FERMETURE DU FORUM ► Pour en savoir plus c'est ICI
-20%
Le deal à ne pas rater :
-20% Récupérateur à eau mural 300 litres (Anthracite)
79 € 99 €
Voir le deal

Partagez
 

 ❝ this twisted secret out to make us weak ❞ NOVAKE

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Anonymous
InvitéInvité
❝ this twisted secret out to make us weak ❞ NOVAKE Empty
MessageSujet: ❝ this twisted secret out to make us weak ❞ NOVAKE   ❝ this twisted secret out to make us weak ❞ NOVAKE EmptyMer 26 Juin - 4:37



this twisted secret out to make us weak
❝ A HEARTLESS GAME WE TRY TO PLAY ❞



Un jeu d'enfant. Un jeu de chat et de souris, comme on avait si longtemps joué lors de nos jeunes années d'insouciance. Un jeu que l'on connaissait sans vraiment se rappeler d'où nous avions appris les règles, qui était le premier qui nous initia à ce divertissement ludique. Quand cette chasse amusante et sans but précis avait-elle débuté? Quand était-elle devenue une question de vie... et de mort? Ce moment de récréation purement enfantin semblait si lointain, si insignifiant maintenant que l'existence de créatures ingrates s'était dévoilée au grand jour. Qui était le chat? Qui devenait la souris? Notre rôle ne reposait pas simplement sur notre nature, mais bien sur notre bon vouloir. Notre force d'esprit, notre courage. Un humain pouvait être la proie, comme il pouvait devenir le chasseur... Il ne fallait nullement sous-estimer le pouvoir de ce jeu aussi vieux que l'apparition de cette terre, mais ne jamais oublier que certains sont nés avec un rôle gravé sur leurs os. Que nous soyons plus grand, plus fort, plus futé, ils demeureront tels qu'ils sont.

Les vampires. Ils étaient sans aucun doute des chasseurs, des traqueurs, des colleteurs d'âmes. C'était dans leur tempérament, ainsi ils étaient créés: pour tuer, pour traquer. La chair les appelait, le sang les affamait. Certains pourraient appeler cette envie viscérale un sort, une malédiction qui s'abattait sur de pauvres humains, car, oui, avant de devenir des créatures sanguinaires, leur coeur avait autrefois battu dans leur poitrine. Aujourd'hui, ils n'étaient plus que d'infestes cadavres ambulants qui ne recherchaient que d'assouvir leurs pulsions primitives. À mes yeux, ils n'étaient que de faibles abominations... Esclaves de leur soif et leur besoin de mordre et d'enlever la vie. Ils n'avaient aucun vouloir, aucune force d'esprit. Rien ne suffisait à leur faire oublier leur nature de tueur. Et quiconque croyait pouvoir changer ce qu'ils étaient se trompait et se vouait à ressentir une déception inégalable. Je côtoyais ces bêtes nocturnes depuis beaucoup trop longtemps pour croire à leur rédemption. Je les avais trop souvent observé se régaler d'une proie que je leur avais offert sur un plateau d'argent. Mon boulot était ingrat et je détestais voir la vie s'échapper de ces pauvres victimes sans défense. Je précisais pourtant lors de chaque contrat qu'il était hors de question que je sois témoin du sort des mortels que je ramenais dans leur tombeau. Mais, avec le temps, je me rendis bien compte qu'une parole était facilement brisée avec les vampires. Il fallait s'attendre à toutes éventualités. Ils étaient imprévisibles, calculateurs sans rien laisser entrevoir leur plan. S'ils en avaient un. 

Moi qui était persuadée, plus certaine que la provenance de ma propre nature de lycan, que ces canines ambulantes n'osaient jamais traquer sur les territoires des Originaux. Je me croyais en sécurité dans ce petit patelin qu'est New York, je me persuadais avec insistance que rien ne pouvait m'arriver tant et aussi longtemps que mon visage était connu dans la grande famille des égouts et des grattes-ciel. Il s'agissait d'une grande preuve de naïveté de ma part. Une naïveté qui causa la perte d'un être cher... Je croyais avoir appris de mes erreurs, mais apparemment je devais payer le prix de mon inconscience. Il était sorti des ténèbres, telle une ombre pourchassant son hôte, sans jamais dévoiler son visage. Je n'eus nullement besoin d'entendre le timbre de sa voix ou d'apercevoir les serpents bleutés sous ses yeux, je savais. Sa froideur, son silence, son immobilité... J'en avais la certitude. J'aurais pu croire qu'il s'agissait d'un vampire d'une génération X qui m'interposait pour une tâche quelconque, mais mon instinct n'en fit rien. Il sentit. Aussi clair que la lune pouvait l'être lors d'une soirée de pleine lune. Cette ombre était menaçante et n'allait pas tarder à m'envelopper de sa malice. Avant que je ne vienne à sa rencontre, mes pieds bifurquèrent brusquement vers la droite, m'engouffrant sur un sentier pavé de la réserve. Et dire que j'étais venue jusqu'ici pour charger mon flingue. Il reposait sagement dans mon dos, accroché à ma ceinture, mais il ne me sera d'aucune utilité ce soir. 

Malgré ma tentative furtive, l'ombre apparue à mes avants. Comme s'il avait laissé le vent le transporter comme de la simple fumée... Ma main se déposa instinctivement contre ma poitrine, où un pendentif s'y reposait - tentais-je de l'appeler à l'aide? Malgré cette crainte qui se déversait dans mes veines, je rebroussai chemin dans un geste qui semblait tout à fait calculé. Et cette fois, mes jambes s'enclenchèrent, engageant un pas de course. Espérant sortir de ce bled... vivante.

