INTRIGUE 1 - Mortelle St-Valentin - Groupe 02

Musique d'écritureDing.

Des heures. Cela faisait des heures que Maven était là, à fixer son verre d’un regard vide, absent, presque … Mort. Enfin, plus que d’habitude. Bien qu’il ne sentait plus le goût des aliments – encore moins qu’il en avait besoin pour vivre – cela lui faisait du bien d’imiter n’importe quel être vivant. Ou pas. Il ne savait plus à force, tellement il était perdu dans ce monde, à chercher là où était sa place …

Ding.

Il avait arrêté de compter ces foutues sonneries, mais à chaque rotation, c’était une nouvelle scène qui se jouait non loin de lui. Presque amusé par la mascarade qui se déroulait là, il l’aurait vraiment été s’il avait été incapable de lire chaque désir refoulé, chaque envie subtilement cachée derrière un masque de bonne humeur, une tentation morbide qui lui donnait envie d’en tuer plus d’un dans cet espace clos … Il avait besoin d’air. Non pas pour respirer, mais simplement pour ne plus ressentir leur présence, ni tout ce qui émanait d’eux et qui lui aurait déjà filé la gerbe s’il avait pu régurgiter quoi que ce soit.

Ding.

Une fois dehors, il prit une bonne inspiration, avala son verre cul sec et attendit que la serveuse se bouge le cul. A force de trop mater ceux des hommes qui se levaient toutes les minutes, elle en avait oublié de dire au monsieur qu’il n’y avait pas de consommation en terrasse ce soir. A peine eu-t-elle ouvert la porte qu’il l’entendit, encore … Et il perdit pied.

Ding.

Les chaises venaient une nouvelle fois de grincer, et avant que la cruche n’ait eu le temps d’ouvrir la bouche pour lui demander de rentrer avec son verre ou se casser bien gentiment … Maven le lâcha d'un geste sec, calculé à la milliseconde, avec un sourire narquois à l'en claquer immédiatement. Il rentra fissa, laissant la demoiselle ramasser les pots cassés. Puis le génie reprit sa place, un nouveau verre à la main, comme si rien ne s’était jamais passé.

Ding.

Dong, fait une pensée de Maven, qui hésite entre claquer la tête du serveur contre la sonnette, et la lui faire bouffer. Décidément, ce soir, fallait pas le faire chier. S’il avait seulement su, peut être aurait-il réfléchi à une autre idée de sortie … Ou peut être pas !

Musique d'écriture

Trouvant que la soirée manquait franchement de piquant, Maven se décida tant bien que mal à jouer un jeu dangereux, mais ô combien jouissif : se laisser aller. Non, il ne comptait pas pisser dans la bière ou rouler une pelle à la première venue – quoique, ça aurait pu être fun aussi, sentir la douleur en retour lui aurait donné l’impression d’être de nouveau vivant – mais bel et bien ouvrir son esprit, ses chakras, toutes ces conneries qui lui permettaient de faire si bien ce à quoi il excellait : emmerder le monde.

Fermant les yeux, il baissa volontairement sa garde et laissa les envies, les désirs et émotions de chacun l’atteindre. Très vite, cela devint un flux permanent qui ne tarda pas à le submerger. Il en aurait chialé, autant parce qu’il aurait du en être retourné moralement, en rage au point d’en avoir les larmes aux yeux, en souffrir le martyr, se sentir au milieu d’une telle foule et pourtant seul au monde … Et tout ça en même temps.

Sentant la colère de l’une monter, il se laissa guider par ce sentiment si familier et rouvrit doucement les yeux dans sa direction. Elle était en rage, Maven le savait. Et il était quasiment sûr qu’elle aurait pu le bouffer sur place, l’autre con en face d’elle. Il la sentait ruminer, se retenir, attendre le bon moment … Lorsqu’elle lui gueula dessus, Maven serra son poing jusqu’à s’en entailler sa chair éthérée avec ses ongles. Putain, elle était vraiment à bout la pauvre.

