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 ❝ let's shatter all the gates ❞ - DANATELDA

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MessageSujet: ❝ let's shatter all the gates ❞ - DANATELDA   ❝ let's shatter all the gates ❞ - DANATELDA EmptyLun 6 Jan - 2:16



let's shatter all the gates
❝ NOTHING REAL, NOTHING NEW, NOTHING SHALLOW ❞



Il... ne... cessait... jamais... de... GÉMIR! « MMMMHHH!! » Comme si quelqu'un pouvait l'entendre à une heure aussi tardive dans un quartier complètement déserté par toute âme vivante. Les humains avaient si peur du noir, il craignait tant le coucher du soleil, ils se terraient aussitôt la nuit tombée dans leur demeure, les rideaux tirés, croix au cou. Ce n'était plus marrant. Plus marrant du tout. Ils étaient beaucoup trop prudents... Où était l'époque des jeunes étudiantes qui terminaient leurs cours tardivement et qui bravaient les ténèbres seules, insouciantes de rencontrer une menace? Où était les gros baraqués, toujours prêts à faire face à une bagarre, mais ô combien vulnérable lorsqu'un démon se dévoilait à eux? Ah, la belle époque. La belle vie. Ce n'était plus la même réalité aujourd'hui. Les vampires étaient contraints de se terrer dans les souterrains alors que les Originels veillaient sur leur garde-manger. Ils n'étaient même pas foutus de se lever de leur trône royal pour se nourrir, ils envoyaient leurs sbires faire tout le travail. Screw them. Je n'allais certainement pas m'isoler dans un endroit aussi glauques que des égouts parce que des vieux fossiles le demandaient. Bon, c'était risqué. Dylan et moi, nous savions que de vivre à l'air libre était un danger, jour et nuit, mais nous avions nos moyens pour ne pas se faire repérer et ne pas se faire exiler au Devil's Path. À mon avis, une condamnation était bien pire que la mort, alors je préférais honnêtement éviter cette éventualité.

« MMMHHH!! » « LA FERME! » Je lui infligeai un coup de bottes dans les cotes, histoire de lui couper le souffle afin qu'il se taise un instant. Personne ne pouvait l'entendre dans les alentours, certes, mais ma santé mentale commençait tranquillement à être affectée. Recroquevillé sur lui-même par la douleur du coup, il leva un regard suppliant à mon intention, ce regard qu'ils me jetaient tous avant le grand repas. Je roulai les yeux au ciel, exaspérée par la présence de cet humain. Si ce n'était pas de mon plan, il y a bien longtemps qu'il serait mort. Il y a bien longtemps qu'ils seraient tous morts. Ouais, j'avais là une belle brochette de spécimen, alignés les uns à côté des autres, les mains ligotées, la bouche bâillonnée. Les derniers ouvriers du quartier, trop lents pour quitter les lieux avant le coucher du soleil. C'était des temps durs pour eux, je l'avouais. Le soleil se couchait plus tôt que les autres saisons, mais ils devaient gagner leur pain pour nourrir leur famille, pour satisfaire les Originels qui étaient, ironiquement, leurs patrons. Des esclaves de nos dictateurs, voilà ce qu'ils étaient. Et je n'avais aucun remord à leur les enlever. Je jetai un oeil menaçant à mes prisonniers afin de m'assurer qu'ils se tenaient tous tranquilles. J'entendais une fanfare de tambours fracasser leur cage thoracique, signe de peur, signe de vivacité. Ils me regardaient tous avec cette petite éclaire d'innocence, d'appréhension. La nuit allait être intéressante.

