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 ❝ torn apart by the break of day. ❞ - NOVALEM

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MessageSujet: ❝ torn apart by the break of day. ❞ - NOVALEM   ❝ torn apart by the break of day. ❞ -  NOVALEM EmptyLun 2 Déc - 7:50




Fiction, when we're not together
Mistaken for a vision, something of my own creation.

Réveil-toi. Ouvre. Ouvre les yeux, Salem. La Terre tremble mais tu ne le sens pas. Réveil-toi. Ouvre les yeux. Le monde entier s’écroule mais tu ne l’entends pas. Réveil-toi. Ouvre. Ouvre les yeux, Salem. Ton âme vagabonde, déchirée par ces élans de misère, se pâme dans un coin. Silencieusement, tu es en train de t’éteindre. Hurler ta désespérance, tu en es même pas capable. Contraints au silence, tu te dilue dans le givre de l’Éternité, te laissant servilement bercer par le chant de ces sanglots heurtés qui un jour s’effriteront au loin, puisque le Temps les aidant à t’oublier. Ils t’enfermeront dans une vulgaire boîte de bois, plongeront ton vieux squelette gelé six pieds sous terre et seuls les vers louangeront ta chair cireuse. Poussière. Tu es né de poussière et tu t’éteindras en poussière. Vestige du Chaos. Résidu abject de l’Humanité. La terre te digèrera. Les Cieux tourmentés vomiront tes organes corrompus par la Vilenie. Divinement vicieux, ta charogne infecte sombrera vers le Gouffre… et en Enfer tu brûleras pour l’Éternité. Réveil-toi. Ouvre. Ouvre les yeux, Salem. La Terre tremble mais tu ne le sens pas. Réveil-toi. Ouvre les yeux. Le monde entier s’écroule mais tu ne l’entends pas. Réveil-toi. Ouvre. Ouvre les yeux, Salem. Ton âme vagabonde, déchirée par ces élans de misère, se pâme dans un coin. Tu es en train de creuser ta propre tombe. Réveil-toi. Vaillamment planté sur cette case sacrée, trop tranquille, tu écoutes ces innombrables cœurs pleurer tels ces violons qu’on afflige…

Mais tu dois te réveiller !


Des gouttes perlent sur mon visage, brillantes tels des bijoux de peau. Sensation presque intangible tant que mes songes et mes sens s’engourdissent dans une léthargie vertigineuse et enivrante. Mes paupières embrassent encore lourdement l’obscurité. Plongé dans cette noirceur sépulcrale, les bras de Morphée essaient encore d’enlacer mon esprit catatonique vers les limbes, maniant ma lourde armature humaine dans les filaments, quasi célestes, de ce servile filet que je sens sinuer sournoisement sur mon corps transit par l’étreinte funeste. Les liens se resserrent perfidement autour de ma gorge, sentant l’air qui se meure peu à peu avant même qu’elle ne vienne glisser sur mes lèvres que je perçois sèches et extrêmement gercées. J’étouffe. Je peine à respirer. Je peine à croire que je sois encore capable de le faire. Mon esprit et mon corps étant depuis si longtemps en conflit, en parfaite désunion. Je ne comprends pas ce qui m’arrive. Je ne comprends pas ce qui m’est arrivé. Alors que mon âme hurle de désespoir, mon corps se grise dans le déferlement de mes déboires. Ce qui peut me sembler espoir devient peu à peu dérisoire. Les griffes de la réalité m’éraflent la chair mais le poison de l’illusion persiste à séduire mon esprit. Tout glisse et s’émousse sur le marbre de ma peau fragilisée.  Je riais jadis de la Mort et narguais autrefois si frileusement l’infamie de tout pardon. Monstres récalcitrants, dont les mains, toujours ingrates et faucheuses, m’ont de cesse manié tel un pantin. Éprouvé dans l’arabesque de cette mortuaire comédie, je prends plaisir à jouer en ces jeux destructeurs mais pourtant si gravement respectés. Mes prouesses et mes desseins ont finalement eu raison de moi. Moi l’invincible qui, étendu, si vulnérable, sur ce matelas inconfortable, rappelle la fragilité de la race humaine. Dans un monde où tout me parais vain, mon corps, ferme et droit par ma rude impassibilité, erre comme un roi en plein milieu des décombres et du Chaos. Nécessaire à ce monde déjanté, j’y crois et je sais ; j’ignore l’Enfer, tout comme le Purgatoire. La Fatalité a beau me murmurer ses louanges à mes oreilles, jamais je ne baisserai les bras… jamais j’embrasserai ma fin.

