Where is your mind little monster? Dunstan L. Bradshaw

Beyond reality, help me, guide me, keep me...
Dunstan & Clare

Les nuits sont souvent les mêmes... Inquiétant constat, ma vie sera en boucle, un défilé de levers de lunes. Passionnant. Assise sur le rebord de mon lit, seule encore et toujours, je n'ai pas su garer le contrôle une nouvelle fois, et le sang qui parsème le parquet ancien de mon appartement, est la preuve de mon appétit féroce. Pourquoi ne suis-je pas simplement morte, ça aurait été tellement plus simple à vivre. Ironie, je le sais, et oxymore si je me souviens bien, comment se réjouir dans la mort, ce n'est pas évident, actuellement je maudis la pseudo mort qui me pousse, torture et terrifie, au point de planter mes crocs dans n'importe quel être... Soif dévastatrice qui me tenaille la gorge et me brûle de l'intérieur. Y résister est un calvaire, du moins j'en ai l'impression. Je caresse ma peau si blanche, debout dans la salle de bain, des gouttes de sang ont séché sur le rebord en marbre, du lavabo... Je me penche et j'ose l'impensable, sortant le bout de ma langue, je lèche le liquide coagulé, la nuit serait une nouvelle fois longue et terrible. Je suis animée aussi par des envies de chair qui dépassent l'entendement humain, des envies d'appartenir à quelqu'un, de ... bref. Je passe un revers de main sur ma bouche, salie d'avoir lécher les restes de sang, c'est dégradant, je l'avoue aisément. Je m'habille, enfile un slim noir, une blouse en soie, et sors de là. Je parcours la ville, sans hâte réelle, avec cette brûlure montant crescendo, j'entends mieux, je vois mieux, et je peux courir vite, mais à quoi servent toutes ces capacités si je n'ai aucun clan, aucune amitié, aucun entourage? Je maudis mon créateur, je maudis dieu aussi, et alors que plongée dans mes élucubrations de l'esprit, je traverse un petit carrefour, je suis percutée de plein fouet par... un prêtre... Je le regarde échoué sur le sol, apeuré, et il y a de quoi. Il vient de frapper à la mauvaise chapelle. "Non non..." Dit il de manière saccadé, lorsque je me penche vers lui, il secoue la tête avec frénésie, et de mémoire de vampire, je n'ai jamais provoqué une telle peur. Je sens arriver d'autres protagonistes à la scène, étrange sensation, et je me mets à grogner gutturalement sans m'en rendre réellement compte. Leurs auras, si tenté que je puisse capter cela, ne me semble pas nette, c'est bestial... Eux me répondent, d'autres se marrent à gorge déployée. "Qui êtes vous?" Dis-je alors, tout en tenant encore le prêtre par le bras pour l'aider à se relever. Je ne le lâchais pas d'un iota, comme s'il était ma monnaie d'échange.

Save the poor...
Clare & Dunstan

La chasse. Il n'y avait rien de plus enivrant pour un animal affamé. La chasse, pour le lycan, s'est l'expression de sa puissance et de sa domination. Il est fait pour cet état, pour en être le prédateur craint et mystérieux. La proie ne sera jamais en mesure de s'échapper, la meute cours, la meute avance, la meute sent et respire la peur et les tremblements persistent dans l'air à tel point que suivre n'est que jeu d'enfant. Leurs pas franchissent doucement les pavés de la ville pour s'engouffrer dans les ruelles sombres et étroites de la nuit, fantômes chasseurs en quête de la victime de la nuit. Pas un reniflement, pas un cris à la lune, seule le frottement de la fourrure contre le silence pesant d'un horaire tardif. Il est là ! L'homme que la meute en cette nuit recherche. Les loups ne sont pas encore transformés, mais leur chasse est tout aussi efficace que celle de l'animal. Ils sont malins, silencieux, à l'affut, et bientôt celui qu'ils cherchent sera à leur merci. Dunstan avait donné des ordres, tout en restant pour l'instant en retrait en attendant que les siens ramènent la viande fraiche. Ce n'était pas pour un buffet, ce n'était pas pour se nourrir ni pour le simple plaisir de chasser, il y avait derrière tout cela une raison bien précise. Une raison qui mettait le chef de meute dans un état d'agacement certain. Depuis quelques jours déjà ils étaient à la recherche de cet homme, un prêtre de petite paroisse qui à eut bien tord de vendre la mèche à quelques vampires sur la présence d'une meute dans les parages. Une meute qui par ailleurs n'avait jamais fait aucun mal à quiconque dans le coin, jusqu'à cette nuit. L'attaque avait été assez surprenante, personne ne s'y était attendu, et s'il y avait eut des blessés, il n'y avait eut heureusement aucun mort à déplorer de leur côté, pour les autres du moins, il ne restait que tas de cendre et poussière. Mais l'un d'eux avait craché le morceau sur les informations qu'il tenait, et la vengeance serait très rapide à exécuter. Une bien mauvaise idée que de se vendre au diable.

