You don't know? || Pv Thalie

Le froid engourdissait ses membres. La faim rongeait l'intérieur de son estomac. Le sang perlait le long de sa lèvre enflée... mais jamais il ne déliera sa langue. Jamais il ne dénoncerait un frère d'armes, qu'importe le prix à payer. Résolu, il encaissait les coups. Résolu, il narguait ses tortionnaires de par son silence. Il sentait la fin approcher. Une fin des plus cruelle néanmoins il aura la satisfaction d'avoir lutté jusqu'au bout. Il emporterait avec lui ce secret si bien gardé depuis si longtemps.

Une lumière cru et vacillante basculait de gauche à droite, suspendu à un câble électrique douteux. Lumière aveuglante et brutale. Lumière repoussant les ténèbres dans cette pièce dénouée d'harmonie et chaleur. Sombrant petit à petit dans l'inconscience, il cessa de tirer sur les cordes emprisonnant ses poignets. Vainement, il avait cherché un moyen de quitter cette chaise inconfortable. Vainement, il avait espéré une échappatoire. Et maintenant que le trépas s'annonçait proche, il accueillait la mort avec plaisir. Ses paupières se fermèrent. Le froid l'enveloppait. L'inconscience l'emportait dans sa danse nébuleuse. Un sourire aux lèvres, il disait bonjour à la faucheuse... mais ça n'était pas encore la fin.

Les deux tortionnaires quittèrent la salle, fermant soigneusement la porte derrière eux. Impassible, dans un geste simultané, ils lisèrent leur cravate de luxe. D'apparences respectables, ils n'étaient rien d'autres que d'horrible crapules. Des crapules au porte-monnaie bien garnit et dans le fond... c'était la seule chose qui comptait.

- Il est à vous, énonça de sa voix grave le plus grand des deux hommes d'affaires, sondant avec suspicion la blonde se tenant devant eux.

Sans maquillage, sans tout les artifices qui faisaient d'elle Roxane C. Jones... la jeunesse adoucissait les traits de son visage. Une jeunesse inspirant la candeur et l’innocence. Une innocence volée par les tumultes de la vie. Une innocence bafouée par la violence de ce monde. Sans maquillage, sans tout les artifices qui faisaient d'elle Roxane C. Jones... une beauté naturelle l'illuminait, repoussant les ombres de son âme. Elle respirait la vie. Une vie fauchée depuis bien longtemps. Un ange. Les facettes de la vampire s'avéraient nombreuses mais nul ne pouvait savoir qui de cet ange déchue ou de la vampire tyrannique était réellement Roxane.


Tout le monde parle. Qu'importe le temps. Qu'importe les moyens employaient. Tout le monde finissait par délier sa langue. Torture. Chantage. Manipulation. Trois outils œuvrant pour le bien de la vampire. Trois outils dont elle n'hésitait pas à se servir. Torturer, tuer, manipuler... elle n'éprouvait aucun plaisir dans ces actions mais la fin justifiait les moyens. Les objectifs qu'elle se fixait se devait d'être atteint. Les contrats qu'elle signait se devait d'être rempli.

Ombre funèbre, elle approchait. Ombre néfaste, elle foulait de ses pas silencieux le corridor. Sombre et mal éclairé, à l'image de son âme rabougrit, le couloir s'annonçait vide. Par précaution, Roxane jeta comme un coup d'oeil aux alentours alors que sa main bifurquait déjà dans la poche de sa veste de cuir. Avec agilité, elle attrapa son kit de crochetage et de ses mouvements expert, elle crocheta la serrure. Trop facile.

N'ayant plus besoin de son kit de la parfaite cambrioleuse, elle le rangea là où elle l'avait trouvé pour mieux se saisir de son baby browning. Sa paume cadavérique se posa sur la poignet de porte et la seconde d'après, la planche de bois s'ouvrit lentement. Ses sens à l'affut, son ouïe surnaturelle décelait les battements réguliers d'un coeur. Palpitation agréable. Une hymne à la vie qui résonnait à ses oreilles comme un doux chant. Un chant qu'elle allait devoir faire taire à tout jamais. Un coeur qui allait devoir s'assoupir pour reposer à tout jamais dans les limbes.

Prédatrice, elle pénétrait dans l'appartement. Endroit vaguement familier pour y avoir jadis mit les pieds une fois dans sa vie. Son regard de braise balayait le moindre recoin, alors qu'à bout de bras, elle tenait fermement son arme. Prête à tirer. Prête à tuer.

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music => Brooke Annable ; You don't know

You don't know ?

Thalie ne se souvenait plus de cet événement, elle était probablement trop jeune pour que son cerveau l'enregistre. Elle avait raison de croire que son oncle lui cachait certaine chose, mais ce qu'elle ne savait pas, c'est que c'était pour la protéger. Ses escapades loin de la maison, ce n'était pas pour être loin d'elle, c'était pour éloigner le danger. Cependant, un jour où l'autre, sa petite cachette allait être découverte.

