Le sel. Le soleil. La brise légère contre son visage. Il est bien, là, avec Ty à côté de lui. Le souffle ramène à ses sens une odeur légère, celle de la mer. Devant eux, les gens traînent leurs carcasses avec paresse, admirant la vue, s'accoudant parfois aux barrières de bois, maintenues par des vitres rayées. Et ils attendent. Rien ne les bouscule, et Liam savoure ce moment divin. Serein. Surréaliste. Tyler est là. Plongé dans son comics.
« - Lequel tu préfères ? Demande Liam, qui a les bras tendus sur le banc.
Il sent quelques mèches de son neveux lui picoter agréablement le bras. Le petit homme se tourne vers lui, le sourire béat, encore tout excité de ce petit cadeau fait par Tonton Li'.
-Toi !
Le brun éclate de rire, tête en arrière avant de se redresser.
-Mais je ne suis pas dedans, Tyler. Précise-t-il avec politesse. Sans se défaire de son sourire béat.
- Non, mais toi, t'es plus cool ! Comme papa ! Un jour, j'écrirai une histoire avec vous deux dedans !
Le sorcier fixe son neveu par-dessus ses lunettes de soleil, haussant un sourcil.
- Tu me charries ! Fait-il faussement gêné.
Le petit bonhomme fronce ses sourcils blondes, penchant la tête comme le fait sauvant son oncle avant de dire, d'une voix hésitante :
-Ca veut dire quoi ?
- Qu'il insinue que tu fais pleins de bêtises ! Entame une voix douce mais amusée derrière eux. A peine ont-il le temps de se mouvoir que la forme fine est gracieuse d'Ellie apparaît devant eux, masquant le soleil en projetant une ombre sur eux.
- Hey, M'dame Blake, tu me caches la vue, tu vois pas que je me dore la pilule ? Lâche-t-il avec humeur.
Mais il plaisante, comme toujours. Sa belle sœur ignore sa remarque en levant les yeux au ciel, avant d'aller s'accouder à la barre pour admirer la vue. Puis d'ajouter sans même qu'il n'est besoin de demander.
-Il n'est plus là.
Quoi ? Non, ce n'est pas ce qu'elle a dit , il en est sûr. Ce n'est pas ça. Ca ne s'est pas passé comme ça.
- Eléanor ?
Horreur. Elle se tourne lentement vers lui, et il le sent. Quelque chose a changé. La brise légère ramène à ses narines une odeur souillée, ignoble. C'est le regard injecté de sang, la peau rendue noire et carbonisée qu'elle lui fait face. Sa longue robe vole devant elle, crépitant légèrement, faisant voler des particules de cendre dans l'air salé.
- Il est parti. Comme toi.
D'un bond, il se redresse, jetant un coup d’œil à Tyler. Ses petits membres brûlent lentement, sa peau éclate, formant plusieurs cloques. Ses veines brûlent sous sa peau. Mais le garçon le fixe, impassible. Le soleil disparait. Le ciel est noir. Noir comme la cendre qui tombe sur eux.
- T'as promis que tu nous aiderais. Fait-il en arquant ses sourcils. J'ai mal tonton !
- Non ...Non, non , NON ! PAS CA !
Terreur. Il ouvre les yeux, tétanisé. Et lentement, il réalise qu'il est assit, face contre Manhattan. La ville brille de mille feux. Éclairant sa peau satinée et luisante. Les rayons filtrants à travers la vitre chauffent sa peau déjà bouillante. Ses iris brillent d'une lueur bleutée et il tente de se calmer. Ses paupières se ferment, et il les ré-ouvre immédiatement. Cauchemars. Les images reviennent encore et encore dans sa tête tandis qu'il expire et inspire rapidement, serrant ses draps humides. Ses jointures blanchissent, ses ongles mordent sa chair de manière rassurante. Il est là, bien là. La culpabilité le ronge à nouveau de l'intérieur, sans pitié. Ses bras s'agitent enfin, desserrant leur étreinte des draps pour sentir le contacte familier d'une peau nue. Liam se tourne, découvrant le corps d'une femme à peine recouverte qui le fixe, sous une cascade brune.
-Salut. Dit-il, la bouche sèche. Sa voix est rauque, méconnaissable.
Puis il se souvient. La fille de son club. Oh … Ouais, Sandra, Cassandre ? Il a oublié.
-Bonjour … Souffle-t-elle enfin à travers ses long fils aux couleurs de l'écorce.
Derrière sa crinière désordonnée, il distingue ses joues en flamme. Il devine qu'elle repense à la nuit dernière. Lui se souvient de tout, toute la soirée, son numéro de charme qu'il exposait avec flegme et ennuie. Oui, il s'ennuyait. Il la fixe en songeant avoir l'habitude de faire cet effet là. Mais au fond, ça n'apporte jamais rien pour le lendemain. Il n'y a pas de lendemain . Avec une grimace de douleur – lui rappelant au passage qu'il n'a plus vingt ans- il s'extirpe de ses draps, exposant son corps nu sans pudeur avant de déclarer :
- J'ai une réunion importante dans une demi-heure, prends ton temps, fais comme chez toi.
Son ton est polie, juste polie. Il sort de la pièce sans se détourner, se dirige vers la douche pour nettoyer son corps souillé par son cauchemars avant de vêtir un jean et un T-Shirt. Bon, d'accord, il a menti. Aucune réunion pour la journée, en fait, il a toute la journée devant lui. Il y a une part de vérité pourtant, car il compte rendre visite à son frère. Oui, une petite visite dans les souterrains . Quel programme fascinant. Pense-t-il avant de sortir de la douche, soulagé de ne pas croiser Cassandre … Sandra ? Liam s'étire souplement en traînant des pieds dans le couloir. Le fils Blake ne vit pas dans une maison, comme tout le monde, mais bel est bien 'dans son bureau', le plus haut placé. Aménagé par ses soins, un espace large, évasé. Liam déteste l'étroit, cela lui déclenche des crises d'angoisse. Ainsi, les murs masquent une énorme pièce, contenant chambre et cuisine, soigneusement décorées et entretenues. Un petit couloir sépare son appartement de son bureau, qu'il ferme constamment des deux côtés. Côté privé, et côté publique. Chaque fois qu'il part, ce dernier ferme toutes les portes à clefs. Sa secrétaire ne possède que le double de 'l'entrée publique'. Quant à ses dossiers, tous son enfermés dans son ordinateur, protégés par différents mots de passe. Oui, il est méticuleux et prudent. Il dirige l'une des plus grosses boites de la ville, et ses concurrents sont d'un genre jaloux. Très jaloux. Enfin, du moins, la partie humaine, quant aux Vampires, il ne s'est pas posé la question.
