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MessageSujet: shine on through. ▲ ABRALINE.   shine on through. ▲ ABRALINE. EmptyVen 15 Mar - 1:55




in good we trust.


Chapeau sur la tête, sans gêne, Abraham attrapa sa fourchette, enfournant une bonne bouchée de steak. Ouais. Il n’avait rien d’un végétarien, et ne le serait probablement jamais. Sauf si éventuellement il tombait follement amoureux d’une psychopathe du végétarisme, qui menaçait de le quitter en lui brisant le cœur s’il ne bouffait pas que de la salade à tous les repas. Mais ce genre de choses n’étant pas à l’ordre du jour, il pouvait aisément se permettre de commander une bonne entrecôte à ce qui était devenu son petit bar-restaurant favori. Il y avait plusieurs raisons à cela. La première était bien entendu la qualité de la nourriture, et des boissons, qu’il avait déjà pu expérimenter longtemps avant la seconde raison. Cette seconde raison avait un nom très simple. Ou pour être plus précis même, un très joli prénom. Coraline. Une petite brunette aux grands yeux, absolument adorable, avec qui il aimait passer du temps. Il l’avait rencontrée il y avait quelques temps, déjà. Mais depuis qu’il l’avait recommandé au patron de ce petit établissement, qu’il savait être un mutant donc quelqu’un capable de discerner la petite fantôme, il s’échouait trois fois plus ici qu’ailleurs. C’était pas compliqué ; il était toujours bien servi, aimablement, il pouvait discuter quand elle n’avait pas trop de travail, et il l’aidait quand elle tombait sur des clients humains et que personne d’autre n’était dispo. Se sentir utile pour autre chose que de frapper et tuer ; le pied. Et puis, il l’aimait bien la petite. Une petite pile de bonne humeur, d’énergie et d’innocence, du moins le voyait-il ainsi depuis sa place de grand débile farceur et souriant, un peu paradoxal sur les bords et à l’intérieur. Elle était sympathique, elle était douce, et mettait un peu de couleurs dans sa vie de brute. Il n’avait pas toujours cette disposition à prendre simplement de la bonne humeur dans les choses simples ; et elle l’aidait en cela. Il avait envie de la protéger. Il avait envie de la voir sourire, de la voir être heureuse. Il ne demandait en fait que cela. D’où le job qu’il lui avait dégotté. Et d’où sa présence plus que régulière sur les heures de travail de la demoiselle.

Son léger petit sourire séduisant au coin des lèvres, il la regardait s’affairer, pour les besoins d’un client chiant. « Couraaaaaage… » lâcha-t-il dans un petit murmure amusé, alors qu’elle passait non loin de lui. Quelque part, il la plaignait. Et d’autre part, il la trouvait tellement adorable que cela consolait toutes ses peines. Peut-être pas celles de la petite fantôme. Mais lui, il arrivait à s’en amuser. Détournant légèrement le regard alors qu’il pensait qu’elle allait le regarder, il laissa son sourire s’élargir involontairement, en mode petit innocent. Non. Il ne se moquait pas. N’iiiiimporte quoi. Il ne se moquait jamais, c’était bien connu. Pas un mot, rien. Juste ce sourire. Et de temps en temps, un petit regard qu’il lui glissait. Taquin. Avant de se réintéresser à son assiette, qu’elle lui avait gentiment servie au bar. Avalant une nouvelle bouchée, recommençant à mastiquer, le jeune homme se tourna lentement, regardant derrière lui. Une voix avait tinté à ses oreilles, l’interpellant légèrement. Ce fut à cet instant qu’il remarqua l’homme à la veste en tweed assez démodée. Un homme dont il avait la photo placardée au-dessus de son bureau, depuis la veille au soir seulement. Un idiot, qui devait de l’argent à une pourriture de flic, pour pouvoir continuer en paix ses petites manigances. Abe ne savait pas de quel genre de trafics, ou d’illégalités, il s’agissait. Mais à vrai dire, il s’en fichait éperdument. Tout ce qu’il savait, c’était qu’on lui avait demandé de faire passer un message à ce gars. Un message assez clair, et assez franc. Il ne faut pas se foutre de la gueule d’un flic. Surtout s’il n’a pas d’autre justice que celle de la corruption. Tapotant doucement le bar auquel il était assis, après avoir pris un nouveau morceau de viande et une petite frite, l’ancien démineur tapota le comptoir, à l’intention de Coraline. « Je reviens. » laissa-t-il échapper, la bouche à moitié pleine, essuyant brièvement ses lèvres du coin de sa serviette. Il se leva, remettant en place son boléro, ôtant sa veste de costard pour la mettre sur le tabouret qu’il venait de quitter. Élégant, simple. Pantalon classe, chaussures classes. Avec toujours une petite arme dans le fond de la poche. Abraham dans toute sa splendeur.

Il s’approcha de quelques pas, doucement, avant de venir tapoter sur l’épaule de l’homme. Celui-ci se retourna, sans même jeter un regard avec l’individu qu’il était en train de pourrir verbalement. « Qu’est-ce que tu me veux, toi ? » Abe eut un petit sourire amusé, continuant de mastiquer doucement sa viande, avalant une première partie avant de répondre. « Hm, j’ai un message pour toi. » L’autre haussa un sourcil face au ton léger, mais trop pour ne pas être insolent. « Ah ouais ? » Il ricana légèrement. Abraham eut un sourire d’autant plus grand, finissant d’avaler son morceau de viande et sa frite. Après quoi il passa sa langue sur les dents, l’air légèrement carnassier. Avant de sourire. Sûr de lui. « Ouais. Mon… Patron, si on peut dire ça comme ça, a pas… » Il plissa légèrement les yeux, pensif, s’interrompant une fraction de seconde. « Disons qu’il aime pas trop la manière dont vous l’enc*lez, toi et tes potes. Mais toi en particulier. Un contrat c’un contrat, mec. Quand on te demande de payer, tu payes. » Au fur et à mesure de la tirade, le ton s’était durci, le sourire fait un peu plus menaçant. Abe avait troqué sa peau de client avec celle du fouteur de merde. L’autre fronça les sourcils, un rictus barrant son visage. « Écoute, je sais pas pour qui tu travailles, mais va falloir se détendre, mon gars. » Abe tiqua légèrement, toute trace de sourire subitement disparue. Il plaqua sa main sur la table, face à l’homme. « Je crois que t’as pas compris. Ça fait trois mois que t’as pas payé, en promettant qu’on aurait tout le mois prochain. Donc, ce mois-ci, compte quatre mois à nous filer. Et si tu rajoutes les intérêts, ça te fait un total de cinq mois. En clair, soit tu as l’équivalent de milles dollars sur toi, soit je t’éclate les dents en plus du nez. » Petit moment de suspens. L’autre le dévisageait, l’air indécis quant à l’attitude à adopter. Abe eut un léger sourire, et une petite moue innocente, se sentant obligé d’expliquer. « Ouais, heu. Le nez, c’est pour te foutre de notre gueule, c’est pas négociable. » Le silence s’éternisa, tandis que l’homme jetait un bref regard à l’autre gars présent. Celui-ci choisit sagement ce moment pour se retirer, sans un mot, sous le regard bienveillant de l’ancien démineur. Un mouvement vif attira cependant l’attention de Abe, qui s’empressa de plaquer contre la table le poignet de sa cible, le lui serrant pour lui faire lâcher le couteau dont il s’était rapidement saisi. Il eut un sourire malveillant. « Allez. Je sais que tu as le fric sur toi. Donne-moi ça. » L’autre serra les dents, avant de se dégager à contrecoeur, et d’attraper un rouleau de billets au fond de sa poche. Sous le regard ébahi de quelques clients, il articula quelques mots d’une voix faible. « Y a la moitié, j’amène le reste demain, je l’ai pas sur moi. » Abe attrapa les billets, les fourrant dans sa poche sans se soucier des regards pesant qu’on lui portait. Autant d’argent, à proximité… Si proche de tous ces gens qui en avaient besoin… Un sourire bienveillant passa sur le visage du blond. Qui posa sa main sur la nuque de l’homme, et lui balança la tronche dans la table. Il le relâcha bien vite, le laissant pousser un léger cri et plaquer une main sur son nez. « Je suis de bonne humeur ce soir. J’attends la seconde moitié demain, alors. Sans quoi hm… On va dire que je fais gentiment disparaître tes dents de devant. » Il lui tapota l’épaule, un seul coup. Et lui tourna le dos. Erreur ? Très certainement.

Retournant vers le bar d’un pas nonchalant, reluquant son assiette de frites et sa côte de bœuf qui l’attendait en lui faisant de l’œil, Abraham eut un petit sourire. Il leva les yeux vers Coraline. Son sourire s’élargit encore un peu. Avant de retomber lentement. Ses yeux s’écarquillèrent doucement, tandis que ses sourcils s’arquaient de manière menaçante.

