FERMETURE DU FORUM ► Pour en savoir plus c'est ICI
-29%
Le deal à ne pas rater :
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 – 16 Go / 512Go (CDAV : ...
499.99 € 699.99 €
Voir le deal

Partagez
 

  ❝ a pain that i'm used to ❞ - CORALEM

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Anonymous
InvitéInvité
 ❝ a pain that i'm used to ❞  - CORALEM Empty
MessageSujet: ❝ a pain that i'm used to ❞ - CORALEM    ❝ a pain that i'm used to ❞  - CORALEM EmptySam 9 Fév - 23:58




Your head will collapse
But there's nothing in it.

Tu te brûles les yeux sur tout ce bordel qui orne ton parterre de bois. Tu dévisages ce désordre avec une perplexité rageuse et amère. Tes globes oculaires sombrent dans leurs orbites, à mesure que tu t’obstines à faire doucement glisser tes grands yeux azurs sur ces vieux vestiges qui te murent. Depuis trop longtemps, tu fixes ces reliques. Depuis trop longtemps, tu oses défier ce relent de nostalgie qui te grise la cervelle. Tes claires prunelles translucides percent sournoisement ce vide abstrus qui s’étend lentement devant toi. Tes claires prunelles translucides veulent désormais déchoir à l’intérieur de ton crâne, de toi-même, tellement que tu persistes à fixer ces objets sans ciller et broncher. T’as les muscles crispés, les nerfs de la mâchoire tellement contractés, que cela te fait mal, mais l’élancement de cette douleur dérangeante est le seul fil qui te permet de savoir que tu existes toujours et que tu n’as malheureusement pas quitté le tangible… la réalité.   Tu es comme un lion, séquestré dans une cage trop petite et claustré dans cet environnement qui t’étouffes. Tu tournes en rond, tu vogues du salon à la cuisine, sans savoir où aller et quoi faire. Tu bouges. Tu marches. Tu divagues d’une pièce à une autre. Seulement… t’en as même pas conscience. T’es qu’un amas de viande qui se décompose peu à peu, de mois en mois, de jours en jours et d’heures en heures. Ce que tu avais éprouvé, ce que tu avais aimé si tendrement, chaque morceau de toi, tout, littéralement tout, s’efface, s’engouffre dans le creux sinueux de cet abysse tellement gourment et bourbeux. Savoureuse et douce chimère que voici. Tout se mélange dans ta petite tête de mule. Le gouffre a toujours soif. Il aspire et inhale chaque fragment de ton existence sulfureux. Tu t’éteints… à mesure que la flamme flétrie cesse de crépiter et de danser dans le tréfonds de ton regard inexpressif et ravagé. Tu t’éteints. Tu péris et t’oublie dans le plus bas fond de ce vide. T’es qu’un sarcophage de douleur et de peine. T’es qu’un tombeau oublié dans le cœur des ténèbres, là où même la lueur d’un jour illustre ne peine à rentrer et irradier cet être si sombre et si morne que tu es désormais. La lumière se refuse d’entrer à l’intérieur de toi, l’espoir te parais maintenant sans importance et conviction. Tu ne te sens pourtant pas bien ou mal. T’es simplement coincé dans l’abysse de l’inconscience. Il n’y a rien devant toi. Qu’un simple mur titanesque qui te protège de ce que tu te refuses de voir et de croire. Mur qui te protège de la réalité. Mur daignant enfin panser et alléger tes plaies béantes… parce que tu souffres. T’es incurables, tu éprouves et t’as visiblement trop vécus. Tu es fatigué mais le sommeil ne te vient pas, il défile devant toi et tu croirais presque l’entendre détaler au loin en proclamant un grand rire moqueur et insensible à ta cause…

Tu te brûles les yeux sur tout ce bordel qui orne ton parterre de bois. Tu dévisages ce désordre avec une perplexité rageuse et amère. Enfin, t’arrête de faire les cent pas dans ton miteux appartement. Enfin, tu daignes te rapprocher de ce tas de vestiges qui gît minablement là à tes pieds, décombres aux airs quasi déplorables et suppliants. Quelque chose attire et capte ton attention au sein de ce dépotoir qui orne tout ton salon délabré. Incrédule, tu fronces les sourcils, tends ta main faiblarde et moite en direction de cet objet que tu happes avec regret et chagrin. Tu extirpes cette chose des vestiges de cet autrefois que tu déplores si amèrement et remontes cette prise de crédulité à la hauteur de ton visage à la mine austère et fêlée d’un émoi se décalquant entre la surprise et la colère.

Longuement, tu observes cette photo. Longuement, tu regardes. Quelque chose se produit à l’intérieur de toi. Un genre d’affaissement collatérale qui te saccage et t’ébranle au point d’en avoir mal au cœur et de sentir tes entrailles s’entremêler douloureusement dans ton estomac tout retourné. Tu as mal. Une douleur sans nom… une douleur que tu ne désires point comprendre d’ailleurs.

Tu voudrais hurler, pour en vain essayer de laisser s’en aller ce relent de torture qui te tiraille hargneusement… mais t’as envie de vomir… et si tu ouvres la bouche… tu sais que ce qui risque d’en gicler ne sera pas charmant du tout. À bout de force, dévasté, tu t’effondres à genoux parterre, froisse cette foutue photo au creux de ta paume ardente et imbibé de moiteur, tant que tu es soudainement fébriles et nerveux. Ça tourne tout autour de toi. Tu fourres ta main libre dans le creux de la poche arrière de ton jeans, happe ton Zippo et le ressors du creux de son nid. Tu laisses tomber le cliché tout fripé sur la pile de vestiges qui repose près de toi, attise la flamme pernicieuse de ton briquet que tu diriges viscéralement au-dessus de ce tas bordélique et issue de souvenir que tu ne désires que réduire à néant, cendres et poussières.

T’es sur le point de laisser tomber ton briquet sur cette montagne d’objets, t’es sur le point de le faire… mais avant, tu oses relever les yeux sur l’horizon. Tu oses tourner la tête vers la droite. Tes grands yeux océans désormais devenus que deux abîmes éprouvés dans les ténèbres et qui bientôt aspireront toute tes larmes. Tu projettes ce regard plein de résolution et de colère sur ce vide que tu crois être hanté par cette présence qui te tourmente et te gruge.  Tu oses lancer ce regard… sur moi… moi qui n’existe pas. Moi qui ne suis que le fruit de ta désespérance. Moi qui ne suis rien et à la fois tout. Moi qui ne suis que chimère et néant.

Tu te crois être en guerre contre le monde alors que le seul ennemi que tu confrontes à tous les jours se retrouve là… dans ta tête…

Et misérable ; tu poursuis cette guerre… contre 'moi'...

