What are you gonna do ? || Pv Nyx

Les mains placées à l'intérieur des poches de mon manteau en cuir, je parcours la grande rue de Brooklyn, l'esprit parfaitement serein et calme. Cela avait fait des décennies que je ne m'étais plus sentis aussi calme. En fait, cela datait de ma dernière relation ... Une relation malheureusement lointaine qui me manquait atrocement. Le regard perdu sur les dalles que je piétinais à chacun de mes pas, je soupir longuement et sors mon paquet de cigarette de ma poche, pour me rendre compte que celui-ci, est totalement vide. Super ... Et au vu de l'endroit où je me trouve, sûrement que le dernier kiosque présent doit être fermé ! Décidément, c'est bien ma veine. D'une poigne ferme je chiffonne et écrase le paquet vide et le plonge dans la première poubelle que je croise sans cesser de marcher. Mes prunelles bleutées ricochant de chaque cotés de la grande rue, j'observe longuement les environs, espérant pouvoir trouver un kiosque ou un magasin encore ouvert.

Des voix se font entendre, suivis de très fort rire et un son de fracas violent. A ce dernier son, mes sourcils se froncent témoignant ma curiosité. Sans doute des jeunes encore bourrés ... Mais qui dis jeunes, dis magasin ou pub pas très loin. Avec un peu de chance, peut-être que je saurai me dégoter une clope si ce n'est pas un paquet. Rejoindre ce groupe de jeune que je pouvais entendre à distance ne va pas pour m'enchanter. Cependant, je veux ma clope ! Je prend donc l'initiative de marcher jusqu'au groupe et une fois devant eux, quelle ne fût la chance immense que j'eu, lorsque je vis un petit kiosque visiblement encore ouvert. D'un pas lent et parfaitement décontracté, je traverse le gang qui se trouvait là arrêté devant la porte d'entrée du petit magasin et fixe rapidement deux garçons des yeux en espérant qu'ils aient la clairvoyance de me laisser passer. Mais bien sûr, un d'eux qui semblait être le meneur, se rebella et commença à faire son malin.

- Hey mais dis-donc, nous sommes déjà à Halloween ? Eh mon gars, tu t'es trompé de chemin ! Les pompes funèbres c'est dans la rue d'à côté. Il y a un panneau qui l'indique au coin de la rue au cas où tu ne sais pas lire.

Un profond soupir est poussé. Décidément, ce jeune humain semble complètement stupide en plus d'être suicidaire. Sa façon de parler était d'ailleurs bien particulière. Un timbre de voix exagéré, ajouté à cela une sorte d'accent et des mouvements inutiles, qui ne faisaient que rendre son comportement et son allure encore plus idiotes que sa tenue vestimentaire nous en disait déjà gros. La casquette tournée sur le coté, il était parfait pour passer un casting de clown au cirque. Immédiatement j'arrête mon pas et le fixe profondément.

- Dommage pour toi mais la route que je prends est bien la bonne. Mais merci pour l'info, au moins maintenant je saurai où te retrouver le jour de ta mort.

Ses camarades se mettent à siffler et à le huer, un peu comme pour lui montrer sa défaite. Une défaite qu'il semblait difficilement avaler d'ailleurs car immédiatement, il bomba le torse tel un gorille cherchant à impressionner ses convives et se plaça devant moi nous laissant parfaitement distinguer nos différence de tailles qui n'allait pas pour l'avantager.

- Hé ! T'es qui pour me parler comme ça mec ! Vas-y parle moi encore une fois comme ça et je te défonce ta race ! Ouais vas-y,c'quoi ton nom et ton adresse ?

- Qu'est-ce que ça peut te foutre tu es de la police !?

Sans rien rajouter de plus, je sors une main de la poche de ma veste et la pose sur l'épaule de l'homme pour le pousser violemment sur le coté. Celui-ci fonça dans le mur mais sans même me soucier des dégâts, j'entre dans le petit magasin et demande le paquet de cigarette au vendeur qui me le donna une fois que l'argent fût délivré. Je sors ensuite du magasin tandis que le même jeune homme revint à la charge visiblement rongé par la honte qu'il venait de se payer. Je m'arrête alors et me retourne.

