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 blood red skies • K&S

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MessageSujet: blood red skies • K&S   blood red skies • K&S EmptyLun 30 Sep - 23:46




BLOOD RED SKIES
Kanaria S. Vonderschweetz ✤ A. Sybil Karlsson


❝ Blood red skies, I feel so cold ❞


Le jour décroissait. C'était la lune, elle, croissant qui se dressait au fil des secondes folâtres. De toute sa hauteur, elle tamisait l'asphalte de son éternel voile blanchâtre. Là, dans les ténèbres menaçants, elle guidait le pas irrégulier d'un soûlard à la sortie d'un bar, elle accompagnait la course intimidée d'une femme en proie à la solitude, l'angoisse d'un enfant perdu. Elle agissait comme une mère présente et aimante, comme une ombre impalpable et voluptueuse. Pourtant, elle restait impassible lorsque les cris apeurés s'étouffaient dans un gargouillis macabres, lorsque la vie elle-même semblait se rétracter tel un insecte que l'on aurait écrasé. Elle n'était tout au plus qu'une spectatrice ; muette et stoïque. Qu'un pantin de plus. Pleurant souvent, les larmes amères d'une existence despotique.

Dans la tumulte de mes songes, j'arpentais les rues humides de New-York. A travers l'obscurité qui s'y installait lentement, je ne distinguais plus que quelques ombres osseuses égarées de part et d'autre. La ville se recroquevillait sous la noirceur qu'elle sentait poindre. Moi aussi, je la ressentais. C'était un poison que même le temps ne pouvait combattre. Il s'immisçait, s'enlisait à travers les veines chaudes et ivres. Il consumait. Un souffle, imperceptible halètement s'échappa d'entre mes lèvres et je pus, suivre avec innocence le serpentement de mon air. Telle une enfant qu'un simple papillon aurait attisé, je relevais mon regard vers l'épais manteau d'encre que le ciel avait revêtu. Une brise, âcre et opaque envahit l'espace. Je fermais mes paupières. Le monde s'éteignait. Il emportait avec lui les erreurs d'antan, les destinées qui, à jamais, ne s'interrompaient. C'était un cycle, les mêmes pages écrites sempiternellement. Une malheureuse tragédie.

Difficilement, j'avalais ma salive. Là, dans l'enfoncement d'une ruelle, un râle résonnait. D'abord immobile, je contemplais ce puits sans fond, tentant vainement d'y déceler quelque chose. L'appel se fit plus rude, plus grave, mais je ne remuais toujours pas. Quelque chose dans cette mélodieuse plainte réchauffait mon être. Je savourais les échos de cette âme déchirée par une douleur inconnue de mes yeux, partagée entre la curiosité d'y jeter un œil et le contentement de ce mystère. Quelques passants accélèrent le pas face à cette agonie. Et, je pus constater avec écœurement qu'aucun esprit décent n'osa bouleverser sa minable petite existence. Un soupire me secoua, tandis que je resserrais pour la énième fois la boucle de mon manteau. Quel bande d'ingrats, égoïstes et hypocrites. Je jetais un dernier regard à cette masse que je peinais à entrevoir, puis continuais mon chemin, sans ne jamais me retourner.

