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  ❝ so this is where you fell & i am left to sail ❞ - MELAN

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 ❝ so this is where you fell & i am left to sail ❞  - MELAN Empty
MessageSujet: ❝ so this is where you fell & i am left to sail ❞ - MELAN    ❝ so this is where you fell & i am left to sail ❞  - MELAN EmptyVen 8 Mar - 19:48

And now it's time to build
from the bottom of the pit.
 ❝ so this is where you fell & i am left to sail ❞  - MELAN 130225013308966011 Le cliquetis incessant de la vieille horloge résonne impassiblement par-delà ce silence de mort qui règne en roi dans tout le bâtiment délabré. Mes grands yeux bruns et aussi ébènes que de l’encre de chine se noient doucement dans la torpeur de la dense nébulosité qui orne l’horizon et suinte le plus maigre recoin crasseux de cette vaste pièce dépeuplée de toute âme. Je suis confortablement bien avachi sur ce large fauteuil abîmé, dont les multiples ressorts en spirales éventrent impitoyablement la rembourrure et le textile ornemental de cette antiquité de meuble que je me suis apprivoisé lors de mon arrivée inattendue en ces lieux lugubres et inquiétants. Je suis confortablement bien avachi sur ce large fauteuil abîmé, les coussinets éventrés et le dossier désarticulé me tue littéralement la colonne vertébrale, mais dans un monde où la pauvreté se voit maître de notre destin, rapidement, on se dit que ce fauteuil qui engendre de gros bobos au dos n’est que le cadet de nos soucis. J’observe l’obscurité. Dans son plus bas-fond méandre funèbre, je la dissèque et divague lentement au cœur de son tréfonds funéraire. J’ai un verre de bourbon à la main, je sirote ce nectar ambré avec lenteur et plaisir. L’alcool, je n’en suis pas particulièrement fan mais avec les ans trépassés à l’usure de ce présent guère rédempteur, il va s’en dire que je me suis comme qui dirait déployé un amour profond pour ce tord-boyaux abrutisseur de cerveau. Se saouler la gueule, ça soulage les maux et allège la tristesse de ces mœurs néfastes. J’ai soixante-dix ans, je suis un vieux bonhomme aigri et brisé par la mélancolie de ce temps lugubre que j’ai vu décroître et sombrer alors que l’Homme lui-même sévissait la Terre de son infâme égocentrisme. J’ai connu et traversé la tristesse de ce monde. J’essaie en vain de m’y confondre. Le Seigneur m’en est témoin ; je me suis abîmé, je me suis épuisé et littéralement hargneusement gâché pour en vain tenter de m’accoutumer à la déliquescence de cette planète que je vois périr et se fatiguer dangereusement. Mais la vérité demeure la même, si triste soit-il. Le temps a beau trépasser, les jours peuvent bien s’écouler lentement vers la dérive, le givre de cette redoutable réalité se dilue à jamais dans la rigidité de cette toile aussi fragile que le verre. Rien ne change. Rien ne changera jamais. Monde occulte ou pas ; le genre humain n’a aucunement besoin de ce prétexte pour ainsi se laisser aller dans la frénésie sulfureuse de leur rêves et desseins immoraux ! Monde occulte ou pas ; demain surviendra et le monde tel que nous le connaissons restera malheureusement le même. Guerre pardessus guerre, foutre la Terre sans dessus dessous pour ainsi vouloir conquérir et gagner une bataille qui ne verra jamais de vainqueurs mais qu’une immensité sépulcrale de perdants beaucoup trop imbus de leur misérable et exécrable petite personne. Non, détrompez-vous, je ne suis pas de nature si pessimiste et noir dans le preste défilement de mes folles pensées. Ordinairement, j’suis un gars assez joyeux et bien dans les conditions peu orthodoxes dans laquelle où nous reposons tous. En ce moment, je crois, m’enfin, que je traverse une phase où je deviens une pauvre âme nostalgique à la tête empreint de milles et un souvenir, dont le cœur envieux désespère de rebattre pour un amour considérablement tendre et infiniment léger. L’amour de vivre. Le goût de vivre. Tout ça, en cours de route, j’ai apparemment perdu cette fougue. J’ai soixante-dix ans. Je me fais vieux. Je sais que la vie que je mène est très près de gagner son terme. J’ai vu la mort. J’ai regardé cet ange mortuaire dans le blanc des yeux, dans son plus bas-fond funéraire et ce que j’y ai aperçue n’a si peu cicatrisé mes plaies, mes maux si lourds et si exorbitants. J’ai soixante-dix ans. J’ai été victime de la cruauté de l’Homme. Je suis l’un des nombreux vestiges de leurs desseins immoraux. Bientôt… mon temps sera venu… Bientôt, je devrai dire et faire mes adieux à ce monde que je n’aurai jamais vu changer. Le temps a beau trépasser, les jours peuvent bien s’écouler lentement vers la dérive, le givre de cette redoutable réalité se dilue à jamais dans la rigidité de cette toile aussi fragile que le verre. Rien ne change. Rien ne changera jamais. Monde occulte ou pas ; le genre humain n’a aucunement besoin de ce prétexte pour ainsi se laisser aller dans la frénésie sulfureuse de leur rêves et desseins immoraux ! Monde occulte ou pas ; demain surviendra et le monde tel que nous le connaissons restera malheureusement le même. Et moi… je mourrai dans cette inflexibilité monstrueuse et me souviendrai de cet autrefois que j’ai vu disparaître en même temps que moi…

Temps de paix, jadis, que j’avais connu… Ce vieux rêve illustre que je me souviens donc… moi… le vieux bonhomme aigri et brisé qui attend que son heure ne bas son clairon lugubre et m’impose ainsi ce sinistre tête-à-tête avec l’ange noir.

Le cliquetis incessant de la vieille horloge résonne impassiblement par-delà ce silence de mort qui règne en roi dans tout le bâtiment délabré. Mes grands yeux bruns et aussi ébènes que de l’encre de chine se noient doucement dans la torpeur de la dense nébulosité qui orne l’horizon et suinte le plus maigre recoin crasseux de cette vaste pièce dépeuplée de toute âme. Mon rendez-vous d’affaires est en retard, précisément de deux minutes… mais je l’attends toujours… parce que attendre ; c’est ce que je sais faire de mieux !
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