LA MOISSON DES ÂMES ▲ the reaping (sujet de groupe)

doomed to death & damned in hell

À tous les premiers week-ends du mois, une assemblée générale a lieu dans la rue Principale de tous les comtés avoisinant Manhattan. Une loterie se prononce dans les arrondissements. Quatre citoyens (humains, tout comme créatures mystiques), sont repêchés et isolés dans une arène de combat à l’environnement sablonneux et jonchés de ruines. Ces quatre citoyens sont exhibés dans cette arène que pour une seule raison : lutter, traquer, tuer et survivre. Un seul des quatre doit ressortir vivant de ce combat. Le prix remporté ? Richesses et vie relativement meilleure au sein de Manhattan…

Aujourd’hui, la tension est à son comble. Tous les citoyens, du mieux qu’ils le peuvent, essaient à grande peine de conserver leur sang-froid et leur vaillance… voulant paraître détachés alors que l’anxiété manipulent sournoisement ces fils qui les remuent comme de malheureux pantin. Ils ont été conjurés à rejoindre l’assemblée générale qui a l’eue dans la rue principale de leur arrondissement, artères embaumées d’incertitude alors que tous les préparatifs ont déjà gagnés leur aboutissement. C’est une parade sans joie, une mascarade funèbre, là où se peignent tourment et affliction sur ces visages déconfits que nous voyons docilement défiler sous nos yeux. À l’orée de cette foule versatile, nous retrouvons les vaillants Disciples Des Ténèbres qui sont présents pour maintenir l’ordre, la loi et le calme au sein des civiles qui s'amoncellent lentement devant la grande estrade où ils voient prôner sur un vieux meuble antique… le récipient cristallin… cette redoutable bulle de verre qui renferme et possède en son plein cœur le destin de quatre habitants. Tous sont anxieux à l’idée d’entre vrombir entre leurs tempes, l’écho de leur prénom. L’arrivée indésirable de Gustave Fairley, hôte et fidèle commanditaire des jeux, est attendue… il prendra bientôt la parole et présentera la loterie des jeux de La Moisson Des Âmes. En ce jour butoir, il faut rester droit, garder la tête bien haute et ainsi oser donner confiance au hasard. Devoir impossible… nous tous le savons très bien.

* À la suite de ce message, vous pouvez poster une introduction, en courtes lignes de préférence pour mieux avancer dans le cours de l’histoire. Les habitants de leurs arrondissements respectifs sont invités à faire acte de présence, vous disposez d’un délai de trois jours pour ébaucher votre introduction, le dimanche 15 septembre, les identités des quatre participants seront dévoilées. Je vous souhaite à tous bonne chance et bon courage !

THE REAPING

Je HAIS ce week-end là.
Je ne dors presque pas la semaine qui le précède. Si j'ose dire, c'est pire qu'un cycle menstruel aux crampes et autres douleurs affreuses où on se vide de son sang. J'ai toujours les boules que mon nom soit tiré au sort. Je ne peux pas m'en empêcher. Je ne veux pas me battre devant les yeux de tous.
Je ne dois pas utiliser ma magie en public.
La terreur et l'angoisse me tiraillent du plus profond du bide et je suis prise par une vague de froid. Je sais, c'est Septembre, il fait froid, c'est normal. Mais là c'est un froid intérieur. Je gèle sur pied. Et pourtant je dois y aller.
Faire un pas, puis un second n'a jamais été aussi difficile que ces jours-là. Je me souviens avoir enfilé mon manteau et mon bonnet comme dans un rêve.

Pourtant, ce mois-ci, quelque chose a changé. Il y a eu Thorün et Alaric.
Alaric, cet Originel pour qui je bosse maintenant. Eux ils savent pour la magie... J'espère que leur protection s'étant au fait que mon nom ne se trouvera pas dans l'urne. Que les doigts du Gustave Fairley ne se refermeront pas autour.
Ouais, au fond, cette fois-ci, j'ai une petite lueur d'espoir.

Je sais qu'Alaric ne sera pas présent pour l'annonce des noms. Il fait jour après tout. Mais j'espère que Thorün sera là. J'ai quand même besoin d'une présence rassurante...
Peut être que même si mon nom est tiré, bah il pourrait m'embarquer sur son épaule et me mettre à l'abris à Manhattan, arracher la tête des autres qui essayeraient de m'emmener dans l'arène...
Enfin, Aby, ne te fait pas trop d'illusions quand même.
Je ferme les yeux un instant en me mordant la lèvre. Bastet, j't'en prie, si tu peux étendre ta papatte divine pour me sauver la mise, fait que le sort me soit favorable...

