❝ kill or be killed. ❞ - CALEM

Don’t try to be different, just be good.
Because now a days just being good is different enough.
Nébulosité déconcertante et ennuyeuse que j’essayais en vain de lutter contre. C’est débile, dans ce bled pourri, comment je puisse m’acharner aux choses les plus insignifiantes et futiles ! Jamais assez. Plus. Il m’en faut toujours plus. Un objectif, ça préoccupe une conscience enchevêtrée, distrait une âme fatiguée et tourmentée. Jamais assez. Plus. Il m’en faut toujours plus. Prends donc ceci. Envois chier cela. Acquiesces à ça mais ne succombe surtout pas à ce truc. C’est un cercle vicieux. Une machine à jamais assouvie mais inlassablement avide. C’est la mort qui console mais hélas qui nous fait vivre également. Elle m’enivre de la tête aux pieds, comme un remède sulfureux, parsemant ma chair douloureuse de son sérum bénéfique et imprégnant mes veines de son poison néfaste. Elle me donne ce courage insoupçonné. Me livre cette volonté acharnée. Et me déploie cette ténacité d’esprit quasi imperturbable et inébranlable. C’est la mort qui console mais hélas qui nous fait vivre également. Pour elle, je me consacre. Pour elle, je me dévoue. Mes yeux sont consciencieusement ouverts sur ce long et sépulcral cauchemar que je traverse et divague entre. Combien de fois faudra-t-il que l’on secoue ma fichue tête de mule pour que je ne daigne enfin comprendre que tous mes désirs ne sont jamais que les fruits de mes déboires ? J’use de mon âme effilochée, pour défense et conspiration. Je contemple ces nobles et grandes Créatures, dont les desseins lucifériens nous submergent de souffrances et de lamentations. Ces nobles et grandes Créatures qui nous damnent, nous sculptent comme le marbre, martèlent nos poitrines et nos fronts, de ces affronts cinglants et tragiques, que si peu de gens ne parviennent à en comprendre la raison d’être…

Nébulosité déconcertante et ennuyeuse que j’essayais en vain de lutter contre. Je me sens distrais. Fatigué. Exténué. Littéralement vidé de toute énergie. Ce soir, ce calme soporifique qui enveloppe mon esprit, me berce doucement vers le néant sempiternel, il m’endort pratiquement debout. Mes yeux se ferment tout seul, ma tête vacille brusquement d’avant en arrière, trouvant les bras de Morphée soudainement si invitant et attrayant. C’est débile, dans ce bled pourri, comment je puisse m’acharner aux choses les plus insignifiantes et futiles ! Je ne devrais pas être là. Cette mission, cette dite battue, elle ne m’était pas mienne. Je ne devrais pas être là et pourtant j’y suis. J’y suis parce que je n’ai rien de mieux affaire ailleurs. J’y suis parce que…

- La cible, ce soir, c’est un certain Blackmore. Ce nom vous dit peut-être quelque chose mais personnellement je m'en contrefiche !

C’est débile, dans ce bled pourri, comment je puisse m’acharner aux choses les plus insignifiantes et futiles ! Je laisse mes yeux grands ouverts, malgré cette fatigue qui me grise, comme si mes claires et sereines prunelles seraient en proies de détecter la moindre luminescence au cœur de cette noirceur sans fêlure. Je ne devrais pas être là ce soir. Cette mission ne m’était pas mienne. Un simple nom. Une simple rumeur s’évasant au travers de cet air accablant et me voilà d’instinct qui se dévouais à nouveau à la mort… cette mort qui console et me fait vivre. Combien de fois faudra-t-il que l’on secoue ma fichue tête de mule pour que je ne daigne enfin comprendre que tous mes désirs ne sont jamais que les fruits de mes déboires ? Volontairement un peu à l’écart, sournoisement bien tapis dans l’ombre, j’écoute d’une oreille peu attentive le débriefing, assimilant ce qui m’intéresse et oubliant ce qui ne le fait point. Nous sommes quatre traqueurs, parmi eux, je m’y retrouve, moins costaud et sacrément plus petit que mes titans de collègues. Ils sont gonflés à bloc, la dégaine bien droite, imposante, fracassante, l’un parmi eux se tue à enclencher et déclencher le cran de sûreté de son flingue alors que les deux autres causent de ladite cible l’air mine de rien. Moi, un peu hagard, puisque la tête dans les fesses, je me contente simplement de m’assurer que mon précieux Beretta fait bel et bien sagement dodo au creux de mes reins, là, subtilement gainé à la ganse de mon vieux jeans troué et délavé. Pour m’aider à prendre mon mal en patience, j’ai mes pilules et une clope sur le coin du bec. J’aspire la nicotine au même rythme que je respire, engendrant un écran de fumé opaque et spectral devant moi et même au-dessous de mon crâne. La tête dans les nuages, j’attends fuckign relax qu’on se magne enfin dans ce fichu bar à stripteaseuses, parce que méditer durant 100 ans de vie avant d’éclater la cervelle de quelqu’un ; j’aime pas ça.

