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 ❝ no remedy for memory ❞ NOVALIAN

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MessageSujet: ❝ no remedy for memory ❞ NOVALIAN   ❝ no remedy for memory ❞ NOVALIAN EmptyLun 30 Sep - 2:24



no remedy for memory

❝ TAKE ME HOME AND LEAD ME ON THE WAY ❞



Juillet 2050

Un ange tombé du ciel. Mon héro, mon sauveur. J'avais une impression de déjà-vu, tout comme je sentais que tout était différent. Il ne restait plus que la lumière et les ailes blanches et je m'aurais cru dans un véritable conte de fiction. Sortie de nul part, tombé des cieux, il m'avait arraché des griffes de cette ignoble créature sans scrupule qui se régalait de mon sang chaud. J'étais forte, j'avais mes pouvoirs, mais il n'était pas surprenant que l'on me surpasse et que j'en mange la poussière. J'étais faible au fond, une pauvre louve démunie de tout contrôle et qui ne savait guère comment utiliser ses forces, comment camoufler ses faiblesses au moment opportun. Dans ces moments de crise, j'en venais presque à me haïr. Me haïr d'être aussi bornée, d'être aussi têtue. Je m'obstinais à ignorer ma nature, à taire cette bête qui était en fait ma plus grande arme. Elle le serait si je savais l'utiliser à bon escient. Elle le serait si je n'avais pas cette image d'une meute de lycans dévorant de pauvres esclaves humains dans une usine abandonnée. Si je ne songeais pas à tous les jours à cette pauvre gamine que j'avais été lorsque je vis ma petite soeur perdre la vie devant mes yeux... J'étais pathétique, incapable de m'occuper de moi-même, incapable de me défendre. Pas surprenant qu'il ma fallut l'aide de se taré de Salem pour me sortir d'un mauvais pas - même si je n'osais l'avouer à haute voix. Vraiment pathétique.

Quelques minutes plus tôt...

« J'en ai rien à foutre de tes commandes, Lance, » dis-je tout en continuant ma marche, sans même lui lancer le moindre regard. « C'est pas un service gratuit que je donne. T'as pas d'argent pour me payer? T'as pas de bouffe. C'est comme ça que ça fonctionne. » Il commençait sérieusement à me gonfler avec ses milles et une demande. Il venait même à me suivre dans le Bronx pour me prier de lui ramener un petit encas. Un vulgaire vampire d'égout, il n'avais certainement pas les moyens d'aller chasser une fois la nuit tombée, les Originaux lui couperait la tête sur le champ. « C'est pas à toi de donner les ordres, Slater, » répliqua-t-il d'un ton qui se voulait menaçant. J'en avais vu d'autres. J'étais lassée de sa présence, je n'allais pas le laisser m'intimider. « Si, c'est moi qui fait les règles! T'as aucun pouvoir sur m... » Une main glaciale m'avait agrippée le bras, arrêtant brusquement mon avancé et me propulsant sur le côté. Mon dos fracassa une benne à ordure qui résonna dans la ruelle sombre et déserte. Mon souffle en fut momentanément coupé, laissant le temps à Lance de m'immobiliser contre la poubelle. Lorsque je croisai son regard, j'y vis une flamme de malice, limite perfide, traverser ses prunelles profondes et ténébreuses. Il n'était pas bien grand, seulement quelques pouces de plus que moi, mais sa force n'était pas en reste. Si on ne connaissait pas sa nature vampirique, on pourrait croire qu'il n'était qu'un pauvre intello timide, prêt à tout pour un peu d'attention de la gente féminine. J'avoue l'avoir moi-même sous-estimer. Il n'avait jamais fait preuve de violence à mon égard, il restait toujours distant avec son petit air nerveux et incertain. Je n'avais jamais rencontré un vampire aussi craintif de se faire pincer par les Originaux... Et pourtant, c'était moi qui prenait tous les risques, il n'avait qu'à attendre sagement dans sa grotte.