« THE REAPING »

Waouw. C'est déjà le jour de la moisson.
Ca fait quelques temps maintenant que je me suis réfugié dans les souterrains. Avant, je voyais ça depuis Manhattan... On ne pouvait pas dire que ça me touchait beaucoup. Enfin, j'avais quand même une famille, mais j'ai toujours cru que Manhattan était un peu protégé de ces choses là.
Mais pas de moi.
Bien évidemment.
Les mois qui ont suivi l'incendie, mon nom n'a jamais été tiré au sort. Je suppose que tout le monde me croit vraiment mort depuis. Sauf Liam, bien sûr, M'man qui ne veut pas vraiment y croire et puis quelques journalistes irréductibles.

Donc oui, j'ai décidé de faire ce truc fou de sortir de mes tunnels ce jour-là. Si Liam l'apprenait, je suis sûr qu'il entrerait dans une colère noire et me tazzerait sur le champ pour me planquer quelque part. Mais oui, je suis bel et bien dehors, en pleine journée.
J'ai quand même mon sweet à capuche quand je marche au milieu de la foule. C'est étrange de se trouver là. En même temps entouré et seul, puisque tout le monde essaie de gérer ses propres terreurs.
Moi la terreur, je la revis toutes les nuits depuis l'incendie. La perte des êtres les plus chers à mes yeux.
Je lève le regard vers l'estrade. Un soupir. Mon nom ne sortira pas, je suis mort après tout à ce qu'il parait. Mais ça fait bizarre d'être là, la peur des autres entretient celle de tout à chacun et me ferait presque frissonner.

Quelle belle journée.

THE REAPING

❝ « - Monsieur ? ❞

- Ca ira, merci. Lâche platement Liam, balayant d'une main l'invitation de son chauffeur pour lui tendre sa veste. Restez … Restez là. D'accord ? Eloignez-vous de la foule.
- Mais ...
- Faites ce que je vous dit ! » Gronde-t-il en s'éloignant de la voiture.
Malgré les températures glacées, Liam n'a nullement besoin de veste. Il est bouillant. Le brun fait grincer ses dents, cherchant du regard une bouille identique à la sienne avec angoisse. S'il ose se pointer, Liam lui fait sa fête. Retroussant les manches de son T-shirt, ce dernier passe sa langue sur ses dents, s'enfonçant dans la foule sans ménagement. Pour sûr, les nombreuses têtes qui le connaissent froncent leurs sourcils, l'incendient ou ouvrent des yeux ronds. Inutile de préciser que les Blake sont victimes de nombreuses polémiques depuis l'incendie. Le nom de Graham, souvent craché et accompagné d'une insulte, pour ces ignares qui ne comprennent rien. Oui, on a jamais retrouvé le corps. Mais les fautifs, sont les organisateurs de ce jeu macabre. Et c'est repartit. Jamais son nom n'a été tiré, et c'est souvent avec angoisse qu'il attend le tirage. Pourquoi donc le serait-il ? Il est un puissant PDG de Manathan, isolé dans sa tour d'ivoire, non ? C'est ce qu'il aime répéter encore et encore, en sachant parfaitement que ça ne le protège absolument pas. Voilà pourquoi il est paranoïaque et maniaque du contrôle. Si jamais quelqu'un est amené à savoir qu'il est sorcier … Il est foutu. Mais ce dernier se contente d'avancer, jusqu'à pouvoir voir l'estrade correctement. Etrangement, il sent de nouveau quelques picotements, une odeur familière. Un sentiment qu'il connaît bien à présent, pour l'avoir ressenti peu de temps avant. Samantha est-elle ici ? Le sorcier fronce les sourcils, mais ne rencontre que les prunelles marrons d'une brune à l'air épuisé. Tiens tiens …

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❝ the reaping.

you know, life's a bitch.

C’est pas le jour. Ce n’est jamais le jour, en réalité. Mais celui-ci est encore pire que les autres. C’est le premier week-end du mois. Et tout le monde est convié à regarder des habitants de New York se faire promettre une mort certaine. La Moisson. Pire connerie, il n’y avait pas.

