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  ❝ hey, i don't know... ❞ - NOVALIZE

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MessageSujet: ❝ hey, i don't know... ❞ - NOVALIZE    ❝ hey, i don't know... ❞  - NOVALIZE EmptyLun 31 Mar - 10:26




what are you waiting for ?

- The dream is broken. Now the mind must be woken. -


La gorge merveilleusement bien déployée, ils se bidonnent d’un long rire gras et cristallin. Leurs paluches velues martèlent en un vacarme tonitruant la surface encombrée de la petite table en bois, faisant dangereusement valser les chopes de bière et paniers de cacahuètes qui reposent à la merci de cette jolie ribambelle d’écervelés. Crasseux, barbues, ventripotents, dents jaunes et cariées, haleines de fond de tonneau, voix rocailleuses et gélatineuses qui laisse toujours penser qu’une énorme boule de mucus traîne nonchalamment là dans le fond de leurs gorges, incapables de prononcer trois phrases sans vomir leur tripes et poumons sur la table… je vous présente Jingo, Rico et Pablo, alias les frères Dalton ratés. Trois tiers de neurones qui pensent et compensent pour une seule tête. Ce qui a de plus phénoménal chez ces beaux spécimens, c'est leur capacité à bouger en même temps. Je vous assure, leur synchronisme est désarmant et hallucinant ! Ils bougent, parlent, respirent et sourient à la même fraction de seconde. Ils complètent chacune de leurs phrases, à croire que ces triplés partagent le même corps et la même cervelle…

- Hahaha !

- Hohoho !

- Héhéhé !

Concert de crécelles qui s’embourbe dans le roucoulement de la fameuse boule de mucus qui roule sur leurs cordes vocales. Moi, perdue entre ces sourires de Cro-Magnon et barbiches de chèvre, j’acquiesce d’un rire discret et polis qui ressemble à un genre de hihihihi tout délicat et distingué. Ce qui ajoute une petite touche de poésie au travers de ce champ de grosses patates en forme de poires qui exaltent le naturel et le mâle… le vrai. Grrr !

- Je vous assure ! J’ai jamais eu l’occasion de savoir ce qu’il voulait. Au moment même où la lame acérée de mon scalpel s’est présentée à sa jugulaire, ce pauvre type est tombé dans les pommes. Il s’est écroulé sur le cadavre de mon petit monsieur ! Vous n’imaginez pas la galère dans laquelle je me suis mise pour traîner et larguer sa carcasse dans la ruelle ! Que je déblatère tout naturellement, en m’emparant de la bouteille de Tequila. J’ai dû falsifier le dossier de mon petit monsieur, l’autopsie aillant été sabotée par l’ADN de ce connard ! Sobre, penser à cette histoire, cela me donne de l’urticaire. Sobre, j’ose tout simplement pas penser à cette histoire !  Mon boulot, c’est toute ma vie ! Vous me comprenez, Jingo, Rico et Pablo ?!

- Jingo… Rico… Pablo ? Que se permet de me faire écho l’une des trois progénitures de Shrek, enfonçant ses vitreux petits yeux de porcelet dans mon regard embrumé, ses larges épaules de bébé béluga agitées par les élans de ses éclats de rire incontrôlables. Elmund, ma jolie ! Moi, c’est Elmund. Et il n'y a personne d'autre que moi, assis à cette table.

Uh ? Elmund…? Qu’est-ce c’est qu’un… Elmund ?

- Dis-moi, combien de doigts j’ai ici ?

Interroge Rico, brandissant sous mon nez son index et majeur. Trouvant la question forte bien sympathique et amusante, mes prunelles charbonneuses dérivent lentement sur les doigts, les dévisageant minutieusement comme si je serais en train de disséquer le cas de plus complexe de toute ma vie.

- Quatre ! Que je clame, tout sourire, en fracassant victorieusement ma bouteille de Tequila sur la table. De toute manière, là n’est pas l’intérêt. Je disais donc… en revenant à mes moutons, je me redresse sur le dossier de la banquette, m’assoyant en indien sur le siège de cuir alors que je m’accoude sur la surface de la petite table en bois, encastrant le dessous de mon menton dans la paume de mes mains… fouillez-moi pourquoi, depuis le début de la soirée, je n’arrête pas de me dandiner sur mon siège. Moi qui suis d’ordinaire aussi colorée et radieuse que la Joconde. Ce soir, on dirait presque que l’âme de l’illustre Picasso a pris possession de mon corps !