« Fais gaffe, Nova... » Un avertissement que je dus prendre au sérieux. Mon air d'exaspération se remplaça par de la perplexité alors que j'apercevais, malgré la noirceur, les serpents bleutés naître sous ses yeux. Il me maintenait en place par une main, installée sur mon torse, juste sous ma gorge. Elle me rendait inconfortable. Je sentais son agacement monter en flèche alors que son visage demeurait confiant et passif. Enfin, presque. Ses yeux exprimaient une telle folie que j'en fus effrayée pendant un moment. Mes sourcils se froncèrent par cette réaction spontanée et inquiétante, alors que je tentais de me dérober de sa prise. « Lance... enlèves ta main, » le menaçais-je à mon tour. Mais il n'eut aucune réaction. Il demeurait inerte, ses veines creusant des cratères sur son visage livide et rigide. Je crus même apercevoir son regard longer ma nuque et mon cou, observant le battement de mon coeur. Là, j'étais mal à l'aise. Si je ne pouvais pas le faire reculer de manière raisonnable, je n'avais d'autres choix que de le brusquer. « Arrêtes tes conneries, je suis pas à bouffer! » Ma main frappa le bras étendu du vampire, ce bras qui me maintenait immobile contre la benne à ordure. Ma force parvint à me dégager, mais ce geste n'eut pour effet que d'empirer la situation. Je vis ses pupilles se dilater telles celles d'un félin sur le point de bondir sur une proie, sa mâchoire se contracter comme une armature de fer. Un frisson me traversa l'échine à cette vision. Sa main balayée attaqua de nouveau, mais s'ancra cette fois directement à mon cou. Elle s'enroula facilement autour de ma gorge, effectuant une pression contre ma mâchoire, jusqu'à ce que mes pieds ne s'élèvent du sol. Ça n'annonçait rien de bon.

Je paniquai. L'air n'entrait plus dans mes poumons et ma vision se brouillait. Malgré tout, j'apercevais toujours son regard de prédateur. Il approcha son visage du mien et dans un calme désarmant, il murmura: « T'as le sang chaud... Et j'ai faim. » Une nervosité nouvelle me tourna l'estomac et avant que je ne puisse réagir, j'étais déjà étendue au sol, cherchant mon air comme un pauvre poisson sorti trop longtemps de l'eau. Je sentis une masse s'abattre sur mon corps et une brûlure irradier mon cou. Un hurlement incontrôlable me traversa les lèvres, un hurlement bestial. Mais elle demeurait encagée. Elle rugissait, elle s'acharnait contre les barreaux qui l'entouraient, mais la louve demeurait enfermée, incapable de se manifester pour sauver sa peau. Pour sauver la mienne.

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Dernière édition par Novalee R. Slater le Dim 10 Nov - 4:14, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: ❝ no remedy for memory ❞ NOVALIAN   ❝ no remedy for memory ❞ NOVALIAN EmptyJeu 17 Oct - 17:01




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Hiver, Deux-mille-trente-quelques.

- Ne me fait plus jamais une peur pareille Novalee!

Instinctivement ma paume brûlante était venue se mouler au minuscule manteau trempé de la petite, la soulevant de terre comme si elle ne pesait rien. Mon cœur battait encore à tout rompre au creux de ma cage thoracique, assourdissant mon apaisement qui m'engourdissait maintenant les membres. La ramenant contre mon torse, je la serrai tout contre moi, espérant que ce vain effort saurait calmer ses tremblements incontrôlables.

Je t'avais dis de ne pas venir jouer ici. C'est dangereux! Tu aurais pu. Tu aurais pu…


Ma phrase s'était éteinte contre mon palais, me laissant qu'un arrière-goût amère qui se fondait à mon soulagement. Mon ton autoritaire s'atténuait à chaque mot, réalisant bien vite qu'il y avait eu plus de peur que de mal. Il avait suffit que mon regard s'harponne au sien pour que mes muscles crispés par l'inquiétude se détendent. Ses iris embrouillés par les pleures suffirent pour faire fondre ce mur d'austérité qui s'était érigé devant mes yeux aveuglés par la colère.

