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 Standing — Samalem

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MessageSujet: Standing — Samalem   Standing — Samalem EmptyVen 8 Fév - 19:06

Standing
La journée a été comme toutes les autres. Réveil, douche, petit déjeuner, boulot, déjeuner, re-boulot. Voilà, nous en étions là. Après avoir fait ses heures à la boulangerie, Samantha avait laissé son tablier dans son casier, et avait troqué ses chaussures plates contre une paire de bottes à talons hauts, mais pas aiguilles. Elle ne savait pas marcher avec ça, encore moins courir, alors ce n’était pas le bon plan. Pourtant, elle se sentait plus à l’aise sur des talons que sur du plat. Encore un mystère de la vie. Elle avait vite fait démêlé ses cheveux du bout des doigts et les avait de nouveau attachés en une queue de cheveux lâche d’où s’échappaient de nombreuses mèches d’un blond doré. Ce n’était pas vraiment comme si elle avait quelqu’un à qui plaire ou un amoureux qui l’attendait à son appartement. Non. Elle n’avait que Joe, qui l’attendait, si tant est qu’elle ne soit pas partie en vadrouille… après avoir mis leur logement sans dessus dessous. Ça arrivait souvent… et après une dure journée, Samantha n’avait pas toujours envie d’avoir en plus à tout ranger après. Bref. Elle enfila sa veste en faux cuir et passa la lanière de son sac sur son épaule.

Dehors, la nuit tombait petit à petit. Il ne faisait pas très chaud et son souffle se transformait en vapeur blanchâtre quand il franchissait ses lèvres. Samantha marchait d’un pas vif et assuré, du moins c’est ce qu’elle espérait. Elle voulait juste rentrer au plus vite et verrouiller la porte derrière elle, bien à l’abri. Avec Joe. Ce n’était peut-être pas la meilleure des sécurités vu le caractère impulsif de la mutante, mais c’était mieux que rien. Mieux que dehors avec toutes ces sangsues et leurs sbires. La jeune sorcière regardait où elle mettait les pieds, grattant distraitement son poignet gauche. Depuis qu’elle avait perdu ses pouvoirs et ses tatouages, elle avait l’impression d’avoir des fourmis qui couraient sur sa peau… et d’être toute nue. Chaque jour, elle rajoutait une couche de vêtements supplémentaires, comme pour créer une barrière de plus entre son corps et l’extérieur. Chaque matin, alors qu’elle prenait sa douche, elle guettait la moindre parcelle de peau avec le vain espoir de voir renaître la dentelle délicate qui se dessinait perpétuellement sur son corps… d’habitude. Car ce n’était plus le cas depuis qu’elle avait ramené Joe. Elle l’avait ressuscitée pour lui demander des conseils sur ses pouvoirs défaillants… et elle se retrouvait sans aucun don. Dans un certain sens, ça avait réglé le problème mais elle se sentait terriblement vulnérable… et exposée d’une certaine façon. Presque rageusement, elle tira sur la manche de son pull pour qu’elle recouvre ses doigts, arrêtant de se gratouiller.

La rage était toujours là. Toujours présente. Elle s’était ranimée peu avant qu’elle décide de retourner à New-York. C’était peut-être pour cela qu’elle était revenue. Maintenant assez âgée pour quémander vengeance, elle était retournée dans sa ville d’origine après plusieurs années à apprendre la magie. Bien à l’abri. Au sanctuaire, loin du monde. Peut-être était-ce cette rage qui avait dénaturé son pouvoir. Peut-être pas. Peut-être était-ce seulement la proximité avec tous ces suceurs de sang. Peu importe. La question ne se posait plus vraiment. En tout cas tant qu’elle n’avait pas retrouvé ses pouvoirs. Elle continuait pourtant de méditer chaque soir, réplique de l’espoir vain du matin. Elle voulait voir si cette boule de lumière en elle était revenue… et chaque soir, elle se retenait de sangloter sur son oreiller de peur que Joe ne l’entende. Ses pas claquaient sur le bitume abimé des trottoirs. Elle repoussa une mèche derrière son oreille et laissa son regard dériver sur ce qui l’entourait. Finalement, elle tourna dans une ruelle. C’était celle qu’elle prenait toujours pour rentrer. Toujours avec un peu d’appréhension car il y faisait encore plus noir et il serait facile d’y faire une embuscade, mais c’était plus rapide. Elle pouvait gagner dix à quinze minutes en passant par là. Elle accéléra un peu plus le pas. Ce fut à ce moment-là qu’elle entendit d’autres pas derrière elle. Son cœur manqua un battement avant de se mettre à battre frénétiquement dans sa cage thoracique, envoyant des décharges d’adrénaline dans tout son corps. Mais c’était à peine si elle s’en rendait compte. Oh, elle entendait bien son rythme cardiaque au niveau de ses tempes… mais elle avait tellement été habituée à sentir ses tatouages s’étendre et envahir sa peau que sans eux… c’était un peu comme si rien ne se passait. Elle trébucha à moitié alors que son corps ne savait pas s’il avait envie de s’arrêter ou de se mettre à courir.

Finalement, elle s’arrêta. Sa main était bien agrippée à son sac, comme si elle avait peur qu’on lui vole. C’était bien le cadet de ses soucis ! Elle inspira profondément par le nez et se retourna. Ce n’est pas la peine de me… Elle avait commencé sa phrase, espérant vaguement que ça n’était qu’un sans-abri sorti de derrière une benne à ordures qui la suivait pour avoir à manger ou quelque chose… mais non. Derrière elle, son regard tomba sur un jeune homme. Et s’il était un sans-abri, il devait être sacrément doué pour faire la manche. Alors, évidemment, ça ne devait pas en être un. Il avait l’air bien trop propre sur lui et bien nourri pour être issu du monde des rues. Samantha fit un pas légèrement en arrière, penchant la tête sur le côté, plissant les yeux. Quand elle reprit la parole, sa voix était blanche. Que voulez-vous ?

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MessageSujet: Re: Standing — Samalem   Standing — Samalem EmptyDim 10 Fév - 20:21

Doucement, je rapproche mes pieds de ces abysses profonds qui déclinent sans façon sous mon nez complètement gelé. Je me surprends à apprécier considérablement ce vertige qui m’enivre et m’étreint de sa berceuse dangereuse et pernicieuse. Houleuse frénésie, qui m’enveloppe la charpente harassée de son long et dense manteau empreint que de maléfice. Je me laisse bercer par ces rafales de vents timides et discrètes qui me murmurent aux oreilles la plus tendre des mélodies. Une musique saccadée, sans rythme continu, qui pourtant me procure le plus beau des envoûtements et apaise mon âme tourmentée de ces meurtrissures sans noms. Moment de paix. Temps de sérénité. En ce soir qui ne livre ni ampleur et grandeur ; je me sens bien… juste et tout simplement bien. C’est bizarre mais bordel que c’est orgasmique ! Je m’aperçois lentement fermer les yeux, inhaler de grosses valises d’air au sein de mes poumons, pour immortaliser ce moment et diluer cet instant rarissime dans la rigidité de l’éternel. La voie d’un profond bien-être absolu, voilà bien des années que je ne le ressens plus et lorsque je m’aventure sur ce chemin qui m’est dorénavant littéralement clandestin ; j’deviens comme ces touristes ébahis et extasiés qui s’émerveillent devant les prestigieux monuments d’une versatile métropole qu’ils ont toujours rêvés de divaguer entre. J’inspire profondément et vais même jusqu’à esquisser sur mes fines lèvres désaltérées un énorme sourire de gamin. Ce sourire à la colgate style, voilà bien longtemps également que je ne l’affiche plus. UH ! Je ne sais pas ce que j’ai ce soir mais diable que je me sens tout pimpant et joyeux !

