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  ❝ if you can't say no ❞ - NOVALEM

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MessageSujet: ❝ if you can't say no ❞ - NOVALEM    ❝ if you can't say no ❞ - NOVALEM EmptyJeu 13 Fév - 4:51





if you can't say no
❝ BUT I DON'T REALLY WANT TO KNOW ❞

« Des amis? Des amis! » Un rire jaune ébranla brièvement mes cordes vocales alors que mon regard se détournait volontairement vers le côté, incapable de soutenir cet air qu'il affichait sur son visage. Comme si j'avais perdu la tête. Comme si j'étais folle. Un sourire dénué de toute hilarité, de tout amusement, demeura accroché à mes lèvres et ma tête se mit à hocher subtilement de gauche à droite en signe de négation. Je ne pouvais croire ou même comprendre ce que j'entendais à cet instant même. Il me prenait véritablement pour une innocente, une aveugle! Même un non-voyant aurait vu clair dans toute cette situation, même le plus fou des fous aurait compris. D'un geste impatient, je me soulevai du sofa, prenant la tasse qui gisait sur la table à café par le fait même. Sans rien ajouter, je quittai le salon afin de rejoindre la cuisine qui n'étaient séparés par aucun mur et dont seulement quelques pas les distançaient. J'aimais mon petit loft, douillet, intime, chaleureux. Il n'y avait certes pas beaucoup d'espaces, les trois pièces principales, c'est-à-dire le salon, la cuisine et la chambre à couché, partageaient la même air. Seuls les quelques meubles permettaient de les distinguer les unes des autres. Ma demeure n'arborait aucune décoration apparente - à moins que l'on considère mon désordre comme un décor -, les murs étaient plutôt minces et l'éclairage n'était pas toujours optimal, mais j'avais toujours aimé l'ambiance qui y régnait. C'était chez moi. Le premier endroit où j'avais réussi à me sentir en sécurité, moi-même, à la maison, depuis ma fuite de la meute de Dunstan, depuis mon arrivé à New York. Ce loft avait peut-être bien des défauts aux yeux d'autrui, mais je ne l'échangerais pour rien au monde. J'y étais toujours confortable, toujours à l'aise. Mais étrangement, en cet instant, je reconnaissais pour la première fois sa petitesse et ressentais un semblant de tension qui flottait dans l'air. Aller savoir pourquoi.

Une fois devant l'évier, je déposai de manière plutôt brutale la tasse que j'avais traîné dans ma courte course pour m'éloigner du salon. Un peu trop brutal peut-être. Un morceau de porcelaine se détacha de la tasse pour venir fracasser les rebords de l'évier, résonnant sur l'aluminium poli. Indifférente d'avoir saccagé mes propres biens, j'agrippai de deux poignes de fer le rebord du comptoir alors que je baissais la tête au-dessus du lavabo encombré de vaisselles. Je serrais les dents. Je retenais ma langue, malgré cette envie prépondérante de lui cracher au visage tout ce que j'avais sur le coeur depuis l'instant où j'avais pris cette stupide initiative d'aller lui rendre visite dans son appartement. J'avais un mal fou à reconnaître véritablement ce que je pouvais ressentir face à sa relation avec elle, mais il était encore plus ardu de vivre dans cette incertitude et cette torture. C'était tout simplement ridicule. Pourquoi m'inquiétais-je autant? Pourquoi me souciais-je si ardemment de toute cette situation? Ce n'était pas mes affaires, après tout! Salem pouvait bien faire ce qu'il voulait de sa vie! Certes. Il le pouvait. Il était un homme libre - enfin, presque - et bien conscient des répercussions de ses gestes, il n'avait pas besoin d'une mégère pour lui faire la leçon. Et moi dans tout ça? Je fermais ma gueule pour ne pas créer de vague. Je fermais ma gueule par peur de me faire voir comme une timbrée qui s'imaginait des scénarios improbables et qui paranoïait sur une fille qui n'en valait pas la peine. Je la laissais s'immiscer dans ma tête, je la laissais parasiter mes pensées. Là était le problème. Elle me hantait! Les preuves étaient trop flagrantes pour que ce ne soit que le fruit de mon imagination! Et moi dans cette histoire? Qu'advenait-il de ma sainteté d'esprit? « Vous n'êtes pas que de simples amis! » repris-je alors que je me retournais aussi vivement que j'avais quitté mon sofa. Je sentais mon visage empourprée par un mélange de colère, d'impatience, d'irritation, de saturation. Je ne pouvais garder un fardeau aussi lourd... J'avais besoin d'être éclairé, j'avais besoin qu'il me dise pour de bon qu'elle était bien dans le portrait et que j'étais la deuxième. Ou la troisième? Mon coeur se serra douloureusement dans ma poitrine à ces pensées. Réaction qui survenait toujours lorsque je me laissais submerger par cette imagination perfide. What the hell is wrong with you, heart?

