Raid du 4 mai 2015, Quand deux petites âmes se retrouvent pour survivre à la nuit.

Le jour s’apprêtait à tirer sa révérence  pour laisser place à la nuit, par n’importe laquelle, celle de l’enfer. Elle avait lieu une fois par mois, tel un rituel du crime. Comme tous les mois, Marybeth la craignait. Et comme tous les mois en ce jour maudit, elle se dépêchait de finir ses tâches quotidiennes pour être rentrée avant la tombée de la nuit. Habituellement, elle aimait trainer près de l’immense prairie qui bordait la ferme. Cet endroit était tellement calme, apaisant. Mais pas cette nuit-là. Cette nuit-là, la profondeur de l’obscurité n’était qu’épouvante. Alors ce soir-là, la jeune sorcière s’empressa de faire sa dernière tournée de nourriture aux animaux. Les pauvres bêtes ne comprenaient surement pas ni son angoisse, ni son empressement qui les privaient de quelques caresses amicales. Une fois sa tournée fait, elle rentra à l’intérieur de la demeure où elle alla se préparer une assiette pour diner et remonter dans sa chambre au plus vite.
L’ambiance était pesante ces soirs de raid. On avait beau se sentir en sécurité à l’intérieur de la résidence aux murs épais, l’angoisse restait bien présente. Et si certains vampires fous d’esprit décidaient de venir s’attaquer au manoir ? Quel moyen de défense aurait-elle contre eux ? Quelques sorts qui ne feraient que les repousser temporairement.

Marybeth s’installa sur le bord de son lit pour manger son assiette, une simple salade. Elle n’avait pas vraiment faim, le massacre qui se préparait dehors ne lui donnait pas vraiment d’appétit. C’est en silence qu’elle avala sa maigre portion, puis elle déposa l’assiette vidée sur son bureau dans le but de la descendre et de la nettoyer demain. La nuit était maintenant tombée, il était temps de fermer ses volets afin qu’on ne puisse pas voir la lumière qui s’en dégageait. Par précaution, Mary préférait ne pas allumer la grande lumière, mais elle s’éclairait à l’aide de sa lampe de chevet ainsi que quelques bougies dispersaient dans la pièce. Ses bougies avaient également un rôle de canaliser l’énergie si elle devait avoir à se défendre. Alors qu’elle allumait la dernière bougie, elle entendit son portable vibrer sur son lit. Elle s’empressa de l’attraper d’une main rapide pour voir ce doux nom s’affichait à l’écran : c’était Nathanaël. « Fait bien attention à toi petite sorcière, ne laisse pas ces horribles monstres te dévoraient où je risque de m’énerver tout rouge :-) ». Cette petite attention la fit immédiatement sourire. Avec dextérité, elle lui répondit « Ne t’en fais pas grand sorcier, petite sorcière s’est barricadée dans sa chambre. Prends soin de toi. ».

Au moment où elle envoyait le message, un énorme fracas contre sa porte la fit sursauter et lâcher son téléphone sur le lit. Marybeth eu le réflexe de reculer et de contourner son lit. Elle leva ses mains en direction de la porte, prête à agir au moindre danger qui surviendrait derrière cette porte. Il était encore tôt, est ce que quelqu’un avait réussi à pénétrer dans la résidence ? Y avait-il des blessés ? En ferait-elle partie ?
Elle sursauta à nouveau quand on frappa à la porte, doucement pourtant. Puis la voix de Zoé se fit entendre. La sorcière baissa alors sa garde et soupira de soulagement. Elle n’avait pas compris ses histoires d’ours, de corbeau ou de renard, mais elle était heureuse qu’elle soit là. Sans la faire patienter plus longtemps, Marybeth alla ouvrir doucement sa porte.
« Salut Zoé ! Tu m’as fait une de ces peurs ! Viens entre, je t’en prie… » Lui dit-elle en lui laissant la place pour passer. Zoé était une étrange résidente de la demeure Mantion. Avec sa chevelure originale et son air parfois absent, elle semblait venir d’un autre monde, surement plus chaleureux que le nôtre. Elle était la seule personne avec qui Marybeth discutait. Elle ne savait pas pourquoi, mais Mary avait tout de suite eu confiance en cette jeune femme atypique. Elle aimait passer du temps avec elle.
« Tout va bien Zoé ? » Finit-elle par lui demander tout en s’asseyant sur son lit et en attrapant son téléphone.