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 La pluie, ça mouille. Et c'est nul. [pv Madison Mars]

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MessageSujet: La pluie, ça mouille. Et c'est nul. [pv Madison Mars]   La pluie, ça mouille. Et c'est nul. [pv Madison Mars] EmptySam 26 Oct - 17:29



Froid, il fait froid. Il fait très froid, à ce qu’il parait. Et bien, moi, je n’en sais strictement rien parce que ça va faire plus de vingt quatre ans que je n’ai pas eu froid. En sweat, adossé à une porte, à l’abri sous un porche, je regarde la pluie tomber. Elle tombe comme ça depuis une vingtaine de minutes maintenant, et la nuit qui est elle aussi tombée n’aide pas à réchauffer l’atmosphère. C’est pas vraiment le climat idéal pour aller chercher à manger : les gens sont calfeutrés chez eux sans oser sortir, ou alors s’ils étaient dans la rue, ils se réfugient précisément là où je n’ai pas envie qu’ils aillent. Les chieurs.

Je roule des épaules en sortant une cigarette de ma poche. Je ne fume pas depuis longtemps et je ne fume pas beaucoup non plus. Mais ca fait passer le temps, et ça m’évite de trop penser. Si je compte les mois, ça va faire plus de deux ans que j’ai perdu ma sœur, et que j’ai migré vers le Bronx. Mon regard se perd lui aussi, d’ailleurs, sur l’asphalte sombre, les bâtiments tous aussi glauques les uns que les autres et les nuages gris qui crachent et qui pleurent, et qui n’arrangent rien à l’absence de luminosité. Je me transformerais bien en torche humaine, là, juste pour le plaisir d’éclairer un peu la rue aussi lumineuse qu’un corbillard, mais ce ne serait pas sérieux. Surtout qu’une torche humaine sous la pluie, y’a déjà eu mieux comme idée à ce qu’il parait – j’ai pas vraiment vérifié. Qu’est ce que j’attends, alors ? Je me frotte les mains l’une contre l’autre par réflexe, et dans un mouvement rapide, j’embrase ma main droite  que je tends sous la pluie. La masse d’eau la douche instantanément et là, je comprends ma douleur. « Beurk de l’eau ! » C’est sorti tout seul, et tout aussi rapidement j’ai rapatrié ma main à l’abri, main que je secoue frénétiquement. De l’eau. Le genre de truc qu’on devrait interdire lorsqu’on ne se contente pas que de la boire, moi je vous dis. L’eau, c’est bien pour ne pas souffrir de déshydratation lorsqu’on a l’idée farfelue de ne pas avoir le même organisme que les autres et qu’on vit à plus de 40°C, comme moi. Quand il pleut des trombes, c’est un peu moins cool. Un peu beaucoup moins cool.

Parce que le feu fait s’évaporer une goutte d’eau, mais qu’une bassine d’eau éteint un feu.

C’est logique, c’est la science de base. Et c’est pas cool. Pas cool du tout. Du bruit derrière moi m’informe que quelqu’un descend les escaliers et  va bientôt sortir. Donc il faut que je dégage de mon abri vite, sinon ça va pas aller. Je ferme les yeux et me concentrer sur mon feu, mon brasier, mon incendie interne pour faire monter ma température. Histoire que je n’aie pas froid et que je ne sois pas noyé pas trop d’eau. La porte pousse derrière moi, et je maugrée un « C’est bon papy, je dégage, pas besoin de pousser » bougon avant d’effectivement dégager. Dès que je suis sous la pluie, je sens son étrange brûlure sur ma peau, et un halo de fumée s’étend autour de moi. Cool. C’est vrai que quand il pleut, je deviens un nuage. Je mets la capuche de mon sweat sur la tête, histoire d’éviter le massacre de mes cheveux trempés et les mains dans les poches, les épaules crispées pour faire disparaître ma tête entre les deux, j’erre clairement dans la rue. Dans les urelles. Dans les cul-de-sac et autres planques pour gens comme moi : qui ont jamais pu rassembler beaucoup de frics dans leurs poches. De toute manière, le fric, je m’en branle. Ce que je veux, là, c’est juste bouffer, dormir, cramer tranquille et retrouver ma sœur, le reste viendra plus tard. Et ca fait trente ans que j’attends le plus tard, d’ailleurs. Mes yeux bleus – cherchez pas l’ironie du sort, le bleu fait très feu – parcourent les gens réfugiés sous des abris en cherchant une occupation digne de ce nom. Ca m’arrive souvent de glander comme ça, c’est jamais une nouveauté. Je m’emm#rde profondément depuis deux ans, depuis que je n’ai plus de sœur dont je doive prendre soin, depuis que je n’ai plus de famille à nourrir, depuis que j’ai plus vraiment de squat digne de ce nom. Y’a deux ans j’ai quasi tout perdu, et en deux ans j’ai presque rien retrouvé. J’ai bien une planque, une micro planque d’ailleurs, à quelques pas de là où sont stockés des conserves et autres habits empruntés pour très longue durée à des gens à qui j’ai oublié de demander leur avis, mais j’ai pas grand-chose d’autre. Mon regard heurte soudain une forme allongée, au beau milieu de l’allée – façon de parler – et qui roupille tranquille alors que l’océan nous tombe sur la gue#le. Bon okay, un peu moins maintenant puisque mon sweat commence à sécher. C’est la classe ça. Je me dirige vers la silhouette, et lui donne un coup de pied pour la faire bouger, histoire de tester si c’est bien une personne en vie.

