Sujet: "sweet jealousy. pv dada Jeu 17 Oct - 15:49
Cara aimait la nuit. À l'inverse des craintifs – ou plutôt des saints d'esprits ayant but de vivre encore quelques années supplémentaires – qui se réfugiaient chez eux dès que le voile du jour était tombé, la jeune femme elle, délaissait toute activité constructive pour se fondre dans la pénombre crépusculaire. Elle se vêtait de ce manteau d'ombres et ainsi, s'abandonnait à des instincts latents qu'elle-même n'était pas apte à comprendre totalement. Il faut dire aussi que puisque l'humain avait déconné avec son code génétique, elle ne pouvait désormais que se plier à la nature illogique, voire fracassée, qui était la sienne. La caresse nocturne éveillait un à un ses sens acérés et exacerbait son incompréhensible besoin de vagabondage. Elle s'y pliait docilement. C'était pour elle le meilleur moment de la journée. Cara termina sa dernière livraison et monta sur son vélo, s'insinuant lentement dans les ruelles du Bronx. Ses sens étaient en éveils, elle n'était pas folle au point de ne pas miser la carte de la prudence lorsqu'elle se promenait seule en ces lieux. Un abruti aurait pu avoir la folle idée de la croire vulnérable. C'est dingue de voir à quel point les gens peuvent être désespérés dans ce coin de New-York. Ils disaient que le Bronx, c'était les bas-fonds de la ville, un endroit dangereux qu'il fallait éviter à tout prix. En soit, ça la faisait doucement rire. Ici ou ailleurs, les gens étaient tous plus déglingués les uns que les autres. À Manhattan, on pouvait se faire tuer par un vampire, ici, par n'importe quelle autre bestiole. Rien n'est bien différent si ce n'est la classe sociale du bourreau. Il faudrait être naïf pour croire à ce doux concept de sécurité – nowhere is safe. Cependant, cette nuit-là elle n'irait pas escalader les toitures des maisons du coin – prouvant ainsi à quel point elle avait raison vis-à-vis de la question de 'sûreté'. Elle avait déjà enchaîné quelques cambriolages ces dernières nuits et cette fois-ci, elle comptait bien tirer au flanc un petit peu et bien sûr, s'octroyer le pur et simple plaisir de descendre un gin tonic en charmante compagnie. Ou bien irait-elle danser sur la piste, et attirera-t-elle la gente masculine contre sa peau mate. Un sourire en coin étira ses lèvres pulpeuses et Cara pris presque instinctivement la direction du club « anti-gravity ». Un endroit qui continuait d'attirer du monde, suffisamment réputé pour lui donner encore l'envie de s'y rendre malgré les différents qu'elle avait avec la gérante. La clientèle était … appétissante, ce n'est pas de sa faute si les hommes sont aussi intéressés par elle que par la fameuse Danae, n'est-ce pas ? Et si elle voulait vraiment les garder à ses pieds, elle n'avait qu'à le faire. Ce n'était pas dit que c'était gagné, bien entendu. La jeune femme ôta sa casquette et libéra sa longue chevelure brune qui cascada sur ses épaules graciles. Puis, elle retira sa veste dissimulant sa plastique ciselée dans le muscle et la sensualité latente, subtilement mise en valeur par son jean et un débardeur noir près du corps. Puis, elle plaça une touche de cerise sur ses lèvres et entra dans le club après avoir lancé un regard charmeur au videur qui lança ; « Sexy … » La salle était déjà bondée, comme c'était prévisible. Histoire de se mettre bien dans l'ambiance, la jeune femme se dirigea vers le bar et commanda ; « Un gin, » Le barman hocha la tête à l'affirmative et Cara s'adossa au bar avec décontraction. Ses prunelles fauves caressaient les corps se trouvant autour d'elle, et ses rétines scintillèrent de satisfaction. « Il vient ce verre ? » lança-t-elle quelques minutes plus tard. Le barman tourna la tête vers elle et haussa les épaules. « On m'a pas autorisé à vous servir.» Cara haussa un sourcil. « Et depuis quand un client avec de beaux billets verts n'a pas le droit de se désaltérer, dis ? » Du bout du menton, il désigna un point derrière elle …