Réveil-toi. Ouvre. Ouvre les yeux, Salem.
Ta race est un sublime don. Tu as le pouvoir de changer les choses. Tu le sais. Tu y crois depuis toujours. Ignore l’Enfer. Contourne le Purgatoire. Sens la terre trembler sous ton corps devenu si lourd et douloureux. Vois. Vois le monde entier qui s’écroule… erre tel le roi que tu es en ces décombres. Deviens amant au Chaos. Tu es une machine… tu te nourris du sang des êtres pernicieux et te lave l’âme par le sang des innocents. Tu es une machine façonnée par la main de la destruction. Anéantis ce qui a déjà été détruit. Renais de tes cendres. Et embrase le monde qui se consume déjà. Fais le mal pour enfin voir briller le bien. C’est ta destinée. Tu le sais…

Ouvre. Ouvre les yeux, Salem.
Regarde enfin le visage de la Mort et n’y ressens aucun remords et aucun reproche.
Nécessaire à ce monde déjanté, tu y crois et le sais.


Geste si simple et anodin. Il me demande des efforts surhumains et pénibles. J’ouvre les yeux mais les referment quasi instantanément. Ma tête est lourde, extrêmement lourde. Je ne parviens pas à percer le nuage de brouillard qui s’étend doucement devant mes azurs éblouies par la clarté rutilante. Ma vision est trouble et mes membres si lourds… engourdis. Mes poumons me brûlent, j’ai la poitrine en feu… chaque respiration m’égratigne le thorax et m’érafle la gorge. Lentement, je m’acclimate à ces désagréables sensations qui me torturent le corps. Je viens de passer je ne sais combien de temps dans un état comateux, pour ne pas ainsi dire dans un état qui se rapproche peu à peu de l’hibernation. Ma tête pulse avec violence, j’ai l’impression que l’intégralité de ma cervelle est en train d’exploser comme de la bouillie, les lambeaux charcutés s’écrasant en des horribles martèlements sur ma boîte crânienne, pour vouloir ressortir par tous les orifices de ma figure crispée. J’ai de la difficulté à reconnecter mon esprit avec mon corps. Je perçois mais encore je ne parviens pas assimiler quoi que ce soit. Tout m’est confus. Mes souvenirs, mon orientation, l’apesanteur de mon propre corps que je ne parviens même pas à bouger alors que j’essaie vainement de m’asseoir sur le lit… un lit ? Ce n’est qu’à ce moment même que je réalise que j’ignore totalement où je me retrouve. La peur m’envahie et je sens mon palpitant s’accrocher péniblement entre mes côtes alors qu’il heurte avec violence ma poitrine. Difficilement, je distingue un visage au-dessous de moi. Ses traits sont nimbés et voilés par cette fichue brume qui persiste à brouiller l’intégralité de mon champ de vision. Avec cette lumière éblouissante qui m’agresse les yeux, ce visage de porcelaine m’apparait presque comme un ange. C’est déroutant mais à la fois si rassurant. Je ne suis pas seul…

Les rumeurs de la Vie commencent peu à peu à se frayer un chemin vers mes oreilles. Chaque sons et tonalités résonnent comme un faible murmure inaudible qu’on aurait projeté dans un long et étroit tuyau… les échos périssant presque avant d’atteindre le dénouement de l’interminable voyage.