Tout s'était passé si vite…

Un frisson électrique égratignant ma moelle épinière sur toute sa longueur alerta tous mes sens. L'intégralité de mon corps me hurlait que quelque chose clochait. Instinctivement, j'avait bondi de ma chaise, me précipitant à tout allure en direction du lac gelé. Mes muscles m'élançaient, s'étirant à leur amplitude maximale au rythme de ma course effrénée. Chaque seconde qui me filait entre les doigts mal agiles me molestait le cœur d'une angoisse insupportable. Sablier funeste d'une réalité justement bien trop réelle. Les mètres qui me séparait de la rive me semblait soudainement des kilomètres. Et sans réfléchir une seconde, je plongeai la tête première au tréfonds de cet abysse glaciale qui s'était dessiné sous les éclats vitreux de la mince couche de glace qui tapissait le lac de toute sa surface. Manteau de froid qui avait flanché de toutes ses coutures sous les minuscules bottines volatiles de la petite Novalee. En cet instant même, tout mon être avait cédé, s'abandonnant à une pernicieuse détresse qui m'engouffra l'âme jusqu'à ce que ma poigne de fer se resserre contre sa frêle taille.

J'avais finis par la sortir de l'eau. J'avais finis par calmer ce torrent qui incendiait mes tripes. Et j'avais finis par la ramené à l'intérieur.
Je lui avait passé de mes vieux vêtements trop grand qui trainaient dans ma commode poussiéreuse. Décidemment, la fin de semaine au chalet avait bien failli prendre une toute autre tournure.

Nous avions fini la soirée sur le divan, devant les flammes lancinantes d'un feu de cheminé, tous les deux bien emmitouflés dans une grosse douillette qui m'étouffais - moi qui avait déjà le sang chaud -. La petite était venue se glisser sous mon bras et avait fini par s'endormir. J'étais resté là, des heures durant, immobile, à regarder cette petite fleur prendre racine contre ma poitrine endoloris par l'absence de cette enfant qui aurait pu être mien. Grâce à Novalee et Madelyn, le deuil causé par la fausse couche de ma douce Lumen avait été bien plus facile à digérer pour nous deux. Les deux petites faisaient maintenant partie intégrante de nos vies.

Le temps filait et mes yeux commençaient tranquillement à chercher le repos. Dans la chambre à côté, Lumen et Madelyn s'étaient endormies depuis un bon moment déjà. Plus le sommeil assaillait mon esprit et plus l'écho lointain du cri strident de la petite Madelyn me foudroyait les tympans, me ramenant inlassablement dans les tréfonds de cette eau glaciale qui aurait été mon tombeau si je n'avais pas retrouvé mon chemin jusqu'au corps chétif de Novalee. Revivant ce cauchemar dans une boucle vicieuse et sempiternelle, je n'arrivais à trouver repos. Mon cœur s'accélérait, bondissant dans ma poitrine contre la fragilité de la petite qui avait su trouvé l'accalmie plus aisément que moi. Mon esprit flanchait. Tout s'embrouillait. Je perdais encore une fois la carte…


* * *

• Juillet, 2050 •

L'écho lointain d'un cri strident réveillant en moi de vieilles blessures m'extirpa promptement de mon sommeil agité. Naufragé d'un cœur engourdit par l'intransigeance des années,  je me réveillai - une nouvelle fois en sursaut - couvert de sueur, dans mon lit que j'avais appris à détester avec le temps. Aussitôt, je cherchai de ma paume malhabile mon flacon de comprimé; douce rédemption éphémère, illusion chimique dont mon corps était maintenant dépendant. Encore ébranler par la tourmente, je finis par me lever et enfiler une vieille chemise à carreaux qui traînait sur le sol, ancien cadeau de Lumen que je m'étais résignée à garder. L'air ambiant de ma chambre m'étouffait. La chaleur y était insupportable. Sans même prendre la peine de verrouiller la porte de mon appartement, je m'engouffrai dans les entrailles sinueuses qu'étaient les rues désertiques du Bronx. J'arpentais la ville sans but et sans intérêt. Je n'aurais pu dire combien de temps j'avais marché. Peut-être plusieurs minutes. Peut-être des heures. Va savoir.
Les médicaments m'engourdissaient la raison, Voile opaque enveloppant mon esprit malade de sa caresse salvatrice. J'étais heureux, tout simplement. Du moins c'est ainsi que je me sentais.
Léger. Et heureux.
L'étais-je vraiment?
Non. Certainement pas.
Le contraste me voilait ma douleur. Ma détresse.
Je ne sentais pas mon mal et s'était là tout se qu'il me suffisait.

