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  ❝ if you're just an evil bitch then get over it. ❞ - REMIZE

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MessageSujet: ❝ if you're just an evil bitch then get over it. ❞ - REMIZE    ❝ if you're just an evil bitch then get over it. ❞  - REMIZE EmptyLun 7 Avr - 4:03




This is worse than it seems
Like punching in a dream breathing life into my nightmare.

 Ville de merde. Monde de merde. Escarpins de merde. L’affreuse journée commence bien mal et s’annonce très longue. C’est le nez étampé sur le carrelage polis et glacé du sol en céramique que cette charmante impression se cristallise en une redoutable conviction. Oh-ho ! Et puis Diable, mais qu’est-ce c’est que ce bruit ? Une dent ? Ça bouge et craque dans ma bouche. Pitié, je vous en prie, faites que je ne me sois pas pété une dent ? Une cheville, ça va… mais une dent ? Noooonnn, pitié ! Un goût de fer rouillé inonde mon gosier. Merde… un liquide chaud, aussi dense que de la mélasse, roule sur ma langue et demande qu’à germer sur le sol. Je. Hais. Ma. Vie.

- Charrrrrrlene ? Charrrlleeeennee ? Mi bello niño, tou es touyourrr là ?!

Voix spectrale qui se perd au travers des grincements électroniques qui parasitent la conférence. Voix à l’accent espagnol que je reconnais que trop bien. Merde. Edelia ! Paresseusement, sans écarter mon nez de contre le sol, je plaque le Blackberry sur ma joue, me l’encastrant presque dans l’oreille, tant l’élan est vif et désespéré.    

- Maban ? B’es encore zà ?

- Para el amor del cielo, Charlene ! Combienne de foua t’ai-je dit de ne pas parler la bouche pleine ? C’est grossiey et imepolis !

Charlize. Maman. Mon nom, c’est Charlize. Ugh ! Derrière mes longs cils fardés, mes deux billes charbonneuses se hissent désespérément vers les cieux, contemplant, digne de la plus belle tragédie italienne, le lustre juché au plafond alors que je roule paresseusement sur moi-même. De cette grâce divine de la sirène échouée sur son rocher, je m’assoie parterre, cherchant de mes phalanges fureteuses, les rescapés de la chute mortelle. Sac à main, pile de dossiers, trousseau de clés… je les interpelle en les insultant de tous les noms de vaches et autre animaux de ferme qui existent sur cette foutue planète… indignant la mère chrétienne qui s’irrite toute seule à l’autre bout du combiner et entame un long discourt sur le savoir vivre et le respect d’autrui. Une vraie madone, ce petit bout de femme. J’aime ma mère, seulement, sa morale, qu’elle croit être la quintessence même de la Sagesse, je commence très sérieusement à m’en lasser. Pas étonnant que j’ai quitté le nid familial à un si jeune âge.

- Yé n’en croua pas l’ouïe de mes oyeilles. Ce n’est pas ainsi que Diego et moua t’ayon élevée, mi bello niño !

Et je vais saluer Marie dix fois pour mes péchés et lustrerai la papamobile pour me repentir… mais d’ici là, cela serai franchement pertinent si on pouvait enfin rentrer dans le vif du sujet. L’un de mes talons aiguilles vient tout juste de rendre l’âme, m’écroulant comme une minable larve sur le sol, l’embrassant même à pleine bouche et y délaissant en trophée l’une de mes précieuses molaires… et un bout de mon égo… vous comprendrez, chers lecteurs de ma misérable vie, que j’ai pas nécessairement envie de papoter ?  

- Maman… il y avait un intérêt à cet appel ?

- No. Yé voulais simplement savoir comment tu allais.