C'était arrivé deux fois et par la même personne. Une grande blonde aux allures inoffensives jusqu'à ce qu'elle menace de vous tuer. Un vampire, voilà ce qu'elle était. La première fois qu'elle était venue ici, l'oncle de Thalie l'avait invitée à entrer. Thalie n'était encore qu'une fillette et elle n'avait pas eu l'occasion d’apercevoir le visage de l'inconnue. Son oncle l'avait enfermé à double tour dans sa chambre avant de faire entrer la belle blonde. Thalie ne connaissait pas les raisons qui avaient faites que son oncle invite un vampire à entrer chez eux, maintenant elle pourrait entrer ici à sa guise. Après ce qui lui parut être une éternité, son oncle ouvrit finalement sa porte comme si personne n'était venu. Il ne reparla jamais d'elle et Thalie finit par l'oublier.


Thalie était étendue sur son lit, entre le sommeil et l'éveil, elle rêvait. Dans ses rêves son oncle était toujours vivant et elle, elle faisait autre chose que de vendre de la drogue pour se faire de l'argent. Elle rêvait de la fois elle avait paniquée en essayant d'ouvrir sa porte de chambre. Thalie n'était qu'une enfant et la poignée de sa porte était coincée. D'un côté de la porte il y avait la petite Thalie qui pleurait comme une madeleine et de l'autre, il y avait son oncle qui tentait désespérément de la rassurer tout en forçant la poignée. Quand il réussit finalement à en venir à bout, il eu un instant une pensée déplaisante "Et si c'était arrivé alors que je n'étais pas là ?" Il s'empressa d'aller chercher quelques outils pour réparer cette maudite poignée. Thalie avait la tête sur les jambes de son sauveur alors qu'il était occupé à trouver le problème de la poignée. Elle pouvait encore entendre les petits cliquetis des outils sur la poignée de métal.

Ce n'est que quand elle entendit un petit "tic" suivit d'une porte qu'on ouvre que Thalie ouvrit les yeux, se rendant compte que quelqu'un s'introduisait dans l'appartement. Doucement elle se leva de son lit, un bat de Baseball à la main, c'est tout ce qu'elle avait pu trouver dans un court laps de temps. Prenant son courage à deux mains, elle jeta un oeil vers l'entré, une femme blonde dont elle n'avait pas le souvenir s'y tenait. "Ça y est elle vient pour me tuer..." Se dit-elle intérieurement. "S'il y a vraiment un dieu, je t'en pris, je suis trop jeune pour mourir." Elle ferma les yeux en grimaçant, son coeur battait la chamade. Le dos contre le mur à côté de la porte, Thalie tentait d'écouter les pas. Elle surveillait la porte, si blondinette venait à l'ouvrir, elle lui assénerait un coup sur la tête et ça lui donnerait peut-être suffisamment de temps pour s'enfuir ou prendre ses armes.

Prendre son temps. Prendre le temps d'examiner la situation. Se précipiter ne servait strictement à rien dans une situation pareille. Savoir user de son cerveau quand certains songent n'à user que de leurs armes. Voilà ce qui différencié les amateurs des professionnels. La vampire ferma avec une délicatesse rare mais nécessaire la porte d'entrée. Réduisant au possible les nuisances sonores, elle voulait apparaître telle une ombre. Silencieuse et sournoise. Ses sens à l'affût, elle s'aidait de chacune de ces perceptions. La vue, indispensable pour détecter le moindre mouvement, assimiler la moindre anomalie. L'odorat, nécessaire pour se familiariser à son environnement, comprendre sa proie. L'odeur de la peur par exemple, exhalait une fragrance agréablement malsaine mais déterminant l'état psychologique de sa proie... et bien entendu, l'ouïe était sans conteste l'un de ses sens les plus sollicités. Voir pouvait paraître futile. Percevoir un battement de cœur valait d'avantages qu'une vision X.

De ses pas agiles et félins, elle avançait avec précaution. Le bout de ses bottes la guidèrent jusqu'au salon. Arme en main, bras tendu, elle braquait le canon de son baby browning devant elle. Sa mission ne consistait pas à tuer mais à subtiliser un objet. Toutefois, les consignes étaient claires... si quelqu'un se trouvait à l'intérieur, alors elle devra l'abattre. Une prime était donnée si elle ramenait la tête hors du corps. Elle n'avait pas trouvé cette prime pertinente, néanmoins, un contrat étant un contrat... Sans compter que par le passé, l'heureux propriétaire des lieux lui avait joué un sale tour... c'était comme gagner au loto. Au jackpot ou bien encore, faire d'une pierre deux coups.

