✤ Messages : 4573 ✤ Barge depuis : 29/01/2013 ✤ Avatar : Jessica Lange ✤ Crédits : SWAN ( Avatar ) + DISTURBED ( Code signa ) + TUMBLR ( Gif ) + AHS - Freakshow - Carnival ( Musique et paroles ) ✤ Âge personnage : 55 ans ✤ Humeur : Fourbe ✤ Profession : [PNJ] Mère supérieure de la Confrérie. Haute naissance, héritière de la famille fondatrice. ✤ Philosophie : La vengeance est un plat qui se mange froid. ✤ Localisation : Salem. Dans tous ses recoins. ✤ Pouvoirs : Pouvoirs liés aux sorcières. Pratique la magie blanche, banie la magie noire et ses pratiquantes. Afinité avec l'air, sous toutes ses formes. Peut déclencher des Tornades de classe 5. S'infiltrer dans votre petite tête ou faire de vous un misérable pantin.
Quatre mois. Voilà le temps qui s'est écoulé depuis la catastrophe, depuis le cauchemar des Originels, la vendetta d'un petit groupe de sorciers et de mutants, puis l'explosion. Johanna a vu de ses propres yeux les frères Blake y passer. Ainsi que des centaines d'êtres courant et gesticulant vers les sorties. Fort heureusement pour elle, ses années passées à n'être qu'une vampire psychotique et complètement cinglée ont eues raison d'elle. Les répercutions et les traumatismes ne sont pas au rendez-vous, c'est, égoïstement, un autre élément qui la dérange. La boule qu'elle a senti naître dans son estomac lorsqu'elle a cru perdre Rick et Samantha. Elle ne la comprend pas. Cette sensation qui l'entrave, ce n'est qu'une vielle chimère, un sentiment éprouvé il y a bien trop longtemps pour elle. Durant les derniers mois, tandis que beaucoup tentaient et tentent encore de survivre à cette situation, tout en sentant venir de près ou de loin la vengeance des originels, la jeune femme en apparence s'est contentée de continuer sa vie. Son job de garde du corps lui prenant de plus en plus de temps, tandis qu'elle songe de plus en plus à cesser ce petit manège. Trop d'entre eux s'amusent à la confondre avec un larbin, ce qu'elle n'est absolument pas. C'est elle qui donne les ordres, l'ex vampire a toujours donné les ordres. Johanna a toujours tout contrôlé, parfaitement. Chaque chose à sa place, rien qui ne lui échappe et … C'en est fini de cette époque Idyllique. A présent, la petite femme aux fines guibolles n'est plus Erzbeth. Elle est Johanna Erzbeth Price Wolfgang. Passé, présent et futur. Un futur vague, qui lui semble parfaitement inaccessible. Comment diable peut-elle s'imaginer dans avenirs proche, alors que le monde autour d'elle part à la dérive, alors que son propre corps semble parfois lui faire défaut ? Car la mutation génétique a un prix, un très vilain prix, et d'une certaine manière, son corps a parfois tendance à se faire douloureux. A moins que ne soit le temps qui la rattrape, la brune n'en sait rien et, ne veut pas tellement savoir.
Durant trois mois, elle s'était alors contentée de jouer le jeu du métro/boulot/dodo. Son métier de garde du corps étant très prisé, en ces temps particulièrement compliqués. Parfois, elle allait voir Ulrick, succombant à chaque fois à ses charmes. Oui, allait. Car son petit jeu ne dura que les trois premiers mois, trois mois durant lesquels elle laissait le loup-garou empiéter sur ses plates-bandes, sur son petit terrain privé. Trois mois durant lesquels tout semblait particulièrement facile, trop facile. Au fond, elle n'oubliait toujours pas cette angoisse mordante qui la bouffait petit à petit. Ses rêves peuplés de cauchemars où Ulrick succombait à l'explosion avaient eu raison d'elle et, elle était partie. Tout simplement. Johanna avait fuit le Bronx, fuit New-York, pour rejoindre la Pennsylvanie. Là-bas, La brune avait alors retrouvée un viel ami. Un … Château abandonné, et surtout en piteuse état. Durant un long mois, la mutante s'était alors donné pour objectif de remettre la vielle bâtisse d'attaque, croisant parfois quelques vieux villageois éberlués. “ Vous ressemblez comme deux goutes d'eau à l'ancienne propriétaire !" S'était ainsi exclamé un vieillard. Est-ce qu'elle avait été choquée de constater, que sous les rides et les tâches de vieillesses, les traits d'un gamin qui s'était un jour amusé à fouiner chez elle, avec une bande de sales gosses, étaient parfaitement reconnaissables ? Peut-être bien. Et pour faire bonne figure, Johanna c'était tout simplement contenté de répliquer qu'elle était la petite fille d'Erzbeth Wolfgang. Le vieux (Du moins en apparence, car pour elle, il n'était encore gamin, et à peine plus vieux que … Rick.) avait alors décidé de hausser simplement les épaules, lui souhaitant une bonne journée tout en lui répliquant qu'elle aurait besoin de chance. Et il avait au raison, un mois plus tard, les travaux étaient loin d'être achevés. Et au final, la jeune femme s'était sentie inexplicablement mal. Chaque os la faisant souffrir, son corps lui rappelant qu'elle n'était plus la vampire d'en temps. Et qu'il était largement temps de rentrer. Une pause dans une pause. Ironie. Johanna s'était donc décidée à faire ses bagages, pour retourner dans le Bronx miteux.