Derrière lui, quelqu’un bougeait. Et il n’avait aucun mal à deviner de qui cela pouvait s’agir. Pourtant, il n’arrêta pas sa course vers son tabouret pour autant. Il continua son chemin. Fixant la jeune serveuse. Se demandant simplement quel genre de coup stupide allait tenter ce vieil arnaqueur à deux sous.

Si tu savais, Abraham. Si tu savais.
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Coraline Price
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MessageSujet: Re: shine on through. ▲ ABRALINE.   shine on through. ▲ ABRALINE. EmptyLun 25 Mar - 18:57




Brooklyn avait durant un temps été un quartier qu’elle évitait bien plus que n’importe quel autre, car il s’agissait du quartier où elle avait grandi, élevée par sa mère, puis amoureuse de son fiancé. Elle avait parcouru ces rues, vivante, menant sa vie et bien inconsciente du fait que celle-ci allait s’arrêter si tôt. Elle savait, bien sûr, que tout était risqué en un temps où le chaos régnait, mais elle n’avait cependant pas été préparée à mourir d’une simple chute, et moins encore à errer sur cette terre, sans savoir où elle était supposée arriver et combien de temps cela durerait. Heureusement, sa situation s’était améliorée depuis qu’elle avait bénéficié d’un sortilège qui avait rendu son existence un tant soit peu supportable. Aujourd’hui, elle pouvait évoluer, être vue, être touchée par les êtres surnaturels. Certes, cela ne lui avait pas rendu sa vie, mais c’était toujours mieux que ce qu’elle avait connu, mieux que de ne plus exister pour personne. Surtout qu’aujourd’hui, elle avait un logement chez Alice, mais aussi un travail, quelque chose qui lui donnait le sentiment d’être réellement en vie, d’avoir une existence remplie, semblable à celle de n’importe qui d’autre, une existence qui l’aidait à se sentir un peu mieux. Tout s’était fait grâce à lui, Abraham. Depuis le jour où elle l’avait rencontré, elle avait commencé peu à peu à s’attacher à lui autant qu’il s’était attaché à elle. Il lui avait trouvé cet emploi et il ignorait très probablement à quel point elle lui en était reconnaissante. Elle ignorait si elle aurait la possibilité de lui rendre un jour la pareille, mais en attendant ce jour, elle était toujours particulièrement heureuse de le voir. Et le moins qu’on puisse dire était qu’il venait souvent, très souvent même, et à chaque fois elle était ravie de l’accueillir. Elle prenait à plaisir tout particulier à discuter avec lui, à lui apporter sa commande et même à seulement le croiser lorsque la salle était bondée. Son aide était parfois extrêmement précieuse lorsqu’elle se retrouvait seule en compagnie de clients humains, qui étaient donc incapables de la voir.

Vivante, elle n’avait jamais vraiment rêvé d’être serveuse, et pourtant aujourd’hui elle profitait de chaque instant, chaque instant qui la rapprochait de l’humanité et d’une existence à peu près normal, une existence qu’elle ne connaitrait en réalité plus jamais. Elle n’aurait pas songé un seul instant à renoncer à tout cela, même après avoir essuyé les remarques de clients particulièrement tatillons. Et puis, il était là pour la distraire en la taquinant et au moment où elle entendit sa remarque alors qu’elle passait près de lui, elle lui adressa un sourire amusé. Bien sûr qu’il se moquait un peu d’elle, elle n’était pas dupe, mais elle le prenait toujours avec bonne humeur. Mais elle n’avait pas le temps de bavarder ou de plaisanter avec lui, du travail l’attendait et elle revint avec des assiettes destinées à certains clients, puis des verres. C’était une soirée ordinaire, plutôt tranquille, ou du moins, tout laissait à le penser. Elle ne fit pas réellement attention à l’homme qui entra dans le bar, du moins, pas plus qu’à un autre. Lorsqu’elle vit qu’il interpellait Abe, elle ne s’inquiéta pas, pensant qu’il devait s’agir de l’une de ses connaissances. En cela, elle avait raison, mais elle ignorait que cette connaissance n’avait absolument rien d’agréable. Jusqu’au moment où elle vit son ami tapoter le comptoir en lui signalant qu’il revenait. Elle hocha la tête, mais n’en était pas moins soucieuse. Elle sentait qu’il y avait un problème quelque part, sans avoir besoin de savoir qui était cet inconnu exactement. Elle se demanda si cela n’avait pas quelque chose à voir avec les activités d’Abraham. Bien sûr, elle n’avait aucun détail sur le sujet, jamais il ne lui avait réellement dit ce qu’il faisait, et cela l’intriguait beaucoup, d’autant plus qu’elle avait une imagination particulièrement fertile. Pourtant, elle était bien loin de s’approcher de la vérité, même en pensée, tant il lui montrait en général un visage différent. Mais il ne s’agissait probablement de rien de très grave, d’un simple désaccord entre deux hommes, du moins, c’est ce dont elle se persuada.

Grande était la tentation de s’approcher d’eux pour écouter leur conversation. Mais elle revint rapidement à la réalité et aux clients qu’elle devait servir, malgré ce qui pouvait se passer. Il était hors de question d’attirer l’attention des habitués sur ce qu’il se passait. Elle pouvait percevoir des bribes de voix, quelques ricanements, mais rien de suffisamment précis pour pouvoir en conclure quoi que ce soit. Elle sentit cependant une certaine tension se renforcer entre les deux hommes, mais elle avait beau être curieuse, elle savait que cela ne la regardait pas, et tant que tout ceci n’allait pas trop loin, il n’y avait aucune raison pour qu’elle intervienne et elle espérait bien qu’il n’y en aurait pas. Mais une fois encore, elle se montrait un peu trop optimiste. Elle ne vit pas exactement ce qu’il se passait et avant qu’elle ait pu réagir, Abraham avait plaqué le poignet de l’inconnu contre une table, lui faisait lâcher ce qui ressemblait à... un couteau ? Immédiatement la revenante se sentit glacée et elle aurait très probablement pâli si elle l’avait pu. Que devait-elle faire? Intervenir ? Appeler la police avant que quelque chose arrive à Abe, ou à l’un de ses clients ? Ceci dit, le jeune homme sembla avoir la situation bien en main. Elle ne put entendre ce qu’ils se disaient exactement, mais elle le vit recevoir une liasse de billets. Que fabriquait-il bon sang ? Elle n’y comprenait rien et elle commençait à avoir peur, malgré le fait qu’elle-même soit hors de danger. Elle était toujours aussi tendue lorsqu’il revint vers le bar, avec un sourire. « Est-ce que tout va bien ? » Elle savait parfaitement que non, mais elle aurait aimé avoir des explications supplémentaires.

Elle n’eut cependant pas le temps de lui poser davantage de questions, car la silhouette de l’inconnu s’approcha d’eux, ou plutôt d’elle. Il la voyait, ce qui signifiait qu’il n’était pas vraiment humain. Voilà ce à quoi elle pensait, plutôt que se demander ce qu’il voulait exactement, jusqu’au moment où il passa derrière le bar. « Je peux vous aider ? » Elle était tendue, il devait le sentir malgré ses efforts pour tenter d’adopter un ton ferme. Il ne répondit pas et s’avança encore. « Monsieur, retournez dans la salle. » Mais il était si proche à présent qu’elle pouvait sentir son souffle imbibé d’alcool et elle ne put que reculer d’un pas. Lorsqu’il parla, ce ne fut pas pour s’adresser à elle. « Elle est plutôt mignonne... C’est ta copine ? » Elle cessa de réfléchir, se laissant aller à la panique, panique qui lui fit faire un mouvement bien trop brusque. Elle ne vit que trop tard l’éclat argenté du couteau qu’il avait pu ramasser. Il avait probablement uniquement voulu la menacer, mais elle avait réagi et elle sentit la lame s’enfoncer dans sa chair, là où aurait dû se trouver son estomac.

Elle se plia en deux sous l’effet du choc, mais elle constata rapidement qu’elle n’avait pas mal. C’était une sensation étrange : elle sentait le métal froid planté dans sa chair, mais aucune douleur.
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MessageSujet: Re: shine on through. ▲ ABRALINE.   shine on through. ▲ ABRALINE. EmptyMar 16 Avr - 10:20



Crash, burn, let it all burn.