Qu’est-ce qui s’est passé ?

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Dernière édition par Salem L. O'Malley le Lun 30 Déc - 17:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: ❝ torn apart by the break of day. ❞ - NOVALEM   ❝ torn apart by the break of day. ❞ -  NOVALEM EmptyDim 8 Déc - 23:31



torn apart by the break of day
❝ YOU'RE IN MY VEINS AND I CANNOT GET YOU OUT ❞



Il glissa sur mes cuisses, m'échappant des mains tranquillement. Mais ce ne fut que lorsqu'il fracassa le sol que je revins à moi. Je m'étais assoupie. Recroquevillée dans le fauteuil qu'une infirmière avait eu l'amabilité de me confier, je peinais à garder les yeux ouverts alors que je débutais un livre que j'avais apporté de mon loft. Je ne calculais plus les heures que je pouvais passer ici. C'était triste, c'était déprimant, mais je ne pouvais me résigner à le laisser seul. Je m'attirais des ennuis à disparaître de la civilisation de la sorte, les vampires commençaient à s'impatienter, je le savais, je le sentais. Mais je m'en foutais. Ma vie n'avait plus aucun intérêt, plus aucun attrait aujourd'hui. Je n'avais qu'une pensée en tête, une seule pensée qui me hantait jour et nuit. Salem. Voilà presque deux semaines que je veillais à son chevet, que je passais mes journées, mes nuits à ses côtés, sur ce fauteuil qui prenait peu à peu la forme de mon corps. Je m'apportais quelques distractions; un livre, un journal dans lequel écrire... Mais rien ne parvenait à véritablement me distraire. Je demeurais inquiète, je demeurais soucieuse de l'avenir. Parfois, je pouvais rester de longues minutes, voire des heures, assise, à contempler le lycan dormir. À songer. À m'interroger. Il y avait bien longtemps que je n'avais pas ressenti une telle détresse... Il y avait bien longtemps que je ne m'étais souciée aussi ardemment de la vie d'autrui. Je songeais aux raisons qui expliquaient cette inquiétude. Je cherchais à mettre des mots sur les émotions qui m'habitaient. Et à chaque fois que je plongeais dans ces profonds questionnements, je me perdais. Je me perdais, car je ne parvenais jamais à comprendre et à me répondre. Je mettais le blâme sur le déni, sur cette tendance à vouloir me protéger en m'isolant et en refoulant mes sentiments. Et pourtant, je ne parvenais aucunement à utiliser ce mécanisme de défense avec lui. Je me laissais submerger, sans chercher à repousser. J'avais tué pour lui. J'avais mis fin à la vie du mutant qui l'avait mis dans cet état d'inconscience et je n'en ressentais aucun remord. Le goût métallique du sang envahissait parfois mes papilles, me provoquant un haut le coeur. Et malgré ces souvenirs, je ne regrettais pas. Il fallait que je le venge... Il le fallait... Et aussi utopique pouvait être cette pensée, j'avais espéré que d'éliminer la menace le ramènerait. Quelle idiote. Salem était toujours plongé dans ce lourd coma et les médecins refusaient de me dire quoi que ce soit. Ils n'avaient pas les connaissances nécessaires pour soigner des êtres surnaturels... Personne n'avait le remède. Et je désespérais.