- Décidément. En plus d'être insolent tu es complètement entêté. Un violent coup m'est donné au visage. Un coup qui me fis simplement craquer la mâchoire comme si je venais de me faire une crampe malgré sa force. En un claquement de dent, je la remis en place. Mmm ... Belle poigne. Mais à mon tour de te montrer la mienne.

Un coup de poing lui est donné dans le ventre. Un coup violent qui ne fût cependant pas donné avec la totalité de ma force. Le jeune homme se laissa tomber à genoux, vomissant ses tripes suite au coup que je venais de lui donner dans l'estomac. Agacé par la situation, je déballe mon paquet de cigarette et attrape une clope avec mes lèvres pour ensuite la brûler et tirer dessus un très grand coup.

- Je vois de par le contenu de ton estomac que tu ne fais que de te nourrir de merde. A ta place, je ferai plus attention à ce que je consomme. Car à ce rythme, tu risqueras bien de finir aux pompes funèbres avant moi. Très bonne soirée et ravi de vous avoir connu !

A mes mots, je fais simplement volte face et reprend ma route sans trop savoir est-ce que je vais finir la soirée. Ma marche dura encore quelques bonnes minutes, mais celles-ci m'étaient plaisante, traversant les rues de la banlieue calmes tout en passant à côtés de certaines maison délabrées ou aux façades recouvertes de tags. Mais une odeur vint me faire m'arrête devant une église. Une odeur très familière, qui eut pour effet de me faire sourire ... Une deuxième odeur encore plus familière caresse mes narines. Bon sang, pourvu que ce que je sens ne sois pas ce que je pense. Je traverse la route sans prendre garde aux véhicules qui pourraient passer et me retrouve devant les deux grandes portes de l'église de laquelle provenaient ces deux odeurs fortes distinctes. Ma cigarette n'étant pas terminée, je l'éteint en frottant le mégot sur le mur et la remet ensuite dans mon paquet. Je finis alors par pousser une des grandes portes grinçantes de la bâtisse religieuse et entre à l'intérieur, sentant immédiatement l'air glacé me frapper la peau. L'endroit est silencieux et aussi ... lugubre. De faibles sons d'orgues se font entendre. Sans doute à cause de la bise qui souffle à travers les murs anciens de l'église. Je descend les premières marches et traverse l'allée qui sépare les bancs de prières pour finir par apercevoir ce que j'avais espéré ne pas voir. Encore une fois, les pulsions avaient été plus fortes ... Décidément, qu'est-ce que j'allais bien pouvoir faire de ma jeune consœur.

- Tu ne peux décidément pas t'en empêcher Roxane. Je continue de m'avancer le regard légèrement rieur et rajoute une fois face à elle. J'aurai préféré te revoir dans de meilleures circonstances. Mais pourquoi avoir salit ton couteau ? Le sang n'est-il pas meilleur à même la source ?

Rahlala ... J'ai encore beaucoup de choses à lui apprendre !

Son énergie est luisante. Elle est assoiffée, assoiffée de sang, de mort ... Son regard me le confirme et me paraît particulièrement séduisant tandis qu'un simple humain lui, ce serait contenté de rebrousser chemin pour éviter de se faire égorger. Une tigresse, un véritable félin doit sommeiller en ses tripes. Décidément, elle a été retenue en cage bien trop longtemps. Mon conseil fût écouté et le rictus qui se dessina sur ses lèvres, eu pour effet de me faire sourire intérieurement. Cette jeune immortelle est tout ce qu'il y a de plus paradoxal à elle-même. Un sourire maléfique s'affichant sur un visage angélique. Qui aurait pu croire cela possible ? Sûrement pas moi, à l'époque en tout cas. Nos yeux ne cessent de se fixer. Les miens se font sérieux mais calmes tandis que les siens se font félins voir presque séducteurs. Très lentement, notre espace vital se vit rétrécir, pour finalement ne laisser qu'un malheureux petit centimètre de vide séparer nos deux corps cadavériques. Sentir la chaleur d'une femme, ou sentir la chaleur tout cours, reste une chose qui me manque encore cruellement. Il me faut me faire à l'idée ... Elle est une vampire, donc aucune chaleur ne s'émane d'elle, c'est comme ça.