C'est donc sans oublier de tout fermer derrière lui, qu'il enfile sa veste, prêt à partir. Rejoignant l'appartement jusqu'à l’ascenseur, découvrant que sa compagne d'une nuit a déjà filé. Tant mieux. Le brun soupire, baille fortement en s'étirant avant de s'extirper de la cage d'ascenseur, faisant une grimace en découvrant le malabar posté devant lui. D'une tête de haut en plus, il le fixe, poliment en attendant les instructions. Mains jointes. Oh, oui, c'est vrai. Son garde du corps. Lui aussi, il a oublié son nom. Liam n'en a pas réellement besoin, du moins pou se défendre. Mais ils sont là comme couverture. Le sorcier trompe son monde, évitant de faire courir des rumeurs sur lui-même. Il y en a déjà tellement depuis l'accident ... Beaucoup penseraient qu'il est un mutant, et les affaires ne seraient pas bonnes, vraiment pas bonnes. Si on apprend qu'il est un sorcier, ce qui là, est moins probable, eh bien … Il ne sait pas.
- Je sors. Seul. Lâche-t-il enfin en continuant sa route. Non pas jusqu’à sa voiture, mais vers un engin à deux roues rutilant. Héhé, salut chérie !
Liam ignore superbement l'homme de main derrière lui qui, d'une mine déconfite, montre sa désapprobation. Il jette ses clefs en l'air avant de les rattraper, le regard brillant d'une joie mal contenue.
-Monsieur Blake … Puis-je vous suggérer ... -Ce sera tout pour aujourd'hui, j'ai des affaires privées à régler. Merci George. Prenez votre journée.
Ah voilà, George ! Tu parles d'un nom ! Le Malabar chauve s'incline avec mauvaise humeur, sans pour autant se priver de surveiller son départ bruyant du garage . Et il file, libre comme l'air, sans casque, lunettes de soleil sur le crâne. La journée et splendide, le soleil brille de plein feu, améliorant quelque peu son humeur tandis qu'il trace sa route, ignorant la civilisation autour de lui. Enfin, ce qu'il en reste … Depuis des années, et surtout depuis le débarquement des originaux, la vie n'est plus ce qu'elle était. Certaines boutiques sont bien souvent closes, barricadées par de vielles planches. Effacées. Liam a la chance d'être le fils de l'un des plus gros poissons de la ville, peut-être bien que dans le cas contraire, il aurait mal tourné. Peut-être bien. Qui sait. Il ne préfère même pas y songer. Et alors qu'il arrive enfin, Liam gare sa moto, sans un regard autour de lui. Parfois, les gens s'arrêtent, le fixent avec hésitation, ou crainte. Et il grimace. Les médias se sont chargés de tout, et même s'il n'est pas Graham, les gens doutent. Le sorcier trimbale sa carcasse sans se soucier de rien, adressant parfois un clin d’œil au passant derrière ses lunettes, avant de s'enfoncer dans le métro le plus proche.
Et une fois seul, car les métros ne sont pas un coin très populaire à cette époque, Liam sort un petit gadget de sa poche. L'écran est plat, très plat, et semble prêt à se briser entre ses mains au moindre effleurement. Liam appuie rapidement sur l'écran de ce dernier, l'activant ainsi rapidement avant d'y voir un petit point rouge clignoter. Graham. Avec un sourire malicieux, Liam songe que son frère n’apprécierait pas du tout l'idée d'être tracé. Mais c'est comme ça, pas autrement ! Le brun s'enfonce dans les boyaux du métro, finissant par bifurquer vers un trou béant. Ca, c'est pas censé être là … L'aîné des jumeaux pénètre dans le renfoncement, avant de distinguer enfin quelques traînées de lumières. Son frère a apparemment improvisé des torches qu'il doit alimenter lui-même. Et alors qu'il observe cette partie d'un ancien métro abandonné, il s'exclame :
- C'est l'heure du petit déjeuné ! »
Et d'attendre sagement, mains dans les poches, que son frère daigne apparaître.
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Sujet: Re: INTO DARKNESS ♣ GRAM Sam 11 Mai - 15:54
« INTO DARKNESS »
Le tunnel du métro. Il fait toujours nuit ici, malgré la lumière de l'éclairage artificiel ou les flammes. Il y a peu de monde aux alentours, ou bien ils évitent mon passage. Je ne sais pas s'ils ont un chef officiel, mais en tout cas moi je dois faire aussi peur que lui si il existe... À cause du feu sûrement. Les bombes, etc... Peu importe, on m'ennuie rarement. Je reviens d'une vieille rame déraillée, qui rouille au fond d'un labyrinthe de galeries. Je traine derrière moi un chariot à courses défoncé qui cahote dans les trous du sol. Dedans, il y a des fils électriques, des morceaux de métal et de plastique, une paire de lunettes de soleil et un tube de conduite. Oh et un cadran à aiguille. Bref. Je marche tranquillement sans peur, sans crainte, j'ai fait mon petit marché. Ma capuche cache mes cheveux en bataille et pas lavés depuis un peu trop longtemps. Ma barbe mal rasée, je me gratte la joue. Ca change de ma vie d'avant, ça c'est sûr. J'emmène pourtant le caddie jusqu'à mon coin privé à moi, ce genre de renfoncement protecteur en cas d'incendie. En général, ça fonctionne dans les deux sens, ça peut protéger le tunnel des flammes aussi. Dans ce trou là, j'ai mon « bureau », si on peut appeler ça comme ça. Une vieille table branlante avec des outils et des morceaux de matières diverses et des traces de brûlures sur les murs. La dernière fois que je me suis trop concentré sans avoir dormi, j'ai tout fait cramer. ZVOUSH. Pire qu'un coup de grisou, la porte coupe-feu a été arrachée... Je soupire et faire rentrer le caddie dans le petit espace et le décharge, avant de le balancer au dehors. Je ne bosse pas ce soir. Non, ça fait presque quatre jours que je n'ai presque pas fermé l'oeil, je ne peux pas me permettre de refaire brûler tout ce que j'ai déjà construit. Plusieurs systèmes de bombes et détonateurs sont là, terminés, attendant d'être livrés avec le reste. Ce n'est pas moi qui garde l'explosif, bien trop dangereux, eh.
Je sors du renfoncement et marche plus profondément dans le tunnel, suivant les rails rouillés, évitant les flaques d'eau. J'ai disposé quelques torches à intervalles réguliers qui me permettent d'avoir de la lumière. Tant qu'il y a du combustible, je n'ai pas besoin de recréer des flammes. C'est tant mieux. Moins j'utilise mon pouvoir, mieux je me porte. Je tourne dans un autre coin, à quelques kilomètres de là. De nouveau, une pancarte indiquant un abris. J'y rentre, il y a ma couche dans un coin, pas grand chose de plus. Même si j'avais voulu, garder une photo de famille n'aurait pas été une bonne idée. Elle serait sûrement en cendres maintenant. Une amère nostalgie s’immisce dans mes entrailles et je sens la chaleur sous ma peau se réveiller. Mes mâchoires se serrent et un muscle palpite doucement. Un profond soupir s'échappe d'entre mes dents serrées. Essayons de dormir... C'est pas gagné. Je m'allonge et ouvre un peu la fermeture éclair de mon sweet. J'ai déjà chaud, c'est mal parti.
