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  ❝ hearts a mess. ❞ - NOVALEM

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MessageSujet: ❝ hearts a mess. ❞ - NOVALEM    ❝ hearts a mess. ❞  - NOVALEM EmptySam 12 Juil - 3:27




you can use me up

- you know i'll give you everything -


Soixante-quinze. Soixante-seize. Soixante-dix-sept…

Tu te brûles les yeux sur tout ce jonchement de ruine qui couvre et comble ton champ de vision. Tu dévisages ce géant de ciment avec une perplexité rageuse et amère. Tes globes oculaires sombrent dans leurs orbites, à mesure que tu t’obstines à faire doucement glisser tes grands yeux azurs sur ces vieux vestiges qui te murent. Depuis trop longtemps, tu fixes cet édifice. Depuis trop longtemps, tu oses défier ce relent de folie qui te grise la cervelle. Tes claires prunelles translucides percent sournoisement ce vide abstrus qui s’étend lentement devant toi. Tes claires prunelles translucides veulent désormais déchoir à l’intérieur de ton crâne, de toi-même, tellement que tu persistes à fixer ces briques sans ciller et broncher. T’as les muscles crispés, les nerfs de la mâchoire tellement contractés, que cela te fait mal, mais l’élancement de cette douleur dérangeante est le seul fil qui te permet de savoir que tu existes toujours et que tu n’as malheureusement pas quitté le tangible… la réalité.   Tu es comme un lion, séquestré dans une cage trop petite et claustré dans cet environnement qui t’étouffes. Tu tournes en rond, tu vogues du trottoir à la clôture, sans savoir où aller et quoi faire. Tu bouges. Tu marches. Tu divagues d’un poste à un autre. Seulement… t’en as même pas conscience. T’es qu’un amas de viande qui se décompose peu à peu, de mois en mois, de jours en jours et d’heures en heures. Ce que tu as éprouvé, ce que tu as aimé si tendrement, chaque morceau de toi, tout, littéralement tout, s’efface, s’engouffre dans le creux sinueux de cet abysse tellement gourment et bourbeux. Savoureuse et douce chimère que voici. Tout se mélange dans ta petite tête de mule. Le gouffre a toujours soif. Il aspire et inhale chaque fragment de ton existence sulfureux. Tu t’éteints… à mesure que la flamme flétrie cesse de crépiter et de danser dans le tréfonds de ton regard inexpressif et ravagé. Tu t’éteints. Tu péris et t’oublie dans le plus bas fond de ce vide. T’es qu’un sarcophage de douleur et de peine. T’es qu’un tombeau oublié dans le cœur des ténèbres, là où même la lueur d’un jour illustre ne peine à rentrer et irradier cet être si sombre et si morne que tu es désormais. La lumière se refuse d’entrer à l’intérieur de toi, l’espoir te parais maintenant sans importance et conviction. Tu ne te sens pourtant pas bien ou mal. T’es simplement coincé dans l’abysse de l’inconscience. Il n’y a rien devant toi. Qu’un simple mur titanesque qui te protège de ce que tu te refuses de voir et de croire. Mur qui te protège de la réalité. Mur daignant enfin panser et alléger tes plaies béantes… parce que tu souffres. T’es incurables, tu éprouves et t’as visiblement trop vécus. Tu es fatigué mais le sommeil ne te vient pas, il défile devant toi et tu crois presque l’entendre détaler au loin en proclamant un grand rire moqueur et insensible à ta cause…

Quatre-vingt-cinq.  Quatre-vingt-six… Cent… ?

Regarde-toi, minable loque ! T’es même pas fichus de bien compter. C’est un truc que t’as pourtant appris depuis que tu es aux couches. Qu’est-ce qui t’arrive ? T’es tellement gauche ! T’es complètement déconnecté du reste du monde. Le monde… qu’est-ce que ça veut dire pour toi, de toute manière ? T’as laissé tomber ce monde. T’as laissé tomber ces gens que tu oses dire importants et vitales pour toi ! Ta propre famille. Tu les as lâchement abandonnés parce que tu as merdé… royalement ! Tu les as bourré de faux espoirs. T’as saturé leurs crânes de ces mensonges en leur faisant croire que s’était du caviar. Comment peux-tu te regarder dans un miroir après ça, hin ? Comment peux-tu vivre et vouloir survivre dans cet enfer ? T’as pas compris et jamais tu ne comprendras. T’es voué à la destruction la plus suprême. Débris de l’humanité, tu grattes cette terre putride de tes ongles amochés, creuse ta tombe vers cette descente aux enfers…  et même rendu ici-bas, t’arrête pas de creuser et tu t’enlise plus creux encore dans les ténèbres. T’as pas compris et jamais tu comprendras. Petit chien galeux indocile qui n’apprends rien de ses erreurs et qui continue de se terrer un nid dans sa propre charogne ! Tu me dégoûte !