Perplexe, je détaillais l'écriteau légèrement ancien suspendu au dessus de la vitrine principale. Le bouche à oreille m'avait fait remonter jusqu'ici et j'ignorais désormais si cela était une vérité ou non. « La meilleure boutique de la ville, une petite merveille. » m'avait-on dit. A moins que cela ne fut encore qu'une pure spéculation. Me grandissant sur la pointe des pieds, je tentais de percevoir le moindre petite indice à travers ce que laissait deviner la baie, mais seule une chevelure blonde me sautait aux yeux.
Quelques ronds de jambe plus tard, j'y pénétrais finalement.
Semblable à une véritable petite fille, mon regard ne savait où se poser. Tantôt, il caressait la surface poussiéreuse d'un livre, tantôt une statuette ésotérique. Un sourire incrusté sur les lèvres, je m'enfonçais toujours davantage dans cette odeur si particulière ; celle de la magie. Un rire aux éclats enfantin m'échappa, tandis que je maniais une dague au manche maculé d'or et de pierres précieuses. Je n'avais jamais vu de pareil endroit. Je fermais alors mes yeux, savourant les ondes qui me parvenaient. C'était un subtil mélange de soulagement et de sérénité. J'aurai pu y rester là encore longtemps, si un étrange sentiment ne m'avait pas ébranlé. Un instant, je tentais de l'occulter, mais il semblait s'obstiner davantage. Cette fois, je soupirais.
- Bonsoir.
Mes prunelles brunes accrochèrent alors celles qui me faisaient désormais face. Sans discrétion aucune, je détaillais cette fameuse blonde que je devinais être la propriétaire des lieux. C'était comme un défi, une expertise. Je fronçais les sourcils, incapable de réaliser réellement ce qui me retenait à son regard clair. Puis, relevant fièrement le menton, je franchis les quelques mètres qui nous séparaient.
- On m'a dit que vous pourriez m'aider.



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Dernière édition par A. Sybil Karlsson le Dim 6 Oct - 13:47, édité 8 fois
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MessageSujet: Re: blood red skies • K&S   blood red skies • K&S EmptyMar 1 Oct - 22:15

Blood red skies

Kanaria & Sybil

C'est la nuit déjà. Le temps passe, toi tu attends, et tu ne ressens que le lent murmure de la solitude à tes oreilles. La vue t'a été volé, mais elle n'est pas nécessaire. Cette cécité te fait rendre compte de tes autres sens bien plus évolués. Il te suffit d'une seconde pour identifier le souffle du vent sur les vitres transparentes de la devanture, tu n'as pas besoin de réfléchir sur la provenance d'un son que ton visage se tourne irrémédiablement vers la source sans que tu aies eut à te concentrer. Mais tout cela ne fait pas de toi une humaine, car tu es bien moins que ça. Sorcière, honte à la vie et péché a part entière, ton existence ici sur terre n'est qu'amer ressenti d'un égoïsme pourrit. Et tu regrettes. Du moins tu crois t'en souvenir, mais le goût du regret n'est qu'une vague illusion de ce que tu peux encore interpréter. Oh pourtant si, ils te rongent Kanaria, ces morts que tu as causé, ces vies brisées que tu as pris pour ta propre survie, te souviens tu de tout cela ? De ces âmes volant autour de toi pour te punir de tes entrechats ? Toi qui évitas bien trop de fois le Destin malin qui su te reprendre cette chance bien trop accueillante. Et comment récompense tu cette vie nouvelle qui t'est offerte alors que tes êtres chers suintent de colère contre toi qui t'éleva pour réchapper encore une fois ? Non tu n'es pas en vie, et tu sais cela, tu ne prétendrais jamais le contraire. Tu rêves de mort et de paix, mais elles ne peuvent t'être accordé, car tu as mal joué, et aujourd'hui tu dois en payer les frais.

Quel est ton but aujourd'hui, dans cette vie sans saveur qui te fait horreur ? Peu de choses comptent, et au delà de ce train train quotidien, tu risques à chercher des informations sur ceux que tu dois tuer. Mais ce n'est pas le cas ce soir, car ici, tu dois veiller sur ce qui t'appartient, cette douce boutique étrange que tu n'as jamais vu mais dont tu peux discerner les moindres objets et recoin, puisque c'est toi qui la décora. C'est peut être bien le seul lieu où tu peux encore prétendre à la paix que tu cherches si durement à gagner. Les senteurs exquises de l'encens virevoltent autour de toi et enivrent ton esprit qui ne pense point. Et tu fermes les yeux. Un instant, tu espères que tout cela ne soit qu'un lourd cauchemar et que la mort viendra te porter dans ses bras et t'emportera loin de ce chemin sombre que tu as emprunté sans mesurer les conséquences de ton erreur. Mais le bruit de la clochette de ta porte te rappelle à l'ordre et tes yeux bleus perçant aveugles s'ouvrent brusquement. Avais tu peur d'être prise en train de rêver, toi qui ne connais plus le sens des mots de douceur et de bonheur ? As tu encore le droit à cela, espérer ? Non, ça tu en es persuadé, et voilà bien des années que tu n'avais pas eu d'espoir...

