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 " Oh, you goddamn crazy womens ! " - Abysse + END.

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MessageSujet: " Oh, you goddamn crazy womens ! " - Abysse + END.   " Oh, you goddamn crazy womens ! " - Abysse + END. EmptyJeu 16 Jan - 19:04

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Abysse & Phoenix

- the air around me still feel like a cage -


Et ça y’est, que se passait-il encore dans cet appartement ? À force que les gens défoncent la porte de mon taudis dans l’espoir qu’il y aurait quoi que ce soit à y voler, j’avais finis par cesser de verrouiller la serrure et comme par miracle, les cambriolages ( quoi que c’était là un bien grand mot étant donné que je retrouvais toujours mes affaires en rentrant ) avaient déjà diminué en flèche ces deux derniers mois. Je ne vais pas vous le cacher, ça me déplaisait fortement qu’il y ait des intrusions régulières sur la seule chose que je pouvais considérer comme  étant « mon territoire » et à chaque fois que j’arrivais sur le pallier en sentant une odeur étrangère, je ne pouvais pas m’empêcher de grincer des dents en pensant à la manière dont j’allais mettre sa raclée au type qui s’était introduis chez moi, le jour où je le retrouverai.

Bref, c’était tout ça pour vous dire qu’une fois n’est pas coutume, je me retrouvais donc à froncer le nez tout en montant les escaliers, parce qu’à nouveau, j’avais la très forte certitude qu’on venait d’empiéter sur mon chez-moi. Par contre, quelque chose me gênait un peu dans le cas de cette nuit… j’avais beau me dire que l’identité olfactive de l’intrus(e) m’était familière, ça restait impossible pour moi de mettre le doigt sur qui était passé par là. L’alcool qui s’attaquait à ma mémoire, sans doute. Peu importe. C’est légèrement confus que je m’approchais de l’entrée, l’ouvris, puis balayais mon regard à l’intérieur de l’habitation d’un air suspicieux. À en juger par l’intensité de ce que je sentais, la personne était toujours ici. D’accord. Presque instantanément, mes muscles sortirent de leur engouement de par eux-mêmes et je refermais silencieusement la porte derrière moi pour m’approcher de l’odeur en provenance de ma chambre. C’était MA chambre, bordel ! Et non, il n’y avait pas de coffre dans le mur avec des joyaux cachés, juste des vêtements et… des trucs qu’on trouve dans n’importe quelle pièce où le principe est d’y dormir. Les New-Yorkais étaient de vrais cinglés, je vous jure.

Au moment où mon ombre s’arrêta, j’avais déjà les yeux braqués sur la silhouette immobile qui occupait mon lit et pour tout vous dire, ça me laissait d’autant plus perplexe qu’il s’agissait d’une énorme boule de poil roulée sur elle-même.

L’espace d’un instant, l’expression de mon visage se figea et un léger sourire étira un coin de mes lèvres alors que mes yeux perçants laissèrent place à une certaine tendresse, même s’il n’y avait pas une once de joie dans ces gestes. Un souvenir… rien de plus. Il fallait que j’évite d’y penser. Les souvenirs étaient notre perte.

J’entrais prudemment dans la chambre et ce n’est qu’en faisant l’état des lieux pour remarquer que des vêtements de femme trainaient sur une chaise qu’une multitude de questions jaillirent finalement de mon esprit embrumé. Qui ? Je n’osais pas tellement réveiller la demoiselle pour lui demander ce qu’elle fichait ici. Premièrement parce que j’étais un mec poli, déjà, et ensuite  parce que je n’avais pas envie de me prendre la tête ce soir. Peu importe de qui il s’agissait, après tout. Pour qu’elle ose venir se poser là où je dormais et donc où mon odeur était la plus forte dans l’appartement, il devait sans doute y avoir une bonne raison –qui m’échappait, dans l'immédiat-. Restait un détail à régler : avec toute la place qu’elle prenait, la nénette, j’allais devoir trouver une solution de remplacement pour mon propre cas. Obligatoirement, le canapé. L’impression d’avoir affaire à ma femme me faisant la gueule m’obligea à étouffer un rire tandis que je sortais de la pièce pour aller me coucher dans le salon, plus amusé par la situation qu’autre chose. Si j'avais peur? Non, absolument pas. Néanmoins, il m’était impossible de m’assoupir en sachant qu’il y avait une personne non identifiée dans la pièce d’à côté, alors je suis resté là à fixer la lune bouger dans le ciel, calmement. Le temps n’avait plus la même notion lorsque le corps cessait de vieillir et vous faisait comprendre qu’il en serait ainsi pour toujours, alors la patience, on finissait par en gagner malgré soi. Du moment que j’avais une bouteille à portée de main pour éviter de me déshydrater, tout allait bien dans le meilleur des mondes.






Dernière édition par Phoenix O'Malley le Ven 17 Jan - 13:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: " Oh, you goddamn crazy womens ! " - Abysse + END.   " Oh, you goddamn crazy womens ! " - Abysse + END. EmptyJeu 16 Jan - 22:32


seven devils here.


Seven devils all around you, seven devils in my house. See they were there when I woke up this morning. I'll be dead before the day is done.

Ce n’est pas normal.
Mais reste-t-il seulement quoi que ce soit de normal, dans cette ville ?
Dans cette vie ?


Tu cours. Comme si ta vie en dépendait.
Et comme d’ordinaire, elle en dépend.
Mais tu n’es plus toi-même, Abysse. Tu n’es plus toi-même, et cela fait si longtemps que ça ne t’était pas arrivé que tu ignores totalement où donner de la tête. Tu ne peux plus penser, plus réfléchir. Tout ce que tu peux, c’est courir.
Tenter d’ignorer ce liquide chaud, poisseux, carmin, qui recouvre tes doigts fins. Tu n’y peux rien, vois-tu. Tu n’as pas pu te contrôler. Tu ne le peux jamais. L’autre ne se contrôle pas. Elle se contente d’enrouler ses doigts — tes doigts — fins autour du cou de l’être, et de l’étrangler. L’étouffer, de toutes ces forces. Fixer cette flamme qui s’éteint progressivement au fond de leurs yeux. Et les regarder mourir. En toute connaissance de cause.
L’autre n’était pas humaine. L’autre n’était qu’une part de toi. Une part du gouffre que tu avais la charge de supporter depuis toutes ces années. Et l’autre te défendait. Lorsque, dans des cas comme aujourd’hui, tu ne pouvais réagir seule. Lorsque ton corps cessait soudain de fonctionner, et que tu étais en train de succomber. Ployer sous la pression, sous la peur et sous l’envie de disparaître, de mourir. Elle t’empêchait de te défiler.
L’autre n’était pas humaine, et tu la détestais.
Mais parfois, l’autre était indispensable.

Tu arrives devant cette porte. Tes mains se plaquent contre le bois froid, ta respiration haletante soulève ton torse en pulsions régulières, et amples, mais saccadées. Tu es mal, Abysse. Tu souffres.
Tes prunelles dilatées.
La bataille qui fait rage en toi.
Toi, le loup et l’autre.
Tu tapes des mains, à plat sur le battant. Tu tapes encore. Et encore. Tu te fais mal. Tu es perdue. Et par-dessus tout, tu n’as aucune idée de ce que tu fais ici.
Aucune, vraiment.
Tes pas t’y ont conduite. À moins que ce ne soient les pas de l’autre.
Tu lâches un léger cri, un sanglot étouffé. Et tes paumes s’abattent une nouvelle fois sur la porte.
Jusqu’à ce que tu poses ta main sur la poignée.
Et que tu constates, le plus simplement au monde, que celle-ci s’ouvrait sans rencontrer la moindre résistance.
Tu ne remarques même pas les traces rouges que tu as potentiellement laissées derrière toi.
Tu rentres.
Tu te laisses tomber au sol, sans réfléchir.
Tu pleures, et tu ne t’en rends même pas compte.
Tu te traînes jusque dans cette chambre à coucher, qu’instinctivement tu retrouves. Ta mémoire animale n’oublie jamais.
Et cette odeur, omniprésente.
Qui infiltre tes poumons, ton cœur, jusqu’à ton âme.
Qui fait battre ton cœur et qui provoque une part de ces larmes sur tes joues.
Tu ne te rends plus compte de rien.
Mais tout ce que tu veux, c’est un peu de paix. Un refuge.
Et tu l’as trouvé.

Ferme les yeux.
Laisse tomber tes vêtements au sol, du peu que tu as le courage de les enlever.
Laisse tes personnalités se démêler.
Laisse le loup chasser l’autre.

Tout ira bien, je te le promets.