© fiche & gif by disturbed (alias moua et c'est pas touche xD)
song by yoav ft. emily browning



Dernière édition par Salem L. O'Malley le Sam 15 Juin - 8:33, édité 9 fois
Revenir en haut Aller en bas
Coraline Price
✤ Printemps : 35
✤ Messages : 3784
✤ Barge depuis : 28/01/2013
✤ Avatar : Elizabeth Henstridge
✤ Crédits : Merenwen & TUMBLR ( gifs ) +PETULIA ( code signa )
 ❝ a pain that i'm used to ❞  - CORALEM Tumblr_nrnzrnGc3G1s9h0fco7_400

✤ Âge personnage : Vingt-six ans à sa mort
✤ Humeur : Perdue
✤ Profession : Serveuse
✤ Localisation : Ici et là
✤ Pouvoirs : Téléportation, télékinésie, possession

Relationship
→ citation: YOU BROKE MY HEART. YOU KILLED ME.
relationships :
Coraline Price☞ T'as le look coco ; Appelez Ghostbusters !
 ❝ a pain that i'm used to ❞  - CORALEM Empty
MessageSujet: Re: ❝ a pain that i'm used to ❞ - CORALEM    ❝ a pain that i'm used to ❞  - CORALEM EmptyDim 10 Fév - 21:04



Etait-ce donc ça, la vie après la mort? Même à présent, elle aurait été bien incapable de répondre à cette question. La vie après la mort... Comme tout le monde, elle s’était parfois interrogée à ce sujet, mais elle était loin d’imaginer que cela puisse ressembler à ça, une pseudo existence où elle était coincée dans ce monde, parmi les vivants, alors même qu’elle était morte et que son corps gisait dans un cercueil à six pieds sous terre. On ne pouvait pas dire que sa situation soit idéale, néanmoins, le temps de la solitude semblait désormais bel et bien terminé. Si, pour beaucoup, elle demeurait invisible, elle pouvait néanmoins serrer dans ses bras certains des êtres qui avaient compté pour elle, leur parler, leur faire savoir qu’elle allait bien. Si elle pouvait parfois avoir brièvement la sensation d’être encore en vie, bien rapidement, l’absence de toute sensation physique venait lui rappeler sa véritable condition. Quoi qu’elle fasse, cela ne changerait pas. Elle était morte et les morts ne peuvent revenir à la vie. Elle était condamnée depuis le jour où elle avait poussé son dernier soupir. Tout avait été si facile, au fond. Etait-ce vraiment à cela qu’avait tenu sa fragile, sa trop brève existence? A une simple chute, une chute maladroite et stupide qui lui avait tout arraché, son présent aussi bien que l’avenir qu’elle se préparait. Et Lui, surtout... Lui. Elle l’avait aimé au point de souhaiter l’épouser et en réalité, elle l’aimait toujours autant et souffrait de son absence, tout comme il devait probablement souffrir de la sienne. Où était-il? Que faisait-il à ce moment précis? Pensait-il à elle, au moins un peu? Elle avait peur de la réponse, il fallait bien l’avouer. Elle voulait croire qu’il était réellement parti car la peine était trop grande, même si, intérieurement, quelque chose la dérangeait dans tout cela, comme une fausse note qui viendrait gâcher une mélodie. C’était un sentiment désagréable et qui la faisait douter de tout, aussi préférait-elle ne pas s’y attarder. Elle craignait encore de découvrir ce qui pouvait se dissimuler derrière ce qu’elle avait toujours admis comme des vérités inébranlables. A un moment où tout semblait s’effondrer sous ses pieds, elle se raccrochait encore à ce en quoi elle pensait pouvoir croire, en lui et en l’amour qu’il avait pour elle, même après son départ.

Elle était toujours là, et pourtant, elle ne l’était plus. Plus vraiment. Elle n’était qu’une ombre, un souvenir devenu consistant grâce à l’aide apportée par la magie. Mais cela ne changeait rien à la réalité, n’est-ce pas? Elle était toujours là, et pourtant, elle disparaîtrait bientôt. Son visage s’évanouirait, tout comme le son de sa voix, les souvenirs s’effaceraient et elle serait oubliée lorsque ceux qui l’avaient connue disparaîtraient. Lâcher prise. Lâcher prise. C’était là ce qu’elle devait faire. Se détacher peu à peu de son ancienne vie. Elle le savait. Et pourtant, elle mourrait d’envie de trouver le moyen de contacter sa mère, de lui dire qu’elle était toujours là, présente et qu’elle allait bien, oui qu’elle allait bien. Mais elle ne la verrait pas, jamais, même si elle criait de toute la force de ses poumons qu’elle n’avait plus.

Mais il y avait encore ceux qu’elle pouvait désormais revoir, des erreurs qu’elle pouvait réparer à présent. Il y avait Salem. Salem. Combien de fois n’avait-elle pas regretter leur éloignement? Lui qui avait été son ami, son confident, un être dont elle s’était sentie si proche que jamais elle n’aurait imaginé qu’une rupture puisse être aussi aisée. Elle avait voulu l’appeler, s’excuser, mais la fierté avait été trop forte lorsqu’elle s’était rappelée des soupçons qu’il avait à propos de son fiancé, soupçons qui lui avaient paru absurdes et qu’elle n’avait pas compris, qu’elle ne comprenait toujours pas à vrai dire. Mais à présent, rien de tout cela ne comptait plus et elle s’en voulait terriblement d’avoir laissé de si basses querelles les séparer. Car il lui manquait, bien plus qu’elle n’aurait su le dire.

Mais il la croyait morte et enterrée, ce qu’elle était. Il ignorait qu’elle était toujours là, et elle n’avait pu le contacter, jusqu’au moment où les effets du sortilège dont elle avait bénéficié étaient apparus, la rendant visible aux yeux des créatures surnaturelles de ce monde. Elle le voyait comme une chance, une chance de se racheter, de lui dire à quel point elle regrettait, d’essayer de se faire pardonner. Mais elle ne pouvait savoir comment elle allait être reçue. Ainsi, lorsqu’elle apparut devant la porte de son appartement, elle ne sut quoi faire dans un premier temps. Il la croyait probablement disparue à tout jamais et la revoir allait sans aucun doute être un choc.

Elle n’était pas certaine qu’il soit chez lui, jusqu’à ce qu’elle entende quelques sons indistincts provenant de l’intérieur. Elle n’était pas certaine de la marche à suivre. Apparaître directement chez lui était exclu, trop brutal. Devait-elle l’appeler, lui faire savoir qu’elle était là? Mais aurait-il envie d’y croire, de la voir? Elle l’ignorait et ne voulait pas prendre un tel risque. Alors, elle fit le geste le plus banal possible : elle frappa quelques coups à la porte. Lorsqu’elle en écarta sa main, elle se rendit compte qu’elle tremblait et se sentit idiote, incapable de savoir quoi dire, ou quoi faire. Elle resta là, à attendre, attendre qu’il vienne ouvrir, plus anxieuse qu’elle l’avait jamais été. Elle entendit quelques pas se rapprocher. Au moment où la poignée de la porte tourna, son coeur se serait probablement arrêté de battre si elle en avait encore possédé un.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
InvitéInvité
 ❝ a pain that i'm used to ❞  - CORALEM Empty
MessageSujet: Re: ❝ a pain that i'm used to ❞ - CORALEM    ❝ a pain that i'm used to ❞  - CORALEM EmptyMer 20 Fév - 19:39




Your head will collapse
But there's nothing in it.