Avant que Salem puisse répliquer quoi que ce soit, je levai un doigt dans les airs et poursuivis d'une voix anormalement forte: « Et ne me dis pas le contraire! Je suis pas conne, Salem. Elle est toujours fourrée chez toi, elle entre sans permission et va même dormir dans ton lit! » Phrase qui fut soutenu par une grimace qui exprimait tout mon dégoût. J'avais quitté mon comptoir de cuisine pour venir de nouveau m'approcher du lycan, alors que je prenais mon courage à deux mains et le regardais droit dans les yeux. Je n'avais plus envie de me voiler le visage, plus envie de faire semblant que tout allait bien, que les oiseaux chantaient et que j'aimais tout le monde! Je n'étais pas une sainte et ça ne me servait à rien d'agir comme telle. « Et je ne parles pas de la fois où je l'ai retrouvé en tenue légère dans ton appart, comme seul vêtement sur le dos: ta chemise. » Gardant une distance suffisamment éloignée pour éviter tout contact physique, je me figeai sur place, les mains se postant sur mes hanches. Mon regard était accusateur, brûlant de rancune et de... rien. Ce n'était rien. « Elle t'appelle et t'écrit sans cesse, elle t'invite à des soirées que même moi je ne réussirais jamais à te faire aller! Et tu dis oui. À. Chaque. Fois! » Même quand tu es avec moi, aurais-je voulu dire. Mais je m'abstins. Je ne voulais pas que cette conversation se retourne vers moi, la petite louve pathétique et si seule qui avait tant besoin d'un peu de chaleur humaine. Je ne voulais pas qu'il me prenne en pitié, là n'était pas la raison de mon intervention. Je voulais simplement connaître la vérité pour apaiser mon esprit torturé! Je laissai un soupir me traverser les lèvres, mais je ne parvins aucunement à me calmer, mon animosité ne faisant que s'accroître de minute en minute. « Alors arrêtes de jouer l'ignorant et avoue-le! Y'a quelque chose entre Ariana et toi! » C'était dit. J'avais vidé mon sac. J'avais ouvert cette petite porte que je m'obstinais à tenir fermer par peur de la réaction de Salem, par peur... En fait, je n'avais aucune idée certaine sur la raison de cette peur et de ma retenue, de ma colère. Et même si j'avais enfin réussi à aborder le sujet, je ne me sentais pas pour le moins soulagée... Mon coeur battait toujours aussi vite, mes mains étaient étrangement moites et c'était comme si une tordeuse à déchets faisait mumuse au creux de mes entrailles. Je voulais seulement être fixée. Mais était-ce la seule chose que je désirais au fond?

© css & gif par blackrose
chanson par lenny kravitz

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MessageSujet: Re: ❝ if you can't say no ❞ - NOVALEM    ❝ if you can't say no ❞ - NOVALEM EmptyVen 14 Fév - 3:50




Maybe I’m wrong Or maybe I’m right
Maybe it’s just too late but this is keeping me awake all night.

« Pendant que tu néglige celle que tu aimes, un autre lui parle. Pendant que tu oublies de lui dire qu'elle te manque, un autre souhaite la voir. Pendant que tu l'as fait espérer, un autre la fait rêver. Et quand tu décides à y revenir, elle n'est plus la tienne mais la sienne. »

S’était ce qu’il s’habituait à me répéter. Ce vieux croulant à la barbe hirsute qui durant un mois m’a servi de camarade de chambre à l’hôpital  Burrows. Qui sait où est allé cet homme. Qui sait ce qu’il est devenu. Et Dieu sait comment est-ce que j’en ai carrément rien à foutre. Ici, là, maintenant, tout de suite, le museau bien creux fourré dans mon petit problème, si le lointain écho de cette jolie maxime se voit digne de retentir, il va s’en dire que le visage du Penseur est radicalement à maintenir dans l’ombre. Pas qu’il soit moche, mais simplement parce que sa personne inintéressante n’éveille absolument rien de pittoresque dans le crâne de quiconque. Quoique dans le cas actuel, avoir sa trogne fripée et velue sous la patte, sans me faire prier, je me ferais un plaisir de la pétrir sous le repasseur ! Il me fait chier…

« Si tu n’es pas capable de faire sourire la femme que tu aimes, Salmonelle… c’est que tu ne la mérite pas ! »

Royalement.
Je suis même pas foutu de me souvenir de son prénom. Et ce vieux schnock n’a jamais été foutu de bien prononcer le mien. Pourtant, ce sénile timbré me donne envie de me casser la tête sur tous les murs, tant il accapare une trop grande partie de mes songes. Il branle quoi dans l’histoire ?… que je vous entends me demander. En fait, pas grand-chose, si ce n’est que je comprends qu’il a compris un truc que moi je ne comprends toujours pas... Les échos de ses jolies maximes mettant bien en évidence une situation qui me dépasse totalement et que pourtant, un mois plus tôt, je n’aurais jamais crûs possible. Le karma, c’est une vraie saloperie !