© css par blackrose



Dernière édition par Novalee R. Slater le Dim 10 Nov - 5:47, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
InvitéInvité
❝ this twisted secret out to make us weak ❞ NOVAKE Empty
MessageSujet: Re: ❝ this twisted secret out to make us weak ❞ NOVAKE   ❝ this twisted secret out to make us weak ❞ NOVAKE EmptyJeu 18 Juil - 3:05




the dead know better
The more you suck the more you bleed.

Abysse de mélancolie sempiternel. Abysse de souffrance ordinaire. Épouse du Mal. Amante du Bien. Violemment bercés dans le vague de la Tergiversation gourmande, l’Avidité aurait grugé ces deux méandres jusqu’à ce qu’il n’en reste plus de chair… plus de barrière. Creusant son nid outrageant dans le cœur de l’Inertie si familière, elle aurait imposé sans peine et misère ce que personne ne serait fière à satisfaire ainsi cette prière si méprisable. Dans l’assaut d’un coup de tonnerre querelleur, elle aurait bouleversé le monde, entraînant dans l’enclin de son effondrement irréversible une proie déjà avéré affaissé à ses pieds. Implorant un rêve qui ne serait à jamais la chimère d’un cauchemar bourbeux, les plaies béantes de leurs deux cœurs saignants d’un amour égaré se serait ainsi joints à l’aube du crépuscule éternel et délusoire. La réalité n’avait jamais été et l’Inertie semblait soudain devenir périssable au avant d’une tempête encore calme mais qui ne savait si peu se comprendre avant de se déchaîner avec hargne. Trouble belliciste. Sentiment salvateur. Vulnérabilité commune mais encore ignorée.

Silencieux, je laisse choir la feuille jaunie et froissée sur le sol crasseux et humide. Le stylo à plume valsant autrefois langoureusement entre mes doigts de glace est également allé retrouver la froideur de la solitude. Sur les fibres usées du papier abîmé qui gît inerte sous mes yeux, je vois briller les lettres soignées et appliquées qui s’entrelacent, d’une beauté quasi blasphématoire, les unes sur les autres pour venir former ce mélange de veines ébènes qui retranscrivent ainsi la grisaille de mes états d’âme. Écorchures  indélébiles qui se gravent et s’assécheront bientôt sur le débris laiteux. Voilée derrière cette impassibilité supposée inébranlable, l’amertume se fraie sournoisement un chemin dans mon regard obnubilé.

Durant de longues poignées de secondes, je reste là, transis comme une sculpture de glace, devant l’œuvre que je viens d’écrire. Je ne suis pas satisfais de mon ébauche. L’encre noire s’assèche sur la feuille et mon dégoût ne s’amplifie que davantage. Dans les lugubres tombeaux où je suis condamné à vivre, l’écriture et la poésie sont les seuls moyens passible de pouvoir faire taire l’ennuie qui me tiraille inlassablement. Ce soir, mon inspiration semble s’être éteinte… ma muse est malade. Hélas, ses yeux profonds et affligés se sont creusés de noirceur. Sur son teint blafard brille l’horreur et le désespoir. Taciturne et malin, ils réfléchissent sur sa chair lactescente une froideur enivrante et vertigineuse. Ma muse est fatiguée. Je l’efforce de rester éveiller mais son cœur s’épuise et son corps l’afflige. D’un poing despotique, j’ai noyé cet être dans le tréfonds de ce gouffre abyssal où moi-même je lutte pour en y ressortir. J’ai déversé sur ses chairs meurtries, tout mon amour et ma passion. J’ai espéré parvenir à assécher ses plaies béantes que j’ai moi-même creusées mais malheureusement l’humidité terrassante et poisseuse de l’atmosphère a depuis trop longtemps englobé ce corps alangui. Le Temps la gagne. La douleur aussi. Ma muse est malade. Les urnes de mon amour et de ma passion ne sont plus des remèdes. Ce que je croyais être baume n’est en fait que misère et souffrance.

Ma muse est malade… Ma muse est fatiguée. Il est temps d’inhaler l’espoir. Il est temps de lui dire au revoir. D’une outrageuse nonchalance, je m’éloigne lentement de mon bureau… aire de travail qui n’est en fait qu’un amas de vielles planche de bois qui j’ai ramassé dans les décombres des voies souterraines. Je me dirige vers le fond de la pièce et j’arrête ma paresseuse déambulation qu’une fois arrivé devant elle.

Crucifiée sur la façade plâtreuse d’un mur tout pourri, ses poignets et ses chevilles sont enserrés dans des bracelets de fer glacial  qui la déploie telle une croix contre le mur abimé. Elle ne sanglote plus… elle ne respire presque plus également. Sa tête est mollement déchue sur côté, nichée au creux de son épaule disloquée alors que les mèches négligées de sa claire chevelure s’affaissent en cascade sur les traits abattues de sa figure de porcelaine. Ses paupières jadis fardées ont depuis longtemps embrassé l’obscurité. Ma muse est malade. Elle a la nonchalance et la désinvolture d’un enfant. Humaine armature assombrie qui semble enfin avoir retrouvé la paix. Ses pourpres et suintantes cicatrices brillent sur l’orée de ses clavicules. Des chairs meurtries qui déferlent tel un ruisseau lascif se frottant contre le degré des récifs acérés. Voilà près d’une semaine que je fais de cette proie  ma prisonnière.  Voilà près d’une semaine que ce frêle squelette alimente mes goûts les plus chers et charme ce néant éperdument enlisé au creux de mon crâne.  

