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  ❝ paranoia is in bloom. ❞ - DANEM

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MessageSujet: ❝ paranoia is in bloom. ❞ - DANEM    ❝ paranoia is in bloom. ❞  - DANEM EmptyMer 26 Juin - 11:38




Another promise, another seed
another, packaged lie to keep us trapped in greed.

Le dernier cri, haché par la main de la souffrance qui lui agrippe sauvagement la gorge, se répercute contre le plafond. Trombe de détresse qui se perd dans l’atmosphère et qui s’éloigne dans tout le reste de l’appartement. Écho désormais lointain, qui se désagrège dans l’oubli mais qui se grave dans ta mémoire comme le feraient les bribes enivrantes d’une symphonie désarticulée et fanée dans la composition d’un gâchis monstrueux. La réflexion de cette plainte enfoncée de torture s’enroule comme une vipère autour de ton échine que tu perçois vibrer à la cadence de la rumeur enrouée. Comme deux aiguilles acérées, tes billes de saphir s’enfoncent dans ces noires pupilles avec une arrogance que tu ne t’efforce visiblement pas à simuler. La pitié que t’implore ce regard brillant de larmes te saigne les yeux. C’est le narcissisme d’un espoir insignifiant qui t’achève instinctivement les nerfs. Crispé, tu crois entendre tes os gémir sous ta peau. Tu les sens, englués au creux de tes tendons et nerfs resserrés, se tordre, se heurter et menacer bientôt de jaillir de ta chair. Ton incurable aversion te rend fort et pourtant si faible en même. Les ficèles s’enroulent autour de tes poignets en sang, chaînes indestructibles qui te manipulent comme une marionnette. Esclave ou génie de cette vilenie qui te tiraille ? Hélas, encore, tu l’ignores. Tout comme tu ignores ces cris d’agonies, tel que l’on ignore un miséreux mendiant adossé à la révérence d’un haut édifice…    

Un. Deux. Trois. Tout pour l’œil. Si moindre pour tes oreilles. Il pleure. Tu ne l’entends pas. Mutisme d’éternité. Tu savoure l’exaltante tristesse qui se dilue dans la rigidité des larmes, du sang et du Désespoir. Toile mirifique, que tu peins, toi, l’Artiste… Un. Deux. Trois… Et quatre… Un craquement sonore retenti mais le bruit visqueux l’englouti. Le bout de doigt grossièrement sectionné se désagrafe de la phalange. Des fragments de cristaux écarlates marbrent l’air oppressant, comme de lourds rideaux de diamants pourpres qui perlent dans le vide pour venir caresser le derme hâlé de ta figure accablée dans une impassibilité dramatique. Superficielle pluie d’hémoglobine, qui se déverse un peu partout dans l’air, sur ta figure et s’imprègne sur ton t-shirt qu’autrefois tu savais blanc.

Éprit dans les violents assauts de cette éclaire de souffrance qui lui donne pratiquement envie de vomir ses tripes, l’être dégingandé par la calamité se recroqueville difficilement sur lui-même. Oui, il pleure toujours. Non, il n’a encore pas cessé de te supplier de mettre un terme à ce supplice. Il se tortille dans tous les sens, cherchant à grande misère d’extirper du creux de ton emprise bétonnière sa main ensanglantée et ses doigts effilochés par le peu de lambeaux de peau qui lui reste sur les phalanges bousillées. Tétanisé dans le givre sépulcral de ton obsession sulfureuse, vil tortionnaire, tes doigts, laqués par les larmes vermeilles, se resserrent plus obstinément encore contre le membre fuyard, ta paume massive et ardente se moulant parfaitement trop bien contre ce poignet chétif que tu menace de broyer à tout moment. Patient, tu donnes l’occasion à ton charment ami de recouvrer ses esprits alors que tes grands yeux céruléen bifurquent discrètement sur les sinistres vestiges de cet entretien qui s’éternise depuis beaucoup trop longtemps à ton goût. Supporter sur ses frêles épaules une telle tête de mule, il n’y a pas à dire, le prix que s’est encaissé cette pourriture est très cher payé et inégalable à rien. Deux pouces. Deux index. Deux majeurs. Deux annulaires. Un auriculaire. Une fracture du nez. Une gueule complètement cassée et spumeuse. Plus tu regardes le visage hideux de ce type et mieux tu le compare à la trogne d’un vieux bulldog mal léché. Et le plus magnifique dans tout cela ; c’est que tu n’as visiblement pas fini d’en découdre avec l’abomination.  