- Le sergent détective Matthews, alias le dirigeant de l’enquête sur laquelle je me casse actuellement la tête, veut plonger l’affaire dans les Cold Case. Des mois, cela fait des mois que je tente d’élucider le mystère qui rôde et plane sur ce macchabée. Cette histoire est bourrée d’énigmes et n’a encore jusqu’à maintenant aucun suspect. Cet homicide m’obsède. Jours et nuits, j’y consacre tout mon intérêt et cet enfoiré de SD veut déclarer forfait alors qu’on est si près de tout élucider ! Des mois et des mois de travaux acharnés, pour simplement foutre tout ça aux oubliettes. Je tempête, je rumine, happant la bouteille de Tequila, plaquant le goulot sur mes fines lèvres vermeilles et m’engourdissant l’âme à l’aide d’une longue gorgée du liquide alcoolisé. Le corps a été retrouvé dans un ravin, au Bronx, l’automne dernier. Incapable d’identifier la victime. Aucun témoin capital dans les environs du crime, pas la moindre piste, aucune trace, l’ADN du suspect potentiel n’est pas fiché dans les données et il n’a donc aucun casier judiciaire. Les mutilations présageaient une attaque animale… le torse charcuté, la tête arrachée… jamais retrouvée de surcroît… la monstruosité de ce crime porte véritablement à croire que c’est un animal qui a fait ça, mais les lambeaux de peau retrouvés sous les ongles du mort sont irréprochables : chromosome X et Homo Sapiens. Les échantillons de poils récupérés dans les plaies ont été soumis à des analyses génétiques et révèlent cependant que l’ADN est animal. Vous voyez où je veux en venir, Jingo ?

- Le type qui a fait ça serait donc un… métamorphe ?

- Voilà ! Mais, shhhh, tout ça, c’est confidentiel !

J’adresse aux trois viking un petit clin d’œil complice, avant de finalement reporter à mes lèvres le goulot de ma bouteille de Teliqua…

Des mois… des mois de travaux acharnés pour finalement retentir dans un Dead End… UGH ! Je hais mon boulot ! NON ! J’aime mon boulot. C’est le SD Matthews que j’envoie joyeusement se faire foutre, ce soir ! 


Dernière édition par Charlize G. Willems le Dim 13 Juil - 1:10, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: ❝ hey, i don't know... ❞ - NOVALIZE    ❝ hey, i don't know... ❞  - NOVALIZE EmptyMer 16 Avr - 18:09




hey, i don't know...
❝ WILL REMEMBER YOU WHEN YOU'RE GONE ❞

Je tenais à ce rendez-vous. J'étais prête à attendre la nuit entière pour que cette rencontre ait finalement lieu et pour que je puisse une fois pour toute me vider le coeur. Bon, il était vrai que ma patience se faisait généralement inexistante et je commençais à ressentir ce petit pincement d'agacement typique de l'irritation qui faisait surface, mais c'était justifié. Ça faisait bientôt une heure que je patientais au comptoir de ce bar, regardant l'heure sur mon téléphone portable, vérifiant par le fait même si je n'avais pas manqué un appel ou un message texte. Rien. Aucune nouvelle. Deux bières et demi plus tard, toujours aucune nouvelle! Aucun signe de cette tête blonde parmi cette foule dense et bien avancée en terme d'état d'ébriété. Normalement, la musique entraînante des lieux aurait eu raison de ma mauvaise humeur, m'enveloppant et m'obligeant à poser les pieds au sol et à me trémousser sur la piste de danse. Surtout après avoir ingurgité ces quelques verres d'alcool, mais je ne ressentais qu'un faible engourdissement sur mes joues. Je commençais à croire qu'avec le temps et l'habitude, mon corps s'habituait à cette substance et réagissait difficilement. Ou peut-être était-ce tout simplement ma non-disponibilité à me détendre qui affectait mon organisme. Peu importait. Je commençais à être sérieusement irritée par son retard et son absence. Mais ça, c'était pas nouveau... À chaque fois qu'elle se trouvait dans les parages, je ressentais ce même énervement faire surface, un genre de pincement désagréable au coeur, me faisant instantanément contracter les muscles et rouler les yeux au ciel. Et parfois, elle n'avait même pas besoin d'être présente pour m'exaspérer! Un long soupir me traversa les lèvres alors que je jetais pour la millième fois un coup d'oeil à la porte de l'établissement, espérant y voir une certaine louve la franchir. Cette Ariana. Jamais au bon endroit au bon moment. Mon coude s'éleva afin de porter à mes lèvres la bouteille de verre, ingurgitant en une seule gorgée le reste de la bière qui me restait. Je sentais le regard du barman m'observer avec attention, me rendant légèrement... mal à l'aise. « Mauvaise soirée, han? » Bon, le voilà qui voulait me faire causette maintenant. Je levai brièvement mes yeux sur lui, en lui offrant un simple sourire incertain et un hochement de tête en guise de réponse. Tout pour lui dire "bah oui, ma vie est une chienne, alors n'empire pas la situation, Bob"! Malgré ma tentative d'indifférence, je le vis s'approcher un peu plus de moi. C'est pas vrai... Une fille n'avait pas le droit d'attendre la peste qui servait de supposé soeur à son homme sans se faire aborder par un tas de testostérones insatisfait? Mais au lieu de m'offrir d'autres paroles vides de sens, il déposa une bouteille pleine à mes avants. « Offre de la maison, » dit-il de sa voix... mielleuse? J'eus un frisson. Prudente, je souris à nouveau et feins un petit merci. Bon, je n'allais pas cracher sur cette offre, mais valait mieux que je déguerpisse avant que cette histoire tourne au vinaigre.