J'avais sursauté, mon coeur battant un peu plus vite dans ma poitrine. Mes paupières s'étaient entrouvertes, lourdes par le manque de sommeil. Je remarquai mon livre sur le plancher de la chambre, celui que j'avais tenté de lire avant que je ne me laisse emporter par la fatigue. Comme à mon habitude, je jetai un coup d'oeil à Salem étendu sur le lit, comme s'il allait me lancer un "bon matin". Espoir utopique. Je soupirai alors que je me redressais de mon siège. Je sentis mon dos courbaturé par la position inconfortable que j'avais perpétuée durant ma brève sieste. Je grimaçai et me levai du fauteuil pour m'étirer convenablement les vertèbres. Après cette petite séance d'étirement, je me penchai pour ramasser le bouquin qui m'avait glissé des mains. Je replaçai les pages pliées et le déposai sur la table de chevet, avec l'idée qu'il serait peut-être temps que je mange quelque chose. La nourriture de la cafétéria de l'hôpital n'avait rien d'appétissante, mais je n'avais rien avalé de la journée... Je n'y pensais plus. J'arrivais à peine à me nourrir convenablement, n'aidant aucunement à ma fatigue chronique. Je me résignais à quitter la chambre pendant quelques minutes afin de manger un petit casse-croûte, mais un bruit anodin m'en empêcha. C'était comme un grognement, subtil, bref. Perplexe, je me tournai vers le corps inerte du lycan. Je sentais mon coeur s'emballer, je sentais une impatience nouvelle naître en moi alors que je ne parvenais pas à comprendre ce que je venais d'entendre. Mes yeux demeurèrent ancrés sur le visage de Salem, comme si je m'attendais à une réaction de sa part. Avais-je rêvé? Avais-je imaginé ce grognement? Mon esprit commençait à divaguer par le manque de sommeil, par le manque de nourriture. J'espérais si fort qu'il me revienne que j'illusionnais des signes... Il n'avait pas grogner. Ce n'était que la folie qui m'envahissait peu à peu. Et malgré ces pensées néfastes, j'étais incapable de détourner le regard. Je m'obstinais à attendre, à observer avec la plus grande attention. Mais rien. Toujours rien! Jusqu'à ce qu'il n'ouvre brièvement les paupières.

Je sentis mon coeur se serré douloureusement, tout mon corps me propulsant vers l'avant. Je me retrouvai à son chevet, debout, penchée au-dessus de son corps. « Salem? » interpellais-je nerveusement. Il s'activait. Je le voyais lutter contre le mal et tenter de revenir à lui. Un combat difficile qui lui demandait le peu d'énergie qu'il pouvait posséder. Je sentais mes yeux s'emplirent de larmes d'espoir, je sentais mon corps trembler sous une joie qui m'avait longtemps quitter. Mon coeur s'emballa davantage alors qu'il ouvrait de nouveau les paupières, découvrant des yeux égarés, un regard perdu. Revoir ses prunelles azures... Un souhait qui m'avait habité depuis le jour où je l'avais découvert dans cette chambre. Je m'installai sur le matelas, tout juste à ses côtés. Mes mains vinrent encadrer son visage, mes paumes s'appuyant contre ses joues. « Salem... C'est... C'est Novalee, je suis là, » murmurais-je doucement, la gorge serrée par l'émotion. J'avais cette crainte... Cette crainte immense qu'il ne se souvienne pas de moi. Qu'il ne reconnaisse pas mon nom. Qu'il soit parti si longtemps, qu'il ait perdu la mémoire. Et j'ignorais pourquoi cette crainte m'habitait et me hantait si ardemment, mais elle était là. Une larme cristalline longea ma joue alors que ma vision demeurait brouillée par ce voile humide. Je lui laissais le temps de reprendre ses esprits, mais j'étais hâtive. Hâtive qu'il me regarde réellement, qu'il confirme qu'il était de retour et qu'il ne s'agissait pas seulement d'un réflexe de son corps toujours endormi. Salem, reviens-moi.

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Dernière édition par Novalee R. Slater le Dim 5 Jan - 21:01, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: ❝ torn apart by the break of day. ❞ - NOVALEM   ❝ torn apart by the break of day. ❞ -  NOVALEM EmptyJeu 2 Jan - 18:56




Fiction, when we're not together
Mistaken for a vision, something of my own creation.