La peur le prenait à la gorge, tandis que son poing se crispait lentement au fond de sa poche. Il n’avait aucune envie de voir son nom tiré. Mais la terreur réelle était pour Alan. Son Alan. S’il était pioché, il n’aurait aucune chance de s’en sortir. Elles étaient déjà minimes en temps normal, et pour cette raison le jeune humain restait enfermé la plupart du temps. Jamais le loup ne l’aurait contraint. Mais le Blackwater n’avait jamais eu besoin de lui en ce sens. Robin serra les dents, son regard fixé sur l’hôte. Sa seconde main s’était posée sur le dossier du fauteuil de l’humain. Par simple réflexe. Il ne pouvait pas le lâcher. Il devait le sentir à ses côtés. Se concentrer pour l’entendre respirer, au milieu de ces centaines de poumons en action. Il éprouvait le besoin de le savoir vivant. De le savoir avec lui.

Ses doigts se déplièrent lentement, tandis qu’il effleurait la nuque du jeune homme du bout des doigts, s’attardant sur les petits cheveux blonds déposés sur sa peau douce. Il ne réfléchissait plus. Geste tendre, dégueulant de l’inquiétude à flots. Il n’en pouvait plus. Son ventre se tordait. Le simple besoin de protéger Alan le dévorer. Et s’il était tiré ? Non. Impossible. Rien de mal ne pouvait leur arriver. Le pire était déjà passé.

Attendre. Il n’y avait rien à faire d’autre. Attendre. Il avait peur, mais ne pouvait strictement rien faire pour changer les choses. Attendre. Qui que ce soit, il serait triste pour lui. Mais sans aucune pitié, il préconisait ce tragique destin aux autres. Et préférait voir n’importe qui s’en aller au massacre, plutôt qu’Alan. Il n’y a plus qu’à attendre.

Attendre, et espérer.

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the reaping.

Tout va bien aller.

Alan serre les dents. Sortir. Se retrouver au milieu des autres. Sortir. Au milieu des menaces. Il se tasse lentement dans son fauteuil, se blottissant dans son sweat trop grand. Il sait très bien que ça ne le protégera en rien. Mais on se raccroche à ce qu'on peut. Un peu comme à sentir son Robin, proche de lui. La Moisson lui faisait horriblement peur. Il n'en aurait jamais été capable de l'avouer. Il n'était qu'un petit brin de rien. Un handicapé. Un putain d'infirme qui déprimait et refusait de sortir. Un putain d'infirme qui avait voulu crever. Mais jamais dans cette arène. La vue des lieux, tout, absolument tout, fait jaillir en son esprit des doutes lancinants. Ils ont eu de la chance, jusque-là. Ils ont toujours eu de la chance. Mais si Robin était tiré au sort, cette fois ? Il referme les yeux, un instant. Non. Ne pas y penser.

Il sentait sa présence, et tentait de s'en contenter, et de se rassurer de si peu. Les phalanges serrées sur ses roues en caoutchouc. Priant intérieurement une force inconnue. En silence, dents serrées. Implorant le destin de laisser la vie à son meilleur ami. Il déglutit. Et un frisson dévala sa colonne vertébrale. Les doigts de Robin effleurant sa nuque. Une vague de chair de poule. Et son coeur qui se serre. C'est chiant, comment tout le fout aussi mal. Mais depuis son accident, les Moissons sont encore pires. Il se retient à grand peine de ne pas rendre ses tripes, à voir ces êtres s'affronter. Jusqu'à la mort. Lui, qui ne ferait même pas de mal à une mouche. Lui, qui ne supportait pas la douleur des autres. Il regarde autour de lui. Tente de garder une respiration calme. Ne finit que par retenir son souffle par instants. Pas lui. Pas Robin. Pas eux. Il s'oblige à décrisper ses phalanges. Tourne la tête vers Robin, et tire légèrement sur son t-shirt. Pour être sûr et certain qu'il l'entende. Il n'a pas envie que ses mots se perdent. Il veut se rassurer. Même si tout cela est illusoire. « Rob', ça va ? » Alan... Mais putain, Alan. Pourquoi tes yeux brillent de ces cris silencieux, comme trop souvent ? Parce qu'il l'aime. Et ses tripes se tordent, et sa gorge se noue. À la simple idée que la seule personne qui lui reste puisse crever dans des jeux à la con comme ceux-là.