C'est une femme, le son des talons sur le sol ne trompe pas. Et les saveurs du parfum un peu sucré non plus. Tu t'appuies sur le comptoir, suis les bruits de cette nouvelle arrivante qui prend le temps de faire un petit tour. Un instant, tu entends un... rire ? Mais tu ne sais comment l'interpréter. Peut être était-ce juste une illusion, un son dehors. Mais tu aurais juré l'avoir entendu ici. Les pas se rapprochent, tu te raidis. Quelque chose te gênes dans cette nouvelle présence. Tu ne perçois rien de visuel, mais il n'est pas difficile de savoir quand les gens vous dévisage. C'est ce que faisait cette femme, et en tout état de cause, tu fronces les sourcils. Ta voix neutre s'élève, vide de sentiment, animée par les conventions sociales qui existent en ce bas monde, conventions que même les pires des créatures tendaient encore à respecter, plus par moquerie que par envie à vrai dire.

« Bonsoir. »

Tu ne faisais que rendre un salut, rien de plus, rien de moins. Nul sourire ne franchit tes lèvres, nulles expressions. Tu te contentes d'attendre, ce que tu fais le mieux dans l'ennui constant de ta vie. Si tu avais pu, tu aurais soupiré devant la haine que te vouait le Destin cruel. À nouveau, elle approche. Un instant, la magie pulse au bout de tes doigts, mais la raison l'emporte, ce n'est qu'une cliente après tout, non ?

« Cela dépend de ce que vous cherchez. Et si vous êtes sûre d'en avoir vraiment besoin. Tu hausses les épaules et reprends. Que cherchez vous ? »

N'était-il pas du devoir de la commerçante de s'enquérir des véritables besoins de ses clients ? Pas vraiment, et pourtant... Ta main frôle le comptoir, et finalement tu le dépasses pour la rejoindre de l'autre côté et t'approcher de cette femme dont tu ne pourras jamais distinguer les traits. Cette pensée s'immisce dans ton esprit et s'éclipse aussitôt. Qu'est-ce qui compte pour toi sinon ta propre personne ? Ah oui, rien.
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MessageSujet: Re: blood red skies • K&S   blood red skies • K&S EmptySam 5 Oct - 14:04




BLOOD RED SKIES
Kanaria S. Vonderschweetz ✤ A. Sybil Karlsson


❝ Blood red skies, I feel so cold ❞


Le temps sembla cesser son inexorable course. Au loin résonnait les éternels cris nocturnes ; un chat s'étrangla, pendant qu'un enfant pleurait sa mère perdue. Éternelle berceuse, les plaintes amères s'élevaient en chœur, pour retomber ensuite dans l'alizé d'automne.
Bras ballants, je m'étais perdue. Là, prostrée dans l'allée comme une pauvre statue que les heures auraient écaillé, je ne parvenais à arracher mon regard du sien. Mes membres s'étaient emmarbrés dans une immobilité que je ne tentais plus de repousser. Elle s'était avancée pourtant. Elle avait prononcé les mots futiles, les banalités sans détours. Mais peu importait. Peu importait parce que... parce que... Alors je fermais mes paupières. Je fermais mon esprit. Je fermais mon corps aux cellules extérieures. J'essayais, en vain. Il y avait toujours cette petite voix, ce chuchotement permanent ; « Sybil ouvre bien tes yeux. ». Cette fois, je soupirais. Enfin ! Une réaction ! Mais le vide était tenace, et le vide... m'aspirait déjà. Je le sentais s'immiscer, agripper la peau vive, la peau immaculée, celle que l'on dissimule souvent.