J'en avais marre. Tout simplement marre d'attendre comme une cruche dans un endroit qui devrait m'apporter divertissement et amusement, plutôt que mécontentement et impatience. Je me mis sur pied, pris une longue gorgée de cette nouvelle bière fraîchement ouverte pour moi avant de quitter définitivement les lieux. Si Ariana voulait me faire chier, c'était chose gagnée! Mais si elle pensait qu'elle allait éviter cette conversation - même si elle n'avait aucune idée que cette conversation devait avoir lieu -, elle se trompait royalement! J'avais bien l'intention de me pointer chez Salem et entamer cette discussion, même si mon désir du départ était de le faire loin de lui. Tant pis! Il fallait que les choses soient claires une fois pour toute!

Alors que je me dirigeais vers la sortie, une voix féminine attira mon attention, une femme qui parlait avec un homme là, non loin de moi. C'était difficile de ne pas entendre ce qu'elle racontait, malgré la musique forte, elle gueulait pratiquement ses mots même si son interlocuteur se trouvait à quelques centimètres d'elle. Je les observai brièvement alors que je poursuivais ma route, tout de même intriguée par leur sujet de conversation... Elle parlait d'un cadavre, une histoire d'homicide non-élucidée... C'était un sujet qui pouvait être commun dans les parages, mais c'était tout de même rare qu'on entendait en parler aussi nonchalamment, dans un bar. Indifférente, je poursuivis mon chemin, laissant derrière moi cette fille bourrée qui se vidait le coeur. Presque aussitôt, je me figeai sur place alors mes oreilles avaient continué malgré elles de suivre la conversation. Une attaque animale... Un cadavre retrouvé dans le Bronx, le torse charcuté et la tête arrachée. ADN animal ET humain. Une histoire non-résolue. Un frisson d'horreur me traversa la colonne vertébrale, comme si une douche glaciale venait de me tomber sur la tête. Non. Impossible. Le coeur battant, je n'osais plus bouger. Figée dans mon inertie, je fus plonger dans un souvenir qui me semblait tellement lointain, mais qui ne datait que deux ou trois mois. J'avais perdu les pédales, me laissant transporter par la rage et l'instinct animal. J'avais pourchassé cette pourriture dans tout le Bronx pour finalement froidement lui enlever la vie par le biais de mes crocs et de mes griffes. Non. Impossible.

Prise d'une panique justifiée, je revins sur mes pas. J'ignorais ce qui me poussa à agir de la sorte, mais je ne pus retenir ma peur et mes inquiétudes de faire leur travail alors que je rejoignais la table des deux interlocuteurs. Je tentais de camoufler ma panique, mais c'était chose difficile alors que je réalisais enfin que quelqu'un avait trouvé le cadavre... mon cadavre... « Hey, ça fait longtemps! Viens, j'ai quelque chose à te dire! » Introduction précipitée et pas du tout louche alors que j'arborais un sourire forcé et pas naturel. Sans ménagement, j'empoignai le bras menu de la brunette, l'obligeant à se lever de son siège par ma force surhumaine. Sans rien ajouter de plus, je la traînai au travers du bar pour finalement atteindre la porte arrière de la place, menant à une ruelle déserte et plutôt sombre. Je précipitai la jeune femme à mes avants, la faisant franchir la porte la première. Je la rejoignis sans tarder, prenant soin de fermer la porte derrière moi, mais ne prenant pas la peine de vérifier si mon attitude avait relevé des soupçons. Bien sûre que mon comportement était louche, mais ma tête était beaucoup trop submergée par l'urgence du moment pour fonctionner normalement. Dans la ruelle, je m'approchai de la brune et encastrai une de mes mains à sa gorge en signe de menace. J'étais anormalement plus petite qu'elle, mais ma force compensait les quelques centimètres qui me manquaient. « T'es qui? Comment es-tu au courant de ce meurtre? Qu'est-ce que tu sais d'autre? » interrogeais-je d'une voix précipitée et impatiente. Il fallait que je sache. Il fallait que je comprenne comment elle pouvait être au courant de tout ça et vers qui s'orientait les soupçons. Le système de justice ne valait plus rien de nos jours, mais c'était la première fois que j'enlevais la vie aussi froidement à un être vivant... Cette histoire avait un poids immense sur ma conscience et, malgré mes efforts pour oublier, entendre cette fille en parler comme un cas d'homicide me faisait revivre une période bien sombre de mon existence.


Dernière édition par Novalee R. Slater le Mar 26 Aoû - 17:10, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: ❝ hey, i don't know... ❞ - NOVALIZE    ❝ hey, i don't know... ❞  - NOVALIZE EmptyLun 12 Mai - 22:53




what are you waiting for ?