« Des amis? Des amis! »

Elle attrape sa tasse de porcelaine, se redresse, la posture désinvolte et la tête fièrement bien haute. Je la vois déambuler paresseusement dans le loft, de cette démarche nonchalante et félidée qui m’enivre les sens alors que des images de luxures traversent mon esprit salace et déglingué. Elle n’a pourtant personne à impressionner, la seule paire d’yeux qu’elle évite de confronter présentement, c’est la mienne. D’ailleurs, mes azurs magnétisés restent accrochés légèrement trop longtemps sur la svelte silhouette, embrassant et longeant ses courbes merveilleusement bien ciselées qui épousent son corps parfait et éthéré. Elle me rend dingue ! Cette attitude de gamine névrosée, doublée d’une paranoïa sans borne, qu’elle se tue à maîtriser dans une impudence plus capricieuse que jamais, tout ça allait me rendre fou… j’ai beau avoir l’habitude de jongler avec son caractère de merde, ici, là, maintenant, tout de suite, ma répartie, autrefois saillante et inébranlable, commence dangereusement à s’effriter.  À croire que nos nuits d’amour commencent à faire branler des cordes que je croyais forgées de fer et indemnisées dans le givre d’un hiver éternel qui m’embaume le cœur de sa doucereuse torpeur. Comme neige au soleil, elle a fait fondre cette forteresse nacrée,  embrasant le treillis recourbé de mes côtes et expulsant mon cœur servile aux pieds de cette harpie abominable et pourtant si désirable. Elle se plait à jouer avec mes nerfs, les éraflant tel un violon qu’on afflige. Mon être tout entier est soumis à cette musique, cette symphonie hachée par la composition d’un rêve gâché par l’amertume et la peur. Je ne suis qu’un fragile patin qui danse au rythme de ces cordes qu’elle a lascivement sanglées autour de mes membres avides de son corps de rêve. Ma peau embrasée me suppliant d’aller heurter le satin de sa chair ambrée alors qu’un gouffre sépulcral s’emble s’être creusé entre nous. La petitesse de sa demeure semble soudain prendre le double de son ampleur, me donnant l’amère impression que des kilomètres nous séparent alors que les murs et le plafond ne cessent de s’éloigner sur cet horizon trop vaste et gigantesque. Petit. Je me sens si petit… et tellement si misérable en plein cœur de ce panorama titanesque. Le loft devient un incommensurable désert où seule une meule de foin roulant entre nos deux corps est passible de nous confirmer que nous ne sommes pas perdu au travers de deux mondes et que j’ai au moins une chance de la rattraper alors qu’elle ne cesse s’en aller. C’est débile, tellement débile !  Manque plus que la ritournelle d’un harmonica et ce duel du style western serait susceptible et digne d’un blockbuster !

Comme la mer, la colère remonte en moi, laissant refluer sur mes lèvres moroses et crispées, les vagues déchaînées de mon agacement. Si au départ cette petite confrontation m’amusait, désormais, je n’en ressens qu’un profond blase. Cette moue indéchiffrable, ce sourire engourdi qui s’étire à la commissure de mes lèvres, est sitôt éclipsé, décomposant mes traits de fer dans une éclaire d’incrédulité qui me foudroie l’entièreté de la figure. Une partie de moi sait que je ne dois pas me laisser berner par les intempéries de la louve… mais sa jumelle persiste à vouloir donner raison à cette bavure injustifiée qu’elle me crache en plein visage. Le coude encastré sur l’appuie-bras, j’écrase le cristal de ma bouteille de bière contre ma tempe gauche, cherchant désespérément un moyen de me rafraichir les méninges alors que ma main trop moite se resserre vigoureusement contre la bouteille. Toujours enfoncé dans le sofa, docilement, j’attends que l’orage passe, sévisse tout ce qui peut se retrouver sur son passage… massacrant la porcelaine de sa tasse à café qu’elle dépose sans aucun ménagement dans l’évier, avant de finalement faire irruption dans le salon et me dissoudre de son regard de feu. Ce qui me convainc de faire bifurquer mes deux billes de saphirs sur un point imaginaire que je me suis dégoté dans le fouillis qui encombre joyeusement la surface de la table-basse.  

« Si tu n’es pas capable de faire sourire la femme que tu aimes, Salmonelle… c’est que tu ne la mérite pas ! »

UGH ! Pow ! Splash ! Mentalement, je sors de ma poche un bazooka virtuel et explose la trogne du vieux croulant à la barbe hirsute. Concrètement, physiquement, la bouteille de bière, tenue par ma main trop moite et bouillante, est réduite en fragment clairsemés. Aspergeant ma figure de déterré de son liquide ambré alors que les cristaux de verres éclatés s’envasent dans ma peau avec affliction et barbarie. Ennuyé par l’élancement, légèrement, mes sourcils se froissent, remuant avec vigueur mes doigts mutilés par ces minces lésions vermeilles qui laissent déchoir sur le textile usé de mon jean délavé et troué quelques larmes de sang. La rage et le blase sinuent désormais dans mes veines, rendant indolores ces blessures fraîchement taillées dans ma chair alors que mon âme supplie mon esprit tranquille de se faire violence. Comme neige au soleil, la forteresse nacrée a définitivement fondue, ravageant mes barrages phycologique. Mes azurs transpercent avec dédain le regard furieux de la louve, laissant mes cordes vocales s’embraser comme des geysers de feu alors qu’un grognement bestial et guttural s’éjecte de mes lèvres. Écho lancinant qui ne manque pas de faire gronder les parois plâtreuses des quatre murs de la demeure minuscule. Génial ! Le loup en manque de tyrannie qui sommeille en moi va ainsi donc jaillir de son tombeau et se mettre de la partie ?