Mais ce soir ma muse est malade. Il est temps d’inhaler l’espoir. Il est temps de lui dire au revoir. J’effleure sa joue glaciale du revers de mes doigts. Elle ne bronche pas. Elle ne respire plus. Il est temps d’inhaler l’espoir. Il est temps de lui dire au revoir. Sa gorge devient de plus en plus étroite au creux de mes doigts et de ma paume qui se resserrent tel un étau de glace autour de son cou.

Un craquement sonore retenti. Et enfin je la délivre…

◮ ◮ ◮ ◮ ◮
 
Plein de résolution, je divague au sein de ce royaume artificiel, circulant à pas taciturnes dans les nombreux dédales de tôles qui ornent le paysage chaotique. J’ai besoin d’une nouvelle aspiration.  J’ai besoin de calmer mon cœur et d’apaiser mon crâne. Je dois conquérir une nouvelle muse. Je me délaisse donc des torrents tumultueux des arrondissements de la vaste métropole pour me perdre sur les terres désolées et ombrageuses d’un monde qui ne se distingue point des autres. Les réserves du Queens. D’un plaisir latent, j’accueille la sérénité lugubre qui orne les environs et je ne me surprends guère de la familiariser avec le calme sournois que je côtoie usuellement dans les étroits passages malfamés des voies souterraines. Aussi furtive qu’une ombre, je me fraie un chemin dans les gorges labyrinthiques, longeant les dédales de fers avec l’ultime conviction que je rencontrerai ici-bas dans ces passages désertiques une âme vagabonde et un brin trop audacieuse. Je transpire la dévotion, je la sens suinter sur ma peau et s’entremêler à la sueur froide perlant sur mes membres crispés. Le moindre bruit dans les environs hérisse le fin duvet de mes avant-bras, éveillant mon cœur éteint que je parviens presque à percevoir s’agiter dans mon nid thoracique.  Je m’immobilise alors, la main appuyée contre la paroi rouillée d’une unité de stockage qui est parallèlement édifiée sur l’orée d’une voie étroite que je n’ai pas encore traversé. Les sens aux aguets, je sonde l’horizon abstrus d’un regard vif et luisant de flammes se trémoussant telles de vicieuses succubes. J’essaie de repérer quelque chose. Une présence. Traquant un son et ou encore un parfum singulier…  

Légèrement, mon nez se froisse. Sous le reflet bleuté du maigre croissant de lune qui est suspendu dans le dôme constellé, je vois briller le contraste d’une noire silhouette. Elle s’est dessinée dans mon œil éteint comme se serait esquissé un mirage sépulcral et tragique. Elle erre là, devant moi, noyé dans le vide étroit de ce boyau de fer qui nous enlise tous les deux vers une fatalité patente qui me magnétise déjà. À peine que je noie mon corps de glace dans la faible clarté crépusculaire, que celle que je dévisage me repère. Impassible, je la vois s’en aller au loin, déguerpir comme de la fumée et disparaître dans l’ébène de l’horizon. Je ne mets pas trop de temps à imiter ma proie, foulant le pavé de manière presque céleste tant que ma rapidité est déterminée et folle.  Je parviens à rafler prestement son niveau, contournant ce petit corps affolé dans le stigmate d’une froide bourrasque. Nous nous faisons violemment volte-face. Je n’ai même pas le temps d’entrevoir son visage, que celle-ci se défile à nouveau…

Dans une série de foulée acharnée, qui passe si près de me déchirer les muscles et tendons, je brave à nouveau  les quelques mètres qui nous éloigne. Me tapissant dans son ombre, vivement, je déploie une main presque suppliante au niveau de ce corps que je désire... visiblement beaucoup trop.

L’ultime collision.

Ceinturant fermement les hanches de ma convoitise avec mes bras de fer, je me suis violemment heurté sur son humaine armature. Je resserre mon emprise contre cette belle taille de guêpe alors que mon visage se dérobe de son masque éthéré. L’ange s’est envolé. Le démon sévit et ravage ma minime parcelle de beauté que recèlent mes traits désormais monstrueux. L’humain est détruit mais le mal se réveille dans l’aggravation d’une rumeur despotique et tonitruante. Mes mains se pressent vigoureusement contre l’abdomen de ma proie alors que j’engouffre mon visage luciférien dans le creux de cette épaule où est niché ce cou appétissant… mes crocs acérées s’apprêtant bientôt à percer la chair comme du beurre pour enfin venir m’abreuver de cette fontaine de sang que je vaincrai de mon baiser mortel…