Ses mains finissent par se poser sur mon torse ou plutôt sur le tissu de mon débardeur qui embaume mon buste musclé et fièrement dressé. La vue de son visage à seulement quelques centimètre du mien, peut donner l'impression d'une scène de romance dans un film français ou Américain. Avec un tel regard lancé, sans doute penseriez-vous qu'elle viendrait à m'embrasser. Mais non. Un remerciement m'est adressé. Un remerciement calme, mais à la fois remplit d'une certaine sensualité.

- A ton service. Lui répondis-je sérieusement, mon regard bleuté transperçant le sien.

L'appel du sang commence à se faire sentir. Autant je ne me suis pas nourris depuis un moment, que malgré la flaque de sang qui remplit le sol, ma faim ne vient pas tressaillir mes tripes. Malgré la distance qui règne entre Roxane et moi, je me contente de regarder le cadavre encore chaud, parfaitement immobile. Que la vie est injuste parfois ... Un homme vouant sa vie au Seigneur, à un seul Dieu dont personne ne connaît la face, se voit mourir aussi subitement et tragiquement sans que son "seigneur" protecteur ne fasse quoique ce soit pour le sauver. Si seulement l'être humain, savait qu'en réalité le Seigneur se fou totalement de qui vit et qui meurt. A ses yeux, chaque être n'est qu'un pion qu'il cherche à rayer du jeu une fois qu'il n'en voit plus l'utilité. Mes pensées se voient débarrassées, lorsque la voix de Roxane se fait à nouveau entendre. D'abord en faible écho, mon attention revient et me permet d'avaler ses mots ou plutôt, sa mesquinerie.

- Ne t'inquiète pas. Je ne me serai pas déplacé pour si peu ... Taquinerie, chamaillerie, telles sont les mots qui décrivent notre relation.

Comme le chat et la souris, nous nous cherchons perpétuellement. Et d'ailleurs, elle n'hésita pas à revenir à la charge, la moue visiblement déçue comme une enfant qui bouderait son parent pour ne pas avoir succombé à ses caprices. Mon regard se fait sérieux mais avec de l'attention, on peut y remarquer le sourire qu'il affiche à la place de mes deux lèvres qui elles, restent parfaitement closes. L'espace se fait minime à nouveau. Et pendant que ma jeune compatriote s'amuse à coller son corps fin et magnifiquement dessiné contre le mien, son index vient caresser ma lèvres inférieure, m'étalant ainsi de cette vitae carmin que nous vampires, raffolons. Je ne lui laisse pas le temps de retirer son index, que mes lèvres viennent le saisir sensuellement, laissant ainsi ma langue glisser contre sa peau pour venir lécher ce doux liquide ferreux  qui l'entoure. Immédiatement, le goût et le contact de celui-ci dans ma gorge, viennent réveiller mes sens faisant ainsi naître mes deux crocs d'immortel. Je profite donc de la présence de son doigts entre mes lèvres, pour le transpercer doucement et m'imprégner de son flux vital qui se trouve être un pur délice.

- Quelle délicate intention, cela viendrait presque à m'émouvoir.

Suçotant son doigt pour refermer la plaie que j'ai ouverte, je quitte mon emplacement initial et viens me glisser derrière l'immortelle, frôlant mon corps au sien et posant mes mains sur sa fine silhouette parfaitement sculptée à l'aide de son vêtement moulant.

- Si j'avais su que tu avais d'aussi bonnes idées, je serai venu plus souvent te retrouver. Mes lèvres viennent s'approcher de son oreille. Et si nous commencions tout de suite ? Nous avons toute la soirée et le lieu pour nous amuser. Demandais-je tout en soufflant subtilement dans son cou pour peut-être réveiller une certaine bête en elle.

