War machine || Pv Joe la brioche

Calcaire mais limpide, l'eau coulait sur son corps d'albâtre. La tête levée vers le pommeau de douche, il savourait avec plaisir le cocon de chaleur dans lequel il s'était enveloppé. Moment de détente. Moment de plaisir. Tout ses muscles se relâchaient. Le stress de la journée s'envolait et disparaissait comme par magie. Alors que ses mains puissantes savonnaient sa peau, Elkan réfléchissait au programme de sa soirée. Pour changer, il allait rester chez lui, poser son derrière dans son canapé et regarder des vieilles séries des années 2000. Une série de science fiction. Il trouvait ça marrant l'idée des voitures volantes pour les années 2050. Personne ne pouvait deviner combien le monde allait tomber en ruine. Et avec tout ça, il boira un bon café gourmand. Au caramel. Souriant à la perspective de la soirée, sa main chercha à tâtons son shampoing à la menthe poivrée.

- Un peu plus à votre droite, résonna une voix.
- Merci, répondit machinalement le sorcier.

Ce ne fut qu'une fois le produit entre ses doigts qu'il comprit qu'un truc clochait. Aussitôt, ses yeux s'ouvrir pour voir la face d'un bonhomme tranquillement installé à côté de lui sous la douche. Surpris, Elkan lâcha son shampoing et son coeur manquant plusieurs battements.

- Vous me voyez?

Non tu crois? Bordel! Qu'est-ce qu'il foutait là ce fantôme? Soupirant, Elkan comprit qu'il pouvait dire adieu à sa soirée de congé.


- ... Il y a quelque chose qui bouge dans mon pantalon.
- Surement un ver de terre, supposait Elkan comme si c'était évident.

Le sorcier observait le cadavre à ses côtés. De taille moyenne, il portait un costume poussiéreux et rongés par les mites. Sa peau en plein processus de décomposition ne donnait clairement pas envie de lui faire un bisous sur sa joue. Quant à son odeur de putréfaction... ça donnait encore moins envie de lui faire un énorme câlin. Tout en délicatesse, le zombie se contorsionnait, cherchant à se gratter les fesses. Charmant. Elkan alluma la cigarette suspendue entre ses lèvres, avant de regarder l'heure à sa montre.

- Vous n'avez qu'une heure, sa sucette à cancer quitta ses lèvres, se retrouvant dorénavant coincée entre ses deux doigts. Et n'oubliez pas... évitez de vous faire shooter en pleine tête avant la fin du chrono.

En signe d'encouragement, Elkan tapota l'épaule du défunt. Un nuage de poussière s'éleva alors, faisant tousser quelques secondes le sorcier.

- Troisième étage?
- Tout à fait. Porte de droite, précisa le viking, avant de tirer une latte sur sa cigarette.

S'adossant contre la façade de l'immeuble, Elkan attendait patiemment, pendant que son client grimpait les escaliers le menant tout droit chez une certain Joe. Un règlement de compte apparemment. M'enfin... Ce genre de détails, ça n'était pas ses affaires.

© disturbed

“Elkan & Joe♦War machine „

Que les choses soient claires. Johanna ne cherche pas toujours les embrouilles. Les embrouilles viennent à elle. Comme des grandes, avec leurs petites pattes de bestioles perfides. Avides de vous sucer le cerveau, jusqu'à ne laisser qu'un espèce de raisin baignant d'un jus purulant d'amertume. Alors, tandis qu'elle se pavane dans un cocon vide – Où diable est encore fourrée Samantha ? - dans une tenue des plus légères, elle est bien loin de se douter de ce qui l'attend de l'autre côté du mur. Celui qui l'isole du reste du monde entre deux ou trois meurtres. Car oui, depuis un moment, Johanna en avait marre d'exercer son boulot de garde du corps. Alors elle a changé. Pour faire tueuse à gages. Plus polivalent, comme truc.  Et Ulrick n'est même pas là. Non, le lycan exerce sa besogne encore et encore, traquant les têtes brûlées. La simple idée qu'il ne soit plus à son service l'agace, mais tout a changé entre eux. Et pas uniquement parce qu'elle est humaine. Un être de chair dont l'organe bat furieusement dans sa poitrine dès qu'elle croise son regard. Nouvelle grimace, l'ex-vampire ne supporte pas ses idées niaiseuses à vomir, qui font pourtant bien parties d'elle à présent. Soupirant, son poing frappe furieusement contre la chaîne hifi, et aussitôt la voix enragé d'un groupe de rock fait vibrer ses murs. Personne ne viendra râler. Tout le monde sait que les deux femmes qui vivent ici sont carrément louches. Et que l'une d'elle sort avec un flic. L'idée fait même rire la brune, qui fonce vers son frigo, le voile fin de sa chemise de nuit légère et délicate contrastant avec le décor sobre de l'appartement. Ou les voix gutturales braillant leurs litanies enfiévrées.  