Et comme si soudainement le trio de testostérones méga boostées aurait pressentis mon impatience, du coin de l’œil, je les aperçois se remuer et approcher le débouché de cette ruelle crade et louche. J’emboîte leur pas de géants, parvenant à rattraper Owen, le présumé mal alpha de notre petite troupe de grands gaillards. Le grand bonhomme me lance un regard lourd, goguenard et franchement pas trop sûr de lui… de nous… et de moi spécialement.

- Tu pense vraiment que ce suceur de sang est aussi spécial qu’ils le prétendent ?

Songeur, j’observe sombrement l’horizon nébuleux et versatile qui nous approche peu à peu de la porte d’entrée du Devil's Den, pouvant déjà percevoir toute la frénésie et la stupeur que regorge le cœur de ces quatre murs déliquescents mais étonnamment paradisiaques.

- Me persuader de tes soupçons, Owen, je ne me retrouverais pas à côté de toi ce soir… sifflais-je, grand sourire de gamin d’étampé sur la figure et haussant nonchalamment les épaules.

- Ne joues pas les plus malins, Salem. Ce gars va probablement se donner en spectacle et remonter jusqu’à lui pourrait nous coûter très cher.

Mouin...

- Et pour quelle raison crois-tu que je me retrouve là, à côté de toi ce soir… Owen ?

Mon sourire s’agrandit, je me débarrasse de mon mégot que je laisse déchoir sur le sol poisseux et disparais en simultané au travers la porte double battante de l’entrée de la frénétique boîte de nuit.

Let the fun and games begin !

† Salem & Caleb †
KILL OR BE KILLED




Le Devil's Den, cette endroit avait ce que l'on peut appeler une certaine réputation, bien particulière, une réputation qui démontrait bien la justesse du titre. Pour les cocrocs et les loupieux, c'était le lieu par excellence, l'endroit populaire et renommé qui méritait de faire la queue quelques heures pour y boire verres et sang tout en gardant un œil prédateur sur les pièces de viandes en train de se déhancher sur sa table en échange de quelques liasses de billets verts d'avant-guerre, une représentation miniature de la ville Sodom, c'était pas une église moi j'peux vous l'dire. Mais ce mercredi soir, c'était l'une de ses soiré différente ou un étrange guitariste sortait sa vieille guitare acoustique de son étui tout poussiéreux et usé par les longs trajets. La musique gothic et techno habituelle disparaissait pour l'instant d'une nuit pour n'y laisser que le son grave, sombre et sexy d'une seule et unique chose, un blues baby.