- Je vais bien. Tout va bien. Écoute, je te rappelle ce soir… je dois y aller…

- Attends. Charl---

Oops, j’ai accidentellement mis fin à la conversation, fourrant la machine maudite dans mon sac à main, profitant d’ailleurs de l’occasion pour m’en emparer alors que je me redresse péniblement sur mes longues cannes de serin. Et ce n’est qu’à ce moment bien précis que je réalise que plusieurs globes oculaires sont braqués sur ma nuque et me dévisagent dans une insistance qui se mélange étrangement à de la répulsion. Comprenant que trop bien ce qui provoque ce brin d’intérêt sur ma personne, mes paupières embrassent lourdement l’obscurité alors que je m’accroupis gauchement vers le sol. Avec empressement, surtout beaucoup d’embarras, je balaye le périmètre de mes mains tremblotantes, attrapant à la volée les diverses photos d’autopsie qui jalonnent les carrelages… viscères et boyaux jaillissant joyeusement d’un abdomen éventré, à l’image d’une pieuvre géante qui s’échappe d’un énorme sac de sport… pittoresque exposé qui se présente sur tous les angles praticables et en une vingtaine de clichés tapissant le parterre de ce charmant petit bistro. Mère, enfant, alouette, tous et chacun témoin de cette jolie innovation un rien glauque et douteuse.  

La galerie des horreurs enfin soigneusement bien rangée dans sa chemise, matos entre les mains, je claudique jusqu’au comptoir, ignorant les regards qui me suivent et saluant le serveur tout sourire qui m’accueille derrière sa caisse.

- Dure matinée, docteur Willems ?

- Ça m’en a tout l’air.

- Café ou expresso, tu prendras ?

- Expresso…

Bien mérité, d’ailleurs.

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MessageSujet: Re: ❝ if you're just an evil bitch then get over it. ❞ - REMIZE    ❝ if you're just an evil bitch then get over it. ❞  - REMIZE EmptyDim 13 Avr - 22:36





i know what it's like
❝ IF YOU'RE JUST AN EVIL BITCH, GET OVER IT ❞

Un klaxon, un crissement de pneus sur le bitume, suivit bientôt de jurons et d'accusations. « Hey, y'a plein d'autres moyens pour se suicider sans faire chier les autres! Fous le camp de la route! » Mes mains appuyées sur le capot métallique de la voiture, je sentais mon corps légèrement sous le choc. J'affichais très certainement cet air d'incompréhension typique de la fille qui venait de faire preuve d'une imprudence infantile, mais qui ne réalisait tout simplement pas comment ça c'était produit. Il sortait d'où lui? J'avais pris la peine de regarder des deux côtés de la rue avant de traverser... non? Et il n'était pas dans les parages, alors tout était de sa faute si nous nous retrouvions dans cette drôle de situation. Moi figée en plein milieu de la route, lui la tête sortie de son véhicule à m'injurier. Damn, les gens de cette ville ne s'avaient définitivement pas vivre! Je me redressai sur des jambes plutôt molles - elles ont passé proches de se faire happer par la carcasse de taule, c'était tout à fait compréhensible qu'elles se sentent affaiblies, les pauvres - alors que mon visage se métamorphosait en une moue dubitative. Le vocabulaire de ce chauffard aurait pu faire rougir n'importe quelle grosse brute de Manhattan! Un sourcil relevé sur mon front, je lui offris un regard mauvais, des éclairs de mécontentement. J'avais cette image de moi-même qui relevait le genou et qui enfonçait mon pied dans l'un de ses phares avant. Je pouvais déjà entendre le craquement du verre alors que d'innombrables morceaux s'effondraient au sol. Je voyais son visage scandalisé et j'en ressentais qu'une grande satisfaction. Hélas, ma conscience m'empêchait d'agir aussi impulsivement depuis quelques années... Certes, je m'imaginais la joie que je pourrais ressentir à infliger des dommages à son tas de métal, mais je songeais également aux autres dommages que cette attitude pouvait créer, considérant le tempérament vulgaire et animé de cet homme. Foutue conscience.

Les poings serrés, la mâchoire contractée, je libérai le passage à l'automobiliste, entendant ses jurons et ses profanassions perdurer un moment avant qu'il ne s'éloigne au loin. Un café. J'avais besoin d'un café! Mon manque de caféine à cette heure matinale me rendait lunatique et plutôt irritable. Ma tête ruminait la scène sans cesse, ne faisant qu'accentuer mon irritation, alors que mes pieds me conduisaient là où je me rendais à tous les matins, sans exception. J'avais une addiction. Je ne pouvais vivre sans le café! Je ne pouvais passer au travers de ma journée sans ma drogue! La seule et unique fois où mon patron eut le malheur de tenter de me guérir de ma grave maladie, il en paya le prix... Il craqua après seulement deux heures. Je n'étais pas une fille détestable en temps normal, même que je me surprenais à être plutôt sociable comparativement au temps de mon adolescence. Mais j'avais mes défauts, celui de devenir une toute autre personne sans présence de caféine dans mon organisme le matin. Entre le moment que je mettais le pied hors du lit et celui où j'ingurgitais les premières gorgées de café, je n'étais pas la même et c'était à vos risques de m'adresser la parole. Bon d'accord, je dramatisais légèrement mon addiction... Il m'arrivait parfois d'afficher un sourire avant même d'avoir une tasse entre les mains, surtout lorsqu'il s'agissait de gens que j'aimais.