Crac. BAM. Presque aussitôt, sa queue de cheval fouette l'air en même temps qu'elle tourne le menton. Prunelles écarquillées, le mutante avise avec horreur une carcasse grouillante et nauséabonde. Un … Zombie ? C'est avec stupeur qu'elle se détourne du comptoir, avisant la bestiole claudiquant jusqu'à elle, lâchant son râle sordide. Son costume est mangé aux mites, et on distingue clairement les trous béants de balles ayant perforés son crâne. Entre les deux yeux. La porte de l'appartement défoncée, gerbe sa pauvre poignée pendouillant faiblement, à peine rattachée à la planche.  

- Salut, Wolgang, tu te souviens de moi ?! S'exclame la bestiole, ses orbites creusés la fixant avec paresse. On dirait un gros poisson. Une carpe décrépie.

- Euh … Sur le coup, c'est bien tout ce qu'elle parvient à baver. Et dubitative, la brune glisse ses bras derrière elle, tâtonnant à la recherche du couteau de cuisine. Merde, il était pourtant bien par là !

- Ben voyons, c'est qu'elle sait plus quoi dire, maintenant. Une première ! Raille le macchabé.

Les zombies parlent vraiment ? Voilà tout ce qu'elle trouve à penser devant ce spectacle plus qu'étrange, tâtonnant à la recherche de cette foutue lame. C'est sans compter  sur l'homme, une de ses victimes semble-t-il donc, qui se jette sur elle avec une dextérité surprenante, pour un mort. Et sans attendre, la brune fait volte face, cherchant la lame à couper les tomates. Là, coincée dans le rebord entre un plat surgelé et une boite de chips. Une patte écoeurante et molle platant ses doigts osseux dans son mollet, et la brune lâche un râle furieux. Joe ne se fait pas prier pour l'agripper, se tournant pour planter la dite lame à l'aveuglette. Manque de bol, elle n'a pas visé le crâne. Cette méthode peut-elle seulement fonctionner ?  

- REVIENS LÀ, WOLFGANG ! Fulmine le damné, alors qu'elle se précipite hors de l'appartement, sans même prendre le temps de chercher une arme digne de ce nom. Elle a un problème, un très gros problème. On ne peut pas tuer un mort-vivant. Putain, merde merde merde ! Tout en sifflant, elle se précipite dans le couloir. Et voilà, une fois encore, cette folle de Wolfgang court presque à poil dans les couloirs. Ce sera pas la première fois qu'elle fait le coup, à force, les habitants semblent ne même plus s'en formaliser. Se contentant juste de lever les yeux au ciel. Mais à en juger par les cris que ses oreilles perçoivent une fois au rez-de-chaussée, le zombie lui aussi fait son entrée en scène. A se demander comment il est arrivé là sans se faire remarquer.  