Depuis déjà quelques heures que l'étrange vampire se trouvait au devant de la scène, sur un tabouret pendant que ses doigts glacial pinçait les cordes de sa guitare. Il ne se laissait pas déconcentrer par les femmes à moitié nue qui se trouvaient parmi les clients, oh ça non, il n'en avait pas besoin. Il jouait de sa guitare tel il ferait l'amour à une femme, caressant le manche de façon gracieuse pour enchaîner les accords. Ouai, il pouvait jouer plus rapidement, mais qui aime presser les choses? Non, le guitariste laissait entendre son blues au travers de la salle, sans parole et sans censure, son pied faisant office d'un petit rytme tandis qu'il le tapait sur le sol. Certains portaient une vive attention, d'autre l'ignorait complètement, mais comme je le disais, il s'en fichait. Caleb ne joue que pour deux personnes, lui et son amante, la Mort, sweet baby Jesus. Mais un truc moche fini par troubler sa concentration, de nouveaux clients, mais pas trop comme les autres, ceux là n'était pas venu pour la boisson, ni pour les poulettes et la musique, Caleb aurait pu parier un 20 qu'ils s'en passaient au dessus de la tête. Non, le p'tit gars était dans le pétrin en fait. Le guitariste leva ses deux grands saphirs qui lui servaient d'iris pour les poser sur le petit groupe de mâles aux épaules carrés qui ne souriaient pas trop. Il esquissa un léger sourire dans le coin de sa bouche, révélant un petit côté moqueur tout en continuant sa mélodie ténébreuse, mais chaleureuse unique à Blues.

« Hey... hey baby ouai... ce fut vraiment une très belle soiré, mais maintenant chéri, j'vais devoir me tirer. Vous avez été un bon publique, un peu fou, un peu pudique! Mais ne vous inquiétez les copains, ce n'est jamais vraimennt pas la fin. À la prochaine nuit, demain ou après-demain. »

Était-ce vraiment la fin de son numéro, de la soiré? Vous rigolez, étant du genre à jouer jusqu'aux premiers rayons du Soleil, il s'agissait visiblement d'une situation particulière arrêter sa mélodie aussi tôt, mais tout le monde s'en fichait et cela jouait heureusement à son avantage. Le tout n'était qu'une ruse afin d'éviter la dernière chose qu'il voudrait se voir produire: révéler sa véritable identité au grand publique. Ainsi, le jeune vampire fit un dernier salut du corps en abaissant le haut de celui-ci en guise de respect à ses spectateurs avant de ranger en un éclair sa guitare dans l'étui en cuir, usé et mal fichu pour finalement disparaître à l'arrière de la scène, pressé, mais pas trop pour ne démontrer qu'il se sauvait. Sifflotant un petit air innocent, il fit quelques doux sourires aux danseuses à l'arrière de la scène, au niveau des loges qui lui répondait le sourire. "Tu voudrais jouer de ma guitare loulou?" "Tu pars déjà mon beau Caleeeeb". Il faisait mine de ne pas entendre les diverses remarques pendant qu'il pressait le pas, bien qu'il se retourna vers Cindy, la mutante unijambiste en lui adressant un baisé soufflé. Finalement, il atteignit , la porte du fond,venant pour basculer à cause de la fausse marche juste avant la sortie, mais un pivot agile lui permis de reprendre son équilibre et de sortir en gardant son allure décontracter, awesome le mec non? Souriant, il se félicitait déjà de se sauver aussi facilement.

"La chance ne sourit qu'aux plus audacieux, à la prochaine fois les péteux."

Mais avant même de ne déclarer sa victoire, il leva les yeux en apercevant les diverses silhouettes musclés au bout de la ruelle, gardant tout de même un sourire qui se voulait quelque peu nargueur, les pieds à la hauteur de ses épaules, tenant d'une main l'étui contenant supposément son instrument de musique, face à ses détraqueurs tel une scène d'un western comme on les aimes. Sa main libre se déplaça lentement pour venir gracieusement replacer quelques mèches de cheveux, fidèle à son visage hollywoodien.

"Mes amis, mes amis, si c'est pour un autographe, j'ai malheureusement perdu mon stylo, mais si vous voulez, je peux toujours vous jouer un dernier petit morceau?"

Son sourire s'agrandit quelque peu alors qu'il dirigeait sa main gauche vers son étui bien fermer et d'un geste vif et rapide, fidèle à la férocité vampirique, sa main de craie transperçant ce dernier pour y arracher directement le contenu . C'est après que les morceaux de bois soient tombé au sol que les hommes virent finalement que le musicien ne trainait pas toujours une guitare dans cet étui. Un shotgun à deux canon pointé vers le près du groupe, un sourire sur ses lèvres, l'index prêt à appuyé sur la détente.

"Alors je me répète, c'est pour quoi?"

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