Je m'avançai vers l'entrée de la bâtisse dans laquelle je traînais depuis près d'une heure maintenant. Je l'attendais. Une Originelle avec qui j'avais pris l'habitude de chasser, comme à la vieille époque. Il était dur de le faire seule ou en compagnie de ma soeur, Dylan, avec ces vieux croûtons qui surveillaient sans cesse leurs poches de sang ambulantes. Mais avec l'une des leurs, c'était beaucoup plus facile. Je profitais de mon alliance avec Michael pour me rapprocher de celle-ci. Matelda. Une vieille vampire qui avait l'immunité sur les terres sacrées. Pourquoi ne pas profiter de son titre pour satisfaire mes plus vieux fantasmes, pour mettre en branle mes plus viles idées? Il était difficile de chasser lorsque les proies se cachaient dans leur trou, des lieux inaccessibles pour nous, vampires, qui n'ont pas été invités à entrer... Alors j'organisais mes propres jeux. Mes propres chasses. Je jetai un regard attentif à la rue déserte, alors que le silence prédominait les lieux. Mes bras se croisèrent devant ma poitrine et mon épaule vint s'accoter sur le cadre de la porte. Heureusement qu'elle arrive que l'on puisse débuter le jeu.

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MessageSujet: Re: ❝ let's shatter all the gates ❞ - DANATELDA   ❝ let's shatter all the gates ❞ - DANATELDA EmptyDim 19 Jan - 21:37



Matelda & Danae

- LET'S SHATTER ALL THE GATES  -


Que faire ? C’était la question se posait Matelda aujourd’hui. C’est l’inconvénient lorsqu’on vit depuis des millénaires et qu’on est immortel. On a un temps illimité mais on a aussi un peu déjà tout fait ce qui était possible.  Dans sa chambre, la vampire tournait un peu en rond. Elle en avait fini de faire tourner en bourrique les gardes de la Metropolitan Life Tower. Si Michael avait son penthouse dans les trois derniers étages,  Mia avait pu s’installer dans un des lofts aux étages un peu plus bas, avec une vue sur tout Manhattan. Elle n’avait jamais eu l’occasion de venir à New-York jusqu’ici. Ces 2000 dernières années, elle était restée en Europe et un peu en Asie. A ce qu’il parait, Manhattan était magnifique avant. Avant. Aujourd’hui, Manhattan n’a plus la splendeur qu’elle avait dû avoir. Matelda avait quand même la chance d’avoir un immense loft, elle était sûrement mieux lotie que la plupart des habitants de la Grosse Pomme.

Le moment préféré de la journée de la vampire originelle, c’est la nuit ! Elle peut sortir sans risquer d’être brûlée par le soleil, et faire pratiquement ce qu’elle voulait. C’est bien l’avantage d’être la progéniture de Michael, vampire originel qui dirige toute la ville. Non seulement elle avait un loft en haut de la tour et elle avait pratiquement un passe-droit. Qui viendrait chercher des ennuis avec la petite protégée de Michael ? Et il ne faut pas non plus oublier le fait qu’elle est une vampire originelle, de plus de 2000 ans. Elle est sûrement plus forte que la plupart des montres de la ville, même si elle a un petit air angélique. Matelda fait jeune femme, tout sourire et toute gentille, presque fragile mais en réalité elle adore séduire ses proies pour pouvoir enfoncer ses crocs sur leur cou tendre et se nourrir de leur sang chaud qui coulait sous sa langue. En 2000 ans d’existence, Matelda avait bien compris que si elle ne voulait pas être affaiblie et survivre, se priver de sang humain n’était pas la bonne idée. Il fallait être maso pour le faire et Mia était bien décidée de profiter de sa vie de vampire.

Son jeu favori ? Séduire ses futures proies jusqu’à ce qu’elles soient consentantes à ce que la belle boive de leur sang.  Parfois, elle ne leur demande même pas. Quand on a faim, on a faim ! Dans tous les cas, elle n’a jamais trop de mal à se rassasier. Elle peut certes se montrer cruelle, mais c’est un peu la loi de la jungle. Si tu ne bouffes pas, tu te feras bouffer. Et puis ça rajoute un peu de « piment » à son repas. En parlant de repas, il était temps que Matelda aille rassasier sa soif. Il lui suffit de prendre l’ascenseur pour descendre dans le hall de la tour. Un sourire en coin se dessine sur son visage lorsqu’elle aperçoit Danae qui l’attendait, appuyée contre le cadre de l’immense porte d’entrée de l’immeuble. C’était toujours le signe d’une bonne nuit de chasse et Mia était déjà toute excitée à l’idée. Elle sautillait presque en traversant le hall.