Flegme, détente. Voilà les apparences que servaient Abraham-Howard Blackwater à cette seconde précise. Pourtant, il paraissait absolument évident que cela ne durerait pas. Que cela n’était qu’illusions, masques, et autres charmants faux-semblants qui ponctuaient la vie de tout être vivant sur cette planète. Feinter, encore et toujours. Feinter pour survivre, feinter pour s’échapper. Par nécessité, par plaisir. Simplement pour vivre et exister. Abe était devenu un des maîtres dans l’art des faux-semblants. Toujours à sourire, toujours à prendre sur soi. Pourtant, il avait également cette tendance à respirer la vérité derrière chacun de ses actes. Il souriait ? Très bien, mais on pouvait facilement déceler l’inquiétude ou la colère derrière ces sourires enjôleurs. Il était de cette nature exécrable qui insupportaient la plupart des gens avec qui il travaillait, et face à qui il se retrouvait lors de situations délicates. Pourtant, à cette seconde précise, il était réellement fier de lui. Il avait la moitié du fric, une légère garantie qu’il aurait le reste demain. Et il avait vidé une petite case de colère sur le nez de ce pauvre gars. What else, après tout ?

Coraline. Elle le regardait, il la regardait. Elle affichait ce petit air inquiet caractéristique, mais qu’y pouvait-il ? Elle avait assisté à toute la scène, il n’y avait pas forcément songé sur le coup. Elle avait tout vu, et lui avait ouvertement frappé un homme, et empoché de l’argent. À cette seconde précise, il se sentit con. N’en laissa rien paraître. Continua de sourire. Elle l’avait vu frapper un homme. Elle savait qu’il était dans la police, mais ignorait très probablement ce qu’il y faisait réellement. Elle ignorait qu’il récoltait les pots de vins pour ses collègues, elle ignorait qu’il ne touchait qu’à l’argent sale. Dans la police, certes. Sous couverture, certes. Il avait un petit écusson de Monsieur Je-fais-ce-que-je-veux, certes. N’empêche qu’il bossait illégalement. Que frapper les gens faisait également partie de son boulot. Et qu’elle n’était pas censé le savoir. Pourquoi cela lui arrachait-il un pincement au cœur, à l’idée qu’elle découvre la vérité ? Il n’en savait rien, définitivement rien. La peur qu’ensuite elle ne le considère plus de la même manière, certainement. La crainte qu’elle le repousse, qu’elle ne veuille plus s’approcher de lui. Cette anxiété qu’elle ne l’accepte pas. D’ordinaire, face à n’importe qui d’autre, il ne s’en serait que peu soucié. Mais c’était Coraline. Pas n’importe qui d’autre. Et là était bien le cœur de toute l’affaire.

Est-ce que ça allait ? Oui. Jusqu’ici, il allait bien. Il hocha doucement la tête, léger sourire aux lèvres, petite moue assurée. Il sentait du mouvement derrière lui, mais n’y prêtait pas réellement attention. Pas encore. Il s’installa à nouveau sur son tabouret, posant sa veste sur celui d’à côté. Fourchette en main. Il piqua une frite. Du mouvement. Bien trop. La voix de Coraline l’interpella, alors qu’il redressait la tête. L’autre était passé derrière le bar. Aussitôt, Abe reposa sa fourchette, prêt à se lever. L’homme eut une petite question. Adressée à lui. Regardant Coraline. Celle-ci bougea. Éclat argenté. Coup de couteau. Putain de merde, Abe. Qu’est-ce que tu fous encore assis ?

La voir se plier en deux, la voir se courber. Le couteau planté là où aurait dû se trouver son estomac. Elle ne sent probablement rien. Pas la peine de s’inquiéter. Putain mais même. Même. À cette seconde précise, plus aucune notion de réalité ou de surnaturel n’effleurait l’esprit du pauvre Abraham. Boule de colère, volcan jusqu’à lors grondant mais silencieux. Si cet homme pouvait voir Coraline, il n’était pas humain. Mais cela ne l’effleura pas. Si la petite fantôme venait de se prendre un coup de poignard, elle n’en mourrait pas pour autant, et n’en souffrait probablement même pas. Pourtant, rien de tout cela ne s’imprimait dans l’esprit du beau blond. Son bilan à lui était simple. Un connard venait de s’en prendre à sa Coraline. Il l’avait prise pour sa copine. Mais ça encore, c’était le cadet des soucis d’Abe. Son cœur venait d’exploser au fond de sa cage thoracique. Inquiétude mortelle, venin lent mais foudroyant qui se répandait dans ses veines. Le sang battait à ces tempes. Pourtant, aussi long fut le temps d’expliquer tout ceci, d’expliquer l’explosion de cette bombe à retardement, le temps de réaction de notre flic n’avait, elle, pris que tout au plus une demie-seconde.

Fourchette posée. Il fut sur ses pieds en moins de temps qu’il ne me fallut pour l’exprimer, ses deux mains empoignant le tabouret sur lequel il était installé. Aussitôt, l’objet passa par-dessus le bar. Abe ne le lâcha pas. Il avait bien visé. Les quatre pieds du tabouret étaient reliés par une barre ; celle-ci passa derrière la tête de l’agresseur de Coraline. Et Abe tira. L’homme fut projeté contre le comptoir, sa tête heurtant violemment le bois. Désolé pour les dégâts, ma belle. Papa Abe déboursera ce qu’il faut. Ni une ni deux. Il releva le tabouret, le rabaissa. Un coup de barre dans la nuque. Il vira le siège, sa main agrippant le dos de la veste du gars, alors qu’il prenait l’assiette encore à moitié remplie, sans réfléchir le moins du monde. Il l’écrasa sur la tête de l’homme, qui n’avait pas eu le temps d’essayer de se remettre debout. L’assiette explosa, l’inconnu eut un soubresaut bref sous l’impact. Sans lui laisser le temps de se remettre de l’étourdissement provoqué, Abraham glissa ses doigts dans ses cheveux, les empoignant. Et il frappa. Tête contre le bar, ignorant clairement les restes de nourritures et les morceaux d’assiette. Dans la salle, les cris avaient laissé place au silence. Personne n’intervenait. Pas pour le moment. Pas maintenant. N’essayez pas de voler son os à un chien affamé, les enfants. Simple question de survie.

Du sang. De la rage. Pas l’ombre d’un sourire sur le visage de notre flic, alors qu’il serrait les dents à s’en contracter tous les muscles de la mâchoire. À s’en faire mal. Ne lâchant pas les cheveux, empoignant la veste de l’homme au niveau de l’épaule, il le fit glisser sur le bar. Il faucha quelques verres, une assiette. Très peu de choses, en soi. Il arriva au bout, et le fit tomber au sol, sur le dos. Sa voix s’échappa d’entre ses lèvres, sifflante et venimeuse. « Ouais. Ma copine, c’est ça. Alors j’te jure que si tu t’approches d’elle encore une fois, je repeins les murs de cette putain de salle avec ta cervelle. Pigé face de rat ? » Son pied s’écrasa dans la tronche de l’homme. Au final, il ne l’avait pas poignardé. Il ne lui avait même pas tiré de balle. Juste humilié, à moitié assommé. Foutu au sol. Pété le nez, peut-être une dent également, et encore. Il l’enjamba, sans lui accorder un regard supplémentaire, sans imprimer ce qu’il venait de dire, et passa derrière le bar. Sans réfléchir, il avait acquiescé quant à une relation qu’il aurait entretenue avec la petite fantôme. Meuh. C’était pas le cas. Ç’avait été un réflexe. Il avait pas réfléchi. Bref. Le blâmez pas. On y reviendra plus tard.

S’approchant de la jeune femme, le regard débordant d’inquiétude Abe déglutit. Tous ses muscles étaient encore contractés sous le coup de la colère. Il avait eu envie de détruire cet homme. De le massacrer. De lui ôter la vie, sans le moindre état d’âme. Mais il n’avait pas pu. Il était trop inquiet pour elle. Il avait besoin d’être sûr qu’elle allait bien. Dans sa tête, elle pouvait mourir. Dans sa tête, il n’avait pas encore remis les informations dans l’ordre. Il s’était approché, il la regardait. Pas la moindre goutte de sang. Nulle part. Il battit des paupières, revenant lentement à lui. Comme si tout cela n’avait été qu’un cauchemar. Comme s’il se réveillait d’un mauvais rêve. Pourtant, derrière lui, l’autre se tordait comme un ver sur le sol. Ça n’avait rien d’un rêve. Mais Coraline allait bien. Pas de sang, probablement pas de douleur. Elle n’était pas blessée. Et il n’y avait même pas pensé. Petit moment de flottement. Il réalisa, cligna des paupières. Se sentit con. Mais tant pis. Elle était vivante. Elle allait bien. Il aurait dû être soulagé. Il n’y arrivait pas. Abe était perdu. La colère bouillonnait encore en lui. Il tenta de la contrôler. Déglutit. Son cœur tambourinait au fond de sa cage thoracique, alors qu’il détaillait son visage fin, ses cheveux bruns. Incapable de parler, incapable de dire quoique ce soit. À quelques dizaines de centimètres d’elle. Il se sentait stupide. Mais soulagé.