✩ ✩ ✩ ✩ ✩

Une odeur.
Plus forte que d’ordinaire.
Plus forte que durant ton sommeil.
Tu ouvres les yeux, dresse l’oreille.
Sombre louve, grande bête musclée et imposante, malgré ton gabarit chétif par rapport à d’autres.
Tes prunelles balayent la pièce. Tu te sentirais presque mieux. Mais mieux par rapport à quoi ? À quand ?
À tout à l’heure.
Au moment où tu as débarqué dans ce … Refuge. Et, comme l’on pouvait le prévoir, tu ne sais pas où tu te trouves. Tu ne sais pas où tu es. Perdue.
Tes pattes duveteuses se posent sur le sol. Ton arrière-train s’affaisse légèrement, tu manques de t’effondrer. Mais tu te redresses. Apeurée. Tu tiens sur tes quatre pattes. Et tu avances.
Doucement.
À pas de loup.
C’est le cas de le dire.
Et tu rases le sol.
Passes ton museau foncé dans l’encadrement de la porte de cette petite chambre à coucher.
Un regard vers la silhouette allongée sur le canapé.
Tu t’approches. Sans réfléchir.

Que faisais-tu, couchée sur le lit de cet homme ?
Que faisais-tu chez lui, le plus simplement au monde ?
Qui était-il ?
Et pourquoi chez lui ?

Un refuge.
C’était tout ce que tu avais cherché, et c’était ce que, chez lui, tu avais trouvé. Tu te souvenais avoir dormi. Mais jamais de tes rêves. De toute manière, la louve n’était pas aussi humaine. Elle n’était pas aussi posée, aussi terre-à-terre.
Et la louve regardait.
Regardait cette homme.
Le détaillait, de ses grands yeux clairs.
Il n’y avait pas la même méfiance que ce que l’humaine aurait pu avoir.
Qu’il soit un loup, un sorcier, un mutant ou un vampire, elle aurait manifesté la même peur, la même panique ; davantage encore en constatant qu’elle se retrouvait chez un homme qu’elle n’avait pas vu depuis si longtemps.
Mais la louve, elle.
La louve sentait cette odeur.
L’odeur de la meute.
L’odeur de la famille.
L’odeur de ce mâle qui, tout aussi humain d’apparence soit-il, dégageait quelque chose de spécial. Quelque chose d’autre. Quelque chose qui faisait qu’elle s’était réfugiée dans son domicile. C’était un loup. Un dominant.

La bête se tapit au sol. Elle s’approche, rampant presque. Cette envie de faire confiance lui tordant le ventre, cette peur d’être attaquée tendant le moindre de ses muscles. Elle était prête à l’attaque. Prête à la fuite, surtout.
Mais s’approchait.
Inlassablement. Ombre silencieuse, mais belle et bien là.

Il suffirait d’un geste.
Il suffirait qu’il veuille sympathiser, s’approcher de toi.
Il suffirait qu’il veuille t’apprécier.
Et brusquement, tu ne saurais plus quoi faire. Et la louve non plus.

Ton museau se glisse dans le creux de sa main.
Tu es suffisamment près, désormais.
Peut-être trop.
Mais ton cœur lupin bat à un rythme si régulier et confortable que tu ne peux t’empêcher de l’écouter.

Tu es trop près.
Mais pour rien au monde tu ne voudrais plus t’éloigner.


Dernière édition par Abysse 'F.' Rosenbloom le Ven 17 Jan - 20:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: " Oh, you goddamn crazy womens ! " - Abysse + END.   " Oh, you goddamn crazy womens ! " - Abysse + END. EmptyVen 17 Jan - 0:08

" Oh, you goddamn crazy womens ! " - Abysse + END. 1389890288-rooney-travis

Abysse & Phoenix

- the air around me still feel like a cage -


Cette lumière pâle au loin s'était finalement accaparée de mes pensées. Vingt minutes à peine s'étaient écoulées que déjà, je ne parvenais plus à détacher mes yeux de l'horizon sombre. Peu importe d'où on le regardait, le ciel restait magnifique en toutes circonstances, que ce soit avec des nuages pour voiler les étoiles ou non. Depuis que je suis petit, j'ai toujours trouvé ça fascinant : Voyez ! Notre Planète avait beau se désagréger chaque jour un peu plus, l'apparence de la voûte céleste, elle, restait imperturbable, peu importe ce qui se passait en-dessous. N'était-ce pas rassurant de pouvoir se référer à une constante pareille ? Pour vous, peut-être que non. Peut-être même bien que vous vous en fichiez éperdument de ce que je vous racontais là, mais quitte à passer pour un vieux sauvage tout juste bon à être ramené dans sa forêt, je tiens à dire haut et fort que si j'avais développé une sensibilité particulière vis-à-vis du bruit du silence et de la lumière nocturne, des caresses du vent et du repos que m'apportait la présence d'un arbre ou deux, c'était parce que ... ça me semblait normal. Naturel. C'était ce qui me permettait de me sentir chez moi et mon instinct le savait pertinemment, puis-ce qu'il ne cessait de me hurler de l'intérieur que je devais quitter New York en urgence pour aller prendre un peu l'air. « Qu'est-ce que je fichais ici ? Ce n'était pas ma place du tout. » Nous, enfants de la lune, n'étions pas faits pour vivre enfermés dans des sous-sols et à l'ombre de grands buildings. Nous n'étions pas faits pour qu'on nous enterre dans une cave. C'était le domaine des vampires, pas le notre. Les lieux exigus nous affaiblissaient plus qu'autre chose et inconsciemment, je pense que ces condition de « captivité » urbaines participaient à la dépression générale chez les Lycans. Néanmoins, beaucoup d'entre-eux ne s'en rendaient pas compte car ils ne s'écoutaient pas ou plus simplement, parce qu'ils ne s'acceptaient pas.

Mais ce n'était  que mon avis. Peut-être que je me trompais, peut-être que j'étais le seul à être autant affecté par la vie urbaine... peut-être que j'avais trop largement embrassé l'animal en moi.

Oh non, comment pouvais-je dire une chose pareille ? Lui et moi, nous étions devenus une et même personne depuis bien des années maintenant. L'un sans l'autre, ça n'était juste pas possible, alors je n'avais pas à remettre en question mes observations faites ces quatre dernières années. Je me sentais malade depuis que j'avais mis les pieds à New York et rien au monde ne pourrait me retirer cet arrière-goût désagréable, du moment que j'étais loin de la maison. Mais c'était pour la bonne cause. Enfin, je crois.

Désolé, mon ami... mais je dois rester ici encore un peu. J'ai des choses à faire et tant de gens à rencontrer. Et puis je ne supporte pas cette oppression qui pèse sur nos épaules à tous. Tu trouves ça juste, toi ? Ça ne te plaît pas plus qu'à moi, ne me mens pas. Je ne suis pas un lâche et tu ne l'es pas non plus, alors il n'est pas question de s'en aller avant d'avoir fait quelque chose d'utile pour ces pauvres gens.

Tout à coup, mon dialogue intérieur fut interrompu par une sensation chaude dans ma main et par une autre dans ma poitrine.

S'il vous plaît, monsieur.

Après avoir papillonné des yeux à plusieurs reprises pour me reconnecter à la réalité, je redressais un tout petit peu mon visage et tournais le regard vers la bête à moitié écrasée au sol, juste devant moi, le museau dans ma paume sèche. Une décharge agréable se faisait sentir le long de mon bras depuis quelques secondes, un peu comme si de l'énergie avait commencé à circuler entre nous pour établir un lien. "Comme si". Non, c'était vraiment ce qui était en train de se passer et je n'eus pas besoin d'explications supplémentaires pour remettre les pièces du puzzle à leur place. C'est qu'elle cherchait un Alpha depuis le tout début, cette Louve... pas un endroit où dormir. Ça faisait longtemps qu'on ne m'avait pas « reconnu » en tant que tel, l'impression était étrange. Moi qui croyais que je n'aurais jamais droit à ce genre d'événement ici à New York, je m'étais visiblement trompé... et ça me donnait envie de sourire. Doucement, j'ai donc laissé mon pouce se déplacer dans un mouvement circulaire pour caresser les poils courts du museau noir, puis me suis redressé en position assise, attentif et surtout intéressé. C'était sans compter sur ce qui allait suivre...



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MessageSujet: Re: " Oh, you goddamn crazy womens ! " - Abysse + END.   " Oh, you goddamn crazy womens ! " - Abysse + END. EmptyVen 17 Jan - 20:18


seven devils here.


Seven devils all around you, seven devils in my house. See they were there when I woke up this morning. I'll be dead before the day is done.

Il n’y avait rien de plus important, désormais, que cette douce chaleur qui se propageait le long de ton corps, de ton museau.
Le museau de la louve.
Comme un contact électrique, comme une petite charge timide et enivrante.
Mais ça te rassurait.
Ça t’apaisait.
Et, instinctivement, tu te plaquais au sol, levant un peu plus, laissant ta langue râpeuse flirter avec la paume rugueuse de l’homme.
Du loup.
De l’Alpha.