« Tu es là depuis longtemps ? Dis moi qu’on va s’amuser ce soir, je m’ennuie comme un rat mort ici ! »

Connaissant Danae, elle ne venait pas pour parler paillettes et petites fleurs. Elle devait avoir un petit jeu en tête, le genre de jeu que Matelda adore et qui va la tirer de son ennui. La belle fit un petit signe d’au revoir au garde à l’entrée de la tour alors que les deux vampires la quittaient pour rejoindre la rue.



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MessageSujet: Re: ❝ let's shatter all the gates ❞ - DANATELDA   ❝ let's shatter all the gates ❞ - DANATELDA EmptyJeu 13 Fév - 23:41



let's shatter all the gates
❝ NOTHING REAL, NOTHING NEW, NOTHING SHALLOW ❞



J'avais tout le temps du monde devant moi. Mon immortalité me permettait de traverser les décennies et les siècles sans aucun signe d'âge et sans aucun inconvénient physique - telles que les rides, eurk. Alors on pourrait facilement croire que d'avoir autant de temps entre mes mains résulterait en une patience fine et assidue. Pourquoi se presser alors que l'horloge était mon meilleur ami et non un rival? Là était la faute que ceux qui ne possédaient pas ce don particulier de ne pas vieillir osait faire. Certes, je ne m'inquiétais guère de l'effet du temps sur mon être figé, et pourtant la patience n'était pas un de mes atouts. Les nuits n'étaient pas éternelles comme les vampires et une fois qu'elles s'évanouissaient, nous étions prisonniers de son absence. Nous étions enchaînés l'un à l'autre et, à moins que les Originels aient finalement trouver le remède mystère à cette malédiction, rien ne pouvait nous séparer. Était-il plus facile à comprendre maintenant pourquoi je me trouvais impatiente? Non? Dernier point. J'étais peut-être immortelle, mais mon corps avait besoin de se nourrir pour fonctionner convenablement. Et le hic dans toute cette histoire? Mon buffet se cachait et était inaccessible dès que le soleil s'en allait se coucher. Ironique, n'est-ce pas? Si je ne parvenais pas à satisfaire ma faim lorsqu'elle devenait insoutenable, je devenais grognonne et pas du tout marrante. Alors, ouais, j'étais impatiente.

Un long soupir dépourvu d'air m'échappa alors que je maintenais ma position contre le cadre de la grande porte ouverte. Mes yeux scrutaient toujours l'horizon, à l'affût du moindre mouvement ou du moindre son. Je percevais parfaitement les mouvements furtifs de mes prisonniers derrière mon dos, consciente qu'ils tentaient de se défaire de leurs liens à mon insu. Et je n'en faisais aucun cas. Tant qu'ils demeuraient silencieux, je n'en avais rien à foutre qu'ils se libèrent puisque là était la prochaine étape de mon plan. Au contraire, s'ils réussissaient à se défaire de leur corde, ceci annoncerait une nuit encore plus palpitante... Des combattants, c'était bien dont j'avais besoin pour me divertir ce soir.

Mon impatience fut bientôt assouvie alors que celle tant attendue vint à moi. Je me redressai sur mes jambes, observant de ma vision de chat la fine silhouette de l'Originelle me rejoindre. Ainsi que d'autres baraqués qui la suivaient de près. Je ne pus m'empêcher de me crisper à cette vision, inconfortable de voir qu'elle n'était pas venue seule. Évidemment, la protégé de Michael ne sortait jamais sans ses toutous bien dressés. J'aurais dû me méfier. Les traits durs et sérieux par leur présence, j'attendis que Matelda me rejoigne. Son enthousiasme me surprit et me ravit tout à la fois. Si elle était contente, je devais l'être aussi. Mes traits se détendirent alors que les vampires qui accompagnaient la belle quittèrent ses côtés. Un sourire mesquin se dessina instinctivement sur mes lèvres, me sentant plus détendue et surtout hâtive de lui faire découvrir mon plan machiavélique. Je laissai mes bras s'ouvrir de chaque côté de mon corps, en signe de bienvenue, en annonçant: « Fais-moi, confiance, tu ne t'ennuieras pas. » Dans un mouvement gracieux, je me tassai sur le côté afin de laisser l'espace nécessaire à l'Originelle de franchir le seuil et d'entrer dans l'usine qui serait supposée être déserte à cette heure. « Après toi. »