Elle est là. Elle dort dans la légère lumière qui perce les rideaux. C'est un lampadaire dans la rue. Elle a l'air en même temps tellement en paix mais inquiète en dormant. Mais si belle. Tellement belle. Je sens mon visage s'étirer en un sourire et vois ma main rentrer dans mon champ de vision pour caresser sa peau... Elle est si douce, si parfaite. Elle est à moi. Non... je suis à elle. Entièrement à elle. Je ne pourrais jamais appartenir à quelqu'un d'autre. Je m'approche un peu, soulevant son bras pour me glisser contre sa poitrine, le visage tout contre sa peau fraiche. Elle sent si bon. Son odeur à elle... Ses bras m'entourent pour m'attirer plus près encore sans qu'elle ne se réveille, ses doigts s'enfonçant dans mes cheveux. Les yeux fermés, ma respiration se fait plus calme et les battements de mon cœur aussi. Je me réveille en sursaut, en sueur. De la vraie sueur. Depuis combien de temps n'ais-je pas eu le luxe de transpirer ? Ca fait si longtemps... Mon appartement de Manhattan est entier, baigne dans la douce lumière du matin. Ses couleurs sont normales. J'entends la douce respiration de Ellie à côté de moi. Mes bras sont normaux. Pas de chaleur affreuse en moi. Tout est normal. Je me calme doucement et sens une main fraiche se glisse sur mon flanc puis sur mes abdos, faisant son chemin de brise, agréable après mon sommeil agité. Une joue toute aussi fraiche se colle contre le bas de mon dos et les doigts curieux viennent titiller la peau sensible du bas de mon ventre. « Tu as fait un cauchemar … ? » Je glisse mes doigts entre les siens et lève sa main jusqu'à mes lèvres, embrasant ses phalanges fines, la forçant un peu à se redresser dans mon dos. Elle glisse ses jambes de chaque côté de moi et je sens sa poitrine parfaite caresser la peau de mon dos. Je penche la tête en arrière, enfouissant mon nez dans sa nuque et ses cheveux.
« Je crois … Je ne me souviens plus maintenant » Ses mains reviennent sur mon torse et y dessinent des arabesques abstraites ses lèvres se glissant sur ma nuque offerte. « Tant que tu ne refais pas celui où tu es un drôle de mutant et que tu mets le feu à la maison... » Je sais qu'elle se souvient de celui-là, parce qu'il m'avait vraiment chamboulé, cru de réalité, j'avais vraiment eu peur de la retrouver en cendres à mes côtés quand je m'étais réveillé enfin. Elle s'en souvenait parce que ça l'avait inquiétée elle aussi, puisque j'avais l'air si mal... Je bouge un peu et m'allonge près d'elle, sur le dos, nos tailles et nos jambes emmêlées, l'entrainant avec moi pour qu'elle s'allonge aussi, au-dessus de moi tandis que je capture ses lèvres. C'est moi maintenant, qui passe mes doigts sur sa peau, son ventre, ses cuisses. Elle émet un gémissement de désir puis rit. Ce rire, ce si beau rire, si frais et parfait dans mes oreilles. Elle me donne une petite tape sur le haut du torse. « Ne jouez pas à ça, M. Blake ! » Je passe ma main dans sa nuque et l'attire d'avantage contre moi avant de la faire basculer pour me retrouver au-dessus d'elle, le sourire joueur. « J'ai envie de jouer moi, Mme Blake ! » fis-je avec une petite moue boudeuse, sous son regard affuté et son sourire radieux. Elle n'a pas le temps d'ajouter quoi que ce soit que je plonge déjà mon visage entre ses seins et lui fait des poutous, alors qu'elle gigotte en éclatant de rire à nouveau... avant que je descende plus bas, plus sérieusement. Ses doigts s'accrochent alors à mes cheveux tandis qu'elle laisse échapper un léger « Oh ».
Une fois de plus, je me réveille en sursaut. Mais je brûle de l'intérieur, l'endroit illuminé par une lumière palpitante. Sentant encore la peau douce de ma femme contre mon visage, mes lèvres, je reviens à moi. Les murs sont noirs, la porte brille d'une lueur orangée, et gémit sous la chaleur. Mon corps brille de la même lumière et ce sont ces deux choses là, incandescentes, qui éclairent faiblement l'étroit renfoncement. Finalement, j'ai réussi à dormir, mais à quel prix ? Je me lève avec du mal, oscillant sur mes jambes rendues faibles. Ma main brillante se tend vers la porte et la pousse, sentant à peine la chaleur qui fait écho à la mienne. Je titube encore quelques pas et me laisse tomber dans la fosse des rails, là où l'eau infiltrée stagne avec résignation. Un nuage de vapeur s'échappe autour de moi en un bruit de cocotte minute. Mais il y a assez d'eau. Je le sais, il y a toujours assez d'eau. Je m'immerge complètement, ne sentant pas la caresse de l'eau au début, tandis qu'elle s'évapore à mon contact puis, doucement, je la sens, chaude, à cause de ma température... Doucement, mon corps retrouve une température à peu près normale. Normale pour moi. Je songe à ces autres jeunes mutants contaminés qui décrépissent à une vitesse folle. J'ai de la chance. Ou pas vraiment …
Je me lève finalement, lassé de contempler la voûte noircie des passages électriques des métro. Je trouve quelques affaires pour me changer. J'entends une voix se répercuter dans les couloirs, pas si loin, en fait. C'est une voix qui ressemble à la mienne, quand je n'ai pas la gorge – littéralement – en feu. Liam. « C'est l'heure du petit déjeuné ! » Je souris un peu et me dirige vers le son de la voix. Plus loin, je le vois dans une ouverture de galerie. Devant lui, les torches. Mon sourire s'agrandit sans que je puisse m'en empêcher. Il s'attend à ce que j'arrive de l'autre côté, ça se voit. Et je sais me faire discret dans ces tunnels. Je sais où marcher et où ne pas le faire... J'approche en silence mais dans le même temps, crée une petite flamme de l'autre côté du tunnel, oscillant au milieu des torches. Le confortant dans l'idée que je ne suis pas derrière lui. Après la chaleur expulsée cette nuit, je n'ai pas trop de soucis à me faire pour mes cellules... En plus, je peux prendre une partie du feu des torche pour le faire.
Arrivé tout près de lui, je lui pince les côtes par derrière en hurlant un retentissant « BOUH! » qui se répercute en écho dans le tunnel.