Si l’humaine ne l’avait pas senti, la louve, elle, l’avait parfaitement compris. Cette odeur persistait, indissociable de l’être. Et tu en avais besoin. Sans t’en rendre compte, peut-être. Sans t’en rendre compte, probablement. Sans t’en rendre compte, très certainement. Mais tu en avais besoin.
Et il aimait ça.
Te sentir là, près de lui.
Te sentir l’apprécier, de par sa supériorité naturelle.
Il aimait ça.
Et tu restais là.
Immobile.
Impassible.
Affectueuse.
Ta seule grande et longue queue noire balayant la moquette de l’appartement à saccades régulières.
Tu fermais les yeux.
Te laissais emmener par ce pouce, qui commençait le plus simplement au monde à caresser ton poil de jais.

Mais.
Il y avait un mais.
Pourquoi fallait-il toujours qu’il y en ait un ?
Mais.
Il bougea.
Se redressa.
Position assise.
Et brusquement, tu te rétractas.
La louve recula.
La peur s’était emparée de la moindre parcelle de ton être, qu’il soit de chair ou d’esprit. Et, tapie au sol, tu reculais. Oreilles plaquées contre ton crâne, la peur te tordant les tripes.
Tu étais bien, comme ça.
Pourquoi fallait-il qu’il bouge ?
Pourquoi avait-il fallu qu’il se redresse, et affirme sa supériorité sur toi ?


Tu pouvais lire la surprise dans ses yeux, sur ses traits.
Mais ce n’était pas suffisant à te rassurer.
Pas suffisant tout court.
Tu bondissais sur tes pattes, reculant encore.
Babines légèrement retroussées, animal aux aguets.
Mais pourquoi ? …
Une part de toi aurait voulu se réfugier contre cet homme. Ce loup, cet Alpha. Sentir son corps chaud contre le tien. Te rassurer, t’apaiser. Mais il n’était pas loup. Il n’avait rien de rassurant, rien d’apaisant. Il n’était qu’une silhouette gigantesque, bien plus grande que toi, et si dangereuse. Et tu te sentais menacée. Il n’y avait pas la moindre raison. Cet homme était un loup, et ton odorat poussé n’aurait su t’en dissuader. Il avait tout de l’Alpha. Et la bête en toi savait.
Alors pourquoi ?


Et brutalement, le loup claque des mâchoires, en un grognement guttural et agressif.
Il bondit sur ses pattes.
File.
La queue entre les jambes.
Il n’y avait plus que cela. La survie. La peur. La louve n’était animée que de sentiments négatifs. Et, finalement, elle détalait.
Sa silhouette noire et longiligne disparut, s’engouffrant dans une pièce froide et carrelée, qu’elle n’avait pas encore visitée.
Trompée. Elle s’était trompée. Mais de là, au moins, elle avait où se cacher.

Battement de cils.
Battement de cœur.
Le temps se fige, se suspend.
L’espace d’un pauvre instant.
La vie bat son plein, et menace de basculer.
La conscience lutte.
La survie garde le pas, mais la peur la paralyse.
Cette forme chaude, au fond de la baignoire.

Un sanglot.
Un moment de peur.
Un moment d’horreur.
L’animal a laissé la place à l’humaine.
Et tu te recroquevilles sur toi-même, tes longs cheveux comme un rideau devant ton visage.
Tu pleures.
Tes paumes recouvrent tes yeux.
Tu serres les dents.
Tu trembles.
Nue.
Dans cette baignoire.
Seule.
Terrifiée.
Tu ne sais même pas ce que tu fais là.
Pourquoi la baignoire ?
Est-ce que c’était le seul endroit capable de te rassurer ?
Le seul capable de calmer ton esprit effrayé ?


Tu n’arrivais plus à te poser les questions. Tu te sentais vide. Tu restais recroquevillée sur toi-même, tes jambes ramenées vers ton torse. Petite boule de vie, petite boule de mort. Du sang sur les mains, et la peur sur tes traits.
Tu voudrais hurler.
Mais tout ce qui sort d’entre tes lèvres, c’est un gémissement d’agonie.
Un couinement d’impuissance.
Tu t’efforces de te taire.
Tu n’es pas chez toi, et tu ne sais même pas pourquoi tu es venue là.
Il y a trois personnes, en toi.
Et tu ne sais laquelle avait réellement conscience de ce qui t’entourait, au moment où tes pas se sont machinalement enchaînés pour rejoindre son domicile.

Trois personnalités, trois options.
La louve voulait l’Alpha.
L’Autre savait que, là-bas, on ne la trouverait pas.
Et toi, Abysse. Toi.
Toi, tu ne venais pas pour ça.
Toi, tu venais pour l’homme.
Toi, tu venais pour lui.
Mais tu ne le savais pas.
Tu ne le savais pas, et ça te rendait folle.

Toi, tu venais pour lui.
Et toi, tu avais besoin de lui.
Alors pourquoi fuir ?
Pourquoi pleurer, pourquoi avoir cette envie de crier ?

Parce que tu es perdue, Abysse.
Tu es perdue.
Il ne sait même pas qui tu es.
Il ne connaît que Frankie, que celle que tu veux bien donner.
Et encore faudrait-il qu’il se souvienne de toi.

Tu avais besoin de lui.
Alors pourquoi ?
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MessageSujet: Re: " Oh, you goddamn crazy womens ! " - Abysse + END.   " Oh, you goddamn crazy womens ! " - Abysse + END. EmptyVen 17 Jan - 23:29

" Oh, you goddamn crazy womens ! " - Abysse + END. 1389890288-rooney-travis

Abysse & Phoenix

- the air around me still feel like a cage -


Elle était bien mignonne, cette petite, décidément. On dirait que ça lui faisait plaisir d'être là vu la manière dont sa queue remuait, mais du coup, ça aurait quand même été pas mal de savoir à qui j'avais affaire... alors je me suis redressé et j'ai entrouvert les lèvres, mais voila que la fine silhouette s'était déjà rétractée au fond de la pièce, visiblement effrayée. Je haussais un sourcil, surprit par cette réaction si vive. « Ben qu'est-ce qu'il y a, d'un coup ? » Et la seule réponse que je reçus fut un grognement, puis un mouvement de fuite. En une fraction de seconde, voila que je me retrouvais donc à nouveau seul, avec encore plus de questions en tête qu'auparavant. Urgh, je n'aimais pas devoir me mettre à réfléchir lorsque j'étais à moitié assommé par le Bourbon... ça me donnait plus mal au crâne qu'autre chose.

Après m'être passé les deux mains sur le visage, je finis par me lever de mon canapé en manquant de trébucher sur une bouteille vide qui roula à l'autre bout du parquet lorsque j'eus posé un pied au sol. « Rah, f-f-f-... » Fuck. Oui, fuck profond. Malgré toute ma bonne volonté, j'avais les idées embrouillées et les muscles engourdis, ce qui me limitait quand même pas mal dans mon champ d'action. Voila ce que c'était que de boire quand on n'a rien avalé de solide depuis plus de cinq heures... mais pour ma défense, je ne m'attendais pas à recevoir quelqu'un chez moi.

Ainsi, c'est donc très lentement mais pas pour autant surement que je me suis dirigé vers la salle de bain, en tâchant de faire très attention à là où je marchais. Par miracle, je ne me suis pris aucun meuble dans le genou et n'ai pas trébuché sur le tapis : c'était un bon début. Pour la suite, pas sûr que j'allais pouvoir autant assurer, par contre... mais en même temps, hey. Qu'est-ce que cette femme avait à débarquer à l'improviste chez moi pour se permettre de dormir sur mon lit, me rejeter illico presto parce que j'avais fais un mouvement trop brusque à son goût, puis de s'enfuir de façon complètement arbitraire dans l'appartement ? Courageuse, mais pas téméraire, hein. Paumée, aussi. Ca me dépassait, je ne captais rien à son comportement... si ce n'est qu'une énorme aura de peur se dégageait d'elle. Si ça se trouve, on la traquait et d'ici quelques minutes, une équipe de gros bras allaient me défoncer la porte d'entrée. Oh, pitié, faites que ça ne soit pas le cas... je n'étais pas en état de me battre ou même de baratiner qui que ce soit.

Voila voila... beaucoup de râleries tournaient en boucle dans ma tête depuis maintenant quelques secondes, mais ce fut subitement le silence radio lorsque mes yeux se posèrent sur la silhouette chétive recroquevillée dans la baignoire. Il m'a fallut plusieurs secondes avant de pouvoir réagir. C'est bien ce que je pensais... je connaissais cette fille. Elle avait un nom de mec, c'était facile à retenir : Andréa.

Ou Charlie. Non, pas Charlie, merde.... y'avait un « ie » dedans.

Peut-être Jaimie... ?

Non. Je ne connaissais qu'une personne qui s'appelait comme ça et aux dernières nouvelles c'était pas une nana. À moins qu'on lui ait aussi arraché l'entrejambe avec le bras.... éhéhéhéhé... hum... oh, mais ta gueule, Phoenix.