Doucement, je rapproche mes pieds de ces abysses profonds qui déclinent sans façon sous mon nez complètement gelé. Je me surprends à apprécier considérablement ce vertige qui m’enivre et m’étreint de sa berceuse dangereuse et pernicieuse. Les entrailles capricieuses de la contrée New-Yorkaise s’étaient assoupies depuis plusieurs minutes déjà. L’astre incandescent avait suivi son ordinaire immersion vers le cœur de la terre alors que d’ordonnance l’ivoire du maigre croissant de lune s’était élevé et attaché paisiblement dans les ténèbres de l’encre fraichement déversé à l’étendu du dôme crépusculaire. L’atmosphère était fraîche, oppressante, engourdissant, torpeur saisonnière venant sans merci assaillir les corps horripilants des quelques rares passants noctambulés cheminant prestement sur un trottoir désertique et apaisé du zèle de l’harassante journée écoulée. Malgré ses méandres irréversiblement houleux, à l’approche de cette nuit naissante, la ville damnée offrait un panorama serein et candide. Comme si les plaies sempiternelles des maux de ce bas-monde avaient décidées de se cicatriser dans le quart d’un instant compensatoire, pour offrir à la frêle population un univers ordinaire et où il faisait bon y vivre. Funèbre nuance ou tangible réalité ? De par l’accoutumance, de par l’expérience, indubitablement, je sais  que ce temps de paix n’est que de courte durée. Une traitresse illusion convainquant les âmes désespérées à aller s’élancer tête première dans l’éclat d’une lumière fourbe et sournoise. L’espoir et la foi. Bourreau impérissable et engendrant confiance dans le cœur de chaque êtres-vivants amoncelés dans le caveau décadent de ce foutoir infernal. C’est dingue comment est-ce que l’on apprend jamais de nos erreurs, hin ? Vouloir bénéficier d’une vie normale… c’est impossible… pas comme ça et encore moins de nos jours !  Le danger rôde toujours et comme je me l’étais prétexté depuis des lustres ; la cible que je traque présentement ne semble AUCUNEMENT avoir apprit la leçon ! Elle immerge candidement dans la rue, longe un peu la chaîne de trottoir, pour tout bonnement décider comme ça de bifurquer  dans l’embranchement d’une ruelle crade et louche.  Impassible, depuis le haut du toit d’un immeuble quelconque, j’étudie l’incongruité de cette scène qui me laisse sans voix et fichtrement hilare.  God, hot stuff, you're kidding, right ? Ça ne pouvait être si facile et à ce point servi sur un beau petit plateau d’argent ?

Eh bah il s’avère que ouais ! Directe, nette, la jolie blonde se jette la tête la première dans la gueule du loup et s’enfonce que davantage dans le creux de ces gorges obscures et sinueuses.  Juché sur le haut de mon point de mire, je laisse glisser sur le  rosée de mes lèvres glaciales et mi-closes un long soupire répartissant un sifflement plus ou moins contrarié de ce qui se trame un peu plus bas sous mon nez. Sans trop me poser de questions, sans trop essayer de comprendre ce qui se passe entre ces deux biscuits, j’hausse faiblement les épaules, gagne l’orée de la corniche et me laisse tomber dans le vide en exécutant une rotation transversale vers l’avant… parce que ce genre de figures acrobatiques ; c’est badass. Héhé !

Comme une fleur, mes pieds atteignent silencieusement le sol. Comme une fleur, je m’immerge dans l’ombre de ma proie et commence à la suivre sournoisement… soutenant le poids de mes pas sur le bitume délabré pour que mon agneau égarée constate ma présence et daigne enfin se rendre compte qu’elle n’est plus seule, puisque poignarder quelqu’un dans le dos ; j’aime pas ça.

Courir ou s’arrêter nette ? Ma belle demoiselle passe très près de se casser la figure en hésitant.
Et je souris de béatitude.
Elle se retourne et me regarde de ses grands yeux émeraudes égarés et confus.
Et encore je souris de béatitude.
Elle m’adresse la parole et comprend ce que je fous là.
Et je souris toujours de béatitude…

J’avance… Avance…. Avance… Marche… Marche… Marche de cette dégaine fucking relax qui donne presque à penser que je gambade tout gaiment vers celle que je m’apprête à égorger vive...    

- Moi ? Je ne vous veux absolument rien du tout, dis-je d’une voix angélique et imprégnée de chasteté alors que je gagne enfin le niveau de ma convoitise. Cependant, j’me demande ce que vous refermez de si spécial à l’intérieur de vous ; pour qu’eux ne veuillent vous voir morte et immergée dans les profondeurs de l’océan…

Et sinon, ma belle, la vie, ça boom ?
Sur quoi, ma main bouillante devient poing dangereusement comprimé… poing dangereusement comprimé que je lève prestement dans l’air glacial, fin prêts à aller asséner un uppercut ninja sur la jolie pommette empourprée de ma pauvre brebis égarée…

Oh-ho…


Dernière édition par Salem L. O'Malley le Ven 19 Avr - 8:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Standing — Samalem   Standing — Samalem EmptyLun 11 Fév - 21:59

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La lune est là. Pourtant, elle brille si faiblement que ça rendrait presque la sorcière triste. Au moins, pour une fois, elle n’est pas cachée par d’épais nuages. Mais alors qu’elle bifurque dans la ruelle, l’astre lunaire se cache. Derrière l’un de ses bâtiments ternes, plein de poussière, de pollutions, des sentiments cruels et lâches de la population new-yorkaise. Ils sont noirs, ils suintent comme de l’encre, comme un sang visqueux et pourri. Samantha presse le pas. Elle n’a pas envie de rester là. Elle avait pris cette ruelle des centaines de fois pourtant. Presque tous les soirs lorsqu’elle rentrait. Pourtant, cette fois-ci, c’était différent. Son instinct lui hurlait quelque chose qu’elle comprenait pas et ses pieds l’avaient guidée naturellement sur ce chemin sans se poser de questions. Néanmoins, ces mêmes pieds, quand un bruit de pas se fit entendre, s’emmêlèrent les pinceaux et manquèrent de la faire tomber. Ça aurait été sûrement le plus stupide des moments. Celui qui la suivait aurait eu alors si facile de lui tomber dessus et de lui faire ce qu’il avait envie de lui faire. Heureusement, la belle recouvra bien vite son équilibre et inspira profondément. Elle guettait d’une oreille. En fait, ce n’était pas vraiment son ouïe qu’elle étudiait attentivement. Non. C’était son sens du toucher, ces nerfs qui courent juste sous la surface de sa peau. Mais elle ne ressentait rien. Elle guettait, guettait la croissance, l’invasion de son épiderme, de ces arabesques qui lui étaient si familières. Si elle n’avait pas eu aussi peur, elle aurait étouffé un sanglot. A la place, elle se retourna lentement.