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Sujet: Re: "sweet jealousy. pv dada Dim 27 Oct - 18:50
sweet jalousy
❝ LAYING ON A TIME BOMB ❞
« T'as pigé, mon chéri? » m'assurais-je une dernière fois. Je lui lançais un regard autoritaire alors que mes lèvres formaient un sourire subtil qui adoucissait mon expression facial. Ma tête était légèrement penchée sur le côté, ce qui donnait l'impression que je réprimandais un enfant turbulent. Il faisait deux fois ma taille et possédait visiblement de plus gros muscles que moi, mais il savait qui était le patron ici. Aussi insulté pouvait-il paraître face à mon attitude, il n'en manifestait rien. Il avait été témoin du sort de ceux qui osaient nous désobéir, Dylan et moi, et il avait sans aucun doute retenu la leçon. Axel était l'un de nos plus fidèles barman, il savait gérer un bar comme personne et savait répondre à nos critères avec exactitude. Il était probablement l'employé envers qui je vouais la plus grande confiance, mais j'avais appris à me méfier de tous, pour le bien de notre club, pour le bien de notre non-vie. « Ouais, j'ai compris. Pas de verre pour la brune. » Il se souvenait d'elle, j'en étais persuadée et je comptais sur lui pour m'avertir dès l'instant où il la verrait dans la boîte. Satisfaite, je redressai la tête, affichant cette fois un air malicieux. « Merci, Axel! » S'il répondait convenablement à ma requête, il allait être grandement récompensé. Je ne pouvais attendre le moment où je mettrais enfin la main sur cette garce.
La musique résonnait dans chacune des cages thoraciques se mouvant entre les quatre murs de l'Anti-Gravity, complémentaire aux jeux de lumière qui éclairaient partiellement les visages des clients. La soirée était bel et bien entamée et je me réjouissais de voir toutes ces créatures mystiques prendre leur pied. Je m'incrustai à quelques reprises à la consommation de shots, car une soirée sans alcool n'en était certainement pas une. Dylan traînait parmi la foule, s'amusant comme à son habitude. Rien n'était à signaler ce soir. Jusqu'à ce que Cameron, une de nos employées, vienne me chercher pour me faire part d'un petit problème de clans dans un coin de mon établissement. Mécontente, je quittai le bar et mes consommations pour m'occuper personnellement de cet accrochage. Ces vampires. Il fallait toujours qu'ils jouent aux mâles Alpha, rivaliser avec les autres simplement pour se prouver. Pas dans mon club. C'était bien clair, pas de règlement de comptes ici. Si t'as un problème avec d'autres, amènes les par le lobe des oreilles dans la ruelle, je m'en tape, mais pas dans ma boîte de nuit! Deux hommes se bousculaient, se criaient par la tête, montrant leurs crocs tels deux bêtes défendant leur territoire. Avec l'aide de Cam, je m'interposai entre les deux, les repoussant chacun de leur côté. « Vous faites chier! Pas de cette merde ici! Aller vous entre tuer ailleurs! » Du renfort se pointa presque automatiquement à mes arrières, forçant les troubles-fêtes à se diriger vers la sortie. Voilà, j'étais à cran maintenant. Et si ce n'était pas suffisant, une voix vint à mon oreille et affirma: « Elle est là... »
Nonchalante, elle était accoudée au bar, discutant avec Axel. Elle avait du front tout le tour de la tête de revenir ici. Mais je sentais tout de même une satisfaction de la voir, car je pourrai enfin lui faire payer son insolence. Je me dirigeai vers elle, au moment où le barman me désigna d'un signe de tête. J'en jubilais d'impatience. Une fois à sa hauteur, je m'installai tout juste à ses côtés, un air provocatrice sur le visage. « T'as du cran, je dois l'admettre, » lui dis-je d'un ton qui n'avait rien à voir avec de l'admiration. Bien au contraire, elle faisait preuve d'une grande insouciance en revenant ici.
