FERMETURE DU FORUM ► Pour en savoir plus c'est ICI
-39%
Le deal à ne pas rater :
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON AVR-X2800H, Enceinte ...
1190 € 1950 €
Voir le deal

Partagez
 

  ❝ shot yourself in the foot again. ❞ - REVY

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Anonymous
InvitéInvité
 ❝ shot yourself in the foot again. ❞  - REVY Empty
MessageSujet: ❝ shot yourself in the foot again. ❞ - REVY    ❝ shot yourself in the foot again. ❞  - REVY EmptySam 22 Fév - 18:45




You shot yourself in the foot again
Take that sad little face & leave your pride at the door.

D’une douceur presque maternelle, je dépose mon œuvre sur la surface lustrée et encombrée de la table en métal. Mes yeux, sombres, enténébrés, s’abaissent lentement sur le fer encore chaud et reluisant. Des gouttes de sueur perlent encore sur mon visage, brillantes telles de bijoux illustres sur le satin de ma peau ambrée. Larmes cristallines qui laissent entrevoir tous les efforts que j’ai drainés et épuisés dans la confection de ce labeur éprouvant. Mes mains, dissimulées en les gants de cuir massif, viennent lentement se mouler contre les extrémités du meuble rouillé et bosselé. Mes larges épaules massives lourdement affaissées, comme si d’énormes boulets me sanglent les poignets, l’échine courbaturée d’une fatigue belliciste me labourant les omoplates, les reins et la nuque. Une forte et enivrante odeur perturbe l’air. Un mélange d’eau en ébullition, de métaux brûlés, de sueur, de glaise chaude et grasse, de souffle consumé, du feu qui crépite et décante dans les géants fourneaux. Parfum éveillant les sens. Parfum illustrant la transparence et l’agitation de l’air usuellement accablée. J’aime cette usine. J’aime l’ambiance qui y règne. J’aime la sérénité qu’elle m’apporte, malgré que cette vieille bâtisse délabrée ne connaisse aucun moment de repos et de répit. Les murs suintent, le plancher affiche sans aucune pudeur les cicatrices de nos efforts, alors que l’air est embaumé de ce parfum amalgamé que j’ai appris à apprivoiser et à apprécier comme l’odeur de l'encens. J’aime cette usine. J’aime mon travail.  

- T’attends quoi, Envy ?!  Que ce tisonnier se forge tout seul, peut-être ?! Aller. Au boulot, tout de suite !

Par-delà le vrombissement lancinant des moteurs des machines, par-delà de la ferraille qui s’entrechoque en de puissant échos retentissant comme le tonnerre, au travers des bruits de marteaux se fracassant contre diverses pièces de métal, la voix indignée de mon collègue parvient à grande misère à se frayer un chemin. Mais je l’entends et tourne doucement la tête vers la source. Le regard austère et dédaigneux que me lance mon partenaire est très loin de me choquer. J’ai l’habitude. Il ne m’aime pas beaucoup, je crois. En fait, ici, peu de gens m’apprécient. Depuis le premier jour où j’ai été embauché, je nourris une haine viscérale dans le cœur de mes collègues. Ils s’adressent à moi avec hostilité et dégradation. Me voient comme un misérable bâtard qui erre dans les entrailles d’un lieu qui ne lui appartient pas. Je pourrais leur en vouloir, mais j’ai appris à comprendre leur dédain et désormais j’en ai si moindre à faire. Mon titre de Vainqueur des Jeux de la Moisson des Âmes m’a apporté plus de mal que de bien. Mais ça… c’est comme tout le monde. Je ne vais pas commencer à attiser votre pitié et sympathie. De toute manière, j’en ai carrément rien à foutre.

Un long soupire glisse sur mes lèvres crispées, paresseusement, je m’empare de la pièce de métal gisant sur la table, la dépose sur un bloc de béton et attrape le marteau errant tout près. Outil en main, mon bras se lève et je commence à battre le cylindre de fer avec l’énergie d’un cuisinier qui cherche à attendrir son carré de viande. Un coup. Deux coups. Trois coups. La machine que je suis est en marche et comme toujours je rentre dans une sorte de transe. Les murs de la réalité explosent et mes prunelles enténébrées s’attisent de cette lueur étrange qui ne miroite que les parties les plus lugubres de mon âme. Brillant de concert avec les étincelles du fer chaud que je maltraite sous de puissants coups de marteau. Le métal cède et enfin je peux lui donner la forme que je désire. La forme que le client convoite. Tisonnier bien banal, pour un propriétaire tout aussi banal.  

