❝ beneath the massacre ❞ - ALIANEM

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 i bet you will fooling no one but yourself.

My name is Bond, James Bond… Tan ! Tan ! Tan ! Aussi con que cela peut être, telle est bien la pensée qui me traverse l’esprit. Mon sourire espiègle du départ s’est littéralement affaissé et décomposé sur le rosée de mes fines lèvres. Incrédule, je me suis instantanément figé sur place, complètement transi sur la chaîne de trottoir, au sein de la foule versatile qui se remue indifféremment tout autour de moi. Désorienté, avec un profond dégoût, je dévisage ce reflet dégueulasse qui rayonne comme par magie sur l’énorme carreau de la grande baie vitrée d’un commerce quelconque. Je toise avec scepticisme le reflet dégueulasse que j’ai de justesse capté du coin l’œil alors que je déambulais, l’air mine de rien, sur le boulevard usuellement achalandé de la florissante métropole New-Yorkaise. Mes claires prunelles fixent avec aversion le portrait qui se crayonne candidement sous mon nez, mes dents grincent viscéralement entre elles, telle une craie sur un tableau noir alors que mes grosses paluches se resserrent hargneusement jusqu’à pratiquement m’en désarticuler les jointures. C’est peut-être l’atmosphère dénaturé des alentours qui pose problème, ou tout simplement ma tronche de gars blasé de la vie qui ne colle pas avec ce je vois présentement ? Allez savoir… N’empêche qu’il y a quelque chose qui cloche ici, là, maintenant, tout de suite !

- C’est ridicule ! J’AI l’air ridicule ! Le smoking, la cravate, Hugo Boss et tout ça. Ugh ! C’est pas mon truc ! C’est tellement pas mon truc, Ana-Banana ! Dramatise-je donc, d’une petite voix démoralisée et bougonne alors que je lance un regard noir et plein de rancune à l’égard de mon interlocutrice. Pourquoi tu ne m’as pas dit que j’avais l’air d’un putain de clown, fringué comme ça, hin ?! Que je scandale de plus belle, pendant que la caricature de Pierce Brosnan prend de plus ample conviction devant mes yeux. What the..?! Foutez-moi un nœud papillon autour du cou, un veston couleur ébène, une jolie chemise lactescente ; et vous obtiendrez la version Benjamin de l’agent double zéro sept. Seul petit détail qui me permet de ne pas différer de ma propre identité, c’est que je ne possède pas l’accent britannique de l’acteur anglais. Prix tellement réconfortant et valorisant pour mon égo de jeune mâle célibataire. Pfff !

Et c’est moi qui se permets de me renfrogner comme un gamin alors que j’ai pratiquement tordu le bras d’Ariana, le soir de la veille, pour convaincre cette dernière d’être ma cavalière à cette ringardise de défilé masqué ! Le soir de la vieille, mon petit plan foireux, dans ma tête, il avait l’air plus sympathique et cool que ça… je ne le vous fait pas dire, monsieur, madame !

Et voilà donc où j’en suis rendu : Sobre, mais vomitif de ma propre allure, m’enfilant tant bien que mal un masque de soie bourgogne autour du crâne et maugréant une série de jurons entre mes lèvres crispées.

- Viens. Nous allons avoir du gros fun ! Que je m’exclame de mon sarcasme légendaire alors que je présente mon bras replié à l’effigie d’un maillon vers la belle blonde, pour qu’elle s’y cramponne et devienne enchaînée à moi…. Le culte de la galanterie, quoi…

Le geste amorcé, nous, les bozos masqués, nous nous aventurons sur l’horizon surpeuplé alors que je cherche parmi la foule ; une personne bien précise… Aheum…

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SALEM & ALEISTER & ARIANA

- beneath the massacre -

Moi, Princesse Ariana Banana, Duchesse du Royaume Flaflaland, je m'engage à ne jamais épouser le Prince Salami, Duc du Royaume des Râleurs. Et toc, mon pas si jeune ami! Sache qu'à partir de ce soir, tes chances de me passer la bague aux doigts vient littéralement de s'envoler. Mais dans le fond, on sait toi comme moi que jamais ça ne serait arrivé. Conclusion? Garde tes pensées pour toi, Ariana l’arriéré , et contente toi d'attendre patiemment que sa petite crise existentielle se tasse.

