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 The beauty or the beast?

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InvitéInvité
The beauty or the beast? Empty
MessageSujet: The beauty or the beast?   The beauty or the beast? EmptyDim 8 Juin - 19:16

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours adoré les livres. Avant même de savoir lire, je pouvais passer des heures à admirer les images colorés que renfermaient ces recueils. Imaginant moi-même ce que tous ces mots souhaitaient raconter. Leur inventant parfois des destins plus tordu qu’ils ne le présentaient réellement. Je me plaisais à nommer les personnages, à leur inventer une vie, à les rehausser de mes propres couleurs. Plus tard, je redécouvrais ses mêmes ouvrages sous un tout autre regard. L’apprentissage de la lecture fût pour moi comme une clé. Celle qui me libérait de ce monde froid et morose dans lequel j’évoluais. Celle qui me permettait de m’évader dans l’univers que je souhaitais, suivant le rythme de mes envies et mes humeurs versatiles. Je crois bien que les livres m’ont sauvé. Plus d’une fois, même. Alors que tous ceux que j’aimais me tournaient le dos et se fermaient à moi, les livres eux, demeuraient toujours ouverts, accessibles. Ils sont les seuls sur qui j’ai pu compter dans les moments les plus sombres de ma vie. Le seul moyen que j’avais de mettre une touche d’espoir, là où tout semblait perdu.

Je ne suis sans doute pas la seule à qui les livres ont donné un nouveau souffle. Ses bouts de papiers parsemé d’encre possèdent ce dons inouï de pouvoir traverser les âges. Tout comme certaines créatures, il existe des ouvrages possédant plusieurs siècles de vie à leur actif. Rien que en touchant ces pages jaunit, ont peu ressentir tout ce vécu parcourir nos veines et venir nous nourrir de toute leur richesse. Et même si le livre meurt, l’histoire, elle, subsiste malgré tout dans l’esprit de ceux qui l’ont lu, ou entendu.
Vous connaissez sans doute l’histoire de la belle au bois dormant, par exemple. C’est un vieux conte. Un très vieux compte. J’ignore sa date de parution, mais j'en ai déjà vue un qui paraissait très âgé. C’était à la bibliothèque de Block Island, où j’ai travaillé pendant quelques années. On voyait qu’il était éprouvé par les années passés à raconter, et raconter, et raconter, chaque fois la même histoire. Celle d’une princesse qui avait été damné d’une horrible malédiction dès le berceau. Il était prédit qu’elle se piquerait le doigt sur un fuseau et dormirait pendant cent ans, avant que le fils d’un roi ne l’extirpe de son profond sommeil en lui offrant un doux baiser.
Vous l’avez entendu mainte et mainte fois vous aussi? Sans doute la connaissez-vous par cœur.

Mais alors avez-vous déjà entendu parler de la Belle du Burrows? Certainement pas. Cette histoire ne date pas d’un siècle. Ce n’est en fait même pas une histoire. C’est un fait. C’est réel. Il s’agit d’une jeune femme alitée dans l’un des hôpitaux de la ville. Le Burrows Hospital de Brooklyn. Contrairement aux plus communs des patients pris en charge, cette jeune femme ne nécessite aucuns soins médicaux, aucun traitement, aucune machine pour la maintenir en vie. Elle est simplement là, immobile, allongée dans ce même lit depuis des mois et elle dort! Impossible de la réveiller. Impossible même de la toucher. Tous ceux qui s’y risquent se voit immanquablement recevoir une forte décharge. Alors ils la laissent là. Ils la laissent dormir en paix, guettant avidement le jour où la belle ouvrira enfin les yeux et dévoilera l’éventail de ses mystérieux secrets.

Aucunes cartes, aucune famille à sa recherche, personne pour l’identifier. Elle semble seule au monde. Seule contre le monde. Une poupée jetée aux oubliettes. De l’extérieur, elle semble sereine, son visage inspire une paix bienveillante et une beauté pure, pourtant, à l’intérieur elle cache une noirceur accablante. Dans les tréfonds de son âme torturée, tout ce bouscule. C’est la tempête, le cataclysme, la fin du monde. La terre tremble, elle s’ouvre, elle l’avale. Et pourtant elle semble si calme. D’une tranquillité inquiétante.

Cette fille sans identité et tourmenté – La Belle du Burrows – en fait, c’est moi. Pourtant, je n’ai absolument rien à voir avec cette princesse de conte, si ce n’est que moi aussi je suis victime d’une horrible malédiction. Malheureusement pour moi, la malédiction qui m’afflige est beaucoup plus lourde à endurer que celle de la véritable Belle au bois dormant. La mienne me pourris la vie au quotidien. Elle fait de moi un monstre, peu importe mes efforts et mes bonnes intentions. Peu importe le nombre de pas que je fais vers la lumière. J’ai beau courir, prendre tous les raccourcit possibles, les ténèbres arrivent toujours à me rattraper. Lorsque je suis essoufflé, lorsque je baisse ma garde car je pense que je suis enfin hors de danger, c’est là qu’ils m’attaquent. Ils m’aspirent vers ce monde noir contre lequel je me bats depuis toujours. Les ténèbres m’appellent. Je connais leur voix, leur chant est toujours le même, séduisant, attirant. Et pourtant je lutte. Ma vie entière est une lutte. Une lutte contre ma propre nature.

Ce soir la lutte est féroce. Je me sens étouffé, je défaillis, je veux sortir de ma cage. De cette cage de chair et de sang qu’est mon corps. Ce corps maudit. Il est ma prison, et malheureusement je ne suis pas une pauvre princesse prisonnière. Non. Je suis simplement un monstre. Un monstre qui vole la vie des gens. Qui les dépouille et ne laisse que des carcasses vides. Des corps dénué d’âme. Le plus dégoûtant, c’est que je me surprends à apprécier cette sensation de grandeur. Toute cette force et cette vitalité qui me revigore, qui m’engourdit l’esprit. Rien n’y est comparable. Et pour cela, je me hais.

Dans le Burrows Hospital, une poigné du personnelle se rue vers le lit de la Belle. Son corps tremble et se contorsionne. Elle gémit, non, elle hurle maintenant. On tente de l’immobilisé pour lui administrer un calmant, mais la lutte n’est pas de tout repos… et rapidement, il est trop tard. La belle devient alors la bête. Le personnel du Burrows Hospital se seraient-ils en fait trompé de conte?
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