Esclave ou génie de cette vilenie qui te tiraille ? Hélas, mon pauvre, tu connais la réponse…

- Où est-elle ?

Ta voix, enrouée par la colère, elle semble ressurgir des abysses les plus profonds, pour furtivement se perdre dans l’atmosphère qui semble devenir de plus en plus lourde. Trop lourde. Cette question… cette simple fichue question, tu la répète depuis maintenant deux heures. Le temps, tu en as depuis jadis perdus la notion, mais ce soir, tu vois les secondes défiler beaucoup trop lentement devant toi. Tes muscles ne te supportent plus. Tu es épuisé. Tu es éreinté. Tes jointures sont abîmées et bouffies par ce mal récalcitrant qui t’élance jusqu’au bout des doigts et t’engourdis les bras. Tu travailles trop. Tu devrai prendre des vacances. Cette pensée ironique te fait sourire. Un sourire sans émoi et qui enferme un chagrin que tu ne dissimule plus désormais. Les longs râles se taisent alors et le calme s’enlise prématurément dans la pénombre caverneuse de ton vaste salon meublé avec négligence et le strict nécessaire. Blasé, du revers de la main, brusquement, tu gifle la joue humide de ton pantin que tu passes très près de perdre une seconde fois. Tu ne peux lui en tenir rigueur. Ce calvaire lui fait halluciner des éléphants roses depuis maintenant deux heures. Il est devenu rouge… bleu… violet… vert de douleur alors que maintenant tu vois sa face de dégénéré perdre littéralement toutes ces couleurs. Il est aussi livide que ton lavabo et ce n’est qu’une simple question de temps avant que ce calvaire ait définitivement raison de lui. Soustraire une réponse à un inconscient, certes, ce n’est pas le parfait petit bonheur que tu convoites. Désespéré, tu lui braque un uppercut sur le flanc de sa mâchoire que tu as déjà disloquée en début de soirée… et… comme par magie, en sursaut, ta Belle Au Bois Dormant se réveille.

Les râles reprennent. Les lamentations retentissent et se brisent contre les murs. Indifférent, tu fourre l’auriculaire dans le maillon acéré de ton coupe cigare.

Un. Deux. Trois. Quatre…

- Où est-elle ?

- Vas… te… Ugh ! Foutre-euh !

Et cinq. Un craquement sonore retenti mais le bruit visqueux l’englouti. Le bout de doigt grossièrement sectionné se désagrafe de la phalange. Le morceau de chair labouré plane un instant dans les airs, avant de s’écraser sur le parterre de bois et d’aller barboter, en compagnie de ses camarades charcutés, dans la mare de sang opaque qui vous auréole. Awesome ! =D

- Où est-elle, Darius ?

Franchement, c’est chouette ! On rêve tous d’avoir un Darius. C’est sympa… un Darius. À moitié mort, sur le point de vomir ses boyaux, il conserve malgré tout son caractère de merde… C’est fichtrement cool ! On a l’impression de se taper un American Horror Story en direct !

- Où est-elle ?

- Campus. Tout au nord. Fordham…

There you go !

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Dernière édition par Salem L. O'Malley le Dim 12 Jan - 5:25, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: ❝ paranoia is in bloom. ❞ - DANEM    ❝ paranoia is in bloom. ❞  - DANEM EmptyLun 8 Juil - 16:58



paranoia is in bloom
❝ SOMETIMES I SLIDE AWAY AND SLOWLY LOSE MYSELF ❞



Ma tête bourdonnait de cette haine, de ce mal, qui faisait rage au plus profond de mes entrailles. Cette sensation d'abandon et de trahison si caractéristique de l'amour me percutait le crâne tel un poignard chauffé à blanc. Même s'il ne battait plus, mon coeur souffrait de cette infidélité, de ce manque de préoccupation. Parfois je m'interrogeais... Je me sentais plus humaine que lorsque je l'avais réellement été. Depuis le jour de ma mort, de ma deuxième vie, tout me semblait... amplifié. Ce que je pouvais ressentir n'était pas le fruit de cet organe vitale niché dans ma cage thoracique, mais bien d'un cocktail chimique inconnu qui m'affectait d'une manière ou d'une autre. Je n'avais jamais été du genre pragmatique, scientifique, celle qui recherche le comment du pourquoi. Je me foutais un peu de comprendre pourquoi mes émotions m'affectaient à ce point, pourquoi les dires ou les gestes des gens autour de moi me rendaient aussi... vulnérable! Mais j'aimerais tout simplement savoir comment faire taire cette douleur. Je me sentais brisée, souillée par les mains d'un homme que je croyais bon et attentionné. Je l'avais cru, comme je les croyais tous. Je tombais dans le même panneau, fois après fois, sans jamais apprendre de ces erreurs. J'étais plus que familière avec la dure perte d'un être que l'on pensait aimer et pourtant ce n'était jamais plus aisé de passer au travers de cette épreuve. Je tombais toujours dans le panneau.