Il écarta les bras. Une de ses mains se posa sur le comptoir, l’autre sur le plan de travail, à l’opposé. Il baissa la tête, ferma les yeux. Crispa ses paupières. Ses doigts lâchèrent une des surfaces, alors qu’il les passait sur son visage. La colère s’écartait légèrement, laissant la place aux prises de conscience.

Il avait saccagé le bar, avec ses conneries. Il avait cru mourir d’inquiétude, alors qu’elle n’avait rien. Et maintenant, il était tout bonnement incapable de la prendre dans ses bras, d’exprimer son soulagement, ou de faire quoique ce soit de censé. Et par-dessus tout… Par-dessus tout, l’autre derrière se relevait, sans qu’il en ait conscience. Il changeait, aussi. Mais ça, Abe ne le sentait même pas.

Car par-dessus tout, il avait prétendu ouvertement que Coraline était sa petite amie. Sans réfléchir. Sur un coup de tête. Il venait de l’exposer à tous les dangers dont cette salle pouvait être remplie. Et rien que pour cela, il aurait été tenté de regretter.

Putain de merde, Abe. Mais qu’est-ce que t’as fait ?
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MessageSujet: Re: shine on through. ▲ ABRALINE.   shine on through. ▲ ABRALINE. EmptySam 27 Avr - 20:01




Comment aurait-elle pu imaginer que les choses iraient si loin ? Elle ne comprenait pas, non elle ne comprenait pas ce qu’il fabriquait. Elle savait qu’il travaillait pour la police, mais elle commençait à croire que son travail avait bien d’autres aspects, des aspects qu’elle n’avait encore jamais envisagés jusque là. Elle le regardait, ne sachant quoi dire. Qu’aurait-elle pu dire d’ailleurs ? Elle venait de découvrir un aspect de lui auquel elle n’avait encore jamais été confrontée, et elle avait besoin de le digérer, d’avoir des explications surtout. Mais plus tard, pas au milieu des clients et pendant qu’elle travaillait. Elle pensait, en tout cas, que tout était terminé. Le retour de cet homme qui avait semblé causer problème était pour le moins inattendue. Elle avait beau se dire qu’elle était morte, que quoi qu’il fasse, cela n’aurait aucune conséquence sur elle, elle ne pouvait s’empêcher d’être inquiète et n’osait regarder Abraham, de peur de déclencher un nouvel affrontement peut-être plus violent encore que le précédent. Elle aurait voulu que tout se résolve sans heurt, pour le bien des clients, et par la même occasion de son emploi qu’elle ne voulait pas perdre.

Elle n’avait pas imaginé recevoir un coup de couteau dans le ventre, là où auraient dû se trouver son estomac. La sensation de la lame froide dans sa chair était pour le moins surprenante et extrêmement désagréable, mais pas douloureuse. Le choc et la surprise l’avaient fait se courber de manière plutôt impressionnante, comme si elle avait été réellement touchée. Elle se redressa rapidement, baissant les yeux sur l’arme plantée dans son ventre. Elle voulait réagir, signifier qu’elle n’avait absolument rien et que son ami n’avait aucun besoin de s’inquiéter. Mais elle n’en eut pas le temps. Il avait tout vu, et il semblait avoir soudainement oublié qu’elle ne pouvait souffrir de la moindre blessure physique. Elle ne put le rassurer. Elle ne put l’empêcher de se jeter littéralement sur celui qui l’avait agressée. « Abe, non ! » Mais autant parler à un mur. Il ne la voyait plus, ne l’entendait plus. Il semblait être guidé, et même possédé par sa rage. Elle ne l’avait jamais vu ainsi et c’était à peine si elle le reconnaissait. D’un coup, il n’était plus celui qu’elle connaissait et elle se sentit prise d’une grande angoisse. Elle se rendit compte qu’elle ignorait jusqu’où il serait capable d’aller.

Elle voulait l’arrêter, si elle le pouvait, mais inutile de s’y essayer avec ce couteau qui la gênait. Elle prit la poignée à deux mains et tira dessus afin de l’extraire. Elle dut s’y prendre à trois reprises avant de retirer totalement la lame, qui était réellement enfoncée. Une fois que ce fut fait, ce fut comme si elle n’avait jamais reçu ce coup. Malheureusement, pour Abraham, tout s’était bel et bien passé, et il semblait décidé à faire payer son agresseur. Elle avait peur, oui, elle avait peur, davantage pour lui que pour cet homme qui l’aurait tuée si elle n’avait été déjà morte. Elle avait peur qu’il n’aille trop loin, au point de ne plus pouvoir revenir en arrière. Il avait manié le tabouret dans le but de mettre son adversaire hors d’état de nuire. Elle ne put retenir une exclamation en voyant sa tête heurter le comptoir. Elle savait déjà qu’il allait y avoir de sacrés dégâts, qu’il était fort possible que cette journée soit la dernière qu’elle passerait en tant que serveuse ici, mais en cet instant, tout ceci lui était parfaitement égal.

Elle voulait tout arrêter, tant qu’il en était encore temps, tout arrêter avant que l’irréparable soit commis. Sans compter que si Abe était à présent en situation de force, elle craignait un retournement de situation, car elle n’oubliait pas que cet homme l’avait vue. Il n’était manifestement pas un vampire, mais cela ne signifiait pas qu’il ne fallait pas le craindre. Et ça, Abraham semblait l’avoir oublié. Au moment où elle le vit écraser son assiette sur la tête du type, elle disparut, pour réapparaitre juste derrière lui. « Arrête, laisse le, tu vas finir par le tuer ! » Mais là encore, il semblait bien trop emporté dans son élan pour accepter de l’écouter. Il frappait, et lui dire de s’arrêter était inutile. Il ne pouvait pas se contrôler, c’était évident. Et elle avait peur. Elle devait agir, mais se sentait dépassée comme jamais elle ne l’avait été. Elle n’osait même pas regarder les clients qui observaient la scène, abasourdie, sachant que cela la ferait très probablement paniquer. Elle tenta de lui attraper le bras, de le tirer en arrière à plusieurs reprises, mais tout cela semblait inutile. Elle aurait pu utiliser son pouvoir de téléportation, mais elle n’y songea même pas et à vrai dire, elle était dans un tel état de peur, de stupéfaction et d’horreur qu’elle aurait probablement été incapable d’en faire usage.

Il le menaça, annonçant clairement la couleur : il ne devait pas la toucher, ni lui, ni personne d’autre. D’un coup, elle se figea. Tout était terminé, sa rage semblait être retombée. Elle regarda d’abord le visage de l’homme, mais les dégâts semblaient moins pires qu’ils en avaient eu l’air. Puis, elle releva les yeux et croisa le regard d’Abe. Elle voyait son inquiétude, une inquiétude qu’elle aurait voulu pouvoir calmer avant. Elle revoyait à présent celui qu’elle connaissait. Elle ne savait comment réagir, partagée entre l’envie de le prendre dans ses bras et de le questionner, ou même de disparaître pour échapper à toute cette tension qui l’envahissait. Elle ne savait que penser, elle ne savait comment réagir. Lorsqu’elle le vit baisser la tête et fermer les yeux, appuyé ainsi contre le comptoir, sa décision fut prise. Elle suivit une impulsion et s’avança d’un pas vers lui, puis posa délicatement sa main libre, celle qui ne tenait pas le poignard, sur son épaule, avant de murmurer avec douceur. « Abe... »

Mais elle n’eut pas le temps d’aller plus loin. Son regard fut attiré vers autre chose, derrière lui. Une silhouette qui grandissait, ce transformait. Elle avait la réponse à sa question, une réponse loin de celle qu’elle avait espérée. Un Loup. Un Loup qui risquait fortement d’avoir le dessus sur lui, sur eux à présent. « Attention ! » Elle poussa Abraham sur le côté et eut le réflexe de lancer le couteau qu’elle tenait encore à la main, un couteau dont elle guida la trajectoire grâce à son pouvoir. Malheureusement, la bête fut plus rapide et sut l’esquiver. L’arme ne fit que blesser son épaule de manière superficielle, ce qui fut cependant assez pour lui faire pousser une exclamation de douleur et redoubler sa colère.

Elle se tourna immédiatement vers la salle du bar. « Tout le monde dehors, maintenant ! » Ce qui était sans doute inutile, car la grande majorité des clients présents se précipitaient déjà vers la sortie. Elle avait rarement eu aussi peur de sa vie. Et ce n’était pas terminé...
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MessageSujet: Re: shine on through. ▲ ABRALINE.   shine on through. ▲ ABRALINE. EmptyVen 3 Mai - 10:56


who did that to you ?




