Come with me and find the truth ✞ Nyx

Ce soir là, était un soir bien différent de tous les autres. En fait, lorsqu'on y voyait le paysage, y sentait la température et voyait les quelques feuilles des arbres se détacher de leur source pour venir se poser sur le sol, rien ne semblait bien différent des autres fois. La différence, ne paraissait pas physiquement. Elle n'était que psychologique, mentale ... Depuis que j'avais trouvé Novalee malmenée dans le Bronx, mais haine pour les vampire n'avait fait que s'éveiller d'avantage face à ce fils de Caïn — pour ne pas dire autre chose — s'en prendre à une femme qui plus est, était innocente. Cependant, cette soirée avait eu du positif. Car depuis ce jour, l'affection que j'éprouvais pour Nova s'est amplifiée, me faisant ainsi ressentir une motivation plus forte et plus profonde de la protéger. En fait, sans même que je ne la connaisse vraiment, je m'étais pris d'affection pour cette jeune femme. Un peu comme un instinct paternel ... J'avais envie de l'aider, de la protéger comme un père l'aurait fait avec sa fille.

Ce soir, assit sur un banc placé dans le parce central de New York, je regarde longuement le ciel, la cigarette coincée entre les lèvres et rejetant son poison dans les airs. Mon esprit reste perdu un instant. Et bien vite, je vins réaliser qu'il m'arrivait et m'arrive encore aujourd'hui, de regretter mon époque humaine. Etre un vampire, a bien des avantages certes. Mais malgré tout, il y a aussi des inconvénients à vivre et à subir. Du moins pour moi ... Car les autres Originels et immortels eux, semblent plutôt profiter de leur statut contrairement à moi qui essai malgré tout de rester un temps soit peu humain. La cloche qui résonne et qui annonce l'arrivée de l'heure propice, fût la chose qui ramena mon esprit à la réalité. La cigarette en bouche, je tire une dernière fois sur celle-ci et finit par jeter le mégot après l'avoir écrasée au sol. L'heure de mon rendez-vous est proche et il ne me faut pas être en retard au vu de l'importance de celui-ci. Du moins, s'était ce que l'humain m'avait fait sous-entendre. Cependant, j'ignore encore maintenant, pour quelle raison est-ce que c'est moi que l'on a voulu convoquer.

Immédiatement mes pensées se dirigèrent sur les immortels qui avaient capturés Salem pour l'utiliser comme rat de laboratoire. Se doutant sûrement de qui avait été derrière sa libération, ils tenaient à me convoquer dans l'unique but de pouvoir me tuer. Malgré ces pensées pour le moins pessimistes, aucune crainte, angoisse ou colère n'envahissait mon être. Non, je suis serein. Serein, et sûr qu'on ne puisse me tuer aussi facilement. Traversant les rues et les parcourant, je finis par arriver devant le Museum of modern art, notre point de rencontre. Un court instant, je m'arrête devant celui-ci et y contemple son architecture qui est pour le moins ... Originale. Immédiatement, je pu sentir la présence d'un de mes semblable. Celui-ci se trouve à l'intérieur ce qui ne fit qu'accentuer mon hypothèse du rassemblement d'Originels. Je ne me laisse cependant pas abattre et gravit les marches du musée pour ensuite y pousser la grande porte vitrée. J'aperçois alors un homme, marchant calmement dans le hall ou plutôt, tournant en rond dans celui-ci tel un lion en cage qui n'attend qu'à être libéré. La puissance que dégage son aura est puissante, preuve qu'il s'agit d'un Originel assez âgé. Ce qui m'étonne, c'est sa solitude. Les Originels sont plutôt du genre à éviter les promenades en solitaire. Préférant largement semer la zizanie grâce à leur effet de meutes.

Les mains dans les poches de mon long manteau noir, je m'avance tranquillement dans sa direction, mes deux sphères bleutées cherche son regard qui se fait absent. Il me fallu encore m'approcher de quelques mètres, pour que je puisse enfin y croiser son regard.

- Maverick Chamberlain ? Demandais-je simplement avant de poursuivre. Bonsoir, je suis Nyx Lawrence, mais je suppose que je ne vous apprends rien en vous le faisant savoir.

Mes mains quittent les deux poches de mon long manteau noir et viennent se croiser devant mon buste. Le regard franc, sérieux et oui, peut-être aussi perçant, je le regarde un instant comme pour essayer de scanner son visage de façon à ce que chacun de ses traits puissent mieux s'imprimer dans mon esprit et lui demande cependant, très calmement et sans une once de colère ou de haine dans ma voix.

- Vous vouliez me voir ?