- Faitchierfaitchiefaitchierfaitchierfaitchier ! Elle jure encore et encore sans prendre le temps de respirer, filant comme une fusée tout en tentant tant bien que mal de nouer le nœud de sa chemise de nuit. Ses pieds nus claquant à toute vitesse contre le sol crasseux. C'est qu'elle porte de la lingerie haute gamme, pour une femme habitant le Bronx. Les portes de sortie ! Cette fois, il n'y aura pas un petit malin de mutant pour lui bloquer le passage, et elle a toute sa tête. Enfin presque. Brusquement, la volcanique déboule à l'extérieur, faisant demi-tour et refermant aussitôt celles-ci derrière elle. Bien …

- Ok … Ok … Marmonne la brune, se calmant et inspirant à fond, ses prunelles s'agitant dans ses globes à la recherche de quelque chose d'utile pour les bloquer. Elle ignore comment se débarrasser de cette chose, mais ce qu'elle n'ignore pas, en revanche, c'est qu'il faut un nécromant pour les invoquer. Elle doit le trouver, peu importe le temps que ça lui prendra. Et tout en cherchant, la mutante perçoit du coin de l'œil un grand blond aux épaules larges, appuyé négligemment contre le mur.

- Eh, vous ! Lâche-t-elle d'un ton impatient, cherchant à capter son regard. Ce qui risque de ne pas être bien compliqué, vu sa tenue … Aidez-moi à bloquer cette porte ! Y a un malade qui veut ma peau ! … La politesse, Wolfgang, la politesse. S'il-vous-plait … Qu'elle ajoute, manipulatrice, d'un ton insupportablement angoissé et aigüe. Son masque devenant une bouille adorable.  Avec un peu de chance, elle pourra le laisser là comme un con et se carapater pour faire la peau du foutu nécromant assez culoté pour oser s'en prendre à Johanna Wolfgang.

Tout homme se respectant rêverait de sauver une demoiselle en détresse. Tout homme digne de ce nom apporterait aide et soutiens à une demoiselle en danger. Oui… Tout homme digne de ce nom souhaiterait s’attirer les grâces d’une belle et jeune demoiselle en lui sauvant la vie dans un geste qui se voulait entièrement gratuit et pas du tout intéressé. Sauf qu’Elkan n’était pas un homme… Il était un homme d’affaires… et ce petit détail pour certains, faisait toute la différence pour ce grand viking. Ses grands yeux malicieux observaient avec un intérêt certain la sortie de cet immeuble. Le brouhaha émanant de l’intérieur ne faisait aucun doute quant à la tentative désespérée de son client. Un zombie contre une jeune femme énergique. Elkan le savait par avance… Ce combat était inégal. Telle une petite furie, une brune que peu vêtue quitta le grand édifice. Paniquée et désabusée par la situation. Aussitôt, le sorcier détourna son regard, feignant de s’intéresser de très près à la combustion de sa cigarette. Il du prendre sur lui afin de contenir ce petit sourire au coin qui menaçait d’étirer ses fines lèvres. La situation avouons-le, s’annonçait d’un comique assez morbide. La réaction de Wolfgang ne se fit pas attendre et de sa voix perçante, elle troua le silence, interpellant notre grand sorcier. Loin de se douter qu’elle se trouvait au côté du nécromancien, elle sollicita son aide. Quelle bonne blague.

Feignant la surprise, il tourna la tête en sa direction. Un ange ténébreux déchu des enfers. Sa beauté fragile enflammait les sens. Sa peau laiteuse appelait aux caresses. Décidément trop belle pour mourir, il ne pouvait rester de marbre face à sa détresse. Se redressant de toute sa hauteur, il balança avec négligence son mégot. Il était temps pour lui d’intervenir. Arborant sa face de petit con arrogant, il enfourna ses mains dans les tréfonds des poches de sa veste en cuir. La surplombant de toute sa hauteur, il gardait néanmoins une distance assez raisonnable. Une tueuse restait une tueuse et lui, il n’était qu’un homme d’affaire et non un homme d’action.

- Solliciter mon aide possède son prix… Qu’avez-vous à m’offrir ?

Qu’importe les circonstances. Qu’importe les situations. Elkan pensait et pensera toujours à ses intérêts avant le reste. Aider un zombie pour mieux profiter de la détresse de la demoiselle ? Voilà qui était totalement dans ses cordes… Et il doutait clairement qu’elle refuse. A peine venait-il de lui proposer son « aide » que son client bazardait des coups tonitruant contre la porte, faisant vibrait la pauvre Wolfgang. Une lueur malicieuse au fond de ses iris, il observait avec intérêt la frêle brunette.