- Envy ! Vas à la remise. Il y a une cliente qui veut passer une commande. Laisse ta merde là, je m’en occupe ! Aller. On n’a pas toute la nuit !

Fidèle saint-bernard, docile, j’acquiesce d’un vague hochement de tête, laisse tomber mon outil sur le sol et quitte le département sous les hostilités de mon collègue. Dans le couloir, je commence déjà à mieux respirer et mes muscles courbaturés semblent enfin trouver baume à leurs blessures. Moins crispé, l’air empli généreusement mes poumons et c’est avec l’ombre d’un sourire courtois que je franchis l’embrasure me menant à la remise.

- Bonsoir, mademoiselle.

Que je bredouille, les yeux rivés au sol alors que je referme la porte…

© fiche  (alias moua et c'est pas touche xD) & gif by blackrose
song by Example ft. Skream

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
InvitéInvité
 ❝ shot yourself in the foot again. ❞  - REVY Empty
MessageSujet: Re: ❝ shot yourself in the foot again. ❞ - REVY    ❝ shot yourself in the foot again. ❞  - REVY EmptySam 8 Mar - 6:06





shot yourself in the foot again
❝ THE WORDS THAT NO ONE SPEAKS ❞

Les bottes contre le comptoir, confortablement assise sur mon tabouret qui tenait en équilibre sur les deux pattes de derrière, j'avais le nez plongé dans ce livre historique et mystique que j'avais réquisitionner parmi les rayons de la boutique. Fallait bien me distraire... Ces derniers temps, les affaires se faisaient plutôt tranquilles et les journées se présentaient longues, beaucoup trop longues. Je commençais même à craindre de perdre mon emploi, faute de revenus vu la baisse de la clientèle. J'ignorais ce qui se passait réellement, mais je pouvais déduire que la cause n'était pas bien loin... À quelques kilomètres à peine. Mon salaire n'en était pas encore affecté, mais mes préoccupations se faisaient de plus en plus présentes. Surtout qu'il m'était impossible de vivre de mon art dans cette ville... Un choc inattendu heurta mes bottes entrelacées, me faisant perdre l'équilibre, mon tabouret risquant de m'entraîner vers le sol. Par réflexe, mon corps se projeta vers l'avant, mes pieds plongeant vers le bas et mes mains attrapant furtivement le comptoir de vitre, relâchant ma prise sur mon livre qui, lui, eut une fin tragique alors qu'il heurtait le sol. Le visage exprimant ma surprise, mon coeur battant la chamade, je relevai des yeux ronds vers la source de ce choc. « Pas de souliers sur le comptoir! Combien de fois dois-je le répéter, Rem? » affirma la voix exaspérée et perçante du propriétaire de la boutique de magie. Ses reproches, j'en avais l'habitude. Je me contentai d'afficher un air désolé et innocent, comme si je n'étais qu'une pauvre victime dans toute cette histoire. « Seulement une centaine de fois, boss, » répliquais d'un ton taquin. Il roula les yeux au ciel, ce qui me fit sourire. Cet homme n'avait rien de menaçant et encore moins d'agressif. Je le connaissais suffisamment pour savoir que malgré sa tendance à se plaindre et à japper fréquemment, il ne mordait jamais.