© fiche & gif by disturbed (alias moua et c'est pas touche xD)
song by puscifer



Dernière édition par Blake le Ven 17 Jan - 11:42, édité 4 fois
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
InvitéInvité
❝ this twisted secret out to make us weak ❞ NOVAKE Empty
MessageSujet: Re: ❝ this twisted secret out to make us weak ❞ NOVAKE   ❝ this twisted secret out to make us weak ❞ NOVAKE EmptyMer 16 Oct - 20:47



this twisted secret out to make us weak
❝ A HEARTLESS GAME WE TRY TO PLAY ❞



Pourquoi fuir? Pourquoi rebrousser chemin alors que l'affrontement était inévitable? Je ne faisais que gagner une mince poignée de secondes avant que la rencontre n'ait finalement lieu. Avais-je si peu confiance en mes capacités pour m'enfuir au croisement du premier venu? Je détestais le Queens, ses rues sombres et son odeur putride. Je détestais la direction dans laquelle ce quartier s'engageait, devenant de plus en plus lugubre, de plus en plus inquiétant. À ce point, je préférais, et de loin, mon petit chez moi, la tranquillité du Bronx où se réfugiait toutes créatures indignes de la puissance des Originaux. Je pouvais supporter l'idée de m'aventurer dans ce bled par ordre de ces dictateurs, mais de mon plein gré, je devais arrêter de fouler ces ruelles pavées. Ça n'engendrait qu'anxiété et mauvais présages. Cette même nervosité qui m'avait poussé à tourner le dos à un ennemi potentiel - quelle insouciance de ma part - et qui m'avait donné cette brève illusion que je parviendrais à m'en sortir sans soucis quelconque. Quelle idiote je faisais. Le vampire devait se marrer, se réjouir de faire face à une proie aussi facile, classique de la belle demoiselle en détresse qui tente de trouver une issu à cette impasse. T'es plus futée que ça, Nova. Pourquoi fuir? Pourquoi rebrousser chemin? Pourquoi ne pas accepter ta foutue louve une fois pour toute et casser la gueule à ces bestioles qui se croyaient dans un buffet chinois.

J'aurais dû réfléchir avant d'agir. Quel être, surnaturel ou non, pouvait semer et battre la rapidité d'un vampire? Certes, en tant que lycan, les muscles de mes jambes me permettaient une cadence plus haute que la normale, mais ce n'était certainement pas ma force. (Quelle était ma force, d'ailleurs?) J'avais bien des atouts dus à ma nature, mais vampires et lycans étaient conçus pour s'affronter. Nos avantages et désavantages s'annulaient. Toutefois, tout dépendait de l'expérience. Et vu le mien, n'importe quel vampire suffisamment perspicace serait en mesure de prendre le dessus. Tu transpires l'optimisme, Nova!

Comme le destin le prévoyait, je ne courus pas bien loin. La collision arrêta mon envolé si brusquement que mon coeur cessa momentanément de battre et une bouffée d'air resta coincée dans mon gorge. Ses bras robustes entouraient ma taille, m'empêchant de mouver, m'empêchant de réfléchir. Son étreinte provoquait un tel dédain au creux de mon estomac, un frisson désagréable et glacial traversa tous mes membres qui devinrent étrangement engourdis par l'anticipation. Pour l'une des premières fois depuis mon arrivé à New York, je me sentis figée par... la peur. Je ne pouvais voir son visage, je ne pouvais voir la faim dans son regard carnassier ou ses traits durs et autoritaires, mais je sentais. Je sentais ses intentions, son désir indéniable pour mon sang plus chaud que la normale. Je voyais la suite des événements aussi clairement qu'un film que l'on me présentait devant mes yeux. Et cette éventualité, malgré mon expérience avec ces créatures, me donnait froid dans le dos. Je me sentais aussi impuissance qu'une pauvre humaine sans pouvoir, fragile et vulnérable. Incapable de se défendre seule. Toutefois, le problème était qu'aucun preux chevalier n'allait me sauver ici. Je ne percevais aucune âme vivante dans les environs et un autre mort-vivant ne viendrait certainement pas à ma rescousse. Je devais me débrouiller seule, armée d'un flingue qui n'avait aucun pouvoir contre mon bourreau. Seule avec mes craintes, seule avec ma vulnérabilité. Pathétique, j'étais aussi pathétique qu'un cadavre abandonné dans un coin sombre de Manhattan.

Son emprise se serra davantage sur mon abdomen, sentant sa froideur contre mon dos aussi droit qu'une barre de fer. Son visage se pencha au-dessus de mon épaule, visant probablement mon cou bien appétissant. Et cette peur qui m'habitait ne faisait qu'accentuer ma circulation sanguine, stimulant davantage le carnivore. Ça me dégoûtait de penser qu'une bête aussi perfide que lui allait me vider de mon sang, sans remord, sans aucune considération. Non, je n'étais pas prête à me laisser perforer la chair pour satisfaire ses envies sanguinaires. Dans un élan d'espoir, je serrai durement les dents et agrippai la chevelure folle de cette tête penchée à mes arrières. D'un mouvement brusque, je tirai la tignasse et fracassai mon crâne contre le sien, ajoutant un coup de coude dans ses côtes par mon bras libre, aidée de toutes mes forces. Je profitai de sa surprise pour prendre le dessus de la situation et l'éloigner de moi. Mes doigts tenant toujours fermement ses mèches de cheveux, je pivotai sur moi-même, faisant tourner l'homme avec moi. Dans un élan déterminé, je lâchai enfin sa tête pour immédiatement fracasser son estomac à l'aide ma botte, l'envoyant valser quelques mètres plus loin. Je l'observai heurter le bitume, oubliant totalement mes anticipations, mes craintes. Ces émotions qui m'avaient envahies en premier lieu. Je sentais une force nouvelle m'habiter, prête à lui casser la gueule, prête à lui faire voir de toutes les couleurs. Il était hors de question que je me laisse manipuler par ce suceur de sang, je n'étais pas sa marionnette, je n'étais pas son jouet. Déterminée, je pouvais entendre la louve hurler en moi, se libérant peu à peu de ses chaînes. Mes prunelles scintillaient dans ces ténèbres, mes muscles se tendaient sous ma peau. Elle répondait à mon appel. Et j'acceptais sa présence. Impatiente, j'emboîtai le pas vers la créature nocturne, décidée à en finir rapidement.