« Et microbe, si tu voulais prendre une douche, c’était dans le fleuve qu’il fallait aller. Faut pas traîner par là, on va croire que tu es un déchet qui a descendu la rue. »

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MessageSujet: Re: La pluie, ça mouille. Et c'est nul. [pv Madison Mars]   La pluie, ça mouille. Et c'est nul. [pv Madison Mars] EmptyDim 27 Oct - 13:45

Jake / Madison
La pluie, ça mouille. Et c'est nul.



Tous des voleurs, ouais. Ironique que ça sorte de ma tête ça ? Merde, je m’en fous. Ce connard de proprio qui me vire parce que j’ai perdu mon job. Pauvre naze. Je l’ai toujours payé en temps et en heure, ouais ! Il sait pas attendre, nan. Pas de garantie, tu dégages. Dans ta gueule, Madison. Ils sont tous les mêmes, merde. M’en fiche après. Je vais me démerder comme d’habitude. C’est pas comme si c’était genre la millième fois que ça me tombait dessus. Tous des putains de crevards, ces abrutis. Je traîne encore mon sac à dos de compet’. Je lance des regards équivoques à tous les passants qui croisent ma route. J’ai envie de frapper, ça me démange grave. Passer mes nerfs sur quelqu’un serait l’idéal sauf qu’aucun opposant ne se présente et que la nuit va tomber. Je préfère trouver un petit coin sympa histoire de pioncer un peu. Je m’occuperai de refaire le portrait de quelqu’un demain. Je connais le quartier comme ma poche, j’ai grandi ici et ai inhalé ce même air vicié toute ma vie durant. Alors, je sais exactement dans quel coin on va me foutre la paix. C’est vers ce petit pan de paradis que je me dirige. Je me trouve le début d’une ruelle cul-de-sac bien glauque et dissuadant pour établir mon camp. Boarf, il fait un chouia frisquet et j’ai pas trouvé des cartons ou autre chose pour me faire des murs sommaires mais tant pis hein. Y a plus de dangers et de vermine sous les ponts que comme ça en plein air. J’ai connu des hivers rigoureux, ça me fait pas peur. Je déplie mon sac de couchage au sol, j’enfile deux pulls, un bonnet et m’entoure d’une écharpe avant de rentrer sous ma « couette ». Je couvre bien mon visage une dernière fois, prends mon flingue et ma sacoche contre moi, je les serre contre ma poitrine histoire de pas me faire voler et de me défendre rapidement en cas d’attaque. La chaleur finit par avoir raison de moi et je sombre dans un sommeil de plomb.