Mais ce n’était pas un sans-abri derrière elle. Non. L’homme semblait en pleine forme, tout propre et frais. Il fit un pas en avant. Elle en fit un en arrière. Calme. Du moins en apparence. Elle pencha la tête sur le côté, plissant les yeux, posant une question. Un rai de lumière provenant de je-ne-sais-où éclaira son visage et elle devina un sourire béat dans le jeu d’ombres. C’était presque plus terrifiant qu’un visage masqué par les ténèbres. Ses paroles font écho sur les murs crasseux. Il avance. Elle recule. Précipitamment. Ses talons rappent sur le bitume moisi. Elle ne tombe pas, non. Elle n’est pas loin. Elle est en équilibre précaire tant qu’elle n’essaie pas de réfléchir. Elle recule. Mais elle est hésitante. Il a l’air si… à l’aise. Comme s’il se promenait. Elle mâchouille sa lèvre inférieure. Et finalement il est devant elle. Elle cligne des paupières. S’était-elle arrêtée ? Avait-il avancé plus vite ? Avait-elle eu une absence ? C’était bien possible. Ça lui arrivait de plus en plus, comme si son corps se mettait en stand-by pour essayer de se réparer. Ce n’était pas vraiment des plus pratiques mais elle n’y pouvait rien. Un hoquet de surprise s’échappe d’être ses lèvres. — Moi ? Je ne vous veux absolument rien du tout. — Son cœur manque un battement avant de reprendre de plus belle. L’adrénaline dans ses veines est comme le fantôme d’un alcool puissant. Il devrait lui fouetter les sangs mais il ne fait que l’engourdir dans le froid. Sa voix est si douce, si… normale. Elle bat des paupières, incapable de prononcer le moindre mot. — Cependant, j’me demande ce que vous refermez de si spécial à l’intérieur de vous ; pour qu’eux ne veuillent vous voir morte et immergée dans les profondeurs de l’océan… — Ses yeux s’écarquillent. Elle ne bouge toujours pas. Son corps refuse d’obéir à son cerveau qui lance des appels à la fuite silencieux. GOD DAMNIT ! RUN, YOU LUNATIC ! Mais non. Elle reste figée.

Ses lèvres bougent finalement. Au départ, aucun son n’en sort puis les mots se forment comme s’ils étaient nouveaux. Ils le sont, d’une certaine manière. … Morte ? Sa voix s’étrangle et part dans les aigus. Morte. Mais pourquoi ? Elle aurait compris qu’ils cherchent à l’enlever, à la séquestrer pour l’épuiser comme ils l’avaient fait avec sa mère… Mais la tuer ? Pourquoi ? Parce qu’ils savaient qu’elle n’obéirait jamais ? Son esprit carbure pour trouver la réponse. Ses yeux se perdent dans le vide, oscillent entre les briques des immeubles, le papier par terre, la benne à ordures… le poing serré qui lui arrivait en plein visage. Ses yeux s’écarquillent à nouveau et elle hurle. Un son aigu sort de sa gorge. Elle se baisse mais elle n’est pas assez rapide. Le poing touche sa pommette et elle sent la peau se fendre. Un liquide chaud et poisseux se met à couler sur sa joue. Un nouveau cri sort de sa bouche alors qu’elle tombe par terre. Déséquilibrée par sa preste réaction et le coup qu’elle reçut au visage. Ses fesses heurtent le sol avec un bruit mat. Elle se rattrape avec ses mains. Des graviers s’enfoncent dans ses paumes et meurtrissent sa chair. Elle recule précipitamment sur ses mains, poussant sur ses talons pour propulser son corps. Sa respiration est hachée, dure et elle goûte la saveur métallique de son sang sur ses lèvres. Son sac est tombé un peu plus loin. Elle s’en fiche. Elle n’y pense même plus. Rien ne pourrait l’aider là-dedans. Si seulement. Si seulement elle avait encore ses pouvoirs… Elle aurait pu envoyer l’autre valdinguer de l’autre côté de la ruelle. Elle recule encore.

Il avance toujours. Elle finit par arrêter de reculer. Ça ne sert à rien. Ce n’était pas comme ça qu’elle allait pouvoir lui échapper. Si elle était sur ses pieds, elle aurait peut-être eu une chance. Mais pas alors que son pantalon rappait le bitume. Elle repousse une de ses mèches blondes en arrière. Elle est poisseuse de sang. Pourquoi ? Pourquoi ils veulent ma mort ? parvient-elle à articuler. Pourquoi, alors que je leur serais plus utile vivante ? Elle sait qu’elle risque gros avec ces quelques mots. Même si elle n’avait plus actuellement ses pouvoirs, elle les récupérerait un jour. Elle en était persuadée. Du moins le vain espoir qui vivait en elle l’était. Mais elle risquait aussi ainsi de dévoiler son secret. Un secret que celui qu’ils avaient envoyé — qui, eux, devaient connaître — ne savait rien du tout. Peut-être était-ce troquer un prédateur pour un autre… mais qu’est-ce qu’on ne fait pas pour ne pas se faire tuer, hein ? Il approchait toujours, menaçant. Quand il fut assez près, elle envoya une ruade, espérant vainement le toucher, le repousser. Elle ne connaissait rien en matière de combat en corps à corps. Elle s’était toujours reposée sur sa magie… Peut-être devrait-elle demander à Joe… mais ce n’était pas le moment de penser à ça. Elle envoya une nouvelle ruade, espérant toucher le tibia ou la rotule, suffisamment fort pour le faire tomber mais elle n’était pas dupe. Ça ne serait pas si facile.