Prenant le dessus de ma surprise, je me penchai afin de ramasser le livre qui gisait toujours au sol. À peine eus-je le temps de me redresser que déjà mon patron déposa un objet qui résonna contre la vitre du comptoir. Attirant mon attention, je me redressai afin d'observer un coffret fait de métal, bosselé à quelques endroits. Perplexe, j'interrogeai l'homme du regard. « Je ne sais pas comment c'est arrivé, mais on ne peut pas se permettre de le mettre à la poubelle. Il faut le réparer et peut-être y graver quelques inscriptions, » m'annonça-t-il alors qu'il sortait un papier parchemin sur lequel était dessiné des symboles mystiques. J'ignorais ce qu'ils pouvaient signifier, mais je n'étais pas la spécialiste dans ce domaine, je lui faisais totalement confiance de ce côté. Il m'indiqua clairement où devrait se situer les gravures une fois que le coffre serait débosselé et remis en état. J'acquiesçais à ses dires sans vraiment comprendre où il voulait en venir. « Tu as jusqu'au couché du soleil pour aller à la forge dans le Bronx, j'aimerais que ce soit réglé aujourd'hui. De toute manière, je n'ai pas vraiment de ton aide ici. » Évidemment, pas un chat traînait dans les parages. Malgré tout, l'envie de faire un aller-retour dans le Bronx ne m'enchantait guère... Surtout sans voiture. Je jetai un oeil d'un mouvement évident à ma montre et affichai un air incertain sur mon visage. « Il est déjà tard... Peut-être que si je me dépêche je reviendrai avant les douze coups de minuit... Après tout, c'est pas comme si c'était dangereux de se balader toute seule, la nuit, dans les rues du Bronx, sans voiture ou protec... » « Bon d'accord, d'accord! » Des clés apparurent de la poche de mon interlocuteur avant qu'il ne les dépose aux côtés du coffret et qu'il ne tourne les talons en maugréant. « Merci! » remerciais-je de ma voix de gamine, le sourire étiré jusqu'aux oreilles.

♦ ♦ ♦ ♦ ♦

Mes doigts pianotaient sur le rebord du meuble au rythme d'une chanson qui me trottait dans la tête alors que mes yeux divaguaient sur les murs de la pièce. Pas très grande, plutôt sombre malgré la fenêtre qui laissait entrer la lumière du jour, peu de meuble et une odeur prédominante de métal chauffé. Et cette chaleur. La température de l'hiver s'était adoucie à l'extérieur, mais on pourrait se croire dans un four à convection dans cette pièce! Un grincement de porte se fit percevoir, suivi d'une voix grave, masculine. Une musique réelle, faisant vibrer mes tympans d'une manière familière, provoquant un émois typique et inévitable. Mes prunelles pairs trouvèrent la source de cette détonation et ne purent nier leur appartenance. Trop de fois j'avais observer ce visage. Trop de fois j'avais décortiquer ces traits. Trop longtemps je les avais contemplé. Et pourtant, je me souvenais de chaque détail, de chaque millimètre qui le caractérisait. Il était comme je l'imaginais dans mes propres souvenirs. Grand, robuste, imposant, fort, séduisant, charismatique. Celui qui avait autrefois été mien. Je ne pouvais contrôler les sentiments qui émergeaient en moi à cette simple contemplation et j'en devenais confuse, perplexe. Je rassemblai le peu de lucidité qu'il pouvait me rester afin d'abaisser bien bas mon regard intimidé. Il ne fallait pas croiser le sien, sinon je risquais de perdre littéralement tous mes moyens, tout mon courage.

Qu'est-ce que je faisais ici déjà? Je ne savais plus. Et je prenais beaucoup de trop de temps avant de répondre à ses mots de bienvenue! Si j'avais pu, je m'aurais bien donner un bon coup de poing sur le visage pour me réveiller et me libérer de mon inertie. Merde, Remy, c'est pas comme si tu avais quelque chose à cacher ou à te reprocher. « Bonjour, » réussis-je enfin à prononcer d'une voix incertaine. Je gardais toujours mon regard bien bas, par crainte de devoir l'affronter pour de vrai, pour de bon. Déjà de savoir qu'il se trouvait à quelques mètres de moi me faisait perdre la carte, imaginez si je devais l'affronter du regard? Mais pourquoi diable n'avais-je pas songé à la possibilité qu'il serait là? Je savais très bien qu'il travaillait dans une forge, qu'il était forgeron. Il n'y avait pas dix-huit forges dans les environs de New York, bordel! Je me trouvais soudainement sotte de ne pas avoir songé à cette éventualité. J'aurais pu au moins me départager de cette tâche, trouver une excuse plausible pour l'éviter et m'en sauver. Or, il était maintenant trop tard. Je devais faire face à mes propres démons. Je devais lui faire face. Être forte, courageuse et inébranlable. Alors que je me sentais petite, faible et beaucoup trop fragile. Encore une fois, le silence était pesant et je devais trouver quelque chose à dire avant de perdre littéralement la tête... Je me souvins alors que je ne m'étais pas déplacée jusqu'ici pour un rien. « Hum... J'aimerais que t.. vous remodelez ce coffre. Et y graver ces inscriptions, » expliquais-je en pointant l'objet et en glissant le papier parchemin sur le meuble. Par instinct, alors que ma main glissait sur la surface polie, mes yeux suivirent mon propre mouvement, atteignant mon interlocuteur. Je résistais. Je contrôlais mon malaise, je me contrôlais. Tout allait bien, j'avais le contrôle.