INTRIGUE

- The Reaping -

L'attente. Longue et interminable. La peur. Présente et palpable. Nul n'est à l'abris. New-York n'a jamais été moins sûre. Des gens vont mourir. Tout le monde le sait mais personne ne peut rien y faire. Des gens vont mourir... Et j'en ferais peut-être parti. Mon regard s'attarde sur tout ces visages crispés par la terreur et je me demande comment on a pu en arriver là. La moisson... Un prétexte pour permettre aux originels de se distraire et d'appuyer leur domination sur nous. Et nous, sagement, nous nous regroupons. Et nous, sagement, nous attendons. Nous attendons que sonne l'heure de notre mort. Nous attendons de savoir qui va être jeté en pâture. Et au final nous n'espérons qu'une seule chose... Ne pas être tiré au sort et ceux même si ça implique que ce soit notre voisin qui soit nominé. Ainsi nous sommes... Lâche et peureux.

Instinctivement mes yeux se tournent vers la personne assise à mes côtés : Andréa. Amie et collègue. Sous son sourire qui se veux rassurant, je devine une nervosité grandissante. Ses grands yeux chocolats habituellement pétillants s'illuminent aujourd'hui d'une bien triste lueur. Alors que sa main bouillonnante attrape la mienne, je me demande si je serais prête à prendre sa place si elle devait aller dans l'arène. Et c'est avec honte que ma réponse est non. Plutôt eux que moi. Ainsi suis-je faite. Égoïste et lâche.

doomed to death & damned in hell

L'écran géant se met à grésiller laissant distinguer au travers des interférences la grasse silhouette de Gustave Fairley, fier commanditaire des Jeux de La Moissons Des Âmes. Les couleurs vives et chaudes des images diffusées en direct vibrent d'arythmie avec la grise réalité de cette funèbre journée. Contraste saillant qui ne vient qu'approfondir cette fosse qui se creuse de jour en jour entre les habitants et ce perfide rêve d'espoir. L'image à l'écran finit par se fixer. La foule, tant qu'à elle, semble se figer dans le temps. Prisonnier d'une réalité discordante de tous sens. Le visage joufflu de Mr. Fairley s'étire doucement sur la toile pour laisser entrevoir le plus doux et suave des sourires carnassiers. Son discours résonne contre les murs de briques en ruine du carrefour principal, rendant son monologue quasi-inaudible. De toute manière, personne n'y prête de réel attention, beaucoup trop assourdit par leur propre angoisse qui leur sangle les tympans. Le laïus amusé de Gustave finit par s'estomper lorsque ce dernier plonge sa main au creux du bocal vitré, entrailles même de cette ville damnée. Fouinant de gauche à droite, de haut en bas, mélangeant soigneusement les centaines et centaines de petits papiers si finement repliés sur le nom d'un malheureux, Gustave prolonge ce moment à son maximum, jouissant du bonheur de voir toutes ces pauvres créatures lui manger dans la main. Ses serres finissent par se cramponner à quatre petits morceaux qu'il prend soin de ressortir doucement. Les dépliant un à un, sans même vraiment prendre la peine des regarder avec intérêt, il se rapproche du micro. Fairley fixe maintenant la caméra de ses yeux brûlant d'un bonheur pervers. Enfin, il peut réciter ces quatre noms qui lui brûle la langue depuis plusieurs jour.

- Logan R. Madsen. Samantha F. R. Hadler. Graham W. Blake. Et, Liam D. Blake. Oh mais attendez! Un affaire de famille semble-t-il!? Cela risque de rendre les jeux de ce mois-ci d'autant plus palpitant!

Instinctivement, les yeux curieux de la foule cherche désespérément les quatre malheureux du regard. Laissant à Gustave le temps d'enfoncer bien profondément les quatre papiers tirés au hasard dans le fond de son habit hors de prix.

- Bonne Moisson Des Âmes très chers.

HJ ; vous avez l'occasion de poster à nouveau, idée de réagir à la nouvelle. Ensuite, cette première partie se clôturera. Vous avez l'intégralité de la semaine pour pouvoir le faire.

THE REAPING

Mon regard avait croisé les yeux d'un grand type brun plutôt canon. Il était en t-shirt alors que moi j'essayais de me réchauffer dans ma doudoune. Mais ce qui était le plus troublant, c'était l'énergie qui se dégageait de lui. Magie. C'était un sorcier... Je me raidissais et détournais le regard, fuyant ailleurs dans la foule. Je ne savais pas si il se cachait comme moi ou pas, mais j'espérais ne pas tenter le diable. Certes, j'avais la protection d'Alaric maintenant, mais je n'avais pas vu Thorün et dans un endroit pareil, il pourrait quand même m'arriver quelque chose.
La menace ne venait pas que des vampires...

