan de métro américain. ET-A-LORS ? Il ne fit cependant aucun réel commentaire, se satisfaisant d’uniquement demander quelle était leur destination. Disons que là, debout au milieu de ce genre d’endroit où il avait l’impression d’être la cerise bien en chaire sur le gâteau de ces messieurs, il pensait honnêtement qu’il allait mieux valoir bouger rapidement. Et son ami ne se fit pas prier, commençant à marcher. Abe lui emboîta le pas, consumant sa cigarette, s’accoutumant parfaitement à la luminosité basse de l’endroit. Ses iris bleutés scrutaient l’obscurité ambiante, tandis qu’il terminait de fumer. Il jeta bientôt le mégot au sol, un sourire aux lèvres, alors que Heath prenait le soin d’allumer une petite boule de flammes pour leur permettre d’y voir plus clair, tout en lui vantant par avance les mérites de l’endroit dans lequel ils se rendaient. « Mais, je n’en doute pas. » Il laissa le vampire sortir un sac de sous sa cape, et l’attrapa délicatement, son sourire s’élargissant sur ses lèvres. Oh bon dieu. Il allait encore planer, as high as a motherfucker. « Ça, c’est cool. » Y avait pas d’autres mots. Ah si, quand même. « Merci mon vieux. » Tout simplement. Et ouais, te vexe pas l’ancêtre. Mais pour le coup, le surnom affectueux de « vieux » était amplement mérité, non ? Doucement, il glissa le sachet dans la poche de son blouson. Il en consommerait plus tard. Quand ils seraient arrivés, si notre vampire avait opté pour un endroit calme et posé. Enfin surtout posé ; calme aurait été beaucoup lui demander. Lentement, il sortit une nouvelle cigarette de sa poche. Il avisa la boule de feu un instant, avant de laisser son sourire s’étaler encore d’avantage sur sa bouille séduisante d’Abe naturel. « Tu permets ? » Sans réellement attendre d’approbation, il approcha le bout de sa cigarette de la boule de flammes, se baissant pour en tirer rapidement la première bouffer, et la laisser ainsi commencer à se consumer. Il se redressa, un sourire flottant toujours sur ses lèvres fines, entamant sa nouvelle clope. Il regarda quelques instants un néons grésillant, plissant les yeux, calant sa cigarette à la commissure de ses lèvres pour réchauffer quelques secondes ses mains au fond de ses poches, loin de l’humidité ambiante des artères de l’ancien métro. Il pourrait dire tout ce qu’il voulait, la lumière lui manquait tout de même atrocement, une fois sous terre. Claustrophobe ? C’était l’affaire d’une rumeur, voyons. Il n’était simplement pas à l’aise loin de la liberté et de l’air frais, s’il lui était donné d’y penser. Une fois occupé, il cessait d’y songer. Mais s’il se retrouvait à avoir besoin d’air, les réactions pouvaient cependant devenir violentes. À maîtriser. À noter dans un coin de sa tête. Cette petite gêne face aux endroits clos et loin de l’air frais. Hm. Il prendrait une rasade de poudre s’il se sentait trop mal. À moins qu’elle ne soit néfaste, elle le faire planer suffisamment pour qu’il en oublie son malaise. Heath le connaissait. Il savait à peu près ce qui avait tendance à le faire tomber dans des bad monstrueux. Et il connaissait le reste. Abe avait confiance. Du peu de confiance qu’il était encore tout du moins capable d’accorder.

Et soudain, les portes s’ouvrirent. Il n’avait même pas fait attention à la destination qu’ils venaient d’atteindre. Ses yeux se plissèrent doucement, alors qu’un nouveau genre de sourire naissait sur ses lèvres. Ce sourire qui aurait pu faire froid dans le dos. Ce sourire entre la satisfaction, la malice au sens démoniaque du terme, et le sadisme. Ce sourire de l’être humain qui sent venir l’adrénaline. Qui la sent monter. Ses yeux dévorent tout, tandis que ses pas s’emboîtent de manière naturelle à ceux du vampire. Celui-ci le régalait de ses propos, qui arrachèrent un rictus enjoué à Abe. En effet. Vu la fréquentation des lieux, rares devaient être les vivants à en ressortir… Vivants. Il tourna la tête vers les multiples bouteilles illuminées, ne se départissant plus de son sourire. Celui-ci perdait de sa flamme mauvaise, revenant vers un aspect plus sincère et enjoué ; plus léger. Il s’installa sur un fauteil confortable, aux côtés de Heathcliff. Y avait d’l’alcool. Y avait de la drogue. Y avait des filles. Et un bon vieux pote. Et en plus, consommation gratuite. Franchement, que rêver de mieux ? Son regard s’attarda quelques secondes sur les stripteaseuses. Comme tout homme, il ne put s’empêcher de laisser couler ses yeux sur leurs silhouettes attirantes. Ses prunelles céruléennes épousèrent les courbes de leurs corps durant de longues secondes, avant qu’enfin il ne s’en détache. Les femmes, l’alcool. Ces deux péchés mignons. Avec le sang. Lentement, il se redressa dans son fauteuil, sentant le contact familier de son arme dans sa veste. L’objet était habilement dissimulé, invisible aux yeux de tous. Et si le besoin s’en faisait sentir, il n’aurait aucun mal à dégager son arme et à s’en servir. Il s’humecta lentement les lèvres, coudes appuyés sur le bas de ses cuisses, mains jointes devant lui. « Et bien ma foi, le commun des mortels ne sait pas ce qu’il loupe. Vous avez tous les bons coins, j'appellerais presque ça de la triche. » Il tenait sa cigarette entre ses doigts, terminant lentement de la fumer, sourcils légèrement froncés. Il écrasa le mégot dans un cendrier posé là, expirant finalement la fumée en s’étalant de tout son long dans le fauteuil. Hmm… Bien-être. Hmm… Un regard. Il ouvrit les yeux. Ses iris croisèrent ceux d’une des danseuses. Il ne cilla pas. Pas une seconde.

Boum boum. Cœur battant. Boum boum. Battant pour vivre, et pour faire vivre. Boum boum. Cœur battant, propulsant le sang dans ses artères. Boum boum. Du sang frais. Boum. Une odeur délicieuse, l’odeur d’un vivant. Boum. Son cœur tambourine régulièrement, ne s’accélérant nullement sous le regard envoûtant et gourmand de la sublime vampire. Boum. Organe cardiaque palpitant. Boum. Le seul, ici.

Il reste dans son fauteuil. Il sourit. Une flamme rougeoyante et mauvaise danse au fond de son regard marmoréen. Ces dames vont le prendre pour amuse-bouche si personne ne leur dévoile l’interdit. Battement de cœur. Et bien. Qu’elles fassent. Qu’elles fassent donc.

Et leur sang impur se répandrait sur le sol de cette pièce, perpétuellement souillé par les péchés des êtres le foulant.
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