- Bordel ! Tu fais chier, Nova !

Légitime ? Ouais, peut-être. Inutile ? Oui, affirmatif. D’un bond hagard, je me redresse de contre le sofa et traverse le salon à grandes enjambées. Profitant de la courte excursion pour puérilement bousculer la jolie blonde d’un faible coup d’épaule alors que je la contourne à vitesse grand V. Où est-ce que je m’en vais comme ça ? Franchement, j’en sais rien. À la cuisine, tiens ! Histoire de me débarbouiller la face et la main !

- Qu’est-ce que tu veux entendre ? Qu’il y a effectivement quelque chose entre Ariana et moi ? Je ne peux pas avouer une chose qui n’est que le fruit de ton imagination !

Où elle cache ces fichus chiffons ?!

- La relation que j’entretiens avec elle, ça ne te regarde pas. Et pour ton information personnelle ; lorsque tu l’as découverte dans mon appart, fringuée de l’une de mes chemises. Cette nuit-là, moi, j’étais dans un putain de coma. Difficile de pouvoir tremper son biscuit dans une madame ! Que je bredouille alors que je suis en train de foutre le bordel dans sa cuisine, malmenant assiettes, verres, chaudrons et autre trucs reposant sur son comptoir. J’aime cette fille comme une sœur. Il y a des passages de ma vie que tu ne connais pas. Comme moi il y a des passages de ta vie que je ne connais pas. Par exemple, ton boulot. Ce putain de boulot qui me rend presque dingue ! Tu te pavanes avec ces crocs-blancs qui fabriquent je ne sais quoi de… toi… et de ton corps !

AH ! Elle les cache donc là ? Brusquement, j’attrape le torchon et referme violemment le fourneau. Qu’est-ce qu’un linge fabrique là ? J’en sais rien et je m’en fous. Enroulant la serviette autour de ma paluche dégoulinante de sang, je fais demi-tour et viens faire le pied de grue devant la louve pas contente.

- Est-ce que je te fais chier avec ça ? NON ! J’ai beau souffrir d’insomnie, buter tous les guignols du voisinage pour me défouler. Seulement, moi, j’ai la décence de ne pas te tomber dessus. Je sais que tu ne m’appartiens pas. Je sais que ça ne sera fort probablement jamais le cas.

Ouch !

© fiche & gif by disturbed (alias moua et c'est pas touche xD)
song by Kodaline

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MessageSujet: Re: ❝ if you can't say no ❞ - NOVALEM    ❝ if you can't say no ❞ - NOVALEM EmptyLun 17 Fév - 0:02





if you can't say no
❝ BUT I DON'T REALLY WANT TO KNOW ❞

Le regret. Il s'agissait bien d'un sentiment désagréable et parfois même insoutenable que l'on expérimentait lorsqu'on savait au fond de nous que nous avions agi d'une manière inappropriée ou dit quelque chose de déplacer. Il était facile de regretter, facile de se monter contre soi-même et se critiquer. Le regret. Je détestais lorsqu'il se pointait le bout du nez, surtout dans les moments où je prenais enfin le dessus de mes inquiétudes et de mes réticences. On ne pouvait pas dire que j'étais une personne généreuse à tout moment de mon existence, mais je ne serais pas prête à me qualifier d'égoïste non plus. J'étais beaucoup trop consciente des gens qui m'entouraient, de la misère qui sévissait autour de moi, pour me foutre littéralement de tous et chacun et penser à mes propres intérêts. Mais, parfois, faire preuve d'un semblant d'égoïsme me permettait de préserver ma santé psychologique. J'observais, je ruminais mes plus profonds désarrois, car je savais que je ne pouvais les partager avec personne. Je terrais au fond de moi mes secrets les plus sombres, mes regrets les plus douloureux, sachant que de les partager ne m'apporterait que souffrance et désolation. Mon parcours n'était pas un chemin clair parsemé de fleurs odorantes et colorées, mais je faisais mon possible pour améliorer mon sort lorsque je le pouvais. Améliorer mes conditions de vie qui étaient, disons-le, plutôt médiocres depuis mes seize ans. J'étais une cachottière, une actrice dans l'âme, une énorme carapace s'étant édifiée autour de mon coeur par peur que l'on touche mes faiblesses et me détruise à petit feu. Il s'agissait de mon mécanisme de défense, car je savais que si je me laissais trop facilement atteindre par les horreurs de ce monde, j'en viendrais à me perdre moi-même. Mais comment pouvais-je expliquer le fait qu'une histoire de couchette et de supposé triangle de désir m'atteignait de manière aussi démesurée? J'excellais dans l'indifférence, exprimant chaque propos avec une attitude et un tact qui m'était propre. Je laissais souvent mes émotions de côté, car je refusais qu'elles transparaissent au travers de mes paroles et de ma façon de m'exprimer. Ce réflexe m'avait été fort utile dans le passé. Pourquoi ne parvenais-je pas à me détacher de mes sentiments à cet instant précis? Pourquoi ressentais-je autant de colère et d'irritation face à une fille que je connaissais que depuis quelques mois? Pourquoi craignais-je autant de ne pas être la seule et l'unique pour Salem? Pourquoi sa réaction me mettait autant en rogne?!