Elle dansait comme une vicieuse et pernicieuse succube. Sa faible lueur irradiante  réfléchissait au travers des ténèbres. Affublée dans une valse houleuse et lente, elle illuminait ce monde despotique et malheureux. La petite flamme de mon briquait se trémoussait sans aucune pudeur devant mes yeux noyés dans une fureur sans nom. Je voulais mettre à cendre et à poussière les vestiges de cet autrefois. Je voulais mettre à centre et à poussière toutes ces reliques qui gisaient non loin de moi à mes pieds. Je voulais faire taire la douleur. Je voulais faire taire mon malheur. Sur le point de contrer ce désire maladif… Quelques coups imperceptibles et plutôt timides résonnent discrètement dans la torpeur de cette fourbe sérénité qui poisse tous les murs de mon trop petit appartement. À ce bruit, je sursaute, passant près de laisser tomber mon briquet sur le sol. Incrédule, je tourne lentement la tête sur la source de ce bruit naissant qui déjà est allé retrouver le silence. Tout mon corps se crispe, se tétanise alors que mes fins sourcils se froncent. Je tangue entre le réel et l’irréel. Je divague entre la lucidité et le délire. Je me sens groggy, engourdi, sombré bien creux dans les vapes, comme si je me serais réveillé d’un long et profond sommeil. Longuement, sans broncher, comme englué dans un débat psychologique intense, je dévisage la porte d’entrée de mon appartement… je la défis presque du regard alors que je sais pertinemment bien que de l’autre côté ; quelqu’un attend gentiment que je ne vienne lui ouvrir. Chose qui dans mon cas n’est pas commun et normal. De la visite ; voilà bien des lustres que je n’en reçois plus chez-moi.

Paresseusement, je me redresse péniblement sur mes jambes que je constate raquées, éteignant viscéralement la flamme de mon briquet que j’engouffre maladroitement dans la poche arrière de mon vieux jeans alors que je me rapproche à pas feutrés de la porte. Durant de longues poignées de secondes, je reste là, immobile devant l’entrée, la présence qui se retrouve de l’autre côté de la porte me met extrêmement mal alaise et nerveux. Je ne sais pas pourquoi est-ce que je me sens comme ça, je ne parviens pas à comprendre cette fiévreuse anxiété qui me glace littéralement le sang et me tétanise l’échine. Je soupire de lassitude, ferme quelque instant les yeux, me disant que je suis simplement trop fatigué et que je me fais des films. Recevoir de la visite chez-soi, ça n’a rien d’extraordinaire et d’effrayant !  C’est même tout à fait normal et parler avec quelqu’un, peu importe qui c’est, cela ne peut me faire que le plus grand bien. Depuis que Carissa m’a quitté, voilà bien longtemps que je n’ai pas eu de discussions civilisées avec quelqu’un…  

Retrouvant mes esprits, un certain regain de joie, je happe la poignée au creux de ma paume bouillante et j’ouvre la porte à grande volée. Le visage qui se dessine par-delà l’abysse nouvellement créée me foudroie la face comme une bat de baseball alors que j’écarquille de grands yeux horrifiés qui s’arrondissent comme soucoupes. Stupéfié, abasourdi,  ma mâchoire se déboîte en un gigantesque O de frayeur et je m’écarte de l’embrasure en esquissant un bond maladroit sur l’arrière.

- SEIGNEUR MAIS C’EST QUOI CE---AAAAAHHHH !!!! Comme une greluche, j’hurle à m’en vomir les poumons, mon visage perdant absolument toutes ses couleurs, je recule sans trop savoir où je vais comme ça, mes grands yeux écarquillés fixant avec effroi la présence inespérée qui se retrouve là… devant moi… là… devant moi… là… sous mes yeux… SIENGEUR MAIS C’EST QUOI CE BORDEL !? AAAHHHHHHH !!! Que j’hurle de plus belle, mon cerveau aillant visiblement enfin assimilé ce qui se trame sous mon nez alors que je me plaque brutalement le dos contre le flanc de mon frigidaire qui est parallèlement aménagé là face à l’entrée. Mon cœur bat la chamade sous mon thorax, mes mains et mes genoux tremblent comme de malheureuses feuilles mortes alors que je dévisage de travers cette jolie face d’ange qui erre candidement là dans le cadre de ma porte.

- Coraline ?! Dis-je, la voix obstruée par l’angoisse, sentant mon cœur et mon cerveau littéralement se ramollir comme de la compote. Je ne comprends pas. Je ne comprends rien. Elle ne pouvait pas être là. Elle ne pouvait pas... Elle… elle était… Oh. Mon. Dieu.

Pour une raison qui m’échappe totalement, ainsi plaqué sur mon frigidaire, j’éclate littéralement de rire, j’ris comme un vrai crétin dégénéré, j’explose d’un long et colossal rire franc que je ne contrôle point. J’suis fous… voilà… J’ai littéralement perdu la boule et je me retrouve complètement à l’ouest. J’hallucine maintenant la présence de ma meilleure amie parce que… parce que… pourquoi au fait ?

Je ne comprends pas. Je ne comprends rien. J’avale de travers la bile qui me monte à la gorge alors que je me colle que davantage les omoplates sur mon frigo. Tous mes muscles se crispent douloureusement sous ma chair, mes sourcils se froncent sous mon front perlant de sueurs froides tandis que je sens la frayeur qui me grise et m’enveloppe l’être des pieds à la tête !

J’vais m’évanouir… je sens mes jambes s’amollir et exercer de grand effort pour supporter ma carcasse de plus en plus lourde. Le plancher tangue sous mes pieds… merde… merde… j’vais vraiment tomber dans les pommes… non… attendez… oops… damn… c’est déjà fait ; j’suis présentement en train de tomber dans les pommes… J’sens mes grands yeux azurs qui se retournent dans leurs orbites alors que je m’écroule comme une vraie merde et de tout mon long sur le plancher de ma cuisine. Les bruits environnants deviennent de plus en plus sourds et inaudibles…

Le néant. J’suis dans le néant présentement.
J’suis… bah… ouais… sans connaissance.
J’me suis évanouie…
J’aurais pas dû mélanger ces satanées pilules avec le whisky…

© fiche & gif by disturbed (alias moua et c'est pas touche xD)
song by yoav ft. emily browning



Dernière édition par Salem L. O'Malley le Sam 15 Juin - 8:34, édité 7 fois
Revenir en haut Aller en bas
Coraline Price
✤ Printemps : 35
✤ Messages : 3784
✤ Barge depuis : 28/01/2013
✤ Avatar : Elizabeth Henstridge
✤ Crédits : Merenwen & TUMBLR ( gifs ) +PETULIA ( code signa )
 ❝ a pain that i'm used to ❞  - CORALEM Tumblr_nrnzrnGc3G1s9h0fco7_400