S’intéressant un instant à son partenaire de la minute, il suivit son regard, mais surtout ses désirs. Presque capable de l’entendre hurler au désespoir, le génie changea alors radicalement de cible au moment où il comprit. La colère, c’est bien, ça fait mal. L’envie, c’est amusant, pour un temps. Mais un désir tel que celui-ci, si profond, si fort, presque intime … C’était tellement plus. Distrait un instant par le cri de l’autre gourde, il ne pu louper le mot que chacun avait à la bouche, que personne n’osait prononcer et que tous avaient jusque dans leurs tripes déjà retournées. Voilà que la soirée en devenait d’autant plus intéressante !

Bien décidé à se faire plaisir, il quitta sa place – non sans récupérer cette foutue sonnette en passant – et se dirigea droit sur celle que la demoiselle venait de libérer. S’asseyant sans que personne n’ait le temps de lui dire quoi que ce soit – pour peu qu’ils s’en soucieraient à présent -  il resta quelques instants à fixer l’homme, un sourire narquois au coin des lèvres. « Plutôt bien joué, si elle ne claque pas dans la soirée, je suis sûr que te croiser de nouveau l’achèvera ! »

Non, Maven ne savait pas se présenter. Il n’en avait pas besoin de toute façon. Déposant la sonnette sur la table sans daigner y retoucher par la suite – il aimait la voir cette saloperie, pas l’entendre– il le fixa de nouveau « Mais ça, tu t’en fous, n’est-ce pas ? »

Ding.

« En revanche, la brune, c’est autre chose … » Il lâcha un petit soupire de satisfaction. Ouais, c’était de la triche là. Dans la salle, il n’avait pu louper que certains n’étaient pas qu’en colère … Mais qu’ils crevaient aussi de soif. Et celle que l’autre voulait tant … Quel masochiste ce type ! « Elle n’a plus aucune raison de se retenir, tu l’sais ça. Mais ce n’est pas ce que tu veux … Quel monstre va-t-elle devenir ? Sous tes yeux qui plus est ? »

Ding.

Monstre. Oui, il avait choisi ce mot avec soin. Il savait ce qu’était un monstre, il savait comment ce simple mot serait perçu. Une bombe. « Tous ces cons, autour, ils ne sont rien pour toi. Mais la seule qui compte, je peux l’aider. Je peux t’aider. Pour qu’elle ne devienne pas un monstre, pour qu’elle n’en souffre pas ensuite … » Pour que tu n’en souffres pas de la voir comme ça.

Ding.

« Réfléchis. Que ferais-tu pour elle ? Serais-tu prêt à faire en sorte qu’elle ne puisse faire de mal à personne ce soir ? Que souhaites-tu vraiment ? »

Ding.

[ NB : Le "Ding", c'est seulement dans la tête de Maven xD
Et tu peux bien entendu l'envoyer chier, j'étais inspiré donc j'me suis lancé (bon, j'ai déjà fait plus convainquant in RP, mais OSEF *SORS*) ]

Mortelle St-Valentin - Groupe 2

ft. Elizabeth & Maven & Aidrian & Ezra

 

Aidrian a toujours eu un talent fou, un don indéniable que toute sa famille ou proches pouvaient, à son grand agacement, lui rappeler dès qu'ils en avaient l'occasion. C'est un boulet. On ne parle pas ici du petit boulet innocent qui ne fait de mal à personne. Non non, le prenium. l'Ultimate. Le Golden du genre. Et il doit sa maladresse exemplaire à sa poisse épique. La pure, la vraie. Ce soir est un putain de bon exemple. Prenez donc : Elizabeth vient de le griller, et la rage qu'il lit dans son regard ne l'aide pas à se sentir à l'aise. Au contraire, l'idiot se ratatine sur son siège, il en couinerait presque s'il n'avait pas un minimum de fierté. Puis, à l'image du sien, le regard d'Elizabeth change. Elle semble déchirée entre le bout de viande derrière elle, et le regard de chien battu d'Aidrian.

Ombre.
Mur.
Appelez le type qui vient de s'interposer comme vous voudrez.