Et durant son départ, les reconstructions de la ville ont légèrement avancées. Légèrement seulement. Car il n'est pas impossible que cette obsession de retrouver la splendeur du passé soit parfaitement obsolète. Une rêve utopique. Rien ne sera plus comme avant. Et cette pensée lui arrache une très vilaine grimace, tandis qu'elle traîne sa carcasse élancée vers un bar du quartier. Rick ne sait même pas où elle est passée, elle n'en a parlé qu'à Samantha. Non, elle a préféré ne rien dire, se détachant de lui sur commande. Comme pour lui rappeler odieusement qui est le patron dans l'affaire. Car encore une fois, l'égocentrique ne peut s'empêcher d'avoir ce besoin de contrôle parfait. Et pourquoi ? Peut-être bien parce l'emprise du lycanthrope sur elle est de plus en plus réelle. A tel point, qu'elle en a pris la fuite. Voilà ce qu'elle a fait, elle s'est tout bonnement enfuie sans laisser de traces derrière elle, pas un mot pour lui, rien. Et la culpabilité qui ronge son estomac l'enrage complètement. Elle n'a rien à lui prouver, les choses n'étaient-elles pas ainsi durant des années, alors qu'elle était vampire ? Si, bien-sûr que si. Il lui a prouvé a de nombreuses reprises à quel point il lui était … Fidèle. Mais la fidélité d'un lycanthrope pour son vampire. Elle n'est plus vampire. Il n'a plus ce devoir qu'il avait envers elle par le passé. Le loup-garou et la mutante sont égaux à présent, et la simple idée de se l'imaginer avec une autre lui noue l'estomac. Partir ne l'a pas aidée, absolument pas. Ca a visiblement empiré les choses. Mais jamais la brune ne sera prête à admettre qu'elle a ce type dans la peau. Et pourtant, tandis qu'elle esquive un tas de muscles tatoué de la tête aux pieds, la jeune femme réalise qu'elle se rend précisément là où elle a le plus de chances de le croiser. Pourquoi faire ça ? Joe grince des dents, lâchant un soupir avant de s'engouffrer dans le bar peu recommandable. C'est un repaire miteux, mais la bière, le whisky et l'absinthe et y sont bons et à des prix abordables. Certes, elle n'a aucun problème d'argent, mais tout est une question d'équilibre. L'ex-vampire déteste qu'on se foute de sa gueule. Point à la ligne. A l'intérieur, ça pue le tabac et l'alcool, et l'espace ambiant est réchauffé par les graisses sur pattes. Un repaire de rats qui héberge de tout et n'importe quoi. Du gros lard alcoolique à l'homme venu tromper sa femme, ou des femmes qui cherchent les ennuis et … Des pin-up. Des putains de pin-up. Bordel de mes deux. Crache la mutante dans sa caboche, si fort qu'elle a presque l'impression que c'est à cause de ça qu'on la regarde, et non pas à cause de sa frêle silhouette moulée dans un jean taille basse, guibolles allongées par les talons plats mais hauts de ses chaussures compensées. La brune détonne dans ce décor. Ni en strass et paillettes, ni en tenue de camionneur graissées et imprégnées de tâches. Sous ses airs de jeunes rebelles, elle semble être une vintenaire paumée.
Revenons donc aux pin-up, car très clairement, y a pas mal de catins. Même dans ce bar. Ce qui la dérange, ce n'est pas spécialement le fait qu'elle soit vêtue de façon outrageante, dévoilant chaques courbes de son corps voluptueux. Avec son cul rebondie, ses seins qui pointent droit vers sa victime et sa taille de guêpe. Non, ce qui dérange Johanna. C'est la dite ' Victime'. Ulrick. La brune fixe le blond, avec ses cheveux toujours hirsutes et sa frimousse mal rasée. Ou ses prunelles délicieusement émeraudes plus blasées que jamais. Ses babines roses esquissent un sourire en coin, tandis qu'elle admire le flop total de Miss bimbo. Qui pourtant, est clairement penchée sur sa table afin de laisser une vue imprenable sur son balcon. Mais ça ne suffit pas, absolument pas. L'indifférence évidente d'Ulrick ne calme pas cet élan de jalousie qui l'attrape par les tripes, alors qu'elle fonce droit vers la table du fond pour se planter devant eux. Et sans même un regard pour le blond, Joe toise avec amertume et dédains la pétasse blonde. Moue écœurée, mépris évident dans ses traits et dans le ton de sa voix, elle lâche d'une voix présomptueuse.
“- C'est ma place, casse-toi !”
Et d'attendre, dents serrés, que la conasse de service ne daigne bouger ses miches siliconées. Oui, après un mois de silence radio, elle ose clairement s'imposer. Et sans demander son avis au Lycan. Il est à elle, combien de fois va-t-elle devoir le répéter ? Et d'une certaine manière, elle est en train de lui rendre service.
Ulrik regardait le fond de son verre – après avoir bu deux bières, il commençait avec le whisky à présent – et pensait vaguement aux mois qui s'étaient écoulés après les explosions pendant la Moisson. Quatre mois... Les trois premiers mois avaient été plutôt cools, même si les Originels avaient resserré l'étau pour se venger de ce qui s'était passé. Le loup avait du remplir les cellules du commissariat, et il ne voulait pas savoir ce qui se passait une fois qu'on emmenait les prisonniers. Il avait juste fermé les yeux sur Sam. Il était bien conscient que si ça se savait, c'était lui qui allait finir dans les oubliettes, mais il s'en foutait, il ne pouvait franchement pas la boucler. En plus de ça, Joe n'aurait plus voulu lui adresser la parole. C'était bien la seule chose qu'il n'aurait pas pu supporter. Donc oui, les trois premiers mois étaient passés plus ou moins tous seuls. Le lycan voyait l'ex-vampire assez régulièrement, quand elle le voulait. Rick la connaissait depuis assez longtemps pour savoir qu'il lui fallait de l'espace et que c'était elle qui devait décider, et ça lui convenait très bien, puisqu'elle lui rendait visite assez souvent pour que ce ne soit pas lui qui finisse par craquer et aller la voir. C'était bien comme ça. Mais à chaque fois, il ne pouvait pas s'empêcher de la toucher. De l'embrasser et plus... Sentir sa peau tiède contre la sienne, son contact, plonger ses dents dans sa peau et grogner à cause de ses ongles dans son dos... Il lui suffisait d'y penser vaguement pour tout ressentir à chaque fois. Il l'avait vraiment dans la peau. Si il avait été plus malin, il l'aurait su depuis bien plus longtemps, mais le fait qu'elle était vampire à l'époque ne semblait pas compatible avec ses envies à lui. Certes, c'était déjà un bon coup, mais il l'appréciait d'autant plus humaine, ou mutante au moins, et son loup aussi sûrement. Ca fidélité envers elle s'était d'autant plus renforcée qu'il l'avait retrouvée.
Mais après trois mois, elle avait déserté New-York. Ulrik ne savait pas où elle était passée. Il n'avait pas de nouvelles, pas de réponse, rien. Le loup avait essayé d'avoir des renseignements, même des rumeurs, quelque chose, en essayant de rester discret quand même, mais finalement il n'avait pas eu un mot. Pas un murmure. Pas une piste. Le boulot l'occupait pas mal, c'était déjà ça, et il faisait même plus d'heures pour éviter de rentrer et de penser qu'il aurait aimé qu'elle soit là. Pourtant, quand il n'avait plus le choix, il avait toujours une boule dans l'estomac en poussant la porte de son appartement. Mais elle n'était jamais revenue une seule fois pendant un mois... Alors pour éviter de rentrer et de penser, il allait au bar. Le loup-garou s'était fait dragué souvent depuis, mais jamais ces femmes ne l'avaient intéressé. Elles auraient bien pu lui faire un striptease en collé-serré, même nues sur son torse qu'il aurait rien ressenti...