Depuis mon plus jeune âge, j'entends souvent que les femmes font des chichis pour un rien. Depuis mon plus jeune âge, j'entends souvent que les femmes se plaignent souvent. Mais, dîtes-moi, population New-Yorkaise... avez-vous déjà été à une soirée en compagnie de Salem? Hum. Je m'en doutais. Cette bouboule de poils ambulante s'est tout simplement arrêté en plein trajet. Comme ça. Sans prévenir. Sa petite bouille de grand garçon s'est alors transformé en face congestionné de la vie et tout ça pourquoi? Parce que monsieur rechigne sur la dégaine que ce smoking lui apporte. Mes amis, je vous annonce officiellement qu'on s'est trouvé une nouvelle Dramaqueen! Clap! Clap! Applaudissons bien fort Salem, je vous prie! Je soupir. Je roule des yeux et bien évidement, je me demande si il est vraiment utile de lui répondre... pourtant...

- Parce que même les clowns ont une meilleure dégaine que toi, que je réplique un petit ton moqueur.

Et boom! Dans tes crocs mon loulou! Mais faut pas me chercher! Que tu gâche mon petit plaisir en t'arrêtant devant une grande vitrine pour râler, passe encore. Que tu me lance ce regard noir comme si cette histoire c'était de ma faute... hum hum désolée. Je tolère pas. Histoire de recadrer les coucous sur les pendules, ce n'est autre que Salem qui m'avait supplié la veille pour que je vienne. Au départ, je voulais pas. Trop de travail et surtout, aucune robe dans ma penderie. Mais comment résister à ses beaux yeux clairs et à sa petite gueule d'ange? Hein? Comment résister?! J'ai donc passé toute la journée à me démener dans tout New-York pour trouver THE robe! Vous savez... le genre de robe qui coûte autant que votre salaire mensuelle... Cependant, je ne le regrette pas. Avec mon faux James Bond à mes côtés et ma robe rouge, j'avais l'air d'une beauté fatale. Ou presque. Il paraît que les femmes fatales s'attachent les cheveux. Moi, j'ai laissé mes boucles dorés à l'air libre. Soyons fous.

Enfin bref. A l'instar de mon cavalier, j'enfile mon masque de soirée, de même couleur que ma robe. Parce que oui, la coordination des couleurs est une chose très importante! Aussi important que d'avoir le cavalier idéal... mais là... on repassera dessus. Pour ce qui est du gros fun, je commence légèrement à en douter. Salem semble tellement croire en ses propres paroles... Je ne peux que hausser un sourcil, pas du tout convaincu. Cela ne m'empêche pas pour autant de m'agripper à son bras gentiment offert et de m'élancer avec lui dans la foule.

La soirée est à nous! Baby come on ♫! Moi, Princesse Ariana Banana, j'ai envie de m'amuser. Moi, Princesse Ariana Banana, je compte bien profiter de cette soirée! Mes yeux se perdent un peu sur les alentours. Beaucoup de monde. Des robes. Des masques. Des hommes élégants. Une soirée de princesse! Ma soirée!

- Toi qui me parlais de gros fun... un sourire candide s'affiche sur mon visage alors que je commence tranquillement à le guider vers la piste de danse. Que dirais-tu d'aller danser? C'est une question posée avec douceur et gentillesse, pourtant je ne lui laisse clairement pas le choix. Je ne tolérerais pas le moindre refus, à moins qu'un héros masqué ne vienne le sauver de ce tragique destin.

† Aleister & Salem & Ariana †
Beneath the massacre

Les yeux posés sur la plaque de métal, le sorcier accroupit cherchait du bout de ses doigts les trous afin de retirer la plaque d’égout crasseuse et sombre qui se trouvait à l'avant de lui. Voilà une semaine, tout lui avait semblé pourtant plus aisé et maintenant, c'était comme ci la mauvaise chance lui avait retirer les poignées comme par magie. Magie... si ça continue c'est exactement ce que je voulais faire.... mais non, trop risqué ici. Il fallait dire que la nuit et l'ombre de la ruelle mal éclairé n'aidait pas du tout les choses. C'est après quelques essaies que ses doigts finirent par bien se glisser à l'intérieur des fentes afin de soulever la lourde plaque ronde et d'un œil, il surveillait avec attention que personne ne se présente à lui. Un couple avare de s'accoupler était la dernière chose qui désirait voir, surtout que la curiosité les auraient très certainement amené à découvrir ce qu'il cache juste ici. Lentement, en tentant tant bien que mal de couvrir le bruit, il glissa la plaque le long du béton. À peine quelques centimètres et déjà quelque chose attirait son attention, se relevant lentement ce qui interrompu le lourd labeur qui était en train de faire.

-Merde.

