Sujet: ❝ taste the flesh. ❞ - DYLAKE Mar 26 Nov - 6:06
feel the pain & the bitter taste
Of the blood on my lips, again.
Ainsi vient le soir mélancolique, comparse du malfaiteur, arrivant comme un rêve, à pas feutrés et déambulant sournoisement dans le firmament abstrus. Le ciel se ferme lentement à la lumière agonisante et l’être maudit se change alors en bête fauve. Impatient de rompre ses tourments et de succomber à sa plus funeste dévotion…
Impassible, j’observe le jeune homme s’émouvoir devant moi. Ce dernier ne me perçoit pas et ne me voit encore moins. Beaucoup trop enfoui dans l’Art de la dissimulation pour ainsi risquer de me faire repérer dans une obscurité aussi dense. L’homme ne me voit pas et pourtant je me tiens tout juste derrière lui, tapi sur sa propre silhouette, mon visage austère presque niché dans le creux de son épaule.
- En déversant de rythmique sanglots vermeilles sur mon cœur assoupit depuis beaucoup trop longtemps, vous recherchez en vain d’atténuer cette peur croissante qui vous ronge les entrailles, ma voix, telle l’austérité d’une brise glaciale, s’est posément élevée dans la torpeur de la nuit oppressante. Souffle sépulcral, échappé des abîmes les plus profonds, pour venir lentement se dissiper dans l’air fiévreux et caresser le derme ambré de l’être égaré dans ces gorges cimentées. Le fin duvet s’hérisse sur la nuque, là où mes doigts cireux se sont doucement posés dans l’enivrement d’une tendresse vertigineuse et insidieuse. Le contacte de la chair bouillante me submerge, cristallisant le spath de mes deux pierres d’émeraude dans la valse d’une flamme miroitante et pernicieuse. Succube perverse, engendrant la plus infâme des ivresses. La veine jugulaire s’horripile furtivement en-dessous ma fourbe étreinte, flairant de façon limpide ce relent d’angoisse qui sévit la plus infime parcelle de ce corps massif mais pourtant à la fois si fragile. Arôme savoureuse, bouleversant mes barrages et me séduisant redoutablement. Aimanté à l’être pernicieux, je fais posément glisser ma langue sur le fil tranchant de mes canines acérées, ne déglutissant point ce flot de salive immergeant mon gosier avide. Perdu dans les ténèbres, l’insécurité vous gagne. Vous savez le combat déjà vain, abaissez votre arme et votre mort vous sera moins douloureuse…
Non, en d’autre circonstance, je n’ai pas l’habitude de déplorer ma nourriture. De toute évidence, rare l’envie nous prend de vouloir dialoguer avec une cuisse de poulet, right ?
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