✤ Âge personnage : Vingt-six ans à sa mort
✤ Humeur : Perdue
✤ Profession : Serveuse
✤ Localisation : Ici et là
✤ Pouvoirs : Téléportation, télékinésie, possession

Relationship
→ citation: YOU BROKE MY HEART. YOU KILLED ME.
relationships :
Coraline Price☞ T'as le look coco ; Appelez Ghostbusters !
 ❝ a pain that i'm used to ❞  - CORALEM Empty
MessageSujet: Re: ❝ a pain that i'm used to ❞ - CORALEM    ❝ a pain that i'm used to ❞  - CORALEM EmptyDim 3 Mar - 20:56



L’attente devenait de plus en plus difficile, de plus en plus insupportable. Etait-il vraiment là, dans son appartement? En tendance l’oreille, elle parvenait à percevoir un léger bruissement, un mouvement et devait résister à l’envie de se téléporter à l’intérieur. Mais il ne le fallait pas. Elle n’était déjà pas certaine de la manière dont il réagirait. Après tout, elle était supposée être morte et enterrée. Il ne devait certainement pas s’attendre à ce qu’elle apparaisse devant lui maintenant, certes pas en chair et en os, mais malgré tout présente et incarnée, aussi perceptible que n’importe quel être humain. Et puis, il y avait le passé, les souvenirs qui lui revenaient et la torturaient: elle ne se rappelait que trop bien de la dégradation de leur relation, et de ce qui l’avait causée. Elle n’avait pas oublié les accusations qu’il avait formulées contre son fiancé, ce qui avait eu pour effet de la mettre réellement en colère. Elle ne croyait toujours pas que Salem ait pu avoir raison à ce sujet, mais elle ne parvenait plus à se rappeler pourquoi cela l’avait fait réagir à ce point, au point de pratiquement fermer la porte de cette amitié. Elle s’en voulait à présent, oui, elle s’en voulait terriblement. Sa mort avait été la fin de tout espoir de réconciliation, jusqu’à ce sort qui la rendait visible. A présent, elle avait une chance de renouer avec lui, et elle ne ressentait que trop bien à quel point il lui manquait. Comment allait-il réagir? Lui en voulait-il encore de ne pas l’avoir cru, d’avoir pris le parti de l’homme qu’elle aimait? Elle n’avait aucun doute, elle était persuadée d’avoir eu raison, mais avait conscience que cela ne valait pas le coup face à l’amitié qu’elle lui avait portée, qu’elle lui portait toujours.

Elle attendait. Elle attendait. Elle avait beau n’avoir ni coeur, ni entrailles, elle avait le sentiment que son ventre lui faisait mal. Incapable de tenir en place, elle se mit sans même s’en rendre compte à marcher machinalement de long en large devant la porte d’entrée. Elle se sentait mal à l’aise, nerveuse et redoutait le moment où cette porte s’ouvrirait tout en se sentant extrêmement impatiente de voir de nouveau sa silhouette apparaître dans l’encadrement. Elle sentait qu’il était là, derrière la porte, et ne cessait de se demander pourquoi il n’ouvrait pas. Savait-il que c’était elle, derrière la porte? Impossible, elle entendait ses pas et elle savait qu’il ne s’était pas approché trop près de la porte. Avait-il déménagé? Peut-être, mais elle avait du mal à le croire, ou du moins, elle ne l’espérait pas. Pourquoi ne venait-il pas? Elle commençait à se sentir inquiète. Une intuition lui soufflait que, quelque part, quelque chose clochait. Elle décida intérieurement de se téléporter malgré tout dans son appartement si jamais il ne se décidait pas à ouvrir la porte.

Au moment où elle pensait s’exécuter, la poignée tourna et Salem apparut. Elle le regarda, observa les traits de son visage, des traits las et son regard, toujours le même. Il était là, devant elle. Un léger sourire se dessina sur son visage, un sourire qu’elle ne parvint pas à retenir tant elle était heureuse de le voir, et surtout heureuse que lui puisse la voir, que ses yeux se posent bel et bien sur elle, et non sur du vide.

« Salem... » Elle voulait lui dire que c’était bel et bien elle. Elle voulait tout lui expliquer.

Mais elle n’en eut pas vraiment le temps, c’est le moins qu’on puisse dire. Elle avait bien sûr prévu qu’il réagirait de manière plutôt brusque à sa soudaine réapparition et qu’il subirait très certainement un choc. Evidemment, on ne revoyait pas tous les jours une amie revenir d’entre les morts. Néanmoins, elle n’avait pas imaginé qu’il réagisse avec une telle violence. Il se mit à hurler, à s’exclamer, à crier, au point qu’elle fut bien incapable de savoir comment réagir. Elle aurait aimé trouver des mots pour le rassurer et le calmer mais il semblait si hystérique qu’elle commençait à craindre de le voir s’écrouler devant elle. Il recula, jusqu’à se plaquer contre son frigidaire, tandis qu’elle avançait, se sentant terriblement impuissante. Comment avait-elle pu imaginer qu’il réagirait autrement? Elle était censée être morte bon sang, morte. Elle l’était d’ailleurs, mais bien évidemment, ce qui semblait évident pour elle ne devait certainement pas l’être pour lui.

C’est alors qu’il sembla revenir en quelques sortes à la réalité. Il prononça son nom, admettant sa présence face à lui, mais l’angoisse qui persistait dans sa voix était elle aussi toujours là et il semblait profondément perdu. Elle s’avança d’un pas et prit un ton qui se voulait rassurant. « C’est bien moi. N’aies pas peur, je vais tout t’expliquer, tu vas comprendre... »

Elle leva les deux mains et fit un signe qui, elle l’espérait, l’apaiserait un peu. Elle n’osa pas faire un pas de plus, de crainte qu’il ne finisse par la fuir. Il était si pâle qu’elle en venait à craindre qu’il s’évanouisse, une crainte qui ne tarda d’ailleurs pas à se concrétiser. Avant même qu’elle ait pu réagir d’une quelconque manière, elle le vit avec stupéfaction s’effondrer devant elle.

« Salem ? » Pas de réponse. Elle s’approcha de lui et se baissa, constatant qu’il était réellement inconscient. Alors ça, elle ne s’y était pas vraiment attendue. Ne sachant pas vraiment ce qu’elle faisait, elle lui prit les épaules et le secoua un peu, sans résultat. « Salem, réveille toi s’il te plait... » Elle prit le parti de lui tapoter la joue, espérant que cela suffirait, mais une fois de plus, son geste n’eut pas le moindre effet. En désespoir de cause, elle prit son courage à deux mains et le gifla. « SALEM, REVEILLE-TOI ! »

Cette fois-ci, son geste sembla faire son petit effet, puisqu’il ouvrit les yeux, enfin. Elle le regardait, penchée au dessus de lui, inquiète. « Est-ce que ça va ? »
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
InvitéInvité
 ❝ a pain that i'm used to ❞  - CORALEM Empty
MessageSujet: Re: ❝ a pain that i'm used to ❞ - CORALEM    ❝ a pain that i'm used to ❞  - CORALEM EmptyDim 17 Mar - 16:36




Your head will collapse
But there's nothing in it.