Justement, il y en avait une là, qui tentait de le distraire de son whisky et elle commençait à lui taper sur le système. Il ne comprenait pas ces filles de peu de vertu qui se jetaient sur le premier venu qui était un peu à leur goût comme ça. Il aurait pu être un psychopathe porteur d'une maladie grave qu'elle se serait sûrement quand même plantée sur lui sans plus de réflexion. C'était donc un mois d'abstinence qui s'écoulait plus ou moins paisiblement dans le corps du lycan, qui pourtant avait ses besoins. Mais c'était simple, s'il ne sentait pas l'odeur de Joe et qu'il ne la voyait pas, il ne pouvait plus. Si il avait su qu'il deviendrait dépendant comme ça... Enfin, Rick avait bien entendu des rumeurs dans les communautés lycanes qui disaient que parfois le loup tombe autant amoureux que l'humain, et là c'est foutu, si la femme n'est pas là, c'est foutu... Du coup Ulrik se disait qu'il avait encore bien de la chance de ne pas être tombé en dépression. Les qu'en-dira-t-on disaient que souvent les lycans qui étaient dans cet état restaient pas sur leurs pattes très longtemps... Peut être qu'au fond il n'en était pas à ce point là, qui aurait pu le dire ? Et puis il préférait ne pas y penser. Alors quand l'espèce de décolleté est venu pointer ses tétons sous son nez, il n'a même pas réagit. À quoi bon ? Même en regardant et en plongeant son nez entre ses mamelles, ça ne lui aurait fait aucun effet.
Puis une silhouette brune approche et par-delà les odeurs d'alcool et de transpiration, et autres sécrétions moins recommandables mais toutes autant naturelles, l'odorat de Rick capta une effluve qui provoqua un long frisson le long de son dos et le réchauffa de l'intérieur. Joe. C'était elle, là, qui se pointait, comme si de rien était. « C'est ma place, casse-toi ! » qu'elle lâche à la figure de la poupée peinturlurée. Le loup est un peu trop surpris pour sourire et lève les yeux de son verre pour regarder la petite brune qui s'impose à sa table. Eh bien... Qu'est-ce qu'elle fait là ? Une partie de lui est heureuse de la voir mais les autres parties hésitent entre la snober ou lui taper dessus...
Son regard est peut être à peine plus lumineux et plus attentif quand il regarde l'ex-vampire. La détaillant rapidement alors que le reste de son visage reste impassible. Le loup vérifie surtout qu'elle va bien, qu'elle n'est pas revenue juste parce qu'elle a eu un problème ou quelque chose comme ça. Mais au moins, il ne sent pas l'odeur d'un autre sur elle, et c'est déjà ça, qu'il se dit dans un coin de sa tête. Sans changer d'expression, il lève sa main pour porter son verre à ses lèvres puis le repose avec un léger bruit des glaçons contre le verre et du verre contre le bois usé de la table. « Qu'est-ce que tu fais là ? » lâche-t-il d'un ton indifférent. Pourquoi revenir comme ça la gueule en fleur après un mois de néant total ? Le loup peut être rancunier parfois.
✤ Messages : 4573 ✤ Barge depuis : 29/01/2013 ✤ Avatar : Jessica Lange ✤ Crédits : SWAN ( Avatar ) + DISTURBED ( Code signa ) + TUMBLR ( Gif ) + AHS - Freakshow - Carnival ( Musique et paroles ) ✤ Âge personnage : 55 ans ✤ Humeur : Fourbe ✤ Profession : [PNJ] Mère supérieure de la Confrérie. Haute naissance, héritière de la famille fondatrice. ✤ Philosophie : La vengeance est un plat qui se mange froid. ✤ Localisation : Salem. Dans tous ses recoins. ✤ Pouvoirs : Pouvoirs liés aux sorcières. Pratique la magie blanche, banie la magie noire et ses pratiquantes. Afinité avec l'air, sous toutes ses formes. Peut déclencher des Tornades de classe 5. S'infiltrer dans votre petite tête ou faire de vous un misérable pantin.
L'air béat et stupide, la blondasse tourne ses prunelles zombiesques vers elle. Dépourvues d'intelligence, ça se voit jusqu'à ses rétines explosées, dignes d'une droguée de service. C'est peut-être bien qu'une pauvre prostituée en manque de craque et de viande fraîche, finalement. A la regarder de plus près, son mascara coule légèrement de ses cils collées, et son maquillage épais masque mal quelques rides et imperfections douteuses. D'un visage qui pourtant, ne manque pas de charme. Mais la combinaison vulgaire lui file des boutons et l'indispose. Pas étonnant qu'Ulrick ni prête aucune attention. Rien à voir avec Johanna, elle et sa peau d'albâtre satinée. Blanche comme un cachet, et pour seul maquillage quelques traits noirs entourant ses prunelles. Dits traits qui donnent à son regard cet air assassin. C'est un jeu silencieux, tandis que les deux femmes de centaines d'années de différence se fixent en chien de faïence. La brune sent presque le regard d'Ulrick glisser sur elle, tandis qu'elle observe l'intruse avec mépris.
«- Qu'est-ce que tu fais là ? Dit Ulrick d'un ton neutre, presque plat.
Et sur le coup de la surprise, Joe est tellement désarçonnée par l'intonation blasée de sa voix qu'elle en vacille presque. Presque. Car si intérieurement l'agacement pointe le bout de son nez, tandis qu'elle réalise qu'il doit sûrement lui en vouloir (et que ça l'atteint d'une certaine manière) elle reste d'une neutralité parfaite. D'un froid presque polaire.
- Tu vois, y veut pas t'voir. Raille la blonde. Alors, dégage de là !
Figée. La petite femme à la silhouette élancée, dont les bras pendent le long du corps, fixe toujours la peinturée sur pattes avant de serrer les dents et les poings. L'air est presque lourd et électrique, tandis qu'une certaine tension monte dans les veines de Joe. Personne ne lui parle comme ça, pas sans en subir les conséquences. Même une simple petite correction physique, par exemple. Mais la mutante n'a pas de temps à perdre, et se contente alors desserrer les dents pour détacher chaque syllabe meurtrière.
- Ecoute-bien, la nympho-toxico-névrosée sur pattes. Ca doit bien faire dix minutes que tu gerbes tes insanités pathétiques à la tronche d'un type qui visiblement, apporte plus d'intérêt à son verre qu'à tes paroles imbuvables. Ta présence étant parfaitement inutile, il est temps pour toi de bouger ton gros cul de vache mal baisée. Merci, et au revoir.