S'il y avait bien une chose qui pouvait mettre la jeune Butler de mauvais poil, c'était bien qu'on lui refuse ce qui en temps normal lui aurait été si aisément acquis – l'amusement. Qu'on lui retire le pur et simple plaisir de descendre un alcool vif, comme elle savait si bien le faire. Qu'on la prive de ses jouets et de son divertissement qui ne demandait à cet instant précis, qu'à être exacerbé. Elle n'avait pourtant rien d'une capricieuse, néanmoins, sa nature était plus forte qu'elle – on ne lui dictait pas ce qu'elle devait faire ou non. Or, elle désirait consommer. Une moue ennuyée s'était affichée sur son visage face au refus catégorique du barman à lui faire grâce ne serait-ce que d'un shot. Elle détestait être contrariée, et dans son ennui, elle songea que lui démolir la face pouvait finalement se révéler être plus distrayant – comment ça il ne faisait qu'obéir aux ordres ? Et bien c'était une notion qu'elle ne serait jamais apte à comprendre voilà tout. À ses yeux même, il devrait se prendre la raclée de sa vie pour ne serait-ce que tenir ce genre de discours. Néanmoins, elle n'eut pas le temps d'avancer davantage sa pensée, puisqu'il fixa soudainement un point derrière son épaule et ce, avec tant d'insistance qu'elle se retourna pour découvrir l'objet de sa contemplation. Danae. Fidèle à elle-même et angélique à souhait – cependant de nos jours, on sait parfaitement que le mal peut être ciselé dans la beauté la plus divine. Cara conserva son attitude décontractée. S'il y avait bien une chose de surprenant chez elle, c'était bien sa capacité à adopter des manières complètement désinvoltes, mêlées à une forte dose d'insolence bien entendu, dans n'importe quelle situation. Voire plus encore dans celles de ce genre-là. « T'as du cran, je dois l'admettre, » dit-elle en un sarcasme si peu dissimulé. Cara soutint son regard sans ciller une seule seconde. Un sourire léger flottait sur ses lèvres pulpeuses, lui donnant des airs effrontés. Similaires à ceux du sale gosse qui défie l'autorité parentale. Qui n'a cure des remarques qu'on lui assène. « J'ai peut-être du cran, ouais. Enfin je sais pas, ça suppose tout de même que tu 'devrais' me faire peur … Or, tu m'indiffères totalement. » répliqua-t-elle sur le même ton, orientant son buste dans sa direction comme si elle s'ouvrait volontiers à la conversation. Cara dévisagea les deux employés placés en retrait, dans l'ombre. Son sourire s'élargit davantage. Comme elle était persuadée qu'elle n'allait pas obtenir satisfaction, elle n'allait pas se priver de repousser la provocation un peu plus loin dans ses retranchements. Et puis … ce n'était pas elle qui avait commencé à la ramener, n'est-ce pas ? « Ça ne doit pas t'arriver bien souvent, d'ailleurs. » ajouta-t-elle, se faisant presque doucereuse – juste avant de sortir ses griffes. « Enfin, ça arrive seulement quand je suis là. » Bang. Elle faisait bien entendu référence à cette nuit-là, cette nuit où son cocktail génétique avait déconné et où elle avait dû se résoudre à trouver un terrain de chasse. Où elle s'était abandonnée aux extases nocturnes et festives, et où elle avait dérobé son prétendant à la belle Danae. À ce souvenir, un éclat particulier éclaira les prunelles fauves de la demoiselle. Elle savait qu'elle titillait les nerfs du diable, mais aussi étonnant que cela pouvait paraître … elle aimait tirer sur les cordes sensibles, comme une artiste visant le chaos musical.
Sa présence me rendait amère. Sa présence évoquait les mêmes émotions que lors de cette dernière soirée où elle se pointa dans mon club. De la colère? De la frustration? De la jalousie? Toutes ces réponses à la fois, très certainement. Lorsque je mettais le grappin sur un homme, lorsque je trouvais finalement une proie appétissante, pas pour déguster, mais bien pour me divertir, personne ne devait se mettre sur mon chemin. Bien entendu, les habitués de ce club étaient au parfum et ne tentaient rien pour me défier. Mais elle, elle, ne semblait pas prendre en compte ces lois non-écrites qui prédominaient en ces lieux. Et elle faisait une grave erreur. Elle avait traversé la limite l'autre soir, alors qu'elle pilait dans mes plates-bandes. Étant propriétaire de cette boîte, j'avais des obligations et je devais parfois m'occuper d'urgences. Je me suis absentée qu'une petite minute et voilà que je perdais ma place. Elle m'avait glissé sous le nez et avait réquisitionné l'homme qui s'était trouvé dans mon champ de mire. La garce. Je n'avais pas réagi sur le coup, mais ma vengeance ne serait attendre. J'avais mes principes, mais je possédais une patience inébranlable lorsque je le désirais.
