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 you always get what you want (Madelda)

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MessageSujet: you always get what you want (Madelda)   you always get what you want (Madelda) EmptySam 25 Jan - 18:41


Mads & Mia
New York New York… Ville qui faisait rêver. Ville de la liberté. Aujourd’hui, ce ne sont que des ruines. Matelda n’avait jamais quitté l’Europe jusqu’ici en près de 2000 ans, c’était la première fois qu’elle mettait les pieds aux Etats-Unis. Elle découvrait ces lieux et elle ne venait peut-être pas au bon moment… La ville avait dû être majestueuse mais la vampire n’était pas vraiment impressionnée. Si elle était venue à New-York, c’était pour rechercher la protection de Michael, son créateur. Avec son caractère assez capricieux, elle avait réussi à se mettre à dos un puissant vampire qui avait bien plus d’alliés qu’elle. Elle n’avait jamais voulu se mêler aux histoires de pouvoirs et de politique, mais en faisant cela, elle se privait souvent de précieux alliés. Elle avait beau être l’une des plus vieilles vampires foulant cette terre, seule contre tous, elle ne faisait pas forcément le poids. Alors autant partir – elle n’aimait pas le mot fuir – pour découvrir de nouveaux lieux et pouvoir bénéficier de l’appui de Michael, qui est clairement l’un des vampires les plus puissants et qui a forcément bien plus d’alliés, vu son ambition et sa soif de pouvoir.

Se plier aux « règles » n’était pas non plus le fort de Matelda. Elle avait tendance à n’en faire qu’à sa tête, quitte à se mettre à dos les autres. Si elle a envie de sortir, elle sort. Si elle a faim, elle se nourrit, c’est aussi simple que ça et personne ne viendra la restreindre ou l’en empêcher. Elle pouvait comprendre que le « pouvoir » mis en place, enfin plutôt les Originels, cherchent à protéger les humains, comme quand on se constitue un garde-manger. Avec toutes ses créatures qui arpentaient les rues, il fallait bien les protéger. Mais Mia considérait que la restriction ne s’appliquait pas à elle. Sinon, quel intérêt d’être une Originelle si on ne peut se nourrir correctement ? Elle nest pas l’un de ses vampires condamnés aux vieux métros souterrains,  elle ne voit donc aucune raison de se restreindre. Et puis, qui l’en empêcherait ? Elle pourrait tuer en quelques secondes le moindre vampire, loup-garou ou autre créatures qui se mettraient sur son chemin.

Du coup, lorsqu’elle a un « petit creux », l’Originelle va faire un petit tour de nuit dans Brooklyn. Les humains sont si facilement influençables et manipulables que c’en est souvent trop facile de les amadouer pour pouvoir planter ses crocs dans leurs veines. Ce qui enlève tout le plaisir de ce petit jeu de chasse. Matelda ne s’estimait pas pour autant d’être la plus cruelle de ses pairs. C’est juste dans l’ordre des choses, la loi du plus fort l’emporte, ça ne signifie pas qu’elle ne respecte pas les humains. D’ailleurs, elle ne les tue que très rarement. Ils peuvent même être très divertissants ou intéressants. Elle avait un peu ses « préférés » qu’elle revenait voir régulièrement, même si la fonction première restait souvent d’assouvir sa soif.

Mads faisait partie de cette catégorie d’humains avec qui elle aimait passer du temps. Elle aimait l’étudier, comprendre sa façon de penser et il était assez récalcitrant à l’idée qu’elle puisse planter ses quenottes aiguisées dans sa chair. Il représentait un défi et un casse-tête des plus intrigants et distrayants. Elle avait trouvé le moyen de le faire céder mais c’était une solution de facilité : l’alcool. Ça marchait à tous les coups. Mais le petit défi que Mia s’était fixé était de le convaincre de la laisser se nourrir de son sang alors qu’il n’est pas imbibé d’alcool.