Mon cerveau frémit. Mon cerveau émet et murmure des sons que je ne comprends guère. Mon cerveau bourdonne. Oui. Voilà. Mon cerveau bourdonne. On m’a implanté dans la tête un essaim de guêpes et maintenant celles-ci m’harcèlent avec leur assourdissant bourdonnement. Mes pensées ne sont plus très claires. Mes pensées ne sont plus claires du tout. Elles sont noires et confondues. Yeux fermés, je contemple une obscurité sans fêlure. Yeux fermés, je contemple un vide caverneux et sombre. Comme mes pensées… qui ne sont plus claires du tout. J’ai l’impression d’être dans un rêve. Je peine à croire ce que je ressens. Par-delà tout ce noir qui recouvre la totalité de mon champ de vision, de l’autre côté de cela, je sens bel et bien ces mains délicates qui me secoues les épaules et me tâtent la figure comme de la pâte à pizza. Je ressens tout, mais mon cerveau peine grandement à assimiler ces messages. Le contact avec la réalité me parait soudain si éphémère et vague ! Non. Le contact avec la réalité me parait soudain si bien ancré et angoissant ! J’ai crainte d’ouvrir les yeux. J’ai peur de quitter cette noirceur. J’ai peur de regarder ce que j’ai vue. J’ai peur de voir ce que je m’efforce maladivement de ne pas vouloir croire ! Mon cerveau bourdonne. Mon cerveau me murmure des sons que je ne comprends guère. On m’a implanté dans la tête un essaim de guêpes et maintenant celles-ci m’harcèlent avec leur assourdissant bourdonnement. J’ai si peur d’ouvrir les yeux… j’ai si peur mais pourtant je m’abandonne si facilement. Je m’éloigne du vide, sens le derme de ma peau se cristalliser bien trop loin de l’invisible et que trop facilement venir se diluer dans le givre de cette vérité qui m’a littéralement fait perdre conscience.

PAF ! dans ma face. Le flanc de ma joue droite s’engourdie et se tétanise dans l’éclaire de cette faible douleur qui me traverse toute la figure. J’ouvre les yeux. Oui… j’ouvre les yeux et je croise de nouveau son visage. Son visage qui me paraît si réel. Son visage qui me paraît bien trop réel. Elle me regarde. Elle me dévisage. Elle a peur. Elle est déconcertée. Je la regarde, bien que les formes peinent grandement à se dessiner devant-moi, puisque tout me paraît encore bien trop flous et vaporeux. Je me sens groggy et KO. J’ai l’impression d’être ivre mort. J’ai l’impression de m’être écroulé ivre mort sur le sol de ma cuisine. Les traits de mon visage se décomposent peu à peu dans un masque d’incompréhension absolue alors que j’essaie ENCORE de renier ce que je suis en train de regarder.

- Ça va, que je finis par bredouiller, la tête toujours aussi bien creuse encastrée dans les fesses alors que je me redresse légèrement en prenant appui sur mes coudes.

Là, tout de suite, je ne croirai personne. Quelqu’un me gueulerai que ceci n’était pas un rêve, que jamais j’oserai le croire. Forcément, j’suis en train de rêver. Forcément, puisque trop saoul, puisque trop drogué, je me suis endormi à quelque part dans ma cuisine. Je rêve. Je suis en train de rêver. Je vois son visage, parce qu’elle me manque. Je vois son visage, parce que je regrette amèrement les derniers souvenirs que nous avons partagés elle et moi. Je vois son visage, parce que je désespère de me sentir vivant et heureux de nouveau. Je vois son visage, parce que je veux goutter, pour une seule et dernière fois au moins ; la perfection. Oppressé en cet instant sinistre et sulfureux, je rêve que la tendre et apaisante présence de Coraline ne vienne embraser et étreindre mon cœur trop lourd et souffrant. Je rêve de son visage, parce que jamais j’ai accepté que ces traits si doux et beaux n’aient un jour quitté mon regard trop triste et austère. Je rêve de son visage, parce que j’ai jamais accepté de lui dire au revoir… Je rêve de son visage, parce que je souffre presque de vouloir la revoir. La revoir… toujours vivante. La revoir, sans jamais qu’elle ne disparaisse. Je rêve d’un rêve si beau et parfait. Je rêve d’un moment où tout va bien. Je rêve de cet autrefois que je me souviens si bien désormais. Je rêve d’avant. Avant que Coraline ne disparaisse. Avant que Coraline ne quitte ce bas-monde. Avant que le Destin ne l’arrache si cruellement des bras des êtres qui lui sont chers et importants…

- Tu es revenue, que je murmure d’une voix largement pire que bouleversée et obstruée d’un souffle qui ne glisse pas sur mes lèvres. Je ne comprends pas…

Non. En effet, je ne comprends rien mais bizarrement je ne cherche pas à comprendre. Je ne veux pas comprendre parce que je ne veux pas la perdre. Je ne veux plus la perdre. Pas encore. Pas cette fois. Mes grands yeux azurs restent immuablement bien suspendus à ce doux regard qui d’instinct semble donner un tout autre sens à cet instant délusoire que je confronte. Je rêve un rêve si beau et parfait. Doucement, je relève ma main tremblante et moite à la hauteur de son visage. Je m’abandonne à ce rêve. Je me laisse bercer et guider par ce rêve. Parce que je ne veux pas la perdre. Je ne veux plus la perdre. Pas encore. Pas cette fois. Je rapproche le revers de mes doigts bouillants vers sa joue empourpré. Le dos de ma main rentre doucement en collision avec la peau laiteuse de cette figure sculpté d’une perfection éthérée, comme une poupée de cire. D’une délicatesse incommensurable, j’esquisse cette caresse et laisse lentement glisser le revers de mes doigts sur sa joue. Ce simple touché me transmet un bien-être profond et inégalable à rien.

- Tu es vraiment revenue, dis-je, sans comprendre, mais crayonnant sur mes lèvres un tendre et doux semi-sourire en coin.