Je fendais donc la foule pour me retrouver loin du sorcier et remarquais une chevelure blonde plus loin. Une femme. Mon âge à peu près je crois.
Mais c'est là que l'écran se mit à clignoter et que l'image de Fairley apparu. Et sa voix. Au fil des années, j'avais appris à détester cette voix. Comment ce type pouvait-il annoncer si joyeusement un tel évènement ?
Je crois que si il avait mis un jour un pied dans une rue, la première personne qui serait passé lui aurait défoncé le crâne à coups de la première chose qui lui serait passé sous la main.
Et puis les noms résonnent :
« Logan R. Madsen. Samantha F. R. Hadler. Graham W. Blake. Et, Liam D. Blake. Oh mais attendez! Un affaire de famille semble-t-il!? Cela risque de rendre les jeux de ce mois-ci d'autant plus palpitant! »
Je me crispe d'abord puis un torrent de soulagement s'abat sur moi alors que le dernier nom est énoncé. Je n'entends plus vraiment la suite. Je suis égoïste mais ma vie est sauve jusqu'au moins le mois prochain.
Enfin, je regarde autour de moi, cherchant des yeux les personnes qui vont devoir se faire emmener. Je ne connais aucun des noms, mais c'est de la curiosité. Malsaine, oui, je sais, mais je n'y peux rien ...

« THE REAPING »

Je regarde les gens autour de moi. C'est l'heure de la flippette quand l'écran s'allume. L'effet de masse provoque un frisson le long de mon dos. Mais je regarde la tête de l'affreux Fairley sur les diodes crépitantes.
Qu'est-ce qu'il est moche.
J'enfonce mes mains dans les poches de mon sweat et j'attends l'annonce des noms. Je suis dans une foule, sans vraiment me cacher, pour la première fois depuis longtemps. Je me demande si les civils savent que je fais partie du groupe de terroristes mutants qui ont fait sauté les immeubles de la dernière fois. Je ne pense pas. Ils me croient mort.
Est-ce que c'est le cas des grands dirigeants de ce monde et organisateurs de la moisson ?
« Logan R. Madsen. Samantha F. R. Hadler. Graham W. Blake. Et, Liam D. Blake. Oh mais attendez! Un affaire de famille semble-t-il!? Cela risque de rendre les jeux de ce mois-ci d'autant plus palpitant! »
Eh bien non visiblement.
« Eh merde » laissais-je échapper en entendant mon nom.
Et puis le nom suivant. J'avais l'impression de me trouver sous une cascade gelée tout en brûlant de l'intérieur en entendant son nom à lui. Mon frère. Non, il ne méritait pas ça. !
J'arrachais ma capuche et courrais vers l'estrade en braillant « NON VOUS N'AUREZ PAS MON FRERE » mais j'étais perdu dans les murmures, les cris de soulagement, les cris de désespoir, que sais-je encore. J'arrivais au pied de l'estrade, essoufflé, regardant à gauche et à droite pour trouver Liam. Il ne devait pas monter. Surtout pas !
J'avais du laissé des brûlures aux gens que j'avais bousculé, je m'en fichais. QU'ILS BRULENT TOUS ! Mon frère n'avait pas mérité d'être tiré au sort ! Je n'avais pas besoin de me voir dans un miroir ou de regarder mes mains pour savoir que mes veines brillaient de leur feu. Je pouvais le lire aussi sur le regard des gens qui étaient devant l'estrade, autour de moi. Mais je n'allais pas tout cramer, non, j'avais flambé ce matin, au réveil, je n'avais pas encore accumulé assez de chaleur pour ça...

THE REAPING

❝ Un jour, quelqu'un lui avait dit : La vie est une pute. ❞

« - Logan R. Madsen. Samantha F. R. Hadler. Graham W. Blake. Et, Liam D. Blake. Oh mais attendez! Un affaire de famille semble-t-il!? Cela risque de rendre les jeux de ce mois-ci d'autant plus palpitant!

Cette personne était un visionnaire. Non, vraiment, un visionnaire, carrément. Liam entend son cœur battre dans ses tympans, plus qu'il ne le sent. A dire vrai, il est complètement engourdi. Parce cette chose hideuse, tas de graisse à la bouille hilare, vient d'annoncer les noms. Le brun ne bouge plus, le visage livide. Son cœur rate un battement, ses membres s'électrisent alors qu'il n'entend plus rien. Deux noms, dans cette liste, lui sont familiers. L'un, moins que l'autre, qui l'est bien trop à son goût. Et, en écho aux hurlements qu'il pousse intérieurement, une voix fend le silence en deux :

- NON VOUS N'AUREZ PAS MON FRERE ! Rugit sa moitié, à quelques pas de là.