Je n'avais aucun contrôle. Mon regard bifurqua malgré moi vers le haut où j'aperçus de nouveau son visage. Où je perdis le peu de sang froid que je pouvais avoir.

© css & gif par blackrose
chanson par she wants revenge



Dernière édition par Remy H. Hawkes le Dim 27 Avr - 3:00, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
InvitéInvité
 ❝ shot yourself in the foot again. ❞  - REVY Empty
MessageSujet: Re: ❝ shot yourself in the foot again. ❞ - REVY    ❝ shot yourself in the foot again. ❞  - REVY EmptyDim 6 Avr - 18:02




You shot yourself in the foot again
Take that sad little face & leave your pride at the door.

Un battement de cœur. Puis un deuxième. Ces deux coup de tambour résonnent et vibrent encore dans mes oreilles. Écho lointain, s’envolant déjà bien loin. Le temps se fige. Le temps s’arrête.  Le silence tombe dans la pièce. Lourd. Oppressant. Inattendu. Accalmie pourtant sournoise et furieuse, dont un petit rien ne saurait bouleverser la fragile sérénité qui nous enveloppe tous les deux dans son fourreau de malice. Bouger dans l’espace, où s’épanche dans l’air un vertige étrange. Oasis de douceur, dans ce désert d’ennui et de brutalité. Un troisième battement de cœur. Puis un quatrième. Mon palpitant, autrefois bien lent, se hâte avec effroi dans le robuste treillis recourbé de mes côtes, son rythme régulier devenant erratique et martelant ma poitrine tel un lourd attelage. Sabots de fer qui piétinent et transforment mon cœur en une gibelotte pourpre de globules et de chair… pourtant bien vivante et gonflée de vaillance dans le creux enténébré de son nid thoracique. Se sentir mort et à la fois bien vivant. Depuis toujours, ce paradoxe, avec elle, je le ressens. Fruits miraculeux, dont mon cœur a si faim.

Un Autrefois déjà bien loin, où dans le présent nous en sommes que les deux spectres. L’un à côté de l’autre. L’un près de l’autre. Là où nos deux corps doivent êtres, mais que les misères et horreurs de la vie se bornent à séparer… désunir et éloigner. Triste supplice qui sera notre éternelle perdition. Ne pas la regarder. Rester fort et tenir bon.

D’un geste lent, viscérale, que même ma conscience ignore totalement l’achèvement, je retire de mes mains, les gants en cuir épais, me servant de ceux-ci, pour décrasser mon front perlant de sueur et mes joues noircies par les maigres traînées de suie, avant de finalement les fourrer dans la poche arrière de mon vieux jeans troué, taché, usé et délavé. Je me rapproche d’elle, sentant grimper en moi le voile dense et opaque d’une chaleur récalcitrante, alors que les ongles sournois d’une froideur incisive fait longer ses griffes déchirantes sur mon échine, se creusant des ornières d’hiver sur mon être pourtant enflammé et brûlant de joie. Heureux de la retrouvé. Peureux de l’embrasser de mon regard reluisant et sombre comme le l’encre de chine. Prisonnier entre l’envie de vouloir sourire et le goût de tout simplement la fuir. Enfer et tombeau dans lequel je dégringole sitôt. Elle prend parole et je suis désormais que potence qui jamais retrouvera la délivrance. Je déglutis amèrement et de travers la bile qui me remonte à la gorge, les mots s’entassant et s’écrasant contre mon palais, périssant trop rapidement dans ma bouche et me brûlant pourtant les lèvres. Je perds mes moyens. Toujours. Avec elle.

Ne pas la regarder. Rester fort et tenir bon.