Cette nuit était une nuit comme n’importe qu’elle autre, et pour Matelda, elles se ressemblaient trop ces derniers temps. Il n’y a rien de pire pour un vampire que le temps qui passe, les nuits se ressemblant les unes les autres. C’était bien l’ennui et la solitude qui pouvait venir à bout d’un de ces êtres de la nuit. Pour ce soir, Matelda avait décidé de faire un tour à Brooklyn pour assécher sa soif et combattre son ennui.  Trouver Mads était un jeu d’enfant, presque trop facile. Comme la plupart du temps, il était dans un bar, un verre d’alcool à la main, tentant de séduire une nouvelle jeune femme ou bien tout simplement de passer le temps, se saouler, qui sait ? Les possibilités étaient multiples. Arrivant derrière le jeune homme avec sa discrétion légendaire et son éternel sourire, passant un bras autour de lui.

« Tu es tellement prévisible, c'en devient presque trop facile de te trouver mon petit Mads… Tu n'es pas en charmante compagnie ce soir ? »

Sa voix était douce avec une pointe d'amusement, signe qu'elle se manque gentiment de lui. La belle le relâche assez rapidement et vient plutôt s’assoir à côté de lui, lui piquant sa bière pour en boire une gorgée. Non, décidément, le sang avait vraiment meilleur goût. Si elle attirait des regards sur elle, Mia ne s’en préoccupait pas le moins du monde. Que pourraient-ils bien y faire de toute façon ? Si telle était sa volonté, elle pourrait tuer faire un carnage, juste histoire de pimenter sa soirée et elle n’aurait droit qu’à une petite tape sur les doigts par Michael – bon peut-être pas si petite.

« Alors, à quoi tu bois ce soir ? »



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MessageSujet: Re: you always get what you want (Madelda)   you always get what you want (Madelda) EmptyMer 29 Jan - 14:58



    MADS & MIA + it's hard letting go, i'm finally at peace but it feels wrong. slow, i'm getting up; my hands and feet are weaker than before.




    Encore là. Toujours là. Toujours assis à la même place. Immuable. Encore et encore. Comme l'appel d'une terre mère insoupçonnée. Le retour incessant à ce fief éthéré. Sans demi-mesures. Après les longues journées. Les longues journées sous un capot. Les mains dans le cambouis. Caché sous le métal. À démonter. À remonter. À réparer. Autant de mécaniques. Une fois bien huilé, tout repart. Comme avant. Il suffit de changer la pièce défectueuse. De serrer un boulon. De vider une poche. D'un coup d'oeil expert. De l'expérience des années. Si seulement tout était aussi simple que cela. Ce serait plus aisé. Plus aisé de changer les écrous rouillés de son coeur en friche. Plus aisé de remplacer les poids par les ailes. Gratter l'oxyde. Lustrer la carcasse. Frisson. Il sourit largement. Discussion de quelques mots avec le serveur. En tant que bon habitué. La journée de travail acharné. Et puis la soirée. La pause. Le repos. Le retour au monde des réalités. La réalité qui lui crie sa gorge sèche. Son envie de voir du monde. Son envie de vivre. Rien qu'un peu. Rien qu'un instant. Les lumières de la ville. Les lumières dans ses yeux. Même si ce sont les grammes dans son sang qui doivent les allumer. Alors il suit les pas habituels. Le chemin connu. Les traces qui jamais ne trépassent. L'air chaud le saisit. L'odeur reconnaissable entre mille. Et tant pis s'il assume. Tant pis si il avance avec le nez levé et les béquilles greffées aux mains. Tant pis. Parfois il y a un peu d'orgueil qui revient se distiller dans ses veines. Parfois. L'orgueil des temps d'avant. Quand il tenait sa grande carrure droite face au vent sans flancher pour autant. Et si ça n'a plus vraiment la même allure. Si ça semble un peu pathétique. Ou courageux, dans les yeux des contradictions. Si ça dérange quelqu'un. Que cette personne aille cracher sa verve ailleurs. Mads n'assume peut-être pas tout, certaines fois. Bien trop souvent. Les erreurs, les cahots, les aigreurs et les chaos. Mais il en reste ainsi. Il a l'épaule solide. Même si elle est voûtée. Il a l'échine qui courbe, mais finit toujours par retrouver sa raideur d'origine. Reprendre une inspiration. Le minuscule étirement de ses lèvres. Le sourire trop poussiéreux, l'esquisse à peine, de l'air de l'ancien conquérant. Frisson. Il sent ce regard sur sa nuque. Impression gênante d'être fixé. Et pourtant il ne bouge pas. Assis sur son tabouret. Il ne tend la perce à personne. Ne pas approcher. Ne pas aborder. Pas l'envie. Pas la foi. De risquer le rejet quand des fantômes d'autrefois planent et le tirent enfin, rien qu'un peu, vers le haut. Il porte son verre de bière à ses lèvres. Une longue et douce gorgée. Le malt qui réchauffe encore l'intérieur de son corps. Alors que le bock revient trouver sa place sur le comptoir, la mousse glissant lentement sur ses parois. Il y a ce froissement. Ce bras qui l'entoure. Cette odeur féminine. Et il regarde son verre, encore entre ses doigts. Le sourire s'élargissant. Ironie ou sympathie. Les deux en filigrane se mêlent et se mélangent. Il déglutit. Laisse une seconde passer. « À croire que je n'attendais que toi, c'est ça ? » La raillerie. Mais la lumière. Il la suit, de ses yeux céruléens. Alors qu'elle s'assied. À ses côtés. Et son léger mouvement de la tête alors qu'elle lui vole sa bière pour en avaler une gorgée. À dire dans les gestes qu'elle ne changera donc jamais. Il rattrape son verre alors même qu'il touche de nouveau le bois. Une nouvelle gorgée pour lui. Et son coude qui se pose. Sa joue contre son poing. Ses iris la dévisageant. Et son sourire en coin. « À l'étrange hasard qui te fait t'asseoir à mes côtés à chaque fois... ? » L'air de tout dire. Il reprend du poil de la bête, dans ces jeux-là. Quand Matelda est ici. Il retrouve le charme de la narguer sans excès. Il retrouve une partie de ce qui faisait le Mads d'antan. L'envie de vaincre, sans doute. L'envie, tout court.