Puis, sans crier gare, ça me revint.
Ce sentiment terrible. Cet cuisante impuissance.
Un frisson électrique égratignant ma moelle épinière sur toute sa longueur alerta tous mes sens. L'intégralité de mon corps me hurlait que quelque chose clochait.
Instinctivement, mes membres s'étaient raidis et aussitôt je m'étais précipité.  Mes muscles m'élançaient, s'étirant à leur amplitude maximale au rythme de ma course effrénée. Chaque seconde qui me filait entre les doigts mal agiles me molestait le cœur d'une angoisse insupportable. Sablier funeste d'une réalité justement bien trop réelle. En sans réfléchir une seconde, je plongeai, une nouvelle fois, la tête première au tréfonds de cet abysse.

Ma paume brûlante s'était moulée dans une parfaite étreinte contre sa nuque. Cette rage. Elle était animal. Et elle me consumait les tripes. Broyant ces os de ma poigne féroce, je finis par le projeter contre le mur de briques délabré qui encadrait l'étroite ruelle. Poupée désarticulée, il s'écrasa au sol mollement tandis que mes prunelles s'étaient harponnées au sol. Je n'avais même pas eu a jeté de regard par-dessus mon épaule. Je savais pertinemment que cette pourriture avait prit les jambes à son cou. Et bien que mes poings bien comprimés me démangeaient d'aller s'abattre dans l'abdomen de ce salopard, je restais là complètement pétrifié, à fixer l'asphalte d'un regard fiévreux. Je le savais. Au fond de moi, j'en était persuadée. Ça ne pouvait être qu'elle. Mais l'idée de croiser ses iris, après toutes ces années, après toutes ces tourmente, me tétanisait. Pire. L'idée que mon instinct ai eu tord. Que je me retourne vers une complète inconnue. Je crois que ça me tuerait sur le champs…

- Novalee?

Ce prénom. Il m'avait incendié les cordes vocales. Il m'avait ravagé l'œsophage. Il avait tout détruit sur son passage. Et pourtant il m'avait roulé sur la langue dans une douceur infini. Il m'avait caressé les lèvres d'une telle ivresse.
C'était elle.
Ce ne pouvait être qu'elle…

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MessageSujet: Re: ❝ no remedy for memory ❞ NOVALIAN   ❝ no remedy for memory ❞ NOVALIAN EmptyDim 10 Nov - 4:59



no remedy for memory

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Elle m'abandonnait dans un moment de pur désespoir. Elle me laissait tomber comme toutes les fois où j'avais besoin de son aide, où j'étais en danger de mort. Je devenais paralysée par l'impuissance. Par la douleur qui irradiait mon cou lacéré par deux canines acérées. Je sentais une succion faire sortir le sang de leurs veines, aspirant ce liquide vital. J'avais la gorge à présent nouée par la surprise, par cette vulnérabilité nouvelle. Autrement dit, je me sentais aussi faible qu'une pauvre humaine sans défense. Ma vision se brouillait par le mal, par le désespoir, alors que je sentais mes forces s'atténuer. Si je ne bougeais pas, si je ne reprenais pas conscience du moment, j'allais périr sur ces dalles, seule, entre les mains d'un vampire, d'un carnivore. Non, ce n'était pas la première fois qu'on me menaçait, mais il s'agissait bien de la première fois qu'un vampire réussissait à me déstabiliser à ce point de non retour. J'avais perdu tout espoir, j'avais délibérément baissé les bras, rageuse envers cette louve qui se battait pour son orgueil, mais pas pour sa vie. Quelle idiote!