Du coin de l’œil, j’aperçois le papier parchemin qu’elle me présente paresseusement et timidement. D’un élan qui reflète exactement la même chose, je l’attrape du bout des doigts, la chair de mes phalanges craintives se heurtant et effleurant la douce peau de ses fins doigts. Tempête et orage dans le creux de mon crâne. Le vertige m’enivre. Enfer ou ciel ? Désormais tout ça n’a plus d’importance. Le poison me brûle le cerveau, plongeant mon cœur dans le plus profonds des gouffres. Je l’aime encore. Elle n’est pourtant plus mienne. Me faire à cette évidence, mais je ne suis pourtant que potence. Ne jamais guérir et tout simplement me laisser périr… lentement, doucement, à petit feu.

Bien que ma concentration ne soit pas focalisée là-dessus, d’une cauteleuse attention, j’observe le métal cabossé du coffre gisant sur la table, observant du coin l’œil l’entrelacement des lettres mystiques retranscrites sur le bout de papier. Travail bien simple, qui ne prendra pas beaucoup de temps.

- Je… Mmm. Voix enrouée qui se réveille dans la plus grande maladresse, je me racle la gorge pour l’éclaircir, labeur qui nécessite une vingtaine de minutes. En début d’après-midi, ce coffre sera débosselé, avec l’ajout de la gravure des inscriptions. Que j’annonce alors que je contourne le meuble pour me rapprocher d’un rang de classeurs, situé au fond de la pièce. J’ouvre le tiroir convoité, extirpe de la paperasse un bon de commande.

- J’aurais besoin que tu… vous remplissez ce formulaire, demandant ceci, je prends place sur le siège de l’employeur, en arrière du bureau, invitant ma cliente à faire de même en lui désignant d’un vague coup de menton la chaise vacante qui erre de l’autre côté. Nous incluons à notre service un traitement graphitage et brunissage, dis-je, en faisant glisser un stylo et le bon de commande vers la jolie brune. C’est gratuit et à la discrétion du client de l’accepter ou pas.

Mes fins sourcils se froissent légèrement et enfin je daigne lever les yeux vers son doux visage d’ange. Sourire mesquin étirant la commissure de mes lèvres.

- Est-ce que vous savez ce que le traitement consiste ?    

Un Autrefois déjà bien loin, où dans le présent nous en sommes que les deux spectres. Elle n’est plus mienne. Me faire à cette évidence, mais je ne suis pourtant que potence. Ne jamais guérir et tout simplement me laisser périr… lentement, doucement, à petit feu…

© fiche  (alias moua et c'est pas touche xD) & gif by blackrose
song by Example ft. Skream

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
InvitéInvité
 ❝ shot yourself in the foot again. ❞  - REVY Empty
MessageSujet: Re: ❝ shot yourself in the foot again. ❞ - REVY    ❝ shot yourself in the foot again. ❞  - REVY EmptyDim 27 Avr - 4:05





shot yourself in the foot again
❝ THE WORDS THAT NO ONE SPEAKS ❞

C'était une douleur cuisante. Une douleur vive et lacérante qui semblait vouloir peler chaque petite cellule de mon coeur et le laisser dépérir au creux de ma cage thoracique. Il souffrait. Il voulait tout simplement se laisser agoniser pour ne plus ressentir une telle horreur. J'avais presque oublié combien ça faisait mal... J'avais presque oublié ce sentiment de trahison, ce sentiment d'abandon. C'était cuisant, brûlant. Insupportable. Et la douleur était lente et poignante. Si j'avais pu, j'aurais extirpé moi-même l'organe de ma poitrine pour mettre fin à cette souffrance des plus horribles. Mais en même temps, il y avait cette joie... Cette petite lueur de bonheur inexplicable et indéniable qui venait mêler les cartes. Elle était apparue presque aussitôt, au même moment où mon coeur se mit à hurler son mal en tambourinant de manière irrégulière contre mes côtes. Elle venait apaiser légèrement ma douleur, sans pour autant faire disparaître les conséquences désastreuses qu'elle pouvait créer. Je le sentais toujours. Je percevais toujours cette attirance, ces frissons instinctifs qui venaient parcourir ma nuque lorsque nos regards se croisaient. Tout y était, comme la toute première fois où je réalisai mes véritables sentiments envers cet homme. Jamais je n'avais cessé de l'aimer. Mais jamais je n'étais parvenue à lui pardonner et à faire taire mon mal. C'était brûlant, vivant, éprouvant. Bien réel... Je devais rassembler tout mon courage, détourner le regard, éviter ce contact inévitable qui me faisait perdre la raison aussitôt. Décrocher de cette contemplation cruelle! Je sentis un touché léger, subtil, presque imperceptible sur la peau de mes doigts, mais suffisamment électrisante pour me réveiller. Un choc traversa ma main, m'obligeant à la retirer brusquement afin de l'éloigner de la sienne. J'ignorais la raison derrière ce réflexe, mais je refusais d'échanger le moindre contact physique avec lui. La perte de contrôle serait inévitable. La douleur y serait d'autant plus grande. Je gardai ma main contre mon estomac, la camouflant de sa jumelle. Et soudainement, je parvins à éviter son regard profond, ses prunelles communicatives qui ne cherchaient qu'à apaiser leur solitude prolongée. Oh, je le comprenais mieux que personne... Mais lui ne comprenait pas la douleur que sa présence pouvait m'infliger. Il n'avait aucune idée.