Sourire Colgate parfaitement étiré, et petit geste de la main. Ses doigts gigotent dans l'air, alors que son masque blasé réapparait, son bras retombant le long de sa hanche odieusement pointée en direction d'Ulrick.
- … Hein ? Bave la pétasse aliénée, sa bouche trop rose déformée. C'est quoi ce bordel, t'es complètement malade ! J'vais t'égorger sale pétasse ! Jure l'idiote, se levant pour la surplomber de toute sa hauteur. Soit une bonne tête, avec ses talons bon marché.
- Oh oh ! Ricane Joe, levant ses deux mains en l'air en guise de bouclier. Attention, tu vas te péter un ongle ! Nouveau sourire moqueur.
Et là, c'est le drame. Le pachyderme attaque, fonçant droit vers elle. Mais simplement, comme dit plus haut, elle n'a pas le temps avec ça. De ce fait, la garde-du-corps se contente de faire un pas sur le côté, pivotant avec légèreté pour entraîner la blonde dans son élan, claquant ses fesses d'un geste vif et discret. C'est royalement qu'elle tombe en avant, s'encastrant dans la table la plus proche.
- Eh ! Lâche le barman. Et Johanna réalise alors les regards intrigués tournés vers eux. Certains sont brillant et coulant de perversité.
L'ex-vampire a déjà oublié sa 'rivale', et se contente de hausser de nouveau les mains.
- J'e l'ai pas attaquée. Vous voyez bien ? Clame la brunette, se dépêchant d'échanger les chaises pour une plus froide, moins parasitée, et de placer en face d'Ulrick. Vous avez vu son équilibre ? Ajoute-t-elle pour enfoncer le cloue. Elle est ivre. Vous devriez la virer de là !
- Espèce de sale … De … Balbutie l'autre, déjà radiée par le barman qui la pousse doucement vers la sortie.
Trop facile. Après quelques minutes, et quelques injures hasardeuses crachées derrière la porte d'entrée, les regards reprennent leurs places. Et le silence se fait à nouveau.
- La prochaine fois, je vous vire. Prévient le Barman, mais Johanna a déjà détourné le regard vers le loup-garou. Je vous sers quoi ?
- De l'absinthe. Rétorque Joe sans lâcher Ulrick du regard.
Les prunelles émeraudes de la brune s'attardent sur le blond, tandis qu'elle lâche un soupire tout en tirant sur la ficelle gênante de son débardeur noir. Le barman est déjà loin.
- Vraiment lourde, celle-là, hein ? Commence-t-elle, toujours en évitant soigneusement sa première question.
Le tricentenaire ne lâche toujours pas le Lycan des yeux, détaillant chaque trait de son visage harmonieux. Un mélange brute de douceur et de force. Un visage sur lequel elle a pu observer un panel d'expressions différentes. Des traits qu'elle connait par cœur, et qui pourtant semblent à chaque fois plus beaux que dans ses souvenirs. Et son corps, elle n'en parle même pas. Des muscles fermes, des courbes alléchantes et un dos dans lequel elle adore planter ses ongles. Du calme, Wolgang. Tu t'emportes. Songe-t-elle, alors que les palpitations battent déjà dans son entre-jambe. Bordel. La brune se racle la gorge, secouant légèrement la tête pour fuir la chaleur qui parcours ses membres. Et de reprendre :
- Ecoute … Rick. Je sais que je suis partie sans prévenir, mais j'avais pas mal de choses à régler. Ca c'est fait au dernier moment. Se justifie-t-elle. Attendez. Y a un problème là. Se justifier ? Elle ne le fait jamais. JAMAIS. Et son vis-à-vis le sait mieux que n'importe qui. A t-elle réellement envie de se faire pardonner ? Elle n'est pas dupe, tout chez lui porte à croire qu'il est légèrement agacé par sa soudaine disparition. Mais là encore, elle n'a absolument pas envie de lui dire pourquoi.
- Je devais vraiment partir.» Ajoute-t-elle malgré tout, mal à l'aise.
Mal à l'aise de réaliser que, durant ce mois entier, elle n'a pas songé à l'état d'Ulrick. Ses lèvres frémissent légèrement, incapables de prononcer les mots qu'elle veut. Lui demander comment il va. Joe ne sait pas faire ça. Du moins, plus depuis longtemps.
« Tu vois, y veut pas t'voir. Alors, dégage de là ! » s'exclame la blonde aux airbags protubérants. Ce n'est pas parce que Ulrik ne la regardait pas qu'il n'a pas remarqué. Enfin... Il aurait été difficile de ne pas les voir. Ca faisait une demi-heure qu'elle les lui mettait sous le nez. Le loup sent l'énervement monter dans le corps de la petite brune alors que les paroles de la Barbie se fraient un chemin dans son esprit. Mais pourtant, Rick ne répond rien quant à lui. Il ne dément rien, pas plus qu'il n’acquiesce. Il se contente de boire le liquide ambré dans son verre, se disant qu'il s'en ira quand il sera vide. Ce n'est pas qu'il ait franchement quelque chose à faire là. Il a assez bu, il avait prévu d'abandonner l'endroit miteux après sa dernière gorgée de toute façon.
Joe ouvre les lèvres pour répondre avec un ton acide mais le lycan n'écoute pas vraiment. Il entend mais ne fait pas attention aux mots. Mais la voix énervante et donnant un mal de crâne de la blonde s'élève en réponse, encore plus crissante à cause de l'énervement : « … Hein ? C'est quoi ce bordel, t'es complètement malade ! J'vais t'égorger sale pétasse ! » Comme si c'était possible... En tout cas, Rick est de plus en plus blasé lui. Comme si il avait besoin de ça à la fin de sa journée ! Il aurait du prendre un verre de moins et rentrer chez lui. Dormir ses trois ou quatre habituelles et retourner bosser, de nuit, de jour, peu importe. Il aurait bouffé un croissant et serait reparti chasser les êtres assez bêtes pour défier les vampires.
Quand enfin la blonde s'élance vers Joe, celle-ci s'écarte d'un pas souple et félin, Rick ne peut pas le lui retirer, mais pourtant il se tourne simplement, se levant à demi pour récupérer un journal sur une table voisine, indifférent à la paire de seins qui s'écrase dans une autre pièce du mobilier de l'établissement de boissons. Reposant ses fesses au moment où le barman met la décoiffée dehors, le loup-garou ouvre les feuilles fatiguées du quotidien, parcourant les quelques articles des yeux. Rien ne le surprend, à part peut être la manière dont le rédacteur tourne l'information qu'il délivre. Mais au fond, avec son métier, il est déjà au courant de tout ce qui peut intéresser les petites-gens. Les pieds sous sa chaise, il sait pourtant que l'ex-vampire le fixe. Elle peut bien, ça lui fait une belle jambe ! Assise en face de lui, elle demande de l'absinthe au barman. Soit, Ulrik s'en fiche tout autant. « Vraiment lourde, celle-là, hein ? » lâche-t-elle, sans obtenir de réponse du membre des forces de l'ordre.