- J'ai besoin...
Les mots s'amoncelaient en une cacophonie. Je ne savais plus s'il s'agissait là de mes mots, ou bien simplement de mes propres songes. J'avalais avec difficulté ma salive, prise d'une nervosité étonnante. J'aurai pu me liquéfier, là, stupidement. J'aurai pu me pendre à son cou, secouer son enveloppe charnelle, arracher ses ongles, ses cheveux. Mais je n'en fis rien.
- J'ai besoin de magie, fut la seule chose que je parvins à dire, comme une sentence, la potence à venir.
Et je basculais ma petite tête vers l'arrière, inspirant avec avidité cet oxygène tant adoré. Déstabilisée par une ombre sur cet étonnant tableau, je tentais de récupérer un tantinet de contenance. Qui était-elle ? Pourquoi ce vertige ?

Pourquoi...

Alors je déposais une nouvelle fois mes songes désordonnés vers le minois angélique de cette femme. Longtemps, je n'ajoutais rien. Je savourais les minutes aux contours sépulcrales. Il y avait cette odeur de mort, de vide. Là, perdue entre les rayons de bibelots anciens et l'apparition de cette inconnue, parce qu'elle ressemblait pour mon esprit volubile à une illusion tout droit sortie de mes rêveries les plus profondes, je sentais le doigt de la Destinée s’appesantir.
- Qui êtes-vous ?
Cette indélicatesse s'était échappée malgré moi. J'aurai pu me maudire pour cela, mais une certitude que je ne compris pas d'abord, me força à franchir les quelques derniers mètres qui nous séparaient. Ma main s'éleva, prête à effleurer sa peau, puis...
- Vous ne voyez pas, n'est-ce pas ?
J'agitais lentement mon bras devant elle, pourtant impassible face à son absence de réaction. Mon étonnante tendresse, lorsque l'on me connaissait, m'ébranla, et je me redressais presque aussitôt.
- Enfin, je cherche quelque chose capable de me maintenir suffisamment, pour ne pas flancher lorsque je... pratique la magie.
Secrète sur mes réelles intentions, je reculais de quelques pas. J'ignorais ce qui m'avait poussé vers elle. En réalité, je ne parvenais plus à déceler mes émotions, des siennes. Quelque chose entre nous se muait en une symbiose parfaite. Je n'aurai su pointer du doigt cette petite évidence qui semblait s'étendre depuis que j'avais franchis le seuil de cette boutique. Mais, là quelque part égarée entre sa silhouette et la mienne, une vérité suintait.  

Seulement, égale à moi-même je relevais la tête. Encore une fois, je revêtais cet étroit manteau qui n'était autre que celui de la froideur. Comment aurai-je pu me laisser amadouer par une parfaite inconnue ? Cependant, dans la démarche plus assurée que je tentais d'imposer, dans mon regard distant et mon visage hermétiquement clos ; quelque chose, pour la première fois sonnait faux.
- J'ai entendu dire que vous étiez la meilleure pour cela, finis-je par ajouter dans un chuchotement, comme s'il s'agissait là d'une confession.
A nouveau, je fronçais malgré moi les sourcils, intriguée par cette femme dont les ondes m’enserraient jusqu'au tréfonds de mes entrailles.