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MessageSujet: Re: you always get what you want (Madelda)   you always get what you want (Madelda) EmptyDim 9 Fév - 16:16


Mads & Mia
Matelda pourra bien trouver un humain, choisi un peu au hasard. Une opportunité qui se présente, un homme ou une femme moins vigilant et sa soif serait étanchée. Mais c’était une façon plus bestiale d’agir, dictée par la simple soif. Sans aucun intérêt. Ça ne suffit pas à lui procurer ce petit frisson, ce sentiment de satisfaction. Le jeu, la chasse ou la séduction, là résidait tout l’intérêt de se nourrir. Un jeu de chat et la souris. Elle est le chat, elle est toujours le chat. Mais ce soir, la souris ce serait Mads. Elle n’avait pas envie de chasse ou de jeu, qui pouvait conduire à une violence bien plus meurtrière, sans considération pour la souris sur laquelle elle avait jeté son dévolu. Se nourrir ne signifiait pas pour autant tuer sa victime ou la meurtrir et la torturer comme trop de vampires le pensent. Certes, ça faisait partie du jeu, de la loi du plus fort et Matelda était très joueuse. Mais il faut bien varier les plaisirs et certaines souris méritent d’être sauvées, non ?

Avec Mads,  la chasse n’était pas nécessaire. Loin de là. Il était même trop facile à trouver, espérons pour lui qu’il n’ait pas d’ennemis trop dangereux. L’Originelle l’avait rencontré dans un bar, et ce soir, elle allait le retrouver dans un bar. Il ne fallait pas aller chercher plus loin. Elle ne fait pas fausse route d’ailleurs, puisqu’il est là. Elle voit son dos, les coudes appuyés au bar. Il était seul cette fois. Il n’avait pas trouvé une femme suffisamment charmée pour lui tenir compagnie. De toute façon, s’il avait été en charmante compagnie, Matelda aurait vite fait de s’en débarrasser et de l’éclipser. Oui, elle ne doute de rien et tous les moyens sont bons, ou presque, pour parvenir à ses fins. En tout cas, la belle ne se gêne pas pour venir passer un bras autour de lui et le déranger dans la dégustation de son verre, faisant remarquer l’absence de compagnie. Ça le fait sourire, c’est déjà bon signe. Mads la taquine légèrement. Comme s’il l’attendait.