Un coup de pied. Putain. Je dégaine mon flingue avant même d’émerger et me redresse très vite à la suite. « Hey connard, tu veux que je prenne ta tête pour un ballon aussi ? » J’ouvre même pas un œil vers lui, mon avertissement doit lui suffire - ou alors il veut crever, et compte me rendormir quand il se met à parler en plus. Merde. Je me redresse alors d’un seul coup et mon pouvoir fait le reste sans que j’essaie de le contrôler. Sa cigarette lui échappe pour s’écraser sur son cou. J’espère qu’il va se brûler ce con. C’est quoi toute cet eau d’ailleurs ? Et ce fichu brouillard ? Merde. Je  suis trempée de la tête aux pieds. « Putain de merde. » Je suis tellement conditionnée au froid que je me rends pas compte quand je gèle. Je m’extirpe à moitié endormie et d’humeur massacrante de mon sac de couchage qui a bien évidement été transpercé par l’humidité. Je sens l’eau sur mon épiderme malgré mon empilement de couches. Ça fait combien de temps que je suis là à dormir comme une imbécile sous la pluie ? Ah mais merde, putain. Je m’abaisse et ramasse mon baluchon, range ce qui a rangé avant de me relever vers l’autre débile. Ce connard qui est là à me contempler en position de faiblesse. J’ai tellement envie de lui coller mes phalanges dans sa petite tête mais j’ai pas le temps pour ces conneries. Je tiens toujours bien mon arme en main et je lui file tout de même un coup d’épaule abrupt en le dépassant. « Le déchet, il t’emmerde profond. » L’ondée s’accentue. Même mes cheveux pourtant planqués, sont complétement imprégnés par l’averse. Je plante le gugusse là où il est et me tire sans me poser de questions vers le bâtiment désert le plus proche. Avant y avaient des camés qui trainaient là mais ils semblent avoir délaissé leur planque. Parfait. Je casse une vitre avec mon sac et y entre par une fenêtre du rez-de-chaussée. Je pose mon sac à dos et étend mon sac de couchage près de moi alors que je me fous dans un coin et me surprend à grelotter. Merde, merde, merde. Je serre mes bras autour de moi et tente de me frictionner comme une imbécile. On est qu’en automne, je suis pas censée deviner que c’est déjà la Sibérie la nuit tombée. Va falloir que je repère tous les squattes possibles pour les jours à venir. Enfin ça dépend si je veux crever avant l’hiver ou pas, hein. Je peux limite régler ça par pile ou face, pour ce que ça change.
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MessageSujet: Re: La pluie, ça mouille. Et c'est nul. [pv Madison Mars]   La pluie, ça mouille. Et c'est nul. [pv Madison Mars] EmptyDim 27 Oct - 19:54

« Hey connard, tu veux que je prenne ta tête pour un ballon aussi ? »