J'avais aperçu sa silhouette de l'autre côté de la rue, à travers les grandes fenêtres du commerce. À peine eus-je le temps de mettre un nom sur son visage que déjà elle disparaissait de mon champ de vision, basculant tête première vers le sol. Ma réaction ne fut probablement pas celle que l'on s'attendrait d'une amie: je souris. J'emboîtai le pas vers la porte vitrée du café, affichant toujours ce sourire moqueur sur mes lèvres, sur ce visage autrefois terni par l'orgueil et la colère. Le temps que je rejoigne cette porte, elle s'était relevée sur ses pieds, semblant avoir toujours tous ses morceaux. Elle se trouvait à présent au comptoir, probablement en train de commander une boisson pour faire passer sa chute spectaculaire. J'entrai dans le commerce qui était pratiquement comme ma propre maison et je rejoignis Charlize, affichant cet air mesquin sur mon visage. Je m'immisçai de manière brusque à ses côtés, suffisamment proche d'elle pour qu'elle remarque ma présence et pour que je puisse poser une main sur son épaule. « Ne me dis pas que tu as préparé un spectacle sans m'inviter? Je ne savais même pas que tu étais acrobate! » annonçais-je de façon théâtrale avant d'étirer un large sourire qui se voulait amical et taquin tout à la fois. Je connaissais bien la maladresse de Charlize et c'était bien ce qui m'amusait le plus de sa personne. Tous les jours étaient une source d'imprévus à ses côtés et je ne me gênais guère pour lui souligner toutes ses bourdes avec humour. « Tu as un talent exceptionnel, tu devrais l'exploiter plus souvent! » taquinais-je en tapotant son épaule. Une des seules personnes sur cette terre à réussir à me faire sourire et parler - en même temps! - aussi tôt le matin et sans avoir pris ma première goutte de café. Parlant de café, je libérai l'épaule de la brune et je tournai momentanément mon attention vers Carlos qui n'avait nullement besoin d'entendre ma commande, mais à qui je lui dictai tout de même. « Café noir, s'il te plait. » En tant qu'habituée de la place, il était évident pour tous les employés que le matin, c'était café noir; pendant les heures de travail, c'était café au lait; et lorsque je dessinais, c'était cappuccino. J'étais totalement prévisible, mais je détestais qu'on me le précise. Alors je m'obstinais à offrir ma commande comme tout bon client. Carlos m'offrit un sourire entendu alors qu'il apportait la consommation de Charlize sur le comptoir. « Oh, je te l'offre! C'est ma façon de te féliciter pour ta belle performance! » dis-je précipitamment alors que je sortais mon porte-feuille pour payer les deux boissons chaudes.

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MessageSujet: Re: ❝ if you're just an evil bitch then get over it. ❞ - REMIZE    ❝ if you're just an evil bitch then get over it. ❞  - REMIZE EmptyMer 14 Mai - 6:28




This is worse than it seems
Like punching in a dream breathing life into my nightmare.

 Mes prunelles de bibiches chocolatées dérivent lentement sur cette gomme de graisse et de pâte que le commun des Mortels appelle affectueusement un Muffin, candidement confiné dans une bulle de verre juchée sur un présentoir traînant là non loin de moi sur le comptoir. Je me mordille l’intérieur de la joue, prise de cette envie inéluctable de le déguster et préalablement de l’acheter… parce que je ne suis tout de même pas une voleuse ! Je dévore la friandise de mon regard indécis et avide. Douce et malicieuse tentation coupable qui apostrophe le caissier et commence à suivre la trajectoire de mon champ de vision, intrigué et ou remarquant tout juste qu’une flaque de café séché encrasse son aire de travaille. (Mystère.) En interceptant ce que je reluque, le latino esquisse un petit sourire narquois et acquiesce viscéralement  d’un hochement de tête exagéré. Il me regarde. Je le regarde. Je saisis qu’il saisit ce que je voudrais saisir. Bref… on se saisit… métaphoriquement parlant… et heureusement parce qu’on aurait l'air bien con… principalement avec cet énorme meuble nous entravant.