Je n'étais pas ici pour renouveler notre union. Je n'étais pas ici pour réclamer le pardon, recoller les pots casser, faire la paix. J'étais ici sous les ordres de mon patron, c'était une rencontre des plus professionnels et je ne devais pas déroger de cette demande. Un masque était de mise - même si ça me demandait le plus grand des efforts alors que j'étais tout simplement incapable de lui camoufler quoi que ce soit - et je devais dès lors garder mon sang froid. J'étais la cliente. Il était le donneur de service. Ni plus, ni moins. Il se racla la gorge, attirant sans aucun doute mon attention. Sa voix... Juste entendre sa voix me déchirait de l'intérieur tout comme elle m'apaisait et me berçait. C'était un mélange de deux extrêmes avec lesquels j'avais peine à composer. Je suivis malgré moi le mouvement de l'employé qui prenait place derrière le comptoir, prenant garde de ne pas refaire la gaffe de lever les yeux vers les siens. Bien. Rester neutre. Rester impassible. Il m'invita à m'asseoir face à lui alors qu'il m'offrait un formulaire à remplir. J'effectuai les quelques pas pour venir m'installer sur le siège qu'il m'offrait, se retrouvant à présent face à face. Génial, la meilleure position pour éviter un contact visuel. Malgré tout, j'avais de quoi me tenir occupée, dériver un peu mon attention de sa personne. Il fit glisser un crayon vers moi, continuant de m'expliquer ce que ma commande impliquait, ce à quoi j'avais droit. Je fis bien attention de le laisser déposer le stylo avant d'aller le chercher, craignant de créer un autre contact non-désiré et électrifiant. Valait mieux ne pas compliquer les choses... Je sentais son regard sur moi, me retrouvant à la fois attirer d'y répondre et mal à l'aise d'être la seule distraction dans la pièce.

Oui, je me rappelais des techniques de graphitage et de brunissage... Env... Il avait pris le temps de m'expliquer en quoi ça consistait, comment bien les faire et pourquoi c'était nécessaire. Mon esprit curieux avait pris le dessus, mais surtout parce que j'aimais voir cette lumière passionnée s'illuminer dans son regard lorsqu'elle me parlait de ce qu'il aimait faire. Parfois, je lui posais des questions simplement pour l'entendre parler, écouter sa voix grave qui se répercutait au creux de ma cage thoracique. Je me souvenais alors qu'il allait recouvrir la boîte métallique d'un papier carbone et polir le tout pour un fini plus harmonieux. Malgré cet éclair de génie, je laissai échapper: « Hum... non, c'est quoi? » Non? NON?! Tu jouais les petites innocentes? Les greluches ignorantes qui feignaient ne rien savoir du tout, simplement pour avoir l'attention de l'homme convoité? Come on, Remy, tu étais mieux que ça! Tu avais plus de dignité et de fierté pour faire semblant de ne rien savoir! Mais j'aimais entendre le son de sa voix. Aussitôt que les mots franchirent mes lèvres, aussitôt je regrettai. Soudainement nerveuse par mon désir subconscient de poursuivre la conversation, je gardai le regard rivé sur le formulaire devant mes yeux, sans vraiment comprendre ce que je lisais et ce que j'écrivais, alors que ma main ne cessait de placer mes mèches de cheveux derrière mes oreilles. Je me sentais idiote, faible, vulnérable. Après tout ce que j'avais subi, je continuais à flancher lorsqu'il se trouvait devant moi! C'était totalement et indéniablement ridicule. Pathétique. Je laissai échapper un long soupir et je ne pus garder le silence une seconde de plus.