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MessageSujet: Re: blood red skies • K&S   blood red skies • K&S EmptyDim 13 Oct - 3:01

HRP : Vraiment désolé du retard >.< J'espère que ma réponse te plairas ! Si y a un souci pour la fin, tu me dis, j'ai un peu improvisé, vu que juste les potions, ça aurait fait un peu bateau :P

Blood red skies

Kanaria & Sybil

Est-ce un souffle de mort que tu sens ? Juste une effluve, une impression ? Tu ne saurais le dire, pas plus que tu n'étais capable de deviner si cela venait de toi... ou de cette femme. Elle dégageait quelque chose, tu étais certaine, et tu aurais parié que ta magie réagissait à une autre. La sienne ? Une sorcière ? Sans doute, beaucoup venaient te voir pour bénéficier de tes services. Une boutique à peine caché qui offrait bien des choses. Tu offrais ces choses. Certes pas gratuitement, il fallait même y mettre le prix, mais la réputation avait fait son œuvre. Oh bien sûr, les sorciers se faisaient si rare que leur visite n'était pas si répandues, mais tu avais la chance de croiser quelques homologue de temps à autre. Même si en soit, cela ne te faisais strictement rien. Humain, sorcier, loup, voire même vampire, tant que l'on te payait, cela faisait l'affaire. Et pourtant, avec cette femme rien n'aurait du être différent des autres fois, et là, quelque chose te poussais à elle, une essence magique qui formait comme... un lien ? Non, tu n'étais pas certaine, en vérité, tu ne savais rien, et n'avait pas envie de savoir. Par tous les dieux, que cela s'arrête, qu'elle dise ce qu'elle voulait et que tu en finisses bien vite. Et elle bafouillait, tout pour réveiller en toi un agacement souvent présent sur tes traits. Marchande, tu attends finalement, tu la fixes, mais rien ne paraît à tes yeux. Cela doit paraître étrange, ce regard silencieux qui ne semblait donner aucun signes de vie, celui que chaque jour tu affichais sans pouvoir le changer.

Oui, tu n'avais eu aucun doute là dessus. C'était pour la magie que souvent les gens venaient, humain surtout, pour réparer leur petits bobos du quotidien. Une tâche bien ingrate pour toi, une si grande sorcière. Tu te contentes de relever le regard, insistante sans trop l'être, tu trouves l'information bien trop vague.

« Et ? »


Et la suite n'est pas comme tu l'attends. Tu avais imaginer la femme te répondre sur le même ton étrangement mal à l'aise, comme si sa demande avait quelque de vraiment particulier et qu'il fallait pour cela garder le secret. Mais finalement, c'est la surprise qui vint prendre part au rendez vous. Du moins c'est ce qui aurait du paraître pleinement sur ton visage, mais ne laissa sa trace que par un léger haussement de sourcil, à la fois curieuse et blasée. Pourquoi cette question, alors que la discussion ne s'y prêtait pas ? Toi qui ne connaissais rien de cette femme, elle faisait preuve d'une curiosité mal placé. Pour autant, elle ne laissa en toi non pas une nouvelle pointe d'agacement, mais bien une incertitude. Ah oui, la question qui fâche. Qui étais-tu Kanaria ? Tu ne pouvais même pas répondre tant la question te semblais folle, oublié, sans raison d'exister pour toi qui n'étais plus vrai. Et puis, tu esquives cette question, par ailleurs qui n'attendait pas de réponse, puisque ta cliente changea vivement de sujet, malgré le fait qu'elle se soit rapprochée.
Elle te déstabilisa, pour la première fois depuis longtemps, tu tressaillis quand elle porta sa main vers ton visage, tu l'avais parfaitement senti. Et le murmure de ta voix et égale à lui même, un simple « Oui » effacé mais pas moins coupé par ta neutralité. Non tu ne voyais pas, et tu n'espérais pas revoir un jour. Encore fallait-il pour cela que tu puisses répondre à la mission de ce démon qui t'avais tout pris parce que tu lui avais demandé. Toi folle enfant, comprends tu la portée de tes choix ? Mais il est trop tard maintenant pour ça.

Elle te laisse silencieuse, malgré la suite de sa réponse, à cause de cet interlude curieux. Oui, tu es sans voix, malgré toutes ces informations qui viennent à toi. Une nouvelle fois, la magie pulse au bout de tes doigts, et menace de s'échapper. Feu, mort, démon ? Non tu ne dois pas, ce n'est rien qu'une erreur, rien de plus. Retrouve le calme Kanaria, n'en vient pas à aggraver ton cas. Tu ne sais pas où te mènerais tout cela. Tu reprends conscience. Vivante ? Jamais, mais ton esprit n'est plus en train de s'échapper.