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MessageSujet: Re: Standing — Samalem   Standing — Samalem EmptyDim 24 Fév - 19:02

Je ne prends même pas la peine de jeter le moindre regard à la jeune femme qui s’écroule quasi KO devant moi. Je donne le temps à la jolie blonde de reprendre tant bien que mal ses esprits alors que je mes grands yeux clairs bifurquent doucement sur mes jointures extrêmement blanchies par l’intensité de la contraction que j’exerce avec mon poing. Mouais, peut-être, un tantinet, j’y étais allé trop fort sur la pommette de cette jolie gueule d’ange. Massacré un aussi beau visage de porcelaine, ouais, solide, c’est malheureux… mais tant pis… elle s’en remettra, hin ?! J’suis pas là pour y aller de main morte ; j’suis là pour faire une morte avec ma main ! Outre les futiles informations que j’ai récoltées sur ma cible,  je ne sais que très peu de choses sur cette boulangère. Mes patrons sont d’ailleurs très vigoureux et stricts sur cette réforme. Ils me donnent le nom de quelqu’un, l’arrondissement où je peux retrouver ledit quelqu’un et ensuite je me démerde pour le reste. Lorsque j’accepte un contrat, je ne dois pas poser de question, peu importe qui c’est, j’dois fermer ma gueule et répondre aux ordres. Chose que j’ai bien sûr fait pour mademoiselle Hadler. Je ne sais pas qui elle est. J’sais seulement quelle travail à la boulangerie du coin et qu’elle a l’habitude d’emprunter ce chemin pour rentrer chez-elle, une fois son chiffre terminé. C’est l’essentielle que je dois connaître de cette femme. Je ne dois pas en savoir plus… sinon… bah… c’est ma propre tête qui sera mise à prix ! Les emmerdes, j’en ai déjà suffisamment sur le dos, pas la peine d’en beurrer une couche de plus et de diviser ma propre espérance de vie par trois… sinon voire tout simplement la réduire à un néant pas trop fun du tout ! J’ai une seule fois sympathisé avec l’une mes cibles… une seule fois… et le calvaire que je charrie depuis ce temps ; ugh ! j’vous jure, c’est genre aussi agréable que de marcher dans de la merde de chien. Aheum. Lenny… pauvre gars…

Je déglutis de travers la bile qui me remonte systématiquement et douloureusement à la bouche. Pas le temps de perdre le nord… j’ai une jolie greluche à égorger vive ici, là, maintenant, tout de suite !  Je ne prends même pas la peine de jeter le moindre regard à la jeune femme qui s’écroule quasi KO devant moi. Je donne le temps à la jolie blonde de reprendre tant bien que mal ses esprits alors que je mes grands yeux clairs bifurquent doucement sur mes jointures extrêmement blanchies par l’intensité de la contraction que j’exerce avec mon poing. Sur le derme lactescent de mes phalanges, un liquide aussi sombre que de l’encre de chine contraste. Entre mes doigts crispés, je transpire comme qui dirait un nectar pourpre et horripilant. Du sang. Quelques gouttelettes poissent et perlent faiblement sur ma main. Oops ! J’ai accidentellement défoncé la poire de ma demoiselle qui essaie en vain de m’échapper en se traînant désespérément sur le bitume. D’une oreille peu attentive, j’entends le tissu de son pantalon qui rafle hargneusement la surface de l’asphalte, impassible, j’observe ce pittoresque exposé et emboîte systématiquement le pas vers la carcasse qui peine à me distancer. Tantantan ! So f*cking priceless, right ?  

Mains croisées derrière le dos, le torse fièrement bien bombé comme un noble paon, sourire insondable sur les lèvres,  je joue les habiles funambules sur ce fil imaginaire qui me guide sournoisement vers ma convoitise du moment.  Je finis par me rapprocher doucement de ce corps marbré dans le givre de la pénitence et l’observe sans ciller ainsi battre laborieusement l’air avec ses maladroits coup de pieds qui fouettent d’un cheveu à peine le textile de mon vieux jeans troué. Tout plein de charme, vraiment ! J’étouffe, malgré ma colossale dérision, le petit rire qui me chatouille les cordes vocales alors que je contourne d’une dégaine presque trop joyeuse ce petit corps qui se tortille comme une pauvre chenille à mes pieds. Je l’observe faire sa danse de Saint-Guy durant une faible poignée de secondes, m’inclinant à peine au-dessus d’elle, une fois arrivé à son bas niveau, pour mouler lentement mes doigts bouillants et ma paume massive sur cette gorge soudainement vulnérable au creux de ma grosse paluche. Fataliste, sans néanmoins exercer la moindre once de violence, d’agressivité, ou encore de force ; je resserre mon emprise bétonnière qui devient aussi compact qu’un étau de fer. De façon presque suppliante, j’attire le cou à moi, obligeant mon pantin à se redresser sur ses deux jambes et de venir pratiquement plaquer son front contre le mien. Nez à nez, les derniers centimètres qui nous désunissaient n’existent plus désormais, mes yeux clairvoyants et sereins balayant chaque parcelle de chair et de peau. Je vrille carrément par-delà ces traits célestes qui tapissent clairement bien tout mon champ de vision, dû à la très courte proximité qui nous rend tout à coup très intime. Je vrille carrément par-delà ces traits célestes,  pour vainement tenter d’en apercevoir l’extraordinaire y reposer…

- Tu as précisément trente-deux secondes pour me surprendre.

Sans quoi… bah… ma pauvre… j’te broie la nuque avec ma main !

- Qui es-tu ?

Tic... tac... tiiiiiiiiiicccccc... taaaacccc... le temps roule, pupuce ! ♫


Dernière édition par Salem L. O'Malley le Ven 19 Avr - 8:12, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Standing — Samalem   Standing — Samalem EmptyLun 4 Mar - 17:51

Standing
Elle recule. Des gravillons s’enfoncent dans la paume de ses mains, creusant des sillons profonds, à la limite d’écorcher la peau et de faire de nouveau jaillir le sang. Presque malgré elle, sa langue vient goûter ce nectar si précieux pour les vampires. Mais elle sait que ça n’en est pas un devant elle. Comment ? Elle ne sait pas vraiment. Elle le sait, c’est tout. Ses lèvres sont sèches. Sa gorge aussi. Elle respire trop vite, assèche ses voix respiratoires. Son cœur palpite bien trop vite. Si elle ne se reprend pas, elle va voir des étoiles blanches partout dans la nuit de son champ de vision. Elle cligne des yeux, trop vite. Son regard ne peut se défaire des prunelles glacées de son agresseur. Une seule question résonne dans sa tête : Pourquoi ? Pourquoi sa mort est-elle voulue ? Pourquoi ? Elle se rendait compte maintenant qu’elle avait bien été stupide de se faire passer pour une mutante, bien idiote de croire qu’elle pouvait se dissimuler aux yeux des sangsues. Mais pourquoi voulaient-ils sa mort ? Ils ne devaient pas être au courant qu’elle avait perdu ses pouvoirs. Non. Ils savaient peut-être qu’elle en avait… mais il était impossible pour eux d’être au courant de la dernière nouvelle. Du dernier drame de sa vie. Brièvement, elle se dit qu’elle aurait du rester en Angleterre, bien à l’abri dans le sanctuaire des sorcières de Westbury Field. Non ! Pas question ! Elle n’était plus une petite fille. Elle était capable de se débrouiller toute seule ! Mais bien sûr… C’est pour ça qu’elle n’avait plus de pouvoirs et qu’elle se retrouvait acculée dans une ruelle par un toutou des morts-vivants. Elle se mord la lèvre inférieure, ravalant sa rage contre elle-même, contre sa stupidité.