« Bien sûr que je sais c'est quoi, » dis-je alors que je relevais enfin mon regard vers lui. Certes, la douleur redevint vive, insupportable, mais je n'aimais pas l'hypocrisie et encore moins faire semblant alors que nous deux nous savions qu'il y avait plus d'un squelette dans le placard. Mes yeux tristes et rancuniers se plantèrent dans son regard, mes traits devenant anormalement sérieux et ternes. « Et tu sais que je sais, Envy. Arrêtons de faire semblant et faire comme s'il n'y avait pas d'éléphant rose dans la pièce, ça rend les choses encore plus difficile à gérer. J'ai juste besoin que tu m'arranges cette foutue boîte, je te paie, je m'en vais et on continue de s'ignorer jusqu'à la fin des temps! Parce que c'était ça le grand plan, non? » Je m'emportais. Mon intention avait été de tout simplement cesser notre mascarade du client et de l'employé, deux étrangers qui se croisaient pour la première fois, pour en venir au fait et mettre fin à cette scène insoutenable. Mais je n'avais pas été en mesure de m'en tenir à mon plan de départ. J'avais senti la rancune s'intensifier, l'animosité monter, alors que mes yeux s'humidifiaient par cette cicatrice toujours ouverte. Mais il fallait que je m'interrompre et que je n'aille pas plus loin dans mes paroles. Je m'étais promis de ne jamais lui parler tout ça... Je m'étais promis de ne pas me laisser atteindre! Il s'agissait toutefois d'une mission impossible. Orgueilleuse, j'abaissai mon regard qui devenait de plus en plus brouillé, rapportant mon attention vers le formulaire entre mes mains. « Peu importe... » conclus-je dans un murmure. Non, tout m'importait... Mais je ne pouvais tout exprimer maintenant, dans cet endroit, à cet instant. J'étais contrainte de vivre avec cette boule dans la gorge et cette douleur qui me déchirait le coeur.

© css & gif par blackrose
chanson par she wants revenge

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
InvitéInvité
 ❝ shot yourself in the foot again. ❞  - REVY Empty
MessageSujet: Re: ❝ shot yourself in the foot again. ❞ - REVY    ❝ shot yourself in the foot again. ❞  - REVY EmptyLun 9 Juin - 2:54




You shot yourself in the foot again
Take that sad little face & leave your pride at the door.

Fantômes d’une vie depuis longtemps trépassée, jamais toutefois pourtant oubliée. Maintenant résigné et funèbre, j’assiste à l’éclosion de ces souvenirs si beaux et heureux, bêchant, comme des laboureuses,  ma cervelle grisée de chagrin et de vertige. Je me laisse maudire doucement, pour souffrir autant que je sais l’avoir fait souffrir. Je ne mérite pas mieux. Martyre de cette vie heureuse qui nous a regardés lentement pourrir alors que moi je la regarde s’abimer et se laisser périr. Autrefois je la faisais rire et sourire. Et maintenant je la vois mûrir et réfléchir. Une femme, dont les émeraudes diaphanes me transpercent littéralement l’âme, charriant sur moi le désarroi qui déchire et cherche par tous les moyens de me punir. Destiné au pire, ayant tant vu pire, je ne peux pas fuir… plus maintenant, ce délire trop grand doit enfin se finir et c’est la tête bien haute que je la laisse me ternir. Tant mieux si elle me déteste, je ne suis qu’un lâche de la pire espèce. Si dans cette pièce oppressante nous devons confronter la vérité blessante, soit, je laisse la douleur cuisante contaminer mon cœur et c’est sans lui implorer pitié que je la laisse m’écraser sous le poids de ce qui nous a tant bouleversés.  