« On le tient patron, il va bientôt sortir de sa ruine.
-N'oubliez pas, je le veux vivant. »

Le jeune loup acquiesça avec un sourire. Vivant ne voulait pas dire indemne. Et cela signifiait bien que tant qu'il était en capacité de parler et respirer, rien n'empêchait aux autres de s'amuser un peu avec lui. Ses bras et ses jambes n'étaient d'aucune utilités par exemple, ses yeux ou sa peau que l'on pouvait s'occuper à arracher à quelques endroits stratégiques sans en aller à le tuer. Il y avait mille manières d'avoir quelqu'un de vivant. Du haut d'un toit, observant la chasse de ses troupes dans les boyaux du quartier, ruelles sombres et infamantes, scrutant la proie choisie qui avait commencé à fuir en apercevant ces pupilles rouges qui le suivaient dans la nuit. Et puis il y avait eut cette femme, le prêtre percutant la demoiselle dans sa fuite et s'étalant à ses pieds comme s'il avait percuté un mur de béton. Les loups s'étaient arrêtés, et l'instant s'arrêta quand de ses hauteurs, Dunstan perçu à son tour l'aura de la femme.

Une vampire.

Sans attendre, il sauta du toit, percutant le sol sans douceur mais sans accident, comme s'il tombait du haut d'une petite chaise pour retomber sur les pieds. Il arrêta d'une main ses hommes qui avaient commencé à s'avancer, prêt à attaquer. Ils savaient eux aussi ce qu'il y avait devant eux, et l'instinct leur dicter de la tuer. Et ce n'était pas le chef qui aurait refusé cela, cependant, il voulait sa petite vengeance sur l'être inférieur qui s'effrayait au pied de la femme, tremblant comme une femme et prêt à appeler à l'aide d'une voix de gonzesse effarouchée. Et puis, la vampire semblait avoir compris l'intérêt qu'il avait pour la meute, aux vues de sa main serrée sur le bras de l'homme, pas vraiment décidée à le lâcher.

« Personne qui puisse t'intéresser. Rends nous cet homme et promis, je ne te ferais pas de mal. »

Derrière lui, un de ses hommes grogna, comme déçu d'un tel aveux. Mais patience enfant, c'était mal connaître Dunstan. Il ne laissait aucune proie éternellement vaillante.