C’était un moment de flottement, un moment de chaos absolu. Toutes ses pensées se mêlaient au fond de son être amalgame épais et dense. Impossible d’en différencier le bon du mauvais, de séparer les pensées positives des pensées négatives. Il avait agi sur un énorme coup de tête, comme cela ne lui arrivait que trop, ces derniers temps. Dans la plupart des cas, il laissait son instinct et son adrénaline dicter ses faits et gestes. Cruelle erreur ; les dégâts pouvaient s’avérer irréparables. Heureusement, ce soir-là, ce n’était pas le cas. Bien au contraire, même. Il n’avait pas achevé son adversaire, s’était contenté de le mettre hors d’état de nuire, sans pourtant même l’assommer. Ç’avait été un avertissement plus qu’autre chose, en réalité. Un avertissement assez salé, et rythmé de quelques coups bien placés, certes. Mais il n’avait pas voulu l’abîmer davantage, ni causer d’autres dégâts au bar. Il s’échinerait à rembourser tous les dégâts commis, et à faire en sorte que Coraline ne se fasse pas virer. Un petit « Police de New York », et ça marcherait peut-être mieux… Ou pas. Là, son comportement avait été totalement déplacé. Quoique. L’autre avait tout de même poignardé Coraline. Et bien qu’elle ne puisse ressentir la douleur, et qu’il lui soit impossible d’être tuée par cette attaque, Abe n’avait fait que la défendre. N’avait-il donc pas le droit ? Visiblement non, à en juger par les regards terrifiés, plus que rassurés, qui se posaient sur sa silhouette. Il était là, appuyé au bar, les yeux fermés. Il se massait doucement le haut de l’arête du nez, essayait de se détendre et de remettre de l’ordre dans tout ça. Impossible. Il avait encore laissé ses sentiments lui dicter sa conduite, il avait encore laissé son instinct de protection, sans limites lorsqu’il s’agissait de Coraline, prendre le dessus et attenter à la vie d’un pauvre gars. L’autre remuait, derrière. Silhouette qu’Abraham pensait geignante et mal en point, mais qui n’était rien d’autre qu’une monstrueuse boule de colère et de rage. Il ne le sentait pas encore. Et à vrai dire, le pétrin dans lequel il avait mis Coraline le préoccupait bien davantage. À affirmer, lui, haut et fort, qu’elle était sa petite amie. C’était ce qu’il avait fait, concrètement. Au milieu d’une salle de restaurant. Certes, jamais aucun geste n’avait été décelé pour les trahir… Tout simplement car il n’y avait rien à trahir. Mais Abe était de ces hommes aux ennemis que trop nombreux. De ces gars qu’on voudrait aisément faire flancher en attentant à la vie des personnes qui leur sont chères. Heureusement que la petite fantôme était résistante, en matière de douleur. Heureusement qu’elle ne pouvait pas souffrir. Heureusement qu’elle ne pouvait pas mourir. Pourtant, la simple petite idée que quelqu’un aurait pu tenter de lui faire du mal faisait remonter un frisson violent le long de l’échine de notre flic. Ce n’était pas les conséquences des tentatives de lui faire du mal, qui le gênaient. C’était l’acte en lui-même. Et l’intention. Le faire souffrir, lui. Lui faire perdre pied, exactement comme ce qu’il s’était passé, quelques secondes auparavant. Quiconque avait prêté attention aux événements de cette salle pourrait désormais noter en rentrant chez lui qu’Abraham-Howard Blackwater était bien plus que protecteur, et attaché, à Coraline Price. Un point faible. Quelques boucles brunes pour lui faire perdre la tête, question violence et instinct de protection. Pour lui faire perdre la tête, tout court.

Les doigts de la petite fantôme effleurèrent sa peau, alors qu’il avait toujours les yeux fermés. Il battit doucement des cils, hésitant un instant à la fixer, puis se ravisant. Il avait honte. Il venait de la mettre dans une situation délicate, il venait de mettre en péril l’emploi-même qu’il lui avait déniché, quelques temps plus tôt. Oui, il avait honte. Honte de son comportement, honte de sa tendance à s’emporter bien trop vite, et sur tous les sujets possibles. Son petit surnom s’échappa des lèvres de la jeune femme face à lui. Il conserva les paupières closes, laissant cependant un léger sourire se dessiner sur son visage pour lui répondre. Elle allait continuer. C’était une phrase en suspens, il l’avait senti. Aussi, lorsqu’il se rendit compte qu’aucun mot ne suivait, il ne put s’empêcher de rouvrir les yeux. Un premier cri parvint à ses oreilles, venant de la salle. Le massacre était pourtant terminé. Quelqu’un avait-il été si lent que cela à réagir, ou y avait-il… Autre chose ? Ce fut rapide. Ce fut bref. Si ce gars avait vu Coraline, c’était qu’il n’avait rien d’un être humain ordinaire et lambda. Et s’il n’avait rien d’un être humain ordinaire et lambda, c’est qu’il avait forcément un petit don de la nature, histoire de faire bien chier le monde. Et si ce don faisait crier, et aux bruits précipités qu’il entendait, ce n’était pas des plus jolis à voir. Attention. Elle se jette sur lui, l’entraîne sur le côté, alors que le cœur de l’humain commençait seulement à prendre un nouveau rythme. Elle jette le couteau sur l’immense silhouette qui avait bondi sur eux. Un loup. Voilà ce que c’était. Comme s’il avait réellement besoin de ça. Un larbin des originels, ou un rebelle… Quelle importance ? C’était un loup. Une bête sauvage, désormais. Il venait de s’en prendre ouvertement à eux. Plus seulement à Coraline, qui avait tenté de l’atteindre avec son couteau. Mais bel et bien à eux deux. La rage. Elle était redescendue, mais elle l’aveuglait désormais. La petite barman criait, ordonnant aux gens de s’échapper. Abe, lui, était figé. Il regardait la scène se jouer, chacun des muscles de son corps se contractant avec une lenteur et une détermination effrayantes. Lentement, ses cils battirent. Comme s’il réfléchissait. Plus l’ombre d’un sourire sur son visage. Et en réalité, il ne réfléchissait à rien du tout. Il se tourna lentement vers la bête, attrapant Coraline par le poignet pour la pousser derrière lui. Elle ne pouvait pas être blessée. Elle ne pouvait pas mourir. Mais se faire déchiqueter par un loup, même en accord avec une totale immunité, n’aurait pourtant pas été une partie de plaisir, il l’aurait juré. Attrapant la première chose qui lui venait, à savoir une bouteille remplie d’alcool, il la balança sur le loup. Celui-ci grognait toujours, et l’explosa d’un coup de dent. Inefficace, comme attaque. Hm. Mais le verre ça coupe. Et l’animal s’en rendit compte plus tôt que de nature, alors qu’Abraham avait déjà attrapé Coraline pour la faire passer par-dessus le bar. Ouais. Rapide et efficace. Pas d’autre moyen pour ressortir de derrière ce véritable traquenard. Il retomba lourdement au sol. Elle n’aurait pas mal, normalement. Il l’espérait. Peut-être même avait-elle trouvé un autre moyen pour s’échapper et se mettre à l’abri. Lui, il avait roulé par terre. Le bord du bar lui avait blessé les côtes. À peine une petite douleur, de laquelle il ne se souciait pas. Se manger le tabouret en retombant, par contre, c’était moins sympa. Il n’y prêta pas attention. Le loup avait posé ses pattes avant sur le comptoir, et se hissait maintenant. Venir les chercher. Leur faire du mal. Pourtant, Abraham avait d’autres objectifs que de finir en steak haché. Il était beau, ce tabouret en bois qui lui avait fait mal, lorsqu’il était retombé. C’était trop simple de l’attraper, et d’en donner un coup dans la tronche du loup. Ça marche une fois. La seconde, la bête l’attrape d’une patte et l’envoie au loin. Que peut faire un humain, face à un monstre de telle taille ? Reculer, ramper. Le loup retombe au sol, lourdement. Il grogne, encore. Il se lèche les babines. Savourant par avance ce délicieux repas qui s’offre à lui. Il peut pas bouffer la petite, et même si l’homme en lui l’a compris, le loup a dû le sentir. Par contre, ce blondinet qui lui cause du tort depuis tout à l’heure… Il ferait une belle saucisse à hot-dog… Non ?