Mes mains ancrées de manière exagérées sur mes hanches, j'attendais une réaction de la part de celui que je fixais avec autant d'amertume, d'insistance. Au lieu de tourner le visage afin de me confronter, il se contenta d'appuyer sa bouteille de bière contre sa tempe, pour qu'ensuite elle n'éclate en de centaines de petits cristaux. Mon corps fut secoué d'un soubresaut, surprise. La première pensée qui me traversa l'esprit ne fut probablement pas celle que j'aurais dû avoir... Mon plancher! Mon fauteuil! La bière avait jailli de la bouteille brisée, venant choir tout bonnement contre le parquet de ma demeure, suivie de près par les miettes de verres qui s'éparpillèrent un peu partout. Mes yeux devinrent deux billes bien rondes, offusquée de voir Salem souillé mon loft de la sorte. Après un moment de pure consternation, j'observai ce dernier daigner enfin se lever les fesses de son siège et venir à ma rencontre. Ce ne fut qu'à ce moment que je remarquai sa joue colorée d'un liquide rougeâtre, dégoulinant jusqu'à son cou. Charmant! Il allait maintenant tâcher tout l'appart! Je devais avouer qu'une pointe d'inquiétude m'a distrait à cette vision sanguinolente, mais je ne pus jouer les gardes-malades puisque Monsieur décida de s'amuser aux auto-tamponneuses en me bousculant sur son passage. Déséquilibrée, je dus faire quelques pas sur le côté afin de ne pas m'effondrer au sol telle une baleine échouée sur une plage. Il n'aidait pas sa cause, le pauvre! De plus en plus irritée, je serrai les dents alors que je me redressais sur mes jambes. Je fais chier? Moi, je fais chier?! Watch out, boy, you don't know who you're talking to!

Il avait franchi le seuil de la cuisine, se trouvant à présent derrière mon dos, moi me tenant toujours entre les deux pièces. Il répliqua enfin à mes paroles alors que je pivotais sur moi-même afin de l'observer de mon regard consterné. J'ignorai ces mouvements hâtifs, cherchant je ne savais trop quoi sur les comptoirs de la cuisine, attentive aux mots qu'il me répliquait sans gêne, sans ménagement. Et ce que je craignais se produisit. Il me traitait de folle. Il nia mes remarques, affirmant que tout ce que j'avais pu croire concernant Ariana et lui n'était que le fruit de mon imagination. Je refusais de croire à ses explications! C'était impossible! Je ne pouvais être sotte au point de me soucier de quelque chose qui n'existait pas! Je ne pouvais être inquiète face à mon exclusivité en tant... qu'amante... sans qu'il n'y ait de véritables raison! Non? Mon attention fut détourné - faisant battre mon coeur un peu plus fort dans ma poitrine déjà souffrante - lorsqu'il affirma: « J'aime cette fille comme une soeur. » Pour une raison qui m'échappait, mon cerveau se trouva figé par cette information, comme si je ne parvenais pas à procéder ce qu'il venait de dire. Et je ne saurais dire ce que je pouvais ressentir face à cette déclaration... Du soulagement? De l'inquiétude? De l'irritation? Mon moment de réflexion fut trop courte durée pour que je puisse réellement comprendre ce que mon corps tentait de me dire. Salem poursuivait ses accusations, retrouvant aussitôt ma concentration et ma colère. Il avait beau me dire qu'il tuerait tous les cons qui osaient mettre leurs pattes sur moi, je ne pensais qu'à une chose: mon indignation. Il avait beau laisser insinuer que de ne pas avoir mon exclusivité le rendait dingue, je demeurais indignée. Je demeurais aveuglée par mon animosité.