La revoir ici m'emplissait d'une impatience camouflée. Une impatience puisque je pourrai finalement assouvir mes envies de vengeance et de représailles. Quelle naïve! Avoir été dans ses bottes, je n'aurai pas tenté ma chance en revenant dans ce club. Je feignais une nonchalance provocatrice alors que je la rejoignais au comptoir du bar. Elle ne me sembla aucunement intimidée par ma présence et ça me fit sourire. Je souris devant son ignorance, devant sa témérité. Elle faisait tout simplement preuve d'idiotie de se pointer à mes avants avec autant d'insolence. Je la rendais indifférente? Ce commentaire me fit sourire de plus bel, un sourire malicieux et provocateur. Elle n'avait vraiment aucune idée de ce qui l'attendait... Aucune idée de la gravité de son geste et envers qui ce geste avait été porté. Enfin, si un tel coup avait été porté à Dylan, j'imagine qu'elle aurait été beaucoup plus cruelle que moi alors dans un sens elle pouvait se compter chanceuse. Mais je n'allais pas être gentille pour autant. Et elle décida de mettre de l'huile sur le feu. Son commentaire atteignit directement ma dignité, mon orgueil, mais ma seule réaction fut un froncement de sourcils subtil. Je la toisai un bref moment, sentant mon animosité grandir dangereusement en moi. Je tournai mon regard vers Axel qui servait mes clients autour du bar, jusqu'à ce que je trouve ses yeux. Je lui fis un bref signe de tête et, automatiquement, il me servit un verre d'alcool fort. Retournant mon attention vers mon interlocutrice, je saisis le verre d'une main et avalai cul-sec le liquide ambré, la toisant directement dans les yeux. Et volontairement, je m'approchai de la brunette, ne laissant quelques centimètres séparés nos deux corps. « Écoutes-moi bien, ma belle. Ici, t'es pas la reine. Et tu ne le seras jamais. Alors soit tu dégages de mon bar et tu vas satisfaire tes chaleurs ailleurs, soit tu me laisses faire. À toi de choisir. » Mon air n'avait plus rien d'amusé, de malicieux. Je voulais qu'elle se barre. Qu'elle n'y revienne plus. Et j'étais prête à le faire de mes propres mains pour m'assurer qu'elle comprenne véritablement le message. Oui, j'avais accès à du renfort si les choses tournaient mal, mais ce n'était pas dans mes options pour le moment. Elle ne me faisait pas peur, elle n'était qu'une pauvre humaine, inconsciente du danger dans lequel elle se fourrait. La pauvre.
Sujet: Re: "sweet jealousy. pv dada Dim 12 Jan - 3:53
“J'aurais épargné son orgueil, si elle n'avait pas froissé le mien.”