« La meilleure ? Non. Mais la seule à proposer mes services de la sorte, oui. »

Ce n'était que simple réalité de ce nouveau monde qui chassait les sorciers. Toi, tu avais réussi à l'esquiver, encore et toujours. Tu n'avais jamais cherché à te cacher des grands maitres vampires qui gouvernaient New York. Bien au contraire, tout ce que tu voulais, c'est qu'ils te trouvent, qu'ils te veuillent et que tu puisses te rapprocher, et peut être, si le Destin le voulait, les tuer. Même si tu savais parfaitement que tout cela n'était qu'un moyen pour te tuer. Après tout, pourquoi pas, c'était une façon comme une autre de mourir. Si cela pouvait t'apporter la paix, alors tu l'appelais sans crainte. Qu'était ta vie sinon la définition même de l'ennui ? Le pire dans tout cela, c'est que ta vie n'était pas si vide, mais que toi tu ne pouvais la ressentir pleinement. Et tu avais choisi cela.

« N'avez vous jamais pensé à des potions de maintenance ? C'est souvent le moyen utilisé pour récupérer son énergie une fois un sort lancé. Et le plus efficace aussi en terme de rapidité. Il faut cependant savoir les préparer. Et le transport n'est pas très pratique non plus. Sinon je peux vous proposer ceci. Mais je vous le déconseille fortement. »

Pourquoi le proposer alors ? Ah oui, parce qu'il était de ton devoir de le faire, et que c'était aux autres aussi de choisirent leur voix. Tu étais retournée derrière ton comptoir et sortis un grelot. Il ne sonnait pas, et le métal de sa coque était terne. Pourtant, il dégageait clairement de la magie, mais rien qui ne valait franchement, car ceux qui le pouvaient auraient vu quelques volutes chargés de noir s'entourer autour de l'objet. Tu le déposas sur le bois, et releva les yeux. Curieusement, cette fumée qui avait entourée le grelot avait continué de s'enrouler autour de ta paume. Oui, l'attirance de la mort était l'essence même de cet objet. Et pour cette cliente, tu espérais qu'elle préfère les potions à cet objet. Ah, vile était la tentation du démon. Les pupilles bleus de tes yeux se relevèrent vers la femme. Tu pouvais presque la discerner. Mais tu te contentas de la fixer, sans t'apercevoir que ton regard pouvait paraître dur, voire menaçant.

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MessageSujet: Re: blood red skies • K&S   blood red skies • K&S EmptyMer 16 Oct - 19:33

HRP: Ne t'en fais pas pour l'attente ! Quant à ta réponse, elle est superbe ! J'aime beaucoup écrire avec toi.
Bon, tout se met en place. Sybil, après ça, ne va pas tarder à aller trifouiller son esprit xD




BLOOD RED SKIES
Kanaria S. Vonderschweetz ✤ A. Sybil Karlsson


❝ Blood red skies, I feel so cold ❞


La magie chatouillait mes doigts. Je la sentais déverser lentement son poison. Elle s'immisçait à travers chacun de mes membres. Troublant mon esprit déjà volubile, elle attisait la brûlure que je sentais poindre au creux même de mon ventre. J'aurai pu soupirer sous cet appel tant désespéré. Un signal que je ne comprenais pas semblait l'attirer, effleurer son épiderme si sensible. Lentement, je basculais ma tête vers l'arrière. Étourdie par ce désir où ma réelle nature et le sexe se mélangeaient en une cacophonie pressante, je me mordis la lèvre. J'adorais cet instant. Celui où je me sentais perdre pied incontestablement. D'ailleurs, je ne tentais pas d'y résister. J'appréhendais le vide sous mes pieds, avec une excitation toujours aussi déconcertante. Mes doigts effleurèrent sans aucune pudeur la peau légèrement ambrée de ma clavicule ; je souriais. C'était une extase indécente. La diablerie avait fait son lit. Depuis trop longtemps déjà, elle pourrissait chaque petites cellules de mon organisme, imprégnait son essence. Je n'étais plus Sybil Karlsson, seulement un corps où parfois, la magie semblait déborder.