Mais tout ça, il le savait déjà. C'était un sujet récurent, mais il était le seul à qui j'avais envie de parler, à qui je voulais confier ce mal profond. Certes, Dylan pouvait être une bonne oreille lorsqu'elle était d'humeur, je savais qu'elle était là pour moi. Toutefois, elle me connaissait trop bien... Je voulais une oreille neuve, un oeil frais. Et il était si attentif. Je déblatérais depuis une heure et jamais il ne m'interrompit.

« C'est pas comme si je demandais la lune! C'est tout de même la base d'une relation, non? Peut-être que c'est moi qui commence à se faire vieux jeu en la matière, mais je vois vraiment pas comment ça peut marcher sans un minimum de respect! Est-ce vraiment trop demandé? » Je faisais les cent pas dans la pénombre, agitant mes bras au fil de mes paroles. Je me sentais énervée et je ne me faisais pas prier pour le démontrer, pour m'ouvrir entièrement. Ma main balaya ma joue qui était toujours humide par les larmes qui y avaient coulées. Des larmes de colère, des larmes de trahison. Alors que j'atteignais un vieux bureau de travail abandonné, je serrai les dents. Je poussai un hurlement étouffé au travers de mes dents alors que mon pied venait fracasser le meuble déjà mal en point. Dans un vacarme sourd, le bureau se brisa en deux parties bien distinctes. « J'en ai marre! J'en ai tout simplement marre de tous ces mecs!! » hurlais-je, la voix brisée. Je sentais les larmes humidifier de nouveau mes yeux et je les laissais venir, car je ne parvenais pas à les combattre. « Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter autant de cruauté? Bon, d'accord, je ne suis pas une Sainte, je pointai d'un geste nonchalant son poignet ensanglanté, mais ce n'est pas une raison pour briser le coeur d'une pauvre jeune femme en quête de l'homme parfait! » J'arrêtai alors ma marche et poussai un long soupir d'exaspération. Mon regard devint soudainement vide, fixant le néant, mes pensées divaguant. J'étais misérable... vraiment misérable. « Peut-être que je le mérite pas, au fond, » avouais-je d'un ton triste et résolu. Une vampire qui cherche l'amour? Plus j'y pensais, plus je commençais à trouver cette idée légèrement absurde. Et pourtant, c'était plus fort que moi... C'était aussi fort que ma faim.

Je regardai alors franchement Salem qui se trouvait toujours installé contre un mur, assis au sol. Il n'avait pas bougé d'un poil. D'ailleurs, son regard me sembla absent. « Tu écoutes ce que je te dis? » demandais-je de manière autoritaire. J'avais fait bien attention de ne pas trop le drainer de son sang, car mon but n'était pas de le tuer, mais bien d'apaiser ma soif et de me confier. Et si mon confident n'était pas conscient, ce n'était pas aussi amusant! Je m'approchai d'un pas décidé et m'accroupis à ses avants. Ma main s'ancra le long de sa mâchoire, l'obligeant à lever la tête pour me faire face. « Hey, oh!! T'es réveillé, mon chéri? » Avait-il au moins capté ce que je lui disais? Ces mortels... Si faibles. J'aurais cru qu'un lycan serait plus... fort, mais celui-là semblait... fragile.

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Dernière édition par Danae S. Varnham le Jeu 24 Juil - 0:51, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: ❝ paranoia is in bloom. ❞ - DANEM    ❝ paranoia is in bloom. ❞  - DANEM EmptyVen 2 Aoû - 23:45




Another promise, another seed
another, packaged lie to keep us trapped in greed.

Elle m’agace. Son attitude m’ennuie. Même en peinture, je ne supporterai jamais de la regarder. Elle m’enivre et m’abêtis avec ses histoires à l’eau de rose. Blase de bas calibre qui aurait eu sa place dans un soap américain. C’est écœurant ! Depuis plusieurs poignées de minutes, j’ai cessé de l’écouter. Mes grands yeux azurs sont perdus vers nulle part, fixant l’obscurité du vide qui nous enveloppe dans un sinistre tombeau. Je suis là, comme un patin effiloché de toute vie, délaissé dans l’ombre pour reposer docilement aux pieds de ma tortionnaire un brin trop passionnée qui me rend alcôve de son chagrin… mes jambes désormais façonnées tel du papier mâché,  jamais je ne pourrai me relever et m’extirper de ce sarcophage mélancolique. Outrée, elle est possédée dans le zèle de son récit alors que moi je suis présentement en train de me vider de mon propre sang. J’hallucine des éléphants roses tandis que Mademoiselle-Courrier-Du-Cœur me met au parfum de son dernier désastre amoureux ! C’est dingue mais c’délire est pourtant bien réel ! Réalité que j’aurais d’ailleurs préféré ne pas confronter ce soir mais que la Vie elle-même se borne d’enlisé dans les fibres défraichies de ma misérable existence.