© css par blackrose



Dernière édition par Novalee R. Slater le Dim 10 Nov - 5:48, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
InvitéInvité
❝ this twisted secret out to make us weak ❞ NOVAKE Empty
MessageSujet: Re: ❝ this twisted secret out to make us weak ❞ NOVAKE   ❝ this twisted secret out to make us weak ❞ NOVAKE EmptyDim 17 Nov - 19:40




the dead know better
The more you suck the more you bleed.

Avec ardeur et violence, mes omoplates heurtent le bitume, sentant sinuer dans les fibres de mon échine, les échos douloureux du choc. Encaissant que trop mal cette preste rencontre avec l’asphalte, en moi déferle un vague enivrant et vertigineux. Groggy, assommé, stupéfié, le temps s’effrite et se désagrège dans l’espace mais mon trouble plus que patent persiste à me labourer les sens. Fragile et minable, je me suis écroulé sur le sol, ma frêle carcasse s’affaissant tel un château de cartes aux pieds de ma convoitise. Mes traits de fer se décomposent lentement dans un masque d’incrédulité, mes sourcils broussailleux se haussant tels deux accent circonflexes alors que mon œillade luciférienne s’arrondit comme une soucoupe. Gauchement, lourdement, je me redresse, appuyant l’ivoire de mes paumes glaciales sur les granules poisseuses de ce parterre bourbeux, contre lequel, aussi stupidement soit-il, je m’assieds naïvement. Mes petites jambes rémunérées par mes muscles endoloris s’étendent péniblement sur l’horizon, se croisent lentement au niveau des chevilles, les rouages rouillés de mon esprit brumeux s’ajustant difficilement au mécanisme de mes furibondes réflexions, alors que mes émeraudes huileuses se laissent aller vers la servile contemplation de l’Autre. Les miroirs de nos âmes se rencontrent alors, ici-bas, dans ces ténèbres sinistres et embaumés d’une vilenie infinie. Mon ventre m’afflige, mes entrailles déparies s’attisent d’un frisson douloureux, brasier récalcitrant aillant pris naissance lorsque le pied de la Sulfureuse est allée s’écraser sur mon abdomen…

Pantin de ces rare prouesses que je n’avais guerre soupçonnées dans le tréfonds de ce petit corps mirifique qu’autrefois je désirais, qu’autrefois je croyais fragile, je la vois se rapprocher, son cœur furieux s’agitant résolument dans le treillis recourbé de ses côtes alors que l’enfer lui-même est allé allumer ses nombreux cierges funéraires dans la profondeur de ses noires pupilles. Un sourire acide et amer étire lentement le coin de mes lèvres livides, lacérant ce voile d’inexpressivité légendaire et patibulaire qui m’est… habituellement… si propre.

Je me confronte à une âme hybride. Âme brisée. Enfant de la lune, dont la chair est embaumée de perdition et de malheur. En son sang s’écoule torture et tourment. En son être rôde châtiment et désastre. Lycan.  

Ma cervelle assimilant tant bien que mal ce message, adroitement, conduis par cette célérité rarissime qui m’enchaîne à cette nature chimérique me damnant l’âme, je me lève, me rétablis sur mes jambes, mes jointures blêmissant lorsque mes mains se replient à l’effigie de deux poings dangereusement bien contractés. Mes sphères verdoyantes dévisagent la Menace, longeant l’houleuse ondulation de la silhouette merveilleusement bien ciselée que je vois tangué sur le fil tenue de la Vie et se rapprocher de moi… Laissant dramatiquement montrer sur le devant de cette confrontation obsolète, la nuance d'un tempérament purement suicidaire. Scène où je me vois peu à peu devenir spectateur et de moins en moins protagoniste.

- En concert avec le ciel cramoisie, malgré-moi, l’astre lunaire, dont tu en es l’esclave, semble t’être salvateur. La critique est glissée non sans peine de ma mâchoire resserrée, dénonçant l’exacerbation rongeant le plus infime filament de mon être disloqué. Les Lycan… en ces âmes torturées, je n’aperçois qu’un triste jouet qui n’a de cesse été cassé par les grossières mains d’un gamin trop gâté pour en prendre soin. Épargnons-nous ces vieilles rengaines qui nous embourbent dans cette guerre ancestrale. Je serais peiné de devoir charrier votre si belle enveloppe charnelle dans les limbes, mademoiselle.        

Étoile filante embrasant l’espace d’une seule seconde les cieux, pour ensuite aller se perdre et mourir dans l’ébène du firmament. Mon animosité du départ s’est prestement envolée… éclipsée au loin, lassé de supporter ces vieilles légendes où les lycans et les vampires se confrontent inlassablement, sommant deuil, sang et peine dans les entrailles de cette Terre déjà suffisamment souillée, servile vers ces guerres immorales et infâmes. L’Ère De l’Âge Des Ténèbres est un temps révolu.