- Vous me voulez ?  

Estomaquée, j’ouvre grand la bouche, mes yeux s’arrondissant à l’expression de Miss Amérique qui, après avoir offert son speech de poupée gonflable à la population, vient tout juste de s’apercevoir qu’elle a une gigantesque feuille de persil de coincée entre les deux palettes.

- Pardon ? que je m’interloque, d’une voix blanche et polaire, trouvant légitime de le faire répéter.

- Le muffin. Vous le voulez ? désignant le principal concerné d’un petit coup d’index incertain, il dégluti amèrement la bile qui lui remonte à la gorge, tonalité caverneuse donnant à penser  que son œsophage s’est transformé en un puits sans fond.

Avec mes ongles, j’ai l'envie plutôt pressante de me faire un hara-kiri, morte de honte.  Je sens mon acide gastrique rentrer en ébullition, consumant ce brin de crédibilité que je croyais parvenir à épargner, prenant soin de camoufler mes pommettes empourprées en-dessous de mes sombres ondulations que je ramène sottement sur les flancs de ma figure. Ai-je déjà souligné que les malaises, tout ça, ce n’est véritablement pas ma tasse de thé ?

« Ne me dis pas que tu as préparé un spectacle sans m'inviter? Je ne savais même pas que tu étais acrobate! »

Une main chaleureuse et amicale s’enracine telle une fleur dans le creux de mon épaule. Arrachée à ma petite bulle d’embarra m’aillant momentanément tuée les neurones, je me secoue subtilement les méninges et viens embrasser de mes sombres prunelles engorgées le visage éthéré se caricaturant dans le recoin de mon œil. Remy. S’il y a bien une seule personne que je peux laisser délibérément se réjouir de ma poisse légendaire ; c’est elle. Ces flèches taquines, il n’y a qu’elle qui a le droit de mes les darder en pleine poire, et en bonne joueuse je m’esclaffe d’un sourire forcé, mais sincère. (Remarquez que je ne ris jamais ou presque… c’est un défaut de manufacture que je charrie depuis ma venue sur Terre. Handicape qui me donne ce petit air condescendant qui m’est si propre.)

- C’est parce que l’agile équilibriste que je suis aimerai bien avoir des vacances… un jour. Mais comme tu t’échines à le dire ; chassez le naturel, il revient au galop. Blague à deux balles. Bonjour ! Lorsque je suis en sa compagnie, principalement engluée dans une proximité aussi intime, j’ai toujours cette manie grotesque de bafouiller ces âneries à l’arôme aussi terne et sans saveur que le tofu… mais naturellement adorable, la belle grande brunette ne sourcille pas et s’étale que davantage sur ma chute spectaculaire que j’ai exécuté voilà de cela quelques minutes. Quand je pense qu’elle a été témoin de ça. Au secours !

- C’est très généreux de ta part. Merci. que je siffle, attendrie et dubitative qu’elle se propose de payer ma ration de caféine en ce matin fort bien merdique. Je l’observe, quelques instants, pensant qu’une fille comme ça, ç’a ne s’invente tout simplement pas. Voilà près de deux mois qu’on s’aborde hasardeusement dans ce petit bistro tranquille et à chaque rencontre elle parvient toujours fêler que davantage cette vulgaire armure en acier que j’ai pris des années de misères à construire. Cette aise avec laquelle elle parvient à fendre ma carapace, cela me désarçonne complètement. Sincèrement, franchement, cette fille me fascine ! Bref, bulle d’amour éclipsée, j’attrape ma soucoupe, mes effets personnels, et entame une brève déambulation vers la première table que l’on rencontre.

- Hey ! T’as pensé à ce que je t’aie offert, la dernière fois ? Cette visite au Riverside Park ? J’ai vaguement discuté avec mon patron et il m’a certifié qu’il n’a aucune difficulté à nous octroyer une permission de visite spéciale. Pour traverser les régies de Manhattan.