Le microbe est donc en vie, et sacrément en vie même. Je manque d’éclater de rire, avant de lui faire remarquer qu’il vaudrait mieux pour elle de déguerpir rapidement, vu la flotte qui est tombée, qui tombe encore un peu, et qui risque de retomber plus tard. Temps de merde. Soudain, ma clope se barre de ma bouche pour s’enfoncer dans mon cou dans un léger grésillement qui me fait rire encore plus. Alors comme ça, y’a du vent ? Ou alors elle est dans le même pétrin que moi niveau génome, au choix. J’opte quand même pour la deuxième option, alors qu’elle jure en s’apercevant qu’elle est trempée. « Et ouais, microbe, c’est ça de rester sous la pluie. » La voilà qui ramasse ses affaires, tandis que bras croisés, adossé au mur le plus proche, je l’observe faire en jouant avec ma cigarette éteinte. C’est que ça coûte cher, ces merdes, va falloir qu’elle me la rembourse même si je m’en fous totalement au final de ce crade-poumon. Je l’observe sans rien foutre se baisser, rassembler ses affaires, avec un sourire de c#n au visage. Ca m’éclate. Surtout qu’elle doit se peler la petiote, vu qu’elle n’ai apparemment pas de chauffage portatif, elle. Ciel, que j’aime mes gênes. Oh ? Tiens, elle a fini. La voilà qui passe devant moi maintenant, avec un flingue qui me fait tout de même froncer les sourcils. Ce serait cool que le machin lui crame dans la main et qu’elle le lâche, histoire que moi je puisse le récupérer non ? Surtout que le métal, ça conduit bien la chaleur et… qu’est ce qu’elle voulait faire, là ? Me provoquer ? Son épaule a heurté la mienne, et j’éclate à nouveau de rire sous sa réplique vaseuse. Notez bien le champ sémantique : vase, déchet, microbe : on nage clairement dans le fleuve le plus pollué du monde, et il s’appelle le Bronx. « Le déchet, il t’emmerde profond. » Et voilà que la pluie augmente. Et moi, j’augmente encore d’un cran ma température corporelle, sentant en même temps ma gorge qui se dessèche pas mal. Un brouillard dense se lève, elle s’est déjà barrée et moi je lâche un « Il m’emmerde ? Mais il est censé être clean après son petit bain, non ? Petit microbe tout trempé ! ». Je secoue les cheveux pour qu’ils cessent de coller à ma peau et d’alterner entre chaud et mouillé. La fille se barre. Okay, cool, elle n’a pas envie de me parler ni de me voir, et c’est génial tout ça : ça veut dire que je peux facilement la faire chier. Surtout qu’à ce train là, elle va attraper la crève, et qu’il faudrait que je lui fasse un gros calin pour qu’elle se réchauffe. Je sautille à l’avance du défi qui m’attend et trottine pour quitter la pluie et la rejoindre dans son squat. Le bruit d’une vitre brisée m’oriente vers son point d’entrée et je fais un détour pour aller chercher mon sac – qui contient à peu de choses près tout ce qui m’appartient – avant de retrouver le bâtiment. J’connais peut être pas encore le quartier comme ma poche, je sais me repérer dans les rues et plus encore repérer les squats. On peut dire que c’est un talent acquis à la dure, moi je dis juste que c’est une manière de vivre et que j’ai grandi dans ce milieu. Qu’on change e quartier ne change pas grand-chose au final : dans tous les cas c’est soit tu te fais baiser, soit tu baises les autres : tu survis ou tu te fais avoir. Et moi j’suis plutôt doué à ce jeu là. Je retrouve la fenêtre brisée et jette un regard à l’intérieur, avant de m’approcher de la porte la plus proche. Je pose ma main sur la serrure et la fais suffisamment chauffer pour qu’elle fonde, avant de défoncer proprement la porte. Un nouveau regard et je tombe sur la gamine réveillée y’a pas quinze minutes. Gagné ! Elle grelotte. C’est cool ça. Je m’approche d’elle d’un pas nonchalant. C’est quand même mieux lorsque je suis plus sous la pluie. Je pose mon sac – ou plutôt jette – mon sac dans un coin, en tire une bouteille d’eau dont la moitié par d’une traite dans mon estomac. Je déteste l’eau qui me mouille, pas celle qui m’hydrate. Dans un mouvement, j’enlève mon sweat pour finir en tee-shirt : une fois la pluie dehors, j’ai aucune raison de craindre le froid ce concept qui m’est si étranger. C’est cool : mes habits sont tout à fait secs et je m’évertue à redescendre à une température décente. Genre 45° Celsius. Mon regard se repose sur la microbe et je m’assieds sur une table à quelques mètres d’elle.

« Tu te les pèles, hein ? C’était pas très malin de rester sous la pluie sans chauffage. Tu t’appelles comment ? Grippe ? Bronchite ? »

Vous pouvez le dire, j’ai vraiment décidé de l’emmerder. A première vue, elle a pas l’âge de Ryan, elle est certainement plus jeune – mais l’idée c’est qu’elle est petiote et qu’elle doit avoir un caractère de m#rde. L’idéal pour passer le temps, non ? Surtout qu’elle a un flingue, donc on va jouer à éviter de se faire buter par un microbe sorti du caniveau par un coup de pied. J’adore ce jeu.

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MessageSujet: Re: La pluie, ça mouille. Et c'est nul. [pv Madison Mars]   La pluie, ça mouille. Et c'est nul. [pv Madison Mars] EmptyLun 28 Oct - 22:09

Jake / Madison
La pluie, ça mouille. Et c'est nul.