Mon corps, devenu beaucoup trop lourd, s’est échoué à la révérence d’un mur de brique qui me sert dans la même résultante de point d’équilibre alors que je vois mon monde s’évaporer dans une sérénité vertigineuse. Je sens mes cordes vocales qui s’entremêlent dans le creux de ma gorge resserrée tandis que mes yeux céruléens se posent enfin sur l’origine de ce trouble inespéré. J’ai le poignet charcuté et en sang. Je fixe ce magma de rubis étincelant, ce flot de vie qui submerge le sol poussiéreux et abîmé. Ce maigre sillon pourpre qui marbre le vide abstrus, fuse en cascade depuis ma chair écorchée. Mon poignet finement mutilé de deux petits trous béants et perlant d’hémoglobine. Chaque larme de sang affaissé sur la mare vermeille résonne en écho lancinant dans tout le bâtiment délabré, comme un cri tonitruant. Je n’entends et ne vois que ça ;  la vie qui s’échappe et se libère de ma frêle et vulgaire armature humaine…

Dans le recoin de mon œil obnubilé et absent, je vois se caricaturer une ombre. Vaporeuse, sinistre, sournoise, elle se dessine comme un mirage. Tout juste que j’aperçois l’illustre fantôme, que celle-ci capture mon menton dans le creux de son étau titanesque et glacial. Je cligne des yeux et relève malgré moi la tête. Mon visage désormais tout près du sien. Ses grands yeux noisette englobent l’intégralité de mon champ de vision. Des couteaux, je crois voir des lames aiguisées et acérées qui me transpercent les orbites pour venir se nicher dans les ténèbres. Son œil vif et serein écorche mon âme.

L’ultime collision.

- Quoi ?!

Je balbutie. Je titube sur ma conscience, comme un ivrogne titube sur les pavés d’un trottoir achalandé. Minable. Je suis tellement minable. Je dois me reconnecter à la réalité. Le temps me parait tellement illusoire et dérisoire ! Voilà bien longtemps que j’ai cessé d’écouter les bribes de la discussion… mais je peux fort probablement deviner quel est ainsi donc son essence.

- Qu’est-ce que tu fous ? Qu’est-ce que tu attends de moi ? Tu veux que je sois ton psy ou la glace au chocolat sur laquelle tu te goinfre si généreusement ? Éclaire ma lanterne parce que là j’avoue être confus du rôle que je dois prendre !

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Dernière édition par Salem L. O'Malley le Dim 12 Jan - 5:27, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: ❝ paranoia is in bloom. ❞ - DANEM    ❝ paranoia is in bloom. ❞  - DANEM EmptyDim 19 Jan - 19:00