Un. Deux. Trois. Quatre…

C’est ça. Recommence à compter ces foutues briques. Cache-toi en arrière de ce mur titanesque. Refuse de croire et de voir. T’as toujours excellé dans ce domaine. T’as toujours fuis ta propre réalité. Servile petite victime qui rampe comme une vulgaire larve aux pieds de tes bourreaux. T’es bon là-dedans. Vivre sous la jupette de ces tyrans. Obéir aux ordres. Le sang entachant tes mains. Les fantômes accaparant tous les recoins de ton esprit ravagé. Les monstruosités ecchymosant ton cœur. Les vapeurs exécrables de ce monde empoisonnant ton crâne.

T’es un zombie. Un putain de zombie !
Tu orne ta carcasse putride, pour embellir ton existence, mais ta sordide vérité te revient toujours en pleine gueule. Novalee, Ariana, Exekiel, Coraline, Joe, Dunstan et Aleister. Un rêve de pierre. Ces miroirs immaculés où reluit le reflet du Beau, mais jamais le Laid. Ils ne te connaissent pas. Pas comme moi je te connais… tu croyais t’être débarrassé de moi mais tu sais très bien que je te reviens toujours.

Tu penses encore que tu es en guerre contre le monde alors que le combat le plus illustre que tu mènes c’est avec toi-même.

Et dans cet Enfer… abandonné des tiens, désormais seul avec toi-même, tu réalises ce que tu te refuses de voir.

Confiné dans le cimetière de tes déboires, ta peau et tes os deviennent de moins en moins palpables, tu te mets en terre, mais tu blâmes ton deuil sur cette famille que tu as bassement quitté. T’as connu l’amour, le courage, la joie, la confiance, la satisfaction de faire reluire dans le regard des gens, les meilleures parties de toi.

Mais n’oublie qui tu es et d’où tu viens, Salem !  

Cinq. Six. Sept. Huit. Neuf. Dix…

C’est ça. Compte ces foutues briques. Cache-toi en arrière de ce mur titanesque. Refuse de croire et de voir. 
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MessageSujet: Re: ❝ hearts a mess. ❞ - NOVALEM    ❝ hearts a mess. ❞  - NOVALEM EmptyMar 15 Juil - 2:19




hearts a mess
❝ come on love, draw your swords ❞

« J'y arrive pas, Salem... » que je dicte de ma petite voix. Les doigts entremêlés au travers du grillage qui nous sépare, je l'observe. Mais il est distrait. Il tourne en rond, il bouge les lèvres, mais je n'entends rien. J'ai les sourcils froncés et le visage tiré. Mes traits trahissent mes longues nuits d'insomnie et mon état qui s'apparente à une véritable obsédée. Je ne suis pas la Novalee qu'on connaît, que l'on reconnaît. Celle que je suis aujourd'hui est aigrie, lunatique, songeuse, seule. Beaucoup trop seule. Je m'isole, je m'éloigne de ceux qui sont devenus ma famille avec le temps. Quelle bêtise. Ne sommes-nous pas supposés se rapprocher en temps de crise? N'est-ce pas une réaction instinctive de la race humaine de se rassembler pour être plus fort? Certes. Mais je n'y parviens pas. Je ne parviens pas à traîner avec Ariana et embarquer dans ses soirées de jeux de société pour détendre l'atmosphère. Je n'arrive pas à savourer comme je le devrais les bons repas de Coraline. Je  m'indiffère complètement des gaffes d'Exekiel qui, hier encore, avait tâché l'un de mes morceaux de vêtements favoris. Plus rien à foutre de tout ce matériel. Plus rien à faire de me coiffer et de m'habiller comme une femme fière. À quoi bon? À quoi bon faire tous ces efforts lorsque ceux qu'on aime souffrent... Comment avancer alors qu'on laisse ces personnes derrières avec leurs malheurs? Je ne peux plus avancer. Je ne peux plus manger, boire, dormir, sans voir son visage et craindre le pire. Trois mois. Trois interminables mois à chercher, me renseigner, courir, ramper, tomber... Et rien. Tous ces efforts pour rien. J'ai les mains vides et je me sens démunie.

