Callum Keith Rennie (Négociable) ı That vamp sucks

— Samantha... S'il te plait... » fit-il en la suivant hors du bar, dans la ruelle à l'arrière. Il était presque le seul à utiliser son prénom entier, le seul en tout cas à le prononcer de cette manière. Quand elle tenta de se dégager il n'eut pas d'autre choix que de la coincer contre le mur, planquant son corps contre le sien d'une manière qui semblait si différente de celle de quand ils s'envoyaient en l'air ; bien qu'une certaine forme de tension fût bien présente. Pour lui en tout cas.
Il la regarda, sentant et entendant son coeur battre la chamade alors qu'elle était si proche. Physiquement du moins. Dans ses yeux bleu-doré, le vampire ne percevait cependant qu'un sentiment puissant de trahison, de colère vibrante et de haine froide. La mutante pinça les lèvres avant d'articuler froidement : « Lâche-moi » alors qu'il ne songeait qu'aux fois où ils s'étaient embrassés torridement dans cette position. Il fronça légèrement les sourcils, il pouvait aussi voir ces souvenirs dans sa tête à elle, et tous ceux d'avant, jusqu'aussi loin qu'elle pût se rappeler. Il n'avait pas envie de la lâcher. La mémoire de la blonde vibrait comme un torrent d'eau glacé et implacable, et il avait de moins en moins envie de la laisser s'échapper dans l'obscurité nocturne de Salem. Elle cachait tant de choses. Sans son pouvoir, il n'aurait probablement jamais su, tout comme personne ne savait certainement.
Alors qu'il penchait son visage vers le sien, elle se détourna vivement, autant qu'elle le pouvait, et répéta : « Lâche-moi » dans un souffle, son regard clair si limpide et si froid, déterminé, même si à présent il pouvait savoir que s'il ne le faisait pas, elle deviendrait violente. Les entraves et l'enfermement la rendaient toujours violente : il venait de le voir dans sa mémoire. Et si la violence ne suffisait pas, petit à petit elle retournait ça, cette pulsion ravageante, contre elle, se détruisant et perdant pied.
Il ne voulait pas être la cause de cela. Le vampire la lâcha et recula d'un pas. Elle décida certainement d'ignorer la culpabilité et cette sorte de tristesse qui émanaient de son attitude et s'enfuit. Elle n'avait jamais fui, elle avait toujours foncé droit dans le tas, mais pas cette nuit-là.
La mutante ne savait sûrement pas elle-même pourquoi elle se sentait à ce point trahie. Après tout, il n'avait été qu'un simple partenaire sexuel, doué certes, et comme il le fallait (elle savait pourquoi maintenant), mais tout de même juste un plan-cul. Elle n'avait cependant aucune intention de le revoir à présent.