- The dream is broken. Now the mind must be woken. -


La Vie semble définitivement avoir perdue tout son sens, ce soir. J’ai envie de couiner de bonheur. Je veux gambader dans une prairie, humer toutes les marguerites que je croise et me faire le plus gros bouquet de fleurs jamais récolté jusqu’à ce jour. Aaaahh ! Si je pouvais courir dans le pré, m’étaler sur le tapis de pelouse, rouler joyeusement sur l’herbe verte pastelle, m’allonger sur le dos et observer les nuages dans le haut ciel azuré. Ingurgiter autant d’alcool, faut croire que mon humeur devient aussi fringante et candide que la Stroumphette. Une Stroumphette mexicaine qui voue un culte légendaire pour la Tequila… Eh bah, monsieur, madame, ici-bas, dans les entrailles de Brooklyn, je vous confirme que vous avez tout vu ! Mes grands yeux de bibiche chocolatée se posent avec tendresse et amour sur les poires fripées me servant d’interlocuteurs et de compagnons de soirée.  Ils sont toujours aussi hilares et affreux, mais moi je les aime ainsi… pour ces vilains défauts hideux qui me donnent envie de rafistoler leur faciès sous le repasseur. Je les observe, souriante, impassible, s’emparer du billet de 100$ que j’ai pris soin de faire glisser vers eux, sur la surface encombrée de notre petite table en bois. Leurs grosses paluches attrapant avec zèle ce butin si jovialement et sincèrement gagné. Je les vois étudier méticuleusement le bout de papier, le palper, le retourner dans tous les sens praticables, le palper de nouveau, le renifler de leurs grosses narines de porcelet, le palper encore, et j’en suis au point de penser qu’ils vont prendre ce billet de 100$ pour un cartier de lime et l’enfourner dans le goulot de leur bouteille de bière lorsque je les avise d’un maternel petit coup d’index :

- N’oubliez pas l’entente, mes beaux messieurs. Vous ne parlez de tout ça à personne… sinon Charlize pas sympa va vous retrouver et vous dépecer vivants dans votre sommeil ! Et sur quoi je leur affiche un joli sourire angélique et attrape d’un geste désinvolte ma bouteille de Tequila. Sur le point de fracasser le goulot contre mes lèvres vermeilles, une voix enjouée et allègre détonne sur la racine de mon sombre cuir chevelu. Interpellée, lourdement, je balance ma tête sur l’arrière, mon corps soudainement trop mou suivant le mouvement, m’encastrant l’échine sur le dossier de la banquette, je daigne enfin poser mes yeux vitreux et bouffies sur le visage de la propriétaire de la voix enjouée et allègre.

- Oh ! Ouais, ça fait si longtemps ! Je pensais justement à… toi !

Qui c’est la jolie blondinette ? Alors ÇA, monsieur, madame, j’en aie pas la moindre idée ! Je veux simplement faire preuve de politesse et ne pas humilier la jolie blonde sous les gros mufles des progénitures de Shrek en affirmant sombrement qu’il y a erreur sur la personne qu’elle croit retrouver. Les malaises, tout ça, cela n’a jamais été ma tasse de café… non… on dit thé, hin ? M’enfin. Peu importe. À deux vertèbres et demie, passant si près de me faire déboîter l’épaule et exploser la clavicule, j’accepte volontiers d’accompagner la nouvelle arrivante qui, comme une fleur, m’arrache de ma tablée en m’agrippant par l’avant-bras. (Poigne tout de même insistante sur la persuasion. Soulignons-le, monsieur, madame.) Et telle Dorothy sautillant sur le chemin de briques jaunes, je me laisse conduire et escorter par l’orientation de la petite main menue moulée tel un étau de fer sur mon membre de plus en plus douloureux. J’ai la cervelle en vrac, le sol vacille sous mes pieds, j’ai le tournis… je crois… mais sans trop me débiner, je lance un petit regard complice en direction de mes trois trolls délaissés cruellement derrière-moi.

- AU REVOIR, JINGO ! ADIEU, PABLO ! ET À TRÈS BIENTÔT, RICO ! Sourire Colgate, je les salue de la main, tandis que je me vois passer au travers d’un cadre de porte, poussée gentiment par les bras musculeux de la Hulk miniature qui m’écrase et m’étampe la joue sur la porte double-battant. J'ai l’impression d’avoir passée tête la première dans un malaxeur, tout juste déboulée dans la ruelle crade et sombre, que je me tétanise nette… happée par la main de la Rixe m’empoignant sans aucun ménagement par la gorge… et c’est à prendre au sens littéral et propre du terme ! Incrédule, pas certaine de bien saisir ce qui se passe, mes deux billes ténébreuses louchent furtivement sur le petit bras tendu au niveau de ma gorge, sentant les fragiles vertèbres de mon cou rouler et se rapetisser sous les doigts félidés de cette petite harpie qui me baragouine que sais-je alors que j’essaie toujours de comprendre ce qui m’arrive.

- Quoi ? Que---HIN ?

QUE DALLE. Je ne capte rien, mais ma petite main tremblotante prend malgré tout le soin de venir saisir le poignet assassin de la petite Harpie… d’ailleurs… où est-elle passée ? Je regarde droit devant moi, mais je ne la vois nulle part ! DUH ! Nunuche, que je suis. Je baisse lourdement la tête, mes yeux aussi ronds que des soucoupes attrapant et glissant enfin sur le visage poupée, dont les deux billes maronnes immuablement bien ancrés dans les miennes me promettent de brûler moi et mes ancêtres sur le bûcher si j’ai pas l’adresse politesse de lui dire ce qu’elle veut entendre.

- Charlene. NON ! Charlize. Je m’appelle Charlize… Willems. Médecin légiste. J’ai vingt-huit balais. Trop jeune pour mourir. Trop jeune pour avoir la nuque broyée et pourrir là dans cette ruelle crade. Ta main. Ma gorge. Ta poigne. Mon souffle. J’étouffe. Tu m’étouffe. Pas bon ménage… ce procédé de parler.

Ma main, désespérée, se serre avec impuissance sur le poignet de ma guillotineuse épileptique.