Finalement, elle arrête de reculer, de ramper sur ses paumes, sur ses fesses, poussant avec ses pieds. Ça ne sert à rien de fuir. Il est bien plus rapide qu’elle… sans compter le fait qu’elle n’a aucune notion de combat. Elle ne connaît que la magie. Pauvre naïve. Se reposer là-dessus alors qu’elle savait pertinemment que ce n’était pas le meilleur moyen de s’en sortir dans ce monde… et de rester discrète. Mais non, ce n’était pas tant sa faute que celle de la sécurité dans laquelle elle avait vécu pendant dix ans. Il est là, il l’a suivie, avec cet air de paon noble et orgueilleux. Comme si tout était facile. Funambule un peu taré, vivant dans son propre monde. Il lui ferait presque penser à ce méchant, dans un très vieux film que sa mère s’amusait à regarder, avant que tout dérape. Sam n’était alors pas autorisée à regarder le film. Trop petite elle était. Trop petite pour voir des bâtiments exploser et le visage à moitié calciné d’un homme alors qu’un autre ornait un perpétuel sourire. Trop jeune pour alors croire qu’un sombre héros viendrait sauver tout le monde. Mais ce monde atroce, peuplé de bâtiments qui s’effondrent, de voitures qui explosent, c’était le sien. Ce film n’était pas tant de la fiction que sa réalité. Bref. Peu importe. L’étrange ressemblance entre le blondinet devant elle et Monsieur-Perpétuel-Sourire lui donnait envie de rire comme une idiote. Elle mordit un peu plus fort sa lèvre inférieure. C’était sûrement l’adrénaline, sa respiration et son rythme cardiaque trop rapides qui lui faisaient perdre la tête.

Elle envoie ses pieds en l’air. Evidemment, bien trop stupide de croire qu’elle pourrait le toucher. Elle sent juste le frottement de l’air entre ses pieds et son pantalon. Il la contourne un peu et se penche. Etrangement, à cet instant, où elle aurait pu tenter de le frapper encore, avec ses pieds ou ses poings, elle se fige, incapable de faire le moindre mouvement alors que la terreur envahit ses veines. Une main s’enroule autour de sa gorge délicate et elle laisse échapper un hoquet qui se transforme en gargouillement alors qu’il la lève sans ménagement. Automatiquement, ses mains se referment sur ce poignet qui la maintient en l’air. Le front de son agresseur frôle le sien. Leurs nez se touchent par l’intermittence de leurs respirations. Tout d’un coup, Sam pique un far, le rouge montant sur ses joues. Oh oui, stupide, naïve, petite chose. Elle n’a jamais été aussi proche d’un homme. A part peut-être son père… mais cela fait si longtemps qu’elle ne l’a pas vu… Elle ne sait ce qu’il est devenu. Mort sûrement. Bref. Même avec Mordred, ce qui pouvait ressembler à son meilleur ami, ils gardaient toujours une distance polie et respectueuse, aucun d’eux ne voulant envahir l’espace vital de l’autre. Là, ce n’était même plus une invasion, c’était une fusion. Une collision brutale et suffocante. Elle poussa un nouveau hoquet, tout en essayant de repousser la main qui entourait son cou. Pourtant, elle ne parvient pas à se défaire de ces yeux qui la scrutent avec une curiosité blasée. — Tu as précisément trente-deux secondes pour me surprendre. — Elle hausse un sourcil. 32 secondes, hein ? Soit. — Qui es-tu ? —

Sam le regarde un instant sans rien dire. Elle se demande maintenant si elle n’a pas fait une erreur. Mais quel était le pire des deux maux ? Les vampires ? Ou son assaillant ? Elle mordille de nouveau sa lèvre inférieure et essaie de prendre une bouffée d’air nocturne. Je… Elle fronce les sourcils. Il doit déjà connaître son nom… Ne serait-ce que pour la retrouver… ou quelque chose comme ça. Enfin, les vamp’ étaient encore capables de juste fournir une photo et démerde toi avec ça ! Peu importe, ce n’était pas ce qu’il voulait savoir. Je… Comment tourner ça ? Elle ne pouvait pas lui dire de but en blanc qu’elle était une sorcière, si ? Je suis une sorcière. Eh bah si. Restait seulement à voir s’il allait la croire. S’il lui demandait une démonstration, elle serait bien dans la merde… Elle n’avait plus aucun moyen de lui montrer qu’elle disait la vérité. A part peut-être… mais elle n’avait pas essayé depuis le sort de résurrection… Serait-elle assez folle pour essayer de toucher sa magie, cette source brillante au creux de son être ? Et si elle n’était plus là ? Elle passa sa langue sur ses lèvres sèches. Il ne restait plus qu’à voir s’il la croyait. Sans avoir besoin d’une preuve. C’est… C’est pour ça que je ne… comprends pas pourquoi… Pourquoi ils veulent me tuer.

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MessageSujet: Re: Standing — Samalem   Standing — Samalem EmptyDim 24 Mar - 16:25

Elle et moi se laissons bercer par une valse funéraire et sinistre. Une danse sans musique, des pas en harmonies qui ne recelaient ni grandeur et ampleur. Nous sommes guidés par une pesanteur horrible et oppressante. Nos visages sont tellement si près et cette riche proximité ne m’effraie guerre. Je m’enivre de cette intimité sulfureuse qui nous enveloppe dans un cocon malsain et sinistre. Ce sombre tête à tête est euphorique et tonitruant en mon petit être. Je la sens intimidée, inconfortable et franchement cela m’exalte !  Martyre, elle aspire le mal, inhale la douleur de mon emprise, compresse malgré elle son corps de feu contre le mien, enchâssée dans les filets de mon étreinte mortuaire et empreint d’une tendresse vertigineuse. Ensemble, nous devenons  château d'ivoire déliquescent, forgé d’immersion et édifié dans le déclin de cet univers engourdi.  Nous sommes un palais enflammé, consumé dans l’ardeur d’un monde éperdu et ravagé dans le torrent des flammes déchaînées tel l’enfer lui-même.  Je suis hypnotisé par ces deux pierres d’émeraude qui sont ainsi posé sur moi et qui me dévisagent longuement. Son regard enveloppe l’intégralité de mon champ de vision et sitôt je ne vois qu’elle. Il n’existe qu’elle. Silencieux, j’attends patiemment qu’elle ne prenne la parole, qu’elle ne vienne contourner mes plans funèbres, car… plus le temps avance… plus je me rends compte que mon aversion du départ est résigné à mourir.