Replaçant brièvement son nœud papillon, replaçant son veston et coiffant ses cheveux avec ses doigts bien léchés, il quitta sa ruelle dans un pas rapide, serrant sa mâchoire en créant deux creux au niveau de ses joues ce qui amplifiait une certaine allure sévère, mais une tendresse dans son regard trahissait son esprit torturé. Une femme avec de nombreuses coupes de champagne l'intercepta dans sa trajectoire, lui proposant l'un de ses breuvages avant un charmant sourire, des lèvres écarlates qui amplifiaient le bleu océan de ses yeux, chose que le sorcier ne remarqua pas, trop occupé à garder sa cible dans son champs de vision. « Oui... merci... » Fit-il à moitié présent en saisissant l'une des coupes pour partir à nouveau. Il aurait été curieux de me voir sans breuvage... Ils auraient sût que je ne suis pas comme eux, un riche bouseux.

Ce n'avait pas été Aleister N. Iommi qui avait été invité, mais plutôt Caleb DiTommy, un entrepreneur sans intérêt dont le compte en banque et l'identité avait été facile à piraté. Le pauvre avait été hameçonné en cliquant sur un lien dans un courriel, en croyant y trouver le secret d'un gros pénis, un vieux truc quasiment centenaire. Beaucoup de préparation pour venir se présenter, un petit masque autour des yeux et danser avec la bourgeoisie.

« Je t'ai presque confondu pour un gentleman... » Aleister était passé à deux doigts de ne pas le reconnaître, se très cher Salem. Bien qu'une partie de lui était heureux de voir son frère d'arme, une autre se disait qu'il n'avait en rien prévu de le voir à cette endroit, à cette heure même.

-Je ne croyais pas te voir ici Salem... Je ne sais que tu m'avais parlé de venir, mais parler et agir sont deux choses bien différentes. Alors si tu es ici j'imagine que l'improbable est arrivé! Elle a dit oui et maintenant le Soleil va se coucher à l'Est.

Finissant sa phrase en prenant une bonne gorgée de son champagne pour ensuite apercevoir la jeune blonde s'approcher du duo de testostérone. Elle ne l'avait pas encore remarqué. Juste avant qu'elle ne vienne à leur porter, le sorcier tira le lycan vers lui afin de lui murmurer à voix basse, le timbre un peu moins amicale, reprenant un ton tel l'acier comme il avait tendance à faire. « Salem, mon ami, tu ne dois pas rester ici. Ni toi, ni elle n'auriez dut être ici... et surtout pas elle. » Puis il relâcha sa manche qu'il avait tiré avant d'afficher un léger sourire à la bond-girl qui était à présent tout près d'eux.

-Alors j'imagine qu'il s'agit d'Ariana?

Ses yeux gris étaient posé sur cette dernière, les yeux directement dans les siens. Ils semblaient être un curieux mélange entre l'aura mystérieux et ténébreux d'un sorcier ainsi que de la tendresse troublé d'un homme profondément, maintenant tout cela dans une volonté de fer et d'une forte personnalité. Et elle, qu'est-ce qu'elle pouvait être? Une simple humaine visiblement, un fardeau peut-être même, mais cela il se contentait de le penser.

-Visiblement Salem possède un goût exquis en matière de femme... Jetant un dernier regard à Salem. Pourquoi lui fais-tu confiance cher frère? Et si elle nous mettait en danger?

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Les vagues du changement se sont déchaînées et déferlées dans les rues du vieux New York. Séisme ravageur qui noie au cœur de son torrent luciférien, un monde dégingandé dont le système s’est très rapidement calfeutré dans des engrenages malsains qui, tel un étau de fer, se resserre peu à peu sur nous. Moult de particules de poussières qui se transforment en débris de cendres encore ardentes. Vestiges d’autrefois que je n’ai guère connus mais qui pourtant parsèment les décombres et se cristallisent dans les fibres désolées de ce présent dégradant. Voilà pourquoi, dans l’accroissement nébuleux de la nuit fraîchement surplombante, que j’oscille au cœur de cette foule voilée et délurée de doute. Greluche au bras, masque de merde dans la face, difficilement, je me fraie un étroit chemin parmi tous ces corps versatiles qui se bercent et s’amoncèlent sur nous. Mur d’hypocrisie et de joie superficielle que nous essayons à grande peine d’escalader et de contrer. Mes grands yeux azurs guettent le moindre visage, transperçant ce flux de gens frivoles, telle la cime saillante d’un poignard glissé sur le vaste ivoirin d’une toile vierge et vide… tellement beaucoup trop vide. Tant de naïveté repose en ces âmes brisées et défraichies que je vois indifféremment défiler devant moi. Contrairement à ma cavalière qui se réjouie de cette petite soirée de princesse que je lui aie littéralement imposée entre les mains, moi, cette excursion pittoresque me communique sur le bout de la langue qu’un goût amer et dissuadant. Une tristesse dissimulée me submerge et m’enivre. Une considérable fureur me fracasse et me broie tous les os. L’aspiration d’une sueur incandescente perle et irradie au creux de mes reins. Une marge et un fossé sépulcral se creuse entre Manhattan et les autres arrondissements affligés qui se meurent lentement à la merci de ce règne méprisable. Deux mondes totalement opposés et différents. Les hautes tours de verres et de fers de Manhattan referment tant de misères et de malheurs. Si sinistrement crédule, moi, j’ai grandement de la difficulté à me laisser berner par ce temps de paix et de sérénité qui se dilue dans le givre de ce présent. Cette connerie de défilé masqué n’est jamais qu’un piètre prétexte pour me rapprocher et assouvir mes desseins.