Pour consolider cette paix fragile que j’essaie vainement d’instaurer entre nous, mes mains s’apaisent, mes bras, autrefois crispés, allant doucement d’échoir le long de mon corps encore engourdi et endolori. Mes émeraudes toujours rivés sur l’armature humaine de l’ennemie, le sol semble soudainement se liquéfier sous mes pieds alors que, comme une torture, je sens mon cœur fondre et se renverser dans le tombeau de mon thorax.

- Non… impossible, murmure étouffé. Je tremble, en proie à une stupeur soudaine et incompréhensible. Mon malaise suinte un mépris certain, mes yeux huileux désormais immuablement bien accrochés sur l’essence pure et primitive de ce qui m’enivre… de ce qui me pèse soudainement sur lourd sur le crâne. Mes poings se resserrent et mon corps de marbre se raidit  telle la corde d’un piano. Fataliste, j’avance… pose également pied sur le fil ténu de la vie, vacille comme un funambule sur cette corde fragile, me rapprochant dangereusement de la louve, dont le visage reflète un brasier nouveau en mon être succombant à la Malice.

- Où ? Où l’as-tu trouvé ?

J’avance… les veines bleuâtres sinuant lascivement et fébrilement sous les sombres cavités, ces deux puits sépulcraux aillant asséché tant de pleur et tant de supplice. Mes crocs acérés se déployant progressivement par-delà ma lèvre supérieur alors que mon visage redevient immonde… le démon s’attisant en ces flammes sulfureuses qui me tourmentent et me consument.      


- RÉPONDS ! OÙ L’AS-TU TROUVÉ ?!

Tout mon être obéit à ce vivant flambeau…
Janessa…

© fiche & gif by disturbed (alias moua et c'est pas touche xD)
song by puscifer



Dernière édition par Blake le Ven 17 Jan - 11:41, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
InvitéInvité
❝ this twisted secret out to make us weak ❞ NOVAKE Empty
MessageSujet: Re: ❝ this twisted secret out to make us weak ❞ NOVAKE   ❝ this twisted secret out to make us weak ❞ NOVAKE EmptySam 14 Déc - 4:22



this twisted secret out to make us weak
❝ A HEARTLESS GAME WE TRY TO PLAY ❞



Une certaine satisfaction me submergea alors que j'observais cette vile créature se relever du bitume, un air d'incompréhension s'affichant sur ses traits blêmes. Je faisais finalement tête à mon ennemi, à cette race dite supérieure qui m'enchaînait les chevilles afin de répondre à leur moindre caprice. J'ignorais qui il était. J'ignorais s'il avait un lien étroit avec un ou des Originels. Et je devais avouer qu'à cet instant précis, cette pensée ne m'apportait aucune inquiétude. Pour la première fois depuis je ne savais plus quand, je m'affirmais face à un vampire et j'établissais mes limites de manière plutôt brutale. Je laissais la louve en moi rugir et prendre peu à peu possession de mon esprit. Je m'attendais bientôt à sentir mes os se briser et mon derme se recouvrir de poils clairs qui caractérisaient l'animal en moi. Je la sentais s'impatienter et désirer se dévoiler au grand jour alors que je m'approchais de mon assaillant d'un pas décidé. Il se relevait du sol, me faisant face. J'étais d'autant plus déterminée à le rejoindre et à lui faire mordre la poussière de nouveau. Je connaissais ces créatures. Je connaissais leurs envies, leur manière d'agir. J'avais très certainement atteint son orgueil, cet égo de mâle accentué par leur tête enflée par leurs pouvoirs surnaturels. Il avait probablement l'intention de me faire ravaler mon audace en ripostant sans préavis et rétablir la hiérarchie entre nous deux. Toutefois, il était hors de question qu'il y parvienne. Il était tout simplement inconcevable maintenant que j'avais initié les hostilités que les rôles soient de nouveau inter-changés. Et la louve n'était pas d'accord non plus.

Un poète. Ses paroles m'ont atteint comme s'il me récitait un vieux poème digne du grand Baudelaire. Mon avancé avait ralenti alors que je devenais perplexe par ses dires, interprétant les mots qui avaient franchi ses lèvres. Non, je ne pouvais pas dire que j'étais la fille la mieux éduquer et la plus brillante des environs, mais n'importe qui en serait déboussolé. Il faisait référence à quoi? À ma nature de lycan? Perspicace le fossile. Ce fut avant qu'il ne me propose une trêve... afin d'épargner mon "enveloppe charnelle"? Là, j'étais véritablement incrédule. Les sourcils fortement froncés par l'incompréhension, j'arrêtai ma marche, m'immobilisant sur place. Il était parvenu à me faire oublier ma rage, ma détermination, me rendant plutôt curieuse et hésitante. C'était une première. Je me défendais face à une menace et celle-ci ripostait en brandissant un drapeau blanc. Je le regardai alors d'un air pensif et je tentai de déceler une raison à ce soudain désir de paix. Les vampires et les lycans ne faisaient pas la paix. Ils étaient conçus pour se détester, pour s'affronter, d'égaux à égaux. Et pourtant, cette créature semblait clamer le contraire de notre nature. Je ne pouvais faire autrement que me méfier de ses intentions... Quelle idée se trouvait derrière ces paroles? Quel message tentait-il de me lancer? Plongée dans ma perplexité, je demeurais muette et inerte face à sa demande biscornue. Je vis ses muscles se détendre alors que les miens demeuraient contractés, sur le qui-vive. Je ne voyais aucune raison de me calmer... et de lui faire confiance. Une minute plus tôt, il me pourchassait dans ses rues sombres et désertes du Queens, impatient de percer ma chair et de s'abreuver de mon sang. Que s'était-il passé lors de ce bref moment?

