Sujet: ❝ putting holes in happiness ❞ - SIENNEM Mer 13 Fév - 13:38
No wealth, no ruin, no silver, no gold. Nothing satisfies me but your soul. Tellement de cadavres. Tellement de vies brisées et de rêves envolés. Des enveloppes vides et décharnées. Des êtres défraichies et anéantis. Des cœurs assoupis et des souffles inhalés dans l’abîme du vide éternel. Des billes de verres figées dans la raideur de l’horreur et des masques de supplices rivés sur moi dans une harmonie funèbre et morbide. Tapis de chair, submergé au cœur du fleuve cristallin de diamants pourpres. Odeur empreint de fadeur et torpeur imbibée de froideur. Ça oppressait les murs, ça souillait l’air bouillant. Peindre le monde en rouge. Figer la toile dans le despotique infini. Faire un doux songe un cauchemar et percevoir cette triste réalité dans la plus mal placée des indifférences. Dans le vaste horreur, tout se réunissait, là dans le rouge, ça devenait limpide et salvateur. Là, dans ce silence funéraire, le monde clamait la plus magnifique des mélodies. L’hymne des âmes désormais oubliées.
- ♫ Enjoy yourself, it's later than you think. Enjoy yourself, while you're still in the pink. The years go by, as quickly as a wink. Enjoy yourself, enjoy yourself, it's later than you think. ♫
L’humour macabre d’un semi homme qui n’avait absolument plus rien à perdre. Après avoir gaspillé tant d’années à avoir éprouvée une lumière qui se flétrissait de jour en jour, j’avais enfin accepté l’évidence et étreins la dégradation dans laquelle où tous m’avaient depuis si longtemps enchâssé. Ils ne comprendraient jamais rien. Stupide. J’avais été si stupide d’avoir pu croire en des êtres qui n’avaient jamais daigné le faire pour moi. À sens unique, ma confiance s’en était allée. À sens unique, la peine et la désillusion me gagnaient, broyait mon cœur comme un vif coup de poignard pénétrant ma chair d’une lenteur douloureuse et à l’illusion interminable. Ils m’avaient abandonné… ils m’avaient tous délaissé…
Irrécupérable, je me perds aux frontières des plus grotesques extensions de l'exploration et de l'horreur… et le plus inquiétant, c’était que je commençais dangereusement à m’y méprendre.
- ♫ Your heart of hearts, your dream of dreams, your ravishing brunette. She's left you and she's now become somebody else's pet. Lay down that gun, don't try, my friend, to reach the great beyond. You'll have more fun by reaching for a redhead or a blonde... ♫
Indestructible... indolore... aux côtés de cette poupée de porcelaine, je me sens renaître de mes blessures, de mes cendres... Sienna me sauvait, littéralement.
Les portes de l’enfer. Elles avaient déployé leurs ailes. Étendues leurs bras dévastateurs. C’était une danse, qu’elles offraient du bout de leurs mains acérées. Une proposition, le plus souvent, indécente. Décadente. Abîmée dans cet au-delà que j’avais moi-même entrepris, je contemplais l’éclat miroitant des regards assiégés. C’était la mort. Partout. L’effroi, de la regarder en face. C’était la vérité, enfin. L’instant de lucidité. La réalité subite. La mort. La fin. Entre les corps entrelacés, je sautais à pieds joints. Jubilation obscène, des voix qui semblaient supplier encore même une fois éteintes. Je me jetais indécemment dans cette fosse commune que j’avais moi-même réalisé. Lovant mon corps à cette fraîcheur sépulcrale, je m’imprégnais des derniers souffles. Des secondes manquées. Il y avait une estime étonnante dans mes agitations. Un respect évident, quand je m’inclinais face à un homme ou une femme, que ma folie avait fauché. Dans mes ondulations flamboyantes, j’effleurais du bout des ongles la voix hérétique de cet amant insouciant. Embrigadé dans mes excès, il semblait perdre son esprit à travers sa litanie. Les notes, inappropriées, rendaient la scène pathétique et grossière. Tel un mauvais film d’épouvante, où l’on aurait tenté d’y mêler l’humour et l’horreur. Un rire, soudain, s’échappa de ma silhouette voûtée par un mal invisible. La nervosité poussée à son paroxysme, je me pliais en deux. Ricanement despotique, dont la nature m’en était étrangement, inconnue.
Pendue à ce braillement que je sentais croître, je titubais vers la table la plus proche. Les images s’entremêlaient. Cacophonie visuelle, que je ne parvenais pas à cerner. Maladroitement, je tentais de reprendre pieds, mais l’évidence des faits me sautèrent à la gorge. Je m’étais perdue. Et la pente, toujours plus glissante, m’entraînait vers les profondeurs de mon âme abyssale. Le petit corps araignée se tordit en un grincement métallique. L’estomac essoré, laissa filtrer quelques sons étouffés. Cri animal, que même le démon n’aurait pu imiter. Alors je balançais mon enveloppe esseulée sur le sol rouge. Barbouillant mon visage de cette substance étrangère, j’ouvrais ma bouche en un gargouillement écœurant. Il y en avait partout. Comme des petits insectes aux pattes pourpres. Et ça grignotait la peau blanche. Les cheveux humides. Ça prenait le corps. L’âme. L’Être…
Terrifiée de mes propres mains où l’homicide s’était peint, je rampais mon corps en une valse déstructurée. Tout me ramenait vers lui, mon Adoré. Je gueulais dans mon désarroi quelques sonorités inquiétantes. « J’ai tué… » Féline, je retrouvais bientôt l’équilibre, agrippant mes doigts rouges à la chemise immaculée de Salem. Mon visage désormais proche du sien, je plongeais mon regard despotique au cœur de ses prunelles indécises. « Tant de sang… » Et, comme si l’évidence de la scène m’enlaçait enfin, j’appuyais contre sa clavicule mon front ; porteur d’une crainte sans vergogne…
« Salem… regarde ce que j’ai fait. Regarde Salem… il n’y a plus rien dedans… il n’y a plus que le noir... Le noir. »
HJ - Je me suis essayée au 'Je' . Pas très concluant... mais je voulais essayer. Poardon pour la qualité laissant plus ou moins à désirer...