FERMETURE DU FORUM ► Pour en savoir plus c'est ICI
Le Deal du moment :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot ...
Voir le deal

Partagez
 

 in defense of our dreams. ▼ (roblan. ♥)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Anonymous
InvitéInvité
in defense of our dreams. ▼ (roblan. ♥) Empty
MessageSujet: in defense of our dreams. ▼ (roblan. ♥)   in defense of our dreams. ▼ (roblan. ♥) EmptySam 7 Sep - 12:16


kings of a promise
you always hurt the one you love.

Un éternuement. Simple, léger. Un battement de cils, tandis que la grosse tête pivotait vers la droite, puis vers la gauche, curieuse. Les yeux se levaient vers la fenêtre de l’appartement. D’un geste lent, l’animal se tassa sur lui-même. Ses pattes vinrent se croiser sur son museau, tandis qu’il adoptait une position pour le moins couchée. Une substance liquide et collante glissa le long de ses coussinets. Sa langue râpeuse vint chercher la confiture à la framboise, tandis que le goût sucré gavait ses papilles. Un loup. Ce n’était rien qu’un loup. Un gros chien, couché au milieu de ce salon, les pattes ramenées sur sa truffe remuant lentement, son pelage noir couvert de saletés diverses. Notamment des coquilles d’œuf. Un peu de blanc restait accroché à ses poils de jais. Une poudre étrange parsemait sa queue. Ce n’était un grand chiot. Un petit animal né pour faire des bêtises. Un enfant dans l’âme. Joueur.

Robin. On peut savoir ce que tu fous dans ce salon, et surtout dans cet état ? Il n’avait pu se contrôler. Il s’était transformé. La pleine lune était levée depuis de longues heures déjà, et le jour tardait à apparaître. Il était réveillé. Son estomac grognait. Il n’avait pas mangé depuis la veille. La perspective d’un petit déjeuner par ses soins l’avait ravi. Le seul détail posant problème était son apparence ; pour un loup, bien plus compliqué de cuisiner. Le soleil ne se décidait pas à se ramener. Il était quatre heures du matin. Alan devait dormir, ou Alan était sûrement sorti. Qu’aurait-il pu foutre à l’extérieur à quatre heures du matin ? Rien. Il dormait sûrement, alors. Et au pire, c’était son problème. Les pattes du loup raclèrent lentement le sol, alors qu’il se déplaçait, à plat ventre, s’approchant d’un vêtement traînant là. Son museau couvert de confiture de framboise se fourra dans le tissu alors qu’il fermait les yeux, inspirant à pleins poumons la douce odeur qui s’en émanait. C’était pas à lui, ça. C’était à Alan. Il remua la truffe, s’imprégnant du parfum, fourrant sa tête duveteuse davantage sous le vêtement. Il se détendit. Sa queue poilue battit l’air quelques secondes, avant de passer de manière répétitive sur le tapis, puis de s’immobiliser.

La plénitude l’avait envahi. La faim tordait toujours son estomac, mais il s’était résolu à l’idée de ne pouvoir se procurer lui-même à manger. Il faudrait attendre Alan. Il avait été tout juste bon à faire tomber la moitié des étagères du réfrigérateur, à faire tomber tous les œufs, à casser quelques plats et à fourrer son museau dans le pot de confiture pour en extirper le maximum. Il n’était qu’un grand chiot. Un animal au pelage duveteux, qui avait sûrement réveillé le seul sur cette planète sachant véritablement s’occuper de lui. Alan allait selon toute probabilité le découvrir, ici, et soupirer. Il allait probablement hausser la voix, le gronder, le chasser de l’appartement pour pouvoir ranger tranquillement. Et Robin reviendrait lorsqu’il serait calmé. Lorsqu’il serait de nouveau humain, plutôt. Les paupières du loup battirent lentement. Il ne voyait presque plus rien. C’était le noir complet, alors que le sweater recouvrait ses yeux. Il le reniflait toujours, paisiblement. Il n’y avait rien de plus rassurant que cette odeur. Comme s’il s’en nourrissait. Ou comme si elle représentait la promesse qu’Alan viendrait. Qu’Alan s’occuperait de lui. De lui, et de ses besoins de loup abruti.

Tu ne peux pas redevenir humain ; pas tant que le soleil n’aura pas chassé la pleine lune. Avec un peu de chance, tu n’auras pas réveillé Alan. Il ne découvrira pas la cuisine en désordre, et une fois redevenu humanoïde, tu pourras tout ranger avant qu’il n’ouvre les yeux. Réparer tes bêtises. Les assumer, un peu.