Je dus me faire violence pour empêcher mes idées de divaguer à nouveau, au sens premier du terme, si bien qu'après avoir serré le poing gauche, je fis sortir un peu mes griffes pour les planter dans ma paume. Douleur électrifiante, mais effet immédiat sur mes pensées : Frankie.

« C'est sympa de me rendre visite, Frankie... je t'avais manqué ? Hahaha... » Ma voix était calme et, en contraste avec mon apparence imposante, d'une légèreté ainsi que d'une douceur très particulières. Lentement, je mis fin à mon auto-mutilation, puis me saisis du grand linge accroché à la porte pour m'approcher ensuite de la jeune femme en essayant d'être prudent pour ne pas trop l'effrayer. Elle semblait... complètement ailleurs. Perdue dans un conflit intérieur dont je n'avais pas la moindre idée. Une fois proche de la baignoire, je m'accroupis. « Faut pas avoir peur de moi, okay ? J'suis pas un méchant. » Puis tendis le bras pour lui donner de quoi se couvrir, avec un léger sourire aux lèvres.



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MessageSujet: Re: " Oh, you goddamn crazy womens ! " - Abysse + END.   " Oh, you goddamn crazy womens ! " - Abysse + END. EmptySam 18 Jan - 0:18


seven devils here.


Seven devils all around you, seven devils in my house. See they were there when I woke up this morning. I'll be dead before the day is done.

T’étais pas toute seule.
Ni physiquement.
Et ni psychologiquement, malheureusement.
Physiquement, tant mieux.
Psychiquement, c’était un calvaire.
Au fond de ton esprit, les personnalités bataillaient en toute franchise. Ta raison dérapait, glissait, agonisait, lacérée de toutes parts par trois caractères aussi forts les uns que les autres. Tu ne survivais plus, en cette nuit froide et dure. Tu sousvivais.
Tu aurais aimé te dire que tout ceci n’était qu’un songe. Un songe amer, voire un cauchemar. Tu te serais réveillée, de bon matin, dans ta boutique, ou sur ta petite couchette. Ta couverture à moitié ramenée sur toi, te rendant compte qu’elle avait glissé pendant la nuit, et que c’était le froid qui t’avait fait rêver de ta nudité. Tu aurais voulu que ce ne soit pas vrai.
Nue, et recroquevillée de la sorte, te poussaient à te remémorer des souvenirs sauvages, des souvenirs avec lesquels tu ne voulais plus rien avoir à faire. Des coups, des hurlements. Des abus et des moments de souffrance, comme tu aurais préféré ne jamais t’en souvenir.

Mais au fond de ton esprit, c’était l’anarchie. Au fond de ton esprit, tu savais que ce n’était pas un rêve, et que plus rien ne concordait. Il n’y avait rien. Rien pour t’aider à te rattacher à cette réalité, rien pour te donner envie de poursuivre cette vie.
Tu aurais aimé t’éteindre. Petite lumière ternie par la vie, petite flamme éteinte à coups de lance à eau. Pourquoi tant d’acharnement sur une pauvre petite chose qui n’avait jamais rien demandé d’autre que de vivre ? Tu avais toujours voulu exister. Et il te semblait désormais que ce ne soit plus possible. Pas quand, au fond de toi, ils étaient trois à se battre pour prendre possession de ton corps. Pas quand tu n’avais plus la liberté de décider ce que tu faisais vraiment ; du moindre de tes gestes, en toutes circonstances.
Mais tu n’étais pas libre.
Prisonnière de ton esprit.
Prisonnière de ton passé, et de la souffrance qu’il avait pu engendrer.
Prisonnière de toutes ces choses, qui t’empêchaient d’adopter un autre point de vue sur toi-même.
Prisonnière de ta folie.
Prisonnière de ta monstruosité.
Frankenstein.

Tu sentais que tu n’étais plus seule. Mais tu ne parvenais pas à être rationnelle. Plus rien à quoi te raccrocher, plus rien pour ouvrir les yeux et sourire. Depuis combien de temps n’avais-tu pas ri, Frankie ?
Tu restais au fond de ta peine et de ton désespoir, ternie par la réalité, sans la moindre once de rêve à laquelle te raccrocher. Tu te laissais sombrer, sans l’ombre d’un sourire sincère, et d’un rire encore moins. Il n’y avait plus rien pour toi, hormis ces gestes machinaux que tu effectuais, jour après jour, heure après heure, minute après minute, seconde après seconde, inlassable robot mécanisé que l’on nommait la vie. La survie. Ta sousvie.
Terrée dans cette baignoire.
N’avais-tu donc pas d’endroit plus approprié à ta condition ?
Non.
Rat du caniveau, chat d’égout, chien des rues.
Tu méritais ta place ici.
Mais tu étais folle.
Folle de chagrin, folle de rage.
Folle tout court.


Comme une envie de crier, qui t’étreignait les poumons avec force. Tu aurais aimé relâcher tout l’air qu’ils pouvaient contenir, hurler ton désespoir au monde, et pleurer librement. Mais tu ne craquais pas. Tu ne craquais que rarement ; si rarement que tu te retrouvais incapable de flancher devant les autres, la plupart du temps. Si tu le faisais, c’était seule. Si tu succombais, c’était parce que personne ne te voyait, et que tes sentiments étaient libres de s’exprimer.
Mais cette fois-ci, ce n’était pas le cas.
Cette fois-ci, tu n’étais pas seule.
Et tes nerfs rompaient tout de même.
Lâchaient les flots.
Laissaient ta peine ravager ton cœur.
Autorisaient ton esprit à s’embrouiller, et à ne sortir de cet innommable imbroglio que le pire.

Lorsqu’il prit la parole, tu te figeas. Tétanisée, tu n’osais plus esquisser le moindre geste, terrifiée à l’idée de sombrer à nouveau dans cette folie meurtrière qui s’était emparée de toi quelques heures auparavant, avant que tu n’accoures ici. Tu ne comprenais pas ce qu'il disait. Ne rassemblais pas tes esprits. Pas assez pour cela.
Et puis, brusquement, tu sentis le contact s’installer. Ou tout du moins, ce qui y ressemblait. Et ce qui, pour toi, s’y apparentait. Tu savais ses bonnes intentions ; ou tout du moins les aurais sues, si tu avais été un peu plus apte à penser. En vain, là encore.
En vain.
En vain.
Toujours.
En vain.
Encore.
En vain.
Mais tout ce que tu faisais était-il destiné à échouer ?


Un hurlement.
C’est tout ce qui l’accueillit, au rythme de tes sanglots déchirants, lorsque les os fendirent ta peau.
Tu ne savais pas pourquoi.
Mais la peur venait de te prendre, et de te faire faire quelque chose que tu regretterais sûrement toute ta vie.
Pourquoi l’agresser ?
Tu criais.
Tu aurais pu rameuter tout le quartier que tu ne t’en serais nullement rendu compte.
Tu criais.
Et rien ne semblait pouvoir empêcher tes os de jaillir de manière tout à fait répugnante de ton corps pourtant si maigre et si frêle.
Tu devenais un monstre. Tu devenais l’abomination que l’on avait toujours décrite en parlant de toi.
Tu devenais cet être affreux, et difforme.
Et la chair entamée, le sang qui gouttait sur ta peau, le long de tes côtes nues et saillantes, de ton ventre.
Il y avait ton sang, et il y avait le sien.
Impossible de différencier les deux.
Deux loups.
Deux erreurs.
Deux souffrants.
Deux êtres qui ne savaient trouver leur place dans ce monde.
Le dominant et la dominée. Mais quelle importance ?

Tu hurlais. Tu ne pouvais t’en empêcher, te retenir, te refouler. Cela te paraissait désormais tout à fait impossible.
Tu hurlais, alors. Simplement.
Et, lorsque ta voix commença à s’amenuiser, tu te rendis compte de la douleur qui te transperçait de toutes parts, au même rythme que ces excroissances monstrueuses que tu supportais désormais, gémissant.
Tu souffrais.
Et tu l’avais blessé.
Alors qu’il ne te voulait aucun mal.
Que tu recherchais son hospitalité, et qu’il te l’offrait.
Tu l’avais blessé.

Il n’avait pas besoin de toi.
Mais toi, tu avais besoin de lui.
Alors tu le fuyais.
Ça te faisait peur.
Et la peur te donnait l’envie de disparaître.
Ce que tu avais fait.
Silencieuse et invisible.
Et tu te permettais de réapparaître à chaque fois que tu en avais besoin ?
Idiote.
Idiote.
Idiote.