-  WOLFGANG !! vociférait le zombie avec une violence inouïe. Une haine intense. Une rage palpable. Les coups contre la porte reprirent de plus belle. JE VAIS TE TUER !!

Jugeant les déclarations de son client assez terrorisant, Elkan se permit de reprendre la parole.

- Je vous débarrasse du zombie… et en échange… réduisant les quelques centimètres les séparant, il ne se gênait pas pour imposer sa grande carrure et son charisme. Vous me devrez une faveur… Marché conclu ? questionna t-il haussant un sourcil. Et ne cherchez pas à me gruger, j’ai plus d’un zombie dans mon placard.

© disturbed

“Elkan & Joe♦War machine „

Mister Boucle d'or la lorgne de la tête aux pieds. Et il semble aimer ce qu'il voit. Si Joe avait été prude, ou pudique, elle lui aurait déjà décoché une droite. Mais la sylphide se contente de clore ses lippes fines, ses membres fins et solides pendant le long de sa silhouette longiligne. La brune se targue même d'un sourire en coin, lorsqu'il lâche d'un ton étrangement calme. Comme si rien de tout cela ne le surprenait ...

- Solliciter mon aide possède son prix… Qu’avez-vous à m’offrir ?
Haussement de sourcil. Un insecte tente de marchander avec elle ... Certes, de forte stature, l'homme a l'air d'un viking. Immense, large d'épaules, l'air sauvage et le teint pâle et nordique. Il a l'allure fier et noble d'une brute intellect dans un costume qui dénote avec son allure. Mais n'impressionne pas l'ex-vampire pour autant. Lèvres à demi ouverte, Joe s'apprête à rétorquer qu'elle ne marchande pas, avant que la bestiole furieuse ne vocifère derrière les portes. Un coup, deux coups, et chacun peut l'entendre hurler de sa voix d'outre-tombe :

- WOLFGANG !!  JE VAIS TE TUER !!

Et tout en crachant un juron entre ses dents serrées, la blonde s'écarte légèrement des battants tremblants de la porte métallique. Très spirituel. Vraiment. A côté d'elle, le blond ne semble toujours pas vraiment étonné par la situation. Disons ... Plutôt blasé. En vérité.

- Je vous débarrasse du zombie…

Minute papillon ... Johanna n'a  JAMAIS mentionné un zombie.
- ... Et en échange… Et le voilà qui s'approche, dévorant les quelques mètres entre eux pour la dominer de toute sa hauteur. Sa douce odeur d'homme envahissant ses narines. La brune diaphane lui lance un regard furieux, car il ne faut pas être Einstein pour comprendre qu'en face d'elle, se trouve le nécromant qu'elle cherchait plus tôt. L'espèce de petit ...

- Vous me devrez une faveur… Marché conclu ? Achève-t-il, jumelant son faciès en haussant lui aussi un unique sourcil. Et ne cherchez pas à me gruger, j’ai plus d’un zombie dans mon placard. L'informe le blond, se faisant soudain plus menaçant.

Respire ... Un ... Deux ... Trois. Ses épaules se soulèvent lentement, tout comme sa poitrine. Ses narines se dilatent, ses rétines se rétractent.
Trop tard. Johanna tient déjà le cou du beau blond entre ses mains aux allures fragiles. Mains de fer dans ses gants de velours. Un geste furtif, automatique. Cette fois, la porte claque sous l'impact alors que cette dernière y précipite l'immense business man. Dos contre le mur, il ne peut plus faire autrement que s'écraser sous le poids brutal de la fine silhouette gracile. Elle et ses allures de poupée à la peau d’albâtre, douce et délicate, ne fait preuve d'aucune pitié.

- Pardon ? Questionne-t-elle en papillonnant des paupières, soulevant la grande tige de muscles, portant sa main libre à son oreille. J'ai pas compris, vous pouvez répéter ? Et de s'armer d'un sourire immense, carnassier. Je crois qu'on se comprend mal, tous les deux ! Qu'elle s'exclame avec fougue, plantant un genou entre les jambes du Nécromant pour l'empêcher de gigoter. Vous allez défaire ce sort, tout de suite.Car, vous voyez ...  Et d'aviser avec négligence ses ongles. Une simple pression et je vous brise la nuque. Une simple pression et le macchabée derrière cette porte s'écroule, avec vous.