Voulant solliciter et optimiser ses capacités surnaturelles, Roxane ferma l'espace de quelques instants les yeux. Concentrée, elle inspira remplissant ses poumons d'air. Geste biologiquement inutile mais qui lui permettait de recadrer son esprit. Elle distinguait très nettement des battements de coeur. Palpitations caressant ses tympans avec délice, attisant sa soif de sang. Bien que ses paupières s'ouvrirent, elle demeurait toujours aussi vive et suivi l'écho de cet organe vital.

Postée devant une porte, un fin sourire étira les lèvres de la vampire. Voilà des années qu'elle pratiquait ce métier. Plusieurs options s'offraient à la blondinette. Soit, sa proie se cachait lamentablement sous un lit, dans une armoire ou derrière un rideau. Soit, sa proie ne se doutait de rien et là, Roxane n'y croyait pas vraiment. Ou soit... sa proie attendait bien docilement non loin de la porte. Même sans être une tueuse professionnelle, il suffisait de voir régulièrement les navets qui passaient sur les grandes chaînes. C'était toujours la même chose et bien que ça exaspérait toujours notre cinéphile, elle devait bien avouer que la plupart du temps... les gens réagissaient toujours pareils. A croire que regarder la télé ne leur enseignait rien.

En tout cas... l'éternelle sortie de la poche de sa veste en cuir une petite fiole. Puissante mais très efficace. Subtilisée à son amie Andréa, cette petite fiole d'une couleur parme n'était rien d'autre qu'une mini grenade fumigène surnaturelle. Simple et efficace. Pour faire sortir un rat de sa tanière, la vampire ne connaissait rien de plus efficace. Son pied ninja alla allègrement percuter la porte. Dans cet élan zélé, la planche de bois se fracassa, laissant une ouverture suffisante pour qu'elle puisse y balancer sa fiole. Fiole qui se brisa en mille morceau, libérant une fumée violette opaque et dégageant une... agréable odeur de roses?

- ...

Toute ça pour quoi? Perdre toute crédibilité! Andréa et sa manie de foirer les sorts les plus basiques! Andréa et sa capacité à se mélanger les pinceaux et à donner une potion totalement différente de celle escompter! Bordel! Ce n'était pas possible d'avoir une collègue aussi incompétente! Tout juste bonne à batifoler et battre des cils pour attirer les hommes! Un grognement sorti du tréfonds de sa gorge, alors que Roxane finit par pénétrer dans la-dite chambre, ses mains serrant avec hargne la crosse de son arme. Elle espérait avoir toujours l'avantages de la surprise.

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You don't know ?

Son cerveau pensait à toute vitesse. Après avoir asséner un coup à l'inconnue, Thalie courrait jusqu'à la porte, sortirait de l’appartement et se rendrait jusqu'au bout du couloir où vit le proprio de l'immeuble, elle lui expliquerait rapidement la situation et il la ferrait entrer chez elle pour la protéger. Mais s'il n'était pas là ? Alors elle dévalerait les escaliers et sortirait à l'extérieur, elle pourrait arrêter des passants qui l'aideraient, ou bien elle zigzaguerait dans les ruelles qu'elles connaissaient par coeur. Ainsi le malfaiteur perdrait sa trace. Et s'il ne s'agit pas d'un humain ? *Alors t'es foutu* Dit une petite voix dans sa tête qu'elle fit taire aussitôt. Elle était bien trop jeune pour mourir maintenant. Qui voudrait la tuer ? Tout ce qu'elle faisait, c'était vendre quelques grammes de cocaïne et se bourrer la gueule le soir venu.

C'est avec des mains moites qu'elle tenait le plus fermement du monde le batte de Baseball qui lui servait d'arme. Quand son agresseur asséna un coup de pied dans la porte et qu'une planche se fracassa, Thalie se dit que c'était la fin. Puis un petit pot de verre se brisa au sol et une fumée s'en échappa. *Oh mon dieu, je vais mourir asphyxiée !* Mais la fumé ne lui piqua pas la gorge et à la place, une odeur de rose envahi ses narines.

Thalie ne savait plus que penser et elle était figé, son cerveau n'arrivait pas à trouver une explication logique à ce qui se passait présentement. Mais quand une grande blonde défonça la porte de sa chambre et pointa une arme vers elle, son corps redevint mobile et par réflexe, la dealeuse donna un coup de batte au hasard vers l'inconnue. Sans même vérifier si elle l'avait touché, elle se précipita vers la salle de bain de sa chambre et ferma la porte à clé. Elle tournait en rond, paniquée, cherchant une solution. Si elle sautait par la fenêtre, elle s'écraserait sur le sol et ne s'en sortirait pas vivante, si elle sortait, la blondinette lui logerait une balle dans la tête. Dans les deux cas, elle était condamnée. Dans la volée, elle ouvrit la pharmacie, mais elle ne contenait que quelques boites de médicaments. Elle referma la pharmacie et se retrouva nez à nez avec son reflet affolé. Des larmes commençaient à monter dans ses yeux quand elle comprit que cette fois, il n'y avait aucune solution.