Jolie ? non, belle ? Peut-être oui ... Son air félin lui donne une énergie imposante, mais à la fois délicieuse et forte désirable. Sentant ses taquineries qui sonnait peut-être comme étant un jeu d'enfant, je décide de me laisser aller à cet amusement, me disant que ma jeune soeur de race, ne devait pas pouvoir s'amuser ainsi bien souvent pour venir à me titiller de la sorte. D'un pas lent, je quitte mon emplacement initial, pour venir me placer derrière elle. Mon pas, est celui d'un chasseur, surveillant sa proie. Mon regard et posé sur le corps de ma consœur, un léger rictus en coin lorsque je me retrouve juste derrière son dos, sentant les effluves de son parfum monter jusqu'à mes narines et surtout, son corps, qui est à une telle proximité que cela en devient douloureux. Malgré tout, je retiens la bête qui me brûle les viscères et ne demande qu'à sortir de mes entrailles. Ses mains glacées et aussi douce que la soie, vinrent se poser sur les miennes qui de part leur taille, se font imposantes. Je me penche sur son cou lorsqu'elle fait l'effort de me le tendre, puis je vins lui parler à son oreille, utilisant les mêmes mots et la même intonation qu'elle, pour pouvoir entamer la discussion.

Aucune réponse ne sortit de sa gorge, sans doute bien trop occupée à retenir les quelques soupirs qui vinrent malgré tout caresser mon oreille. Je ne la touche pas, mais c'est tout comme. Mon torse sentant presque comme une douce chaleur un fois au contact de son dos, je laisse mes sens prendre possession de mon être, tandis que mes mains elles, glissent longuement sur ses hanches, me permettant ainsi de sentir cette chaleur qui s'insinuait dans ses veines, descendant jusqu'à ses entrailles. Cette immortelle, malgré le violent combat dont elle semble faire preuve en elle, sent et même pue le désir à plein nez. Pourtant, je suis conscient qu'avec elle, partir à la rencontre du fruit interdit, serait un péché impardonnable de part l'image que je possède d'elle. Roxane, m'est en réalité une soeur, voir une fille bien que canaille et difficile sur les bords, mais malgré tout, forte désirable je ne peux le nier. L'envie brûle en elle, de là où je suis, je peux le sentir. Et je sais que si je venais à laisser la bête agir à la place de ma conscience, je laisserai mes mains se transformer en une arme redoutable, cherchant simplement à me prouver ce désir en parcourant ses formes voluptueuses pour partir à la recherche de cette envie de luxure, descendant à son fruit interdit tel le miel coulant sur la peau. Les pensées qui viennent hanter mon esprit, se font de moins en moins catholique pour rester dans le contexte du lieu où nous nous trouvons.

Cependant, la situation si rapidement que je ne pu voir et même sentir la claque que je reçu en plein visage avec férocité. Immédiatement, je me décolle de son corps froid et cadavérique et remet simplement ma mâchoire en place, une seconde fois. Décidément, s'est la soirée des coups aujourd'hui ... Un goût sanguin vient alors remplir ma gorge, sous mon plus grand étonnement, mais plaisir à la fois. Intrigué, je lève ma main et la dirige sur le coin de ma lèvre inférieur, pour sentir un filet chaud couler sur ma peau. Une fois mon doigts retiré, je constate une perle carmin tacher le bout de mon doigt. Surpris, j'avale les mots pour le moins forts pessimistes de ma conseur, tandis que ma langue sort de ma bouche, pour venir lécher avec douceur le filet de sang qui une fois nettoyé, se retrouva enfermé dans ma plaie cicatrisée.

- Que de belles paroles, cela m'émeut. Lui dis-je en suçotant le bout de mon doigt taché. Surtout cache ta joie, un tel optimisme de ta part te rendrais presque méconnaissable.