À peine eut-il terminé son discours que déjà j'emboîtais le pas vers lui, les poings serrés de chaque côté de mon corps. « Tu me prends pour une traînée?! » accusais-je d'un ton dédaigneux et outrée. Mon visage était froncé par mon outrance, alors que j'avais retenu ses insinuations sur mon travail. « Tu me prends pour qui, han? Tu crois que je suis assez stupide pour me laisser faire par ces foutus vampires, les laisser poser leurs sales pattes sur moi?! T'as bien raison, il y a des passages de ma vie que tu ne connais pas! T'as aucune idée pourquoi je fais ce boulot, t'as aucune idée pourquoi j'en suis jusque là aujourd'hui! » Le sujet venait de dévié. Je m'emportais. Je ressentais une telle colère au fond de moi... une telle détresse. Mon corps en était la preuve même alors qu'il commençait à trembler de frissons incontrôlables. Je sentais mes muscles tendus sous ma peau, incapable de les détendre alors que ce tourbillon de sentiments ravageurs consommait tout mon énergie. Je commençais même à sentir un voile cristallin s'installer devant mes prunelles, ne faisant aucun effort pour le chasser. J'étais hors de moi. Je ne voyais plus clair dans toute cette histoire, ignorant si je l'engueulais pour les mêmes raisons qui m'avaient poussé à engager cette conversation animée. Je me trouvais à présent à quelques pas de lui et j'osai réduire la courte distance qui nous séparait. La tête bien haute, je plantai mon regard carnassier dans le sien, ne laissant pas notre différence de grandeur significative m'intimider. Autant avait-il pu m'effrayé lors de nos premières rencontres, autant maintenant je n'arrivais plus à ressentir la moindre inquiétude. J'avais besoin de me vider le coeur. J'avais besoin de lui exprimer tout ce qui était enfoui au fond de moi, même s'il s'agissait probablement de la première fois depuis une éternité que je m'ouvrais à ce point à quelqu'un d'autre. « Si je te fais autant chier, Salem, qu'est-ce que tu fous encore là? Y'a des gens beaucoup plus agréable dans ce monde! Oh, tiens, Ariana, par exemple! Miss Bonheur en personne! Ça doit être tellement mieux passer du temps avec elle qu'avec la vieille folle de Novalee qui s'imagine des trucs! » Encore cette histoire d'Ariana... Il venait de m'avouer qu'elle était comme une soeur pour lui et je continuais de m'en faire? What's wrong with me... Malgré tout, malgré cette pensée dont j'étais tout à fait consciente, je persistais à me sentir blessée et aucunement rassurée. Je lui en voulais, je lui en voulais tellement d'être aussi aveugle! Et je m'en voulais tellement de continuer à me torturer en cherchant une confirmation à cette douleur... La respiration fébrile, je laissai la tension qui flottait dans l'air nous affliger un moment. Mes paumes se trouvaient meurtries par mes ongles qui s'enfonçaient dans ma chair, moyen plutôt primitif de retenir mes tremblements apparents. Et sur un ton qui se voulait dédaigneux, mais qui apparu beaucoup plus doux que je ne l'aurais cru, je repris: « De toute manière, je vois pas pourquoi tu souffres autant, y'a personne d'autre dans ma vie. Et si tu tiens autant à ce que je t'appartienne, tu n'as qu'à demander! »

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chanson par lenny kravitz

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MessageSujet: Re: ❝ if you can't say no ❞ - NOVALEM    ❝ if you can't say no ❞ - NOVALEM EmptyMar 18 Fév - 23:25




Maybe I’m wrong Or maybe I’m right
Maybe it’s just too late but this is keeping me awake all night.

Elle désire mon attention, mais elle refuse mon affection. Elle manifeste ses afflictions, mais elles ne sont jamais que des fictions. Croire si fort à ce mensonge. Incapable de passer l’éponge sur ces songes qui la rongent. Je fracasse sa carapace, fêlure et brulure sur son cœur meurtri. Fêlure et brulure sur l’ange maudit. Incapable de comprendre ses tourments, je préfère l’embourber dans le châtiment. La noyée dans l’horreur de ma lâcheté. Trop aveugle pour voir. Trop sourd pour comprendre. Seul la colère et la rage s’agitent en moi. Blessure sanieuse et superficielle d’orgueil qui érafle mon égo salement amoché. Prétendre le contraire, je n’en suis hélas plus capable. Tant qu’à laver notre linge sale, aussi bien vider le panier au complet et tout remettre à neuf.        

- Donne-moi une chance d’apprendre à te connaître. Donne-moi une chance d’être là pour toi. Donne-moi une chance de te comprendre. Réduisant en poussière ma culpabilité, évoquer ce secret, qui jusqu’à présent s’était claustré dans ma trachée, cela fait rejaillir ma colère… cette rengaine que j’ai tant cherché à enfouir au plus profond de moi. Je lui en veux. Je lui en veux tellement d’être si bornée et égoïste. Je lui en veux tellement d’être si leurrée dans ces illusions. Tu me repousses et je te chasse. T’as tellement si peur de t’ouvrir à quelqu’un, que tu ne cesses de t’imbriquer dans cette forteresse qui ne comble rien d’autre que ce désastreux sentiment de solitude. Tu me méprises parce que je suis en train d’abattre ton précieux manoir esseulé. Tu nous voue déjà échec alors qu’on a encore rien tenté. Considération dramatiquement réaliste. Qu’est-ce que nous sommes ? Deux débris de l’humanité qui, déjà voués à la destruction, sont en train de gratter la terre poisseuse de nos ongles amochés, se creusant une tombe vers cette descente aux enfers. Blessés par les contrecoups de la vie, nos deux cœurs ecchymosés n’ont de cesse encaissés les coups, tous les deux bourreaux de cette perdition, nous sommes les premiers à démolir cet insolant railleur, se plaisant à le broyer au travers de nos poings dangereusement contractés. S’éreinter à se détruire pour ne pas souffrir et se laisser flétrir par nos aspirations. Ces besoins qui chantent le plaisir. Ces envies qui passent sur nous comme un lourd attelage, sabots sans pitié qui nous piétinent sans merci. Que Diable nous arrive-t-il ?!