Ma vision trouble et vaporeuse s’ajuste peu à peu au travers du panorama nébuleux et encore versatile. Devant mes azurs à moitié recelés derrière mes paupières batifoles, je vois le décor valser d’une lenteur vertigineuse, alors que la lumière filtrant par-delà le verre cristallin d’une fenêtre quelconque m’éblouie de son nimbe lumineux et nacré. Les rumeurs de la Vie deviennent sitôt des murmures bien audibles, attendant le tintement bien régulier de ce cardiogramme qui me laisse savoir que la contraction de mon muscle cardiaque est toujours bien là et n’a pas explosé au creux de ma poitrine. Je suis vivant. Je suis encore là. Constatation à la fois réconfortante et effrayante. Je ne me souviens de rien. Mes muscles et tendons m’élancent d’effroyables douleurs, comme si je me serais endormi sur un tapis de braises ardentes, pour ensuite me réveiller après un long et profond sommeil. Long et profond sommeil qui, une fois dissipé, me reconnecte de manière très violente et extrêmement désagréable à la réalité. Mon crâne est douloureux, comme si toutes ces cuites que j’ai prises dans ma vie se concentrent en une seule et unique migraine. J’ai la cervelle en compote, la boîte crânienne fulminant comme une cocotte-minute, la racine de mon cuir-chevelu s’enfonce comme des clous à l’intérieur de ma tête. J’ai l’impression d’avoir la gueule de bois et atrocement mal aux cheveux. Et ce décor versatile qui ne cesse de tanguer sous mes yeux me donne étrangement le mal de mer. J’ai la nausée, les pulsations impassibles de mon palpitant se répercutent jusque dans les voies obstruées de ma gorge. Durant quelques instants encore, ma tête n’est que confusion et douleur. Mon corps n’est que lourdeur et vertige. J’ai beau m’acclimater à ces sensations, j’ai beau deviner l’endroit où je me trouve, je ne peux m’empêcher de me sentir perdu et dépaysé.

Et alors que je semble encore plus profondément sombrer au sein de cette spirale infernale, un feu incandescent vient soudainement étendre son brasier sur le flanc de mes joues livides. Des paumes douces et brûlantes viennent doucement heurter la chair cireuse de ma figure. Frénétiquement, confusément, je cligne les yeux, mon regard perdu dans le vague semblant peu à peu s’éjecter de ce flou et s’accrocher à l’approche enchanteresse qui se dessine comme une ombre devant-moi. Visage nimbé par la buée qui peu à peu s’éclaircit. Visage nimbé par la buée qui peu à peu se dérobe de son étrange fourreau d’obscurité. Les mains encadrent toujours ma figure, les paumes brûlantes bien soudées contre le marbre crispé de mon visage, ce contact au-début quasi spectral devient de plus en plus irradiant, vrillant au travers de ma lourde armature humaine pour venir embraser mon cœur et réchauffer ma vieille âme brisée qui se détache lentement de ce manteau de glace m’engourdissant les sens. Une voix m’interpelle. Cette voix incertaine mais pourtant si douce qui apaise enfin la tempête et fait détaler au loin ce preste orage déchaîné qui menaçait bientôt de me rendre naufrage dans les vestiges enchevêtrés de ma conscience. Je me laisse bercer par l’écho, remontant peu à peu à la surface, oubliant ces limbes me rendant pantin de leur malice… guidé par la clarté de ce jour que je vois prendre naissance définitivement alors que le mirage devient de plus en plus beau et parfait. Ma main gauche, bien que difficilement, glisse lentement sur le drap, cherchant désespérément une prise alors que mes azurs trouvent enfin leur point de mire. Ces deux billes maronnes qui ont vus tant d’horreurs et de pleurs. Ce regard cristallin qui brille en plein cœur des ténèbres. Cette lueur se trémoussant comme une flamme à jamais réduit en cendre et de poussière. Comme deux puits noirs et sépulcraux, ces deux pupilles m’aspirent en plein cœur de leur abysse, mon esprit embrassant pleinement cette étreinte qui m’engoue dans une douceur étrangement vertigineuse et enivrante. Je m’écroule en plein cœur de ce vide rédempteur, souhaitant rentrer en collision avec le miroir de son âme.