Un murmure étouffé et quasi inaudible plane enfin dans l’air. Ce n’est qu’un souffle, que je parviens ainsi à distinguer sur les lèvres de ma condamnée. Malgré-moi, je suis surpris. Malgré-moi, je fronce légèrement les sourcils. Malgré-moi, mon sourire narquois se décompose dans une moue sceptique et incrédule. Une sorcière ? Elle prétend être une sorcière ? Si cela est vrai, pourquoi, en effet, est-ce que nos tyrans désirent-ils sa mort ? Ça ne tient pas la route cette histoire…  

- Hum… que je bredouille, légèrement pris de doute et d’incompréhension. Je laisse naître dans le cœur de mes grands yeux azurs un feu éphémère et chatoyant tel un vicieux démon. Flamme flétrissante, qui se trémousse impassiblement dans la profondeur caverneuse de mes pupilles. Rare, si rare, ce feu imperceptible me submerge.  Rare… si rare… que je laisse le doute ainsi planer au-dessus de ma tête.

Silencieux, sans ciller, je relâche doucement mon emprise de contre le cou de mademoiselle Hadler. Silencieux, sans ciller, je m’éloigne de ce corps jadis marbré dans le givre de la mort et vient d’ordre instaurer une proximité plus confortable entre nous. Non, je ne suis pas dupe. Peut-être que mademoiselle Hadler se fiche carrément de ma gueule et me ment littéralement en pleine face… peut-être que c’est le cas… mais pourquoi prendre un tel risque alors qu’elle se retrouve si près du seuil de la mort ? Une infime partie de moi est fin prêt à lui donner le bénéfice du doute. Les sorciers sont de vraies perles rares et s’en dégoter un est un défi quasi impossible et pas gagné d’avance ! Si les Originels m’ont envoyé tuer un bijou si précieux… c’est parce que cette dite pierre précieuse a largement perdue de sa valeur . Ladite pierre précieuse n’est devenu qu’un simple et vulgaire caillou. J’ai tellement si souvent confronté ce genre de petit problème dans ma profession...

- T’as perdu tes pouvoirs, donc ? C’est pour ça qu’ils ont mis ta tête à prix…

Exagérément, soupire et hausse désespérément les yeux vers le ciel. Fucking relax, je fourre mes mains dans les poches de ma veste en cuir et vient nonchalamment m’adosser contre la paroi d’un haut mur de brique d’un appartement édifié là, à l’orée de cette sombre et profonde ruelle.

- Qu’est-ce qui s’est passé ? Qu’est-ce qui t’est arrivé ?


Dernière édition par Salem L. O'Malley le Ven 19 Avr - 8:22, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Standing — Samalem   Standing — Samalem EmptyJeu 28 Mar - 22:29

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Elle avait avoué. Sa nature. Son essence même. Malgré le fait qu’elle n’ait plus de pouvoir, Samantha était toujours une sorcière. Elle se sentait nue, fragile, si facilement brisable… encore plus alors que les doigts rugueux de l’homme étaient entouré autour de sa gorge. Drôle de proximité. Elle sentait son souffle sur son visage. Ce courant d’électricité statique entre leurs deux faces. Pourtant, elle soutenait son regard. Elle avait peur, elle se savait sans défense, mais elle ne voulait pas se laisser abattre. Elle ne voulait pas lui donner cette satisfaction. Sa voix n’était peut-être pas posée et calme comme elle l’aurait souhaité, mais elle ne lui ferait pas le plaisir de détourner les yeux. Elle essaya de déglutir, d’avaler une bouffée d’air frais. Pourtant, elle a chaud, bien trop chaud par rapport à la température ambiante. Elle sent l’adrénaline courir dans ses veines. Elle lui donne envie de bondir, de frapper, de courir. Mais Samantha ne sait pas utiliser son corps. Cette adrénaline, elle la connaît. Elle la dessine du bout des doigts en suivant ses tatouages. Elle savait utiliser cette adrénaline pour canaliser sa magie, pour lui donner de la puissance, du soutien, un appui… mais pas pour faire fonctionner son corps. Ce n’était qu’une enveloppe charnelle, rien de plus. Qu’il fallait nourrir, entretenir. Comme une voiture. Rien de plus. Pas vraiment. Sans magie, elle n’était qu’une coquille vide. Un emballage usé qui ne servait plus à rien.

— Hum… — Dans la mer glacée de ces prunelles, Samantha devine une mer chaude, turquoise. Un frisson traverse son corps tendu comme un arc. Elle sent celui de son agresseur tout contre le sien. Jamais aussi proche. L’espace vital était quelque chose de crucial à ses yeux. Elle avait besoin d’espace. Elle était limite claustrophobe et agoraphobe. Comme s’il avait lui dans ses pensées, ses doigts se détachent de sa gorge. Elle avale une bouffée d’air et trébuche, ses jambes manquant de ne plus la porter. Elle se stabilise une fraction de secondes plus tard. Elle ne veut pas se retrouver de nouveau au sol. C’est trop dangereux. Elle le regarde toujours. Il s’éloigne… mais il ressemble à un tigre qui se prépare à bondir. Reculer pour mieux sauter, à ce qu’on dit. Il fait les cent pas. Elle observe. Guette. Attend. Que pourrait-elle faire d’autre ? Courir, fuir ? Inutile. Il la rattraperait en un instant. Pourtant, quand il reprend la parole, elle s’attend à tout, sauf à ça. — T’as perdu tes pouvoirs, donc ? C’est pour ça qu’ils ont mis ta tête à prix… — Ses yeux s’ouvrent, s’agrandissent comme des soucoupes. Elle ne sait que répondre. Doit-elle seulement ? Que ferait-il si c’était le cas ? Elle n’était plus d’aucune valeur, c’est vrai, si elle n’avait plus de pouvoir… Mais elle n’était pas plus dangereuse qu’utile. Pas de pouvoirs, pas de sortilèges. Pas de sortilèges… pas de longue balade au soleil pour les sangsues… ni même de boule de feu lancée sur leurs vieilles carcasses.

Il soupire et s’appuie contre le mur, les mains dans les poches. Incarnation même de la nonchalance. Son comportement a changé du tout au tout. Il était encore peu avant dangereux et déterminé à accomplir sa mission. Maintenant, il semblait juste… curieux et en proie à un certain doute qui l’empêchait de finir sa tâche. — Qu’est-ce qui s’est passé ? Qu’est-ce qui t’est arrivé ? — Elle détourne les yeux de ce corps. Elle l’a déjà assez vu… ou du moins, senti contre le sien. Elle fait un pas en arrière pour mettre plus de distance entre eux. Elle ne fuit pas. C’est une idée futile. Comment pourrait-elle courir plus vite qu’un tigre ? Mais plus encore, devait-elle lui révéler la cause de sa perte de pouvoir ? Et… Comment les vampires avaient-ils su qu’elle ne les avait plus ? Tellement de questions… Elle n’était pourtant en droit d’en poser aucune. Ce n’était pas parce que le blondinet s’était foutu contre le mur que le rapport de force avait changé. Elle noua ses doigts entre eux, faisant encore quelques pas pour s’occuper, se donner le temps de chercher ses mots. Mais il n’y avait pas trente-six mille façons d’annoncer ce qu’elle avait fait. J’ai ramené quelqu’un… à la vie. C’était dit. J’ai ramené un mort à la vie. Elle se retourna pour faire face à l’inconnu. Son regard était plus dur, plus sûr, empli de rage. Une rage contre elle-même, une rage contre ce monde infâme dans lequel elle vivait. Et la magie a choisi son prix. Elle a décidé de me prendre ce qui était le plus cher : mes pouvoirs. En échange d’une vie. Beaucoup dirait que ça a été peu cher payé. Elle lui jette un regard assassin. Comme s’il y était pour quelque chose ! Mais que pouvez-vous en savoir, vous, hein ?!
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MessageSujet: Re: Standing — Samalem   Standing — Samalem EmptyDim 28 Avr - 23:07