Abraham se remet sur ses pieds. Comme l’impression qu’il va y rester, quelque part. Comme l’intuition qu’il ne risque pas de se laisser faire. Sauf que le loup est plus fort. Mais que notre blond n’a pas de limites. Le loup est un monstre. Notre homme aussi, tout au fond de lui. Ce monstre caché, qui ne recule devant rien. Qui vient d’attraper une barre en métal accrochée le long du bar, servant probablement d’accoudoir à la plupart des gens. Il vient de l’arracher. Elle était mal fixée. Le monstre est déjà en train de se jeter sur lui. Il pointe la barre vers sa silhouette poilue. Il n’a rien d’un héros. Il n’a rien d’un mutant, ou de quelqu’un avec une grande force. Par rapport à tout être humain normal, certes si. Mais par rapport à un loup, il n’est rien. Cela n’empêche pas que l’arme, tendue au bon moment, s’enfonce dans la chaire de l’animal, alors que celui-ci ouvre grand la mâchoire. Épinglé. Mais accrochant désormais l’épaule de Abe de sa gueule puissante. L’attaque de l’humain l’a dévié. Il visait la gorge, comme tout prédateur qui se respecte. Mais maintenant, il est accroché à cette épaule. Un hoquet de douleur. C’était vraiment pas une bonne idée, de le chercher, en fin de compte. Pourtant, il ne s’arrête pas. Il enfonce encore un peu plus la barre. Le loup tressaille. Ils sont tombés au sol ; le canidé a le dessus, forcément. Ses pattes avant ne le tiennent que peu ; il dérape, s’affaisse un peu plus sur Abe. L’écrasant, mais se faisant également rentrer la barre de métal un peu plus dans sa poitrine. Il grogne, pousse tout un tas de cris de douleur et de colère. Et notre humain, lui ? Il souffre. Bien évidemment. Les dents du loup se crispent, fichées dans son omoplate et au-dessus de son pectoral. Enserrant sa clavicule, au bord de la briser. Il a les dents serrées, il grogne. Le sang chaud macule déjà ses vêtements, alors que la bête s’agite, essayant de faire céder l’os. Réellement.

Un cri étranglé. L’os vient de céder. Abe ne peut plus se dégager, la douleur l’assomme littéralement. Les pattes du loup glissent sur le sol, mais il ne lâche pas prise. La barre en métal le gêne. Qui sait même si elle n’a pas atteint un de ses organes vitaux ? Au creux de la souffrance, au cœur du sang. Ni l’un ni l’autre ne lâchera. Pourtant, à ce rythme, ce n’est pas le monstre qui claquera avant. Abraham avait beau être extrêmement et anormalement résistant, si la bête lâchait son épaule pour sa gorge… C’en était fini.

Les mâchoires du loup se desserrent. Le sang coule le long de ses babines, alors qu’il laisse sa dentition puissante glisser vers le cou de l’homme. Celui-ci ne peut plus bouger, et ne peut que geindre de douleur, sous la carcasse imposante du loup, qui l’écrase et empêche tout mouvement. Il espère simplement que Coraline aura eu le temps de s'enfuir. Pas pour se protéger, ne pouvant pas mourir. Juste pour ... Ne pas voir à assister à ça.

Il va crever. C’est un fait. Au final, il en faut bien peu pour faire tomber un gars réputé increvable, non ?
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Coraline Price
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MessageSujet: Re: shine on through. ▲ ABRALINE.   shine on through. ▲ ABRALINE. EmptyJeu 23 Mai - 19:47




La situation semblait échapper totalement à tout contrôle. Abe semblait avoir perdu tout contrôle. D’un coup, d’un seul, elle avait pu apercevoir une autre facette de lui, quelque chose qu’elle n’avait encore jamais vu auparavant, quelque chose qui lui faisait un peu peur. Il semblait habité par des démons dont elle n’avait eu jusque là aucune idée. Et elle avait eu peur, peur qu’il ne parvienne pas à se contrôler, peur qu’il se laisse emporter et aille beaucoup, beaucoup trop loin. Il s’était arrêté à temps, malgré ce qu’elle avait craint, et alors, il était redevenu celui qu’elle connaissait, celui auquel elle se sentait si attachée. Elle en oublia qu’il aurait presque pu tuer cet homme, elle ne vit plus que lui, qui semblait perdu, complètement perdu. Peu importaient les clients et le fait qu’elle allait très probablement être renvoyée. La seule chose qui comptait en cet instant, c’est qu’il aille bien. Physiquement, c’était le cas, mais psychologiquement, il en allait tout autrement. Elle aurait voulu qu’il ne s’inquiète pas tant pour elle, qu’il intègre le fait qu’elle ne pouvait plus être blessée, ni mourir. Néanmoins, elle avait été imprudente, elle le savait bien. Elle aurait dû prévoir qu’une telle chose risquait d’arriver, mais comment aurait-elle pu imaginer un seul instant qu’Abraham réagirait de manière si violente, ou même qu’il se retrouverait dans une telle situation ? Elle ne savait que très vaguement quelle était sa profession et en quoi elle consistait. Jusqu’à présent, il ne lui était pas venu à l’idée qu’il puisse être mêlé à des activités plutôt illégales, et même dangereuses, mais ce qu’elle avait vu était sans appel et il n’existait pas de multiples interprétations possibles. Elle découvrait quelque chose qu’elle ne soupçonnait pas vraiment, elle découvrait qu’elle ne le connaissait peut-être pas aussi bien qu’elle l’avait cru au départ. Pourtant, c’était pour lui qu’elle avait eu peur, plus que pour ce type qui avait, après tout, voulu la poignarder. Elle aurait voulu savoir comment le réconforter. Elle ne parvint qu’à lui effleurer la main, du bout des doigts, alors qu’elle rêvait de le prendre dans ses bras. Ils ne pourraient plus revenir en arrière. Ce qui s’était passé aurait un impact sur leur relation, quoi qu’ils fassent. Ce qu’il en serait, elle aurait été bien incapable de le savoir, mais elle savait en revanche qu’ils devaient parler, qu’il devait lui expliquer ce qu’il en était.

Mais rien n’était terminé. Non, ils n’étaient pas en sécurité, non ils n’étaient pas tirés d’affaire. Au contraire, le plus dur était à venir, et elle le comprit au moment où elle vit l’homme se transformer. D’un coup, il n’était plus la cible mais le prédateur. D’un coup, il ne leur restait plus d’autre choix que fuir. Le voir prendre la forme d’un loup était plus que terrifiant. C’était la première fois qu’elle en voyait un sous sa forme animale. Jusqu’à aujourd’hui, les seuls qu’elle avait côtoyés ne lui étaient jamais apparus sous cette forme. Mais elle en avait entendu suffisamment à leur sujet pour savoir qu’il n’était pas bon d’en croiser un. Une fois encore, elle oublia, l’espace d’un instant, qu’il ne pourrait rien lui faire. Certes, se faire mordre n’aurait absolument rien d’agréable, mais les conséquences seraient inexistantes. Elle se demanda néanmoins ce qu’il se passerait si jamais il parvenait à lui arracher un membre. Le retrouverait-elle ensuite ? Possible, puisqu’elle était supposée demeurer dans l’état exact où elle était au moment de sa mort. Mais elle n’en savait pas encore assez pour en être persuadée. En revanche, si elle ne pouvait pas mourir, il n’en allait pas de même pour Abraham, ou même pour tous les clients présents dans le bar. Ceux-ci n’eurent d’ailleurs nullement besoin d’un avertissement pour fuir l’établissement. Lorsqu’elle leur hurla de partir, la plupart avaient pris cette initiative d’eux-même. Personne n’avait envie de se trouver face à cet immense Loup, un loup qui de toute manière n’en avait qu’après eux. Elle comprit très vite que l’avoir blessé était une erreur de calcul. Il semblait fou furieux, et même à deux, il leur serait difficile de pouvoir lui échapper.

Elle tentait de ne pas montrer qu’elle était réellement terrorisée, mais elle l’était bel et bien. Elle était là, figée, incapable de savoir comment elle était supposée réagir. Ce fut lui qui l’attrapa par le poignet et la guida derrière lui. C’aurait dû être l’inverse. Elle ne pouvait pas mourir. Lui si, et c’était ce qui l’effrayait le plus. Mais comment parvenir à le protéger contre un tel monstre ? Le loup grognait, s’avançait vers eux et exprimait toute sa rage envers ceux qui l’avaient défié. Abraham lui lança une bouteille d’alcool, ce qui, malheureusement, ne le blessa que très légèrement. Elle n’eut pas le temps de réagir. Il la saisit et l’entraîna derrière le bar. Elle retomba lourdement sur le sol, mais encore une fois ne ressentit aucune douleur. Elle se releva péniblement. Lui était déjà debout, essayant de frapper de nouveau le loup à l’aide du tabouret, une manoeuvre qui cette fois-ci malheureusement ne fonctionna pas. La bête s’était hissée sur le comptoir, avant de retomber avec souplesse de leur côté. Elle aurait pu se téléporter, disparaître loin d’ici, mais il était hors de question de le laisser seul face à un tel monstre. « Abe, viens... Il faut s’en aller d’ici, vite ! » Mais il ne l’écoutait pas. Ses mots ne suffisaient pas à l’atteindre. Il attrapa une barre de métal, qu’il parvint à enfoncer dans la mâchoire de l’animal. Elle poussa un cri, ayant cru un instant que le monstre allait planter ses crocs dans sa gorge, mais ce fut son épaule qui fut touchée.