Cara savait qu'elle s'enfonçait peu à peu dans le pétrin. Néanmoins, elle avait bien trop de fierté pour s'avouer vaincue et s'en aller la queue entre les jambes. Non, décidément, ce n'était pas dans sa nature et encore moins dans ses habitudes – encore que si elle devait faire une exception, ce ne serait sûrement pas pour les beaux yeux de biche de Danae, non. Elle tripotait donc peu à peu les nerfs de la jeune femme, comme quelqu'un qui attend de voir la corde céder à forcer de tirer dessus. N'avait-elle pas demandé une petite distraction pour ce soir ? Certes, ce n'était pas exactement ce qu'elle avait prévu, mais pourquoi pas ? Qu'avait-elle de mieux à faire que de provoquer un vampire, parmi des membres de son espèce, – avec cette bêcheuse de surcroît ? Bon, elle allait en garder des bleus pour quelques semaines, c'était évident. Pourtant, elle n'insisterait pas tant si elle pensait ne pas avoir ses chances de s'en sortir vivante. Certes, elle serait en mauvaise état, mais elle savait que grâce à sa mutation, elle pouvait rivaliser avec un vampire, plus encore si elle était en forme. Et l'inimité que lui inspirait Danae la galvanisait plus sûrement qu'une nuit de sommeil complète. Elle était au meilleur de sa forme à cet instant précis. En fin de compte, elle aurait peut-être dû la laisser consommer … Danae s'approcha d'elle en une attitude plus menaçante encore que précédemment. Ce que Cara fit mine de ne pas remarquer, tout en notant la distance qui se séparait peu à peu de leurs deux corps. Elle releva aussi le sourire provocateur que la sangsue abordait, et un instant, elle songea au nombre de gorges qui avaient bien pu passer sous le fil du rasoir de sa dentition. Pas par peur, non, mais elle n'aimait pas les tueurs. Ceux qui tuaient par simple plaisir de le faire, rien de plus. Par exemple, elle-même avait des scrupules à cambrioler des gens honnêtes qui n'avaient rien demander à personne, voire même de frapper un innocent pour s'assurer une porte de sortie. En revanche, elle prenait un malin plaisir à prendre son temps avec les mauvaises âmes et pour ainsi dire, s'était découvert un talent irréprochable pour la torture de ceux qui le méritaient, tout bonnement. Oui, on pouvait appeler ça de la psychopathie en quelque sorte, mais de nos jours, c'était une notion devenue trop banale pour ne pas être partagée, voire rependue comme une traînée de poudre. Une pure et mortelle contagion. Danae se pencha vers elle et saisit vraisemblablement une consommation qui venait de lui être préparée spécialement, puisqu'elle porta un verre ambrée à ses lèvres écarlates, ne la lâchant pas du regard. À son tour, Cara sourit et aurait même pu lâcher un rire. Oui, l'attitude de Danae l'amusait. On dit qu'il faut bien choisir ses amis, mais à son goût, Cara pensait qu'il fallait aussi savoir choisir ses ennemis et le sien avait une certaine classe tout de même ! Si elle était fâchée avec un putain de clochard de Central Park, ça n'aurait strictement rien de comparable. Elle approcha son visage près du sien, et cette proximité permis à Cara de sentir son haleine alcoolisée qui lui vint en pleine face. « Écoutes-moi bien, ma belle. Ici, t'es pas la reine. Et tu ne le seras jamais. Alors soit tu dégages de mon bar et tu vas satisfaire tes chaleurs ailleurs, soit tu me laisses faire. À toi de choisir. » Cara sentit ses muscles se contracter, comme si son corps répondait de lui-même à cette menace frontale que lui adressait Danae. Son regard fauve scintilla, gorgé de courage – ou de témérité, la limite était si mince entre les deux et elle murmura, s'approchant à son tour. « C'est une promesse ? » Son sourire s'allongea un peu plus. « J'aimerais bien te voir essayer … » Elle recula de plusieurs pas et vivace, saisit une bouteille derrière le comptoir en dégoupillant le goulot pour en boire plusieurs gorgées, tout en restant extrêmement attentive aux gestes que Danae. Dans son dos, sa main s'était renfermée sur une arme dont elle ne se délestait jamais. Elle se préparait mentalement, elle savait que la rixe était proche de l'éclat … Quand soudainement, quelqu'un hurla ; « GIRL FIGHT BITCHIES ! »