Mon regard se perd peu à peu dans une torpeur fastidieuse. C’est effrayant. C’est une angoissante sérénité. J’ai sombré dans les noirs et profonds ténèbres. Son effluve suinte encore sur ma peau. Son odeur, infecte, acerbe, toujours là, bien collé sur mon derme, bien creux enfoncé dans ma chair… ça marque mon épiderme comme un fer chauffé à blanc. C’est une cicatrice qui ne guérit pas. C’est un mal usuel, une douleur quelconque, un vice où l’habitude s’y insère lentement et indifféremment. Ça creuse, ça lézarde mon cœur. Ça se creuse en moi. Je ne suis pas tombé dans les noirs et profonds ténèbres. Hélas ! Les noirs et profonds ténèbres sévissent en moi, en moi âme et dans ma tête. Je ne surprends fort probablement personne lorsque je dis que j’ai beaucoup de merdes d’encastrées dans le crâne. Je ne surprends fort probablement personne lorsque je dis que dans ma tête, pas grand-chose ne tourne très rond. C’est la vérité. C’est mon histoire. C’est mon hymne. L’hymne d’un homme complètement désespéré, qui n’attend plus rien de la vie et qui n’a malheureusement plus rien à perdre. Dans de trop grands efforts, dans de trop lourds combats, j’essaie de survivre, j’essaie d’avancer au beau milieu de ce chaos accroissant. Le monde va mal et ce mal entraine tous les êtres au tréfonds de son précipice. La chute est longue et la collision avec le sol est violente. On se brise, parfois, on se meurt, outre, on survie avec d’insondables cicatrices et on essaie à grande misère de se relever. Lorsqu’on se relève, le véritable combat s’enclenche, la véritable guerre s’éveille de son long et profond sommeil. Au creux de ce trou où nous sombrons tous, charriant notre propre Autrefois, supportant nos propres douloureux souvenirs, là, au creux de ce trous où nous sombrons tous, nos corps, éprouvés par les contrecoups de la vie, s’entassent les uns sur les autres. On s’entrechoque. On s’abîme. On s’attise. On s’acharne. Nos histoires s’entremêlent. Nos vécues s’amoncèlent. Tas de chair surmenée. Tas de décombre délabré. Nous nous retrouvons, nos histoires s’entremêlent et ensemble nous façonnons un présent décadent et complètement dépourvu du moindre lambeau de chance et d’espoir. Nous possédons notre propre démon et nos propres vices… lorsque ceux-ci se rencontrent à la croisée des chemins, l’amalgame devient ainsi dépourvu de sens et de logique.

Ici. Là. Maintenant. Tout de suite… c’est exactement ça qui est en train de se produire. Je partage un moment éphémère avec quelqu’un que je ne connais pas et qui ne me connais pas également. Nous sommes deux étrangers qui charrions sur leurs épaules un trop plein d’histoire et de souvenirs. Nous sommes deux personnes destinés à se rencontrer. Nous, malheureux jouets des ténèbres, trouvant le courage de bravé le sempiternel supplice, jusque dans le tréfonds houleux d’une nuit qui ne refoule aucune grandeur et ni ampleur. De ses doigts perfides et vils, le Diable nous retient, manie nos carcasses fêlées et éprouvées dans la plus funéraire des valses. Jouets des ténèbres, destiné à tourmenter, lors d’une nuit qui ne refoule aucune grandeur et ni ampleur, nos deux cœurs assoupis et fatigués d’avoir trop vécus et ressentis. Bientôt, on se perdra. Bientôt, on pensera. Bientôt, nous ne devrions qu’un souvenir de plus. Bientôt, nous deviendrons qu’un visage. Un masque qui se perd dans le flux des autres visages que nos regards croisent et calque dans le givre de nos mémoires fractionnées par la bobine déraillée de nos vies désorientées. Mademoiselle Hadler hantera mes songes. Le visage de mademoiselle Hadler indemnisera une marque de plus. Elle ne sera point une cicatrice. Elle ne sera point chimère…

Attentivement, sans émettre le moindre soupire de stupéfaction, je l’écoute. Je m’abreuve de son récit. Attentivement, je la regarde. Je supporte son regard que je surprends naître en son plein cœur, qu’un flot d’amertume et de reproche mêlés. Comme l’on trébuche sur le pavé d’un trottoir, moi, victime d’un vertige insoupçonné, je tangue malhabilement sur le fil invisible qui me guide et me rattache à elle. Mademoiselle Hadler.  Une rose désormais sans vie, languie, dépérie, flétrie, servant, à grand regret, son arôme, doux comme un murmure, fragile comme un secret, dans l’abysse profonde d’un châtiment. Elle a décidé de me prendre ce qui était le plus cher : mes pouvoirs. En échange d’une vie. Ces quelques phrases planent sournoisement dans mon crâne. J’attends cette voix qui se répercute dans tous les recoins de mon esprit oublié dans les méandres complexes de mes pensées. Un plaisir blasphématoire, pour une avidité soulagée et à la fois affranchie. Je tangue comme un vulnérable funambule  sur le fil si fragile de la sérénité et de mon délire euphorique. Je ne comprends pas ce qui m’arrive… en fait, je ne comprends plus rien à ce qui m’arrive et ce depuis plusieurs poignées de minutes déjà. Quelque chose m’interpelle. Quelque chose me glace. Je ne peux pas esquisser la mission que l’on m’a imposée ce soir. Mon zèle du départ s’est depuis un petit moment en allé. La cible que l’on m’a imposée de convoité recèle une force que je n’avais pas du tout anticipé.

Merde, quoi ! Pratiquer la nécromancie, mine de rien, ça secoue les genoux, right ?!  

- Hélas ! Moi, j’en sais fichtrement rien, mademoiselle Hadler. Dans ce monde pourri, si c’est censé être… alors c’est destiné à être. Voilà tout ce que je sais. Que je souffle, la tête un peu perdue dans un 'à quelque part d’à peu près précis' alors que j’hausse nonchalamment les épaules. Mon baratin peut sonner illogique, incompréhensible mais pour moi, soudain, tout ça semble prendre un tout autre sens à mes yeux !

Depuis trop longtemps, je me laisse caresser par le mal. Je deviens  le Mal. Sans effort, sans contrainte, sans pitié, sans humanité, naturellement, simplement, par destin… par fatalité. Disciple Des Ténèbres, voué au supplice, mes mains, forgées dans la destruction, font de la mer tranquille, qu’un océan de misère… rendant les eaux azurées, qu’un vaste étendu de diamants pourpres, cristallisant l’horizon, d’une déliquescence infinie...