Elle le vit à terre. Elle le vit souffrir sous les dents du monstre. Et soudain, ce fut comme si quelque chose s’était réveillé en elle. Quelque chose de sombre, quelque chose de terrifiant. Une colère sourde, qui, sans prévenir, se mit à grandir. Et elle sut quoi faire. Elle s’évanouit, d’un coup, pour réapparaître dans la réserve, où elle savait pouvoir trouver une arme. « Briser la glace en cas d’urgence ». Si ça ce n’était pas un cas d’urgence. Elle N’eut pas besoin de faire le moindre geste. Son pouvoir suffit à briser le verre. Elle attrapa la hache qui se trouvait au centre du cadre rouge et réapparut instantanément auprès du loup. « Lâche le ! » Elle planta l’arme dans le flanc de la créature et la douleur l’obligea à défaire son emprise sur sa proie, le poussa à se tourner vers Coraline. Mais cette fois-ci, tout était différent. Elle était comme possédée par la colère et ne se rendait pas compte qu’elle ne maîtrisait plus vraiment ses pouvoirs, que les objets commençaient à trembler autour d’eux, de plus en plus fort. Elle parvint à frapper de nouveau la créature, mais celle-ci sut prendre le dessus et se jeta sur elle, la faisant tomber à terre et lâcher son arme.
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MessageSujet: Re: shine on through. ▲ ABRALINE.   shine on through. ▲ ABRALINE. EmptyMar 11 Juin - 23:31


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À chaque fois, il y a cette petite variable, qui change toute l’équation. Ce petit x, ce petit y, cette petite inconnue qui brusquement nous apparaît comme une évidence. Elle pourrait prendre la valeur du nombre qui nous arrange, certes. Mais si c’est celle d’un nombre qui ne nous convient pas … Est-ce que tout se résout quand même ? Oui, et là est bien le problème. Ce n’est pas toujours la variable qu’on attendrait. Mais elle est bien là. Elle change tout. Et en l’occurrence, Abraham oubliait toujours la variable Coraline. Cette adorable tête brune. Il se le disait, chaque fois qu’elle intervenait. C’était sans compter Coraline. Qui savait le calmer, qui savait l’apaiser. Elle se retrouvait face à lui, et savait exactement comment le contrôler, bien involontairement. Il était plus calme, plus docile. Il en devenait protecteur, agressif quand il s’agissait de la protéger. La preuve était qu’aujourd’hui encore, il avait trouvé le moyen de se balancer consciemment entre les griffes d’un monstrueux loup pour la protéger. Il ne sait pas trop à quoi il s’attendait. Pas à mourir, en tout cas. Ce n’était pas une hypothèse qu’il envisageait, jamais. Même lorsqu’il en riait, en clamant qu’il fallait bien mourir de quelque chose. Il avait cette réputation d’être increvable, n’y croyait pas. Mais pourtant, à part de cela, totalement à côté, il ne pensait pas à la mort. C’était une option rayée d’office. Et lorsqu’elle lui apparaissait, elle était d’autant plus choquante. D’autant plus flagrante. Les crocs du loup glissaient vers la gorge d’Abe, après lui avoir broyé la clavicule entre ses dents. Et pourtant, cette fois-ci encore, il n’arrivait pas à imaginer la mort. Sa mort. Il souffrait bien trop pour cela. Un gargouillement de douleur, mêlé à un cri d’agonie, s’échappait d’entre ses lèvres fines. Il souffrait. Le martyr, même. Il n’arrivait plus à trouver l’énergie nécessaire pour bouger, ne parvenait qu’à crier. Les dents du loup se calèrent de chaque côté de sa gorge, comme au ralenti. Il allait lui arracher. Lui ôter simplement la trachée, l’envoyer valser, la tête de Abe à moitié arrachée. Il allait dévorer ce corps encore chaud. Sous les yeux de la petite fantôme. Mais une fois encore, c’était sans compter le facteur Coraline.

Les dents commencent à s’enfoncer dans la chair, comme au ralenti. Le cri d’Abe se fige dans sa gorge ses yeux s’écarquillent. Et alors, le loup desserre brusquement sa prise. Il bondit sur place, fait volte face en titubant, s’éloigne légèrement du corps ensanglanté d’Abraham. Et l’humain ne bougeait plus. Tétanisé, durant quelques secondes, il finit cependant par se recroqueviller un peu sur lui-même, serrant les dents de toutes ses forces. Le sang chaud coulait le long de sa gorge, cependant entaillée en surface. Un peu trop pour lui garantir la sécurité, pas assez pour mettre réellement ses jours en danger. Ceux d’un autre humain, sûrement. Mais pas les siens. Ce don qu’il n’assumait pas, ce don qu’il ne se voyait pas… Il était là. Et l’empêcherait de mourir, encore une fois. Les doigts de son bras valide se portèrent doucement jusqu’à son épaule salement amochée, tremblants. Il ouvrit les lèvres, comme pour pousser un cri, mais rien ne sortit. Il s’était figé, les yeux écarquillés. Regardait un tabouret osciller, et se lever de terre. Bordel. Autour de lui, tout tremblait, tout commençait à léviter. Il releva la tête, voyant alors le loup bondir. Et, brutalement, l’adrénaline monta, déversée dans ses veines avec une vitesse fulgurante et lui étant propre, annihilant la quasi totalité de sa douleur. Il s’appuya sur le sol de sa paume valide, se redressa. Pas question de le laisser faire du mal à Coraline. Jamais. Comme un écho aux mots prononcés par la jeune femme quelques minutes auparavant, Abe voulut hurler. Au dernier moment, il en fut incapable. Se pencher vers l’arme qu’elle venait de lâcher lui avait trop coûté. Mais cela ne l’empêcha pas de s’en saisir. Et, dans un parfait silence, il parcourut d’une marche presque trop calme les quelques pas qui le séparaient du loup et de Coraline, mêlés par la fureur et l’envie du sang. Un calme malsain. Une vision brouillée par le sang, brouillée par la haine. L’envie de tuer. La certitude qu’il le ferait. Si personne ne l’en empêchait. Et personne ne l’en empêcherait.

Lourdement, la hache s’abattit. Le crâne du loup se fendit avec un bruit écoeurant. Il s’affaissa sur le corps de Coraline. Du pied, violemment, Abraham le repoussa. Le fit rouler sur le côté, décoinçant sa hache. Il l’abattit à nouveau. Et encore. Une quatrième fois. Puis une cinquième. Sans réfléchir, sans bouger. Toujours pris de ce calme affreux, de cette tranquillité macabre et terrifiante. Il tenait toujours le manche de la hache lorsqu’il la laissa plantée dans le crâne du loup, après l’y avoir abattue plus d’une dizaine de fois. Il avait contourné Coraline. Elle avait peut-être même eu le temps de partir, qui sait. En tout cas, lui était là. Figé. Tremblant de tous ses membres, nerveusement, sans pouvoir se contrôler. La douleur le terrassait de nouveau, alors qu’il battait des cils, essayant de mettre au point sa vision brouillée par la souffrance et le sang. Le crâne du loup était explosé. Sa cervelle gisait autour, des fragments d’os également. L’animal ne tressaillait plus depuis longtemps déjà. Au second coup, il avait émis quelques derniers mouvements. Au troisième, il avait cessé de s’agiter. Il était mort. Abe n’avait pas pu s’en empêcher. Ce type ne méritait que ça. Il ne voyait rien d’autre. Il s’en était pris à Coraline. L’avait attaquée. Par deux fois. Il méritait de mourir. N’est-ce pas ?

Lentement, Abe relâcha la hache. Celle-ci retomba lentement, qu’à peine retenue par les os encore en état de l’animal au crâne explosé. Il n’avait pas eu le temps de se régénérer. Il était mort. Peut-être que ses acolytes essaieraient de se venger. Peut-être notre flic se retrouverait-il avec une horde de vampires ou de loups à ses trousses. Au fond, il n’en savait rien. Il avait échoué comme une merde à ce que son supérieur lui avait demandé. Mais il ne savait même plus si cela avait la moindre importance. Lentement, son épaule tomba légèrement, entraînant son torse pour le forcer à se courber. Il serra les dents, se mordit l’intérieur de la lèvre jusqu’au sang. La douleur l’assommait à nouveau, les larmes emplissaient ses yeux sans qu’il ne puisse les contrôler. Il fit quelques pas, à reculons, se laissa tomber au sol, s’appuyant quelques centièmes de secondes contre un tabouret pour retenir un peu sa chute. Il eut un léger sursaut, son épaule blessée ayant frotté contre le siège. Sa clavicule formait un angle étrange, inquiétant, et le sang s’écoulait abondamment. Une fois encore, il était dans un sale état. Une fois encore, il payait cher sa connerie. Une fois encore, le facteur Coraline lui avait sauvé la vie. Sauf que cette fois-ci, elle en avait pleinement conscience. Et avait assisté à ce que jamais Abraham n’aurait voulu lui montrer. Il aurait voulu se recroqueviller sur place, perdu, pareil à un animal blessé qu’il aurait mieux valu laisser en paix. Mais il n’en avait même pas la force. Sa poitrine se soulevait de plus en plus rapidement, son cœur tambourinait dans sa poitrine, tentant tant bien que mal de continuer à irriguer normalement son cerveau et le reste de ses organes vitaux. Il y avait des problèmes au niveau de son cou, et au niveau de son épaule. Les doses de sang envoyées étaient régulières. Pour réparer. Oui mais voilà. Ça n’allait pas cicatriser comme cela. Il allait avoir besoin d’aide. Besoin de calmants. Besoin de dormir, aussi. Tiens, et s’il commençait maintenant. Juste fermer les yeux. S’assoupir un instant. Quelques secondes. Rien qu’une seconde