Monstre.
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MessageSujet: Re: " Oh, you goddamn crazy womens ! " - Abysse + END.   " Oh, you goddamn crazy womens ! " - Abysse + END. EmptySam 18 Jan - 10:05

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Abysse & Phoenix

- the air around me still feel like a cage -


La peur. Une émotion désagréable avec laquelle on naissait, grandissait et mourrait tous. Assurément, personne n'aimait se retrouver dans cette incertitude que quelqu'un ou que quelque chose était sur le point de nous faire du mal. Pourtant, en contradiction avec cela, il était cependant essentiel à notre survie de pouvoir déclencher ce mécanisme de défense afin d'anticiper les événements fâcheux et s'il y a bien une chose que j'avais comprise, c'est que Frankie avait dépassé le stade commun de ladite « simple peur » pour la troquer contre un véritable effroi depuis maintenant plusieurs minutes. Effroi qui la paralysait au fond de cette pièce austère et que je ne parvenais pas à comprendre, d'ailleurs, car malheureusement, je n'étais ni dans sa tête, ni dans son coeur. Même en ayant une capacité d'observation supérieure à la moyenne, il me semblait impossible de saisir quoi que ce soit de ses pensées, car elle ne disait rien et que je ne la connaissais pas assez pour deviner quoi que ce soit. C'était embêtant... pourquoi diable la terrorisais-je à ce point ? À notre première rencontre, je me souviens que je l'avais déjà trouvée spéciale dans son genre, mais de là à me douter qu'elle en viendrait à faire une telle crise de panique en ma présence...

La jeune femme n'avait toujours pas bougé. Alors, prenant finalement les devant, je me suis approché un peu plus pour déposer le linge sur son corps.

Et c'est là que tout à commencé à s'emballer.
Un hurlement déchirant vint raisonner dans mes oreilles et me poussa à me reculer, mais c'était déjà trop tard. Trop tard.

Mon corps ne pouvait plus bouger, littéralement, et voila que je me sentais maintenu par une douleur inouïe. Aiguë, lancinante, impossible à calmer. Elle me donnait à elle-seule l'impression d'avoir été empalé sur une dizaine de sabres et il m'était impossible de respirer dans ces conditions. Mon souffle, coupé, mes yeux, fermés. Tellement fort, d'ailleurs, pour m'empêcher de perdre conscience tout de suite, que ça me donnait mal aux tympans. Ou alors était-ce les cris que je n'entendais même plus qui me faisaient ça ? Sans doute que j'étais en train de m'exclamer, moi aussi, mais il n'y avait plus un bruit autour de moi pour me le confirmer. Seul un sifflement assourdissant s'agitait dans mon crâne pour me rappeler à quel point mon corps était en souffrance critique.

Il fallait que j'ouvre les yeux, il fallait que je mette fin à cette agonie.

Lors qu’enfin, mon regard bleu fut à nouveau libéré, ce que je vis me laissa une impression très étrange dans la poitrine, car on aurait dit un cauchemar éveillé. Était-ce ses os, au milieu de tout ce sang versé ? Étais-je immobilisé par ses... Os ?! De toute ma vie, j'avais rarement assisté à des choses aussi écœurantes que ça et si mon esprit n'avait pas été trop occupé à me rappeler que j'avais mal, sans doute aurais-je détourné la tête et rendu le contenu de mon estomac sur le sol.

Il fallait que je fasse quelque chose.
Que je mette fin à ce... à cette horreur.
Que les hurlements cessent.
Qu'elle arrête d'avoir peur.

Je ne sais même pas si j'avais peur ou non, mais du stress, ça oui, j'en ressentais jusque dans ma moelle, raison pour laquelle il était impératif que j'agisse vite et bien. Dans ces situations-là, c'était à mon instinct que je laissais toute la place pour me dicter mon comportement et aujourd'hui, il me poussa à un acte que mon corps m'apprécia pas du tout.

Le fait est qu'après avoir agrippé mes mains sur les prises les plus proches, mes bras ont commencé à pousser ma carcasse sur les pieux blanchâtres. Non pas pour me libérer, car je ne savais pas jusqu'où ressortaient ces lames dans mon dos, mais au contraire, dans le but me rapprocher de leur source, centimètre par centimètre.

Dans cette histoire, le plus difficile pour moi était de ne pas tomber dans les pommes, mais j'étais bien trop déterminé pour m'accorder ce luxe, alors je me suis obstiné jusqu'à ce que ma poitrine touche celle de Frankie, même si à ce moment-là, je tapais sur mes dernières réserves. Et c'est dans un ultime geste, aussi pénible que ferme, que je relâchais le rebord de la baignoire pour venir enrouler mes bras autour du corps décharné de la jeune femme. Je ne sais pas comment il m'avait été possible d'encaisser une telle perte de sang, mais voila, j'y étais parvenu et maintenant, je n'allais plus la lâcher.

Calme-toi, tout va bien.
Cette douleur physique, elle ne me fera rien.
J'ai entendu ta demande, à présent accepte notre lien.


Mes yeux finirent tout de même par révulser lorsque mon cerveau décida qu'il était temps pour lui de couper le courant afin de pouvoir accorder plus d'énergie à la régénération de mes tissus et moins mes idées déraisonnables.

Mais je la tenais dans mes bras, aussi immonde que put-être son apparence actuelle. Je la tenais et je voulais qu'elle arrête d'avoir peur, mais l'étau qu'était mon étreinte finit immanquablement par se faire moins fort lorsque je perdis connaissance pour quelques temps.


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MessageSujet: Re: " Oh, you goddamn crazy womens ! " - Abysse + END.   " Oh, you goddamn crazy womens ! " - Abysse + END. EmptySam 18 Jan - 16:03


seven devils here.


Seven devils all around you, seven devils in my house. See they were there when I woke up this morning. I'll be dead before the day is done.

Tu ne sais pas ce que tu fais.
Tu ne comprends pas ce qui se passe.
Et, au fond de toi, tu aimerais t’extirper de ce trou noir, qui t’attire irrésistiblement.
Tu voudrais refaire surface.
Reprendre une grande goulée d’air frais.
Rouvrir les yeux, et émerger des flots comme une noyée que l’on aurait secourue.
Tu voudrais vivre, tout simplement.
Mais, blottie au fond de cette baignoire, le monde ne semble que plus sombre, et plus intransigeant, chaque minute passant.
Tu ne vois pas le bout du tunnel.
Et tu as d’ailleurs cessé de croire en un quelconque moyen de t’échapper de ce calvaire qu’était devenu ta vie.

Mais pour autant, devais-tu hurler ainsi ?
Fallait-il irrémédiablement que tu exploses, que tu lâches les vannes, relâches la pression et te mettre à crier, à en perforer les tympans de ton hôte ?
Fallait-il que tu laisses ta part monstrueuse reprendre le pas sur toi, et te pousser à te comporter ainsi ?
T’as du sang sur les mains, Abysse.
Du sang sur la peau, tout simplement.
Du sang qui goutte sur toi, petites perles vermillonnes et poisseuses.

Elles glissent sur ton épiderme pâle, et quelques sanglots te secouent encore.
Tu ne pensais pas que cette hémoglobine puisse être la tienne. Et lorsque tes prunelles s’ouvrirent brusquement, lorsque tu vis le corps de Phoenix, empalé sur tes excroissances monstrueuses, tu ne pus retenir un soupir, un cri d’effroi. Tes paupières se refermèrent immédiatement, et tu priais pour qu’il se redresse. Pour qu’il s’en aille. L’injonction était claires, et tes défenses physiques l’exprimaient à merveille : tu voulais qu’il s’en aille. Tu voulais qu’il te laisse en paix, et que tu puisses rentrer chez toi. Être seule, mieux protégée.
Mais ça ne se passait pas comme ça.
Rien ne se passait jamais comme tu l’aurais souhaité.

Tu sentis une pression étrange s’exercer sur ton corps. Un gémissement de douleur et d’horreur t’échappa. Tu ne comprenais pas ce qui se passait. Mais la vérité, elle, t’effrayait. Tu n’osais plus faire le moindre mouvement, ni même rouvrir les yeux. La réalité te terrorisait.
Mais, lorsque les bras chauds et protecteurs entourèrent ta frêle silhouette, tes paupières se décollèrent d’elles-mêmes, et tes prunelles bleutées se posèrent immédiatement sur le visage qui te faisait face.
Juste à temps pour voir ses yeux se révulser.
Juste à temps pour te rendre compte avec horreur que tes os avaient pénétré son corps sans qu’il ne résiste.
Juste à temps pour prendre conscience qu’il s’était volontairement empalé pour te prendre dans ses bras.
Ton cri resta bloqué au milieu de ta gorge.
Tu t’immobilisas.
Pétrifiée par ce que tu venais de faire.
Tu venais de le blesser.
De le tuer, peut-être.

À cette pensée, comme obéissant à une force qui ne dépendait plus de toi, tes os se rétractèrent. Un cri t’échappa, sur le coup.
Et tu te retrouvais nue.
À nouveau.
Nue contre lui.
Recroquevillée sur toi-même.
Avec lui.