Et de tourner le menton vers lui, le jaugeant de ses prunelles émeraudes.
- Et on sait très bien, tous les deux, que je ne suis pas totalement innocente dans la mort de votre petit copain. Précise-t-elle ensuite, comme pour lui rappeler qu'elle n'est pas du genre à se défiler.

- Alors ?

Et même de se permettre un sourire faussement affable, corps plaqué contre celui du responsable du chaos de sa soirée.

Oui, trop souvent, la brune laisse sa mutation contrôler ses impulsions.

Cette petite madame aux apparences frêles... n'était clairement pas aussi frêle et fragile qu'elle semblait l'être. A ses dépends, le sorcier venait de le découvrir. Lui, si sûr. Lui, si confiant. Persuadé d'avoir l'avantage, il s'était aisément rendu compte du contraire quand la Wolfgang l'agrippa au cou. Les doigts de la mutante s'avéraient petits, délicats et pourtant, ils étaient fait d'acier. Visiblement surpris, Elkan ne lutta pas quand elle le plaqua avec violence contre la porte. Le cou agrippé par cette furie, il se demandait clairement à partir de quel moment la situation lui avait échappé. La surprise s'exprima sur son visage. Il avait loupé un épisode.

- Pardon ?

En effet. Elle avait des raisons de demander pardon. Un salut qu'il n'était pas prêt à lui accorder et visiblement elle s'en contre-foutais puisqu'elle le soulevait légèrement de terre. Une chance que notre sorcier était immense et elle une naine. Pour éviter de se retrouver à moitié étranglé, il se plaça sur la pointe des pieds. Ce n'était pas mieux. Vraiment.  Et par réflexe, le blondinet posa ses grosses paluches sur la petite patte de la brindille. Okay. Le tout devenait inconfortable. Vraiment. Et clairement, on ne lui avait pas donné toute les informations au sujet de la brunette. Cette brindille dissimulait une force surhumaine pourtant elle n'était pas aussi froide qu'un cadavre ni aussi bouillante qu'une boule de poils. Encore une autre aberration New-Yorkaise.

- J'ai pas compris, vous pouvez répéter ? Je crois qu'on se comprend mal, tous les deux !

En effet, il y avait des chances pour que ces deux-là se comprennent mal. Il était censé l'intimider et elle, elle était censée se plier à ses règles. Sauf qu'elle ne semblait pas du même avis et lui colla bien joyeusement son genoux en plein dans les bijoux de famille de notre sorcier. Une douleur fulgurante qui aurait pu lui arracher un cri. Toutefois Elkan était un homme sachant se maîtriser et il se contenta d'ouvrir de grands yeux de poisson hébété, se mordant la langue pour éviter de lancer des jurons à la tonne. Il aurait aimé pouvoir se plier en deux et masser son petit bobo mais avouons-le... il en avait pas trop la possibilité.

- Vous allez défaire ce sort, tout de suite. Car, vous voyez ... Une simple pression et je vous brise la nuque. Une simple pression et le macchabée derrière cette porte s'écroule, avec vous. Et on sait très bien, tous les deux, que je ne suis pas totalement innocente dans la mort de votre petit copain. Alors ?

Alors il était hors de question qu'une nana lui dicte sa conduite. Macho? Beh ouais et il assumait pleinement. Il avait fait le choix de travailler à son compte pour que jamais, on ai à lui dicter des règles. Il était son propre chef, bordel! Ce faire castrer de la sorte, ça ne lui plaisait clairement pas!! Et pourtant... il n'avait pas le choix n'est-ce pas? Hum.... lâchant un grognement, il abdiqua.

- Bien. Je vais défaire le sort.

Le sorcier ferma les yeux, ses mains toujours posées sur celles de la mutante. Il se concentra pendant plusieurs secondes, occultant l'entrave sur son cou, la douleur située dans sa zone sud. Rapidement, il fit le vide dans sa tête et il sentit cette connexion entre lui et le zombie. Un fil conducteur invisible. Une énergie mystique qui découlait du sorcier et se fondait en ce cadavre putride. Il devait couper cette connexion mais même ça, ça demandait de l'énergie. Une énergie qu'il ne possédait plus. Alors oui, il allait abdiquer mais la brindille allait devoir contribuer.