J'aurais cru que d'accepter mon sort serait libérateur, que je prendrais cette douleur cuisante au niveau de mon cou comme l'ultime baisé de la Mort. Toutefois, au lieu de croire à la fin et de me laisser partir, la brûlure au niveau de ma carotide s'intensifia, m'arrachant un grognement rauque. Mon corps semblait soudainement plus léger, une masse venait de me quitter, de me libérer. J'avais l'impression de flotter dans le néant, la tête divagante et le bout des doigts engourdis par la perte de sang. Je clignai systématiquement des paupières, tentant de chasser ce voile humide qui s'était formé devant mon regard. Le vampire avait disparu. Il avait lâché prise et ne se trouvait plus dans mon champ de vision. Il m'avait libéré de son emprise, comme s'il en avait eu assez. Bien entendu, cette pensée ne faisait aucun sens. Il ne pouvait s'être volatilisé sans terminer son repas, de son propre gré. Ils étaient tous beaucoup trop fiers pour abandonner. J'étais victime de ma confusion, perdue dans mon incompréhension. Ma conscience n'arrivait pas à faire du sens à ce revirement de situation. J'avais cru entendre un semblant de vacarme non loin de moi, mais les sons étaient sourds à mes oreilles. Je pris sur moi et je me relevai doucement sur le bitume à l'aide de mes bras, grimaçant par l'effort. L'une de mes mains s'ancra automatiquement à mon cou blessé où un liquide chaud vint enduire mes doigts. Je sentis la brûlure s'intensifier au contact de ma peau, mais je maintenais la pression dans l'espoir d'accélérer le processus de cicatrisation qui était déjà rapide. Je m'accroupis ensuite sur mes pieds, pour finalement me redresser complètement. Les murs de la ruelle vacillèrent à mes côtés alors que ma tête se présentait lourde et instable. Il avait ingurgité plus de sang que je ne l'aurais cru...

Et il prononça mon nom. D'une voix que je reconnaîtrais parmi milles, il m'appela avec incertitude, comme s'il doutait de ma présence. Instinctivement, mon coeur se serra, mon regard le chercha. Devant moi se tenait une silhouette à la carrure musclée, un homme qui ne paraissait pas plus âgé que quarante ans. Je le reconnus sans aucune hésitation. Mes épaules s'affaissèrent devant la vision de ce fantôme de mon passé, de mon enfance. Un unique souffle traversa mes lèvres, réalisant que ma respiration avait cessée depuis plusieurs secondes. Ma cage thoracique en était douloureuse. Mes traits se tirèrent, laissant la surprise et l'incrédulité pour une tristesse et un soulagement que je ne pouvais moi-même décrire. L'émotion était si forte, si puissante, que j'en souffrais intérieurement. Le mal que ma blessure pouvait me procurer n'était plus rien comparativement aux émotions qui me submergeaient à cet instant. Je sentis un voile de larmes couvrir mes yeux de nouveau, mais il s'agissait d'un voile tout à fait différent. L'air s'engouffra douloureusement dans mes poumons alors que j'avais peine à contenir mon coeur qui battait la chamade, qui suppliait quiconque pouvait l'entendre pour que cette vision ne soit pas qu'un simple mirage. Je ne sentais plus mon corps, je ne sentais plus mes jambes, je me sentais soudainement lourde. Et pourtant, j'avançai un pied devant moi, suivi de l'autre... « Julian... » étouffais-je alors que son visage se dévoilait à moi. La distance devenait insupportable, je ne pouvais rester aussi loin plus longtemps. Je craignais qu'il ne me glisse entre les doigts... J'accélérai la cadence de mes pas, ma marche se transformant littéralement en une course de détresse. Bientôt, mon corps fracassa son torse, alors que mes bras venaient s'enrouler autour de son cou. Je l'étreignais d'une force que je savais exagérée, mais dont je ne pouvais contrôler. Mes mains s'accrochaient à son vêtement, désespérée de sentir qu'il était bien là. Mon visage se crispait, se tordait d'une joie douloureuse. Les larmes qui s'étaient automatiquement formées à sa vision se déversaient librement le long de mes joues souillées par la poussière, par des éclaboussures de sang. Je sanglotais dans ses bras, telle l'enfant que j'avais été lors de notre séparation, mes membres parcourus de violents soubresauts. « Julian, c'est toi... » murmurais-je, la gorge serrée, alors qu'un sourire tentait de se frayer un chemin sur mon visage tendu.