Un léger sanglot retentit dans la petite salle de bain, ce pendant que tes bras se décroisaient fébrilement. Tes doigts effleurèrent la peau couverte de sang de ton vis-à-vis, désormais inconscient. L’une de tes mains passa sous son torse, tandis que, tremblante, tu tentais de le redresser. Impossible. Tu tremblais bien trop pour cela.

Tout ce sang.
Tout ce sang, autour de toi.
Comment en étais-tu arrivée là ?


Il te semblait retrouver conscience. Mais pas confiance. Pourtant, face à ce corps inerte, l’urgence s’était emparée de toi. Et, tremblante, tu tentais de le sortir de là. De l’aider.
Tout d’abord immobile, terrifiée, tu avais cependant observé ses plaies. Il n’était pas comme toi. Les siennes se refermaient. En ce qui te concernait, tu conservais d’affreuses marques de ce qui venait seulement de se produire. Ça ne disparaissait pas comme ça. Pas sur toi. Monstrueuse créature des enfers.
Mais lui cicatrisait.
Lui semblait d’ores et déjà se remettre de ce qui venait de se passer, physiquement tout du moins. Sa peau conservait une pâleur effrayante. Et si tu n’avais pas eu ta main posée sur son cœur, tu aurais pu le croire mort.
Tes doigts glissèrent finalement, à bas de son torse. Tu ceinturais celui-ci de tes bras, tentais de le redresser.
Mais tu étais fatiguée.
Fatiguée de te battre, fatiguée de te servir de tes mutations pour survivre.
Fatiguée.
Fatiguée.
Si fatiguée.


Le contact frais du tissu sur ta peau douloureuse se fit sentir.
Tu tremblais toujours, ayant lâché prise. Recroquevillée contre cet homme, les jambes désormais étendues, dans cette baignoire que trop peu étroite. Où il n’y avait clairement pas la place pour deux. Tentant de contrôler tes sanglots, tu laissais tes doigts empoigner le drap, et le ramener contre ta peau. Tu le passais entre vous, la sensation de nudité contre lui installant dans ton esprit un profond malaise.
Tu voulais qu’il se réveille.
Qu’il se redresse.
Qu’il retrouve un semblant d’assurance, et ne s’occupe de toi.
Mais il avait perdu trop de sang. Tout ce sang, qui tachait encore ta peau, donnait une couleur carmine au drap que tu avais ramené contre toi. C’était le sien. Tu avais provoqué tout ça. Et les larmes claires traçait un sillon au milieu de tout ce rouge, alors que tu commençais à pleurer silencieusement, face à sa respiration, basse et irrégulière.
Tu ne voulais pas qu’il meure. Tu ne voulais pas sortir de cette baignoire, ni t’enfuir. S’il rendait l’âme, tu n’aurais pas non plus bougé. Immobile, dévouée. À ce loup, à cet Alpha.
Mais surtout à cet homme, qui avait peut-être payé de sa vie le calme qu’il avait provoqué au fond de ton âme.

Il avait calmé des tempêtes. Pire encore ; il avait apaisé ta tempête, le remous impossible qui secouait les tréfonds de ton âme depuis des années déjà.
Il t’avait rassurée.
Et tu ne pouvais t’empêcher de rester là.
Là pour lui.
Tout simplement là.


Tu pris finalement le parti de sortir de la baignoire à défaut de pouvoir rester là, contre lui, à l’étouffer. Timidement, tu te dégageais. Tes pieds effleurèrent le carrelage, et tu te figeais. Une longue bouffée d’air atteignit tes poumons, au moment où tu te laissais tomber à genoux. Tu regardais sa silhouette, allongée sur l’émail mi-blanc mi-rouge. Il fallait que tu le sortes de là.
Doucement, ignorant le drap qui glissait à bas de ton corps, tu te penchais par-dessus le bord de la baignoire. Lentement, le tatouage en forme de dragon de ton dos se sépara en deux parts égales, courant le long de tes bras, tombant sur tes poignets, tes mains. Il accompagna tes bras à s’enrouler autour de la silhouette large et imposante de ton hôte. Et, lentement, tu tiras vers toi. Aidée par cette encre vivante. Tu parvins à le faire sortir. Mais pas à le faire tomber délicatement au sol. On ne pouvait pas tout avoir.
Le sang s’écoulait progressivement sur son carrelage blanc. Mais en quantité moindre, par rapport à ce qu’il pouvait rester au fond de la baignoire. Ton tatouage remonta le long de tes bras, glissant sur ton épiderme, s’immobilisant en étranges motifs sur tes épaules. Tu le tournais face à toi, t’assurais qu’il respirait toujours. Et, finalement, tu lâchais ces nouveaux sanglots, étranglés. Tes doigts attirèrent le linge autour de ton corps. Et tu restais à genoux, posée là. À côté de ce corps.
Coupable.

Tu aurais voulu disparaître.
Tu aurais voulu que tout cela n’ait jamais lui.
Mais l’on ne peut pas remonter le temps.
L’on ne peut pas changer les choses.
Tu le sais, non ?

Tu le sais.
Tu le sais.

Ouvre les yeux, Phoenix. S’il te plaît.
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MessageSujet: Re: " Oh, you goddamn crazy womens ! " - Abysse + END.   " Oh, you goddamn crazy womens ! " - Abysse + END. EmptySam 18 Jan - 20:22

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Abysse & Phoenix

- the air around me still feel like a cage -


Un oeil, puis l'autre. Conscience. Mon corps brûlait littéralement de l'intérieur à force de s'activer pour me remettre en état de fonctionner et ça me donnait un mal de crâne terrible. Même si je bénissais cette capacité merveilleuse de régénération dont j'avais hérité, ce n'était pas une promenade de santé que de sentir mes muscles se reconstruire d'eux-même, loin de là. Mais ça passerait et je le savais. Inconscient que j'étais ! Oh, s'il vous plaît, on ne me la fait pas à mon âge. Je bénéficiais juste d'une confiance quasi-totale en mon corps et c'est ce qui me poussait à mettre ses ressources à l'épreuve régulièrement, histoire de renforcer mon système immunitaire, au cas où le besoin d'un véritable miracle se faisait ressentir un jour.

Voila, ça c'était le discours de base pour faire bonne figure. En réalité, 70% de ma motivation à aller jouer au Poker avec La Faucheuse, de temps à autre, ne provenait que du besoin profond d'adrénaline qui m'habitait. Et plus le temps passait, moins elle parvenait à me bluffer. Mais ça avait toujours été ainsi... je me suis même jeté d'une falaise, une fois, pour voir... mais j'ai jamais recommencé pour des raisons évidentes. « Phoenix O'Malley, il lui manque des cases », qu'ils disent. OUI, et alors ? Hahahaha ! Pas étonnant que j'aie le sourire aux lèvres en permanence et que je ne cligne même plus des yeux lorsqu'on me menaçait d'une arme. Qu'on me tue, allez, qu'on me tue ! Que j'aille enfin rejoindre mon fils et mon frère, ça me fera des vacances ! Malheureusement, la plupart des gens prenaient peur avant qu'un quelconque affrontement physique ait lieu, sans doute parce qu'ils ne lisaient que de la frénésie dans mon regard perçant dès lorsqu'un combat se profilait. J'avais toujours l'air si sûr de moi, si menaçant, que ça suffisait dénéralement amplement à dissuader la majorité de mes adversaires et honnêtement, ça me faisait bien rire de constater que lorsque l'attitude était juste, les faits ne comptaient plus tellement. Fou, peuple ! Je suis fou ! Voyez comme la démence s'est emparée de mon esprit depuis la Moisson des âme ! Votre courage, je le mange au petit déjeuner ! Grr ! Ce grand bluffeur de Barbe Noir aurait été fier de moi, lui qui est entré dans l'histoire en semant la terreur sur son passage et ce principalement à grand coup de rumeurs et de théâtralité. Ah... juste pour ces petits plaisirs-ci, la vie valait la peine d'être vécue. Et puis il y en avait d'autres...

« Hey, arrête de chialer. »

Je venais de diriger le regard vers la jeune femme agenouillée à mes côtés et lui offris immédiatement un sourire en coin pour accompagner ma phrase. Toujours faire les choses sérieusement mais ne pas se prendre au sérieux. Alors que je m'apprêtais à me redresser, mes poumons en décidèrent autrement et je fus pris d'une terrible quinte de toux qui me fit recracher une petite quantité de sang sur le carrelage froid. Ce ne serait sans doute pas la seule, vu l'hémorragie interne qui noyait sans doute mes organes, mais au moins, j'étais réveillé, maintenant. Et puis Frankie s'était calmée, or, c'était l'essentiel. J'avais la conscience plus tranquille.

Lentement, ma main gauche prit appui au sol et je pus ainsi me remettre en position plus ou moins assise, malgré le malaise constant qui me retournait encore le cerveau. C'est qu'elle m'avait bien amoché, la petite...