« C’est ça. Qui d’autre vaudrait la peine qu’on l’attende ? »

Orgueil mal placé ou réalisme. Allez savoir. Matelda sait ce qu’elle vaut et sait jouer de ses charmes quand elle en a envie. Vu son âge, elle a passé le stade des doutes. Elle sait ce qu’elle vaut et se permet d’avoir une confiance totale en elle. Mia ne se commande pas une bière. Non, elle préfère prendre celle de Mads, sans aucune gêne. Qu’il ne s’inquiète pas, elle n’en prend qu’une gorgée. Dès que le verre touche la table, le jeune homme le récupère pour en boire une gorgée à son tour, sous le petit sourire en coin de Mia.  Pourquoi buvait-il ce soir ? On a tous une raison de boire. Là encore, Mads ne manque pas une occasion de la titiller un peu. Boire au hasard de sa présence systématique à ses côtés dans les bars. Ça fait rire la vampire alors qu’il ne la lâche pas du regard.

« Le hasard fait bien les choses, non ? »

Matelda se rapproche un peu plus de Mads, s’appuyant sur son coude elle aussi. Elle ne se départit pas de son sourire, presque défiant, décroisant et recroisant ses jambes.

« Tu ne m’offres pas un verre ? Je t’ai connu plus galant que ça… »




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MessageSujet: Re: you always get what you want (Madelda)   you always get what you want (Madelda) EmptyMer 12 Fév - 15:09



    MADS & MIA + it's hard letting go, i'm finally at peace but it feels wrong. slow, i'm getting up; my hands and feet are weaker than before.




    Personne. Personne ne demandait à devenir un héros. Personne ne demandait les horreurs des martyrs gravées sur sa propre peau. Personne ne demandait les souvenirs. Personne ne demandait le prestige. Personne ne demandait la gloire des néants. Personne. Aucune âme. Aucun corps. Aucun cadavre pour se soulever et crier ce besoin. D'être quelqu'un. Un héros. Idiotie de jeunesse, quand elle nous tient. Quand elle nous enserre de ses bras malfaiteurs, nous cajolant et nous étouffant dans un seul et même geste. Personne. Personne. Au cours des temps. Au fil de l'eau. Mads avait fini par se résigner. Devenir personne. Devenir l'anonyme qu'il rejetait, bien avant. L'anonyme qui le répugnait. L'anonyme. Au moins aurait-ce été celui d'une légende. L'anonyme des contes. L'anonyme des espoirs communs. L'autrui des lendemains. Au moins aurait-ce été cela. Si tout avait marché droit. Si les idées avaient filé clair. Si le monde avait pu, ce soir-là, tourner rond, au lieu de prendre un virage sec et violent. Un virage, un accident. Les amas de tôle et la tôle qui brûle et la tôle qui déchire. Et les éclats d'un honneur disparu et brisé en mille morceaux qui s'incrustent dans les chairs et dans les os. Et à part ça, personne ne demandait à devenir un héros. On se retrouvait avec cette étiquette imaginaire et invisible, là, collée sur le front, dans les yeux de certains. Les yeux d'un petit frère. Les yeux d'une jeune fille n'osant pas se battre. Mais pas dans les yeux qu'on fixe et regarde en face. Pas dans ces yeux-là. Les yeux du miroir, les yeux des reflets. Les yeux inquisiteurs, trop défiants, trop méfiants. Trop cruels. Trop exigeants.Trop exigeant. Un frisson. Malgré les bonheurs et les assurances, les brins d'orgueil, les fiertés déplacées. Tout ça restait. Bien au chaud. Fer chauffé à blanc. Pour mieux tirer les balles. Transpercer avec discrétion les fondations de papier. Un frisson. Léger soupir. Il déglutit. À penser un instant. À réfléchir autre part, quelque ailleurs qu'il soit, durant quelques secondes. Un masque inexistant qu'on relâcherait pour son propre confort, pourtant, quelques instants. On n'attend personne d'autres que Matelda. On se dit que le hasard fait bien les choses. Un instant, en la regardant, iris vifs, on se dit pourtant qu'elle est jeune. Qu'elle doit être jeune. Elle lui paraît parfois plus mâture que quiconque. Dans de rares fractions de secondes. La vingtaine fraîche et pimpante. La vingtaine des grands éclats. Et elle n'a donc que ça à faire. Le trouver dans un bar. Le trouver assis là. Place fixe. Taille fixe. Habitudes fixes. L'estropié, l'abîmé, le jouet cassé, la voiture sans roue, l'oiseau aux ailes brisées. Mais il y a son parfum, se rapprochant. Son coude qui se pose lui aussi sur le comptoir. Ses yeux accrochés aux siens. Ces sourires en coin, à faire semblant de vouloir défier le monde. Pour une fois. Il le sait. Que ça sera comme à chaque fois sans doute. Elle sera là. Ils boiront là. Il boira. Jusqu'à oublier. Les autres, la réalité sans doute un peu. Oublier que les choses ont une valeur. Les verres, l'éthanol. Son sang distillé. Et les lendemains difficiles. Même si les draps sont doux. Même si l'oreiller est là sous sa tête. Pas le même que chez lui. Pas le même que d'habitude. Et il y a la chaleur d'une autre juste à côté. Et il y a sa tête qui tourne. Et le monde qui défile en accéléré. Battement de cils. Et l'injure discrète s'échappe d'entre ses lèvres alors qu'il se redresse légèrement, hélant de nouveau le barman. Un regard. Un coup d'oeil. « Désolé, j'pensais à autre chose. » Les excuses pour elle. « Hey ! » L'attention accrochée. Pour le serveur. Qui se rapproche. Et il la laisse faire son choix. Puisque c'est comme ça. Il paiera, de toute manière. Trop bon pour toutes ces choses-là, quand ça le prend.