Plus rien ne peut nous réconcilier. Je m’en suis allé et nous voilà déliés. Ma tendre moitié dorénavant noyée dans les abîmes sépulcraux de nos blessures encore ouvertes et toujours ensanglantées. Je ne peux pas pleurer. De la douleur, je n’ai plus rien à apprendre. Cette vie de misère a fait de moi cette crapule invulnérable. Un homme sans cœur et sans prière, qui s’embaume de vide pour apaiser sa cervelle putride.  Il y a de cela trop longtemps, j’ai jeté la femme de ma vie dans le plus pire des sédiments, l’oubliant comme si je l’aurais moi-même mise en terre alors que le temps m’a forcé à regarder de l’avant.  Nous avons connu le bonheur. Nous avons connu la peur et ses innombrables horreurs. Nous voilà maintenant coincés en ces torpeurs. Remy. Ma pauvre et malheureuse Remy. Pourquoi Diable es-tu venue ici ?

Le hasard est une Malice dont je détesterai toujours les vices. Et de ces vices, servile et docile, je me laisse briser en ces supplices. Dans les ténèbres de mon regard flétri, elle ose enfin laisser baigner sa beauté éthéré qui depuis tout jeune me fait tant rêver. Ces deux billes d’émeraude qui cisèlent et lacèrent chaque fibre de mon être disloqué et malade. Soumis, pitoyable, je baisse lourdement la tête et sens s’abattre sur ma nuque l’épée Damoclès.

- Le grand plan ? que je m’entend murmurer et faire écho, ma voix profonde et vide de toutes émois peinant grandement à ricocher contre les murs. Au-dessus de nos têtes, les néons clignotent et scintillent dangereusement,  comme si un court-circuit menaçait d’une minute à l’autre de faire cramer les fusibles de l’édifice. Les cônes lumineux vacillent de plus en plus frénétiquement dans la pièce suffocante, me claustrant dans une bulle d’énergie sulfureuse et tonitruante que j’inhale et dérobe bien malgré moi. J’aspire le courant électrique qu’émanent chaque fils et chaque machines de la gigantesque usine. Mon pouvoir se déclenche lorsque je fais face à les fantômes de mon passé. Sachant ce qui peut arriver, j’essaie à grande peine et misère de recouvrer mon calme.

Rester fort et tenir bon.

- Déteste-moi autant que tu le veux, Remy. Ce que tu peux penser de moi, maintenant, si tu savais à quel point est-ce que je n’en ai carrément rien à foutre. Tes états d’âme ne m’appartiennent plus. Continue à m’haïr, continue à me blâmer de tout, ça rend les choses tellement plus faciles et ton absence si réconfortante.  

Poings resserrés jusqu’à m’en blêmir la chair des jointures, d’un bond hagard, mal assuré, les yeux toujours rivés sur un point fixe mais imaginaire, je me lève et contourne le bureau. Sans même poser un seul regard sur son visage qui me manque et hante chacun de mes songes, j’attrape le satané coffre, le parchemin et déambule vers la porte.

- Cette foutue boîte sera restaurée en début d’après-midi. Je te laisse remplir le formulaire. T’as pas besoin de mon assistance pour ça. Un collègue s’occupera d’encaisser la facture et la transaction… lorsque tu reviendras chercher cette camelote.

Sans aucun ménagement, de ma main libre, j’empoigne la poignée de porte, l’ouvre et disparaît au travers de l’abysse nouvellement créée. Dès l’instant où je quitte la pièce, les lumières cessent de clignoter et un calme semble sitôt retomber dans la salle.

© fiche  (alias moua et c'est pas touche xD) & gif by blackrose
song by Example ft. Skream

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
InvitéInvité
 ❝ shot yourself in the foot again. ❞  - REVY Empty
MessageSujet: Re: ❝ shot yourself in the foot again. ❞ - REVY    ❝ shot yourself in the foot again. ❞  - REVY EmptyMar 8 Juil - 1:23


THE END

sujet terminé et verrouillé
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
 ❝ shot yourself in the foot again. ❞  - REVY Empty
MessageSujet: Re: ❝ shot yourself in the foot again. ❞ - REVY    ❝ shot yourself in the foot again. ❞  - REVY Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
❝ shot yourself in the foot again. ❞ - REVY
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» YOU NEVER SHOT ME DOWN. | ALABYSSE.
» Shot in the dark || Pv Mircalla et Alice

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
You ain't born typical :: CORBEILLE :: Children Of cain :: Corbeille RPG-