Croit-elle vraiment pouvoir revenir ainsi après un mois de silence ? Franchement, elle doit s'imaginer le connaître au fond. Il n'est peut être qu'à moitié humain, mais il a des sentiments. Et il peut aussi bien l'ignorer comme elle a décidé de le faire pendant ces quatre semaines. Il sait, il sent, qu'elle n'est pas indifférente à ce moment précis, mais il s'en fout. Ses pulsions à lui sont là aussi, mais il n'aurait pas vécu si longtemps sans savoir se contrôler, et ce soir il ne lui fera pas le plaisir de satisfaire ses envies à elle. Peut être qu'il aurait du embarquer la blonde juste pour la rendre jalouse. Qu'importe. Non, il aurait juste mieux fait de quitter le bar quand il a senti son odeur.
« Ecoute … Rick. Je sais que je suis partie sans prévenir, mais j'avais pas mal de choses à régler. Ca s'est fait au dernier moment. » articule Joe en face de lui alors qu'il était toujours plongé dans les feuilles du journal. Pourtant ces quelques mots lui font lever les yeux, les sourcils légèrement froncés. Que fait-elle là ? Est-ce qu'elle se justifie ? Le loup sent bien que ce n'est pas normal. Celle qu'il connait n'a jamais senti le besoin de le faire. En plus, il n'en a juste rien à foutre. Se redressant un peu sur sa chaise, il s'humidifie les lèvres en retenant à peine un soupir. « Je devais vraiment partir. » Puis finalement, il replie le journal et le jette doucement pour le remettre où il l'a pris, plongeant ses yeux verts dans ceux de la mutante. « Ecoute, j'en ai rien à foutre de tes excuses, et je me fiche encore plus des raisons pour lesquelles tu es partie et de pourquoi tu ne veux pas me le dire. » lâche-t-il sans plus d'expression que les autres paroles qu'il a prononcé dans la soirée. « Je me fiche que tu sois partie, je me fiche de où tu étais, ajoute-t-il encore avant de reprendre : Il y avait une seule chose que tu pouvais faire par contre et qui ne t'aurait rien coûté du tout : me dire que tu partais » Il avala le reste de son verre et lâcha un billet assez gros pour payer ses boissons et l'absinthe de la jeune femme sur la table tout en se levant de sa chaise, se détournant dans le même mouvement. Peut être bien qu'elle ne le laisserait pas partir comme ça, mais c'était le cadet de ses soucis. Si elle voulait le suivre, grand bien lui fasse, mais ce n'est pas parce qu'il ressentait quelque chose pour elle que ça allait changer quoi que ce soit.
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Le lycan se détache complètement de ses actes, de ses paroles, ou du moindre de ses gestes. Il semble à peine remarquer sa présence. Pire, Ulrick fait tout pour se montrer agacé. Et quand il décide enfin de faire mine de la voir, c'est pour mieux lui lancer un regard morne et las.
« - Ecoute, j'en ai rien à foutre de tes excuses, et je me fiche encore plus des raisons pour lesquelles tu es partie et de pourquoi tu ne veux pas me le dire. Qu'il lâche d'un ton amer et indifférent au possible. Glacial. Il s'en fout ? Ces paroles ébranlent étrangement toutes les assurances de l'égocentrique bestiole. Un voile de terreur masque presque son regard, tandis qu'elle retient une boule de salive prête à s'enfoncer dans son gosier tremblant. En apparence, son masque est fait d'argile. D'une neutralité brisée uniquement par son regard trouble, d'un émeraude de glace. Oui, elle le fusille presque de ses yeux noirs. Joe n'y peut rien, qu'on lui parle avec tant de condescendante lui a toujours mis les nerfs en boule. Tout deux marquent un temps d'arrêt, tandis que le barman apporte la liqueur alcoolisée de la mutante, qui ne fait même pas semblant de s'en soucier.
Et au Lycan de reprendre :
- Je me fiche que tu sois partie, je me fiche de où tu étais, il y avait une seule chose que tu pouvais faire par contre et qui ne t'aurait rien coûté du tout : me dire que tu partais. Qu'il achève d'un ton amer, presque accusateur.
Et depuis quand font-ils des choses pareilles ? Les petites intentions, ça n'a jamais été le fort de la mutante. Ulrick le sait parfaitement. Bien avant sa mort, ou du moins sa seconde, elle s'était mise à disparaître comme bon lui semblait. Est-ce que le pincement qu'elle ressent alors au fond de ses entrailles est normal ? Cette impression de vide, d'abandon, ce n'est pas normal. Les billets jetés par les grosses pattes d'ours du blond semblent provoquer un vacarme assourdissant pour ses tympans, tout comme le grincement de la chaise alors qu'il la repousse, pour mieux se redresser et lui tourner le dos. Lentement, la brune lève alors les yeux vers sa nuque sertie de petites veines. Dites veines qu'elle a … Non, elle ne doit pas partir sur ce terrain là. L'ex-vampire est tout bonnement incapable de se lever pour l'arrêter, et ce dernier s'éloigne petit à petit, pour disparaître complètement de son champ de vision. Et du bar. Sa respiration se fait courte, saccadée, et la brune sent les fourmillements au bout de ses doigts. Le paroles d'Ulrick son tel un poison mortel et amer, se glissant doucement dans ses veines pour atteindre directement son organe palpitant. Qu'est-ce qu'elle fait ? Qu'est-ce qu'elle fait ! La mort est à sa porte, elle le sent. Cette vie ne durera jamais. Les soubresauts de son cœur l'alertent encore plus, et Johanna réalise que la crise cardiaque d'un humain doit ressembler exactement à ça. Doucement mortelle et douloureuse. Insensible.