- Novalee… ma voix est caverneuse, rauque et aussi déraillée que l’engrenage rouillé d’une machine. Seulement, je n’en prête si peu attention. J’oublie mon malaise. Mon âme tiraillée par les élans de douleur semble enfin s’assoupir. Je sais désormais reconnaître la tangible réalité mais pourtant la présence de la louve m’apparait comme un rêve illustre.

Novalee… l’élégance d’un néant follement étoffé.
Ma main, désormais tremblotante et suspendue dans les airs, vient lentement agripper le poignet de la jolie blonde. Mes doigts glacés glissent doucement sur sa chair récalcitrante alors que ma paume vient envelopper le revers de sa main. L’ultime collision. Mon cœur esquisse un bond colossal au travers le treillis recourbé de mes côtes. Une énergie soudaine et point espérée prend alors lueur dans les vestiges de mon corps encore fatigué. Je me sens vivant. Amoché… mais défensivement bien vivant. Et je souris. Un sourire qui se dessine en une moue piteuse maladroitement contorsionnée, mais clairement cette grimace faiblarde est l’esquisse d’un sourire. Doux et tendre sourire qui ne semble définitivement s’envoler de sitôt… ce qui est dans mon cas un quasi miracle !

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MessageSujet: Re: ❝ torn apart by the break of day. ❞ - NOVALEM   ❝ torn apart by the break of day. ❞ -  NOVALEM EmptyDim 5 Jan - 21:57



torn apart by the break of day
❝ YOU'RE IN MY VEINS AND I CANNOT GET YOU OUT ❞



Espoir futile. Espoir utopique. Ces dernières semaines avaient été pénibles, avaient été horriblement douloureuses. De véritables montagnes russes qui vous ramènent sans cesse dans un creux... un profond creux qui ne cesse de se creuser de jour en jour. J'avais gardé une parcelle d'espoir dans mon coeur, lui qui bondissait et s'excitait à la moindre apparition d'un personnel soignant, à la moindre désillusion que je pouvais me faire. Certes, avec les jours, la présence des infirmières et les visites de plus en plus rares des quelques médecins de l'hôpital m'affectait de moins en moins. C'était devenue une routine. Une routine tordue dont aucun être vivant ne devrait vivre. Les seuls moments que je me permettais de quitter son chevet étaient ceux où mon estomac se tordait de douleur ou lorsqu'une certaine blonde faisait son tour entre deux patients. Je ne pouvais supporter me tenir dans le même pièce qu'elle, pas après ce que j'avais perçu dans l'appartement du lycan. D'ailleurs, je possédais toujours des questionnements à ce sujet... Mais je les repoussais, car elles n'étaient pas ma priorité numéro un ces derniers temps. Salem l'était. Sa santé. Son bien-être. Si elle lui procurait le moindre réconfort, soit, je pouvais au moins faire cet effort pour lui. Or, je tournais en rond lorsque je n'étais pas près de lui... Je me rongeais d'inquiétude, d'impatience, me faisant d'innombrables scénarios dans ma tête. Et s'il se réveillait en mon absence? Et si ses signes vitaux diminuaient? Je devais être là. Je devais toujours être prête. Mais aussi longtemps je m'étais préparé, je n'aurais jamais pu être prête à la moindre éventualité. Quelle soit heureuse ou triste. Et certainement pas celle-ci.