Mon regard balaya les rayons alentours. Là, perdue entre la poussière et l'occultisme, une force indéniable ébranlait mon âme. Longuement, j'inspirais l'air âcre qui se dégageait de vieux manuscrits disposés non loin de moi.
- En tout cas, votre boutique est la mieux placée pour ce genre de demande, avais-je répondu distraitement.
J'ignorais ce que je cherchais. Pourtant, me nichant de temps à autre sur la pointe des pieds, je tentais de distinguer quelque chose au loin ; sûrement la réponse à toute cette mascarade. Finalement, un soupire souleva ma poitrine, et je reportais mon regard sur la jeune femme toujours immobile face à moi. Si je ne l'avais pas vu ouvrir la bouche, elle me serait sans aucun doute apparue comme une statue de marbre. Belle, aussi droite qu'un « i », elle arborait la peau pâle des arts grecs. Son regard fixant pourtant le néant, paraissait au contraire taillé dans la tumulte des sentiments. Puis il y avait sa chevelure blonde, qui, retombant en cascade sur ses épaules se mouvait en une vague éternelle. J'inclinais alors légèrement la tête, poursuivant silencieusement le chemin illusoire que je m'étais tracée.

L'objet s'agita sous mon nez, et je fus attirée sur-le-champ par son armature prosaïque. Lentement, je m'approchais de nouveau d'elle, comme si elle tenait entre ses doigts un os qu'elle aurait brandis face à un animal affamé. J'en effleurais du bout des ongles la surface, puis relevais un regard émerveillé vers elle.
- Qu'est-ce que c'est ?
La magie qui émanait de l'ustensile, pourtant minable d'apparence, s'insufflait à travers chaque pores de ma peau. Je frissonnais, impatiente et euphorique.
- Je sens son pouvoir, ajoutai-je d'une voix devenue rauque par l'envie.
La réponse aurait pu être là, à travers cette petite chose si particulière qu'elle présentait soigneusement dans la paume de sa main, mais il y avait toujours cette sensation déroutante, qui, j'en étais certaine, était étrangère à tout ceci. Un souffle m'échappa, tandis que je m'aperçus une nouvelle fois de ma proximité. Cette fois je ne reculais pas. Au contraire. Je fis un pas, un de plus, jusqu'à ce que nos visages s'effleurent légèrement.
- J'aimerais seulement... essayer quelque chose, chuchotais-je sur le ton de la confidence.
Durant des secondes qui me parurent être des heures, j'avançais ma main vers elle, pour finalement la déposer tout contre sa joue. Une chaleur submergea ma peau, juste à l'endroit de ce contact, écarquillant mes yeux de surprise.
- Qu'est-ce que...
Une émotion que je ne pus analyser me fit frémir. Grisant chacun de mes songes par cette simple caresse que je n'expliquais pas, je recouvrais également son autre joue. Nos magies se répondaient. Je les sentais affluer entre nos corps enlacés. Je soupirais de contentement, comme si j'avais attendu cela depuis le début de notre entrevue, approchant une nouvelle fois mon visage du sien.
- Vous le sentez ?
Mais j'en voulais plus. Alors je me blottissais contre elle, sans ne jamais perdre le lien qui nous unissait désormais par le regard. Un son indistinct s'échappa de ma gorge, je vibrais.
- Mon dieu, c'est...