Il y était presque. PRESQUE. Jusqu'à ce qu'un grand brun ne déboule de nul part pour lui prendre la place encore chaude de la furie rousse. Est-ce que ce mec veut vraiment continuer ce jeu absurde alors que les Raids viennent de commencer ? Il a l'air gay ? Non. Le froncement de ses sourcils montre clairement sa désapprobation. Il a perdu le contacte. Et c'est avec horreur qu'Aidrian distingue, sent, et réalise qu'Elizabeth n'attendait que ça pour craquer et se jeter sur sa proie.

« - Qu'est-ce que tu fous ?! S'énerve aussitôt le brun, contrairement à ses habitudes plus pacifistes. Il n'est pas dans son tempérament de monter sur ses grands chevaux, mais c'est le cœur lourd, presque mort, qu'Aidrian réalise que derrière ce type, Elizabeth assassine sans détours l'humain qu'elle charmait depuis presque une heure. C'était un crétin, mais il ne voulait pas sa mort. Pas ça ! Puis l'autre commence à lui faire un joli petit discours sur ses désirs profonds. C'est l'heure de sa la jouer psychologie ? Il se fout de son sarcasme, à vrai dire, il se foutait de cette nana. Il n'était pas là pour elle, mais pour tenter de veiller sur Elizabeth. Et maintenant, c'est foutu.

Mais le gars parle, encore et encore. Lui déblatère son petit monologue tout à fait ... Hm. Comment est-ce qu'il sait ça, le con ?

- Ca te regarde pas vraiment ... Commence simplement Aidrian, méfiant.

S'il a l'air d'être le type le moins adroit de la planète, il n'en est pas moins malin. Aidrian est même doué pour flairer les trucs louches. Ce gars cache un truc, et pour avoir vécu tout un tas d'affaires rocambolesques, il sait que si cet homme vient lui pourrir la cervelle avec son petit discours tentateur : C'est qu'il a le pouvoir de répondre à ses envies. Oui, Aidrian veut qu'Elizabeth cesse de tuer. Ce gars le sait, il ignore comment, mais il l'a deviné. Et c'est tout sauf bon pour sa pomme. Autour d'eux, l'agitation se fait de plus en plus problématique. Puis il le voit.

La liqueur vermeille coulant le long des bras d'Elizabeth. Rouge contre blanc. De dos, il devine tout de même ses traits habituellement gracieux déformés par l'animal qui la ronge.

- Non, Eliza, Arrête ! Je veux pas qu'elle tue d'innocents ! » Beugle le brun en se redressant d'un coup, ses yeux paniqués avisant toutes les silhouettes présentes, puis vers le gars toujours sagement à sa place.

Définitivement, il a le don pour s'attirer les emmerdes.

Code © disturbed -  Music => Last Friday Night by Katy Perry

HJ ; EHH MERCREDI. Pardon pour le pavé. uu

Musique d'écriture

Maven aimait ça, vraiment. Faire chier le monde était quelque chose qui lui plaisait énormément. Peut-être parce qu’il pouvait rendre à l’humanité toute entière ce que quelques mauvaises pousses lui avaient fait … Ou simplement parce qu’il était un connard cherchant vengeance, et qu’emmerder quiconque sur son passage le distrairait un temps soit peu ! Ouais, c’était sûrement ça en fait. Et celui en face de lui ne pu y échapper.

Toujours les mêmes mots. Toujours à tenter de l’éloigner, à faire croire qu’ils n’ont pas besoin de son aide … Mais Maven, lui il sait. Parfois même avant que les autres en soient intimement convaincus, que cette réalité leur saute aux yeux et qu’ils comprennent enfin. Mais au final, le résultat est le même, que ce soit par désespoir ou par dépit, ils finissent tous par faire un foutu vœu. Certains ont l’intelligence de ne pas se laisser prendre au piège, ou d’être assez sage pour solliciter quelques traits et preuves de bonté chez le génie. Entendez par-là qu’ils s’en sortent en un seul morceau. D’autres en revanche …

Comme la nuit dernière, il avait tenté de proposer un vœu alléchant à une belle demoiselle, du genre à en vouloir toujours plus. Mais vraiment plus. Elle avait trouvé un truc, une parade, quelque chose pour entuber le génie et ne pas payer le prix. Au début ouais, ça marchait. Maven s’en était trouvé bien dégoûté et ruminait sa colère, encore et encore. Puis, elle avait demandé quelque chose. Quelque chose qui avait fait tourner le génie de l’œil. Sans déconner. Il ne se rappelait plus de ce qu’elle lui avait demandé, mais il se souvenait avoir repris connaissance à côté d’un paquet de restes humains, prêts à être dévorés par les loups. On ne le prenait pas deux fois de suite pour un con le génie.