J'y arrive pas. J'y arrive tout simplement pas. Tout me dicte de baisser les bras, tout est contre moi, mais je m'acharne. Jusqu'où suis-je prête à aller pour trouver la réponse à cette énigme? Je suis prête à beaucoup de chose, mais jusqu'à en mourir? Jusqu'à risquer ma vie? Il faudrait que j'abandonne. Il me forcerait à abandonner. Mais j'y arrive pas. J'y arrive tout simplement pas.

« Salem, » que j'interpelle de nouveau. Il n'entend pas. Il ne m'écoute pas. Il a les yeux rivés vers un vieil édifice d'élaboré, prêt à tomber à tout moment, et il... il le regarde, tout simplement. C'est comme s'il était perdu dans son propre monde, bien profondément dans ses pensées, et ne constatait même pas ma présence. Mon coeur se serre et s'emballe. Mes yeux le suivent un moment, impuissante. Si près. Mais si loin. Le double grillage nous empêche de prendre contact, mais il nous permet de nous regarder... Il refuse. Il me tourne le dos. Il ne daigne pas croiser mes prunelles qui se voilent alors que les secondes passent et que la scène se perpétue. Il me rejette et m'empêche de rentrer dans ses songes, trop distrait pour entendre le son de ma voix. Il m'oublie. Il s'oublie. Il oublie qui il est, d'où il vient, qui l'attend, là, dehors de ce camp de concentration. Je reconnais ce Salem qui m'avait tant fait peur, qui me provoquait par moment des frissons d'horreur alors que ses prunelles me transperçaient l'âme. Celui à qui j'avais offert beaucoup trop de capsules hallucinogènes qui lui embrouillaient l'esprit. Il est absent. Il m'échappe et j'ai peur de ne pas avoir suffisamment de force pour le retenir. Il va tomber et je ne pourrai rien pour l'aider! « Salem! » que je répète d'une voix beaucoup plus audible. Je sens ma gorge se serrer par l'inquiétude, mes mains empoignant avec plus de force le métal entrecroisé de la clôture.

Mes traits tressautent sous l'émotion qui monte dangereusement. Je compresse mes dents les unes contre les unes, rassemblant toutes mes forces pour garder cette boule d'émotions qui menaçait d'exploser à tout moment. Je balaye les larmes qui me viennent aux yeux de quelques battements de paupières, mais rien à faire, elles continuent de se créer. Elles s'accrochent à mes cils et l'une d'entre elles parvient malgré mes efforts à s'échapper. Elle longe ma joue rougie par la fatigue et cette peur qui me retourne l'estomac. Lentement, elle crée un chemin sur mon derme tremblotant, incitant ses jumelles à la rejoindre. Mais je combats. Je dois être forte. Courageuse. Imperturbable. C'est mon rôle, n'est-ce pas? L'invincible Novalee au coeur de pierre qui trouvera le moyen de sauver le leader de notre bande. Parce qu'ils n'ont personne d'autre, n'est-ce pas? Une si grande tâche pour un si petit corps. Ce corps qui se fragilise au fur et à mesure que je m'obstine à vouloir lui parler. À vouloir qu'il m'entende... « J'y.. j'y arrive pas! » Ma voix se casse par cette foutue boule d'émotions qui se coince dans ma gorge. Je la retiens, je la repousse un moment de plus, mais elle est plus forte, plus tenace que je ne peux l'être. Le visage tordu, je laisse échapper une plainte au même moment où mes joues se retrouve immergée par ces larmes. Mon front vient s'appuyer contre le grillage et je m'y accroche de mes mains avec tant de désespoir que ma peau en devient blanche. Mes jambes faiblissent et je sens que je ne pourrai pas supporter plus longtemps son mutisme et son indifférence. « SALEM! » que je hurle de cette voix rauque qui ne ressemble pas à la mienne. Je peine à respirer entre ces sanglots qui me secouent les épaules, mais je m'acharne à vouloir l'atteindre. « J'Y ARRIVE PAS, T'ENTENDS? J'Y ARRIVE PAS! » Je secoue le clôture à quelques reprises afin de le réveiller de sa transe, mais rien n'y fait. Il poursuit sa contemplation. Il m'ignore. Il m'oublie. Il s'oublie. Je laisse un sanglot traverser mes lèvres, me foutant des gardes qui surveillent la scène de près. « J'AI BESOIN DE TOI, SALEM! DIS-MOI QUOI FAIRE! JE SAIS PLUS QUOI FAIRE! J'Y ARRIVE PAS SANS TOI, J'Y ARRIVE PAS! » Et je ne suis rien sans lui. Mes genoux flanchent et je me retrouve bientôt au sol, une main toujours accroché à la clôture, la tête basse. Je ferme les paupières, mon coeur tout simplement incapable d'en prendre davantage. Je laisse la petite orpheline en moi souffrir un instant. Cette pauvre orpheline qui a tout perdu, qui a été trop souvent abandonnée et laissée seule. Elle pleure et elle a mal. Elle souhaiterait ne plus jamais être séparé de ceux qu'elle aime, mais la vie s'acharne à la punir pour ses crimes passés. Pourtant, elle y avait été contrainte... Pourquoi faire souffrir un être aussi fragile et aussi meurtri par la vie?