- Ouais, c’est une bonne idée, on va faire ça. Que je bredouille d’une voix distraite et inattentive, puisque trop ensuqué et perdu dans le preste défilement de mes pensées acerbes aux méandres complexes et obnubilant. Sans trop comprendre ce qui se passe, je me sens entraîné et divergé sur l’arrière. Voyant mon chemin primitif et salvateur s’éloigner dangereusement de moi, sceptique, incrédule, je fronce bêtement les sourcils tandis que mes deux billes de saphirs viennent grossièrement dévisager l’endroit où me dirige candidement Ana Banana. Avec horreur, je vois s’édifier et s’étendre sous mon nez une adorable piste de danse. WTF ?!

- C’est quoi ça ? Ma question à peine giclée sur la jolie bouille angélique de la blondinette, que d’instinct je comprends ce qui se trame dans la tête de cette dernière. Comme touché par le doigt de Dieu me déployant son ultime illumination, une éclaire d’incrédulité me foudroie et me traverse toute la figure ; Tu n’es pas sérieuse ?!

Bien sûr qu’elle est sérieuse. C’est quoi cette question stupide, hin ? Pendant que j’essaie de déjouer ce triste sort qui se livre sournoisement à moi, une voix suave et étrangement posée détonne tout près de nous. Rassuré de l’entendre, je me retourne sur la source, grand sourire Colgate d’accroché sur les lèvres. Aleister. Mon vieil ami… où l’Art d’apparaître comme par magie et pile poils au bon moment ! J’ai même pas le temps de me réjouir de sa présence que déjà ce dernier m’agrippe subtilement par la manche et me murmure soucieusement ces quelques paroles qui n’a que pour seul et unique dessin de faire littéralement se décomposer mon énorme et éléphantesque sourire de gamin. Conscients du danger, en assumant les entières responsabilités, le poids de la culpabilité s’abat sur mes épaules et me tétanise net l’échine. Faisant désormais le piquet de clôture, muets, je vois s’éloigner mon frère d’arme qui, égal à lui-même, s’empresse de s’introduire auprès de la gente féminine.

Fidèle à son charme naturel et son charisme légendaire, le magnétisme qui lui est propre ne semble pas l’avoir quitté. Chose très peu surprenante et hallucinante. D’aussi loin que je peux remonter dans ma mémoire, Aleister a toujours dégagé une certaine élégance et ce petit je-ne-sais-quoi d’inhumainement distingué. Caractère et phénomène qui, d’ailleurs, me fait sentir toujours aussi petit et misérable dans mes souliers. Coi par ces élans de jalousies latentes qui me prennent violemment par la gorge, un sourire empesé et dépressif se brise alors sur mes lèvres. Du coin de l’œil, je guette les grands yeux lubriques de ma cavalière, sentant crépiter dans le gouffre de mes pupilles abyssales, l’incandescence de vieux vestiges qui, éternellement recouverts de cendres encore ardentes, s’attisent dans la valse réfléchie d’une petite flamme espiègle et sournoise. Lueur qui brille naturellement. Lueur qui se trémousse sans aucune pudeur lorsque je suis témoins d’une scène aussi ironique et imprévisible que celle-ci : Aleister et Ariana qui se frottent le masculin sur le féminin… franchement, ce soir, j’aurais absolument tout vu !

Dans mon esprit vif et serein, les pensées fusent et se bousculent. Sans l’ombre d’un doute, certes, je mérite mes ennemis, mais je ne crois surtout pas avoir mérité ces deux amis.

- Aleister, cette jolie blonde sera la diversion.

Piètre excuse que j'essaie vainement de justifié et de défendre.