© fiche & gif by disturbed (alias moua et c'est pas touche xD)
song by yoav ft. emily browning



Dernière édition par Salem L. O'Malley le Sam 15 Juin - 8:36, édité 7 fois
Revenir en haut Aller en bas
Coraline Price
✤ Printemps : 35
✤ Messages : 3784
✤ Barge depuis : 28/01/2013
✤ Avatar : Elizabeth Henstridge
✤ Crédits : Merenwen & TUMBLR ( gifs ) +PETULIA ( code signa )
 ❝ a pain that i'm used to ❞  - CORALEM Tumblr_nrnzrnGc3G1s9h0fco7_400

✤ Âge personnage : Vingt-six ans à sa mort
✤ Humeur : Perdue
✤ Profession : Serveuse
✤ Localisation : Ici et là
✤ Pouvoirs : Téléportation, télékinésie, possession

Relationship
→ citation: YOU BROKE MY HEART. YOU KILLED ME.
relationships :
Coraline Price☞ T'as le look coco ; Appelez Ghostbusters !
 ❝ a pain that i'm used to ❞  - CORALEM Empty
MessageSujet: Re: ❝ a pain that i'm used to ❞ - CORALEM    ❝ a pain that i'm used to ❞  - CORALEM EmptyLun 22 Avr - 13:12



Retrouver un semblant d’enveloppe corporelle signifiait revenir, revenir pour des proches qui avaient eu vent de sa mort, qui étaient frappés par le deuil et croyaient ne plus jamais la revoir. Jusqu’à maintenant. Elle s’était attendue à ce que Salem ne réagisse pas forcément très bien en la voyant débarquer à sa porte, mais elle n’avait néanmoins pas cru que ce serait à ce point. Après tout, il était un loup garou, il devait être habitué aux phénomènes étranges, non? Au vu de sa réaction, la réponse était effectivement un non catégorique. Elle se sentit paniquer en le voyant ainsi s’évanouir devant elle, au point que sa seule réaction fut de le secouer, puis de le gifler. Elle commençait à sincèrement regretter de ne pas avoir été plus délicate, de ne pas avoir trouvé un moyen de le prévenir. A présent, c’était trop tard et elle devait faire avec cette réaction qui la désarmait. Elle mourrait d’envie de le prendre dans ses bras, et pourtant voilà qu’elle se retrouvait en train d’essayer de le ranimer. Elle devait bien admettre que cela lui laissait quelques secondes pour réfléchir à l’attitude à adopter, à la manière dont elle allait lui expliquer les choses. Elle n’eut cependant pas le temps de déterminer une approche, car il ouvrit rapidement les yeux. Craignant qu’il ne perde de nouveau connaissance, elle n’osa pas vraiment lui adresser la parole, se contentant d’un sourire timide. Elle aurait voulu lui demander s’il allait bien, s’il avait besoin de s’asseoir, ou d’un verre d’eau, mais elle n’osa pas, surtout qu’elle venait de lui administrer une sacrée gifle. Anxieuse, elle attendait, attendait qu’il recouvre peu à peu ses esprits. Qu’il parle, dise quelque chose, n’importe quoi pour montrer qu’il allait bien et qu’il la voyait, qu’il acceptait sa présence devant lui.

Enfin, elle eut droit à sa réponse. Il la voyait, et cette fois-ci au moins, il resta conscient. Il se redressa, l’air toujours aussi incrédule. Il était évident que sa présence allait être plutôt difficile à expliquer, et à accepter. Mais elle pouvait toujours tenter de lui expliquer ce qu’il s’était passé, ce qu’avait fait Alice. Il la regardait, elle le regardait, et il semblait qu’aucun d’eux n’osait crever l’abcès. Elle le regarda se relever. Et elle avait peur. Elle avait peur qu’il rejette la réalité, qu’il la rejette elle. Elle avait peur qu’il lui en veuille, qu’il croie qu’elle avait prémédité tout cela. Puis, il y eut la constatation, la preuve qu’il admettait sa présence, aussi invraisemblable soit-elle.

« Oui, je suis revenue... C’est tellement compliqué... » Murmura-t-elle à son tour, sans vraiment savoir par où commencer.

Comment lui expliquer qu’en réalité, elle avait toujours été là ? Jamais elle n’était vraiment partie, seulement, avant, il ne pouvait pas la voir. C’était là toute la différence. Et le remord qu’elle ressentait en le regardant ne faisait qu’empirer les choses. Pourquoi avait-elle été si orgueilleuse ? Les raisons de leur rupture lui semblaient insignifiantes à présent, même si, sur le moment, elle s’était sentie blessée qu’il considère son fiancé comme quelqu’un à qui l’on ne pouvait pas faire confiance. A présent elle était morte, et ils avaient peut-être une nouvelle chance de se renouer les liens qui les unissaient autrefois. Il lui avait tant manqué... Elle ne pouvait croire qu’elle avait réussi à se passer de lui, à se passer de son amitié. Elle se sentait tendue, terriblement tendue. Puis, il leva la main et l’approcha doucement d’elle, caressant sa joue avec douceur, ce qui la fit sourire à son tour.

« En réalité, c’est plus compliqué de ça... Je ne suis jamais vraiment partie tu sais... »

Elle s’arrêta et baissa les yeux. Elle avait besoin d’un peu de temps pour réfléchir à ce qu’elle allait dire exactement, pour qu’il comprenne ce qu’il s’était passé, pour qu’il comprenne tout ce qui pouvait expliquer sa présence ici, à ses côtés, et surtout le fait qu’il puisse la voir et la toucher. Elle ne devait surtout pas le laisser croire qu’elle était encore en vie, ou qu’elle avait ressuscité. Elle était toujours morte, et il était probable que rien ne pourrait changer cet état de fait, même si elle s’y essayait.

« J’étais là... Mais personne ne me voyait. Je ne sais pas pourquoi exactement, c’est comme si j’étais coincée ici. »

Voilà ce qu’elle comprenait le moins en réalité, la raison de sa présence ici, de sa présence parmi les vivant alors qu’elle n’y avait apparemment plus sa place. Elle avait eu beau y réfléchir, elle n’y avait pas encore trouvé d’explication, pas pour le moment en tout cas. Quelques jours auparavant, elle aurait donné n’importe quoi pour quitter cette Terre, ne plus être seule à errer, mais à présent, elle avait comme le sentiment qu’une autre chance lui était offerte, une chance de retrouver ceux qu’elle avait aimés, ou du moins la plupart. Elle releva les yeux et le regarda fixement, dans l’attente de sa réaction.

« J’ai réussi à entrer en contact avec Alice. Elle a fait appel à une sorcière pour m’aider, et à présent on peut me voir. Je sais que ça parait complètement fou, mais c’est la vérité. »



Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
InvitéInvité
 ❝ a pain that i'm used to ❞  - CORALEM Empty
MessageSujet: Re: ❝ a pain that i'm used to ❞ - CORALEM    ❝ a pain that i'm used to ❞  - CORALEM EmptyLun 27 Mai - 12:54




Your head will collapse
But there's nothing in it.