Wolgang n'est pas faite pour ça. C'était Price, qui savait se montrer fleur bleue. Son esprit repousse alors les diverses images qui défilent devant ses rétines rétractées. Son retour date d'à peine un an et demi. C'est éphémère, mais concis. Ulrick fut le seul présent pour elle. Si on ne compte pas Sam. Le seul à qui la porte fut plus ou moins ouverte. Et durant des années et des années de bons et loyaux services, Ulrick ne s'est jamais plaint de son comportement égocentrique, presque nombriliste. De ses airs de sale gosse, de petite Diva autoritaire. Malgré son caractère, malgré son côté odieusement dominant et possessif. Malgré sa froideur, sa distance et sa répulsion pour les démonstrations quelconques d'affection. Car derrière ses airs de brute épaisse, Rick sait se montrer particulièrement attentif. Et ça lui plaît, beaucoup trop. Le temps de se perdre dans ses songes et dans ses doutes, l'homme qui jalonne ses pensées doit déjà être loin. Son esprit divague totalement, et son corps lui, décide alors d'agir pour elle. La brune s'élance, ignorant son verre encore plein pour s'extirper hors du sanctuaire miteux. Dans un souffle court, ses rétines claires cherchent le dos du lycan. Droite, gauche. Rien, seule la ruelle étroite s'offre à elle. Et la panique qui ronge sa cervelle devient étouffante, obsédante. Pourquoi, pourquoi, POURQUOI.
Tout est de sa faute, lui et son parfum entêtant, sa simplicité toute agréable et appréciable. Sa perfection. Parce qu'à ses yeux, le blond l'a toujours été. Beaucoup trop. La mutante fait grincer ses quenottes blanches tout en s'élançant hors de la ruelle, suivant le chemin qui mène à l'immeuble qu'ils habitent. Avec un peu de chance, c'est par là qu'il vient de se rendre. Ses pieds chaussés par ses semelles épaisses ne font pas le moindre bruit, rien ne résonne entre les murs sales, et elle n'éprouve aucune difficulté à distinguer le dos large d'Ulrick, descendant sans le vouloir vers ses hanches finement taillées. Mais la brune se redresse, trottinant légèrement à sa suite avant de reprendre une allure normale. Marchant sans s'arrêter. Et la tension dans la nuque d'Ulrick prouve qu'il sait la femme de plusieurs siècles est là, juste derrière ses talons. A le fixer. Inutile de préciser que la petite brindille se sent parfaitement stupide. Prise par un violent mutisme qui semble s'éterniser au bout de sa langue. Quand enfin, et par un brillant miracle, elle parvient à articuler d'un ton tremblant :
- Je suis partie à cause de toi !
D'accord, ces mots-là ne vont sûrement rien arranger, mais que peut-elle bien dire ? Et c'est d'une voix mal assurée, étrange, inhabituellement hasardeuse qu'elle reprend :
- A cause de nous … De … De moi.
Tout ça à la fois. Car ses craintes sont bien trop nombreuses pour être énumérées à voix haute. Doucement, la jeune femme avance un peu mieux pour le contourner, lui faisant ainsi face.
- Si tu te moques réellement de tout ça, si tu penses que tourner la page sur cette histoire est le mieux. Alors vas-y, je te retiens pas, Ulrick ! Mais juste avant ! ( Et de lever les bras, plaquant ses mains sur son torse tout en relevant le menton pour affronter son regard. ) Laisse-moi au moins te parler, laisse-moi faire ce que je ne fais jamais ! Tout en serrant sa poigne, emprisonnant le tissu de son haut entre ses petites mains d'albâtre. Ses petites mains qui, à de nombreuses reprises, furent l'instrument de nombreux massacres. Mais si tu es prêt à m'écouter, si au fond, ça sert à quelque chose. Si tu penses que j'ai une place dans ta vie. Alors … J'accepte de me tourner en dérision quelques instants. J'accepte de te dire ce que je ne te dis jamais, ce que je n'ai jamais voulu te dire jusqu'à présent. Mais si tu penses que rien ne pourra changer ça alors … Très bien. Fous le camp, et ne me parle plus jamais. Oublie que j'ai été un instant assez faible pour te courir après. Oublie-moi simplement et j'accepterai … »
Ulrik marche, le dos droit, comme à son habitude. Lui n'a pas à se cacher, lui il peut faire presque ce qu'il veut. Tant qu'il fait son boulot, il ne risque pas grand chose. À part les soucis habituels, ce n'est pas comme s'il ne les avaient pas toujours connus. Enfin bref. La chaise crisse sur le sol qui aura besoin d'un bon lavage à la fin de la fermeture et le loup s'éloigne, de son pas égal et régulier. Il ne sait pas si il s'attend à être suivi par l'ex-vampire, ni même combien de temps il lui faudra pour se lancer quand elle aura décidé de le faire... Il a vu le changement dans le regard de Joe mais il n'en a rien montré. Elle n'est plus sa patronne, elle est juste une mutante à la force presque équivalente à la sienne... Pas tout à fait juste ça, mais c'est justement pour cette raison qu'il ne peut plus la laisser n'en faire qu'à sa tête. Plus maintenant.
Il n'en avait rien à foutre quand elle était vampire. Elle pouvait bien disparaître un temps, mais s'il avait voulu, le lycan aurait pu suivre les morts portant sa marque et son odeur. Il ne l'avait jamais fait, sinon elle l'aurait bien tabassé... Quoi qu'il en soit, les liens qui les liaient tous les deux étaient différents à l'époque. Sa loyauté n'avait pas la même source, et bien qu'il aurait détesté qu'il lui arrive quelque chose, ce n'était pas comme aujourd'hui. Pas tout à fait... Après tout, il s'était plus ou moins remis de sa mort. Les femmes lui faisaient toujours de l'effet, les bagarres et l'alcool aussi. La traque d'une proie sous le vent et ses crocs dans la chair... Il avait pris du bon temps après sa disparition. Après avoir tenté de trouver les responsables quand il avait su ce qui s'était passé. Pour autant, le loup ne l'avait pas totalement oubliée et quand elle était revenue, il avait tout pris dans la gueule. Tout. Son envie, ses souvenirs, ses besoins, son attachement, sa loyauté. Le côté humain qu'elle avait en plus retrouvé n'avait rien arrangé dans son esprit mi-homme mi-animal. Le loup est le meilleur ami de l'homme. Si on veut...