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SALEM & ALEISTER & ARIANA

- beneath the massacre -

Au départ, on peut le trouver un peu distrait. Au départ, on peut croire qu'il ne s'intéresse pas aux autres. Salem possède cette faculté de vous écouter que d'une seule oreille. Qu'importe la situation. Qu'importe le sujet. L'on pourrait alors facilement penser qu'il s'en fiche. Qu'on ne l'intéresse pas. Ce qui, parfois, peut être probablement le cas. On pourrait également le penser un peu dans la lune. A rêvasser. Mais là, en revanche, je sais que c'est faux. Salem ne rêve pas. Salem ne possède pas cette flamme qui anime les grands rêveurs. Son regard est éteint depuis longtemps. Trop longtemps, bien malheureusement. Je ne sais pas si les autres le voit. Je ne sais pas si les autres voit en Salem ce que moi, je perçois. Combien de personne ont réellement prit le temps de l'observer? Combien de personne ont réellement prit le temps d'apprendre à le déchiffrer, à le comprendre? Ne serais-ce qu'essayer? Salem n'est pas un grand rêveur. Salem n'est pas un rustre égoïste, en dépit de tout ce que l'on peut penser. Le fait qu'il ne m'écoute qu'à moitié m'arrange. Je veux danser et lui, il me dit oui. Je veux danser et lui, il me suit. Cela m'arrange. Mais l'espace d'une seconde à peine. Car la question qui me trotte aussitôt est la suivante : qu'est-ce qui peut bien le tracasser de la sorte? Qu'est-ce qui obnubile ses pensées? Et surtout... Pourquoi il ne m'en parle jamais? Pourquoi il ne me partage jamais le fond de ses pensées? Dans ce genre de moment, je lui en veux d'avantages de ne pas se confier. Alors comme pour me venger, je persiste dans l'idée de le traîner sur la piste de danse, bien qu'en totale contradiction, je culpabilise d'avoir profité de son inattention.

Seulement, c'est sans compter sur le hasard qui vient se mêler de notre drôle de manège. Une connaissance de mon loulou préféré nous intercepte en plein vol. Et zut. Je peux toujours attendre pour danser. Comprenant donc que Salem venait enfin de trouver une porte de sortie pour se défiler, je relâche le bras de mon cavalier. Inutile de le tenir en laisse plus longtemps. Son sauveur vient de le libérer de ses chaînes pour l'embarquer un peu plus loin. Allez savoir ce qu'ils vont se raconter. Personnellement, je préfère essuyer mon horrible déception en attrapant une coupe de champagne. Non, je vous rassure, les coupes ne volent pas. Elles étaient simplement disposées sur un plateau. Plateau qu'un magnifique serveur portait à bout de bras. Et tant qu'à faire... Je pivote. Je zig-zague entre deux personnes et sournoisement, je tend mon bras pour piquer une fraise qui n'attend que moi. Ces deux éléments en main, je rejoins avec ma grande insouciance légendaire Salem et son ami.

Chose surprenante, à peine arrivée que l'homme qui m'est inconnu s'adresse à moi. Si je n'ai aucune idée de qui il est, lui, il connait mon prénom. Soit. Salem a-t-il déjà parlé de moi? Et si c'est le cas, qu'a-t-il dit? Telle une parfaite greluche blonde, je lâche un sourire niais et mon regard se plonge au coeur de ces yeux gris.

- Oui. Je suis Ariana, enchantée de faire votre connaissance.

Ce n'est pas préméditée. Je ne le fais pas exprès mais je ressemble à une vraie potiche. Et le comble du comble? Cela ne s'arrange pas lorsque ce brave inconnu fait mention des bons goûts de Salem. Comme pour cacher mon trouble et ma gêne, je bois une gorgée de champagne... Grave erreur. Aussitôt je tique sur la dernière réplique de Salem. Bah voyons! Décontenancée par le terme "diversion", j'avale de travers ma boisson et manque de m'étouffer. Oui. Bon, j'exagère. Mais je n'ai vraiment pas l'air futée en cet instant.

- Pardon? que je demande, ne cachant pas mon désaccords.

Haussant un de mes sourcils, je me tourne pleinement vers le lycan, attendant de bref explications. Bien que je n'en ai pas besoin, dans le fond. Je me suis fait avoir. Je ne suis pas ici pour passer du bon temps avec lui. Il ne m'a pas amené ici pour me faire plaisir. Ni même pour être en ma compagnie. Non. Il a juste besoin d'une potiche blonde. D'une imbécile. D'une diversion. Je ne sais si je suis en colère ou bien déçue par ce simple constat. Si il me l'avait clairement demandé, bien entendu que je l'aurais aidé.

- Tu sais quoi? Laisse tomber. Dis-moi juste ce que vous attendez de moi que je puisse ensuite partir d'ici au plus vite.

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