Dès le premier pas que l'on effectuait dans cet grand air libre, on ne pouvait détourner les yeux de cette lignée d'humains bâillonnés et attachés au long du mur de gauche. À notre arrivé, ils cessèrent tous de gigoter et nous observèrent de leurs grands yeux effrayés et inquiets. Mon sourire n'en fut qu'accentué. Je fis quelques pas en leur direction pour ensuite me retourner vers la vampire qui n'attendait que mes instructions pour commencer la nuit. « Ce soir, je nous ai prévu un petit jeu de chats et souris, » débutais-je de manière théâtrale, ma voix résonnant entre les murs de béton. « Ce soir, nous allons affronter ces humains dans une quête de libération. J'ai pris le temps de barricader toutes les sorties, pour que personne ne puisse en sortir. Lorsque le jeu commencera, je vais libérer ces jolies agneaux qui iront se cacher dans cette grande bâtisse. Le but du jeu: eux contre nous, le dernier qui survit gagne la partie! » Je terminai mon explication les mains jointes, signe d'excitation. Mon visage était illuminé par mon plan si finement élaboré et par la frénésie que cette soirée allait me procurer. Rien de mieux qu'une petite chasse entre amies pour combler le temps qui nous était alloué. De mon regard impatient, j'observai Matelda et osai lui demander: « Qu'est-ce que t'en dis? »

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MessageSujet: Re: ❝ let's shatter all the gates ❞ - DANATELDA   ❝ let's shatter all the gates ❞ - DANATELDA EmptyLun 24 Fév - 22:28



Matelda & Danae

- LET'S SHATTER ALL THE GATES  -



Matelda ne croyait pas que les humains n’étaient que de la nourriture sur pattes. Certains avaient de l’intérêt et c’était plus intéressant de les garder vivants plutôt que de leur ôter la vie. Certains seulement. La belle croyait aussi à la loi du plus fort. C’était comme ça que fonctionnait le monde dans lequel elle vit. Elle avait aussi gardé le côté capricieux des enfants et quand elle veut quelque chose, elle l’obtient tout de suite. Elle ne compte pas se priver et faire la diète, hors de question ! Alors elle n’avait aucun scrupule à se nourrir comme n’importe quel autre vampire, que ce soit juste planter les crocs dans les veines d’un humain ou le tuer.

Il faut aussi comprendre Matelda. 2000 ans qu’elle arpente cette Terre. Si on peut palier d’une façon ou d’une autre à la solitude, c’est plus dur de tuer l’ennui. Et pour ça, Mia pouvait se montrer très imaginative. Ou tout simplement compter sur l’imagination débordante de certains vampires. Comme Danae.  Vous n’imaginez pas l’excitation de l’Originelle en apercevant la vampire dans le hall. C’était toujours bon signe. Signe d’une soirée pleine d’action. C’est sûr, elle n’allait pas s’ennuyer ! Matelda n’aimait pas vraiment être suivie par les toutous de Michael dans le bâtiment. Ok, c’était une question de sécurité, mais elle savait se défendre tant que personne ne venait la chercher ici, et elle n’était pas une menace pour Michael non plus. Heureusement, ils s’arrêtent à la porte d’entrée de l’immeuble, et ne comptent pas aller plus loin. Toute contente, Matelda était plus qu’enthousiaste à l’idée de cette nuit. Que lui réservait-elle ? Danae la rassure, elle ne s’ennuiera pas ce soir, mais elle ne lui donne pas plus d’information. Mia plisse un peu des yeux, essayant de deviner ce qu’elle pouvait bien avoir prévu mais sans succès. Elle allait devoir prendre son mal en patience.

