FERMETURE DU FORUM ► Pour en savoir plus c'est ICI
Le Deal du moment : -50%
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
Voir le deal
69.99 €

Partagez
 

 ❝ can i make it better? ❞ - ALONE

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Anonymous
InvitéInvité
❝ can i make it better? ❞ - ALONE Empty
MessageSujet: ❝ can i make it better? ❞ - ALONE   ❝ can i make it better? ❞ - ALONE EmptySam 31 Mai - 21:17





can i make it better?
❝ TEACH ME GENTLY HOW TO BREATHE ❞

Je refusais de le regarder. Je m'obstinais à l'ignorer alors que j'avais cette envie indéniable de le contempler et me fondre dans ce rêve idyllique que je m'étais moi-même créée. Mes prunelles torturées observaient plutôt ce verre presque vide, me concentrant sur chaque petit détail que mon oeil pouvait percevoir. La robe claire du liquide emprisonnée entre les parois, les larmes qui se créaient sur le rebord transparent lorsque je penchais la coupe, le reflet tordu de mon visage qui apparaissait devant mes yeux. Je tentais de me fasciner de ces phénomènes, mais mes songes étaient autre part. Ils étaient portés vers ce bout de papier qui reposait sur la table basse du salon. Je tournais la tête alors que mon corps faisait face à l'objet de ma convoitise. Mon coeur me dictait une voie... mais je refusais de la suivre. Mes doigts noircis par le fusain tâchaient le verre de la coupe, n'y prêtant guère attention. Je contenais ce désarroi qui menaçait de briser cet organe qui battait faiblement dans ma poitrine. Cet organe qui était autrefois stimulé par le bonheur, animé par sa présence. Maintenant il n'y avait qu'absence. Qu'un trou béant de vide. Un véritable abysse. Mais je l'ignorais avec acharnement, car je ne pouvais me permettre de sombrer dans le vice ou tout autre enfer. Je ne pouvais tout simplement pas... Je ne voulais pas faire honte à ma défunte mère... Lui faire honte et la décevoir de la même manière que j'avais fait lorsque je n'avais que douze ans. Ce serait lui montrer que je n'avais rien appris de mes erreurs... et que je me foutais de cette culpabilité qui demeurait aussi vive. Pourtant, je n'étais pas aussi forte que je le prétendais et je me voyais faiblir malgré tout. J'avais usé de toute mon force, de tout mon courage, à tel point que je me sentais vidée et complètement démunie de ces outils.

Ma main cessa graduellement de faire tourner le liquide clair dans la coupe que je tenais entre mes doigts salis, mon regard y perdant de l'intérêt. J'étais tentée de regarder, malgré les avertissements que je me répétais sans cesse. Mais si je l'avais mis sur papier, peut-être était-ce pour une raison bien précise? J'enfonçais ma tête dans le sable, refusant de faire face à mes propres démons, des désirs refoulés depuis près d'un an. Peut-être que le remède à toute cette souffrance était justement d'y faire face? Cette flamme douloureuse s'était rallumée à un tel point que j'en étais tout simplement hantée. Pourtant, tout allait si bien depuis quelques mois... Mon boulot, plutôt mal payé, mais qui me permettait d'avoir une vie plus ou moins normal. Mes créations qui commençaient à faire tourner la tête des passants. J'avais même réussi à vendre une de mes peintures! Et puis, l'heureuse rencontre de cette fille dans mon café fétiche, Charlize. Une fille super qui réussissait à me faire oublier les malheurs de ma sombre vie. Une amie. Mais rien ne pouvait effacer complètement le passé...

Mon regard me trahit et tourna vers le calepin ouvert. J'aperçus alors un portrait de famille, des visages heureux. Un homme, grand et large d'épaules, affichait cet air attendri alors qu'il plongeait son regard profond dans celui de la fille qui se trouvait à ses côtés. Cette dernière avait cet aura de bonheur qui émanait de sa personne, comme si elle avait atteint le but ultime de son existence et qu'elle pouvait maintenant mourir en paix. Dans les bras de l'homme se trouvait un enfant. Il n'avait pas plus d'un an, il regardait ses parents avec une étincelle d'amour et d'admiration dans les yeux. Un rêve idyllique.

C'était moi. C'était Envy. C'était l'enfant que nous n'avons jamais pu avoir.