Heureusement qu'il est quelqu'un de digne, et de fort. Ou il fonderait en larmes. Mué par une colère soudaine, le brun se précipite vers la voix de son jumeau, bousculant sans ménagement tout ceux qui se tiennent sur son passage. Ils ne sont plus rien, des tas de chairs ambulantes, misérables carcasses. Sales rats. SALES RATS ! Liam n'est plus que haine, à présent. Ils sont foutus. Liam refuse de tuer son frère, et de le perdre. Il est mort. Et il le sait, car il refuse de lui survivre. Le brun finit par distinguer Graham, qui tente de grimper sur l'estrade.

- GRAHAM ! Qu'il hurle, d'une voix tremblante. Il ne doit pas faire ça, c'est de la folie. Le sorcier bouscule un grand type, peut-être même avec un petit coup de pouce magique, avant d'agripper sa moitié par la capuche, avant de le tirer vers lui. Ils vont les voir, ils vont voir en lui un rebelle et le jeter aux loups avant même que les jeux ne commencent.

Liam agrippe sa seule famille, en plus de leur mère qui n'est, heureusement pas présente pour assister à ca, avant de lui plaquer les mains sur les joues, prunelles rivées dans ses identiques.

- P'tit frère … » Murmure-t-il. Remuant la tête. Un « Non », silencieux. On y arrivera, on va trouver un moyen. Qu'il ajoute silencieusement. Gorge nouée.

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❝ the reaping.

you know, life's a bitch.

Les paupières de Robin battirent doucement tandis qu'il fixait l'estrade, porteuse de tous ses cauchemars. Perdu dans ses pensées, le lycanthrophe avait, sans le vouloir, commencé à appuyer un peu plus distinctement ses caresses sur le cou de son ami. Le geste aurait pu paraître déplacé, à la limite de contenir de légers sous-entendus. Mais, lorsqu'il s'agissait d'Alan, rien ne lui paraissait déplacé. Tout était naturel. Et il n'hésitait plus en rien. Il agissait ; c'est tout.

La voix de son protégé et meilleur ami le tira de ses pensées, alors qu'il le sentait tirer sur son t-shirt. Il revint à lui rapidement, battant des cils, baissant les yeux vers cette tête blonde qui le regardait de ses deux grands yeux inquiets. Un léger silence. Un moment de latence. Un ange qui passe. Un fin sourire étira les lèvres de Robin, alors qu'il prenait la main d'Alan pour lui faire lâcher son t-shirt, la lui pressant délicatement. « Ça va ... » murmura-t-il. Le contact l'apaisait. Son pouce caressa doucement le dos de la main d'Alan, avant qu'il ne prenne conscience de ce qu'il faisait. Délicatement, il libéra ses doigts, ramenant ses mains dans ses poches, baissant les yeux. Non, ça n'allait pas. Mais qui pouvait prétendre aller bien, à cet instant, à part ceux-là même qui leur infligeaient ce calvaire ?

La voix de l'hôte résonna soudain. Mort de peur, Robin leva les yeux. Tremblant. Les quatre noms tombèrent. Et une vague de soulagement s'abattit sur ses épaules, alors qu'il fermait les yeux. Égoïstement heureux qu'il ne s'agisse ni de lui ni d'Alan. Son attention fut bien vite captée par l'agitation autour. Des silhouettes qui bougent, des cris. Certains se bousculent. Instinctivement, il se plaça du mieux qu'il pût pour protéger son ami. Son Alan. Un bras sur son torse, doucement, attendant que l'agitation ne soit passée. Son regard inquiet parcourait la foule, avant de remonter vers l'estrade, tandis que sa main glissait le long du torse d'Alan, brisant sa protection vaine, avant de venir se placer sur son épaule, à la naissance de son cou. Tout allait bien. Tout allait bien ...

Il ne pouvait pas le nier. Insensible au malheur des autres, ou presque, il était heureux. Heureux et soulagé.

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the reaping.

Aussi peureux qu'un gamin. Aussi stressé, à chaque mois venant. Et si c'était lui ? Et si c'était toi ? Et si c'était moi ? Pourquoi est-ce qu'il fallait que ça arrive maintenant ? Pourquoi est-ce qu'il fallait que ça lui fasse ça ? Pourquoi est-ce qu'il fallait que son coeur explose à chaque tirage au sort ? Incapable de faire du mal. Incapable de rendre les coups. C'était un Autre qui l'aurait pu. Un Autre totalement indépendant de sa propre volonté.