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Sujet: Re: INTO DARKNESS ♣ GRAM Dim 12 Mai - 14:45
« INTO DARKNESS »
Que songer si ce n'est un: Qu'est-ce qu'il branle, putain de bordel de merde ? Mal placé, bien familier, tout classieux qu'il est, le sale gosse de riche. Liam attend encore et encore, mains toujours enfoncées dans les poches de son jean délavé. Il surveille les bruits alentours, haussant un sourcil dès qu'un cliquetis se fait entendre dans le fond du métro. Les couloirs sombres sont à peine éclairés par des torches, sûrement alimentées par Graham. Le brun regarde machinalement l'heure sur son portable en songeant qu'il aurait peut-être du prendre un truc à manger directement, au lieu de s'assurer que le jumeau est dans le coin. Puis, au loin, une lumière vacille et il tend l'oreille. Le brun s'attend à retrouver sa moitié fraternelle en sueur et de mauvaise humeur, comme souvent depuis les dernières semaines. Comment peut-il lui en vouloir ? Il ne fait que survivre avec le souvenir atroce. Un souvenir qui le hante et qui doit sûrement le ronger de l'intérieur. Liam le sait, car il vit avec le même petit … 'Soucis'. Oh, il ne comparera jamais sa peine avec celle de Gram, jamais. Il n'a pas le droit, et ce même s'il ...
-BOUH! -AHH !
L'enchaînement dure une fraction de secondes en interrompant ses pensées. Et Liam sursaute avant de faire un bond de la taille de trois têtes humaines pour pivoter, les yeux écarquillés, vers son frère. Il agite ses mains pour retirer ses lunettes, le regardant comme s'il était malade avant que ses lèvres ne tremblent, ne pouvant retenir un sourire. Son frère vient de lui jouer un tour terriblement immature et enfantin. Et il en est ravi. Est-ce que cela veut dire qu'il n'est pas uniquement une coquille vide alimentée uniquement par la vengeance ? Qu'il sert effectivement à quelque chose et que son frère est réceptif à ses petites visites quotidiennes ? Pour une fois, Liam en reste bouche bée, incapable de formuler une promesse de vengeance comme à son habitude.
- Je vois que t'es en forme ! S'exclame-t-il d'un ton faussement bourru.
Pourtant, ses prunelles pétillent de malice. Lentement il s'approche de son frère, passant un bras par-dessus son épaule. Une touche d'affection voilée qui lui permet de vérifier la température de son corps. Soit : Tiède. Hmm. Pas trop mal, le frangin s'en sort plutôt bien semble-t-il.
- Alors, t'as de quoi grignoter ? Questionne-t-il d'une voix dynamique en se pendant à lui avant de filer vers les profondeur de sa planque d'un bond, cherchant son bonheur du regard. Puis de faire la moue en constatant qu'il n'y a que des ateliers. Même pas ? Va falloir que j'y remédie ! Je vois bien …
Et de s'avancer, les bras grand ouvert vers le fond du 'Bureau'. Il fait claquer son pouce contre son index, comme s'il avait un éclair de génie. Ah, la comparaison est bien ironique.
- Un frigo, là, juste ici ! Clame-t-il en pointant un doigt vers le mur tout en le regardant. Avec glaçons à gogo !
Bon, d'accord, une façon moins subtile d'aborder le sujet de son … Petit, problème de mutant contaminé. Mais il est comme ça, Liam, franc. Les pincettes, ce n'est pas pour lui.
- Un peu style, Room service. Bar, cocktail, danseuses, danseuses et danseuses ... Qu'il susurre d'une voix rêveuse en exposant ses petites rêveries. Bon, d'accord. Les danseuses, c'est pour lui. Je plaisante, fais pas cette tête. Ajoute-t-il à l'intention de son frère, connaissant parfaitement la réaction de ce dernier sans avoir besoin de le regarder.
Et de changer de sujet à la vitesse de la lumière, comme lui seul sûrement sait le faire, excepté Graham lui-même :
- Alors, quoi de neuf docteur ?
Le tout en joignant l'atelier bourré de babioles en tout genre. D'un mouvement flegmatique, il soulève son corps de ses bras, s'asseyant tout en levant la tête pour fixer les voûtes du plafond. Quel endroit sordide ...
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Sujet: Re: INTO DARKNESS ♣ GRAM Ven 21 Juin - 18:26
« INTO DARKNESS »
Il était là. Juste devant moi. Mon frangin. Je me doutais qu'il venait bel et bien pour le petit déjeuner … mais à vrai dire, je savais qu'il en profiterait aussi pour constater l'avancée du virus, de la maladie qui avait détraqué mon pouvoir. Mon pouvoir défoncé qui avait réduit en cendres toute ma vie... Pourtant, rien que le voir, lui, Liam, mon grand frère, même si nous n'avons que quelques minutes de différence, m'a fait retrouver un peu de moral. L'idée de lui faire une blague encore d'avantage : ça faisait bien longtemps que je n'en avais pas eu l'occasion. Et peut être l'envie également. Mais mon plongeon dans l'eau saumâtre m'avait visiblement lavé de mes éclats dépressifs. Ou au moins son odeur un peu douteuse avait masqué le tout.
Et voilà qu'en plus d'en avoir l'occasion, j'ai même réussi mon coup ! Le son du cri de surprise du frangin se répercute en échos déformés dans les tunnels à la suite de mon « Bouh ! » Et je ne peux retenir un rire en voyant sa tête ahurie quand il se retourne après avoir fait un bond prodigieux. Je vois un sourire se dessiner sur ses lèvres alors qu'il reste pourtant silencieux, contrairement à son habitude. Oh j'avais tellement eu l'habitude de l'entendre me crier tout en riant et grognant et me courant après qu'il aurait sa revanche. Mais là non. Il doit être trop surpris de mon comportement. Que dans ce petit geste, je sois « comme avant ».
« Je vois que t'es en forme ! » qu'il me lance avec l'air de bouder comme un gamin. Moi je souris toujours, bien content de lui avoir joué un tour dans cet endroit sombre. Enfin... C'est mon nouveau chez moi, j'ai appris à connaître cet endroit comme ma poche et en fait, il m'est assez aisé de faire ce genre de choses, si Oh si surprenant ce soit, l'envie me prend. « C'est parce que j'ai fait un peu de natation au réveil ! » Oui, en disant ça, je m'attends un peu à voir la malice dans ses yeux s'assombrir d'un poil d'inquiétude, mais bon. Mon ton est enjoué et conforme à ma nouvelle humeur du jour. Mais c'est peut être pour ça qu'il passe un bras autour de mes épaules, comme si il voulait préparer quelque mauvais coup avec moi, conspirateur : pour tâter la température de mon corps. Si ça peut lui faire plaisir, de toute façon, je savais qu'il tenterait d'une manière ou d'une autre de se renseigner sur mon état.