Il est plus facile d’être en colère, que de se laisser disloquer par ces chaînes funestes qui se resserrent à sang contre nos chevilles et nos poignets. C’est moins douloureux d’ignorer ses vieux démons intérieurs, que d’en admettre leur présence. Anxieux à l’idée de m’avancer sur un chemin qui m’est totalement inconnu, depuis la mort de Coraline, j’ai préféré ne jamais baisser mes armes et de toujours rester sur mes gardes. Malgré la dérive des ans trépassés à la merci du temps et de l’usure, mes principes et convictions ne se sont jamais éteints. Carburant dans les flammes sulfureuses d’une colère sans nom et m’écrasant sous le poids d’une culpabilité titanesque ; je n’ai jamais su contrer la paix. Je ne le pouvais pas et visiblement je ne le désire pas encore. Effiloché et tiraillé dans ces élans de paradoxe, le décès de Coraline s’est depuis longtemps enraciné dans ma chair… s’approfondissant encore et toujours, ne donnant pas l’occasion aux infâmes meurtrissures cinglantes de pouvoir cicatriser et guérir.  Sur le point de me briser, sous le point de céder, loyaux pantin de ma peine, j’asperge ces plaies de sel, pour percevoir, me réveiller, m’assurer et me raisonner. J’ai souffert de son absence mais je n’ai encore jamais pleuré sa perte. Verser des larmes ne changeant rien, outre que de souiller sa mémoire et d’extirper de ce passé éprouvé que des vestiges et résidus corrompus. Avant qu’elle ne disparaisse de ce monde dégingandé, Coraline et moi avons connus des heures de gloires et ainsi de misères. Voguant entre les ténèbres et la lumière, moi, persuadé que son époux n’était rien d’autre qu’un vil parasite polluant sa vie et elle… éperdument amoureuse de lui, très vite, les conflits se sont amoncelés entre nous. Aveuglée par ce traître mais puissant sentiment, jamais elle n’a compris ce que j’ai mainte fois essayé de lui faire voir. Obstiné jusqu’à l’os, mes rengaines me rongeant littéralement les veines, je n’ai pas su me taire alors que j’aurais indubitablement dû le faire. Et notre amitié qui m’est si chère en a été le sacrifice. Je n’ai pas eu le temps de recoller les pots cassés et encore je me demande si cette chance me sera un jour complètement remise entre les mains. Ai-je le droit d’espéré une telle chose alors que la fatalité nous fauche et nous englue aussi cruellement en ses filets néfastes et malsains ?  Franchement, je l’ignore. Tant d’eaux se sont déversés sous les ponts…

Ma main toujours aussi délicatement moulée contre sa joue livide, impuissant, encore confus, je l’observe et l’écoute scrupuleusement. Une bulle de silence malaisé nous aspire dans une atmosphère tendue et effrénée. Les explications qu’elle me justifie avec cette conviction qu’elle ne peine elle-même à comprendre me laisse perplexe et incrédule. Ainsi donc, la magie met en lumière ce miracle ? Encore une fois, l’incertitude et la stupéfaction me happent violemment la gorge. Le poids d’une tristesse incommensurable s’affaisse alors sur mes épaules. Savoir qu’elle n’est jamais parvenue à gagner la dimension qui lui est sienne, savoir qu’elle vogue ici depuis toujours, cela m’afflige et me désole. Ce n’est pas ce qu’elle mérite et ce sort méprisable me véhicule peu à peu sur l’orée de la nostalgie.  Désireux de cette époque sacrée  où jamais elle n’attisait la moindre fureur et le moindre regret. Temps de paix où nous étions que deux âmes en deuil qui se chérissaient d’un amour pur et simple. Une amitié platonique et sans aucun défaut. Elle prenant peu à peu la place d’une meilleure amie et presque celle d’une sœur ! Une amitié qui n’était point barbouillée d’aversion, de chagrin, de conflit, d’indignités et d’infâmes vicissitudes. Un temps où jamais je n’aurais pu croire cela possible. Un temps où, à quelque part trop naïfs, on se confiait et se garantissait que de belles promesses.

Temps qui s’est désormais sordidement effiloché entre nos doigts. Moment où désormais on se voit être que deux étrangers orthodoxes qui se connaissent malgré tout par cœur. Moment où nous devenons esseulés et labourés dans le désespoir d’une enivrante incompréhension. Prisonniers de chaînes nous ramenant toujours vers ces moments que nous avons connus, ceux qu’on voudrait traverser, ceux qu’on aurait désirés et ceux que nous avons lamentablement manqués. Squelettes d’une relation complètement fanée à la symphonie décortiquée mais grandement désarticulée. Hymne hachée et assourdissante qui me détonne sans relâche sa rumeur assourdissante. Chant qui désormais s’évase dans la composition du gâchis et du regret.

Mourir c’est une grâce mais vivre c’est une malédiction. Une putain de malédiction qui plus est !  

Brusquement, ma main s’éloigne de cette tendre caresse qui durant un temps m’aurait apaisé et consolé. Brusquement, bien que toujours groggy, je me rétablie sur mes jambes. Perdu entre ces émois qui me tiraillent dans une grande confusion, faiblement, je ferme les yeux et entame une preste déambulation au beau milieu de ma cuisine. Silencieux, inexplicablement assombris, je fais les cents pas devant la jolie brune.

- C’est insensé ! Rien de tout ça n’est correct et normal ! Je murmure, sidéré et désemparé alors que ma main tremblotante s’encastre promptement et glisse furtivement sur le dessus de mon crâne rasé. Nerveusement, je me masse la nuque, ouvrant les yeux qui se plissent de suspicions.

- Tu devrais reposer en paix, Coraline ! Ce sortilège, jamais il n’aurait dû avoir lieu ! Invisible, tu avais une tâche à achever. C’est d’ailleurs pourquoi est-ce que tu ne pouvais pas partir.

Net, j’arrête ma preste déambulation et observe mon amie avec insistance et austérité.

- Cette Alice a fait preuve d’égocentrisme et de grande irresponsabilité !

Je lui hurle dessus. C’est plus fort que moi…

- PAR SA FAUTE, DÉSORMAIS, TU VAS RESTER COINCÉE ICI POUR L’ÉTERNITÉ !

Mes grands yeux azurs se remplissent de larmes… je suis sur le point de craquer. Mes barrages vont céder… je ne veux pas. Je ne peux pas.