Beyond reality, help me, guide me, keep me...
Dunstan & Clare

Je sondais le regard, de ce qui me sembla être le porte parole de toute la clic. Si je ne décèle pas une certaine ressemblance avec eux, je suis certaine qu'ils ne sont pas humains, leur odeur de sous bois, leur pouls battant rapidement, quelque chose de bestial en eux qui ne me rassure pas. Je lève le bras et le prêtre se remet sur pied, sans pour autant que je le relâche. "Genre..." Soufflais-je lorsqu'il tenta de me rassurer. "Le je est peut être certain dans le contexte, mais tes acolytes n'ont pas l'air de ton avis..." Lui lançais-je sans bouger, sans trembler, ni reculer en fait, alors que j'allais être encerclée sous peu. Marrant comme ma nouvelle condition, bien qu'incontrôlable, est un puissant fond d'assurance. Le jauger ne me servira pas à plus, ils sont trop nombreux et même si je sens qu'il prend des gants avec moi, je ne doute pas que de me démembrer sera aisé, il faut juste agir en personnes adultes et civilisées. Le prêtre prie, psalmodie des prières, qu'aucun dieu n'entendra je le crains. "Stop tes simagrées mon père, ni dieu, ni maître ne te sauvera, il semblerait que tu aies mit en colère le mauvais gang..." Lui soufflais-je en secouant la tête, avant de reposer mon regard rougeoyant sur ... "Comment t'appelles tu?" Lui demandais-je comme si, nous avions le temps de discuter un petit peu, et j'avoue que j'évitais de m'arrêter sur les impatiences de ses sbires. "Moi, c'est Clare... Clare Silverhead. Je sais, l'ironie est tuante... Tête d'argent pour un vampire... " J'entendis quelque chose parvenir de la bouche du prêtre. "Que dis tu brave homme? Un lycan... Ah pas un... mais plusieurs... un clan... Ah..." Je me tournais vers l'homme. "Enchantée, pour ma part, pas de clan, je suis seule et pas réellement dangereuse, enfin... pas pour vous, votre odeur m'empêcherait de me nourrir goulûment à vos jugulaires... par contre, mon père..."J'humais l'odeur de son sang bénit, me léchant les lèvres d'avance. Je ne sais pas si mon approche aurait pu fonctionner, ce que je sais, c'est que sentis le courant d'air derrière moi, des atterrissages gracieux, des arrivées particulières, et derrière moi, je sentais l'aura de vampires. "Bon... on dirait que j'ai menti, mais non en fait... ces..." Je me tournais vers eux en faisant bouger le prêtre rapidement. "Vampires me sont inconnus." L'un d'eux me souffla qu'on était dans le même camp et là j'éclatais de rire, à dents et gorge déployées. Impression d'être sur une mine anti personnelle, prête à péter à tous moments, pas franchement agréable, et entre les deux, je savais que ça allait saigner. "Pardon, je me reprends, donc non... ni dieu, ni maître, ni camp..." Dis-je férocement aux deux groupes. Je me plaçais derrière le prêtre, prête à lui arracher la gorge...

Save the poor...
Clare & Dunstan

Il ne fallait jamais se fier aux paroles d'un seul homme. Et la vampire l'avait compris. Elle n'était pas la première, mais c'était un cas de figure assez rare. Car lorsque Dunstan faisait cette proposition, nombreux furent ceux à l'accepter et à périr la seconde d'après. Pour autant, le chef de meute n'avait jamais démenti à ses paroles. La finesse des mots n'était pas toujours facile à cerner. Le cas présent, le jeune homme n'avait pas à faire à quelqu'un d'idiot. Ou simplement quelqu'un de très méfiant. Il haussa les épaules lorsqu'elle énonça l'évidence, ce qui déclencha chez ses loups quelques grognements de protestation et de déception. Le problème étant que la tuer risquait aussi d'endommager la proie, et ce n'était pas tout à fait le but recherché ici. Aussi, il allait falloir se conformer aux exigences de la demoiselle, à savoir celle de la laisser en vie. Oh bien sur il aurait été facile de contourner une promesse aussi bassement conclue, mais ce n'était pas vraiment le genre de Dunstan de tromper les gens, ni même son ennemi. Ou du moins pas aussi directement. Jaugeant la vampire du regard, il restait lui même stoïque et droit, neutre à observer et réfléchir à la manœuvre à suivre. Il ne pouvait pas perdre le prêtre aussi facilement, ce n'était pas une option.