« Alors, t'as de quoi grignoter ? » Quelle question ! Il sait bien que non. Je n'ai pas à manger ici. Je suis presque systématiquement obligé de remonter pour me nourrir, sauf quand un autre paria ramène assez pour plusieurs, et à ce moment là je daigne bien avoir un peu de vie sociale. Enfin, tout le monde ici bas sait que je ne suis pas du genre voisin agréable et engageant. Et tout le monde le respecte, quoi qu'en plus je fais surement un peu peur mais bon. « Même pas ? Va falloir que j'y remédie ! Je vois bien … » Et il sautille un peu partout dans le coin. Il est vraiment intenable. Un vrai gamin quand il veut. Mon frère quoi. Maintenant il se prend pour le décorateur d'intérieur et entreprend surement d'imaginer une forme de cuisine dans le fourbis sombre de mon atelier. La cuisine, c'est lui tout seul. Sans Schmidt. « Un frigo, là, juste ici ! Avec glaçons à gogo ! » Je souris, m'appuyant contre le mur et croisant les bras pour le regarder faire son petit numéro, me demandant vaguement combien de temps il tiendra à faire le pitre avant de se souvenir qu'il est venu pour le petit déjeuner. Pour manger. MANGER. L'estomac reprend toujours ses droits, surtout chez Liam en fait. Mais chez moi aussi. Même si c'est un peu compliqué maintenant... Si je veux éviter que ça prenne feu dans mon bide.
« Un peu style, Room service. Bar, cocktail, danseuses, danseuses et danseuses ... » Oh voilà. Encore du Liam tout craché. La bouffe et les filles. Je lève les yeux au ciel. Nan, franchement, des danseuses ici ? Mais elles voudraient même pas y mettre le petit orteil... Et je n'en aurait pas envie non plus. « Je plaisante, fais pas cette tête. » Je secoue la tête. Ah vraiment, il est pas croyable ! « De toute façon, à cet endroit précis, il n'y a plus de courant. Il faut aller plus loin... Je souris et le regarde. Sauf si tu t'offres gentiment en guise de générateur de courant! »
« Alors, quoi de neuf docteur ? » Oui, c'est vraiment mon frère. Incapable de changer de sujet subtilement. En fait, il n'a jamais grand chose de subtile chez lui, la plupart du temps. Sauf peut être dans les affaires, mais c'est différent. Je l'observe regarder autour de lui. Je sais bien à quoi il pense même si contrairement à lui je ne lis pas dans les pensées. Il doit ce dire que je ne devrais pas vivre ici, qu'il pourrait me trouver un endroit plus confortable et adapté, tout ça tout ça... Mais moi j'en veux pas. Déjà parce que je ferais tout brûler et aussi parce que ici je peux faire mes bombes, je suis au contact de gens « comme moi » et bien évidemment, parce que je peux être seul et péter des câbles sans voir un regard outrageusement inquiet se tourner vers moi. Quant à savoir ce qu'il y a de neuf... Rien. Rien du tout en fait. Je rentre dans un train-train, une routine, que je ne connaissais pas dans ma vie rangée d'avant. Quelle ironie ! « À vrai dire : rien. Les commandes de bombes, le sommeil agité quand j'arrive à dormir. La chaleur, le feu. Tout ça » dis-je d'un air dégagé. Ouais, c'est devenu mon quotidien, j'm'y fait en fait. Je sais que lui ça l'inquiète, mais c'est comme ça. Je hausse les épaules. « Et toi? »
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Sujet: Re: INTO DARKNESS ♣ GRAM Sam 6 Juil - 22:50
« INTO DARKNESS »
« - C'est parce que j'ai fait un peu de natation au réveil ! Se justifie sa moitié, sur une petite note d'humour. Un point qui inquiète Liam. Une douche froide, ce n'est jamais bon signe. Pas lorsqu'on s’appelle Graham Blake.
- Tu pues ! Se contente-t-il de balancer en fronçant les narines, masquant son angoisse derrière une pique mauvaise. Liam dans toute sa splendeur, comme toujours expéditif et railleur.
Ce dernier change alors aussitôt de sujet, évoquant les choses anodines. Comme la nourriture et l'aménagement de ce taudis que son frère a choisi. Et comme il s'y attendait, son jumeau répond par la négative. Ce qui, au passage, ne manque pas de l'agacer. Doit-il tout faire?
- De toute façon, à cet endroit précis, il n'y a plus de courant. Il faut aller plus loin...
Minute de silence, le brun détourne ses prunelles du mur, pour s'attarder sur un Graham tout sourire. Ben voyons, il sait à quoi s'attendre. Il accueil même la vanne d'un mouvement de bras, agitant ses doigts d'un air théâtrale.
- Sauf si tu t'offres gentiment en guise de générateur de courant! - Prévisible frérot ! Lâche l'égocentrique animal avant de l'affliger d'une grimace purement enfantine. Je peux le faire, je peux tout faire ! J'suis une génie, je te rappel. Assène Liam sans humilité.
Faisant distraitement craquer ses doigts d'où quelques filets électriques dépassent. Il adore faire ça. Éternel toc qu'il doit sans cesse contenir devant les autres mais, pas devant Graham ou leur mère. Pour le peu qu'il la voit, vu qu'il l'évite. Est-ce normal que lui, Liam Blake, puissant PDG indépendant et discoureur de talent, soit parfaitement incapable de mentir à sa mère ? C'est plus fort que lui, dès que cette dernière évoque Graham, l'aîné se sent obligé d’enfourner une bouchée de tarte à la meringue en moins de deux, avant d'embrasser vivement sa génératrice en prétextant se souvenir d'un rendez-vous urgent. La girouette sur pattes qu'il est agite ses doigts, faisant danser quelques éclairs miniatures entre ses phalanges sans réellement y songer. De nouveau, il change de sujet, incapable de rester en place. Leur mère n'a de cesse de lui répéter qu'il réfléchit trop, comme son défunt père. A cette seule pensée il hausse les épaules, pour lui-même et non pour Graham.
- À vrai dire : rien. Les commandes de bombes, le sommeil agité quand j'arrive à dormir. La chaleur, le feu. Tout ça
Dos à lui, le brun lève les yeux au plafond, grinçant des dents avant de poser ses fesses sur le bureau. Il déteste ce trafique, ces activités terroristes mettant des vies humaines en danger. Pourtant, il le protège. Oui, Liam le couvre, veille sur lui autant qu'il le peut et passe son temps à chercher une solution pour l'aider. Mais il doit viser les vampires, et uniquement les vampires. Ou plutôt, les originels. Même si la haine de son frère s'est … Généralisée. Il ne peut lui tourner le dos. Impossible. C'est inconcevable. Est-ce à cause de ce lien qui unit les jumeaux ? Il n'en sait rien. Il lui semblerait tout simplement abjecte d'abandonné sa famille. Liam n'a plus que deux personnes à présent. L'entourage que le Blake excentrique s'offre n'est rien. Les femmes triées à la va-vite qu'il ramène le soir ne sont 'rien'. De simples passe-temps, une manière comme une autre pour combler le vide. Soulager la solitude et le deuil qui le ronge. Immoral ? Peut-être.
- Et toi ? Demande finalement Graham, détournant le sujet sur sa personne.