Pour en revenir à son client, il le classait dans ceux qui posent leurs distances, pour mieux craquer ensuite. Ceux qui l’entubaient finissaient généralement morts au petit matin, ou alors avec quelques organes et sens en moins, s’ils avaient eu la chance de tomber dans le panneau avant que L’autre – ce que prenait Maven pour des malaises de plus en plus fréquents –  n’agisse et remette les compteurs à zéro. Et puis il y avait les glandus, ceux qui n’y comprenaient rien à rien, ou qui gobaient tellement ses paroles que cela n’en n’était même plus drôle. Au final, les deux s’étaient bien trouvés, puisque le client n’était pas con ni chiant au point, et que Maven pourrait s’amuser en plus d’exaucer un magnifique vœu.

Oui, ce salopard savait déjà comment s’y prendre, et faire en sorte que l’autre s’en rappelle toute sa vie. Aussi, il laissa le temps faire son œuvre, que la vampire se révèle et que sa vue en soit insupportable à son client. Et cela ne rata pas. Au moment où Aidrian exprima enfin son vœu, le regard de Maven changea, jusqu’à en devenir simplement effrayant. Il sentait le pouvoir monter en lui, couler dans ses veines et frétiller jusque dans ses doigts. Les claquer le démangeait, il se faisait violence en laissant quelques secondes s’écouler, là où n’importe qui aurait tout fait pour faire sortir ce torrent d’énergie hors de son corps.

Ding.

Non, il n’avait pas claqué des doigts, pas cette fois. Ce coup-ci, la magie s’échappa en fracassant la sonnette de sa paume. L’objet tinta, et l’onde résonna bien plus fort, bien plus longtemps que d’habitude. L’effet secondaire en serait destructeur sur son client, et sa bien aimée. Se levant, il s’arrêta une seconde à côté d’Aidrian et lui susurra à l’oreille, d’une voix emprunte d’amusement « Une fois que tu auras compris le monstre qu’elle est vraiment, peut-être envisageras-tu de prendre tes distances … Tu as jusqu’à l’aube pour saisir l’entièreté de son essence, savoir ce que ça fait d’être un vampire assoiffé … Ou alors, d’être carrément dans son corps et de sentir le sang couler dans sa bouche, sur ses lèvres maculées à jamais de la mort d’un innocent … J’ai peur d’y avoir été un peu fort sur ce coup là ! » Faisant un pas, il rajouta en se retournant « Et ne t’inquiète pas, je suis sûr qu’une fois dans ta peau, elle sera incapable de faire du mal à quiconque ! »

Ignorant ce qu’était réellement Aidrian, Maven faisait là sa première bourde, et une monumentale s’il vous plait ! Mais que voulez-vous, on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a ! Utilisant le reste de magie qui coulait en lui, il fit sauter la barricade d’un claquement de doigts, pour finalement reprendre un peu d’air frais. A quoi bon faire la morale à un simple mortel si on ne lui donne pas l’occasion de chasser – en bonne et due forme – quelques proies un peu trop à l’étroit ?

[ HRP : Pour faire simple, Maven concrétise le voeu d'Aidrian en le faisant changer "d'essence"/nature (ou carrément de corps, je vous ai laissé le choix) avec Elizabeth. Une fois que la sonnette aura fini de résonner dans leurs têtes, Aidrian va donc avoir la dalle - et les crocs - d'un véritable vampire, et Eli risque de sentir le chien mouillé pendant un moment ! Ensuite, Maven va prendre l'air, en donnant l'occasion à certains de gambader joyeusement pour leurs vies à l'extérieur ! ]