Être enfermé avec elle dans un espace si petit, si oppressant, cela tiraille dangereusement mes nerfs. À grands coups de crocs assassines, je me mordille jusqu’au sang l’intérieur de la joue, déglutissant de travers la bile qui me remonte à la gorge. Les hostilités depuis longtemps lancées, pourquoi ne pas s’achever en mettant en lumière la maudite vérité ? Aussi bien se faire violence et confronter la potence.

- C’est véritablement ce que tu souhaites ? Me voir croupir entre les bras de Miss Bonheur ? Le célibat t’arrangeant si bien, je n’aurais aucune peine à répondre à tes humbles délires. Elle ne réalise pas à quel point sa conduite peut être blessante. Je ne réalise pas à quel point est-ce que je peux la détruire. Je joue la carte de l’indifférence et elle est prête à me pousser à aller voir ailleurs. Elle joue le même jeu que moi, mais pourtant cette mascarade perd toute sa raison d’être lorsque ses prunelles maronnes plongeant dans la mer azurée de mes pupilles. Ses beaux grands yeux chocolat, aussi sombre que les ténèbres engloutissant nos âmes, agitant la douleur qui coure frileusement dans mes veines. Je lui hurle de s’en aller mais mes yeux la supplient de rester. On ignore l’être que nous sommes jusqu’à ce qu’on repère notre reflet dans le regard de quelqu’un d’autre. Et soudain on a l’étrange impression d’exister. D’appartenir à quelqu’un. Totalement libre, tu pourras bosser sans crainte de me voir retentir. Profonde rancœur, pour aucune pudeur. Jaloux ? Ooooohhh que si, je le suis. Possessif ? À en crever les yeux, ce glaive troue mon âme. Malade de la savoir entre les bras de quelqu’un d’autre. Brisé de la savoir se heurter contre ces répugnants corps de marbre. Supplicié de savoir qu’une paire de yeux embrasée de désir osent la contempler alors que mes azurs n’embrassent rien d’autre que l’espace vide qu’elle délaisse froidement dans le lit. Soirs après soirs, je broie le noir. Nuits après nuits, son travail n’est rien d’autre qu’un souci. Je ne connais rien de sa profession mais pourtant c’est ma plus vile obsession. Aux yeux de ces Éternels, elle n’est qu’une distraction alors qu’au travers de mon regard elle est adoration… attention… affliction. Que Diable nous arrive-t-il ?!

- ALORS SOIS MIENNE ! Le hurlement désespéré s’écrase tout juste sur le visage empourpré de la louve, mais moi je suis déjà loin d’elle. Incapable d’une telle proximité entre nos deux corps alors qu’un geste de recule reste emprisonné en moi, prenant conscience que je me suis avancé sur voie vraiment risquée et que tourner les talons serait envisageable pour me préserver d’un refus quasi mérité. Je fais les cent pas au travers de l’appartement, errant comme un lion cage du salon à la cuisine. Ma main pansée désormais figée contre ma nuque, me massant avec énergie et hargne mes vertèbres courbaturées par la peur et l’angoisse. Arrête. Cesses de me demander d’aller voir ailleurs. Arrête de me voir dans les bras d’une autre. Il n’y a qu’une seule fille que je veux étreindre dans ce bas-monde. Et hors de tes délires, tu sais qui c’est. Ma voix est, certes, rauque, mais la douceur immaculée qui s’en échappe me surprend moi-même. M’exposant à une vulnérabilité aussi fataliste, tournant résolument le dos à la jolie blonde, ma folle déambulation me conduit vers la porte, souhaitant désespérément fuir cette cuisante humiliation qui n’est que suprême révélation. Attrapant à la volée ma veste en cuir gisant là sur la patère, sans posés mon regard torturé sur le visage éthéré de la louve, j’empoigne la poignée de porte… l’embrasure tout juste apparente, que déjà je glisse au travers de celle-ci et abandonne avec désarrois celle qui nous a embourbé dans ce cataclysme émotionnel…

Je veux juste disparaître, mais pour fuir quoi ?

Je ne fais même pas cinq pas dans le long couloir étroit, que déjà je m’immobilise, le corps aussi tendu et crispé que la corde d’un piano. Je suis physiquement incapable d’avancer plus loin, comme si d’énormes racines s’enroulent contre mes chevilles et cherchent par tous les moyens de me faire rebrousser chemin. Mon armature humaine, mon organise tout entier, n’est qu’un gigantesque aimant complètement asservi et magnétisé par l’enveloppe charnelle de la louve. À croire que les forces de l’univers se bornent à nous unir, malgré que les misères de la vie s’échinent à nous séparer inlassablement. Paradoxale ? Ugh ! Ne m’en parlez même pas. Acceptant ma défaite, je ferme paresseusement les yeux, laisse échapper d’entre mes lèvres pincées un imperceptible soupire, avant de finalement tourner les talons et de refaire le même trajet mais cette fois-ci à l’envers… comme si la bobine du film de ma vie rocambolesque décidait tout bonnement comme ça de se mettre en marche arrière.  De la même dégaine revêche, recrachant le même chapelet de jurons dans ma barbe, je brave le couloir, attrape sans aucun ménagement la poignée, ouvre violement la porte, referme cette dernière dans une onomatopée assourdissante et lance dans un coin de la pièce ma veste en cuir. Tout juste replongé dans la demeure, mes billes de saphirs sondent la petitesse du loft, repérant aussitôt la silhouette enchanteresse qui erre telle une apparition illustre en plein cœur des vestiges de notre querelle. Mes azurs embrassent avec célérité sa figure de poupée, voyant ses doux traits angélique se décalquer dans un masque d’incompréhension total alors que nos regards se croisent. La collision de nos âmes fêlées est imminente, achevant le piteux organe déjà misérablement recroquevillé dans le creux de mes côtes… pauvre cœur affligé qui ne cesse de se creuser un tombeau dans le creux de mon thorax. S’enterrant si loin, si creux, que parfois je me demande si il est encore là, tant il s’échine à se recouvrir en-dessous des débris de mon humanité si fragile.  