- Comment… sais-tu… pour le meurtre ? Tu---Quelque chose ? Voir---Matthews--- Tout de suite !  

Je pourrais parler en espagnole et j’suis certaine que je serai plus compréhensible !

Je veux pas mourir. S’il vous plait ! Pas comme ça. Pas ivre morte. Je suis trop saoule pour voir le film de ma vie défiler sous mes yeux. À moins que… mourir… c’est ainsi que ça se passe ? Aussi vide et terne ? oO 


Dernière édition par Charlize G. Willems le Dim 13 Juil - 1:10, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: ❝ hey, i don't know... ❞ - NOVALIZE    ❝ hey, i don't know... ❞  - NOVALIZE EmptySam 7 Juin - 20:50




hey, i don't know...
❝ WILL REMEMBER YOU WHEN YOU'RE GONE ❞

Ma main se compressait contre les tendons de son cou, y mettant une force exagérée et injustifiée. Je n'avais pas conscience de la pression que je pouvais appliquer sur ces tissus fragiles et sensibles. Je savais très bien que je n'avais pas le contrôle de mes facultés surnaturelles, mais je me rendais même pas compte que je risquais d'étouffer cette femme avec ma poigne de fer. Non, je n'avais pas conscience des dégâts que je pouvais engendrer, aveuglée par cette crainte viscérale d'être démasquée de mes crimes. Je toisais cette inconnue que j'avais extirpé de force du bar avec une hargne presque noire. Elle ne m'avait pourtant rien fait... Enfin, jusqu'à preuve du contraire. Elle n'avait que prononcé des faits douteux qui m'interpellèrent une moment troublant de mon existence. Je n'avais pu rester indifférente à ces accusations... Je me sentais bien trop concernée pour ignorer ce que j'avais entendu, il fallait que je connaisse le fond de cette mystérieuse histoire. Malheureusement pour cette fille, j'étais bien motivée à découvrir le fond des choses.

Je sentais son haleine d'alcool me pourrir les narines alors qu'elle se présentait à moi. Mon front se creusait par quelques rides alors que je fronçais fortement les sourcils sous cette tentative de comprendre ce qu'elle me déblatérait. Charlize de son petit nom, médecin - pour les morts? -, de quelques années mon aînée... Le flot d'information s'en termina ainsi en raison de l'air qui peinait à entrer dans ses poumons. Sa voix faible parvenait avec difficulté à se frayer un chemin au travers de ses lèvres alors que son regard brumeux m'observait avec panique. Bon, fallait avouer que ce n'était pas la meilleure manière d'aborder les gens et ce n'était pas ainsi que j'allais apprendre davantage de détails sur cette histoire de corps décapité. D'ailleurs, mon attitude attirait ses soupçons - avec raison -, ce qui n'était pas dans mon intérêt. J'allais devoir user de malice si je ne voulais pas qu'on ne m'accuse... d'un meurtre que j'avais commis. Plutôt ironique.

Sous la pression de cette main délicate qui tentait de libérer son cou de cette emprise, je capitulai et relâchai la pression contre son gosier. Sans jamais la perdre de vue, je ne fis qu'un bref mouvement vers l'arrière afin de lui laisser la chance de reprendre son air. Bon, j'y étais peut-être aller un peu fort... Mais comment contrôler cette peur qui me tenaillait les entrailles? Je n'y étais pas parvenue. Et je n'allais certainement pas baisser les bras tant et aussi longtemps que je n'avais pas de réponses à cette énigme. Après un moment, à l'observer reprendre ses esprits, je repris la parole. « La question est plutôt comment toi tu connais ce cas? » répétais-je une deuxième fois. Il me fallait une réponse à cette foutue question. Avait-elle été témoin de quelque chose ce soir-là? Y avait-il des témoins? Était-elle de mèche avec des enquêteurs? Avait-elle autopsié le corps dans le cadre de sa profession? Si les réponses étaient positives, j'étais dans la merde. J'étais également prête à tout pour que ces informations ne se propagent pas au-delà de cette pauvre ivrogne.

Voyant que la brunette avait une certaine difficulté à se tenir sur ses jambes - combien de verres avait-elle ingurgité pour se rendre jusqu'à cet état d'ivresse? -, je la pris par le bras afin de l'aider à maintenir son équilibre. Son souffle empestait l'alcool et je ne me fis pas prier pour grimacer face à l'odeur. J'ignorais si son état allait faciliter les choses ou si, au contraire, ça allait compliquer ma cueillette d'information, mais je n'allais certainement pas attendre que son système évacue tout l'alcool qu'il pouvait contenir avant de la questionner. « C'est qui Matthews? Pourquoi il faut que tu le vois? » Enfin, c'était ce que je cru comprendre de son charabia... Il y avait cette petite étincelle de folie dans ses prunelles, celle que l'on arbore lorsqu'on croit résoudre un certain mystère insolvable. Et cette idée qu'elle voulait peut-être partager ce moment avec quelqu'un d'autre ne m'inspirait rien de bon. « Tu travailles pour qui? » demandais-je de mon ton sérieux. Si je devais me méfier de certaines personnes, aussi bien connaître leurs noms pour me protéger... et protéger ceux qui m'étaient chers. À ce point, je me foutais un peu que mon attitude soit des plus louches, je me chargerai que ce moment demeure entre nous deux par la suite, mais je tenais à obtenir ces informations avant qu'on ne cogne à ma porte et me remballe au Devil's Path...