Pluie à la con et l’autre ahuri qui me cause encore. Merde, je l’écoute pas. J’ai pas envie de gaspiller de la réflexion et de la concentration pour  sa merde. Mon refuge rudimentaire craque de partout. Putain, ma veine si une poutre me tombe sur la tête. Je compte me relever pour me déshabiller et enfiler des fringues plus épaisses quand des pas viennent emmerder ma tranquillité. Super, je vais pouvoir cogner du drogué en manque de sa came. Je me redresse pas, j’attends dans mon petit coin, le flingue déjà bien prêt dans ma paume. Je retire le cran de sécurité en roulant des épaules pour tenter de me réchauffer. Je suis gelée, merde. Mon pote d’infortune daigne montrer son petit cul dans la pièce et je grogne quand je m’aperçois que c’est toujours le même imbécile. Il veut ma photo ou quoi ? « ‘tain mais t’es un sale rat d’égout ou quoi ? Vas y dégage, j’ai rien à t’offrir à part un beau trou dans le crâne. » J’argumente mes dires en tâtonnant la gâchette avec sérieux. Allez vas-y, tire-toi crétin. Je l’observe balancer son sac et s’envoyer la moitié d’une bouteille d’eau – ou de vodka pour ce que j’en sais hein. « Fais comme chez toi, hein mec ! » Il prend mes dires au pied de la lettre en ôtant son pull. Il se croit en été là ce type ? Je t’en prie, meurs de froid. Je pourrais donner ton cadavre en offrande aux charognes du coin comme ça. Sa langue se délie enfin. J’hésite entre un ricanement et un coup de poing. Finalement, j’arrache mon bonnet trempé et le balance sur sa tronche avant de me lever pour m’approcher de lui, l’attraper vivement par son t-shirt avant de lui tousser – presque cracher à vrai dire - à la figure. « Moi c’est pneumonie, connard !» Je le relâche aussi brutalement avant de le toiser froidement. « Va te faire soigner ailleurs ! » J’en profite pour le repousser vivement en posant mes paumes sur ses épaules pour se faire.

Je suis frigorifiée et il me gave. J’ai pas envie de virer au bleu alors je tourne les talons pour retourner à ma position antérieure. Je tends un bras vers mon baluchon pour l’agripper et l’ouvre alors sans jamais lâcher mon arme. Je sors un pull, un jean et deux paires de chaussettes. Pas question que je me tire d’ici. Il aura pas ma planque ce pauvre ahuri. Il veut jouer ce petit délire, je m’en fiche. Je vais pas bouger d’ici. Je remets le cran d’arrêt de mon flingue avant de le caler dans mon jean pour retirer au plus vite mes deux couches de laine pour me retrouver finalement en soutif. Pudique ? C’est un luxe ça encore pour les riches. Toute manière qu’est-ce qu’il va faire ? Me reluquer ? Il fait ce qui lui chante, c’est pas comme si j’étais pas habituée à subir les regardes lubriques depuis que j’ai eu un semblant de poitrine. Tant qu’il pose pas ses sales mains sur moi, dans l’absolu. Qu’il essaie seulement et je le bute toute façon. J’en ai déjà tabassé d’autres pour ce genre de motif. On pourrait croire que des fringues difformes calmeraient une bonne majorité de pulsions mais des tordus, y en a à chaque coin de rue dans ce coin de la ville. J’enfile les vêtements secs avant de répéter le même schéma avec mon pantalon en posant cette fois-ci, mon flingue sous mon aisselle. Je le reprends ensuite dans ma main et refais face à l’autre con qui est pas prêt de me lâcher. « C’est quoi que t'cherches hein ? Tu vois bien que je suis dans la même merde que toi. Vas-y trouve toi une pièce et crèves-y en silence. » J’ai beau avoir changé de vêtements, mes lèvres tremblent toujours. J’ai pas séché ma peau, merde. Je tords mes cheveux en m’avançant vers l’emmerdeur et fais exprès de me relever devant lui pour qu’il se mange ma tignasse trempée dans la gueule avant de répliquer. « Arrête de chercher les emmerdes. Je suis pas d’humeur. » A cette distance, j’ai l’impression qu’il irradie. Mais je dois sûrement avoir trop froid et je prends sa température corporelle pour un chauffage vivant. En même temps… Mes yeux croisent le tissu qu’il a balancé plutôt. Quoi il est déjà sec lui ? Nan ? Je râle en enfonçant mon index dans sa poitrine. « T’es aussi un putain de sorcier ? » Qu’ils aillent se faire foutre. Il lui suffit d’un petit sort et hop, problème réglé. Pauvre naze, il vient s’en vanter juste devant moi quoi. Je lui écrase le pied avant de revenir sur mes pas et de me rasseoir. Je change de chaussettes en marmonnant une ribambelle d’insultes. Salaud, connard, enfoiré, … J’emmerde la chance et encore plus les chanceux.
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MessageSujet: Re: La pluie, ça mouille. Et c'est nul. [pv Madison Mars]   La pluie, ça mouille. Et c'est nul. [pv Madison Mars] EmptyMar 29 Oct - 18:15