Il ne leur faut pas longtemps pour atteindre une vieille usine abandonnée. Ce n’est pas les humains qui viendraient trainer ici, à moins qu’ils ne cherchent à se faire tuer par toute créature de la nuit. Malgré la nuit tombée, le manque d’ouvertures pour éclairer l’intérieur de la bâtisse, Matelda pouvait distinguer clairement chaque détail. Surtout elle pouvait voir ces humains, bâillonnés, en ligne. Sentir leur odeur. Entendre leur souffle erratique. Les battements irréguliers de leurs cœurs terrorisés. Il fallait voir la lueur dans le regard de l’Originelle. C’était la même lueur qui pouvait illuminer le regard des enfants devant les cadeaux sous le sapin de Noël. Danae avait prévu un jeu de chat et de la souris. Elle avait barricadé tout le bâtiment. Elle allait libérer les humains qui allaient devoir tenter de survivre. Le gagnant était le dernier en vie. Danae était déjà toute excitée à cette idée, et impatiente, ça se voyait. Pour ce qui était de Matelda, son regard en disait long.

« Que le jeu commence. »

La vampire s’approche de leurs proies pour les détacher une à une. Il fallait les voir, paralysés par la peur, déroutés et désorientés. Ils restèrent là, sans bouger, à observer les deux vampires. Jusqu’à ce que Matelda leur sourit, tous crocs dehors. La panique générale se fit sentir et ils détalèrent comme des lapins. Mia décida de leur laisser une petite avance, histoire qu’ils aient le temps de se cacher, sinon il n’y avait aucun intérêt à ce petit jeu.

« On leur laisse encore une petite minute. Qu’ils trouvent au moins des cachettes décentes, sinon le jeu se terminera vite. »

En attendant les quelques secondes qui restaient, Matelda observa tout autour d’elle, se concentra pour entendre le moindre bruit de pas, le moindre sanglot étouffé, chaque battement de cœur. Rien que ses battements irréguliers lui ouvraient l’appétit. Elle allait se délecter de tout ce sang chaud pompé à toute allure.

« Alors, tu veux commencer par où en premier ? »



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MessageSujet: Re: ❝ let's shatter all the gates ❞ - DANATELDA   ❝ let's shatter all the gates ❞ - DANATELDA EmptyLun 7 Avr - 18:06



let's shatter all the gates
❝ NOTHING REAL, NOTHING NEW, NOTHING SHALLOW ❞



Les prunelles brillantes de malice, les lèvres étirées en un rictus machiavélique, j'étais fière de mon idée. J'étais fière de mon originalité et l'excitation que cette soirée pourra m'apporter. Certes, je pouvais passer des nuits à me trémousser sur une piste de danse, à chasser un mâle et satisfaire deux besoins vitaux, c'est-à-dire la faim et la luxure. Toutefois, la routine pouvait parfois devenir redondante et monotone. Mon excentricité demandait plus, un peu d'adrénaline dans cette vie qui devenait de plus en plus terne et du pareil au même. Fallait parfois se réinventer pour ne pas tomber dans une routine que je qualifierais de mortelle. Je n'avais rien d'un humain qui souhaitait créer sa petite famille dans une maison bien décorée, avec un cabot qui vous lèche le visage pour aucune raison apparente. C'était même un exploit que Dylan et moi restions plusieurs années au même endroit! Mais ce n'était pas une raison pour s'affaiblir et ne pas rivaliser avec nos amis les Originels. Oh, je n'en glissais aucun mot à Matelda, sachant pertinemment que d'insulter sa race n'aurait rien d'agréable à ses oreilles, mais je demeurais plutôt catégorique sur mes idéaux. Originels égalaient ennemis, un point c'est tout. Et que faisions-nous avec les ennemis? On s'en rapprochait pour mieux les écraser. Enfin, dans un rêve utopique, c'était ce que je ferais. Par contre, rien n'était aussi facile alors je préférais me lier d'amitié avec l'un des leurs pour pouvoir satisfaire mes besoins vitaux. Ça n'avait rien de méchant de penser à soi! Enfin, tant et aussi longtemps que personne n'était blessée.