Je soupirais. Au vu de la décoration de la pièce, on aurait presque cru qu'il y avait eu un assassinat, dans le coin. Oh, une chose est sûre... c'est que pour récupérer de cette rencontre musclée, j'allais me taper une nuit de 16 heures, au minimum. Nouveau sourire. Que de tristesse sur le visage de cette femme... tant de tristesse. Mais au moins, elle avait retrouvé, semblait-il, ses esprits. Un peu. J'imagine. Ca aurait été pas mal. Je ne sais pas d'où lui venait un pouvoir pareil avec ses os, mais une chose est sûre, c'est que c'était rudement efficace pour se protéger.

Et maintenant, quoi ? J'avais beaucoup de questions à poser mais je n'osais pas tellement le faire, par crainte qu'une deuxième crise éclate chez la Frankie. Vas-y Frankie, c'est bon, personne ne va rien te faire, ici. Ah, ce jeu de mot était trop... trop... facile.

« Okay... on va mettre un truc au clair tout de suite : règle numéro un dans mon appart, t'évites si possible de me tuer. Et règle numéro deux... se référer à la règle numéro un, à moins d'avoir une bonne raison de pas le faire. »

Je me remis à tousser contre une manche pour me libérer les bronches, puis pris une grande inspiration, maintenant que mes poumons le voulaient bien.

« ... tu peux rester dormir, si tu veux, ça me dérange pas. Mais j'aimerais juste savoir pourquoi t'es là. »

Un temps.

« Pleure pas, tout le monde va bien, d'accord ? »



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MessageSujet: Re: " Oh, you goddamn crazy womens ! " - Abysse + END.   " Oh, you goddamn crazy womens ! " - Abysse + END. EmptyDim 19 Jan - 23:49


seven devils here.


Seven devils all around you, seven devils in my house. See they were there when I woke up this morning. I'll be dead before the day is done.

Arrête de chialer.
Brusquement, tu rouvres les yeux. Sans la moindre introduction, sans le moindre tressaillement préalable. Tu ne comprends pas d’où ces mots viennent. Et lorsqu’ils éclatent contre tes tympans, tu écarquilles tes mirettes. Et tu le regardes.
Les larmes ont tracé des sillons sur tes joues habituellement pâles, à cet instant carmines. Il ne put d’ailleurs rien y faire, et au moment où tu te figeais, les perles salées prirent le parti de continuer à couler, sans même te demander ta permission.
Et tu le regardais. Tes prunelles azurées tombaient dans les siennes. Et tu t’y perdais. Sans t’y opposer, simplement rassurée par cette flamme qui brillait encore au fond de son regard, et que tu avais cru perdue à jamais.
Ce fut sa quinte de toux qui t’arracha un sursaut, à vrai dire. Tes doigts n’eurent pas même la force de s’approcher de tes lèvres pour retenir cette horreur, tic fâcheux que tu avais parfois.
Le sang se répandit sur le carrelage froid. Et ta poitrine se secoua d’un sanglot léger, alors que tes yeux s’embuaient à nouveau de larmes. Puis, tu repensais à ses paroles. Arrêter de pleurer.
Arrête de pleurer, putain.


Tu n’osais l’approcher lorsqu’il tenta de se mettre en position assise. Tu le laissais faire, tes mains ramenées contre ta poitrine, tenant le linge sur tes formes, tremblante. Tu perdais tes esprits. Il fallait que tu te ressaisisses. Tu lui avais fait peur. Il était parvenu à apaiser, pour un temps, les maux qui t’oppressaient. Et tu ne pouvais décemment lui offrir ta faiblesse sur un plateau d’argent.

Il te souriait. Mais toi, immobile, tu ne pouvais le lui rendre. Tu étais tétanisée. Le rictus que tu tentas d’afficher se crispa en une moue de chagrin et de désespoir. La peur que tu ressentais à l’égard de son état de santé n’était pas la seule cause de tes larmes. Tu avais provoqué tout cela, et tu le savais. Tu étais un monstre, et il venait d’en faire l’amère expérience.

Lorsqu’il reprit la parole, tu te recroquevillas sur toi-même, agenouillée dans cette salle de bain, le linge cachant approximativement ton corps, la honte et la peur qu’il te rejette laissant peser un poids innommable sur tes épaules.
Chez lui, tu n’avais pas le droit de le tuer.
Comme une enfant obéissante, tu hochais la tête. Pleurant toujours, essuyant machinalement quelques larmes qui persistaient sur ta joue. Tes doigts couverts de sang. Ils glissèrent sur le linge. Tu le serras. À t’en blanchir les phalanges.
Tu avais l’air si stupide, Frankie. Si perdue. Face à lui, à opiner du chef à ses règles déplacées, mais loin d’être illogiques. Tu avais honte de ce qui avait pu se passer ce soir. Tu aurais voulu tout faire pour te rattraper. Et à vrai dire, s’il te demandait de t’en aller, tu partirais sans même chercher à le contredire.

Mais l’injonction ne vint pas. Tu le laissais tousser, quelques instants encore. Ton cœur se serra à nouveau, et tu déglutis lentement. Tu parvins à décrocher ton regard du sien, et tes prunelles accrochèrent le sol, anciennement immaculé. Avant ton passage. Comme d’ordinaire. Comme partout où tu semblais passer, à vrai dire.
Il voulait bien que tu restes dormir.
Oui.
Mais il voulait savoir pourquoi tu étais là.
Tes sourcils s’arquèrent en une expression de douleur et d’incompréhension.
Car à vrai dire, toi-même ignorais les raisons de ta présence au beau milieu de cet appartement.

Les larmes coulèrent à nouveau, le long de tes joues. Tu les essuyais machinalement, laissant une traînée de sang sous le bout de tes doigts fins et abîmés par ta mutation. Tes plaies n’étaient pas encore refermées. Et, au niveau de tes clavicules notamment, ainsi que de tes bras, ce n’était pas franchement joli à voir. Tu guérirais. Ce n’était qu’une question de temps. Les blessures provoquées par ton don cicatrisaient toujours bien plus vite que les autres. Mais tu restais pénalisée par ta nature, et la défaillance de ta lycanthropie. Frankenstein.

À nouveau, il te demanda de ne pas pleurer. Tu reniflais, et t’obligeais à te canaliser, le linge pressé contre ton cœur, pour les coins de son sommet. Tu n’osais plus le regarder. Intimidée.
Il n’avait pas le moindre mal à t’imposer les choses. Il était l’Alpha, et tu n’étais que la louve de meute. Même pas sa louve. Juste une autre, une comme les autres. Mais, comme si cela n’était pas suffisant, il était doté de cette lycanthropie dans toutes ses caractéristiques. Tandis que toi, tu te retrouvais atrophiée de guérison instantanée et, le pensais-tu, de longévité. Mais lui, il était là. Dans toute sa puissance. Et infiniment supérieur à toi.
« Je… Je suis désolée… »
Enfin.
Ta voix résonne, fragile, comme si le simple silence aurait été capable de la briser. Tu te recroquevilles encore un peu plus sur toi-même, et oses finalement relever tes prunelles vers lui.
« J’ai eu des ennuis, et je … Je suis venue ici, je crois. »
Mais ce n’était pas toi, qui avais choisi de te rendre ici. Non. Pas toi. C’était l’autre. Mais comment le lui dire ? Comment le lui expliquer ?
Que sous une même apparence, mais une autre personnalité, tu étais pire qu’une meurtrière. Tu n’avais plus de foi, plus de loi, et rien ne comptait davantage que ta survie. Comment le lui dire ?
« Je ne m’en souviens plus … »
Et ta voix se brise. Les larmes envahissent à nouveau tes yeux, mais tu les ravales. Tu te forces à esquisser un sourire du bout des lèvres. Et tes mains tremblent doucement. Elles sont couvertes de sang, et tu le sais. Ce murmure, qui va parler pour toi.
« Je crois que… Tout ce rouge… C’est pas uniquement le nôtre. »
Tu as tué, Abysse. Tu t’en détestes. Tu essaies de t’en remettre. Mais tu sens encore l’autre passer ses mains autour de son cou, et l’étouffer, avant de poignarder un cadavre.

Tu soupires. Tes épaules s’affaissent brusquement, et tu baisses à nouveau les yeux. Tu regardes autour de vous. Tu as retrouvé la parole, et progressivement, ta langue se délie, ta voix prend un peu d’assurance, malgré son éternelle fragilité.
« Je suis vraiment désolée … »
Mais vas-tu passer ta vie ou t’excuser, ou te prendras-tu un jour en main ?

Frankie.
Abysse.
Frankie.