Bon alors, à première vue, elle n’a pas l’air ravie de me revoir, alors que mes jambes me conduisent au cœur du squat, en louvoyant entre des tables à cramer et des restes de meubles à faire fumer. Je suis un pyromane dans l’âme, ce n’est pas de ma faute si je qualifie les objets en fonction de la propension au cramage. « ‘tain mais t’es un sale rat d’égout ou quoi ? Vas y dégage, j’ai rien à t’offrir à part un beau trou dans le crâne. » J’adore le concept du rat d’égout perso, en dehors du fait que généralement ce sont les buveurs de sang humanoïde qui crèchent dans les égouts et pas moi. J’adore le concept du flingue aussi, dont je commence quand même à me méfier. Ce serait tout de même ballot d’être terrasser par une gamine même si j’ai quand même l’étrange pressentiment de ne pas l’avoir suffisamment emmerdée pour risquer ma vie. C’est qu’elle a l’air sérieuse, tout en attendant un peu trop longtemps pour réellement tirer. Si ça se trouve, y’a même pas de balles dans son flingue, et ça me fait bien marrer de l’envisager. Je pose mon sac, m’enfile la moitié de ma bouteille d’eau pour éviter de me momifier – je dois pas oublier que je ne suis pas immortel, et même si la perspective des bandelettes est assez tentante, il faudrait passer par le stade déshydratation, dessèchement, et mort avant. Pas cool. « Fais comme chez toi, hein mec ! » « Merci, t’inquiète j’suis pas trop intimidé en général. » Je saute sur une table après avoir jeté mon pull sur mon sac posé un peu plus loin, histoire de sécher plus rapidement. Je m’éclate à la regarder, et mon sourire frôlant le rire semble en plus l’énerver, ce qui m’amuse davantage. Je lui demande son nom, et elle semble encore plus énervée par ma remarque. Agaçant, emmerdant, moi ? Si peu. Ce sotn mes deuxièmes prénoms. J’esquive son projectile trempé qui atterrit derrière moi dans un sploch. Je descends in extremis de la table, alors qu’elle m’attrape par le tee-shirt pour me cracher au visage une réponse adéquate : « Moi c’est pneumonie, connard !» Je la laisse faire, alors qu’elle me relâche et semble vouloir le tuer sur place.  Elle finit par m’envoyer encore un charmant « Va te faire soigner ailleurs ! » avant de vouloir à nouveau me pousser. J’suis peut être pas un géant, mais j’suis plutôt du genre baraqué alors elle n’arrive pas à me faire osciller. Goguenard, alors qu’elle tourne les talons, je sors une nouvelle cigarette que j’allume d’un claquement de doigt et lui fais remarquer : « M’est avis que s’il y en a une qui va avoir besoin de se faire soigner, c’est pas moi, mais c’est miss Pneumonie, microbe. Enlève tes vêtements, tu vas virer schtroumpfs. »