Il arrive à la porte et il n'a toujours pas perçu le moindre mouvement de la brune derrière lui... Tant pis, il lui en veut oui. Elle ne s'est même pas demandé ce que lui avait vécu ce dernier mois. Elle ne s'est jamais demandé ce que lui vivait au fond. Pas même quand elle est revenue pour le tuer, ou essayer, la première fois, quand elle a frappé à la porte de son appartement. Ca ne pouvait sûrement pas marcher entre eux deux, au final. L'ex-vampire ne pourrait peut être jamais prendre en considération le lycan comme son égal, en force, en intelligence et en sentiments. Forcément, elle se met en colère à l'intérieur, ou elle se sent blessée jusqu'au plus profond de son petit être mince. Mais ce n'est pas parce qu'elle considère son point de vue, c'est juste que pour la première fois, Rick se fait lui-même peser dans la balance. Elle n'est plus la seule sur son piédestal. Il est là aussi, il faudra qu'elle s'y fasse si elle a envie de continuer à le fréquenter. Ce deuxième départ brutal et sans nouvelles a sonné comme une alarme dans l'esprit d'Ulrik qui ne peut dignement pas continuer comme il l'a toujours fait. Il ne peut pas continuer à être le bouche-trou procurant le sexe violent et les bagarres d'égal à égal. Si le loup a laissé son attention et son attachement pour la jeune femme se développer et s'exprimer, ce n'est pas pour qu'elle ne se soucie de lui comme d'une guenille. En arrivant près de la porte, il s'écarte pour laisser quelqu'un entrer et s'engouffre dans l'air frais de la nuit. Remontant son col, il enfonce sa tête entre ses épaules et se dirige vers son immeuble. Dormir. Oublier qu'elle est revenue. Revenue encore une fois pour se pointer comme si il lui appartenait. Comme si de rien n'était. Un jour elle devrait comprendre que ça vie ne lui appartient pas. Ou plus, tout du moins.
Une légère brise souffle dans sa nuque, provoquant un frisson décuplé quand ses narines perçoivent dans l'air l'odeur de la brunette. Elle est finalement sortie du bar, à sa recherche peut être. Peut être pas. Le lycan serre les dents, et les poings dans les poches de sa veste. Il la perçoit avec une facilité déconcertante, telle qu'il pourrait presque la voir dans son esprit sans avoir besoin d'yeux derrière la tête. Il perçoit la distance qui les sépare, le rythme de sa respiration, un peu celui de son cœur, et les effluves de parfum mêlées aux hormones. Des hormones qui se disputent entre le désir et le malaise. Rick est bien conscient de la pousser à entrer dans un terrain inconnu qui lui semble dangereux. Peu importe, si elle veut de lui, il va falloir qu'elle s'y fasse.
« Je suis partie à cause de toi ! » finit-elle par articuler dans son dos. Il ferme brièvement les yeux et retient un soupir, les muscles derrière ses mâchoires se contractant alors qu'il continue de marcher droit devant lui. « A cause de nous … De … De moi. » ajoute-t-elle au final et les sourcils du brun-blond se froncent légèrement. Son soupir est clair cette fois-ci, il lui avait pourtant bien dit qu'il se fichait de ses raisons. Elle avait pertinemment le droit de partir, il ne l'aurait pas empêchée de le faire. Il n'était pas pour ces couples sangsues, pas du tout. Mais étaient-ils seulement un couple ?
Puis finalement, elle se retrouve en face de lui et il s'arrête alors, baissant les yeux vers son visage fin et pâle, son expression n'ayant toujours pas changé. Elle n'est pas la seule à pouvoir jouer à gueule-de-marbre. « Si tu te moques réellement de tout ça, si tu penses que tourner la page sur cette histoire est le mieux. Alors vas-y, je te retiens pas, Ulrick ! Mais juste avant ! continue-t-elle, comme si les premiers mots avaient ouvert la vanne. Alors elle va jusqu'à plaquer ses mains sur le torse du loup-garou qui prend une profonde inspiration en lui rendant son regard, elle est en train de s'imaginer des trucs là. Laisse-moi au moins te parler, laisse-moi faire ce que je ne fais jamais ! » s'exclame-t-elle encore alors que ses doigts serrent le tissu de son t-shirt entre les pans ouverts de sa veste. « Tu vois bien que je me suis arrêté et que je ne dis rien, alors parle. » lâche-t-il d'un ton égal. Il a en fait juste envie d'aller se coucher. « Mais si tu es prêt à m'écouter, si au fond, ça sert à quelque chose. Si tu penses que j'ai une place dans ta vie. Alors … J'accepte de me tourner en dérision quelques instants. J'accepte de te dire ce que je ne te dis jamais, ce que je n'ai jamais voulu te dire jusqu'à présent. Mais si tu penses que rien ne pourra changer ça alors … Très bien. Fous le camp, et ne me parle plus jamais. Oublie que j'ai été un instant assez faible pour te courir après. Oublie-moi simplement et j'accepterai … »
Le loup se demande où est-ce qu'elle va encore chercher tout ça. L'agacement grimpe de nouveau en lui alors qu'il se rend compte qu'elle n'a vraiment rien compris. Rien du tout. Rick expulsa de l'air par le nez et serra les dents, l'attrapant par le col de son haut pour la plaquer contre le mur le plus proche, la soulevant du sol et plongeant ses yeux dans les siens. « Ecoute-moi bien, je ne le répèterais pas. Je t'ai offert une place dans ma vie depuis des années, encore plus depuis que tu es revenue d'entre les morts. Et c'est pour ça que je t'en veux à présent. La dernière fois que tu es partie sans donner de nouvelles, tu es morte !! MORTE ! Ok ?! Je sais, tu y étais ! Mais même ! Je ne suis pas un jouet dont on dispose selon ses caprices ! J'ai cru que tu avais réalisé que tu avais déjà ta place et que tu agirais en conséquence. J'ai laissé mes émotions s'égailler joyeusement en toute liberté et du jour au lendemain tu disparais à nouveau ! Son regard était froid alors qu'il la fixait toujours, la maintenant au-dessus du sol. C'est toi qui ne m'a pas accordé de vraie place dans ta vie, alors tant que ce ne sera pas réciproque, lâche-moi la grappe et ne fait pas comme si je t'appartenais. » ajouta-t-il encore avant de la lâcher et de reprendre sa route. Ce n'était pas tellement qu'elle ne lui accordait pas de vraie place dans sa vie, mais plutôt dans son cœur, en fait, qui le dérangeait.
✤ Messages : 4573 ✤ Barge depuis : 29/01/2013 ✤ Avatar : Jessica Lange ✤ Crédits : SWAN ( Avatar ) + DISTURBED ( Code signa ) + TUMBLR ( Gif ) + AHS - Freakshow - Carnival ( Musique et paroles ) ✤ Âge personnage : 55 ans ✤ Humeur : Fourbe ✤ Profession : [PNJ] Mère supérieure de la Confrérie. Haute naissance, héritière de la famille fondatrice. ✤ Philosophie : La vengeance est un plat qui se mange froid. ✤ Localisation : Salem. Dans tous ses recoins. ✤ Pouvoirs : Pouvoirs liés aux sorcières. Pratique la magie blanche, banie la magie noire et ses pratiquantes. Afinité avec l'air, sous toutes ses formes. Peut déclencher des Tornades de classe 5. S'infiltrer dans votre petite tête ou faire de vous un misérable pantin.