paranoia is in bloom
❝ SOMETIMES I SLIDE AWAY AND SLOWLY LOSE MYSELF ❞


Regard vide... L'air absent... Mon oreille habituellement si attentive et compréhensible ne jouait pas son rôle comme elle le devrait ce soir, dans ce moment précis où j'en avais indubitablement de besoin. J'avais le coeur en miette, l'esprit embrouillé par ces émotions ravageuses qui provoquaient cette impatience marquée. Et je ne lui demandais pas grand chose... Je clamais sa tranquillité et son écoute active, parce que j'avais envie de me vider le coeur en sa compagnie. Alors que je déblatérais mes états d'âme tel un grand livre ouvert et transparent, je me rendis bien compte que je parlais au vide. Mes paroles s'envolaient dans les airs et y flottaient sans y atteindre leur cible. Perdues. Inutiles. Offensée. J'en étais tout simplement irritée. Le regard brouillé par la faiblesse, le corps aussi mou qu'une poupée sans vie, j'attendais des réponses, des explications. Il m'observait de son air absent, de son air interrogateur et perplexe. Mon confident se rebellait? Il perdait la raison? Il me bombardait de son venin et de ses questionnements injustifiés. Pourtant, j'aurais cru que son rôle était bien clair. Non seulement j'avais sous-estimé sa force d'esprit, mais j'avais également sous-estimé son intelligence. Pauvre agneau. Je pouvais comprendre sa confusion - en fait, pas vraiment, mais je tentais de m'imaginer - et mon intention n'était pas de lui en tenir rancune. Je toisai son visage dur d'un regard désolé, ma main autour de sa mâchoire se relâchant légèrement. D'une caresse délicate, je longeai son ossature facial pour glisser mes doigts sous son menton afin de le maintenir bien haut. « Ton rôle? Mais tu le connais très bien, mon chéri. » Ma voix était douce, presque maternel. Je fis une brève pause alors que je poursuivais ma contemplation avec toute ma douceur et ma tendresse. Il y avait une telle animosité dans ce regard, dans cet âme. Une douleur profonde l'habitait, je la voyais parfaitement bien. En ressentais-je de la tristesse? De la compassion? Plutôt de la ressemblance. Je me voyais dans sa peine même si je ne pouvais comprendre sa provenance ou sa nature profonde. Là était peut-être la véritable raison pourquoi je l'avais choisi pour écouter mes histoires amoureuses pathétiques. Peut-être, oui.

Un sourire tendre étira doucement mes lèvres avant que ma main libre ne vienne saisir le poignet de Salem, celui entaillé par mes canines et rougis par l'hémoglobine. Je le soulevai à la hauteur de nos torses, suffisamment haut pour qu'il l'aperçoive. « Tu as la gentillesse d'écouter mes récits et de me nourrir pour me consoler et en échange... je te laisse la vie sauve. C'est donnant-donnant, tu comprends? » dis-je en inclinant légèrement la tête sur le côté. Le regard ancré au sien, j'approchai son membre meurtri près de mon visage. Et sans jamais briser le contact visuel, ma langue longea son poignet, balayant le sang qui s'y trouvait toujours. Le goût exaltant et ferreux du liquide écarlate fit éclater mes papilles d'une jouissance caractéristique. Savourant ce cocktail, je ne pus m'empêcher de laisser un petit gémissement de satisfaction faire vibrer ma gorge. J'avais peut-être un peu abusé de son innocence et de sa fragilité pour combler mon besoin d'hémoglobine, mais rares étaient les fois où je pouvais me servir à volonté. Et puis, sous mon emprise hypnotique, je ne craignais rien. D'un air malicieuse, je me léchai le coin des lèvres alors que je relâchais ma prise sur son poignet ensanglanté ainsi que celle sur son menton. Maintenant que les choses étaient mises au claire, j'étais bien à l'aise de poursuivre ma conversation. Je me glissai au côté du lycan afin de m'asseoir près de lui, le dos contre le mur de la salle de cours déserte.

« Où en étais-je déjà? Ah oui, ces briseurs de coeur qui me servent d'amants! » J'avais retrouvé mon ton accusateur, cette boule d'animosité qui apparaissait automatiquement lorsque j'abordais le sujet. Je m'étais bien sûr tous les hommes dans le même panier... parce qu'ils étaient tous les mêmes. « Plus j'y pense, plus je viens à la conclusion que... Christian a toujours été le bon pour moi. Et par ma faute... il... » Je sentais l'émotion me serrer la gorge. Christian. Mon futur fiancé, le seul homme que j'avais réellement aimé dans ma vie, celui qu'il me fallait. Mais j'avais fait une erreur... une grosse erreur! Par mon inexpérience, par mon attirance envers le sang, je fus celle qui le tua. Mon regard observait le vide, les larmes apparaissant peu à peu devant mes prunelles sombres. Jamais je ne pourrais me pardonner cette faute et je me torturais de culpabilité depuis mon premier repas. Ma tête bifurqua tranquillement sur le côté afin de regarder mon confident à seulement quelques centimètres de moi. Le visage de plus en plus tordu par la tristesse, je parlai d'une voix étranglée. « Si je peux te donner un conseil dans le vie, Salem... si tu as trouvé l'amour... le vrai amour... ne le laisses pas partir, ok? Bats-toi pour cette personne et chéris-la jusqu'à ton dernier souffle! » Déchirée par les regrets, j'offrais à coeur ouvert mes plus profonds désirs et je les conseillais à cet homme qui allait probablement rencontrer la femme de sa vie un jour ou l'autre! Et malgré nos différentes natures, je ne souhaitais un coeur brisé à personne sur cette terre. Émotionnelle, je saisis son bras, m'approchai le plus près possible de son épaule et y accotai ma tête alors qu'un sanglot me faisait trembler. 

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