Gang ? Comme c'était réducteur de parler de sa meute d'une manière aussi risible. Ce n'était pas la surprise qui empêchait Dunstan de réagir avec vivacité mais au contraire cette capacité qu'il avait à maintenir la rage qui coulait sans discontinuer dans son cœur. Il n'aurait pas hésité une seule seconde à l'ouvrir et se vanter des mérites de ses hommes, qu'ils n'étaient pas de vulgaires gamins à se battre à coup de batte de base-ball et autres conneries du genre. Elle était bien présomptueuse de les regarder ainsi avec orgueil et sans aucune trace de peur. Inconsciente, c'était le mot.

« Pour qui tu te prends d'parler comme ça au chef ?! »

Un de ces hommes n'avait pas réussi à se contenir, aussi bien par l'appel de la nature qui lui dictait de se battre contre la vampire que par l'impatience qui guettait de nombreux loup. Dunstan l'arrêta d'un mouvement, tournant son regard vers lui et imposant le silence d'un seul coup d'œil. Imprudent. « Appelles moi Leo pour l'instant. » Évidemment, il ne lui aurait pas donné son vrai nom. Il ne fallait pas rêver. Seule les personnes digne de confiance pouvaient l'avoir. À quelques exceptions. Et ce n'était pas à une vampire à peine rencontrée qu'il allait le donner. Il sourit face à la blague de la jeune femme lorsqu'elle se présenta à son tour, bien qu'il ne lui eut rien demandé. « L'ironie est une caractéristique très présente chez les vampires. » Quelques loups se moquèrent à leur tour, arguant des ricanements qui n'avaient rien de sympathiques. « Et si maintenant tu nous rendais monsieur l'prêtre ? On est pressé. »

Elle ne semblait pas vraiment encline à le faire. Comme si les paroles du jeune homme n'avaient pas eut d'effet, elle continua sur sa lancé. Dunstan douta qu'elle était enchanté de faire sa rencontre, au final tout cela ressemblait plus à de la courtoisie lourde et sans intérêt digne de faire gagner du temps. Comme cela était bien futile. Levant les yeux au ciel, il soupira lorsqu'elle commença à raconter sa vie. Et... ? Qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire à lui qu'elle soit sans famille et sans rien ? Ce n'était pas son problème. Elle n'était pas la seule en ville à être solitaire... plus tout cela avançait et plus il était clair qu'elle tentait de gagner du temps. Mais pourquoi ? Une nouvelle fois le mâle Alpha dû arrêter l'un de ses hommes lorsque la vampire menaça de goûter à leur proie. Était-elle folle ?

« Touche à son sang et je te promets que tu vas regretter d'avoir fait la maligne avec nous. »

Mais la menace fut vite éclipsée lorsque des intrus arrivèrent au même moment. Cette fois, la contenance de Dunstan tomba, et avec lui le masque de calme. Sa mâchoire se crispa devant les quatre vampires qui venaient d'arriver. En plus de la première, ils étaient donc cinq. Certes peu face à une partie de la meute un peu éparpillée dans le quartier, mais assez dangereux pour la mission qu'ils avaient, récupérer le prêtre. Il se moqua bien de ce que cette... Clare put dire à ces nouveaux arrivant, il était clair pour Dunstan qu'elle n'était pas de leur côté – le contraire l'aurait étonné – et qu'elle aussi était bonne à éliminer. Qu'elle rit ou s'amuse de ce qu'ils venaient de se dire avec les autres n'avait désormais aucune importance.

« Tu nous a mentis. Tu gagnais du temps pour que tes acolytes puissent arriver à l'heure. LES GARS, PAS DE QUARTIERS ! »

Ils n'attendirent pas plus pour agir. Tant pis pour la petite vengeance. Le prêtre allait très certainement mourir tué par la jeune vampire. Mais malheureusement il n'était pas question de se laisser avoir par ces putains de suceurs de sang. Ils étaient à la fois plus nombreux et plus puissant. Dans l'affolement de violence qui eut lieu, Dunstan s'élança vers cette femme qui venait de leur mentir. Ce serait donc entre eux deux, les loups s'occuperaient des autres gêneurs.

« Tu as eu tort de jouer à ce petit jeu là. »