Ma tête cogitait à toute allure, cherchant une explication logique à l'attitude du vampire. J'étais si distraite par mes propres songes que je ne remarquai pas immédiatement le changement soudain de l'expression faciale de mon adversaire. Il ne semblait plus calme, ni détendu. Ses yeux s'étaient brusquement assombris et ses traits étaient maintenant tirés. La confusion me frappa de nouveau alors que je ne parvenais pas à sonder cet être étrange. Il m'observait avec une telle intensité qu'une peur noire faisait bientôt son chemin vers mon coeur affolé. Il murmura entre ses lèvres à demi-closes et je m'interrogeai. Mes sourcils se froncèrent davantage, créant des lignes bien distinctes sur le derme de mon front, signe d'inquiétude et d'incompréhension. Qu'y avait-il d'impossible? Son regard était porté vers mon cou, me rendant inconfortable. Et le voilà qu'il s'approchait tranquillement de l'endroit où je m'étais immobilisée. « Qu'est... Qu'est-ce que tu fais? » demandais-je d'une voix que j'aurais désiré plus assurée, mais qui sonna davantage comme une petite fillette effrayée. Mais il continuait. Je sentais mon corps vouloir s'éloigner, reculer, mais je m'obstinais à ne pas bouger. À lui montrer ma bravoure alors qu'une inquiétude grandissante naissait en moi. Je déglutis difficilement lorsque je remarquai son corps se raidir de nouveau, comme s'il se préparait à frapper. Et la question vint. Une question vide de sens, sans aucune logique à mes oreilles. « Qu... Quoi? » questionnais-je instinctivement, confuse. Mon corps n'en pouvait plus et j'effectuai un pas vers l'arrière. Je sentis la panique faire son apparition alors que j'apercevais le vampire apparaître sur les traits de son visage. Ces yeux carnassiers, ces canines acérées... Je reculai au même rythme qu'il avançait, maintenant la même distance entre nous. Et il s'énerva. Sa voix grave et accentuée me fit automatiquement sursauté, incapable de camoufler ma crainte à présent. Je le regardait avec un air qui pourrait ressembler à de la détresse, mais qui était davantage de la confusion. De quoi parlait-il? Ses yeux rivés sur mon cou voyaient quelque chose dont je ne comprenais pas la signification. J'abaissai brièvement le regard vers le bas, constatant mon pendentif reposer sur mon sternum. Je portai alors une main au bijou, le présentant au vampire. « Tu parles de ce collier? » J'avais cette timidité et cette soumission qui transparaissaient au travers de mon ton de voix. Ce n'était pas ce que je désirais. Je voulais être forte, en contrôle! Mais cet inconnu me déstabilisait complètement. Pourquoi s'intéressait-il autant à mon collier? Ce n'était qu'un bijou émotionnellement significatif à mes yeux, il ne valait rien sinon. Je poursuivais mon chemin jusqu'à ce que mon dos heurte une benne à ordures qui se trouvait sur ma route. Je m'arrêtai alors et je m'empressai de répondre aux attentes de mon assaillant. « C'est un cadeau de mon oncle, un souvenir d'un voyage en Europe... » Si je répondais à ses questionnements, serais-je épargnée? Ou était-ce tout simplement un prélude vers la mort? Malgré mes peurs et mes appréhensions, je cherchais à comprendre. Pourquoi s'intéressait-il autant à ce bout de métal poli? 

© css par blackrose

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
InvitéInvité
❝ this twisted secret out to make us weak ❞ NOVAKE Empty
MessageSujet: Re: ❝ this twisted secret out to make us weak ❞ NOVAKE   ❝ this twisted secret out to make us weak ❞ NOVAKE EmptyMar 4 Fév - 4:51




the dead know better
The more you suck the more you bleed.

Plus je cherche à braver ces quelques mètres qui nous séparent, plus cette dernière cherche à rétablir la distance entre nous. Je me rapproche. Elle s’éloigne. Nous menons une valse. Une valse dénuée de charme et de beauté. Une valse embourbée d’horreur et de peur. Une valse sans musique et sans rythme. Nous dansons sur l’hymne du Chaos, dans un synchronisme quasi blasphématoire, nos pas de danse dérisoire s’assemblent dans la plus parfaite des harmonies. Bercé par les échos de son palpitant qui se répercutent tapageusement contre le treillis recourbé de ses côtes, ce sabbat à lui seul parvient à faire taire les rumeurs tonitruantes de la Vie. Tout se tait et s’apaise alors. Tout explose autour de moi. La réalité se disloque. Les murs de la raison éclatent. Je me broie sous la pression de la surprise et de l’incompréhension. Mes émeraudes à la fois sereines et carnassières restent immuablement bien suspendues contre la breloque, ce pendentif argenté qui repose, impassible, sur le sternum de l’enfant de la lune. Je deviens esclave de cette détresse dont j’en connais si familièrement son origine.