J'étais fière de mon petit jeu. Mais sera-t-elle satisfaite? De mon air béat et malicieux, j'observais la réaction de la vampire, n'entendant que les battements effrénés de ces chers humains prisonniers à mes arrières. Je vis alors cette petite étincelle naître au ceux de ses propres prunelles, une excitation communicative qui se propageait entre nous. Je souris de plus bel lorsque Matelda annonça le début de la soirée et de ce jeu des plus palpitants. J'éloignai mes mains l'une de l'autre pour ensuite les fracasser de nouveau entre elles, signe d'approbation. « C'est un départ! » annonçais-je de ma voix surexcitée qui résonna en écho dans ce grand espace vide. Voyant mon acolyte joindre les humains attachés au mur, je m'empressai de rejoindre la porte d'entrée qui était demeurée ouverte. Je la fermai dans un grand vacarme pour ensuite tordre la poignée de ma force herculéenne, histoire de ne laisser aucune chance à ces êtres faibles de quitter les lieux. Maintenant, nous étions bel et bien enfermés entre ces murs ternes, plongés dans une obscurité inquiétante. Un sourire radieux illumina mes traits. Je me tournai vers l'Originelle, apercevant ces silhouettes effrayées s'éloigner de nous et disparaître dans les ténèbres de cette usine abandonnée. D'un pas léger qui exprimait ma fébrilité, je rejoignis Matelda. J'acquiesçai avec un sourire sa proposition, celle de laisser un temps d'avance à nos proies afin de leur donner une petite chance. Comme s'ils avaient la moindre chance! Je ricanais de l'intérieur, écoutant les bruits de pas lointains des souris qui fuyaient pour leur vie, qui tentaient de trouver une issu à ce cauchemar. « Mais pas trop longtemps, il ne faudrait pas qu'ils aient trop d'espoir! »

Je les imaginais comme des cafards, des petites bestioles effrayées qui cherchaient désespérément pour un trou dans un mur pour se cacher d'un exterminateur. L'image était dégoûtante, mais elle valait ce qu'elle valait. Une petite minute nous suffit avant de décider de se mettre à l'oeuvre. Je tentais de jouer avec la psychologie humaine afin de démystifier leur plan. Car un humain en détresse cherchait toujours un plan pour s'en sortir. À la question de ma compagne, je fis mine de réfléchir, la main au menton, les sourcils froncés. Et une idée malicieuse me vint en tête. « Pourquoi ne pas commencer par l'étage. On les traque, on leur fait peur, on les pousse à descendre jusqu'ici et on se sert comme dans un buffet! » Mmmm, un buffet humain! Satisfaite de cette idée, je me retins pour ne pas me lécher les lèvres sous mon appétit grandissante, me contentant de hausser très haut le sourcils. Incitant Matelda à me suivre, j'engageai le pas vers les escaliers afin d'atteindre l'étage le plus haut, me fiant à mon ouïe surdévelopper pour traquer ces êtres mortels. Ils étaient par bandes. Ils s'étaient regroupés chacun de leur côté, convaincus que leur nombre ferait une différence à leur sort. J'aimais leur naïveté, leur insouciance et cette tendance à toujours garder espoir malgré toute circonstance. C'était attendrissant. Je me nourrissais de leur peur, je m'abreuvais de leur détresse, je m'en réjouissais. Je sentais mon visage déjà se transformer sous mes viles pensées, des serpents bleutés se creusant sous mes yeux et des canines acérées apparaissant derrière mes lèvres. On atteignit le dernier étage, toujours plongé dans une pénombre déroutante qui n'affectait guère ma vision. Et je repérai si facilement ces trois agneaux sans défense se camouflant dans une salle fermée. Je souris à cette constatation et je ne me gênai guère pour manifester notre présence. « Mais où peuvent-ils bien être? »

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