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MessageSujet: Re: you always get what you want (Madelda)   you always get what you want (Madelda) EmptyMer 12 Fév - 16:43


Mads & Mia
On pourrait se demander ce que faisait Matelda dans ce bar. Elle ne manque pas de moyens et elle n’est pas vraiment inquiétée ici à New-York. Elle pourrait être n’importe où. Avec n’importe qui. Mais elle est ici. Assise en face de Mads. Il n’y a rien de plus ennuyant qu’une personne lisse. Sans démon, sans vécu. On la lit comme un livre ouvert et n’a aucune profondeur. Et quand on est aussi âgé que Matelda, il n’y a rien de pire. Elle a du vécu, ses blessures, ses faiblesses. Mais c’est son vécu qui fait aussi sa force. Evidemment, tout le monde ne peut pas avoir vécu pendant des millénaires, avoir vu cette humanité grandir et évoluer. Sa grandeur mais aussi sa décadence. Puis cette descente douce mais certaine faire les profondeurs. Est-ce que les vampires étaient à blâmer pour cette chute ou les humains ne pouvaient s’en prendre qu’à eux-mêmes ? Peut-être était-ce un peu des deux. Matelda ne saurait le dire. Malgré les grandes révélations, le pouvoir pris par les vampires, ça ne signifiait pas pour autant pour elle d’afficher sa nature de but en blanc. Les Originels n’étaient pas toujours bien vu, surtout en ce moment avec les règles drastiques qui avaient été mises en place. Même si Mia n’a rien à voir avec tout cela, personne ne fera la différence. Ça ne signifiait pas pour autant qu’elle se cachait, juste qu’elle ne le criait pas sur tous les toits. D’ailleurs elle n’était même pas sûre que Mads se doutait de quoique ce soit. Elle ne devait être qu’une jeune femme de vingt ans qui a des lubies assez particulières pour trainer avec un éclopé de plus de dix ans son aîné.

Mais c’est bien ce qui fait tout son intérêt. Mia doit avoir un faible pour les personnes meurtries. Ou bien elle fait toujours les mauvais choix de fréquentation, qui sait. Peut-être devrait-elle se contenter d’obtenir ce qu’elle veut, de planter ses crocs dans sa nuque et se repaitre de son sang, le laissant ensuite comme on laisse un emballage usagé. Pourtant, ce n’est pas ce qu’elle fait. Elle reste assise à côté de lui, plutôt sage, petit sourire en coin. La belle se fait joueuse, défiante. Sans gêne aussi. Elle boit dans le verre de Mads, n’hésitait pas à lui répondre, ou même à se faire offrir un verre. Elle ne lui laissait pas trop le choix d’ailleurs. Le jeune homme avait l’air ailleurs, perdu dans ses pensées et cela intrigue tout autant Matelda. Elle voulait savoir ce qui pouvait lui occuper les esprits. Petite moue boudeuse, froncement de sourcil mais elle n’ajoute rien. Mads se dit désolé avant d’interpeler le serveur.