Bien qu'il aime qu'on reporte l'attention sur lui, Liam préfère éviter les sujets trop sérieux. Or, dans le neuf, pour lui, il n'y a que du sérieux. Comme cet antidote sur lequel il travail. Perdant même le sommeil pour passer des heures dans son laboratoire. Mais ce n'est pas près et, il refuse de s'entretenir avec lui à ce sujet. Pas pour le moment, l'homme brisé qui se tient en face de lui se montre de bonne humeur, pour la première fois depuis l'incident mortel et dévastateur. Il opte donc pour un simple :
- Oh, tu sais, le boulot, les femmes … Haussement d'épaules. Maman qui me pose des tonnes de questions … Termine-t-il dans sa barbe, ne masquant pas la pointe d'agacement dans sa voix.
Ce dernier cesse alors de jouer avec son pouvoir, une œillade rapidement adressée à son cadet de quelques minutes avant de se redresser, croisant les bras tout en fixant l'espace d'un regard intéressé.
- Tu sais, j'étais sérieux. On peut vraiment aménager les souterrains. Si tu refuses de vivre à l'abri dans ma tour d’ivoire, on peut au moins arranger ce taudis qui schlingue ! Et … Euh, non, t'as pas le choix ! Oublie toutes résistances, mon frère ! Clame-t-il d'une voix montant en crescendo. Bon, d'accord, peut-être qu'il s'impose un peu. Juste un peu.
- Définie-moi : 'Plus loin', s'il-te-plaît. » Qu'il quémande avant de sortir son téléphone de sa poche, dégainant son stylet avant d'activer le sonar. Oui, il a un sonar. Et cette petite merveille de technologie peut tout faire, ou presque. C'est son œuvre, après tout.
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Sujet: Re: INTO DARKNESS ♣ GRAM Ven 19 Juil - 11:42
« INTO DARKNESS »
L'allusion à ma douche matinale n'est pas passée inaperçue. Mais avec Liam, espérer que cela le soit c'est comme lui demander d'ignorer une jolie femme assise sur son bureau en petite tenue : impossible. J'aurais très bien pu me taire, au fond ça nous aurait épargné à chacun un petit rappel de ma situation actuelle. Mais comme toujours, une force inconnue, celle qui me liait si fort à mon frère, me poussait à tout de même glisser subtilement des remarques promptes à le renseigner sur mon état tant physique que mental. Il était celui qui me connaissait le plus au monde et ce genre de choses suffisaient... Elles avaient toujours suffit même quand je refusais de lui parler ou que nous nous bagarrions. « Tu pues ! » lâche-t-il avec une moue. Pourtant, je sais qu'il s'inquiète. Ca marche dans les deux sens ces trucs là. Pour autant, je sais que ce n'est qu'une manifestation du garçon qui aimait à me taquiner quand nous étions jeunes. Un garçon, si j'en crois ce qu'on raconte et dont je suis témoin, il n'a jamais vraiment cessé d'être.
Et il sait que je vais le chambrer. Je le fais souvent, ou le faisait, à propos de son pouvoir sur l'électricité. Très pratique, il se prend quand même dans la gueule toujours des blagues du genre pile électrique ou autre tempête tropicale. Oui, mon frère est les deux, il emmagasine assez de courant pour avoir cet air toujours dynamique mais peut aussi tout raser sur son passage quand il est de sale humeur. Ou bien que l'envie lui prend. « Prévisible frérot ! Je peux le faire, je peux tout faire ! J'suis un génie, je te rappelle. » Je grimace. « Les bonnes blagues ne vieillissent pas frangin ! » Je lève les yeux au ciel. « Oh tu n'es pas si tout puissant que ça !! » Je souris un peu. Il l'est presque, ce qui avait toujours eu le don de me mettre en rogne, mais non, il n'est pas tout puissant. Juste plus doué et disposant de plus de possibilités que moi. Comme toujours. Dans un froncement de sourcils, je range ces idées noires loin au fond de ma cervelle, avec leurs sœurs si peu appréciées. Aujourd'hui a commencé sous l'augure de la bonne humeur, j'ai bien l'intention que ça continue au moins jusqu'à midi.
Je le regarde craquer ses doigts enrobés de petits éclairs et je me retiens de nouveau lever les yeux au ciel. Je sais qu'il le fait sans y penser, mais c'est une manie qui m'agace un peu. Comment peut-il laisser son pouvoir se manifester avec tant de désinvolture ? Même à l'époque où je contrôlais le mien, je ne m'y laissais pas prendre. Quelle ironie.
À l'annonce de mon quotidien, je vois les muscles de son cou et de sa mâchoire se contracter un peu. À quoi s'attendait-il ? Ca n'allait pas changer d'ici un bon bout de temps. Je n'ai rien d'autre à faire que ça après tout. Si ? Non, je ne vois pas. Au moins, ça m'occupe et ça me permet d'avoir l'impression de faire quelque chose. C'est une manière comme une autre de faire son deuil. Je suis bien persuadé que lui s'enfonce jusqu'au cou dans le boulot, quitte même à s'y noyer parfois. Sans parler des femmes, bien sûr. Justement, il ne fait que confirmer mes pensées quand je lui demande à son tour si la routine a évolué. « Oh, tu sais, le boulot, les femmes … Maman qui me pose des tonnes de questions … » Je fronce cependant les sourcils à la fin de son annonce. Maman ? Elle me croit sûrement mort. Pourquoi pose-t-elle des questions ? Et à quel sujet ? Le marmonnement de mon frère laisse présager que ça l'ennuie un peu. Peut être aurait-il préféré ne rien m'en dire. Peut être que comme moi, il y a des choses qu'il ne peut pas s'empêcher de laisser échapper. Pas devant moi en tout cas.
Les éclairs disparaissent et leur lueur s'évanoui du visage de Liam. Il me jette un coup d'oeil. « Quelles questions? » Je sais qu'il ne veut pas en parler, vu comment il a abordé le sujet plus tôt, mais je ne peux pas empêcher ma curiosité d'essayer de savoir... Je l'observe croiser les bras et regarder l'endroit qui me sert de domicile pour le moment. Et c'est comme si je pouvais lire dans ses pensées, pouvoir que je n'ai pas contrairement à lui, il va encore me reprocher de ne pas venir habiter chez lui. Je serais à l'abris, tout ça, je suis même sûr qu'à contre-coeur il me laisserait quand même fabriquer des bombes. Mais à quoi bon ? Je ne veux pas vivre sous son aile. Je ne veux pas qu'il me surveille encore plus que ce n'est déjà le cas, je ne veux pas transformer ce qu'il m'offrira en cendres. Je pousse un soupir, la tirade est un peu différente, cependant, de ce qu'elle est d'habitude. Apparemment, j'aurais le choix d'aménager les souterrains plutôt que d'enfiler un peignoir épais et moelleux dans une des énièmes résidences que comporte la jolie et brillante tour Blake.