Je m’installe sur la petite chaise en bois, agrippant de mes mains menus ma petite tasse fumante, les yeux pétillants presque de frénésie et de hâte. Je sais que Remy a ce don immaculé et inné de reproduire à peu près tout et n’importe quoi au fusain. Je suis tombée, la semaine dernière, sur son ouvrage de croquis, ébahie par son talent brut, émerveillée par l’authenticité de ces portraits… bien que la voyant embarrassée et timide…pour la détendre, j’ai déblatéré sur Riverside Park, ce petit coin paradisiaque dressé à Manhattan, pensant que comme toute artiste qui se respecte, voire ces paysages enchanteresses, cela peut risquer de l’inspirer et la changer de ces démoralisantes visions de notre arrondissement défavorisé.

- Tu n’as qu’à me dire tes disponibilités ! Et si cela t’intéresse… bien sûr.

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MessageSujet: Re: ❝ if you're just an evil bitch then get over it. ❞ - REMIZE    ❝ if you're just an evil bitch then get over it. ❞  - REMIZE EmptyJeu 19 Juin - 4:00





i know what it's like
❝ IF YOU'RE JUST AN EVIL BITCH, GET OVER IT ❞

Lèvres étirées jusqu'aux oreilles, prunelles miroitantes de malice et d'amusement, je me bidonne devant sa quasi passivité. Comme à son habitude, elle m'offre une phrase à doubles sens ce qui a pour effet de m'arracher un petit rictus amusé. Mauvais jeu de mots qui perpétue malgré tout ma bonne humeur. Son humour sarcastique, pince-sans-rire, c'en était rafraîchissant pour fille telle que moi. J'étais habituée aux éclats de rire, aux blagues absurdes et plutôt directs, sans tact, mais Charlize était bien différente de tout ce que j'avais pu côtoyer jusqu'à ce jour. Elle affichait toujours cet air sérieux, sans toutefois en faire une femme aigrie ou froide. Toujours quelque peu réservée, mais qui incite l'amitié malgré tout. Je crus percevoir un début de sourire s'immiscer sur son visage et ce fut suffisant pour me satisfaire. Elle ne me rassemblait pas, elle ne partageait peut-être même pas mes valeurs ou mes idéaux de vie, et pourtant elle me complétait dans un sens. Elle était l'amie que j'aurais aimé avoir il y a un an, il y a deux ans, il y a quinze ans! Une confidente à qui j'avais envie de tout dire, de tout confier. Une personne avec qui partager ses peines et surtout ses joies. Quelqu'un qui vous appréciera peu importe ce que vous faites, peu importe ce qui peut vous arriver. J'avais besoin de ce genre de relation amicale... Pour être honnête, j'ignore pourquoi je ressens autant le besoin de créer une amitié durable avec Charlize, mais je sais par contre que nos rencontres récurrentes dans ce café illuminaient sans équivoque mes journées. Et ce sourire radieux qui tapisse mon visage en est la preuve - surtout après avoir ressenti une colère aussi vive avec ce chauffard du dimanche.

Elle me remercie de m'occuper de la facture et, en guise de bienvenue, j'effectue un geste de la main. Bah, on peut bien s'offrir un café à l'une et l'autre par moment! De mon portefeuille, je sors quelques billets américains et les dépose sur le comptoir au moment même où Carlos me sert ma tasse de café. Je lui fais signe de garder la monnaie avec mon sourire toujours omniprésent, pendant que je range mon portefeuille dans mon sac à main installée sur mon épaule. Charlize se déplace déjà vers notre table habituelle alors que je m'empresse de saisir ma tasse bien remplie de ma drogue favorite pour ensuite la suivre. En chemin, la brune attire mon attention alors qu'elle me rappelle une conversation hasardeuse que nous avions eu il y a quelques temps déjà. Curieuse et intéressée, je hoche instinctivement de la tête et l'observe de mon regard allumé. Le Riverside Park! Oui, je me souviens très bien notre discussion sur mes sources d'inspiration lorsque je créais des peintures ou des croquis. Je m'étais sentie flattée par son intérêt et intimidée tout à la fois - il y avait bien longtemps que personne ne s'était intéressée à mes oeuvres et à mon talent d'artiste. Mes peintures, je pouvais supporter d'avoir des observateurs. Mes dessins... C'était comme mon jardin secret. Certaines personnes écrivaient ou jouaient d'un instrument de musique, d'autres s'évadaient dans un sport ou dans autre activité physique. Moi, je dessinais. C'était mon échappatoire, ma façon de me libérer de mes pensées envahissantes ou de tout simplement m'évader et me laisser porter par cette bulle d'inspiration qui m'envahissait. Et pourtant, j'avais bien voulu partager cette passion avec la docteure et lui révéler ce qui m'inspirait, ce qui avait pu être mes habitudes auparavant. J'avais toujours aimé le bord de l'eau. M'installer sur un rocher, sur le sable ou un simple banc de parc, observer la lumière miroiter sur l'eau tranquille ou entendre les vagues s'abattre sur la rive. C'était facile en Norvège... Mais ici, ce genre de coin paradisiaque se faisait rare. Il n'était donc pas surprenant de constater mon regard pétillant.