Matelda ne s’attarde pas sur le serveur, sourire charmeur aux lèvres mais son regard passait au travers de lui comme s’il était transparent. Ce n’était pas lui qui captait son attention pour le moment, mais il lui était utile pour se faire offrir un verre. Si elle avait bien appris quelque chose, c’est que plus on se fait charmeuse, plus on obtient facilement et rapidement son verre. Elle demande un whisky sans glace et le laisse repartir. Son regard se fixe sur Mads, le scrutant comme si un simple regard pourrait lui permettre de savoir ce qui lui trotte dans la tête. Son verre ramené par le serveur, Matelda s’en saisit et boit une gorgée. D’un geste agile et rapide, la belle se relève et va s’installer sur les genoux de Mads. Peut-être un peu trop rapide d’ailleurs, mais on pourrait mettre ça sur le compte de sa jeunesse, même si ce n’est qu’une apparence. La vampire ne se départit pas de son petit sourire en coin, presque malicieux.

« Dis-moi, qu’est-ce qui t’occupes l’esprit ? »

Mia chuchote à son oreille, et il doit bien être le seul à pouvoir l’entendre. Elle parle d'une voix douce, charmeuse. La belle aimait bien savoir ce que pouvaient penser les humains. Elle était presque jalouse par moment de leur mortalité. Ce n’est pas la même façon de penser, de vivre que de savoir qu’on peut mourir avec tant d’aisance. Peut-être est-ce que ça permettait de vivre plus pleinement, de donner plus de saveur aux moindres moments. Elle n’était pas là pour juger non plus, loin de là. Elle en a entendu des choses, elle en a vu tout autant. Il n’y a pas grand-chose qui peut la choquer ou la surprendre.



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MessageSujet: Re: you always get what you want (Madelda)   you always get what you want (Madelda) EmptyVen 14 Fév - 19:27



    MADS & MIA + it's hard letting go, i'm finally at peace but it feels wrong. slow, i'm getting up; my hands and feet are weaker than before.