A quoi est-ce qu'elle s'attend, au juste ? Joe n'en sait rien. Un miracle, peut-être. Un moyen de se sortir de cette situation, de saisir ce qui lui arrive. Car son corps lui même ne cesse la trahir, encore et encore, et ce depuis qu'elle est revenue d'entre les morts. Une situation difficile et précaire, lui donnant l'impression de marcher sur des œufs. Et à en juger par le regard noir d'Ulrick, la situation ne va pas aller en s'arrangeant. Jusqu'à ce qu'il craque complètement. L'éclat de ses prunelles vire presque au gris clair, se confondant entre l'humain et la bête. Un éclat bestial, qui diffère complètement du désir. Non, c'est de la rage. Ulrick expire alors l'air, et la petite brindille sent la chaleur de son souffle sur ses narines et ses lèvres. Un mélange alcoolisé et sucré. Et avant même qu'elle n'est le temps de réagir, les mains du loup agrippent son débardeur, lui faisant lâcher prise sur le joug de la stupeur. Ca n'a rien à voir avec toutes les fois précédentes, ces fois où dans un élan de désire brutal et primaire, il la soulevait pour la faire sienne contre un mur. Cette fois, elle sent uniquement le contacte du granit lui mordre la chair de ses épaules nues. Joe ne sent plus rien d'autre que la douleur, et … l'effroi. Oui, pour la première fois, l'homme en face d'elle lui fout une trouille monstre. Et son cœur menace d'exploser dans sa poitrine, pendant que le Lycan l'injective de paroles assassines :
« - Ecoute-moi bien, je ne le répèterais pas. Je t'ai offert une place dans ma vie depuis des années, encore plus depuis que tu es revenue d'entre les morts. Et c'est pour ça que je t'en veux à présent. La dernière fois que tu es partie sans donner de nouvelles, tu es morte !! MORTE ! Ok ?! ( Et à l'intonation violente de son exclamation enragée, Johanna frémit, plus désireuse de s'enfoncer dans les dalles de briques du mur .) Je sais, tu y étais ! Mais même ! Je ne suis pas un jouet dont on dispose selon ses caprices ! J'ai cru que tu avais réalisé que tu avais déjà ta place et que tu agirais en conséquence. J'ai laissé mes émotions s'égailler joyeusement en toute liberté et du jour au lendemain tu disparais à nouveau !
Pause. La brune halète difficilement, bien obligée de se raccrocher à ce qu'elle peut. Soit les épaules du Lycan, tendues et dures comme une pierre brute sous ses doigts moites d'une sueur froide. L'éternel capricieuse ignore quoi dire, quoi penser. Pourtant, ses oreilles bourdonnent, tandis qu'un nœud compacte naît lentement dans le creux de son estomac. Malgré tous ses efforts, son pauvre masque de glace se brise, ses paupières ne formant plus que de deux trous béants sur sa bouille d'un blanc translucide.
- C'est toi qui ne m'a pas accordé de vraie place dans ta vie, alors tant que ce ne sera pas réciproque, lâche-moi la grappe et ne fait pas comme si je t'appartenais. Achève Ulrick, se détachant prestement d'elle pour tourner les talons.
A ces mots, elle s'effondre contre le mur, incapable de tenir sur ses guibolles tremblantes. Mais, inapte d'accorder ne serait-ce qu'un regard au dos de l'homme, elle fixe obstinément un vieux lampadaire aux couleurs difformes. L'éclat de lumière grésille, laissant quelques ombres chimériques danser contre les façades crasseuses. Mais là où Rick a tord, c'est bien dans ses derniers propos. Car en trois siècles et depuis Yang, William et Louis, la meilleure place dans sa vie fut celle qu'elle lui avait accordé. Et qu'elle s'apprêtait à lui accorder. Mais c'est terminé, foutu. La tricentenaire déglutie, ravalant une étrange bouffée de larmes traîtresses. Joe a compris. Entêtée qu'elle est, blessée dans son orgueil et trop trouillarde. La honte l'empoisonne lentement, et plus rien n'est visible. Son cœur bourdonnant dans ses oreilles. Cet homme, pour la première fois de sa vie, vient de lui foutre une trouille bleue. De la voir dans un état de faiblesse lamentable et pathétique. De l'abandonner, de lui cracher ses quatre vérités en face. Pour la première fois en trois siècle, son cœur saigne à l'en faire hurler. Et ces constations, lui arrachant alors une vérité insoutenable, lui prouvent à quel point Ulrick Solberg est mauvais pour elle. Elle ne lui courra pas après. Plus jamais.
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Quatre mois. Voilà le temps qui s'est écoulé depuis la catastrophe, depuis le cauchemar des Originels, la vendetta d'un petit groupe de sorciers et de mutants, puis l'explosion. Johanna a vu de ses propres yeux les frères Blake y passer. Ainsi que des centaines d'êtres courant et gesticulant vers les sorties. Fort heureusement pour elle, ses années passées à n'être qu'une vampire psychotique et complètement cinglée ont eues raison d'elle. Les répercutions et les traumatismes ne sont pas au rendez-vous, c'est, égoïstement, un autre élément qui la dérange. La boule qu'elle a senti naître dans son estomac lorsqu'elle a cru perdre Rick et Samantha. Elle ne la comprend pas. Cette sensation qui l'entrave, ce n'est qu'une vielle chimère, un sentiment éprouvé il y a bien trop longtemps pour elle. Durant les derniers mois, tandis que beaucoup tentaient et tentent encore de survivre à cette situation, tout en sentant venir de près ou de loin la vengeance des originels, la jeune femme en apparence s'est contentée de continuer sa vie. Son job de garde du corps lui prenant de plus en plus de temps, tandis qu'elle songe de plus en plus à cesser ce petit manège. Trop d'entre eux s'amusent à la confondre avec un larbin, ce qu'elle n'est absolument pas. C'est elle qui donne les ordres, l'ex vampire a toujours donné les ordres. Johanna a toujours tout contrôlé, parfaitement. Chaque chose à sa place, rien qui ne lui échappe et … C'en est fini de cette époque Idyllique. A présent, la petite femme aux fines guibolles n'est plus Erzbeth. Elle est Johanna Erzbeth Price Wolfgang. Passé, présent et futur. Un futur vague, qui lui semble parfaitement inaccessible. Comment diable peut-elle s'imaginer dans avenirs proche, alors que le monde autour d'elle part à la dérive, alors que son propre corps semble parfois lui faire défaut ? Car la mutation génétique a un prix, un très vilain prix, et d'une certaine manière, son corps a parfois tendance à se faire douloureux. A moins que ne soit le temps qui la rattrape, la brune n'en sait rien et, ne veut pas tellement savoir. 