J'avais déposé ma tasse sur la table près de la fenêtre alors que Charlize terminait son annonce. Incapable de procéder l'information comme il se devait, je me laisse lourdement tomber sur la chaise en bois se situant en face de celle de mon interlocutrice, comme si mes genoux avaient tout bonnement décidés de prendre des vacances. Mon visage n'affichait plus un sourire radieux, mais bien une mine qui transparaissait l'incrédulité. « Si ça... Si ça m'intéresse? » que je bafouille après un moment d'inertie totale. SI ÇA M'INTÉRESSE? Elle voulait me faire marcher! La simple idée de me retrouver sur le bord de la rivière, mon calepin entre les mains, avec toute la verdure et le paysage enchanteresse dont j'ai peine à me souvenir de mon enfance... J'en deviens extatique! « Oh god, Charlize! Bien sûr que ça m'intéresse! » Et je commence peu à peu à comprendre ce qu'elle vient de m'annoncer. Mes traits autrefois figés par la surprise se métamorphosent en une moue étincelante, traduisant toute l'excitation qui montait rapidement à la surface. Sans que je puisse m'en empêcher, mes mains se rejoignent dans un petit mouvement sec alors que je sursaute sur ma chaise. Je répète quelques fois les mêmes mots ("Oh god, oh god, oh god, oh god!") avant de retrouver un peu de mon vocabulaire. « Tu me le jures? Tu me jures que c'est possible? C'est pas une mauvaise blague, hin? On va aller à Riverside Park? » que je m'assure d'un ton soudainement sérieux alors que je dépose ma main sur le revers la sienne. Comme si ce geste pourrait me dicter la réponse... Mais je perd rapidement mes doutes, me laissant submerger par cette joie grandissante. « Je suis disponible quand tu veux! Je me libère et on y va! » Heureuse? Enfin, pas besoin d'un génie pour comprendre mon excitation du moment. (Elle est passée où la Remy grincheuse du matin?) Je libère enfin la main de la brunette et tressaute un autre instant sur ma chaise, telle une gamine qui va enfin avoir la chance de rencontrer le Père Noël. Cette nouvelle me fait alors penser...

Avec toutes ces émotions, j'avais presque oublié ce que je trimbalais dans mon sac. « Oh, c'est vrai! Attends, j'ai quelque chose pour toi... » Je me penche sur le côté afin d'atteindre mon sac à main que j'ai déposé à mes pieds et fouille à l'intérieur. J'en sors un bout de papier replié qui ressemble à un parchemin. Je le déplie délicatement afin d'y révéler le fusain imprégné sur le matériel, traits noirs qui formaient une scène. « Je pensais à toi l'autre jour, il y avait cette chanson qui jouait à la boutique, tu sais celle que tu aimes? Enfin, celle qui tu m'avais dit que tu aimais une fois, quand on prenait un café ici. Quand je l'ai entendu, j'ai pensé à toi et puis... voilà. » Nerveuse? Peut-être un peu. Je n'offrais pas souvent - voir jamais - des croquis aussi ouvertement à autrui, les exposant sans retenu. Non, ce n'était pas dans mes habitudes. Mais celui-ci, j'avais envie de lui offrir. Sur le papier se trouvait une jeune femme, grande, mince, aux airs latins, assise seule à une table d'un café. Charlize. C'était la seule image que j'avais d'elle après tout et j'avais eu envie d'immortaliser cette relation unique par le fusain. Je lui avais tendis la feuille ouverte et l'observais maintenant avec une légère nervosité alors que je tentais de me camoufler derrière ma tasse de café.

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