Félicitations à notre chère invitée non désirée, j'étais à présent à cran! Une soirée qui s'annonçait si belle, si agréable, sans grande embûche, seulement les habituels règlements de comptes qui étaient rapidement dissouts par mes employés. J'aurais cru qu'il était facile de se débarrasser de ce genre de plaie, celle qui se manifestait sans même s'en rendre compte et qui instaurait une douleur agaçante qui obligeait à réagir sur le champ. Un genre d'insecte qui vous bourdonnait des trucs agaçants à l'oreille et, malgré vos tentatives de le faire fuir, demeurait collés à vos basques jusqu'à ce que vous explosiez. Cette fille, c'était exactement le portrait que je m'en faisais. J'aimais bien jouer les garces, la fille confiante qui provoquait et menaçait avec classe jusqu'à ce que l'autre craque. J'aimais ce petit jeu de rivalité débordant d’œstrogène, mais parfois je n'en trouvais aucune satisfaction. Je ne me trouvais pas d'humeur à jongler avec les mots, à riposter des insultes sans cesse à deux centimètres l'une de l'autre, simplement pour le plaisir de provoquer. Ma patience avait la mèche courte ce soir et je désirais me débarrasser de cet inconvénient le plus rapidement possible avant que je ne perde littéralement tous mes moyens. J'avais repris mon sérieux, malgré mon regard malicieux de la seconde d'avant, espérant que mes dires provoquent une réaction de recul chez mon interlocutrice. Mais j'aurais dû prévoir sa ténacité... Elle n'était certainement pas le type de personne qui rebroussait chemin après des yeux méchants et quelques mots portés à son égard. Non, elle avait son honneur - ou peut-être une attirance malsaine pour le danger - et elle ne me laissera certainement pas grafigner son ego sans aucune répercussion. Je le constatai bien rapidement en apercevant cette étincelle de provocation dans son regard. Je n'en ressentais aucune inquiétude, j'étais beaucoup trop confiante en mes capacités pour en douter. D'ailleurs, elle était seule et j'avais nombres d'employés à ma disposition dans ce club. Toutefois, je ne voulais pas me reposer sur ces derniers... J'en faisais un cas personnel et j'intercepterai quiconque désirerait s'en mêler. J'avais peut-être tendance à prendre la fuite avant de prendre de trop grands risques, mais je ne voyais pas comment cette situation pouvait m'être fatale.
Mes menaces n'eurent pour effet que d'attiser davantage notre rivalité. La brunette avait étiré un sourire incitateur alors qu'elle se reculait de quelques pas, me laissant une certaine marge de manoeuvre. J'avouai, sur le coup, je me sentis déboussolée et surprise par son courage. Mon sourcil s'était élevé bien haut face à sa témérité et je commençai à m'interroger sur ses véritables intentions. Était-elle sotte à ce point? Ou prenait-elle plaisir à tout ce manège? Je ne voyais aucun gain pour elle dans toute cette histoire - mise à part son honneur bien entendu - alors pourquoi s'acharner à rivaliser contre une vampire qui avait visiblement des capacités supérieures aux siennes? Elle me faisait soudainement pitié... Mais ce n'était pas pour autant que j'allais baisser les bras et la laisser me provoquer ainsi en public, dans mon bar. Les clients de la soirée commençaient à s'amasser autour du comptoir, là où nous nous faisions face, créant une certaine fébrilité dans l'air. Pour ça, je n'étais pas d'accord sur la tournure des événements... Il n'était pas question que mon club soit associé à des combats de lutte féminin! Si tous ces esprits tordus pensaient que j'allais me laisser prendre par son petit jeu, ils allaient être franchement déçus. Pour tout dire, je commençais à en avoir marre de devoir répéter ma requête et devoir me salir les mains pour obtenir ce que je souhaitais. S'en était assez pour ce soir. Finissons-en.
Dans un mouvement des plus vifs, sans jamais détourner le regard de ma rivale, je me retrouvai de nouveau à quelques centimètres de sa personne. Cette fois, j'entourai mes doigts autour de sa gorge afin d'immobiliser sa tête vers moi. Je plantai mon regard sombre dans le sien dans le but d'altérer ses fonctions cognitives et avoir le contrôle de son esprit. « Tu tournes les talons maintenant et tu sors! Et ne daignes plus y revenir... » ordonnais-je de mes pouvoirs vampiriques entre mes dents serrées. Je relâchai sa gorge aussi rapidement que je l'avais emprisonnée, attendant qu'elle s'exécute. L'hypnose était ma force. De tous les dons que ma condition pouvait me conférer, il s'agissait bien de celui que j'avais le plus expérimenté et le mieux peaufiner au travers de mes nombreuses années de vie. De ce fait, je savais lorsque quelque chose ne tournait pas rond... Je sentais que mes pouvoirs étaient bel et bien intactes, mais pour une raison étrange j'avais le pressentiment que le message ne passait pas. Comme si mon hypnose n'avait aucun effet sur elle... Quelque chose clochait... Avais-je perdu la main? Impossible. Pourquoi ne sortait-elle pas?! Confuse, je me trouvais perdue dans mes interrogations, comme si j'attendais que les réponses tombent tout bonnement du ciel et viennent éclaircir ce mystère.
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