Je sentis ma garde faiblir à ces souvenirs que je n'aurai jamais, un voile cristallin venant peu à peu brouiller ma vision. Je fixais de manière presque maladive ce portrait que j'avais créé avec le fusain qui traînait sur la table, tout juste à côté du calepin. Et j'ignorais pourquoi je m'infligeais une si grande souffrance. Peut-être parce que le revoir avait provoqué un tel choc en moi que je ne parvenais plus à le sortir de ma tête... Il avait rallumé ce feu passionnel qui m'apportait tant de réconfort, tout ça de manière non-intentionnelle. Je le voulais de nouveau. Je l'aimais plus que je ne pourrais jamais me l'avouer... Mais j'avais toujours mal par ses actes, j'étais toujours blessée par cette grande perte. Dans un élan de courage, je bondis hors de mon fauteuil et quittai le salon, tentant de fuir le plus loin possible cette image utopique. Je laissai au passage la coupe tâchée de noire sur la table de la cuisine pour venir traverser le court couloir menant aux chambres. J'allais entrer dans ma chambre à coucher, mais mon pied ne franchit jamais la porte. Je m'étais immobilisée dans le couloir silencieux, la tête basse, les paupières closes afin de retenir ces larmes qui n'avaient toujours pas quittées leur lieu de création. Le coeur battant la chamade, je relevai lentement la tête, tournant vers le fond de l'appartement, là où se trouvait un placard fermé. Je l'observai un instant, incapable de bouger et de prendre la moindre décision. Ne fais pas ça, Remy. Ne t'infliges pas cette torture, que je me suppliais intérieurement. Je savais ce qui arriverait si j'ouvrais cette armoire... Je savais que j'allais faillir et perdre le peu de force que je détenais à cet instant même. Mais je me sentais déjà si vulnérable... Je n'avais plus le courage de me voiler le visage et passer jour après jour devant cette porte close et faire semble qu'aucun squelette ne s'y cachait. Alors je tournai les talons, traînant les pieds d'une lenteur presque maladive vers le bout du couloir. Je commençais à trembler par cette tristesse qui m'oppressait le coeur, mais je continuai d'avancer. Dans un mouvement incertain, je dévoilai le contenu du placard, n'y trouvant que des vêtements et des boîtes empilées les unes sur les autres. Tout ce bazar n'avait pas grand intérêt à mes yeux, mis à part cette petite métallique où des gravures y étaient forgées. Je la saisis au bout de mes bras, mes grands yeux pairs l'observant avec amour. Je savais déjà ce qu'elle contenait... mais j'avais cette envie indéniable de l'ouvrir et d'y jeter un oeil. D'une main tremblante, j'enlevai doucement le couvercle et sentis aussitôt une boule gigantesque m'étrangler la gorge. Je fis preuve d'une délicatesse infinie alors que je prenais dans ma main une peluche qui me souriait. Un lapin aux grandes oreilles et à la fourrure soyeuse. Et je revivais ces instants passés... « Je... je crois que je suis enceinte... » que je lui avais annoncé de ma petite voix incertaine. Il m'avait aussitôt pris dans ses bras, me caressant les cheveux. Ces bras forts qui me faisaient sentir entourés et en sécurité. Cette odeur qui m'envoûtait et m'enveloppait. Ces prunelles qui m'enjôlaient et me réchauffaient. Il me manquait. Ils me manquaient. Plus que tout au monde.

Les yeux toujours rivés sur la peluche autrefois caché dans cette boîte, je vins m'appuyer le dos contre un mur pour le longer et venir m'asseoir au sol. Un sanglot me secoua les épaules, sentant tout masque s'évaporer. Je déposai la boîte à mes côtés pour venir ensuite étreindre dans une embrassade désespérée le lapin qu'Envy aurait offert à notre enfant... Je le compressai avec force contre ma poitrine alors qu'une douleur insoutenable apparaissait dans mes entrailles. Là où il était mort. Ces larmes qui étaient demeurées cachées vinrent longer mon visage crispé par la tristesse. Je laissai les sanglots traverser mes lèvres et résonner entre ces murs vides, affligée par ma solitude. Seule avec des souvenirs jamais créés.  


THE END

sujet terminé et verrouillé

© css par blackrose & gif par tumblr
chanson par birdy

Revenir en haut Aller en bas
 
❝ can i make it better? ❞ - ALONE
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» ❝ You'll make us want to die ❞ YSALIENNA [-18]
» ❝ dying to make your blood hum ❞ - novaidan
»  ❝ shake that bottle and make it pop. ❞ - EXELIZE
» ❝ this twisted secret out to make us weak ❞ NOVAKE
» You better move, you better dance. Let's make a night, you won't remember || Pv Ambre

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
You ain't born typical :: CORBEILLE :: Children Of cain :: Corbeille RPG-