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  ❝ i see signs now all the time. ❞ - MARGEM

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MessageSujet: Re: ❝ i see signs now all the time. ❞ - MARGEM    ❝  i see signs now all the time. ❞  -  MARGEM EmptyMer 11 Sep - 17:59



…but in the end, everybody breaks.


Il faisait encore jour, elle pouvait le savoir en regardant ces minces rayons qui tentaient vainement de pénétrer sous la porte de sa chambre. La lumière ne passait pas. Elle n’était pas passé depuis près d’un millier d’années. Et pourtant, tous les soirs, à la tombée de la nuit, Margery était là, immobile, fixant avec une envie non dissimulée ce soleil dont elle ne pourrait plus jamais en ressentir la chaleur, et dont le moindre rayon lui serait fatal. Elle s’était toujours demandée combien de temps il lui serait nécessaire pour mourir sous le soleil. Une minute ? Un peu plus ? Suffisamment pour lever les yeux une dernière fois vers l’astre solaire ? Parfois, elle avait envie de sortir, puis de mourir, parce que vivre milles ans, c’était indécent mais l’instant d’après, elle se rappelait de la chance qu’elle avait eu ; vivre et voir les mondes s’écrouler les uns après les autres, afin de renaitre.

Les cœurs humains battaient un rythme infernal, tel un orchestre satanique qui était généreusement offert aux oreilles de l’Eternelle. Rien que pour cette terrible et somptueuse symphonie, elle n’aurait pas renoncé, pour rien au monde, à sa condition de créature de la nuit. Les battements étaient un son si singulier, si beau par instant, qu’il lui arrivait parfois de s’arrêter au milieu de la rue, et de prendre cette posture de statue inquiétante pour écouter les humains qui grouillaient autour d’elle, toutes ces petites fourmis vivant dans la crainte de finir broyer par la Mort dont les faucheurs foulaient la Terre depuis des milliers d’années.

D’ailleurs, ce n’était qu’une question de temps avant qu’ils soient tous exterminés, que plus un seul humain ne foule la Terre.  A de nombreuses reprises, elle en avait parlé aux autres Originels, les mettant en garde contre leur appétit toujours plus dévorant, plus titanesque mais ils ne l’avaient pas écouté, car on ne s’attache pas aux piaillements des plus jeunes, jamais. C’est pourquoi Margery s’était éloignée d’eux, pourquoi aussi elle refusait de tuer des innocents. Le cœur des enfants et des innocents était certes plus agréable, si doux mais elle avait renoncé à tout cela depuis bien longtemps, depuis qu’il était mort, là, son unique vampire, le seul qu’elle ait accepté de créer. Ils avaient traversé le monde, terrorisant les populations, jouant avec les humains mais plus maintenant. L’enjeu était trop important pour qu’elle se permette de modeler les humains comme de vulgaires pots de pates à modeler.

      « Pourquoi gardez-vous un violon, aussi ancien et précieux alors que vous êtes incapable de jouer la moindre note ? »
      «  Il était pour un ami… » L’amertume était palpable dans sa voix. « Je n’ai jamais eu l’occasion de le lui offrir. Alors je l’ai gardé, en souvenir, et aussi, parce que j’ai toujours l’espoir qu’il revienne un jour »
      «  Un vampire… » Cracha l’homme avec une haine sans pareille.
      « Non. Un humain » Répondit-elle calmement, faisant abstraction de la lueur qui dansait dans les yeux de son invité.
      « Alors il est mort »


L’instrument avait été déposé dans un coffre, là, au fond ce cette maison qu’elle chérissait tant, afin de le converser au mieux. C’est ce que le luthier lui avait dit lorsqu’elle l’avait acheté il y avait plus de trois cent ans. Elle aurait du lui offrir ce présent, ne pas hésiter mais elle avait craint la réaction de celui qu’elle avait considéré comme étant son ami. Elle avait eu peur qu’il s’enfuit ou se croit lié à elle. Il avait fait partie de cette poignée d’humains qu’elle regardait avec envie, des humains auxquels elle n’avait pas volé la vie, uniquement des souvenirs en s’abreuvant de leur sang, et peut-être aussi avait-elle réussi à voler une part de leur beauté.

La nuit était tombée, ouvrant la porte aux créatures les plus sombres et décadentes. Il était terrifiant de voir à quel point l’obscurité ouvrait un nouveau monde, une brèche incontrôlable qui ne pourrait jamais être refermée. Margery faisait partie de ces créatures dont seul l’astre lunaire lui permettait de vivre et elle arpentait les rues avec toujours plus d’envie, toujours plus d’idées affreuses les unes que les autres. Ses yeux s’ancraient dans ceux des mortels et pendant des fractions de secondes, elle vrillait leur esprit, ravageant leurs souvenirs pour y découvrir leur faille. Il lui suffisait de leur demander et ils répondaient, docilement. Ils avaient tous un secret, plus ou moins vivable et pour les moins chanceux, les plus pourris, elle relâchait son emprise et les laissaient repartir afin de les suivre pour les attaquer sauvagement mais lentement, toujours lentement.  

Soudain, un battement se distingua des autres. Affolé, reprenant un rythme régulier, pour finir dans une course folle. Margery se concentra sur celui qui dérangeait sa symphonie. La créature se déplaça à une vitesse inconcevable pour l’œil humain, elle fouilla chaque recoin de Brooklyn afin de trouver cet humain qui dérogeait à la règle. Celui qui ne parvenait pas à choisir entre la peur et l’apaisement. Les émeraudes fendaient la nuit, scrutant chaque recoin, essayant de dénicher l’incompétent qui ne parvenait pas à maitriser son souffle, celui qui brisait la joyeuse apocalypse des cœurs perdus. La Vie était là, battante, et pourtant si proche de la mort. Margery s’approcha lentement, suffisamment pour pouvoir fuir au dernier moment sans être vue. Il était de dos et pourtant, elle l’avait reconnu, immédiatement. Si il y avait encore un semblant de vie chez elle, son cœur aurait manqué deux battements mais il n’y eut rien, si ce n’était un sentiment de joie, puis d’effroi. Salem.