La main de Robin sur son cou arrivait à le contenir. L'aidait à ne pas flancher. Mais la manière avec laquelle il caressait sa peau lui serrait le coeur. Pourquoi, Rob' ? Il respire lentement, vacillant, tremblant. En suspend. Au bord du gouffre. Tout partait si facilement. S'inquiéter de son état. Détourner le regard de cette estrade mortelle. Tirer sur son t-shirt pour le faire réagir. Et cette pauvre question qui s'échappe. Au final, Robin lui fit lâcher son t-shirt. Lui souriant. Alan et ses yeux brillants. Il renifla. Arrête, Robin. Ou plutôt si, continue de garder le contact tactile avec le Blackwater. Sa main relâchée. Un vague mouvement de tête. Il a compris. Il ne répond pas. La chair de poule continue de dévaler sa peau.

La voix s'éleva. Ses muscles se crispèrent. Sa mâchoire se serra. Tout, mais pas ça. L'attente. Lui semblant interminable. Pour quatre noms. Deux frères, semblerait-il. Il bat des paupières. Deux frères. Il se surprend alors à repenser à Abe. Après des mois, voire des années, à l'éluder, ou du moins tenter. Plus de dix ans qu'il ne l'avait pas vu. Imagine, si il vivait ici. Et que t'avais eu à l'affronter. La nausée lui serre l'estomac. Il déglutit avec peine. Des cris. Des mouvements. C'est le drame autour d'eux. Comme à chaque fois, ou presque. Mais il y a sa présence. Son bras autour de ton torse. Ton coeur qui bat trop fort. Et l'envie de pleurer qui te serre la gorge. Trop bon, trop con. Trop sensible pour tout le monde. Il reprit une inspiration tremblante. Au final, il relâcha son torse. Sa main ne restant qu'à la base de son cou. Regard fixe, Alan renifla. Rien qu'une parcelle de chaleur humaine pour l'obliger à ne pas flancher.

Alan referme les yeux. Coeur battant. Les mains serrées sur ses roues. Ses ongles de nouveau plantés dans le caoutchouc. Articulations blanchies. Le haut de sa joue fait la chose. Ce petit creux nerveux au-dessus de la jonction de la mâchoire. Nerveux. En colère. Désespéré. C'était toujours le même cirque. Il aurait aimé pouvoir se sentir heureux de vivre encore. Il ne voyait que les futurs morts.

« THE REAPING »

« GRAHAM ! » Je l'entends hurler comme moi. C'est mon frère. Je me tourne pour le trouver. Il est là, il approche.
Je renonce à monter sur l'estrade.
Ma copie conforme m'attrape et plaque ses mains sur mes joues. Il va se brûler. Il va se brûler. Je sais qu'il ne sentira rien, dans l'était où il est. Mais il va se brûler les mains. Ce n'est pas une bonne idée avant d'aller dans l'arène.
Je serre les dents et attrape ses poignets avec mes mains dissimulées dans mes manches. Ne pas le brûler d'avantage.
Je secoue la tête. Il n'aurait jamais du se montrer. Il aurait du fuir. Il aurait du jeter un sort pour que tout le monde oublie, que personne ne le voit. Je ne veux pas qu'il aille dans l'arène. Pas lui. Il n'y est pour rien.
C'est moi, juste moi.
« C'est... ma.. faute... » J'articule à peine, le souffle sort de ma bouche. J'ai du mal à parler. La chaleur serre mes cordes vocales. J'ai la voix qui râpe. Oui, c'est ma faute si il a été tiré au sort. Ma faute si il va risquer sa vie.
Je ne le laisserais pas mourir dans l'arène. Je le mettrais à l'abris, quelque part, quand je sentirais les flammes monter en moi.
Je les tuerais tous pour que lui vive.
Il doit vivre.
« Tu dois vivre, mon frère... » Et à moi de l'attraper, de plonger mes yeux dans les siens. Il faut qu'il vive. Je ne supporterais pas ça. « Tu vivras et je t'attendrais, mais il faut que tu me promettes de rester en vie, Liam ! » Qu'il reste en vie pour moi, pour Elie, pour Tyler, pour Maman.
« Moi je t'attendrais » C'est un peu comme si j'étais déjà parti. Je sentais presque les caresses d'Elie sur ma peau. Son corps contre le mien. Tyler qui sautait sur le lit le matin pour nous réveiller. Oui... Je ne suis déjà plus vraiment là. C'est eux qui m'attendent, je ne pourrais plus leur faire de mal quand je les aurais rejoint...
« Tout ira bien, je te le promets. » Laisse-moi être celui qui sauve la mise pour une fois, j'avais envie de lui dire. Laisse moi être celui qui a la classe. Laisse-moi être celui qui sauve ceux qu'il aime...