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MessageSujet: Re: blood red skies • K&S   blood red skies • K&S EmptyMar 29 Oct - 18:43

Blood red skies

Kanaria & Sybil

Tu ne réponds pas, tu n'en vois pas l'intérêt. Il s'agit de ta boutique, l'on te dis souvent grand bien de celle ci, et si elle pourrait te rendre fière par un côté, tu étais incapable d'en éprouver le sentiment la concernant. C'était ta boutique, tu y tenais, mais rien n'allait vraiment au delà. Et sans doute pour cette femme, il en était de même, vu le ton détaché et discret qu'elle avait utilisé. Pure figure de politesse peut être, tu ignorais cela. Certaines choses finissaient par se faner dans ton esprit alors que d'autres prenaient place. Jamais rien qui ne soit glorieux, ni bons souvenirs joyeux. Juste le cœur absent de ton âme vide et emplie de regret que tu ne pouvais appréhender. Cruel vie qui t'était offerte, vraiment.

Le grelot ne vibre plus, mais sa magie est bien présente. Source de force, mais aussi grande faiblesse. Il était rare, objet de convoitise, créé à peu d'exemplaire. Et pour cause, son pouvoir était celui la même de la mort et des ténèbres. Toi tu le voyais, ce flux qui aspirait ta propre magie en petite quantité, ton énergie et peut être même ta vie. Personne ne devrait avoir à accepter le fardeau de ce bibelot, et peut être ce fut la surprise qui se peint sur tes traits quand la femme devant toi, cette cliente curieuse, osa s'approcher et s'enticher de l'objet. Tu retrouvais en elle quelques détails de ton caractère passé, celui amoureux de la magie et de la folie de sa noirceur, de la profondeur de sa dangerosité. C'était à cause d'elle que tu avais sombré, pour son pouvoir et son égoïsme. Te revoilà presque devant toi même. Le comprends tu ? Non bien sur. Mais cette femme t'intrigue plus que tu ne le voudrais, t'attire et t'étonnes. Du bouts des lèvres, tu réponds à sa question.

« Cet objet est ... »

Elle ne te laisses pas répondre, ajoutant à la suite de sa précédente question une remarque qui te fais froid dans le dos. Sa puissance ? Était-elle déjà liée à cet objet alors qu'elle ne l'avait que effleuré ? Elle le prit devant toi dans la paume de sa main, et tu aperçu les volutes noires s'amonceler autour de son corps, fortifiant la force de sa magie, sans que tu ne puisses rien faire. Elle s'approche de toi. Bien trop. Tu veux reculer, mais tes jambe sont bloquées, et ton cœur vibre d'une manière que tu ne lui connaissais pas. Ton visage frôle le sien, tu peux sentir son souffle sur ta peau, les effluves de son parfums, les douceurs de son visage. Et tu trésailles. Sa main s'est posé sur toi.

« Que faites vous... ? »


Tu ne refuses pourtant pas son test, mais tout cela te semble fou, tu ne comprends pas comment tout cela est arrivée. Doucement, tu fermes les yeux, sa magie te touche alors que tu réveilles la tienne, dans une mélodie silencieuse, elles se mêlent. La chaleur, tes yeux vides se rouvrent, tu sursautes.

« Qu'est-ce que... »

Tes mots font écho aux siens. Tout cela te déplais. Les sensations, le moment, la situation. Rien, non rien n'est normal ici, et tu comprends qu'elle menace d'utiliser la magie contre toi. Et la, c'est les doutes, la peur, le refus qui se peint sur ton visage. Oui, tu avais senti, trop bien même. Toi collé à elle, tu pourrais rester ainsi, te nourrir de sa magie autant que tu partage la sienne, mais non. Tu ne peux pas, impossible, improbable. Tes pupilles bleutées sans vie brillent pourtant d'une manière vivace, le feu se réveille. Ta main écarte celle présente sur ta joue, et tu recules.

« Je... vous... votre magie. Ta gorge brule de colère, et ton bras se lève, aux murmures de tes incantations, ta magie pulse aux bouts de tes doigts. Qu'avez vous fait ? »

Menace ? Oui, c'était le mot.


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