Un picotement, léger, électrique, jaillissait du bout de ses doigts allant se fondre sous la peau de la mutante. Un flux invisible. Une aura mystique au gout de terre et horriblement froid qui se répandait en eux. Sans le moindre scrupule, il usait de l'énergie de Wolgang pour couper la connexion entre lui et le zombie. Tel un horrible vampire, il drainait l'énergie de la brunette. Il pouvait sentir un vent nouveau virevolter entre eux. La température ambiante dégringolant de façon vertigineuse. Un râle sépulcrale fendit l'air et plus rien. La connexion. Le vent. Le zombie. Plus rien. Plus rien si ce n'était cette fatigue et ce goût de terre qui lui restait sur la langue.

© disturbed

“Elkan & Joe♦War machine „

Il faut un moment à blondie pour comprendre ce qui lui arrive. Et, c'est dents serrées qu'elle affirme sa prise sur sa gorge,  à deux doigts d'éteindre la vie de ce misérable. Un de plus, un moins, quelle importance ? Johanna s'en contrefout totalement, pour elle, il n'est qu'un autre jouet, un petit pion gênant. Il est aisé de résoudre ce problème, et Joe est même prête à le faire souffrir encore un peu, seulement pour lui faire payer le dérangement. Le nécromant gronde, serre les dents, tente de lutter tant bien que mal, et elle avise sa main pourtant sûrement puissante, qui tente tant bien que mal de défaire la prise brute de la mutante. Oh, comme c'est mignon ! Puis, au bout d'un moment qui lui semble interminable, le sorcier abdique.

« - Bien. Je vais défaire le sort. 

A peine a-t-elle le temps d'ouvrir la bouche, qu'une sensation désagréable s'empare de tout son être. Ses prunelles avisent le blond qui, en silence, clos ses paupières, se concentrant sûrement pour faire taire le macchabées qui continue de s'acharner contre la porte. Malgré elle, un frisson s'échappe de lèvres entrouvertes, tandis que ses prunelles émeraudes fusillent avec consternation le nécromant. Ce salopard draine son énergie pour finaliser le sortilège ! Maudit soient-ils, ces foutus lanceurs de sort. La brune tente tant bien que mal de lâcher prise, pourtant, le courant électrique qui les lient semble coller sa patte fine à la gorge du grand blond. Et c'est uniquement une fois le sortilège levé, que cette dernière peut lâcher le sale fourbe, sans vérifier à ce qu'il ne s'écroule pas au sol. Johanna fixe sa main, agrippant son poignet pour y aviser chaque doigt, comme pour vérifier que son membre est toujours là. Légèrement courbé, sa robe de soie tombant sur ses hanches et frôlant ses chevilles, Joe déglutit, serrant et fermant le poing.

- On se reverra en enfer … Le nécromant. Grince-t-elle en se redressant, reprenant une posture féline et fière tout en se dirigeant vers la porte. Dès qu'elle ouvre cette dernière, le zombie glisse aussitôt, s'écrasant au sol. Mort pour de bon. C'est qu'il est vraiment pas beau à regarder.

- Hum, t'as laissé traîner tes ordures, je serais toi, je me dépêcherai de nettoyer ça ! Mon mec est flic, il pourrait rentrer d'une minute à l'autre. Balance Joe, un sourire carnassier aux lèvres. Johanna s'engouffre à l'intérieur de l'immeuble, s'arrêtant pour ajouter un :

- La prochaine fois, j'te tue ! » Par-dessus son épaule. Ulrick s'en foutrait complètement, car il a beau être agent de la paix, il n'est pas non plus tout blanc. Non, en vérité, il aurait sûrement de massacrer ce gêneur pour avoir seulement osé s'en prendre à elle.

Et sans un mot de plus, la mutante passe par-dessus le cadavre, filant déjà à ses appartements.

En priant de ne plus jamais revoir ce sale emmerdeur.