Langoureuse embrassade visuelle qui m’érafle les nerfs, cisèle mes muscles déjà usés, m’arrachant de l’échine un frisson belliciste alors que mon sang autrefois glacé dans mes veines se dégivre instantanément. Magma rutilant, incandescent, incendiant mes veines, embrasant mon corps et faisant rugir la vie dans le creux de mon cœur qui se gonfle d’indécence. Lacéré par mes désirs de vouloir la chérir et la démolir. La détester au point d’en avoir si mal. La désirer au point d’en avoir si peur. La larguer comme un vulgaire caillou. La préserver comme un précieux diamant brut. La rejeter comme un gamin trop gâté. La réclamer comme un mendiant. Je suis enfermé dans la spirale de mes propres bêtises, les lourds échos de mon palpitant se déchaînant dans ma poitrine, sabbat infatigable, qui s’entête à vouloir me bercer en ces chocs monotones, mystérieuse complainte qui résonne entre mes tempes un tel désordre. La fibre de mon être est en train de s’effriter et je sais ce que je dois faire pour l’empêcher de disparaître totalement dans la souillure de cette haine pestilentielle qui nous encrasse tous les deux. Comme si ma vie en dépendait littéralement, à grandes enjambées, je brave les quelques mètres qui nous séparent, voyant s’effondrer tout autour de nous les murs de la réalité. Pendant que le néant se révèle mesquinement derrière elle, pendant qu’un gouffre s’ouvre sous nos pieds, pendant qu’un abîme nous aspire, pendant que ma poitrine est submergée par un vide vertigineux, moi, soudain, j’ai le besoin désespéré d’aller me heurter à elle. Je dois m’accrocher… ensemble, on se laisse engloutir par les abysses. Ensemble, on doit fuir cette réalité si vile. Gagnant enfin le niveau de la louve, déjà bien creux emmitouflé dans son manteau de charme, à l’abri de tout, mon ombre, titanesque, puissant, enveloppe prestement sa minuscule silhouette. Fragile mais pourtant si forte. Elle est mon ancre. Elle est ce rocher inébranlable qui brave les torrents insidieux de notre monde tortueux, moi, à la dérive, je me cramponne à elle. Toujours. Je fonce sur elle, littéralement, alors que ma main pansée fouette furtivement l’air, se fraie un chemin jusqu’à sa nuque, qui m’apparait si frêle entre ma paume et mes doigts se moulant fougueusement contre cette prise. Ma paume glisse sur les fragiles vertèbres de son cou, mes phalanges s’entremêlent dans sa chevelure flavescente, ma grosse paluche s’emparant et se moulant doucement contre l’arrière son crâne. Mon bras libre esquisse la même ascension mais vient emprisonner doucement la taille ciselée de la louve, nos deux corps se heurtant, mon visage de fer plonge vers le sien et mes lèvres avides se joignent éperdument aux siennes. Elles se nouent et s’emboîtent parfaitement, baiser soudain, pour nos lèvres violement écrasées qui se sont mainte fois embrasées de ces caresses si tendres et à la fois si endiablées. Douce caresse contre laquelle je m’abandonne rapidement, mes lèvres se compressant contre les siennes, accompagnant la valse tant désirée.    

La détester au point d’en avoir si mal. La désirer au point d’en avoir si peur. La chérir, mais pas la démolir. Qu’elle soit mienne… tout simplement.  

© fiche & gif by disturbed (alias moua et c'est pas touche xD)
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MessageSujet: Re: ❝ if you can't say no ❞ - NOVALEM    ❝ if you can't say no ❞ - NOVALEM EmptyMar 4 Mar - 1:56

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MessageSujet: Re: ❝ if you can't say no ❞ - NOVALEM    ❝ if you can't say no ❞ - NOVALEM EmptyJeu 20 Mar - 22:57

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MessageSujet: Re: ❝ if you can't say no ❞ - NOVALEM    ❝ if you can't say no ❞ - NOVALEM EmptyDim 20 Avr - 17:40

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MessageSujet: Re: ❝ if you can't say no ❞ - NOVALEM    ❝ if you can't say no ❞ - NOVALEM EmptyDim 20 Avr - 18:12

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