© fiche & gif by disturbed (alias moua et c'est pas touche xD)
song by yoav ft. emily browning

Revenir en haut Aller en bas
Coraline Price
✤ Printemps : 35
✤ Messages : 3784
✤ Barge depuis : 28/01/2013
✤ Avatar : Elizabeth Henstridge
✤ Crédits : Merenwen & TUMBLR ( gifs ) +PETULIA ( code signa )
 ❝ a pain that i'm used to ❞  - CORALEM Tumblr_nrnzrnGc3G1s9h0fco7_400

✤ Âge personnage : Vingt-six ans à sa mort
✤ Humeur : Perdue
✤ Profession : Serveuse
✤ Localisation : Ici et là
✤ Pouvoirs : Téléportation, télékinésie, possession

Relationship
→ citation: YOU BROKE MY HEART. YOU KILLED ME.
relationships :
Coraline Price☞ T'as le look coco ; Appelez Ghostbusters !
 ❝ a pain that i'm used to ❞  - CORALEM Empty
MessageSujet: Re: ❝ a pain that i'm used to ❞ - CORALEM    ❝ a pain that i'm used to ❞  - CORALEM EmptyMer 19 Juin - 14:09



Mourir n’avait pas seulement signifié pour elle la perte de la vie, la perte de son enveloppe charnelle, mais la perte de sa vie, de tous les aspects, tous les éléments qui avaient peu à peu constitué son existence. Elle avait perdu sa mère, qui avait été sa seule famille. Perdu son travail, ses amis, l’homme qu’elle aimait. En somme, tout, y compris son individualité. Car elle n’était plus rien et en avoir conscience était bien pire que cesser d’exister. Elle s’était retrouvée dans la plus totale, la plus terrible des solitudes, coupée du reste du monde, apeurée, sans pouvoir parler ni être entendue par personne. Jamais dans ses pires cauchemars elle n’aurait imaginé avoir à subir un tel destin. Qu’avait-elle fait pour mériter ça ? Que c’était-il passé ? Elle avait beau y réfléchir, elle ne parvenait pas à s’en rappeler. Elle se souvenait de la chute, de cette sensation, puis du choc. Elle ne se souvenait pas avoir eu mal. Sans doute était-elle morte sur le coup. Ou bien, elle avait oublié, comme elle avait oublié le reste. Elle aurait aimé se rappeler. Elle voulait des réponses. Pire, elle en avait besoin. Mais comment les obtenir, alors même que personne ne pouvait l’entendre ? Elle parlait dans le vide, privée de tout contact humain, y compris de son ami. Salem avait toujours représenté beaucoup pour elle, et ce n’était que le jour où elle en avait été définitivement séparée qu’elle l’avait vraiment réalisé. Mais il était trop tard. Du moins, elle croyait. Elle avait songé à tout ce qu’elle aurait voulu lui dire, elle pensait à quel point elle avait perdu de temps en lui en voulant pour des choses futiles. Oui, il avait soupçonné son fiancé de ne pas être celui qu’il laissait croire, mais après tout, il avait agi ainsi uniquement par désir de la protéger. Elle ne pensait pas un instant qu’il ait pu avoir raison. Jamais elle n’aurait douté de l’homme qu’elle aimait, jamais. Mais elle n’aurait pas dû pour autant laisser sa rancoeur prendre le dessus au point de refuser de le voir et de lui parler.

Voilà qu’elle avait une chance de se rattraper. Une chance de reprendre les choses là où ils les avaient laissées. Elle ne voulait pas la laisser passer, pas encore une fois. Mais elle était un fantôme. Mieux valait ne pas oublier qu’en réalité, elle était supposée être morte et que sa vue risquait de causer un choc à son ami. Elle devait l’admettre, elle ne s’était pas attendue à une réaction si violente. Après tout, Salem était une créature surnaturelle, il devait en avoir vu d’autres, non ? Apparemment pas. Fort heureusement, elle n’avait pas l’impression qu’il allait s’évanouir de nouveau. Il semblait au contraire avoir recouvré ses esprits. Tant mieux, car elle n’était pas certaine de pouvoir gérer la situation dans le cas contraire. Après tout, ce n’est pas tous les jours que l’on revient parmi les vivants. Elle trouva le courage de tout lui expliquer, tout lui raconter pour qu’il comprenne et surtout, qu’il cesse d’avoir peur. Elle était là à présent, et c’était plutôt une bonne nouvelle, non ? Pourtant, il continuait de la fixer, ayant l’air de ne pas vraiment réaliser. Elle se sentit mal à l’aise, car ces retrouvailles prenaient un chemin bien différent de celui qu’elle avait imaginé. Contrairement à ce qu’elle espérait, il n’avait absolument pas l’air heureux mais... triste. Terriblement triste. Au moins, ce n’était ni de l’horreur ni de la frayeur qu’elle voyait dans ses yeux, mais ce n’était guère mieux. Cette fois-ci, c’était elle qui avait du mal à comprendre.

Puis, il sembla enfin sortir de sa torpeur et rompit le contact qui les avait quelques instants unis. Interdite, elle le regarda se relever, marcher en long et en large dans la cuisine. Puis, il explosa. Alors, elle se releva à son tour. Il n’avait pas compris. Non, il n’avait pas compris ce qu’elle avait essayé de lui dire. Le fait qu’il s’en prenne à Alice la piqua au vif. C’était faux, et surtout injuste.

« Non, tu te trompes ! » Elle se planta face à lui, fixant ses prunelles bleues. « Ce sortilège c’est moi qui l’ai voulu, moi qui le lui ai demandé ! »

Elle était persuadée d’avoir pris la bonne décision. Jusqu’à présent, jamais il ne lui était venu à l’esprit que ça ait pu être quelque chose de mal. Oui, qu’elle reste coincée ici était anormal, elle le sentait mais malheureusement, ce n’est pas vraiment comme si on lui laissait le choix.

« Je ne sais pas pourquoi je suis ici ! Mais tu ne comprends pas ce que j’essaie de t’expliquer : j’étais toute seule, sans personne qui puisse me voir, à qui je puisse parler. J’ai cru devenir folle ! D’ailleurs ça aurait peut-être été le cas si Alice n’était pas intervenue. »

A son tour, elle avait les larmes aux yeux. Oui, toute cette situation était injuste, à commencer par sa mort, alors qu’elle n’avait que vingt-six ans, qu’elle allait se marier. Mais c’était arrivé, et on ne pouvait revenir en arrière. A présent, tout ce qu’elle pouvait faire, c’était tenter de tirer le meilleur parti de la situation.

« Je ne regrette rien tu sais, même si ça veut dire que je dois restée bloquée ici. Si c’était à refaire, je le referai sans hésiter. Au moins, j’ai la possibilité de pouvoir te reparler. Je pensais que toi aussi tu en serais heureux. »

La vérité était qu’elle ne mesurait pas exactement ce que signifiait être coincée ici pour l’éternité. Tout ce qu’elle voulait, c’était se rapprocher de ce qu’elle était étant vivante. Elle commençait à se sentir sérieusement blessée par l’attitude de Salem, alors même qu’elle était persuadée d’avoir fait le bon choix.



Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
InvitéInvité
 ❝ a pain that i'm used to ❞  - CORALEM Empty
MessageSujet: Re: ❝ a pain that i'm used to ❞ - CORALEM    ❝ a pain that i'm used to ❞  - CORALEM EmptyDim 23 Juin - 10:43

the end
sujet terminé et verrouillé.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
 ❝ a pain that i'm used to ❞  - CORALEM Empty
MessageSujet: Re: ❝ a pain that i'm used to ❞ - CORALEM    ❝ a pain that i'm used to ❞  - CORALEM Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
❝ a pain that i'm used to ❞ - CORALEM
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» ❝ the world’s a beast of a burden. ❞ - CORALEM
» I wish I could ease your pain (Coralaime)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
You ain't born typical :: CORBEILLE :: Children Of cain :: Corbeille RPG-