Julian. Nous ne partagions pas le même sang, nous n'étions pas liés par la génétique, mais il était comme un père. Il m'avait vu grandir, il m'avait protégé, il avait été présent à tout moment de mon existence. Sauf, ces huit dernières années. Notre route s'était involontairement séparée suite à la mort de mes parents, de ses plus proches amis. Je m'étais enfuie, Madelyn et moi. J'avais tout laissé derrière par demande de ma mère, j'avais tout perdu. Et il m'avait retrouvé. Il retrouva le chemin vers moi, vers sa famille. Ma seule et unique famille.

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MessageSujet: Re: ❝ no remedy for memory ❞ NOVALIAN   ❝ no remedy for memory ❞ NOVALIAN EmptyLun 10 Fév - 20:01




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•Automne, 2041 •
Debout, mes deux paumes brulantes bien harponnées à mon bureau, mon regard analysait pour une millième fois les documents éparpillés un peu partout sur ma surface de travail. Pour n'importe qui ce fouillis aurait été un vrai casse-tête et pourtant à mon esprit malade tout ce bordel prenait tous son sens.

Je passe à côté de quelque chose…
Mais quoi!?

Cela faisait maintenant plus d'un mois que je me consacrait à leur recherche. Plus d'un mois que je passais le clair de mes journées et de mes nuits à suivre des pistes qui n'aboutissaient jamais nulle part. Plus d'un mois que je ratifiais les environs au peigne fin. J'avais tellement chercher qu'il m'arrivait presque d'en oublier l'objectif, ma raison complètement consumée par l'angoisse.

- Jules. Jules!

Je fis rapidement volteface. Lumen se trouvait au seuil de la porte de mon bureau, café en main, manifestement irritée par le délai de réponse. J'avais tellement été absorbé par ma tâche que je n'avais même pas remarqué sa présence. Je lui jetai un rapide regard me demandant depuis combien de temps elle pouvait bien être là et replongeai presque aussitôt dans la lecture du dernier rapport de police.

- Je t'ai apporté un café. Noir. Comme tu les aime… Tu sais, Dr. Skidmore a appelé aujourd'hui.

Sa voix bourdonnait à mes oreilles, un cillement lointain qui venait insidieusement perturbé ma concentration. Je ne bronchai pas. Redoublant d'effort pour poursuivre ma lecture et calmer cette agacement grandissant.

- Jules! Je te parle, merde!

- Quoi?! Qu'est-ce que tu veux encore?
Finis-je par lui répondre promptement, me forçant finalement à lui faire face.

- Dr. Skidmore a appelé, il dit qu'il y a un problème avec la carte de crédit pour les traitements.

- Mm-ehm
. Répliquais-je évasivement, déjà à des années lumières dans mes pensées.

Avait-on ratifié le secteur H4? Je devrait rappelé cette dame, c'était quoi déjà son nom? Meredith? Marcella?


- T'as remboursé les cartes, hein Jules? Je t'avais donné la lettre d'avis de la Banque. Tu m'as dis que tu t'en chargerais le week-end dernier…

- Euhm. Ah oui! Non… Désolé Lum, ça m'a complètement sortie de la tête. Dès que nous aurons payé Mr. Hart on pourra commencer à rembourser la Banque!

- Jules! On peut pas continuer à payer un enquêteur privé. On en a pas les moyens et tu le sais! Surtout que maintenant tu n'as plus de boulot…


- Et quoi, Lum?! Mon ton avait instinctivement monté d'un cran. Mes muscles s'étaient crispés sous la rage qui incendiait soudainement mes veines. Qu'est ce que tu veux qu'on fasse, hein?!

- On peut pas continuer comme ça, Jules… Rajouta-t-elle dans un soupire qui lui sembla quasi douloureux. Ses yeux s'emplirent de larmes. On peut pas…

- Et quoi? Oublier les filles? Arrêter les recherches? Qu'est-ce que tu fais de Novalee et Madelyn, Lum?!