Si c’est censé être… alors c’est destiné à être.

Mes grands yeux brillants de clairvoyance glissent doucement sur les hauts murs de briques, les sombres  cieux constellés, le bitume poisseux, les conteneurs à déchets… Petit signe évident que je réfléchis… que j’ai la tête ensuquée dans un trop plein de pensées.

Si c’est censé être… alors c’est destiné à être.

Mes grands yeux brillants de clairvoyance sont désormais bien accrochés sur ces deux billes de saphirs qui me dévisagent avec insistance. À cet instant bien précis, un sourire sournois et insondable effleure finement le recoin de mes fines lèvres. Petit signe évident que j’ai désormais arrêté de me perdre dans les méandres de mes songes…

- Bonne et belle nuit, mademoiselle Hadler…

Si c’est censé être… alors c’est destiné à être.

Je m’écarte du mur de contre lequel j’étais adossé, les mains toujours bien creuses fourrées dans les poches dans ma veste en cuire. Aveuglément, je recule et immerge mon corps dans la profondeur de la nébulosité de la nuit. J’observe encore et toujours le doux visage de mon ex condamnée… ce stupide sourire Colgate dessiné indélébilement sur les lèvres.

- À bientôt alors ?

Si c’est censé être… alors c’est destiné à être.
Au creux de ce trou où nous sombrons tous, charriant notre propre Autrefois, supportant nos propres douloureux souvenirs, là, au creux de ce trous où nous sombrons tous, nos corps, éprouvés par les contrecoups de la vie, s’entassent les uns sur les autres. On s’entrechoque. On s’abîme. On s’attise. On s’acharne. Nos histoires s’entremêlent. Nos vécues s’amoncèlent. Tas de chair surmenée. Tas de décombre délabré. Nous nous retrouvons, nos histoires s’entremêlent et ensemble nous façonnons un présent décadent et complètement dépourvu du moindre lambeau de chance et d’espoir.

Le visage de mademoiselle Hadler indemnisera une marque de plus… et elle ne sera définitivement point chimère…

Sur quoi, je m’éclipse comme un simple courant d’air… je m’évanouie dans la nuit… je disparais aussi brutalement et soudainement que je me sois interposé sur le chemin de la jolie blonde. Dans le tourment et le mystère, j’abandonne cet être. Mademoiselle Hadler. Une rose désormais sans vie, languie, dépérie, flétrie, servant, à grand regret, son arôme, doux comme un murmure, fragile comme un secret, dans l’abysse profonde d’un châtiment.

Pour sûre, elle ne l’est point ! Si c’est censé être… alors c’est destiné à être. Et nous, toi et moi, on va très bientôt se revoir !
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MessageSujet: Re: Standing — Samalem   Standing — Samalem EmptyDim 12 Mai - 18:24

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Elle marche, fait quelques pas. Elle évite le regard du prédateur un peu plus loin. Elle avoue. Elle avoue pourquoi elle n’a plus de pouvoirs après avoir été surprise qu’il connaisse déjà cette partie d’elle. Surprise, effrayée, complètement décalée… Comment… Comment… Les vampires connaissaient-ils sa vraie nature ? La faisaient-ils surveiller ? Sans qu’elle n’ai rien remarqué ? Elle avait envie de grignoter l’ongle de son pouce. L’adrénaline courrait dans ses veines. Il y avait encore quelques semaines, cette magie qui pourrissait son essence aurait mis le feu à la benne à ordure la plus proche. Là, elle ne sentait plus rien. Elle était vide. Comme un coquillage sur la plage. Avant, il abritait un animal, de la vie, parfois même un prédateur… et maintenant il n’était plus bon qu’à se remplir d’eau et à se faire écraser sous la chaussure d’un touriste. L’amertume avait un goût âpre dans sa bouche. Elle se mêlait à la rage quand elle répondit, avoua tout. La perte de ses pouvoirs. Une coquille vide. — Hélas ! Moi, j’en sais fichtrement rien, mademoiselle Hadler. Dans ce monde pourri, si c’est censé être… alors c’est destiné à être. Voilà tout ce que je sais. — Elle hausse une sourcil, il hausse les épaules. Elle n’a rien compris, pas vraiment. Une histoire de destin ? Elle avait appris à dire merde au destin. Il lui avait tout pris. Il ne lui restait plus que sa carcasse et une paire d’émotions qui lui rongeaient l’âme. Rien de plus.

Il la quitte des yeux, semble réfléchir à quelque chose. Elle regarde ses ongles, observe la ruelle elle aussi. Elle ne peut s’empêcher de faire quelques pas. Elle ne parvient pas à rester en place. Autrefois, elle aurait converti l’adrénaline en magie et l’aurait renvoyée vers le sol. Elle aurait peut-être fait pousser des fleurs à l’autre bout de la planète, mais peu importait. Là, elle n’avait d’autre moyen que de marcher, de bouger, pour évacuer tout ça. Elle finit par le fixer de nouveau. Le silence s’installait. S’il n’avait plus rien à dire, s’il n’avait pas l’intention de la tuer ni de la livrer aux vampires, elle pouvait rentrer chez elle, non ? Elle shoota dans un caillou et enfonça les mains dans les poches arrières de son pantalon. — Bonne et belle nuit, mademoiselle Hadler… — Elle hausse un sourcil à nouveau. Uh ? De quoi il pouvait bien parler maintenant ? Elle ne comprenait plus rien. Mais alors qu’elle croisait ses prunelles glacées, elle y reconnut la lueur d’une décision prise. Et bien tant mieux pour lui ! Elle, elle ne comprenait toujours rien. — À bientôt alors ? — Elle le regarde s’écarter du mur, se fondre dans la nuit, à reculons, sans la quitter des yeux. Elle finit par sortir de sa léthargie et fait un pas en avant, comme pour le rattraper. Evidemment, il a déjà disparu. Dans une autre ruelle ? Sur un toit ? Elle ne saurait le dire. Quoi ? Non ! Sa voix se heurte aux murs et ne s’étale pas bien loin. A bientôt alors ? Il allait la revoir. Il voulait qu’ils se recroisent. Pourquoi ? Dans quelles conditions ? Dans quelles circonstances. Son corps contre le sien se rappela méchamment à elle. Elle se secoua et remonta le col de son manteau sous son menton. Elle retourna dans la ruelle pour récupérer son sac. Elle allait rentrer maintenant. Et ne rien dire à Joe. Elle n’avait pas besoin de savoir. Pourquoi ? A quoi aurait-ce bien pu servir de toute façon ? Aurait-ce seulement intéressé la mutante ? Non. Sûrement pas. Les yeux dans le vide, le pas un peu chancelant, Samantha prit le chemin de leur vieil immeuble.


HJ : Désolée, c'est pas top >< mais je suis un peu rouillée, fatiguée, et c'est la fin du sujet ><
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