D'un pas lent et calme, je m'approche de l'être immortel qui m'attend au centre du grand hall. Le regard posé, l'air sombre mais à la fois ravi de voir mon intérêt concernant son rendez-vous, il m'accueille, serrant la main que je lui tend avec fermeté, en signe de salutations. Un léger rictus peut s'apercevoir sur les lèvres de l'Originel. Celui-ci est plus jeune que moi, mais cela m'importe ... Notre présence n'est pas due à une envie meurtrière ou à l'annonce d'un combat sanglant tels deux canidés prêts à s'affronter pour montrer qui est le plus fort. Du moins, ma présence ici n'était pas dans cette optique. Mais j'ignore malgré tout, les attentions de mon interlocuteur. Ce qui me fait rester sur le qui vive, même si d'apparence, je ne divulgue aucune méfiance.

Une main délicate et étrangement avenante vient se poser sur mon omoplate. Immédiatement, je compris que je me devais de le suivre. J'acquiesce donc sa demande d'un mouvement de tête à la verticale et commence à avancer en même temps que lui. Longeant le grand hall du musée, le regard sculptant les quelques œuvres d'arts qui jonchent les murs et en évite d'autres en zigzaguant pour très rapidement rejoindre mon confrère. Le silence se fait pesant pendant quelques secondes. Mais bien vite, le son de sa voix vient se faire entendre. Avec attention, je bois ses premières paroles et le fixe dans les yeux comme pour laisser mes prunelles bleutées transpercer son regard pour lire en son âme. Chose que je suis incapable de faire en soi ... Ma présence le surprend. Ce qui m'étonne d'un coté, mais d'une autre non.

- Je peux comprendre votre étonnement. Malgré leur statut social, les Originels restent des êtres très méfiants. Recevoir une invitation n'est pas monnaie courante, surtout de la part d'un de mes confrères ... Un court silence. Et puis, j'ai été bien élevé. Donc faire faux bond n'est pas une chose que je pratique.

Notre marche se poursuit, nous faisant ainsi passer devant une multitude de miroirs déformants. Mon regard ricoche sur ceux-ci et ne peuvent s'empêcher de sourire à la place de mes lèvres fines immobiles, en voyant les diverses morphologies que nos reflets nous démontrent. Tantôt gros et tassés, tantôt maigres et allongés, nos apparences deviennent variées nous donnant ainsi une toute autre vision de notre personne. Une vision amusante, j'en conviens. Les nouvelles paroles de mon confrères, viennent cependant diriger mon attention sur lui, une nouvelle fois.

- Un tel monde serait fantastique. Mais malheureusement, seuls nos rêves nous permettent de le vivre. La race humaine a déjà beaucoup de mal à supporter ses semblables alors que seule la couleur de peau et la religion oscille. Un silence, suivit d'un léger rictus. Alors, espérer que le monde humain et magique viennent à cohabiter, va presque dans la pure bêtise.

Certes, un dicton très connu nous dit que seul l'espoir fait vivre. Mais à force de voir les années défiler et les générations évoluer, l'espoir finit par se dissiper même si malgré tout, cette minuscule flamme ne vient pas à s'éteindre dans mon coeur froid et inerte d'immortel de passé 2000 siècle. Ma marche s'arrête, lorsque celle de mon interlocuteur vient se stopper devant une vulgaire imitation. Stoïque, je fixe un instant l'oeuvre présente et me tourne vers mon confrère pour lui montrer mon attention. Son identité vient enfin se mettre à nue, après de rapides excuses. Excuses que j'accepte, même si au fond, ce détail ne m'avait pas été une priorité. Le nom de son Sire ne me semble pas inconnu. Cependant, ma mémoire vacille, ce qui me laisse encore dans le flou concernant son identité et sa personne. Avec le temps, sans doute l'ais-je croisé de par le passé mais que mon esprit s'est permis de l'oublier.

Ses mots restèrent cependant sans réponses. Ne voyant simplement pas l'intérêt à dire des bêtises alors que je peux me taire et consentir en un simple mouvement de tête et quelques expressions de visages. Sa main vient à nouveau se poser dans mon dos. Je reprend ma marche à ses cotés, écoutant ses derniers mots.

- Justement, je voudrai vous demander. Mais pour quelle raison, son intérêt en mon égard se montre-t'il aussi fort ? Je ne suis pas le seul Originel vivant en ce lieu.

Plutôt que de perdre du temps et gaspiller sa salive en tournant autour du pot, il est plus logique d'en venir directement au fait. Le temps ne m'est aucunement compté bien au contraire, la soirée m'est totalement offerte. Mais tourner autour du pot est une chose que je ne supporte guère. Cela me donne l'impression, de plus reculer pour mieux sauter.