Je hurlais à présent, complètement hors de moi. Ma main comprimait désormais dangereusement son bras qui était venu tenté de m'apaisé. Sous la pression écrasante, Lumen échappa la tasse de café qui éclata contre le sol dans une pluie de porcelaine. Surpris par l'incident, je desserrai ma poigne laissant Lumen se dégager de mon emprise. Elle planta ses iris indignés et voilé par un manteau de larmes à même les miens, me dévisageant comme si elle posait les yeux sur un pur inconnu. Sans dire un mot, elle se retourna et sorti de la pièce en silence.

- Lum… Je suis dés--

Je vint pour la rattrapé lorsque le tintement de la sonnerie de mon cellulaire capta mon attention.
Mr. Hart.
Je revins finalement sur mes pas et décrocha le combiné.

- Alors. Du nouveau?

* * *

• Juillet, 2050 •

Un mur de pierre. Austère et intraitable. Son corps - pourtant si frêle et volatile - heurtant le mien de plein fouet me fit l'effet d'un mur de pierre. Mon cœur battait la chamade au creux de ma poitrine endolorie par l'espoir inespéré, se réveillant d'une trop longue torpeur. Léthargie salutaire qui m'engourdissait l'âme depuis trop longtemps. La douleur était vive et incendiaire. Je la serrai tout contre moi. Dans une délicatesse infini. Dans une violence contradictoire. S'harponnant à son corps chétif, mes paumes cherchaient grossièrement à trouver un ancrage à cette réalité que je ne pouvais plus laisser glisser entre mes doigts malhabiles. Utopie d'une sombre réalité que j'avais appris à accepter, docile martyr d'une vie sans espoir et sans intention.  Ce moment, je voulais le fixer dans le temps. Le fixer à jamais dans l'air étouffant de cette ruelle. Ce moment, j'en avait rêver jusqu'à en perdre la raison. Jusqu'à perdre tout.

- Tu sais. Je n'ai jamais arrêter de te chercher…

Ma voix distordue planait presque trop simplement dans l'intransigeance de la nuit. Ces quelques mots que j'arrachais de peine. Ces quelques mots qui lacéraient mon œsophage et molestaient mon cœur. Je tentai de retenir en vain ces larmes qui, éminemment, se voyaient sourdre au coin de mes yeux plissés par l'affliction d'un bonheur bien trop réel et tangible. Me reculant d'un pas, prenant un moment pour voler d'un regard ce mirage qui se dessinait sous mes iris cendrées, mes paumes brûlantes se plaquèrent contre ses fragiles pommettes qui laissèrent esquisser un sourire quasi-douloureux sur son doux visage angélique.

- Tu es le portrait craché de ta mère Novalee.

Affirmai-je, un doux sourire sincère d'accroché aux lèvres. Cette vision me projeta des années en arrière. À cette tendre époque où tout était simple et parfait, où la vie était délicieuse et où il était bon d'être, parfaitement et tout simplement. Ma paume était instinctivement venue se mouler à sa nuque, la où cette vermine de vampire que j'aurais du exterminé sur le champ avait eu le culot de planter ses crocs. La blessure était déjà presque plus apparente.

- Tout va être disparu d'ici quelques heures.

Ajoutai-je simplement comme si ces quelques mots pouvaient trouver en la louve le moindre réconfort.

- Tu es toute seule? Où est. Où est Madelyn?

Je posai la question innocemment. Et pourtant, comme son nom glissa d'entre mes lèvres, je sus. J'aurais voulu rattraper ce souffle. Ravaler ce nom et l'enterrer bien profond au creux de mes trippes. J'ai su avant même d'en apercevoir la réponse écrit à l'ancre de feu dans ses iris tourmentés.

©️ disturbed



HJ: Désolé pour le temps qu'a prit cette réponse pour être pondu. Se cache Et aussi désolé pour la longueur! Fear factory
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MessageSujet: Re: ❝ no remedy for memory ❞ NOVALIAN   ❝ no remedy for memory ❞ NOVALIAN EmptySam 5 Avr - 16:09


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