Je croise les bras sur mon torse et l'observe en haussant un sourcil, attendant qu'il ai fini son manège. Ca ne schlingue pas tant que ça. Ou alors, c'est parce que j'y suis habitué. Qu'est-ce que ça peut lui faire ? Je suis un mutant malade et terroriste, ça va avec l'image de marque je suppose. « Définie-moi : 'Plus loin', s'il-te-plaît. » qu'il m'impose en sortant son téléphone. Voilà bien une chose qui ne me manque pas. Avec un nouveau soupir, je décroise les bras et m'approche, lui montrant un autre tunnel plongé dans l'obscurité. « Par là, il y a un vieux générateur de secours qui était conçu pour les rames du métro. L'électricité arrive toujours, mais il faut le bidouiller si on veut qu'il fonctionne correctement. » Le bidouillage d'engins, c'est un truc qu'on a toujours eu en commun, Liam et moi. Au moins, ça passera le temps. « Mais fait gaffe où tu mets les pieds, j't'ai pas installé une grande haie d'honneur pleine de torches flamboyantes à c't'endroit. »
En plus de ça, le sol par endroits est parfois un peu instable. Mais je suppose que son sonar magique et tous les gadgets qui vont avec éviteront qu'il se retrouve le pied coincé dans une marre de boue suite au dernier glissement de terrain...
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Sujet: Re: INTO DARKNESS ♣ GRAM Lun 5 Aoû - 22:30
« INTO DARKNESS »
« - Les bonnes blagues ne vieillissent pas frangin ! Pas comme toi ! Qu'il aimerait répliquer, fidèle à lui-même. Mais ce dernier se contente de hausser les épaules. - Oh tu n'es pas si tout puissant que ça !! Qu'il ajoute, taquin. Liam esquisse un sourire, se contentant de bidouiller son appareil. Admirant la pièce, par-ci, par-là. Même s'il passe son temps à jouer les vantards à et à bomber le torse, Liam est loin d'être aussi complaisant qu'il ne le laisse croire. Son sourire suffisant, ses manières de patriarches, sa vantardise, son assurance agaçante. Tout n'est qu'une image façonnée, méthodiquement étudiée. A force des années, cette nature a fini par devenir plus modulable, plus aisée à pratiquer. A tel point qu'il se demande souvent s'il n'est pas vraiment un petit connard égocentrique et suffisant. Il continue de bidouiller sa babiole électronique, non sans avoir joué inconsciemment avec son pouvoir. Dans son dos, son frère lui lance un regard lourd de sens. Graham déteste quand il fait ça. L'ignorant superbement, Liam commence à questionner son frère, évitant certains sujets.
- Quelles questions ? Le dernier coup d’œil de Liam envers son frère était de trop, ce dernier sent la tension palpable de Liam, qui gigote nerveusement sur place. - Tu sais bien … Soupire-t-il, avant de continuer à contrecœur. On a jamais retrouvé ton corps, Graham. Les médias posent des questions, ils me cassent les pieds, et je fais tout pour éloigner tout le monde. Je dois faire tout un cirque pour venir ici. Maman n'est pas stupide, loin de là, elle est brillante et tu le sais.
Et je prends de gros risques, achève-t-il mentalement. Inutile de le lui dire, ça, il n'a pas besoin de le savoir. Il s'en doute déjà.
Liam ne veut plus en parler, il déteste ça. Le brun sent l'agacement pointer le bout de son nez. Il a beau pardonner beaucoup de choses à Graham et, se sentir incroyablement coupable des sentiments qu'il avait envers sa belle-sœur, il n'en est pas moins persuadé qu'il devrait mettre leur mère au courant. La pauvre femme souffre le martyr d'avoir déjà tant perdu. Conscient que la discussion risque de mal tourner, Liam change rapidement de sujet, demandant à son frère de lui décrire un peu les lieux. Reprenant un air faussement jovial.
- Par là, il y a un vieux générateur de secours qui était conçu pour les rames du métro. L'électricité arrive toujours, mais il faut le bidouiller si on veut qu'il fonctionne correctement.
Liam passe la tête par-dessus ses épaules, une main sur son genoux avant de descendre de la table d'un pas assuré, cherchant à entrevoir l'endroit qu'il décrit.
- Mais fait gaffe où tu mets les pieds, j't'ai pas installé une grande haie d'honneur pleine de torches flamboyantes à c't'endroit.
Liam tique légèrement au sarcasme de son frère, avant d'attraper l'une des torches au mur. Pas besoin d'être un génie pour trouver la lumière dans l'obscurité. Du moins, pas scientifiquement parlant. Quant à l'esprit, c'est une autre histoire. Le jumeau le plus terrible des deux passe une main sur sa barbe, s'avançant avec prudence mais énergie vers les tunnels indiqués par Graham.
- Les parois sont fiables ? Questionne-t-il en levant la torche avec son bras, haussant un sourcil en levant les yeux au plafond. Ici, il ne voit rien du tout. L’obscurité dévore tout sur son passage, amenant quelques spectres, illusions crées par leurs ombres.
L'aîné de quelques secondes des Blake se détourne à nouveau des tunnels masqués, levant le bras pour attraper une autre torche. Il peut aussi la faire venir par la simple pensée mais, il sait que son frère déteste qu'il abuse de sa magie devant lui. Pourtant, pour la suite, il en aura besoin. Le sorcier attrape le bout de chaque torche, les tenant à bout de bras avant de les jeter au loin. Ces dernières éclairent partiellement le tunnel. Liam jette un nouveau coup d’œil à son frère, lui adressant un clin d’œil avec de faire claquer ses doigts. Devant eux, les flemmes jonchant le sol prennent vie, formant de longues lignes droites. Un autre tour de passe passe, moins impressionnant que la maîtrise de Graham avec le feu. Les firmaments flamboyants au sol éclairant alors le tunnel suffisamment pour qu'ils puissent avancer dans se prendre un mur et, se moquant complètement des lois de la physique en léchant les quelques flaques d'eau au sol.
- « Et la lumière fut ! », cite-t-il d'un ton satisfait. Hm … euh, c'est temporaire, alors on va devoir faire vite. Sauf si t'es d'humeur à réanimer les flammes. » Qu'il ajoute, sans pour autant préciser qu'il n'est pas aussi doué que Graham à ce jeu-là. Il déteste l'idée de le reconnaître à voix haute.
Même s'il le sait, et qu'il connait la valeur de son frère. Jamais il ne prétendrait être meilleure que lui. Pour Liam, Graham a toujours été le plus bon des deux. Sa moitié ignorant sûrement ce détail.
