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 in your head, they are crying. ✩ (julian)

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Anonymous
InvitéInvité
in your head, they are crying. ✩ (julian) Empty
MessageSujet: in your head, they are crying. ✩ (julian)   in your head, they are crying. ✩ (julian) EmptyMer 4 Déc - 18:40

zombies.
all in your head.

Tu voudrais hurler.
Et tu ne peux penser à rien d’autre qu’à cela.
Hurler.
Vider tes poumons, y exterminer la moindre petite trace d’air ; les sentir te brûler, en avoir un léger vertige, voir les papillons noirs envahir ton champ de vision.
Et juste hurler.
À en crever les tympans du voisinage, et à en crever tes propres tympans, avant tout. Tu serais sourde. Ce serait la fin du monde, pour certains. Mais pas pour toi. Dans ton labo photo, pas besoin d’entendre. Au milieu des livres de ta librairie, pas besoin d’entendre. Les livres ne parlent pas, ils se lisent. Et si tu étais subitement dépourvue d’ouïe, le coup serait moins difficile à encaisser que pour ceux incapables de s’en passer. Mais ça ne changerait rien. C’est pas être sourde, dont t’as envie.
C’est hurler.

Ta tête a naturellement trouvé refuge dans le creux de tes mains, et tes paupières se sont fermées. Comme chaque fois que l’horreur se répète. Comme chaque fois que les images tournent en boucle au fond de ton crâne, se répercutent contre ses parois, et te donnent cette putain d’envie de … Hurler.
T’as mal.
Où ?
Partout.
Nulle part.
Au cœur.
À la tête.
À la peau.
Toute cette peau, qui ruisselle du sang d’un homme qui n’avait pas demandé à mourir, et qui, peut-être, ne le méritait pas. Mais tu as eu peur. Il t’a fait peur. Bien trop pour que tu ne baisses les armes, bien trop pour que tu ne disparaisses, ou ne le fasse disparaître autrement qu’en lui prenant la vie. Si lui t’avait trouvée, d’autres le pouvaient. Et si d’autres le pouvaient, tu n’étais pas en sécurité. Et rien ne t’importait plus, justement, que cette putain de sécurité, que tu entretenais tant bien que mal au milieu de cette folie sanguinaire qu’était devenu le monde, durant les trois longues années écoulées depuis ta fuite. Tu n’avais jamais eu de réel souci. Du moins pas dans ton souvenir. C’était pour cette raison, d’ailleurs, que l’Autre n’avait que peu eu le besoin de revenir. Les premiers temps, elle était apparue pour les peurs primaires, pour chaque instant de ta vie où tu croyais être en plein cauchemar, et où tu voyais tout se répéter, alors qu’en fin de compte, rien ne se passait. Rien de traumatisant. La ville était cependant trop sombre pour que tu ne puisses te détendre et rester là, paisible, en bonne santé mentale, un sourire aux lèvres. Bien trop sombre. Bien trop horrible.

Et tout ce sang. Il coule sur tes mains, et sans le vouloir, tu en parsèmes ton visage. Horrifiée, terrifiée, anéantie. L’envie de vomir compresse ta gorge, le simple désir de défaillir et de ne plus exister te tente plus que tout.
Et face à toi, ce cadavre.
Et en bas, cette porte entrouverte, que l’autre avait forcée, alors que tu avais essayé de la refermer.
Puis, t’avais couru, désirant te mettre à l’abri.
Et il t’avait prise en chasse.
Agressif.
Dangereux.
Il ne fallait pas que tu dérapes. Tu n’avais pas envie de voir l’Autre prendre possession de ton corps et de ton esprit. Tu aurais voulu t’échapper, et disparaître, plutôt que cela n’arrive.
Et il avait hurlé.
Essayé de t’attraper.
T’avais attrapée.
Tu avais fait volte-face, en un cri soudain, et tu l’avais frappé, avec la première chose qui t’était venue sous la main.
Un cadre.
Il avait pris le coin dans l’œil.
Du sang partout.
Tu avais frappé à nouveau.
Et le cadre s’était brisé.
Sans réfléchir, alors qu’il se précipitait une nouvelle fois sur toi, tu avais tendu la main pour saisir la lampe métallique posée là.
Et t’avais recommencé.
Frappé.
Il avait hurlé.
Et t’avais continué jusqu’à ce que la lampe se brise. Elle aussi.
Puis tu avais pris ton coupe-papier.
Et tu l’avais poignardé.
Jusqu’à ce qu’il ne bouge plus.
Et même après.

Du sang sur tes mains.
Il empeste, te rend malade.
Tu voudrais t’enfuir, hurler, pleurer encore plus, te vider de tes larmes, te déshydrater, faire payer au monde ce qu’il t’a fait, disparaître, renaître, vivre, mourir.
Mais tu restes simplement là.
À sangloter, sans larmes.
Avec du sang sur les mains.
Le cœur en lambeaux.
Et un cadavre à tes pieds.
C’était un simple réflexe de survie. Qu’y peux-tu, franchement ?
C’était ça. Ça, ou devenir ce que tu détestes être. La louve ou l’autre. Et tu n’avais pas envie.
C’était ça. Ça ou rien.
Ça ou crever.


Tu entends à peine la porte se pousser davantage, au rez-de-chaussée.
Tu étouffes.
Alors tu n’entends rien.
Tu étouffes. Dans ta peur, dans ton chagrin, dans le sang qui parsème tes mains et souille ton visage, tes vêtements, et ton être tout entier, autant que ton âme.
Tu étouffes.
Comme d’ordinaire.

Asphyxiée.
Par ce que tu es.
Par l’horreur que tu peux répandre derrière toi.
Par ce cadavre, à tes pieds, qui te montre une fois de plus ce que tu es.

Folle.
Perdue.
Dangereuse.

Un monstre.
Une erreur.
Toi.
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