Pourquoi est ce que je reste là, à fumer ma deuxième clope de la journée, de la semaine même ? J’en sais trop rien. Je m’emmerde profondément, alors je m’occupe en emmerdant aussi les autres. C’est pas très sympa, mais j’m’en fiche d’être sympa. Et la gamine est gelée, je le sens. Je le sens autant que le brasier qui vit dans ma poitrine et qui émane de la chaleur tout autour de moi. J’suis pas du genre à débarquer en hurlant chauffage gratuite pour tout le monde ! mais j’ai de trop mauvais souvenirs du froid pour envier les autres. Finalement elle suit mon conseil, ou alors elle suit la logique pure, et enlève peu à peu toutes ses affaires trempées –elle a des changes ? La chance, c’est une richou qui est face à moi alors, ou une voleuse ce qui revient au même – pour les échanger contre des trucs secs. Sans lubricité, mais sans platonicité non plus, je l’observe faire. Pudique elle ? Visiblement pas. Gêné, moi ? Absolument pas. Faut pas pousser, c’est un joli brin de fille, j’vais pas cracher dessus. Et puis si ça peut l’emmerder un peu plus, c’est toujours ça de pris je trouve. Elle a visiblement fini, et elle met même la sécurité à son flingue. Cool. J’ai gagné le défi de ne pas se prendre de balle dans la gueule, je m’aime. « C’est quoi que t'cherches hein ? Tu vois bien que je suis dans la même merde que toi. Vas-y trouve toi une pièce et crèves-y en silence. » « Bah à la base, j’avais envie d’emmerder quelqu’un, mais vu que tu parles de crever, j’vais aussi rester pour le spectacle. Tu vas être le premier cadavre de l’année à cause du froid, ça me fascine pas mal. » Je fais quelques pas vers elle, diminuant encore la distance entre elle et moi. Lorsqu’elle se relève ses cheveux très certainement dans le but de me mouiller. Echec, tes gouttelettes grésillent au contact de ma peau pour s’évaporer en quelques secondes. Ca fait moins nuage qu’à l’extérieur, forcément y’a pas grand-chose à nuager. « Arrête de chercher les emmerdes. Je suis pas d’humeur. » Je pousse un « Rooooooh » faussement déçu, avant de le compléter par un « Si tu étais d’humeur, ce serait moins amusant de t’emmerder, tu sais ? C’est le concept même des chieurs, d’emmerder les gens qui n’ont pas envie de l’être. » La voilà qui me regarde, qui enfonce son index dans ma poitrine avant de lâcher un « T’es aussi un putain de sorcier ? » qui me fait exploser de rire, encore. Un sorcier ? Fichtre que non. Un sorcier, et puis quoi encore ? J’ai pas de baguette magique et je sais pas parler latin, moi. Et j’ai autre chose à faire que de babiller des phrases sans queue ni tête en mélangeant des queues de rats et de la bave de crapaud dans un chaudron. Même si en soi, ça doit être bien marrant. Alors que je ris encore, elle écrase mon pied et repart vaquer à ses tentatives pour se réchauffer. Je fais encore quelques pas dans sa direction, avant de m’adosser à deux mètres d’elle contre un mur décrépi. Je croise les bras, et lui jette sur un ton moqueur :

« Oh que non, je ne suis pas sorcier, moi. Pas du tout, j’insiste sur le du tout. J’suis un pyromane, tout simplement. »

Je lui fais un clin d’œil, avant d’embraser mes deux bras – d’où l’intérêt du tee-shirt sans manche longue – et de restreindre les flammes à la paume de ma main. Je répète : « Juste un pyromane, j’te dis. Mais j’suis pas le seul à jouer ça, non ? Tout à l’heure, quand tu as cru qu’une cigarette qu’on éteint sur mon cou allait m’énerver, qu’est ce que tu as fait avec ma clope ?, j’agite les mains en mode spiritisme, Truc de mentalisme ? » Je joue avec le feu dans ma main, le faisant se déplacer et même sauter sur mes bras comme un animal doué de vie. Bon okay, je joue, mais va falloir que j’évite de trop pousser sinon je vais avoir la tête comme une citrouille. Parce que se concentrer, c’est bien, jouer avec le feu, c’est comme vouloir dompter un rat d’égout – je parle d’expérience : en gros c’est marrant deux minutes, c’est marrant vingt minutes, mais si c’est encore marrant une heure après ça fait aussi mal à la tête. Ma petite boule de feu, qui sautille comme une gerbille, finit par atterrir sur la table ou elle grésille et forme une jolie touche noire avant de s’éteindre, mouchée par ma volonté. Et ma main, accessoirement. Je ressens le besoin de m’expliquer un peu plus : « Pyromane, mais je crois qu’on dit aussi pyokinésiste ou un truc dans le genre. C’pour ça que j’ai pas froid » Vas-y, Jake raconte ta vie.

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