Dernière édition par Novalee R. Slater le Mar 26 Aoû - 17:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: ❝ hey, i don't know... ❞ - NOVALIZE    ❝ hey, i don't know... ❞  - NOVALIZE EmptyDim 13 Juil - 20:58




what are you waiting for ?

- The dream is broken. Now the mind must be woken. -


Non mais quelle genre de petite harpie sur laquelle j’suis tombée ? Cette Hulkette miniature me trouble et m’intimide. D’abord elle m’étrangle de sa poigne de fer et ensuite elle se cramponne à moi pour m’empêcher de tomber ? Veut-elle ou ne veut-elle me casser la gueule ? Pourquoi on rôde dans cette ruelle crade ? Tout, absolument tout, dans cette histoire empeste et sent l’eau de boudin. Ça va très mal se terminer. Je le sais, je le sens, ça grouille au fond de mes entrailles. Cette peur incisive qui se creuse un nid et fourrage mon estomac. J’ai jamais été douée au corps à corps. Gamine, si j’arrivais à écraser une mouche, s’était déjà en soi un exploit hors du commun… du moins… de mon commun. J’ai pas l’étoffe de cette femme amazonienne qui casse des nez et bottes des culs pour se faire entendre et comprendre. J’ai plutôt l’étoffe de la donzelle en détresse qui, dans un film d’horreur, dès le premier jet, se fait pourchasser par le tueur fou, court se cacher sous le lit, et se fait exploser la tronche à grands coups de pelle. Et au risque de me répéter ; j’ai vraiment pas envie de mourir. Pas comme ça. Pas avec elle. Et encore moins dans cette ruelle crade ! Je mérite une mort plus glorieuse et significative, non ? Une mort qui a au moins un sens et qui en vaut malgré tout la peine. Du moins… assez de peine pour quelqu’un  -outre Winston, mon chat – pleure cette perte douloureuse et daigne se présenter le mufle à mes obsèques ! Et puis merde, des morts banales qui ne veulent rien dire, à tous les jours, j’en épluche et rencontre. Je refuse de finir comme l’un de mes macchabées. Je veux et j’exige un trépas épique et culte ! Pour l’amour de mes propres miches, avec c’karma de merde que l’on m’a foutue dans la gueule, vous me devez au moins ça, non ? NON ?

- Mais je l’ai déjà dit ; je suis médecin légiste, que je sanglote dans l’oreille de Hulkette, mon respire d’ivrogne flottant avec désinvolture vers les narines de ma minuscule béquille humaine. Ce… cas… c’est la raison même de ma profession et voire même l’intégralité de mon existence !

Sortez les violons, la pluie, la nuit sans lune, monsieur madame, car ce que nous approchons là, c’est la quintessence même de la Tragédie !

- J’suis peut-être à côté de mes pompes, ce soir… mais toi… t’es définitivement pas une lumière ! Médecin légiste, tu sais ce que c’est ? C’est quelqu’un qui travaille avec ou sans réquisition judiciaire. C’est une personne qui pratique la médecine légale. C’est une personne méticuleusement formée et expérimentée qui sait disséquer les macchabées pour élucider le mystère qui plane sur leur mort. Moi, j’suis cette personne et j’agis toujours sur réquisition judiciaire… ce qui m’oblige à donner mon avis d’expert aux policiers et enquêteurs qui tentent d’éclaircir les conclusions de morts suspectes et pas naturelles. C’est comme ça que le cadavre sans tête et sans identité de ce monsieur charcuté est arrivé sur ma table d’autopsie.

Ni plus. Ni moins. Je ne me suis pas volontairement jetée dans les bras de ce macchabée. Ce cas est tout hasardeusement retombé sur mon bureau, lors de ce beau matin d’automne alors que j’avais la tête si creuse enfoncée dans les fesses que j’avais de la misère à voir la lumière au bout de ce putain de tunnel qu’est en train de devenir mon existence. Je ne demande rien à personne. Je fais mon boulot… c’est tout ! Je ne veux pas mourir… pas pour ça ! Et puis merde je ne comprends pas le sens de cette discussion ! Pourquoi je parle de ce cas avec cette totale étrangère ? Pourquoi elle s’intéresse à cette sordide histoire ? Quel est le lien qui nous relie à ce foutu macchabée ? Pourquoi m’avoir entraînée dans cette ruelle crade et me bazarder en pleine poire toutes ces questions ? Ça tourne dans ma tête. Et ce putain de crochet de la Frayeur qui ne cesse de s’agripper à mes entrailles et de me ciseler l’estomac ! Et cette boule d’angoisse qui pulse entre mes tempes avec violence et qui remonte trop rapidement le long de mon œsophage. Ça va mal se terminer cette histoire. Je le sens de plus en plus. C’est palpable et tangible. C’est juste là, coincé dans mon gosier !