Une fraction de seconde. Et elle lui paraît bien plus. Bien plus que lui. Dans tous les sens. Dans tous les cas. Bien plus. Outrageuse. Courageuse. Belliqueuse. Bien plus. Tout. Prête à tout voir et tout tenter. Prête à mordre la vie. À pleines dents. Des canines pour déchirer les mauvaises pensées. Des molaires pour broyer les incertitudes. Et des incisives pour couper court aux disputes entêtantes. Et il se disait heureux. Au moins allant bien. Allant bien et s'assumant, pour un soir. Allant bien et relevant le nez, pour un soir. Allant bien et redressant l'échine. Pour un soir. Frisson. Mais elle. Elle, elle prend un whisky sec. Elle, elle sourit. Elle. Elle prend l'alcool qui brûle. L'alcool qui fond. L'alcool qui a du ton. Pas le houblon du travailleur. Le malt qui s'assume. Le malt qui a trimé. Le malt qui s'est élevé. Le malt qui a durci sa peau. Fait ses griffes. Blindé sa porte. Et s'est offert une pause. Une détente. Au creux d'un canapé à la même couleur ambrée. Et il regarde ce verre. Ce verre qu'on lui amène, à elle. À se rendre en partie compte de ce qu'il fait. De ce qu'il est. De quoi siéger au plus bas de la chaîne alimentaire. Et pourtant. Homme. Homme respectable. Homme respecté. Homme baissant pourtant les yeux et marmonnant les excuses. Il regarde son bock. Ses doigts qui glissent. Sur le bord de l'objet. Pour un soupir. Une moue boudeuse, dans les secondes latente. À faire la tête aux réalités de la vie. Il déglutit. Mouvement félin. Femme. Femme jeune et fraîche. À l'aube d'une vie bien remplie. Comme toutes. Jeune et jolie. Mordre la vie. Instant qui s'échappe. Le regard étonné. Surpris. D'elle à lui. De lui à elle. Alors qu'elle vient là à sa place. Alors qu'elle vient là s'asseoir sur ses genoux. Et dans le fond, il aurait presque envie d'exploser de rire. D'un rire amer et sarcastique. Pas l'envie. Pas ce soir, finalement. Elle est rapide. Elle est vive et empressée, semblerait-il presque. Mais elle est là. Blottie contre lui. Sa voix à son oreille. Murmure. Et elle est là. Sur ce qu'il lui reste d'humanité avant le plastique et le métal. Avant le froid glacial. À la jonction. À la limite. Et il sourit légèrement. Son bras est passé derrière elle. Un dossier. Sécurité. Réflexe instinctif. Il regarde son verre. Sa bière. Qu'est-ce qui t'occupes l'esprit ? Déglutir. Se mordiller doucement l'intérieur de la lèvre inférieure. Un frisson. Pour condenser sa peau en chair de poule. Battement de cils. Les coins de la bouche se relèvent légèrement. Entre la politesse et l'hésitation. À la tristesse et l'amertume, sûrement. « Hm... Peut-être le fait que t'es jeune et jolie. Et que moi, j'ai une douzaine d'années de plus. Et j'suis cul-de-jatte. » Tout en délicatesse. Le visage s'est tourné vers elle. Si proche. Tout à côté. Tout en centimètres. À scruter. Scruter doucement les traits de son visage. Les courbes douces de cette face angélique. Le mince sourire. Et l'air de rien. L'air de rien pour dire tout. Ne pas passer par quatre chemins. Il l'a bien dit, pourtant. Dit en public. Dit pour elle. Parce que la voix est douce. La voix est basse. Dans les vibrations des graves. Et ses prunelles céruléennes, qui se plantent dans celles de Matelda. Battement. Presque un haussement. Une moue. Vague mouvement d'épaules. À dire tant pis. La vie est ainsi. Y'a des culs-de-jatte, y'a des abrutis. Y'a de tout. Et on n'a pas forcément choisi. Il retourne la mine. Reprendre sa bière. Une gorgée. À regarder ailleurs. C'est peut-être ça. C'est peut-être bien ça, s'assumer. Assumer son horreur. Son malheur. Sa laideur. Son aigreur. Assumer les blessures. Assumer les dénominations. Assumer les patronymes. Assumer les surnoms. Assumer qu'on est plus que ça. Assumer qu'on est moins que rien. C'est peut-être ça. Assumer. Les erreurs. Les faux pas. Les fausses notes. Les beaux draps. Dans lesquels on se drape. Dans lesquels on se met. Dans lesquels on s'étouffe. Desquels on ne sort jamais. Camisole de force tout en tissu blanc. Obligé à s'astreindre à fermer les yeux. Sur le reste du monde. Et dormir un peu. Hiberner. En espérant se réveiller à l'aube d'un jour nouveau.
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MessageSujet: Re: you always get what you want (Madelda)   you always get what you want (Madelda) EmptySam 15 Fév - 15:02


Mads & Mia
Une partie des vampires ne voient les humains comme du bétail. Du sang sur pattes. Un repas à chasser. Mia y voyait plus. Ils avaient un cerveau, des souvenirs, des ressentis. Ils pouvaient être tout aussi intéressant que n’importe quel vampire, parfois même plus.  Malgré tout, elle ne pouvait pas nier. Elle pouvait se montrer cruelle elle aussi. Elle peut tuer, chasser pour son simple plaisir. Pour le jeu, l’adrénaline et, il faut l’avouer, pour ses petits caprices. Parce que oui, certains humains peuvent être réduits à de simples poches de sang tellement ils sont inintéressants. Mads était plus complexe. Moins lisse. Il arrivait à capter son attention, à chaque fois. Pourtant, on ne pourrait pas croire comme ça. Un autre travailleur qui passe ses soirées à boire des bières au bar. Pourtant, elle est là. Son regard se posait sur le sien. Elle essayait de le sonder. Ce qu’il pensait. Ce qu’il ressentait. Ce qui pouvait bien le déconcentrer et l’emmener ailleurs. Ce n’était pas de l’orgueil mal placé. Juste de la curiosité. Elle n’avait pas à monopoliser l’esprit de quelqu’un. On pouvait être surpris du nombre de chose qu’une personne pouvait avoir en tête.