doomed to death & damned in hell

Malgré tous les remous de la foule tourmentée qui s’agite tel un océan se déchaînant dans une tempête meurtrière, guidés par la féroce emprise de deux Disciple Des Ténèbres qui se cramponnent comme des vils serpents à leur bras, les illustres condamnés raflent en vain le niveau de l’estrade. Gravissant la scène, avançant dans les entrailles de ce décor aux augures mauvaises et sinistres, les quatre futurs combattants livrent un ultime regard supplicié vers la foule qui les dévisage avec chagrin, compassion, appréhension, colère et tourment. En arrière plan, par-delà les haut-parleurs qui sont dressés tel des géants à chaque extrémité de l’estrade, la voix allègre et salvatrice de Gustave Fairley plane sournoisement dans l’atmosphère. Son visage dodu se caricaturant parfaitement trop bien dans le gigantesque écran qui s’élève derrière les âmes brisées qui seront bientôt meurtries par l’ignoble contrecoup d’un hasard cruel…

- Voici donc les visages de nos vaillants guerriers ?! Rire cristallin et beaucoup trop synthétique pour paraître honnête. Gustave Fairley brandissant un poing victorieux vers la caméra, s’exclame : Vous nous avez livré une Moisson Des Âmes plutôt poignante et percutante. Vos caractères bien trempés promettent de jolies choses dans l’inauguration des Jeux. Cette passion, conservez-là bien, mes amis ! Second rire cristallin et beaucoup trop synthétique pour paraître honnête. Mesdames et messieurs, cette année, pour hommage à cette vingt-deuxième édition de la Moisson Des Âmes, la résistance de nos quatre guerriers s’annonce mémorable et épique ! Soyez à l’affût de ce qui se découlera dans l’immense arène aux allures mythologiques, mon petit doigt me dit que le spectacle sera grandiose ! Cette année, les Jeux promettent d’être spectaculaires ! Je suis impatient de voir ce que ces âmes renferment en plein cœur de leurs méandres ! Troisième rire cristallin et beaucoup trop synthétique pour paraître honnête. Soyez au rendez-vous ! Les triquets pour la vingt-deuxième édition de la Moisson Des Âmes seront disponibles dès la fin de la cérémonie. Pendant que nos vaillants concurrents seront escortés vers la limousine, n’hésitez surtout pas à vous projeter sur les guichetiers. Quelque chose me dit que les places ne seront pas éternellement vides !

* C’est sur cette note, plutôt aberrante, que la loterie pour la vingt-deuxième édition de la Moisson Des Âmes se termine. Comme affirmé, les quatre condamnés sont escortés vers la limousine et hébergés pour un délai de trois jours dans les entrailles florissantes de l’arrondissement de Manhattan. Ragaillardis, revigorés, surtout mentalement préparés, ces quatre petits soldats de plomb seront exposés dans l’arène du Yankee Stadium… là où le commencement de la fin les attend sournoisement. Les jeux de La Moisson Des Âmes seront ainsi donc lancés le mercredi 2 octobre 2013… d’ici-là, chers spectateurs, pour ceux que cela inspire, vous avez la possibilité d’ouvrir un sujet libre où vous avez l’occasion de faire vos adieux avec les condamnés. Pour se faire, vous n’avez qu’à vous manifester ici (Il est très important d’inscrire dans les titres de vos sujets que celui-ci est en fait relié avec l’intrigue. C’est pourquoi que l’on vous recommande d’inscrire ceci dans le titre de votre sujet libre :

Code:: votretitre ▲ LA MOISSON DES ÂMES (les adieux)

» LA MOISSON DES ÂMES ▲ the reaping (sujet de groupe)
» LA MOISSON DES ÂMES ▲ the clock is ticking (sujet de groupe)
» LA MOISSON DES ÂMES ▲ the reaping (libre)
» LA MOISSON DES ÂMES ▲ the reaping (libre)
» This is the end ? ▲ LA MOISSON DES ÂMES (les adieux)

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