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 ❝ sweet despair. ❞ - TRELIZE

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MessageSujet: ❝ sweet despair. ❞ - TRELIZE   ❝ sweet despair. ❞ -  TRELIZE EmptyMer 27 Nov - 2:13




Locked in, buried under my skin
Riding on the whispers, Restless in the wind.

D’une cauteleuse attention qui n’est pas rare d’apercevoir dans mes fins mouvements, je me suis emparée du manche du scalpel, pour contempler le tranchant de la lame affûtée avec amour ou presque. L’éclat laiteux de ce dôme de lumière juché sereinement au-dessus de ma tête vient graduellement se réfléchir sur l’acier, assurant ainsi la dangerosité de ce fil acéré et perforant. Comme pour assurer la crédibilité  de mon outil stérilisé, je laisse parcourir ledit fil acéré et perforant sur le bout de mon frêle index recouvert par plusieurs épaisseurs de gants de latex. La cime saillante de mon cher et tendre bistouri glisse lentement sur le tissu caoutchouteux, voyant une infime et très faible lésion s’y dessiner sur le textile, tant que la malingre pression exercée sur le fil aiguisé s’avère présumé conforme à son rôle. Rassurée par la fidélité de mon loyal partenaire de charcuterie, l’amant de mes nuits, mon seul et unique amour propre, je rapproche méticuleusement le scalpel sur la chair cireuse de la dépouille qui git paisiblement étendue sur l’inox glacé de ma table d’opération. Nouveau mystère crépusculaire que la Faucheuse m’a rapporté gaiement cette nuit. Un homme de race blanche, retrouvé dans les entrailles d’une ruelle crade, tout près du boulevard achalandé du centre-ville. À l’arrivé du cadavre, accompagné de sa troupe usuel, l’inspecteur, dont je ne me rappel jamais du nom, m’a déblatéré le sempiternel débriefing sur l’identité du macchabée qui, bien évidemment, parce que sinon ce n’est pas drôle ; se retrouve sans identité et qui va conséquemment corser le charivari  de l’enquête encore naissante et à l’occurrence encombré mon propre bureau de paperasse inutile.  Les morts insolites, j’en bouffe, littéralement. C’est ma dévotion, ma dose d’héroïne, mon once de fantaisie, mon doudou comblant cette solitude si grandement honorée… mais dans le vortex de cette euphorie, il arrive parfois que ce lot de réconfort obsessionnel ne vienne sournoisement à la rencontre d’un faible et minime relent d’amertume. Là, ici, on ne fait pas allusion aux arômes de viandes médicamentés et avariés, car, de toute évidence, j’ai finie immunisée contre l’odeur de putréfaction, nenon, ici, on parlait plutôt d’un relent inespéré et totalement narcissiquement négligé : la flemme et l’anticipation d’aller converser avec les enquêteurs pour soulever la minutie de mes faits que j’ai pris soin de noter dans les nombreux dossiers mais que les principaux destinataires ne considèrent jamais par paresse et ou fouillez-moi pourquoi. Les officiers ne prennent jamais le temps de lire les rapports d’autopsies, revenant dans les morbides sous-sols pour venir me solliciter des renseignements et explications que j’ai déjà fourni dans les chemises apparemment biscornues à leurs yeux. Je déteste me répéter, je déteste dialoguer, dans les cas de morts insolites ; je dois constamment le faire et ça me fait chier… royalement. Voilà la seule ombre qui vient prendre part dans l’encadrement de ma profession et parfois la donne me purge  un peu beaucoup…      

D’un vague revers de main, je balaye l’air glacé, idée de chasser de mon esprit tranquille ces quelques germes péjoratifs accaparant une trop grande partie de mes pensées. L’heure n’est pas à la complainte de mes mœurs fâcheuses, vu l’aisance avec laquelle je peux ainsi me perdre dans les méandres de ma profession, je sais que je peux panser mes mécontentements et minimiser les contraires… ou du moins je le souhaite fort bien. Moi qui par moment peux se démontrer si froide et limite comme qui dirait assez garce avec son prochains, maintes fois mon supérieur a affirmé vouloir me renvoyer si je ne prends pas la peine de démontrer la moindre sympathie à l’égard de mes associés. Me demander une telle faveur ? C’est comme demander à une blonde de se teindre en brune pour donner l’illusion qu’elle n’a pas loupé la vente d’un cerveau à la naissance : ça peut se faire mais ça ne demeure néanmoins pas crédible du tout. Aheum. Et pour la deuxième fois en un si court lapse de secondes, je balaye l’air glacé d’un revers de main pour derechef chasser ces quelques fameux germes péjoratifs accaparant mon esprit tranquille.

Une fine ligne pourpre et horripilante se caricature paisiblement sur la graisse de l’avant-bras, voyant la lame de mon scalpel s’enfoncer soigneusement dans la chair de ce derme bleuâtre et boursouflé d’une enflure minime qui pouvait fort probablement ressembler à l’intrusion d’un corps étranger dans l’organisme du défunt. L’inspecteur m’a affirmé que le légiste qui a assuré la levée du corps a repéré la marque d’une piqûre dans le creux de son bras gauche. Chose qui s’avère exact mais que la minutie de mon examen Post-Mortem vient apporter un léger flot d’étrangeté sur la raison primitive de la fameuse marque creusée dans le creux dudit bras, sans soustraire la profonde entaille excavée sur la veine jugulaire et les échantillons de chair humaine que j’ai repêchés sous les ongles de la victime. En bref, l’homme sans nom devait fort probablement avoir connu des jours meilleurs et je vais bientôt sonder les derniers instants de vie de ce pauvre type. Une porte s’ouvre, non loin de moi, laissant jaillir de son abysse naissant une ombre assez massive et imposante. Présence, certes, inattendue mais qui ne vient pas agiter la sérénité de ce lieu funéraire. De controverse, cette âme égarée charrie avec elle un vague d’impassibilité innommable qui d’instinct vient même jusqu’à alléger la torpeur de cette lourde atmosphère. Walker. Sans même lever les yeux, je sais. Et sans même prononcer le moindre de mot, je laisse le ténébreux déambuler à pas feutrés au centre de la pièce…

- Bonsoir, agent Walker.

© fiche & gif by disturbed (alias moua et c'est pas touche xD)
song by DIGITAL DAGGERS



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