Il n'y a pas de coïncidences.Il n'y a que des faits. Ft Alice

Ou quand ta mère vit juste à côté.

Il n'y a pas de coïncidences. Il n'y a que des faits.
Feat. Alice&Joe

Agacée ? C'est sûrement le mot qui convient parfaitement. Oui, 'Joe', est vraiment contrariée. Sa série préférée n'est plus diffusée, il n'y a plus de sauce moutarde et, elle ne trouve toujours pas de travail. Non, vraiment, tout ça devient franchement énervant. La brune passe en revue le décors autour d'elle, un appartement. Très bien. Il y a aussi l'extérieur. Moins bien, pour être honnête, Joe n'est pas encore sortie de cet immeuble, et elle évite de regarder par la fenêtre. L'idée de voir le déclin du monde - déjà bien entamé avant sa mort- ne l’emballe absolument pas. Quant à son nouveau prénom, il n'est que la version raccourcie de sa véritable identité : Johanna. Mais là encore, l'idée du passé lui donne la nausée. Car comme on dit : Le passé, c'est le passé. Ce qui en soit, fait beaucoup de 'passé' dans la même phrase. Diantre qu'elle … S'emmerde !



« Je me fais chier ! Gronde-t-elle vulgairement en tournant en rond dans l'appartement.

Bien-sûr, elle a tentée de re-découvrire la technologie, bien qu'elle est encore évoluée en 10 ans. Surtout les ordinateurs . Saletés de machines psychorigides. Oui, psychorigides ! Internet s'était avéré complètement inutile car, elle n'y trouva aucune trace D'Alice. Oui, sa Alice. Où était-elle ? A peine s'était-elle réconciliée avec la vampire qu'elle fut sauvagement tuée par les descendants de Louis. Bjork et sa clic, pour être précise . Ce sale rat aussi, est introuvable. Pourtant, Joe souhaite sincèrement tester sa force mutante sur ce dernier. Après-tout, peut-être que celle-ci est bien plus efficace que la force vampirique ? Il n'y a plus d'équilibre à présent, Joe n'a plus ses sens ultra développés. Tout comme les aveugles, il faut donc compenser ! Bien qu'elle remarque qu'elle n'a nullement perdue son agilité, au contraire, celle-ci semble plus efficace que jamais ! Et dans les nouveaux éléments, il faut bien-entendue compter Samantha. Non, pas l'apprentie sorcière, car l'apprentie sorcière n'a pas complètement fauchée ses pouvoirs en réincarnant un ex-vampire. Idiot, en effet. D'ailleurs, elle ne voit celle-ci nulle part. Contrariant. Tout la contrarie. Ciel, les règles sont de retour.

- Rhaaaaaaaaa !»

Le rugissement ridicule explose dans la pièce alors qu'elle se précipite vers la salle de bain . Une énième douche ne peut lui faire de mal et, de plus, il est temps pour elle de sortir d'ici. Chercher du travail, gagner de l'argent, et se payer une salle de gym. Terriblement … Humain, comme activités. Non, son humanité ne la réjouie pas. Certes, ne plus tuer d'être humain - enfin presque, Erzbeth, de son nom de vampire, ne s'attaquait plus qu'aux criminels- était au quotidien plus usant que se servir en ayant la sensation d'avoir du choix. Et la nourriture est toujours un délice. Mais, d'un côté, la jeune femme avait alors retrouvé autre chose : Le respect, le vrai, et non la crainte. En plus de jouir de conditions plus acceptables. Et Alice … Et … Des tas de choses. C'est avec un soupire résigné qu'elle sort de ses pensées, extirpant son corps aux allures fragiles de ses vêtements pile à sa taille. Étrangement, Samantha lui ressemble énormément. Si on ne compte pas ses cheveux blonds, les traits de leurs visages et leurs formes sont entonnements similaires.


C'est donc après une bonne douche glacée, qu'elle passe en revue le boîtier de tampons. Cette méthode nouvelle pour elle lui semble … écœurante. Et trois tampons gâchés plus tard, la jeune femme peu enfin sortir de la salle de bain, revêtissent un pantalon moulant, ressemblant presque au cuir qu'elle adore tellement. Un débardeur, un blazer et la voilà enfin vêtue. D'un main agile elle passe ses doigts dans ses cheveux, démêlant les nœuds avant sécher ces derniers avec une serviette. Le tout en songeant aux évolutions. Qui était le nouveau président ? La pollution était-elle toujours infecte, voir pire ? Les vampires étaient au sommet de leur gloire ? Qu'elle était donc la mode de cette époque ? Elle changeait tellement souvent qu'elle ne serait pas étonnée de voir les gens se pavaner en combinaison de latex dans les rues. Quoi que Sam et Mordred étaient assez … Normal, le soir de leur rencontres. Même le contenu de l’armoire de sa 'colocataire' ne contenait rien d'étrange. Enfin, normal, tout est relatif. C'est donc dignement et la tête haute qu'elle sort de l'appartement, fermant celui-ci avec le double des clefs. Elle ne prie pas pour que l'immeuble ignore ou fasse semblant d'ignorer sa première apparition, c'est inutile et ce serait prétendre que l'petre humain est intelligent. A présent, elle doit déambuler dans les rues. Et d'après Samantha, elle est ici dans le Bronx. Le quartier chaud … Les tennis qu'elle avait aux pieds étaient les bienvenues. Peut-être aura-t-elle l'occasion de tester sa nouvelle condition finalement. En attendant, tout était reconnaissables. Ou bien n'était-ce que la pluie battante, ainsi que l'obscurité pesante, qui brouillait sa vue à présent trop faible ?