Arrête.
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MessageSujet: Re: " Oh, you goddamn crazy womens ! " - Abysse + END.   " Oh, you goddamn crazy womens ! " - Abysse + END. EmptyMer 5 Fév - 21:51

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Abysse & Phoenix

- the air around me still feel like a cage -



Music, maestro

Oui, désolée… je le voyais bien, ça, qu’elle était désolée. Les gens qui fondaient ainsi en larmes avaient tendance à m’enlever tous moyens de réfléchir, mais après ce qui venait de se passer dans cet appartement, je ne pouvais pas rester passif. Cette fille avait de sérieux problèmes avec elle-même (comme nous tous, vous me direz) et j’avais déjà l’impression qu’être parvenu à calmer sa crise relevait du miracle. À mi-chemin entre le meurtrier et la victime, on trouvait la personne désorientée qu’on aimerait bien aider mais qui avait toutes les chances de se retourner contre vous si vous lui tendiez la main. Trop compliqué pour moi, je n’aimais pas avoir à me retourner le cerveau pour définir le pourquoi du comment de chaque chose. J’étais pas psy, j’étais pas détective et j’étais pas télépathe non plus. Tout ce qui était en mon pouvoir à l’heure actuelle, c’était mon instinct et heureusement qu’il n’était pas trop mauvais. J’étais bien stupide et naïf quand je raisonnais avec mon cerveau. Mon frère n’était-il pas mort par ma faute à cause d’une mauvaise décision, après tout ? Si. Depuis cette horreur, j’évitais de trop réfléchir avec ma tête et je laissais les choses se faire « naturellement », mais je comprenais néanmoins ce qu’on pouvait ressentir en tuant involontairement une personne innocente.

C’était bien ça, pas vrai ? Oui. Voila. La culpabilité était peut-être le pire des sentiments, car pour se pardonner soi-même d’une atrocité, eh bien il fallait presque être magicien. Ou amnésique.

Aux secondes excuses de Frankie, je suis resté silencieux, car je ne savais honnêtement pas quoi lui dire. « C’est pas grave, ça peut arriver à tout le monde » n’était en tout cas pas une phrase de circonstance pour quelqu’un qui venait d’assassiner dieu sait qui et qui aurait très bien pu faire de même avec moi si elle n’avait pas rangé ses os à temps. Je choisis donc de ne rien ajouter et détournais les yeux. Elle n’était pas méchante, mais avait fait du mal tout de même. Cruelle ironie. Peut-être que c’était une schizophrène…? Honnêtement, est-ce que ça avait l’air de me faire quelque chose ? J’étais shizo, borderline et suicidaire aussi, il paraît, selon les rumeurs, donc bon.

« T’en fais pas, je nettoierai. Tu devrais peut-être prendre une douche s’il reste de l’eau chaude, je t’amène tes habits. »

Pas de froideur dans ma voix, mais je me suis tout de même relevé pour sortir de la pièce repeinte en rouge, en tâchant de marcher droit et ceci malgré les macchabées imaginaires qui se mettaient en travers de mon chemin, comme pour me rappeler leur présence dans mes souvenirs. J’aimais pas du tout quand ce genre d’hallucinations se produisaient.

Après avoir récupéré les vêtements de mon invitée surprise et les avoir posés sur la chaise devant la porte de la salle de bain, je retournais m’asseoir sur le canapé sans faire attention aux tâches que mon sang allait y imprimer. Cette pauvre fille ne me donnait que trop bien l’impression d’incarner en chair et en os ce qui se passait dans ma tête. Je pouvais faire semblant de prendre son état de choc à la légère, ça oui, mais je ne pouvais pas m’empêcher de faire des parallèles avec ma propre expérience ni d’en être affecté. Noyer la mémoire, noyer ces conflits psychiques silencieux, court-circuiter les pensées. Je pris la bouteille à moitié entamée parterre et la portais à mes lèvres.

J’étais désolé aussi. Va savoir combien de fois j’ai pu m’excuser. Malheureusement, le pardon ne venait pas si facilement dans le cœur des hommes, pas ici.



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MessageSujet: Re: " Oh, you goddamn crazy womens ! " - Abysse + END.   " Oh, you goddamn crazy womens ! " - Abysse + END. EmptyDim 9 Fév - 19:19


seven devils here.


Seven devils all around you, seven devils in my house. See they were there when I woke up this morning. I'll be dead before the day is done.

Tu te torturais l’esprit pour rien.
Ce n’était pas nouveau, certes, mais c’était épuisant.
Tu avais tué cet homme.
Point barre.
Pas la peine de te remuer les méninges, de te faire du mal. Cet épisode était derrière toi, exactement là où tu voulais qu’il soit. Tout ce qu’il te restait à faire, c’était cesser de braquer dessus tes pauvres yeux de bête blessée. Tu lui tournes le dos, comme cela se veut, et tu continues d’avancer. Où est donc la difficulté ?

Pour toi, pourtant, elle était partout. Un rien te rendait le chemin impraticable, et tu faisais des montagnes d’un simple grain de sable. C’était dans ton caractère, Abysse. Dans ta douceur, et dans la petite folie instinctive qui résidait au fond de ton esprit. Une petite bête faisait crisser ses griffes sur les parois de ton crâne, te suppliant de faire attention à toi. Te suppliant tant et si bien que tu ne pouvais t’empêcher de considérer chacun comme un danger potentiel à ta vie. Malheureusement.
Mais quand donc te rendras-tu compte qu’il est impossible de vivre ainsi ?
Tu ne vis pas, Abysse. Tu sous-vis. Tu t’enfermes dans une peur qui n’a parfois aucune raison d’être.
Comme maintenant, en présence de cet homme.
Comme maintenant, alors que tu le regardes, et que tout ton être oscille entre le tremblement intempestif et la sérénité que propage l’alpha autour de lui.

Il t’apaise.
Tu ne saurais dire pourquoi, mais en sa présence, tu te sens comme calme, et portée par une douceur que tu ne reconnais plus.
Toi, qui n’a fait que croiser la douleur et la souffrance, depuis toutes ces années.
Toi, qui n’a essuyé que la colère et la cruauté des hommes comme des monstres.
Toi, qui ne vit que par le supplice.
Il te suffit d’être en sa présence, à cet instant donné, pour que tu te rendes compte que quelque chose ne tourne pas rond, en toi.
Il te calme.
Mais tu as toujours l’impression de l’être ; hormis quand le monstre s’empare de toi.
Tu voudrais te glisser dans ses bras, et lui demander pardon.
Tu voudrais qu’il te dise que tu n’as rien fait de mal, et que tout va bien se passer.
Tu as trouvé ton chef de meute, et tu lui es soumise, sans vraiment t’en rendre compte.
Toi, qui t’es jurée de ne plus avoir de maître.
Toi qui, pourtant, est incapable de vivre si tu n’es pas guidée.
What for a wonderful paradox.

Tu aurais voulu qu’il serre ta main, ou qu’il la pose sur ta joue, pour te rassurer. Mais il se contenta de te proposer une douche. Alors, tu hoches la tête. Tu ne réfléchis pas plus que cela ; pas besoin. Tu es rouge de ton sang, du sien, et de celui de cette victime que tu as tuée de tes mains. Il faut te laver de ces péchés, et de cette monstruosité qui te colle à la peau. Et tu ne lui réponds rien. Tu attends qu’il soit sur le point de sortir de cette pièce. Et cela franchit tes lèvres. Instinctivement.
« Merci … »
Il ne t’a peut-être pas entendue. Tu n’en sais rien. Mais ça t’est égal. Complètement égal. Tu l’as remercié. Et au fond de toi, rien ne compte plus que cela.

Tu poses un pied hésitant dans la baignoire couverte de sang.
Tu as posé la serviette sur le lavabo.
Tu laisses l’eau couler.
Elle est froide, tout d’abord.
Puis, progressivement, comme un corps donc le cœur retrouverait un rythme plus normal, elle se réchauffa.
Tu te glisses sous le jet.
Un frisson secoue ta colonne vertébrale.
Tu te sens mieux.

Tu tires le rideau de douche, et laisses cette onde légère marteler ta peau fragile. Autour de toi, les taches écarlates se dissipent progressivement, sans pourtant que tu ne le remarques. Lorsque tu rouvres les yeux, quelques minces traces subsistent. Tu diriges le jet d’eau vers elles. Tu les regardes disparaître. Et, doucement, tu te baisses.
Tu t’assieds, au fond de cette baignoire.
Tu t’y couches, finalement.
Dans cette position fœtale caractéristique de l’enfant perdue.
Le jet te martèle toujours.
Le fond de la baignoire est si dur.
Mais tu es là.
Tu es là, tu ne bouges pas.
Tes paupières se ferment, et tu te laisses emporter, malgré la position inconfortable et le bruit qui assaille tes tympans.

Cela n’a plus la moindre importance.
Tu n’es même pas chez toi, mais ce n’est pas grave.
Tu es en sécurité.
Tu es chez Phoenix.
Tu ne le voulais pas.
Mais tu y es quand même.

En sécurité.
Rien de plus important, désormais.
Plus rien ne compte.

Rien.
Si ce n’est ce cœur qui bat.
Et je crois qu’il bat pour toi.


e n d .
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