C’était impossible, n’est-ce pas ?
Les humains ne sont pas immortels.
Fantôme d’un passé regretté.

« Bonsoir » S’autorisa t-elle a prononcer à voix basse, comme si elle voulait éviter de réveiller un mort.
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MessageSujet: Re: ❝ i see signs now all the time. ❞ - MARGEM    ❝  i see signs now all the time. ❞  -  MARGEM EmptyMer 2 Oct - 19:34




Two ravens in the old oak tree
one for you and one for me.

L’un rafraichit l’enfer qui a pris naissance en mon cœur blessé et malade. Sombre et glacial. Il installe le deuil et la mort en moi. Depuis longtemps, trop longtemps, j’ai perçus le creux, l’abysse sépulcral qui n’a de cesse façonné son nid funèbre dans le tréfonds de ma cage thoracique. Embaumant ma fragile carcasse de lointains souvenirs, dont je sens les sinistres déboires sinuer sournoisement entre mes côtes. Vicieux aspics qui longent leur corps glacés et visqueux dans un gouffre qui a malheureusement toujours soif et qui se gave d’infâmes perceptions. Désespéré de battre à nouveau et de retrouver chaleur en ces temps moroses où mon cœur, trop fatigué, se voit ensevelit dans le givre éternel. C’est l’hiver en ce cœur assoupit qui ne parvient malheureusement pas à trouver sommeil et repos compensatoire. Trop lacéré par les vipères qui le grugent et le mordent jusqu’à ce que les larmes pourpres se déversent tel des geysers de feu effervescents. Ma poitrine n’est qu’une piteuse cage de verre, que les contrecoups de la vie ne cessent de fêler, attendant patiemment que la frêle armature humaine ne se détériore, pour enfin venir esquisser un funèbre chemin vers le gouffre vide et lugubre. Ma poitrine n’est qu’un creux sarcophage où l’illustre lueur d’un jour rédempteur se refuse d’entrer et de briller. Me condamnant dans les creux ténèbres d’une nuit sans fin qui me recueil dans son alcôve austère et froide. Petit bâtard au cœur de pierre, suis-je donc. Lorsque mes azurs embrassent tortueusement cette stèle, je ne me peux m’empêcher de rendre gloire à cette sulfureuse alchimie. J’asperge de sel ces innombrables plaies empourprées qui se sont creusées et nichées sur les quelques lambeaux de peau que représentent dorénavant les vestiges de mon cœur. Ces quelques lambeaux de peau que je perçois être dévorés et grugés par les vers… puisque dans cette tombe repose mon plus sombre secret… ma plus déplorable tristesse. En enfonçant son corps six pieds sous terre, ce jour-là, j’y aie également enfoui une partie de moi. Lorsque le cœur de mon paternel s’est éteint, une incommensurable partie de moi s’est éteint avec lui. Voilà près de trois ans, dormais, que je me sens vide et mort à l’intérieur.

À quel point, désormais, la vie peut-elle me paraître harassante, insipide, ordinaire et ingrate ?  Froid. Glacial. Insondable. Terne. L’hiver. C’est l’hiver dans mon cœur. La flamme s’est définitivement éteinte. Mort pour de bon ? Certes, je le suis… ou je le rêve... désespérément. Là, perdu dans la densité de ce glauque univers, fanfaronnant dans son silence mortuaire le plus malheureux des rites, ici-bas, au cœur de ce royaume d’inertie et de morts… j’ai une infâme impression que le casse-tête de ma misérable existence s’assemble dans le bon ordre.  

Une voix, tendre, douce, se hisse alors dans la torpeur vertigineuse de la nuit sépulcrale. Un timbre bien familier qui, d’instinct, éveille l’intégralité de mes sens momentanément engourdis. J’ouvre de grands yeux incrédules et tourne lentement la tête vers la source de cette voix qui éveille en moi un vieux démon tout droit claustré dans les mailles d’un Autrefois que je me souviens bien. Hagard, médusé, mes fins sourcils se froncent dans une ride de profonde perplexité. Mes deux pierres de saphir croisent un masque de tendresse éthéré, se marbrant doucement dans la nébulosité crépusculaire, comme se serrait esquissé un mirage vaporeux et tragique. Impossible…

- Ma… Margery ?! que je m’étonne, les traits austères de mon visage se décalquant dans un air difficilement traduisible entre l’incrédulité imminente et une totale incompréhension. Ne pouvant empêcher la surprise de me rendre soudainement si fragile, de concert avec ce rêve quasi improbable, je recule d’une simple et minuscule foulée à peine, mon regard dépaysé littéralement suspendu aux émeraudes effarées de cette présence inespérée qui soudain semble donner un sens à ce relent de nostalgie plus que profonde. Comment… Non… C’est… impossible ! Tu es… là…

Comme pour défier cette évidence qui semble bien évidemment trop magique pour être vraie, sceptique, visiblement conscient que la parole ne m’est d’aucune utilité, puisque bafouiller je fais, d’une lenteur à l’illusion éternelle, doucement, ma main tremblotante s’élève à la hauteur de la figure de porcelaine. Vaguement, le revers de mes doigts de bouillant effleurent légèrement le flanc de la pommette livide… Imperceptible caresse, esquissée d’une douceur et délicatesse infinie.

L’ultime collision.

© fiche by disturbed (alias moua et c'est pas touche xD) & gif by tumblr
song by BLOC PARTY

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