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Sujet: Re: INTO DARKNESS ♣ GRAM Dim 1 Sep - 14:21
« INTO DARKNESS »
Je sais que ça risque d'entacher ma bonne humeur et la sienne, mais je ne peux m'empêcher de demander quelles questions on pose à mon sujet. Ou sur un autre sujet, mais je suppose que si Maman pose des questions, ça me concerne un peu. De plus, si ça ne me concernait pas, Liam ne m'aurait rien dit. Il prend son temps pour répondre. Je sais qu'il n'en a pas envie, je sais aussi que la réponse ne me plaira pas, tout comme je suis conscient que cela va mener à une nouvelle conversation que l'on a systématiquement et qui va m'ennuyer. Nerveux, il finit cependant par me répondre après m'avoir jeté un coup d'oeil. « Tu sais bien … On a jamais retrouvé ton corps, Graham. Les médias posent des questions, ils me cassent les pieds, et je fais tout pour éloigner tout le monde. Je dois faire tout un cirque pour venir ici. Maman n'est pas stupide, loin de là, elle est brillante et tu le sais. » Je le regarde un moment. Je n'ai rien à répondre à ça. … En fait si, mais il ne veut pas l'entendre. Il ne veut jamais l'entendre. Il n'a qu'à dire à tous que je suis mort et arrêter de se mettre en danger pour venir me voir ici. Mais je sais qu'il ne le fera pas. Il n'a pas vraiment compris que son frère n'était déjà plus vraiment là depuis qu'il a mis le feu à son appartement et à sa femme. Et à son fils. Je le regarde et je ne dis rien. Je sais qu'il ne dira de toute façon rien à Maman puisque lui comme moi ne voulons pas la mettre en danger. Au fond, c'est mieux comme ça. Je sens qu'il commence à s'énerver aussi bien que je sens mon propre agacement pointer le bout de son nez. Mais, encore une fois, la journée avait plutôt bien commencé alors je m'efforce au calme, pour une fois que mes émotions répondent bien à ma volonté.
Nous sommes pas jumeaux pour rien, Liam change lui aussi de sujet, sur un ton jovial qui ne me convainc qu'à moitié mais qui prouve son effort pour, tout comme moi, éviter de gâcher la journée. Je lui décris donc tranquillement l'endroit, n'ayant même plus besoin de lumière pour m'y retrouver mais sachant que certains endroits peuvent être dangereux. Je m'empresse donc de le prévenir en le voyant descendre de son perchoir avec entrain. Je me demande toujours pourquoi il s'obstine à vouloir venir faire des améliorations ici alors que si je le voulais j'en aurais largement les capacités moi-même. Me prenant sûrement pour un imbécile, il attrape rapidement une torche et s'enfonce dans le tunnel adjacent, et je me décide à le suivre après quelques secondes en retenant un soupir. « Les parois sont fiables ? » Je hoche la tête dans son dos avant de répondre à voix haute. « Oui, les parois son fiables. C'est de la vieille construction, c'est épais et solide... »
Je le regarde alors qu'il attrape une autre torche et fronce les sourcils en le voyant les lancer le plus loin possible. Qu'est-ce qu'il fabrique encore ? Puis les flammes prennent vie et dessinent deux lignes brillantes sur le sol, se reflétant dans l'eau qu'elle survolent sans s'en soucier et je pousse un soupir. Il ne peut décidément pas s'en empêcher. Il sait pourtant que je n'aime pas ça. Et je dois avouer que ça m'ennuie encore un peu plus quand mon frère utilise le feu. Le feu est le seul élément que je maitrise alors que lui a le choix de tous les plier selon ses désirs. « « Et la lumière fut ! Hm … euh, c'est temporaire, alors on va devoir faire vite. Sauf si t'es d'humeur à réanimer les flammes. » Bien qu'agacé, j'esquisse pourtant un sourire pour répondre à son expression. Entretenir des flammes ne me pose pas trop de soucis, même encore maintenant avec le virus qui me ronge, mais je hausse les épaules. « On verra le moment venu. Je le pousse un peu et lui montre le bout du chemin. Maintenant que tu t'es déroulé le tapis rouge, fais pas ta mauviette timorée et avance, j'ai les pieds qui gèlent dans une flaque d'eau ! » Je lui souris et je le pousse encore un peu pour qu'il bouge ses fesses.
Au fond, c'est pas qu'on a toute la journée devant nous non plus. Je ne le lui dirais sûrement pas, mais j'ai une commande à finir pour demain matin et c'est pas comme si j'avais pas du boulot de mon côté...
Il y a des sujets que Liam préfère éviter, surtout lorsqu'il s'agit de leur mère et, de la peine qu'il doit lui faire à chaque fois. Chaque mensonge a un prix. Voilà pourquoi il y met un terme très rapidement, lui adressant sourires et mimiques ordinaires.
« - Oui, les parois son fiables. C'est de la vieille construction, c'est épais et solide... Assure sa moitié, d'une voix légèrement agacée.
Liam n'y prend pas garde, comme bien souvent et, se dirige droit vers l'entrée qu'il indique, usant de petits tours, de passes-passes qui agacent un peu son frère. Accompagné même d'une petite plaisanterie de mauvais goût. La totale. Du Liam, quoi.
- On verra le moment venu. Répond Graham, pour sa dernière question avant de le pousser légèrement pour lui montrer le passage. Maintenant que tu t'es déroulé le tapis rouge, fais pas ta mauviette timorée et avance, j'ai les pieds qui gèlent dans une flaque d'eau ! Se plaint son jumeau avec un sourire, avant de le pousser encore un peu plus. Et à Liam de lui adresser une moue boudeuse, se tortillant en geignant.
- J'arrive, j'arrive ! Minaude-t-il d'une voix faussement indignée avant de s'avancer dans les tunnels, à présent éclairées par les jets de lumières.
Liam observe les petites flemmes, dansant et léchant le sol, projetant leurs ombres fantomatiques sur les parois glacées. Pendant un long moment, il se contente de fixer ses pieds, prenant grand soin de ne pas marcher dans les flaques d'eaux. Ses chaussures sont étanches, faites pour les terrains boueux. Après tout, il sait se montrer simple lorsqu'il se ramène dans le coin. Premièrement, parce que les gens le fixent avec avidité, comme s'ils étaient près à le détrousser. Deuxièmement, ça agace encore plus Graham. Et, troisièmement, c'est justement en prévision de ce genre d'expédition qu'il revêtit les vielles vestes en coton et les vielles baskets. Bref, on s'en fout. Le sorcier jauge l'endroit du regard, plus miteux au fur et à mesure qu'ils progressent. Sous ses pieds, ses semelles grincent légèrement, glissant sur la pierre humide.
Il est à court de sujets. Voilà, on y est. Ce moment fatidique où les mots pèsent dans la gorge, incapables de sortir. Liam enfonce ses mains dans ses poches, bidouillant son portable avant de le sortir de cette dernière, vérifiant de nouveau les ondes sur le Sonar. Gadget gravé au dos de leur nom, jamais mit sur le marcher C’est son jouet personnel.
- Y a de l'eau par là-bas … Marmonne-t-il avant de virer à droite, peu désireux de se faire électrifier, et de lui jeter un petit coup d’œil. Tu sais … Commence-t-il, avant d'être interrompu par un crissement sourd.
Au-dessus de leurs têtes, quelque chose semble exploser, Liam sent quelques résidus de roche s’effriter, retombant comme une pluie de poussières sur les deux hommes avant qu'il ne recule.
- Bordel, c'était quoi ça ?! »Qu'il gronde, bras légèrement relevés de son corps, tout en fixant le plafond avec méfiance.
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