Oui, je n'ai pas cherché à la retrouver. Mais pourquoi le faire ? Si c'est pour se faire rembarrer dès les premiers mots prononcés et les premiers gestes effectués. A chaque instant où l'humain qui m'habite cherchait à la réconforter et lui montrer de l'attention, la bête qui l'habite revenait à la charge, ne faisant que me faire ravaler ma gentillesse. Alors au fond, à quoi bon s'obstiner à vouloir aider une personne qui s'éloigne par sa propre volonté. La solitude ? Elle l'a toujours cherchée. Et en ce qui me concerne, j'ai toujours fais le nécessaire pour respecter ses choix. Qu'ils soient judicieux ou non. Son regard me fixe avec colère, presque haine. Mes lèvres elles, restent parfaitement closes et droites, tandis que mon regard lui, ne pu s'empêcher de refléter le rire qui rugit dans ma gorge. A cet instant, un élan de sentimentalisme venant sans doute de l'humain qui m'habite, envahit mon être, me faisant ainsi tendre la main vers son visage, pour simplement écarter une de ses longues mèches blondes et la coincer derrière son oreille. Ses mots, ne vinrent pas pour me faire plaisir. Mais d'un côté, je me contente de les prendre au 3ème degrés. La connaissant, et connaissant son humeur lunatique, il vaut mieux agir ainsi et ne pas trop prendre les choses à coeur.

Sans rien lui répondre, je la laisse reprendre la parole, me laissant ainsi boire chacun de ses mots pendant que ma main vient se nicher dans la poche de mon manteau, saisissant une cigarette de mon nouveau paquet. Mais à sa question, je ne pu m'empêcher de relever les yeux vers elle, haussant un sourcil pour renforcer l'ironie qui devait parfaitement se lire dans mon regard.

- Pour une femme solitaire telle que toi, tes mots et ta questions ne viendraient même pas pour me surprendre.

Je laisse finalement ma cigarette dans le paquet, puis je m'approche de Roxane, posant ma main avec délicatesse et presque tendresse sur sa joue, tandis que mon visage lui, vient lui faire face à seulement quelques centimètres. Un rictus se dessine sur mes lèvres. Un rictus, mesquin.

- Je me suis reconvertis. Je suis devenu le nouveau Batman des années 2000. Tu ne savais pas ? Un rire résonne dans ma gorge. Faiblement, mais juste assez fortement pour que l'ouïe de ma consoeur puisse l'entendre. Je pousse alors un soupir et retire ma main de sa joue, tout en laissant le bout de mes doigts caresser sa peau en la quittant. Mon visage se retire alors à son tour.
Tu me fatigues à la fin ... A tout le temps vouloir changer de facette, de visage.

Je m'écarte alors d'elle et reprend ma marche, passant simplement à coté d'elle pour ensuite me retrouver dans son dos.

- Tu as raison, je me stoppe. Je ne t'ai pas retrouvée ...

A nouveau, je me rapproche d'elle, sans même coller mon corps à son dos et d'une main délicate, je viens caresser sa longue chevelure blonde du bout des doigts. Je laisse alors ma poigne se re serrer, formant ainsi une queue de cheval que je saisi avec force mais sans trop de virulence, pour finir par la tirer dans ma direction sans lui faire mal, la forçant juste appuyer sa tête et sa nuque contre mon épaule. Mon visage étant placé de l'autre coté de son visage à l'opposé de la queue de cheval que je tenais en main, je viens frôler la peau de son cou de mes lèvres, me délectant de son odeur relevée mais à la fois fruitée, pour ensuite lui murmurer quelque chose à l'oreille, d'une voix rauque.

Et je n'ai jamais cherché à retrouver, ce qui m'est inconnu. Mes murmures étaient si faibles, qu'ils sonnèrent comme étant un souffle, venant frôler sa chair avec délicatesse. Ma poigne relâche sa longue chevelure, la laissant ainsi se retirer si elle le désirait. Tu es instable, Roxane. Complètement instable depuis ton retour. C'est toi qui t'éloigne et t'es éloignée de la ville pour cherche à tout prix de la solitude. Et après ça, ne pas te retrouver est de MA faute ? Un ricanement retentit dans ma gorge. Oh oui, tu as raison. Plus insensible que moi tu meurs.