Douze. Douze battements de cœur nous séparent. Aux premiers échos, l’enfant de la lune traîne sa silhouette lascivement bien ciselée vers les profondeurs de la gorge de tôle qui nous séquestrent des vapeurs exécrables de cette ville déjantée. Au sixième et septième grondement de tambour, j’ai déjà contré la trajectoire que vient d’esquissé la louve. Lentement, voluptueusement, ma tête s’incline légèrement sur le côté alors que je redresse la nuque pour venir regarder le miroir de cette âme si jeune et si insignifiante. Mes globes oculaires plongent dans celles de l’ennemie, m’y noyant comme si elles aspiraient à me faire saigner les yeux par cette simple caresse visuelle. J’avance. Silencieux. Impassible. Sérénité vertigineuse qui bientôt me bercera dans mes redoutables vestiges. J’attends. Ma colère viscérale grimpe à toute vitesse, déferlement de violence raidissant mes phalanges, mes poings dangereusement resserrés, mes jointures se ternissant que davantage sur ma chair cireuse, mes ongles me mutilant les paumes, aillant désespérément besoin de me cramponner à quelque chose alors que mon monde est littéralement en train de s’écrouler.

Mes émeraudes translucides effleurent les nuances d’incompréhension, dévorent le chatoiement de l’horreur, savourent le flétrissement de la soumission, le moindre miroitement d’émotion traversant le miroir de cet esprit dépourvu, je la délecte, puisque le temps semble s’être figé dans l’air et l’espace. Nous valsons désormais dans le vide et dans le givre d’une nuit aux ténèbres salvatrices. Lorsque les avants derniers échos de battement de cœur remontent dans l’atmosphère, j’entends le corps la louve venir heurter brusquement la paroi métallique d’une benne à ordure. Prisonnière de sa détresse. Prisonnière de ma malice. Pantin effiloché qui accepte désormais son rôle. Moi, mauvais et vile marionnettiste… je contemple l’ébauche de ma création, l’embaumant de mes urnes funèbres et pernicieuses. Le palpitant hurleur et grondeur exécute sa dernière complainte, martelant et secouant pour une ultime fois le treillis recourbé de ses côtes. La voix, teintée par la doucereuse stupeur, se fait entendre. Elle trébuche sur ses mots. Son effroi, tel des débris de verres, est plantée dans sa gorge, déchirant ses cordes vocales, lacérant ses fragiles vertèbres. Et il y a aussi cette nuance d’espoir qui commence à lui enserrer la tranchée. Cette prière silencieuse et pourtant si criarde. Baume sur ses plaies vives et pourpres. Ce léger trémolo qui me demande grâce et compassion. Espoir aveugle que j’ai vu brillé tant et tant de fois. Espoir de vivre alors que la mort rampe tel un vicieux aspic vers ses pieds…

Ces âmes effilochées sont fascinantes.

Fataliste, je brave le dernier mètre qui nous sépare. Tranquille, je m’immobilise devant l’armature humaine. Luciférien, mes poings bétonniers viennent emboutir la paroi de tôle de la benne à ordure, s’abattant prestement à quelques millimètres près du visage de poupée. Mes yeux clairvoyants balayant chaque parcelle de peau, de chair, vrillant littéralement au travers de ces traits célestes, pour sournoisement essayer d’apercevoir l’horreur y reposer. Encageant la louve entre mes bras de fer, je me rapproche que davantage de  ce squelette marbré dans le givre de la pénitence,  abaissant doucement mon visage de marbre au niveau de la figure de porcelaine. Le souffle pantelant et brûlant de la louve glissant sitôt sur mes lèvres glacées et livide.

- Ce que vous croyez être artifice, n’est en fait que supplice. Ce que vous croyez être signification, n’est en fait que dérision. Votre existence doit avoir confronté bien des déboires. Charriant un vécu bien noir, je suppose. L’espoir de soirs plus beaux et de journées plus belles. Le murmure suave de ma voix glaciale est aussi tranchant qu’une lame bien acérée. Hélas votre vie doit vous apporter plus de larmes que de sourires. Votre regard doit briller ordinairement de peine et rarement vous vous sentez sereine. Détresse constante qui vous labour les entrailles. Massue de la Fatalité qui ne cesse de s’abattre sur votre crâne, vous reclouant de manière bien cruelle à cette réalité qui est vôtre. Ces mots à peine giclés sur le visage de ma martyre, un sourire dénué de joie étire la commissure de mes lèvres.  Vous avez appris à dire adieu aux êtres chers. Vous avez appris à mépriser l’être aimé. Vie de contradiction. Vie de mensonge. Ce que vous croyez être artifice, n’est en fait que supplice. Ce que vous croyez être signification, n’est en fait que dérision.  Le cadeau de votre oncle n’a en fait rien de beau. Vous et moi, nous voilà finalement reliés par les bras serviles d’une perdition sans rémission.                      


THE END
sujet terminé et verrouillé.
 

© fiche & gif by disturbed (alias moua et c'est pas touche xD)
song by puscifer

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
❝ this twisted secret out to make us weak ❞ NOVAKE Empty
MessageSujet: Re: ❝ this twisted secret out to make us weak ❞ NOVAKE   ❝ this twisted secret out to make us weak ❞ NOVAKE Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
❝ this twisted secret out to make us weak ❞ NOVAKE
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
»  ❝ welcome to your vice. good luck with life. ❞ - NOVAKE
» ❝ can i make it better? ❞ - ALONE
» ❝ You'll make us want to die ❞ YSALIENNA [-18]
» ❝ dying to make your blood hum ❞ - novaidan
»  ❝ shake that bottle and make it pop. ❞ - EXELIZE

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
You ain't born typical :: CORBEILLE :: Children Of cain :: Corbeille RPG-