Non. Il rouvrit les yeux, tremblant, agité par cette envie de vivre. Il n’avait pas le choix. Elle se mouvait au fond de lui, par réflexe, sans qu’il ne la contrôle. Cette flamme, cette étincelle. Il ne crèverait pas. Il ne crevait jamais, enfin de compte. Même s’il avait essayé, cela semblait lui être impossible. Doucement, il déglutit. Il souffrait. Il regardait le corps du loup. Une petite lueur perdue passa au fond de ses yeux. Il réalisait ce qu’il avait fait, avec un peu trop d’effroi et de conscience, probablement. Il venait de tuer. Sauvagement. Comme un animal. Ce n’était pas dans ses habitudes de faire les choses en dentelle. Mais il avait massacré. Ce n’était plus du travail de prédateur. C’était l’œuvre d’un monstre. D’un charognard.

Les battements de son cœur s’emballèrent encore davantage. Il afficha une expression meurtrie. Souffrante. Il avait peur. De cette mort, à laquelle il pensait enfin, pour la première fois depuis longtemps. Mais pas pour lui. Il avait peur de la mort qu’il venait de donner. Réellement peur, pour la première fois.

Peur de lui-même.
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Coraline Price
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✤ Âge personnage : Vingt-six ans à sa mort
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MessageSujet: Re: shine on through. ▲ ABRALINE.   shine on through. ▲ ABRALINE. EmptyVen 28 Juin - 19:48




Jamais elle n’avait rien éprouvé de semblable de toute son existence. Il lui était déjà arrivé d’être en colère, de crier, de se sentir exaspérée au possible. Mais ce qu’elle ressentait n’avait rien à voir avec tout cela. C’était comme si elle était possédée, possédée au point de ne plus parvenir à contrôler ce qu’elle faisait. Elle n’obéissait qu’à des impulsions, à cet instinct qui lui hurlait qu’elle devait protéger Abraham. Elle se sentit capable de faire preuve d’une violence inouïe, elle qui avait pourtant toujours été pacifique. Elle n’était plus vraiment elle-même, mais une forme d’ombre, quelqu’un capable du pire pour préserver un être auquel elle tenait. Elle haïssait le Loup qui s’en prenait à lui. Pour la première fois, elle éprouvait un réel désir de lui faire du mal, de lui nuire tant qu’elle le pouvait afin qu’il disparaisse et les laisse tranquille. Si elle avait pu se voir de l’extérieur, il est fort probable qu’elle se serait fait peur, et même qu’elle aurait été totalement horrifiée par la manière dont elle se comportait. Mais elle ne voyait rien, ne réfléchissait plus à rien. Elle ne pensait qu’à le frapper de sa hache, un geste dont elle se serait jusque là crue totalement incapable. Et celui-ci eut l’impact qu’elle avait recherché : la douleur, une douleur que la bête exprima. Mais elle avait sous-estimé ses réactions, car sa rage sembla soudainement décuplée. Il suffit d’un coup de patte pour qu’il la mette à terre. Il allait très probablement la déchiqueter et elle avait beau être déjà morte, elle l’oublia sur le moment et sa peur s’en trouva décuplée. Lorsqu’elle sentit les crocs de l’animal se resserrer autour de son bras, elle poussa un cri. Elle avait beau tenter ce qu’elle pouvait, impossible de bouger, et elle n’eut pas la présence d’esprit de se servir de son pouvoir pour disparaître au loin. Malgré le fait qu’elle ne puisse ressentir la moindre douleur, elle sentait le poids de l’animal sur elle et la morsure de ses crocs dans sa chair, ou ce qui ressemblait à sa chair. Elle tendit son autre bras, espérant que sa main entrerait en contact avec l’arme qu’elle tenait quelques instants auparavant. Mais ce fut inutile.

Elle avait sincèrement espéré qu’Abraham en profiterait pour fuir loin d’ici. Elle avait beau avoir peur pour elle-même, elle avait encore plus peur pour lui. Il pouvait mourir, pas elle. Même si elle avait terriblement peur et qu’elle avait du mal à le garder en tête, elle ne pouvait pas mourir.
Mais il n’était pas parti. Elle ne le voyait plus, mais il était toujours là. Alors qu’elle croyait sincèrement que le monstre allait lui arracher le bras, elle entendit un coup sec, suivi d’un craquement qui la glaça. Elle se retrouva aspergée de sang, sans comprendre tout de suite, jusqu’au moment où les crocs de la créature se desserrèrent et où son corps s’effondra sur le sien. Elle se sentit écrasée, étouffer, mais cela ne dura qu’à peine quelques secondes, car quelque chose poussa le corps et elle put voir Abe qui tenait la hache à la main. Abe qui avait un regard qu’elle ne lui avait encore jamais vu, un regard qui lui aurait fait peur s’il avait été dirigé contre elle. Tout était fini. Tout semblait fini. Mais, au lieu de se calmer, il frappa à nouveau. Et frappa encore. Elle lui cria d’arrêter. Du moins, il le lui sembla. Tout était étrange, tout était flou. De toute façon, il ne l’écoutait pas. Il ne semblait écouter rien d’autre que ce qu’il se passait dans sa propre tête, ce à quoi elle ne pouvait accéder. Il frappait et frappait encore. Et elle se recroquevillait. Le loup était déjà mort depuis un moment, mais ça ne semblait pas l’arrêter, loin de là.

Lorsqu’il s’arrêta, lorsque le calme revint, elle se sentit incapable de bouger. Sa respiration était saccadée et elle se rendit compte qu’elle tremblait de tous ses membres et était sur le point de fondre en larmes. Elle était maculée de tâches de sang, mais elle ne sembla pas vraiment s’en apercevoir. Elle était complètement prostrée et avait l’impression que le monde s’était arrêté de tourner. Le temps s’était figé et il ne restait plus qu’eux, eux et ce corps sans vie qu’elle n’osait pas regarder.

Ce n’est que lorsqu’elle entendit le son du tabouret qu’il heurta qu’elle sembla revenir à la réalité. Elle regarda autour d’elle, horrifiée par le spectacle qu’elle contemplait. Elle dut s’y prendre à plusieurs reprises avant de pouvoir se relever tant elle tremblait. Elle se sentait glacée, comme si soudainement la température avait chuté. Comment était-ce possible alors qu’elle n’était pas supposée ressentir le froid ? Mais c’était un froid qui venait de l’intérieur, causé par ce qu’ils avaient fait. Car oui, elle se considérait également responsable. Elle n’avait peut-être pas porté le coup fatal, mais elle l’avait voulu, elle l’avait souhaité et elle l’aurait probablement fait si elle l’avait pu. Lorsqu’elle fut enfin debout et contempla ce qu’il restait de leur agresseur, elle ne put retenir ses larmes tant elle était horrifiée. Puis, elle leva les yeux et son regard se posa sur Abraham. Il était dans un sale état et l’infirmière qu’elle avait été il y a encore peu de temps reconnut immédiatement des blessures graves, au point qu’il était étonnant qu’il puisse se tenir debout. Elle-même marchait péniblement, et tenta de s’approcher de lui comme elle le pouvait. « Il faut... il faut t’emmener... à l’hôpital... » Sa voix tremblait, si bien qu’elle avait du mal à parler correctement. Du mal à penser surtout. Elle resta là, immobile, figée au milieu de la pièce, tremblante et resserra ses bras autour d’elle dans l’espoir que cette sensation de froid finisse par se dissiper. « Et... et lui... il faut qu’on fasse quelque chose... on ne peut pas le laisser là... » Elle se tourna de nouveau vers le cadavre et frissonna. Elle réalisa qu’elle ne savait même pas de qui il s’agissait. Elle ne connaissait même pas son nom, ou ce qu’il voulait exactement. On allait le rechercher, peut-être. Qu’allait-il se passer si quelqu’un apprenait tout ? Elle leva vers Abraham un regard qui disait toute sa détresse. Qu’allaient-ils devenir ?
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