- Matthews, c’est le sergent détective aux homicides avec qui je collabore pour éclaircir le mystère de cette foutue mort qui m’obsède. Il veut plonger l’affaire dans les Cold Case, parce qu’on stagne. Extatique, du moins, autant qu’une ivrogne aguerrie peut l’être en plein badtrip, mollement, gauchement, je déplie mon bras tout frêle pour aller le mouler autour des épaules menues de ma Hulkette miniature. Je me penche vers son oreille, et sur le ton de la confidence, je lui crache : C’est pour ça qu’on doit absolument aller le voir, si tu sais quelque chose !

Et ça arrive. Ça gerbe de ma gueule. Prestement. Soudainement. Au sens littéral. Lourdement, je cambre l’échine vers l’avant. Douloureusement, mes paumes moites et mes rotules fracassent le bitume lorsque je m’incline de tout mon poids sur le sol. Je me déboîte la nuque et tourne mon visage empourpré vers les chaussures de la guillotineuse épileptique. Et ça arrive. Ça gerbe de ma gueule. Prestement. Soudainement. Au sens littéral. On dirait un mauvais remake du film de l’Exorciste. En de longs râles caverneux,  je vomis toutes les rasades d’alcool que j’ai pu avaler ce soir. Je crois même recracher sur les chaussures de Hulkette un fragment de mon foie et de mes boyaux. Le poison éjecté de mon système, maladroitement, je redresse l’échine et viens désespérément agripper les pans de la veste en cuir de la petite harpie aux chaussures poisseuses de biles et de vomis.

- Je t’aie dit tout ce que tu voulais savoir. J’suis désolée pour tes chaussures. Je t’en achèterai une nouvelle paire ! Je ferai tout… absolument tout… mais je t’en prie ne me tue pas !

Aux abois, mes poignes chétives se resserrent contre les bouts de tissu alors que je viens encastrer mon visage poisseux dans l’abdomen de Hulkette. Littéralement agenouillée à ses pieds encrassés de merde,  je la supplie d’épargner ma misérable vie… j’ai beau râler sur mon existence, cela n’empêche en rien que je m’y suis attachée à cette chienne de vie ! C’est la mienne. J’en aie qu’une seule ! Et pour rien au monde je voudrai qu’on me l’arrache !
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MessageSujet: Re: ❝ hey, i don't know... ❞ - NOVALIZE    ❝ hey, i don't know... ❞  - NOVALIZE EmptyMar 26 Aoû - 18:15




hey, i don't know...
❝ WILL REMEMBER YOU WHEN YOU'RE GONE ❞

Je la tiens d'une seule main, l'obligeant à demeurer sur ses pieds alors que ses jambes me semblent dangereusement fragiles. Ses genoux menaçaient de flancher à tout moment, mais je n'avais pas fini avec elle... Je n'avais pas encore eu les réponses tant escomptées, celles qui parviendraient éventuellement à apaiser mon esprit paranoïaque et inquiet. Depuis trop longtemps, je trimbalais cette horrible histoire de meurtre, sans en glisser un seul mot à qui que ce soit. Personne ne savait. Personne ne se doutait. J'avais pourtant été bien sotte de penser m'en sortir sans que les autorités ne fassent leur petite enquête... Ils étaient partout ces bâtards! Ils ne connaissaient rien à ce que les habitants de cette ville pouvaient vivre! Ils n'avaient pas une ombre d'idée des raisons pour lesquelles nous étions poussées à engendrer de telles horreurs à autrui. Ils foutaient leur nez là où ils n'avaient pas affaire... Et ouais, c'était bien ce que je croyais. La brune me confirma avoir reçu tout bonnement un corps décapité sur sa table de travail et qu'elle avait été plongée dans ce mystère pendant des mois grâce à une demande judiciaire. Génial, la justice s'en mêlait. Je sentis mon visage blêmir à cette confirmation. Ils avaient beau être de simples humains - pour la plupart tout du moins -, mais ils avaient les outils et les connaissances nécessaires pour retracer le chemin du meurtrier... c'est-à-dire moi. Mon coeur s'emballa un instant, réalisant que cette fille avait décortiqué les moindres recoins du cadavre décapité que j'avais laissé dans un fossé d'un parc, qu'elle avait relevé des indices qui pouvaient potentiellement attirés les soupçons jusqu'à moi. Et moi, je me jetais dessus, l'air pas du tout suspecte, avec mes questions tout à fait louches? Good job, girl.

Je tente de reprendre mes esprits, écartée cette douche froide que je venais tout juste d'encaisser, afin de poursuivre mon écoute. Enfin, l'ivrogne semblait vouloir collaborer et me donner les réponses tant attendues. Son bras entourant mes épaules, je sens tout son poids reposer sur moi et, malgré ma force surdéveloppée, je peine à nous maintenir en place. Non seulement, elle repose sur mes épaules, mais elle pousse sa masse sur moi. Ma main lui agrippe le manteau, espérant pouvoir la stabiliser avant que l'on s'effondre en concert sur le sol crasseux de cette sombre ruelle. Son souffle alcoolisé me fouette le joue et je ne peux m'empêcher de fermer les yeux et grimacer une seconde fois devant cette odeur putride. Je tente de détourner la tête afin d'épargner mes narines hypersensibles, mais je persiste à vouloir la regarder du coin de l'oeil. Finalement, elle me dévoile l'identité de ce mystérieux Matthews et je sens de nouveau mon sang se glacer. Et merde, manquait plus qu'un détective s'en mêle. Pourtant, je dois avouer être rassurée par la suite de son récit... Il veut mettre l'affaire aux oubliettes? Enfin, une bonne nouvelle! Ça voulait dire qu'ils n'avaient rien trouvé de concrets, ils ne parvenaient pas à déboucher sur des conclusions claires. Je n'étais peut-être pas si profondément dans la bouse finalement... Oh, pauvre créature... Si elle croyait que j'allais la suivre jusqu'à son complice pour lui dévoiler "tout ce que je savais", elle sera profondément déçue de constater mon non-intention de collaborer.