Induire en erreur, chercher à rendre coupable ... Peut-être ais-je tord, oui, j'ai sûrement tord sur bien des points. Mais si il y a bien une chose en laquelle je suis certain : son désir de solitude. Depuis le début, j'ai essayé de m'accrocher et de la persuader. Mais toujours, j'ai été "rembarré". Elle avait désiré être seule, je ne vois donc pas pourquoi est-ce que je l'en empêcherait. Le fait qu'elle vienne à me mettre la faute dessus m'agace. Si seulement elle pouvait être moins bornée et capable de regarder un peu plus loin que le bout de son nez. Par moment, je dois avouer qu'elle m'exaspère ... Mais malgré cela, je ne peux m'empêcher de vouloir l'aider et la protéger un peu comme un père, ne peux s'empêcher de veiller sur sa fille malgré les restriction demandée par l'enfant. Est-ce ça, l'instinct paternel ? Mon ironie ne sembla pas lui plaire. Cependant, elle resta sur la retenue, se contentant d'encastrer son poing dans mon épaule, tout en "m'insultant", gentiment dirons-nous. Un faible rire fût perceptible dans ma gorge suite à son geste. L'humour, ne connaissait-elle pas ça ? Visiblement pas aujourd'hui ...

La plaisanterie ne s'arrête cependant pas là. Et puis, pourquoi s'arrête de si bon heure alors que la viande fraîche vient tout juste d'être travaillée ? L'envie de sentir d'avantage le goût exquis de sa chair tendre et son parfum sucré mais relevé fût un pur délice lorsque mes lèvres se collèrent à sa peau. La séduction, ce n'est pas mon jeu favoris. Mais sachant que cela fonctionne avec elle, ne fais que me motiver d'avantage à m'amuser. Bien qu'elle se laissa faire pendant un instant, elle vint finir par me faire volte face, me permettant ainsi de pouvoir replonger mon regard dans ses deux prunelles scintillantes qui malgré la vague de colère qui lui en elles, respirent le désir et la luxure à plein nez. Mon regard ne cesse de sourire, amusé de voir que son être immortel mène un combat permanent avec l'humain qui vit encore en elle. Comment je le sais ? Parce que je le vois. Son regard, démontre tout et ses agissements bien que calculés et sans doute voulu, en laissaient d'autres s'échapper la trahissant totalement. Ce combat perpétuel, est un combat que j'ai fort bien connu pendant des siècles. Longtemps, mon immortalité voulu prendre la place de l'être humain mais lorsque je vins connaître ma défunte épouse auprès de laquelle je vécu des instants magnifiques, le vampires compris qu'il n'était pas invulnérable ce qui laissa la victoire aux mains de mon humanité qui demeure encore aujourd'hui. Malgré l'évasion de mon esprit, je ne cesse de boire ses mots. Elle fuyait une histoire qui avait mal tourné. Bien évidemment ...

- C'est bien ce que je disais. Tu as voulu fuir "seule". Alors que nous aurions pu t'aider à combattre à plusieurs. Lui répondis-je sans pour autant me déplacer.

Etre confus est une chose que je comprend mais qu'on me prenne pour un con est loin de me passer par-dessus. En m'avouant d'avoir voulu "fuir" elle ne fit que se trahir m'avouant involontairement sûrement, que d'une part, j'avais raison. Elle ne l'avouera et ne l'acceptera jamais de toute façon et ça, j'en suis certain. Roxane, est une personne fière qui tient à son orgueil malgré le manque de confiance en elle qu'elle témoigne par moment. En réalité, elle peut être très bonne actrice. Tantôt, elle peut être la femme "enfant" qui n'a confiance en elle et qui vient se réfugier auprès d'autrui pour que son chemin soit éclairé et tantôt la femme enfant disparaît, laissant place à une femme posée et déterminée où personne ne peut et ne doit lui démontrer quelconque faiblesse. Et cette femme là, est celle qui se trouve face à moi en ce moment. Une femme déterminée, mais malgré tout et inconsciemment, complètement paumée.