C'était comme un rêve. Un doux et imprévisible rêve. Celui que l'on désire poursuivre même une fois sortie du sommeil, comme s'il était plus paisible que la vie que l'on menait. Je me sentais plongée dans une situation tout à fait improbable que j'avais pourtant longuement espéré! Ce n'était que dans ces moments miraculeux que l'on réalisait combien cet espoir utopique qui nous avait habité sans relâche pendant des jours et des nuits incalculables en valait la peine. Il avait une raison d'être. Je m'étais accrochée à cette fragile et minuscule lueur brillante, la seule qui éclairait mes pensées lorsqu'elles devaient trop sombres, trop lourdes. Combien de fois mes joues avaient-elles été tapissées de ce liquide clair et salé? Beaucoup trop. Mais ces larmes qui se créaient aux coins de mes yeux n'avaient rien à voir avec de la tristesse et du désarroi, à présent. Elles se manifestaient en raison d'une joie flamboyante qui me submergeait soudainement. Il me revenait. Salem reprenait doucement conscience. Je le voyais combattre, je le voyais s'accrocher à cette réalité qui l'avait abandonné pendant beaucoup trop longtemps. Mes mains encadrant son visage blêmi par une inactivité trop longue, j'attendais, le coeur battant, le visage tendu. Je patientais comme je l'avais fait pendant ces nombreux jours où j'avais veillé à son chevet. Une patience qui menaçait de devenir néant maintenant que la lumière éclairait mes songes et mes rêves. Les paupières lourdes, il tentait de les ouvrir alors que je lui parlais, que je lui sommais intérieurement de me revenir. Je sentis un mouvement faire bouger les draps blancs qui recouvraient le corps autrefois inerte du lycan, mais mes yeux demeuraient ancrés sur son visage, cherchant un contact, un signe qui confirmerait son retour officiel. Et j'aperçus ces claires prunelles se fondre dans mes sombres iris. Je saisis son regard et mes entrailles se tordirent d'un frisson incontrôlable. Ma respiration devint étrangement difficile alors que ce simple contact provoquait des réactions physiologiques encore jamais expérimentées. Et il prononça mon nom. Il glissa hors de ses lèvres d'une voix qui ne ressemblait pas à la sienne, mais qui venait définitivement de ses cordes vocales, sans aucun doute. C'était comme si un poids titanesque se soulevait brutalement de mes épaules, libérant mes poumons autrefois oppressés. Une longue expiration franchie mes lèvres alors que je fermais doucement les paupières. Un sourire tendre et réconforté étira mes lèvres, sentant une deuxième larme cristalline s'échapper de mes yeux clos. Je la laissai faire son chemin sur ma peau rougis par l'émotion, jusqu'à ce qu'elle vienne s'effondrer sur le lit. Un touché inespéré effleura mon poignet, m'obligeant à relever les paupières afin d'y apercevoir sa provenance. Le mouvement que j'avais perçu à ma droite était le bras de Salem, sa main qui venait longer ma peau pour venir ensuite s'appuyer contre le revers de la mienne qui se trouvait toujours contre sa joue. Attendrie, je frissonnai. Plongeant de nouveau mon regard dans le sien, je souris de plus bel alors que son visage se tordait en une moue difficile. « Oui, je suis là, » murmurais-je d'une voix cassée par l'émotion.

J'aurais désiré rester ainsi une éternité. Le reste de mon existence à le contempler et à savourer cette tendresse infinie. Il était pourtant en piteux état... Il était de retour - et j'en jubilais de l'intérieur -, il se souvenait de moi, mais rien ne disait qu'il n'avait pas d'autres séquelles à son coma prolongé. Cette crainte m'avait également habité et je désirais faire tout en mon pouvoir pour facilité son départ de cet établissement. De ma main libre, je me penchai sur le côté du lit et saisis le détonateur qui alerterait les infirmières et les bénévoles de l'étage que de l'aide était demandé. Si tout se passait bien, bientôt, Salem pourra sortir d'entre ces murs blanchâtres. Je devais avertir ses proches... Mais pour le moment, j'écartai ces responsabilités de ma tête. Je retournai mon attention vers le lycan et savourai ce bref moment... avant qu'il ne m'échappe.



THE END

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