Ou quand ta mère vit juste à côté.

Il n'y a pas de coïncidences. Il n'y a que des faits.
Feat. Alice&Joe

Des siècles. Des siècles d'errance, d’oubli et de désinvolture. Et à présent, alors que sa peau laiteuse frisonne sous la tornade glacée de la pluie battante, Joe semble complètement frigorifiée. Est-elle redevenue une petite fille ? Cette femme à peine sortie de l'enfance, insouciante et insignifiante ? Trois siècles de massacres en tant qu'Erzbeth et la revoilà de nouveau … Johanna. Johanna Price ? Non, il lui faut une autre identité. Elle n'est plus Erzbeth non plus. Elle n'est qu'un petit morceaux des deux à la fois, tout en étant une nouvelle personne à présent. Ni une meurtrière intolérante, ni une naïve petite gamine rêveuse. Elle n'est même plus Johanna. Sa langue pourlèche ses lèvres rouges et humides, ses boucles adsorbent l'eau, tombant mollement sur son visage. Le pluie se fait plus tempétueuse, les voitures passent, l'éclaboussent en projetant les flaques d'eaux. Et plus elle s'enfonce dans les boyaux de cette ville souillée, plus elle se sent perdue et à bout de force. Elle qui pensait avoir rêvé sa résurrection, réalise alors que tout cela est bel et bien réel et, elle embrasse le paysage immonde et austère d'un regard noir. Ses iris d'un vert habituellement pur son fades. Elle semble errer ainsi des heures durant, bras croisés contre son torses, avant de rebrousser chemin pour revenir à l'appartement. Elle ignore à présent les raisons qui l'ont poussées à sortir de son petit cocon.


« - ERZBETH !

Erzbeth ? La jeune femme entend le cri dans son dos, tel un coup de feu il l'a percute. Elle reconnaît la voix d'une femme, qui semble s'époumoner de toutes ses forces, rugissant plus fort que les coups de tonnerre encore. Ses longues cils noires s'abattent un moment sur ses joues, clignant à plusieurs reprises en faisant ruisseler une marre de larmes de pluie. Le cri retentit encore, et la jeune femme fini par se retourner, cherchant vainement la responsable. Joe cherche longuement sans l'apercevoir, finalement persuadée d'avoir imaginé tout cela avant de distinguer une forme au loin. Une masse fine, courant vers elle à une vitesse folle. Dans la pénombre elle ne distingue pas tout de suite de qui il s'agit passe sa manche devant ses yeux, tentant de faire partir la pluie qui brouille sa vue. Autrefois, tout aurait été parfaitement clair mais, à présent, elle n'est plus qu'une humaine génétiquement modifiée. Possédant une force difficilement contrôlable . Putain d'ironie. Erzbeth aurait adoré bénéficier d'une telle poigne, plus encore que celle qu'elle avait déjà. Puis, la masse s'approche encore, prenant petit à petit les traits familiers de ...

- Non ...

Et elle recule d'un pas, refusant d'y croire. Derrière elle une voiture klaxonne, injure colérique d'un bout de métal. Elle sursaute, remarquant alors qu'elle a presque failli se faire écraser en enjambant la chaussée du trottoir. L'éternelle enfant détache ses iris embrouillées pour de nouveau faire face à celle qui l’appelle . Alice. à présent, elle est à sa hauteur et Johanna la voit parfaitement. La jeune femme bafouille, le visage dégoulinant, tout en entrouvrant la mâchoire. Mais les mots refusent de sortir. L'enfant perdue ne sait quoi dire devant la femme qui a fait d'elle ce qu'elle est à présent. Le commencement de tout cela. La cause d'Erzbeth . Alice lui avait donné le baiser de la mort, récupérant morceaux par morceaux ce qu'avait laissé Louis derrière lui. Une épave humaine.


- A ... Al ... » Est tout ce qu'elle parvient à articuler.

Sa respiration se fait plus forte, tandis que son corps tremble comme une feuille. Elle n'arrive pas à le croire. Est-ce un simple hasard si son créateur se retrouve ici, en plein New-York ?