Le cliquetis de l’interrupteur. La lumière envahit la pièce. Tu te redresses d’un bond. Le sweater glisse, à moitié sur ta tête, à moitié sur le haut de ton cou. Une manche passe sur ton museau qu’on pourrait croire couvert de sang. Tes pattes avant écartées, tendues, ton arrière-train toujours posé au sol. Ta tête tournée vers la silhouette qui s’est présentée dans l’encadrement de la porte. Tu ne la vois qu’à moitié. Le vêtement obstrue ton champ de vision. Mais tu ne bouges pas. Presque de dos par rapport à lui, mais ta grosse tête le fixant tout de même. Ton corps rejoint progressivement ton crâne, sans pour autant vraiment quitter ta position mi-assise. Tu pourrais au moins te redresser. Rapprocher tes pattes avant, au lieu de rester voûté comme ça. Mais non. Tu pourrais virer le sweater d’un coup de tête. Mais son odeur te calme. Alors tu ne fais rien. Ton seul œil bleuté visible dévisage tendrement le petit bonhomme qui se dresse là. Chiot pris sur le fait. Et semblant implorer sa clémence.

Je suis désolé, Alan. Tellement désolé.

Tu me crois si je te dis que je le suis vraiment, hein ?

Hein qu’tu me crois ?
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
InvitéInvité
in defense of our dreams. ▼ (roblan. ♥) Empty
MessageSujet: Re: in defense of our dreams. ▼ (roblan. ♥)   in defense of our dreams. ▼ (roblan. ♥) EmptyJeu 24 Oct - 9:50




don't wake me, 'cause i never seem to stay asleep enough; when it's you i'm dreaming of, i don't wanna wake up.
come giving you a nightcall.

Au final, ça revenait incessamment dans ses rêves et ses cauchemars. Les phares de la voiture. Le choc. Le fracas. Le goudron. La cohue. L'inconscience. Les cris de Robin. La chambre d'hôpital. La lumière trop blanche. Le paradis. L'enfer. La mort. La vie. La réalité. La douleur. Le bruit insupportable que causait son électrocardiogramme. Et ses jambes qui ne bougeaient plus. Même dans ses songes, Alan était spolié. Même dans ses songes, il s'était volé une part de lui-même, il s'était volé sa liberté. Rêver d'oiseaux qui volent haut, de courses effrénées ; Tout cela s'était évanoui. C'était fini. Il rêvait à hauteur de chaise roulante. Tout semblait si écrasant, à cette si basses altitude. Plus que la moitié des autres. Plus que deux bras et deux roues.

Avec le fracas de l'automobile le percutant, le coeur d'Alan rata un battement. Il rouvrit les yeux, en une fraction de seconde. Le palpitant courant le sprint. Il prit plusieurs inspirations, rapides, vives, violentes. Comme un noyé sortant des eaux. Comme si il n'avait plus eu le droit à l'oxygène depuis plusieurs minutes. En se redressant sur un coude, il se décala légèrement. Sa main passa sur son visage. Quelle heure il est... ? Un coup d'oeil au réveil matin sur sa table de chevet. Quatre heures. Il soupire. Et son regard bleuté retombe sur sa fenêtre. La lumière de la Lune qui filtre. Pleine Lune. Il se prend le visage dans les mains. Pleine Lune. Il se retourne un peu, tend le bras et ramène son fauteuil proche du lit. Force des bras, monter dessus. Déplacer ses jambes, les installer sur les cale-pieds. Il soupire encore une fois. Robin. Il se frotte les yeux, et il sort lentement, avec un petit chuintement, de sa chambre. Qu'il roule doucement, en le cherchant du regard. Il a cru entendre du bruit, en se réveillant.

Le salon. Il passe la porte, en cherchant l'interrupteur, sur le mur, de sa main gauche, dans le noir. Et l'ampoule s'allume. La lumière éclate. Il plisse des yeux. Il est là, en caleçon et t-shirt, coincé dans son tas de ferraille. Sa vision choquée se fait à cette nouvelle lumière. Il bat des paupières. Face à lui, un gros loup. Face à lui, une bête au museau tâché de rouge. Un de ses sweats sur le museau. Alan bat des paupières. Son coeur s'est emballé. Il soupire. Il s'avance lentement. Aperçoit le pot de confiture. C'est bon, c'n'est pas du sang. Il se mordille la lèvre inférieure, déglutit, repose ses yeux sur ce gros canidé. Robin. Un petit sourire se glisse sur ses lèvres. Il tend lentement la main, pour faire tomber la manche du museau de son ami. Sans aucune peur. Sans appréhension. Simplement la prudence et la lenteur si douce. Il sait qu'il pourrait lui arracher la main. Il le regarde, les pulsations de son coeur si lancinantes en arrière-plan. Il ferme les yeux. Il commence à comprendre. Et n'a soudainement pas la moindre envie de pousser jusqu'à la cuisine. Qu'il rouvre les paupières, renifle doucement. Tend doucement sa paume au loup, qu'il la renifle, qu'il la sente, qu'il le reconnaisse. "Hey..." Il sait s'y prendre, à force du temps et des années. Il a un petit air triste et désolé, lui aussi. Il ne sait pas trop pour quoi. Pour tout, sans doute.

Revenir en haut Aller en bas
 
in defense of our dreams. ▼ (roblan. ♥)
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» jaded, when everything you see is a blur. ✤ (roblan)
» Sweet dreams || Pv Cara
» Broken dreams and silent screams. Empty churches with soulless curses || Pv la famille Adams

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
You ain't born typical :: CORBEILLE :: Children Of cain :: Corbeille RPG-