J'ai besoin de lui. J'ai besoin de sa force. Être ici et lui là-bas, j'en peux plus. Je ne peux plus poursuivre. Le visage luisant de ces larmes refoulées depuis beaucoup trop longtemps, j'observe de nouveau sa silhouette massive longer la bordure de la cage. Un animal en cage. Il ne souhaite que sortir. Il ne cherche qu'une brèche pour s'y immiscer. Mais seul, il est impuissant... Seul, il n'y parvient pas. Il a besoin d'aide. Il a besoin de mon aide. Il a besoin que je reste forte. Il a besoin que je me relève. Il a besoin de moi.
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MessageSujet: Re: ❝ hearts a mess. ❞ - NOVALEM    ❝ hearts a mess. ❞  - NOVALEM EmptyMar 15 Juil - 6:35




you can use me up

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Tu voulais tant la chérir. Maintenant que tu te laisses dépérir, aussi éphémère qu’un simple soupire, tu te vois la trahir. Qu’est-ce qui t’empêche d’aller poser tes deux billes de saphir sur celle que tu fais souffrir ? Pourquoi tu t’obstine à enliser ton cœur dans ces ornières d’hiver et de glace ? Qu’est-ce que tu veux fuir ? Tu veux te punir. Égoïste, froussard, c’est elle que tu enfonces et noie dans tes délires. T’es en train de pourrir son cœur écorché, la Désespérance et la Consternation la mordent à belles dents, mais toi tu te contentes de rester là et que davantage la démolir. Ta rage, ta colère, ton désespoir, ces vieux et vicieux fantômes, ces relents d’autrefois qui planent et foncent de nouveau sur toi, déferlent sur ta conscience, le torrent inéluctable, l’oppression, inévitable, instantané, ils sont en train de t’avoir, mais toi tu ne veux rien entendre. C’est tout ce que tu connais. Le mal. Le chagrin. La peine. Le vide. Le néant. Le froid. L’hiver. La glace. La neige. Le terne. Le gris. Le noir. Le blanc. La mort. C’est tout ce que tu possèdes. C’est tout ce que tu es. Tu rêves d’une vie plus belle, mais ce pays immoral que tu ne comprendras jamais t’a offert une destinée différente, et tu as servi ce pays et cette ville au prix de cette vie que t’as pas demandé et choisie. Où que tu ailles, tu te sens épié, dévisagé, surveillé. Présence latente. Présence constante. Les prunelles patibulaires que tu sens s’accrocher avec hargne sur le granite de ta peau fiévreuse, ces regard sournois que tu sens peser si lourd sur ta nuque, au point d’en hérisser ton duvet et te gonfler le cœur de remord et de peine. Où que tu ailles dans les entrailles de cette foutue ville, tu les sens jamais bien loin de toi, hanté par ce pressentiment houleux, tes narines parvenant presque à humer l’odeur âcre et rouillé. Les rues poisseuses et ravagées de cet empire dévasté, souillées par le sang de ces victimes que tu as endormis dans une mort douloureuse et lente. Ton âme asservie au Mal s’épanche et s’enlise dans tous les recoins de cette ville. C’est toi qui hante et tourmente ce lieu en perdition. Tu es devenu le fantôme au sein des décombres. Tu redeviens celui qu’elle a tant détesté. Tu redeviens ce sarcophage enténébré qui recueille dans son alcôve mortuaire  les âmes perdues et brisées. Le sanctuaire de mort et de désolation. Ton corps brisé par la fatalité reprenant office de Purgatoire, où toi seul possède entre ses mains sardoniques le pouvoir du jugement dernier, lavant le sang des non justes, par celui des justes. Machine de destruction, t’es en train de l’engloutir dans ton sordide et redoutable engrenage. Et le plus immonde, c’est que tu ne veux rien faire pour empêcher tout ça. T’as tant voulu la chérir… que tu vas finir par la démolir. Tu n’es pas capable d’aimer sans briser. Ta cervelle ravagée n’a pas appris à fonctionner ainsi.