Je me rend alors compte lorsque mes prunelles bleutées se fondent dans les siennes, qu'en si peu de temps, l'espace vide qui nous séparait fût comblé par son corps mort mais malgré tout voluptueux. Elle n'hésita pas à se coller au mien, ce qui ne fit naître aucune chaleur corporelle externe malgré la chaleur ardente qui hante mes entrailles. Nos lèvres s'approchent dangereusement, mais l'humain m'invite à me retirer tandis que le vampire lui, me force à continuer. Mes mains fortes désireuses viennent se poser sur ses hanches, et même si nos lèvres enflammées ne vinrent pas se toucher, je pouvais sentir une certaine difficulté à lutter contre la pensée d'un éventuel contact charnel.

Curieux, je décide de laisser les choses se faire, et en un instant, sans même que je ne comprenne, une forte sensation se fit dans ma nuque et ma tête, tandis que ma vision se brouille en quelques secondes, me faisant plonger ensuite dans une sorte de trou noir. Tout s'est passé incroyablement vite et la seule chose dont je me souviens, c'est de ce contact rapproché avec l'immortelle qui, j'avais bien cru, allait se transformer en un instant consacré à la luxure, un des seuls plaisirs que nous, immortel, pouvons encore nous permettre de vivre et de savourer pleinement. Suis-je mort ? Non. Je ne vois pas ce que j'ai vu par le passé lors de ma mort humaine. Le voile noir persiste et me semble s'éterniser. J'ignore ce qu'il se passe autour de moi. Mais peu à peu, je m'en rend bien vite compte, lorsque ma vision reprend enfin. Une très forte douleur se fait sentir dans ma nuque. Et mon crâne me provoque des élans de douleurs comme si je venais de me ramasser un coup violent à l'aide d'une barre métallique. Je me fie alors à mon odorat qui m'annonce que Roxane est encore dans les parages. La nuque encore brisée, je me relève et laisse mon énergie vampirique se déployer dans sa totalité, me faisant ainsi quitter mon emplacement initial à l'aide de ma célérité pour me retrouver derrière elle a un point qu'elle n'aurait pu me voir et me sentir venir.

- J'espère que tu es contente ?

Sans rien faire, je redresse ma tête et replace ma nuque qui laisse retentir de très fort craquement, pour preuve que mes os se remettent en place. Pour terminer, j'incline ma tête de chaque cotés laissant deux grands craquements retentir.

- Il y a bien des choses que je dois encore t'apprendre, ma chérie ...

Visiblement satisfaite de ce qu'elle venait de faire, je la saisi par le cou d'une poigne ferme et la fait se lever sans pour autant me faire face. Une fois debout, je la regarde un instant et laisse les muscles de mon bras droit se rétracter, me faisant sortir avec rapidité ma dague pour lui trancher une jambe au niveau du centre de la cuisse. Suite à cela, je laisse le membre tranché tomber, puis une fois son buste et son visage au sol face contre terre, je m'accroupie et place la paume de ma main ouverte sur l'arrière de sa tête pour la maintenir.

- Oh que je suis désolé. Quelle maladresse, ma main a glissé. Lui dis-je sérieusement, mais avec une pointe d'ironie à peine perceptible.

Je me retire de sur elle et m'éloigne.

- Débrouilles-toi pour régénérer ta jambes. Je me penche cependant et rajoute. Après tout, il n'y a pas que toi qui a le droit de t'amuser. Nous sommes donc quitte à présent.

Bon, mon but n'était pas forcément de me venger. Mais comme ma jeune camarade semblait d'humeur joueuse, pour ne pas en profiter moi aussi ? Après tout, il n'y a pas d'âge pour s'amuser. Sans rien dire, je me décale et viens m'adosser à un pilier tout en croisant mes bras devant mon buste.