J'avais senti un poids s'élever soudainement de mes épaules. Je ne serai peut-être pas démasquée! ... Attendez... Ce sentiment d'être si légère soudainement, ce n'était pas seulement dû à ces joyeuses révélations... Si?

L'ivrogne m'avait glissé des mains, ses genoux venant rejoindre le sol. Un bruit d'étouffement gras et inquiétant sorti de son gosier avant qu'une substance jaunâtre et puante n'atterrisse sur mes souliers... Mon visage se décompose, mes yeux s'ouvrent très grands et ma mâchoire tombe par l'incrédulité. C'est. Pas. VRAI! Elle ne venait tout de même pas de gerber sur mes chaussures? C'est une blague? C'EST UNE PUTAIN DE BLAGUE?! Les bras surélevés, l'étonnement tapissant mon visage, je demeurais immobile devant cette scène des plus grotesques, incapable de réagir. Comment je devais réagir d'ailleurs? Mais cette fille est une véritable plaie! Et comme si ce n'était pas suffisant pour rendre cette soirée des plus désagréables, la brunette s'élance vers moi, m'agrippe la veste et me supplie de l'épargner. Son visage recouvert de résidus de vomis vient s'appuyer contre mon abdomen avant même que je puisse lui empêcher. Un air dédaigneux se glisse sur mes traits exaspérés. Je n'ose même plus la toucher, je n'ose plus bouger, je n'ose plus rien faire! Des plans pour qu'elle me gerbe directement à la gueule et m'entraîne dans sa marre de bile mélangée d'alcool.

La tuer? Oh, l'envie était bien présente. Mais ce serait faire preuve d'imprudence... On nous avait vu sortir du bar ensemble, si son corps était retrouvé inerte dans la ruelle tout juste derrière, je me tirais directement dans le pied. Et puis merde, c'est pas dans mes habitudes de liquider une humaine parce qu'elle gâchait mes souliers et me tapait royalement sur le système! J'avais eu mes réponses, j'avais obtenu ce que je voulais, il était maintenant temps de mettre fin à cet entretien des plus grotesques. « Ok, ça suffit maintenant... » Reprenant mes esprits, me résignant à toucher cette fille - beurk -, je lui saisis les deux bras afin de l'éloigner de moi et la soulever comme une plume. Je la vois vaciller sur ses jambes instables alors qu'elle chigne toujours ses supplications dans des couinements désagréables. Bordel... Mes yeux roulent au ciel, m'en voulant de m'être mis volontairement dans cette situation. « Mais non, je vais pas te tuer, ça va, tu es en sécurité, » que je tente de rassurer malgré ma voix irritée. « Enfin, pour l'instant... » dis-je dans un murmure presque inaudible au travers des pleurs de miss l'ivrogne. Je la saisis par les hanches alors que son bras entoure de nouveau mes épaules, sa tête lourde venant s'entrechoquer contre la mienne. Je suis beaucoup trop petite comparativement à elle pour la transporter... Ses genoux sont presque à demi-pliés, un peu plus et elle se traîne littéralement les rotules au sol alors que je l'obligeais à avancer. Je fais de grands efforts pour ne pas respirer pendant notre avancé, histoire d'épargner mon estomac qui désirait à son tour recracher son contenu. J'atteins bientôt une rue plus passante et je cherche un taxi. Lorsque j'en aperçois un, je lui fais signe de se ranger. Sans ménagement, j'ouvre la portière et laisse tomber ma poche de patate à l'intérieur. Sa tête vient fracasser la taule de la voiture avant d'entrer définitivement dans l'habitacle... Oops. De toute manière, elle allait avoir mal au crâne demain matin. Je m'assure que ses jambes sont bien à l'intérieur de la voiture avant de refermer la portière et tourner mon attention vers le chauffeur. « Amenez-la à la morgue. » J'avais aucune idée où elle habitait, mais je savais au moins où elle travaillait... Je sors de ma poche quelques billets verts et le donne à l'Afro-Américain derrière le volant. « Ça devrait suffire. » Deux tapes sur le capot du bolide jaune et hop! elle est partie.

Sur le bord de la route, j'observe la voiture s'éloigner et tourner le coin de la rue avant de disparaître de mon champ de vision. Un long soupir me traverse les lèvres, incrédule de la tournure de cette soirée. Je croisais les doigts pour qu'elle oublie cette rencontre maladroite et pour que ce détective Matthews insiste pour laisser tomber l'enquête. Voilà beaucoup de souhaits dont je n'ai aucun pouvoir... Non, je ne peux rien faire de plus pour le moment. De toute manière, à cet instant précis, tout ce dont j'avais envie... c'est une bonne douche!


THE END

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