Ton paternel.
Lenny et sa pauvre fille Annabelle.
Carissa.
Ce gamin dans la ruelle.
Et maintenant Novalee. Ta raison de vivre qui te donne envie de mourir… celle que tu es en train de démolir et que tu vas finir par tuer…

T’as passé l’entièreté de cette chienne de vie reclus dans les ténèbres. Dans les ténèbres, elle t’a rejoint. Tu es un boulet amarré à cheville. Un fardeau sans artifice et importance qui l’empêche d’avancer et qui sait peut-être même de quitter une bonne fois pour toute cette foutue ville. Cette ville même qui t’a détruit. Cette ville même qui t’a rabattue sur les genoux. Cette foutue ville qui assène sur ta nuque l’épée Damoclès. Elle est d’espoir. Tu n’es que de noir. Elle est pleine de promesse. Tu n’es que saturé faiblesse. Elle est d’amour. Tu es de haine. Elle est d’avenir. Et tu es sans avenir. L’enfant parfaite qui s’accroche à l’enfant défait. La poupée de glace qui s’effrite et se frictionne sur le mur insondable. Tu vas éclater son cœur, comme tu as tant éclaté d’autre cœurs, ces cœurs délibérément larguer entre tes mains, ces cœurs fragiles que tu es sensés prendre soin. T’as beau essayer de le faire, mais ta véritable nature finie toujours par revenir. Ta véritable nature, elle l’a déjà croisé et connue. Ta véritable nature, au point d’en être malade de frayeur, elle l’a détesté et chassé si loin de sa vie.  

Libère-la. Délivre-la. Au final, cette ville maudite, elle aura admirablement bien réussit son coup foireux ; t’es tombé à genoux pour elle et plus jamais tu te relèveras. Tu l’aimes. Tu l’aimes, comme jamais tu n’aimeras quelqu’un. C’est un étau de fer qui te comprime et explose le cœur. C’est un amour empoisonné qui finira par la tuer. C’est un amour empoisonné qui a fini par te tuer. Tu l’aimes et ça te fait mal. Tu lui en veux. Cette emprise qu’elle a sur toi, tu veux la briser, l’anéantir à ce que tu es : rien. T’as passé l’entièreté de cette chienne de vie reclus dans les ténèbres. Cette ville t’a rabattue sur les genoux. Elle veut sauver un être qui n’existe plus. Une chimère qui a temporairement brillé en toi. Un éphémère  qui a su la charmer, la protéger et la réparer. Tu te perds dans le vrai et le faux. Tu ne fais plus la différence entre le palpable et l’impalpable.  Qui es-tu ? Tu n’en sais rien. Loin d’elle, tant physiquement que psychiquement, tu sais ce qu’il te reste à faire.

Sa voix résonne contre les cloisons osseuses de ton crâne. C’est un écho lointain qui s’envole déjà bien loin. Tu ne la regarde pas et plus jamais tu ne la regarderas. Elle mérite mieux et tu ne la mérite pas.

- Tu n’y arriveras jamais, Novalee.

Ta voix, rauque, bestiale, elle semble ressurgir des profondeurs de l’abysse alors que tes yeux inexpressifs et ternes restent accrochés sur le géant édifice. Ton rempart. Ce qui t’empêche de t’effondrer.

- C’est fini. C’est terminé. Tu avais raison dès le départ ; nous étions déjà vains sans même avoir tenté quoi que ce soit. Ne finie pas comme moi. Pars. Quitte cette putain de ville. Avant qu’elle ne te détruise à nouveau.

Sur quoi, tu ferme les yeux. Baisse lourdement la tête.

Et tu t’efface de sa vie… de son existence...
La chérir mais pas la démolir…
Tu as le sort que tu mérites, au final.
Tu es né de rien et tu ne seras à jamais rien.






- THE END -
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