Pour le sortir de ses pensées définitivement, après une gorgée de whisky, Mia ne se gêne pas pour s’installer sur ses genoux. La surprise de Mads la fait sourire. C’était le but recherché. Maintenant, elle avait toute son attention. Il passe son bras dans son dos mine de rien, pour la tenir. Il la regarde, comme pour lui demander ce qu’elle faisait là. S’il comptait broyer du noir et déprimer ce soir, alors Matelda se donnerait la mission de le faire sourire, au moins. La belle vient susurrer quelques mots à son oreille. Elle ne cachait pas sa curiosité. Mais elle se faisait douce, ne voulant pas lui forcer la main. Ça ne servait à rien avec lui. Matelda le regarde avec un air angélique, silencieuse. Elle attendait. Patiente. Il finirait par répondre. S’il en a envie aussi. Le regard de Mads se posait sur elle avant de fixer son propre verre. Finalement il se décide. Il ne tourne pas autour du pot et se fait direct. La comparaison était dure. La contradiction nette. Elle, elle était jeune, jolie, elle avait tout pour elle. Lui, il avait déjà passé la trentaine et était cul-de-jatte. Et pourtant. Matelda eut un fin sourire. Presque narquois. S’il savait. Si seulement il savait. Elle avait l’âge d’être sa mère, sa grand-mère, son aïeule. Elle avait l’âge d’être réduite en cendre de nombreuses fois. Et même si on relativisait par rapport à l’âge des vampires, elle était bien plus vieille que la plupart. Mais qu’importe l’âge dans le monde dans lequel ils vivent. Ils sont tous touchés par la même chose. Le danger. L’instabilité. Avec tous ces êtres « surnaturels ». Les vampires, les lycans, sorciers etc…

« 20 ans… 30 ans… Quelle importance ? Les hommes de mon âge n’ont aucun intérêt de toute façon. »

Enfin, les hommes qui ont l’âge qu’elle prétend avoir. Jusqu’ici, elle a rencontré peu d’Originel qui ont dépassé leur second millénaire. Certains s’en approchent. Michael est plus âgé qu’elle évidemment, mais rien d’étonnant à cela. Il est son créateur. Pour ce qui était du fait qu’il soit cul-de-jatte… Elle avait déjà vu bien pire. Ça fait partie de sa personne, il ne serait pas le même s’il était « normal ». Peut-être même serait-il inintéressant. Et si le fait qu’une jolie fille de vingt ans passe sa soirée avec un estropié plus âgé gênait quelqu’un, Matelda l’enverra aller se faire voir chez les Grecs. Avec ses crocs acérés. Les gens ont peur de tout ce qui ne leur ressemblent pas et qu’ils ne connaissent pas. Ça avait commencé par les Noirs, puis les Arabes, les vampires, les lycans etc… Mia a été tout le contraire. Bien souvent, elle est curieuse de connaître les autres, ceux qui ne lui ressemblent pas.  Qu’il ait les jambes coupées ne lui avait fait ni chaud ni froid. Elle avait vu des choses plus repoussantes, plus choquantes. En un haussement d’épaules, elle avait balayé la question. Une autre gorgée de whisky.

« Et tu es un cul-de-jatte très sexy. Ce n’est pas négligeable. »

Nouveau sourire. Un clin d’œil et Matelda finit son verre. Elle le pose sur le comptoir, près de la bière entamée. Un signe au serveur et elle en demande deux autres. Un pour elle. Un pour Mads. Sans lui avoir demandé son avis, mais il n’allait pas refuser, si ?

« Je ne sais pas comment tu fais pour boire ce breuvage. Le whisky est bien meilleur. Et plus efficace. »

Plus efficace pour oublier, réconforter, réchauffer. La bière, Matelda n’était pas adepte. Son goût amer. La mousse désagréable. Et le taux d’alcool peu élevé. Ce n’était pas très attrayant.



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