Bam, I'd like to bash you in the head. Damn, I cant make sense of what you've said.-
C’est quoi ça ?! maugréait la voix gutturale de l’ombre courtaude qui s’est prestement tapi dans le recoin de mon œil blasé mais pas néanmoins vif et espiègle. Sans grand intérêt, je releve alors la tête pour regarder mon interlocuteur d’un air hébété, durant une brève poignée de secondes, comme si je serais extirpé d’un long et profond sommeil. Moi qui durant des heures, depuis le début de la soirée, arborais la même posture, le tronc à moitié cambré sur la fragile petite table en bois, mes grosses pattes bouillantes et massives resserrant méticuleusement ma bouteille de Jack Daniel's, j’avais l’impression d’être une vraie statue de marbre qui n’avait pas bougé depuis cent ans, tant que mon échine se redressant lentement sur le dossier de la banquette émit quelques craquements sonores. Le visage faiblement hissée sur le haut, me brisant quasiment la nuque pour le faire, mes grands yeux azurés considérent faiblement le pittoresque exposé qui se retrouve presque étampé dans ma face de gars blasé de la vie. Goguenard, mes fins sourcils se froissent, l’air comme qui dirait préoccupé dans le déploiement d’un débat psychologique intense. Diable, mais qu’est-ce que c’était que ça ?!
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Mmmmm. Vite comme ça, j’dirais que c’est un journal, mais encore la donne peut être trompeuse.-
Crétin ! ronchonnait crâne d’œuf qui soulageait sa contrariété expansive en allant négligemment me fouetter le front avec ledit torchon crado et apparemment douteux.
Je te parle de ÇA ! surenchérissait-il en laissant tomber le journal chiffonné sur la surface du meuble qui se mis à vaciller fébrilement lorsque le gros doigt crasseux était allé vivement darder le titre rendant MAJUSCULEMENT HOMMAGE À LA PREMIÈRE PAGE.
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Ah… -
Salem, soufflait imperceptiblement Caliméro dans un looonnng soupire de lassitude,
je croyais t’avoir demandé de t’occuper de cette affaire ?-
Et moi je croyais t’avoir dit que cette affaire ne m’intéressait pas… ?-
C’est juste…Sceptique, j’arque un sourcil.
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Qu’est-ce que tu fous-là, donc ? Pourquoi avons-nous cette conversation ?•••••
OKAAAYYYYY !!! ma question s’avérait grandement friser le ridicule puisque je savais que trop bien le fameux pourquoi de la conversation. Était-ce une raison suffisamment puissante pour me happer soudainement par le col de la veste en cuir et ainsi me propulser sans soin au travers de la porte double battante de ce foutu bar misérable et poisseux ? NAOOONNNNN !!!!! ce n’était pas une raison suffisamment puissante pour ainsi m’envoyer valser sur le bitume et m’avancer en surcroît une jolie prune bleuâtre sur le front.
J’VAIS ALLER CASSER LA GUEULE À TON VILAIN PAS BEAUX, PAS LA PEINE DE ME FAIRE EMBRASSER LE TROITOIRE !Aussi suave et gracieux qu’un vieux saint-bernard assiégé par l'arthrite, je redresse promptement sur mes jambes vacillantes, partant sur la voie de mon infâme destinée en zigzaguant de droite à gauche et de gauche à droite, non sans lutter au passage une rangée de poubelles métalliques plus une ou deux cabine téléphonique entravant la ligne de ma trajectoire oscillante. Comme une âme perdue et oubliée dans l’ébène crépusculaire, j’avais erré de ruelles en ruelle, de trottoir en trottoir, pour finalement arriver à destination : le domicile d’un citoyen à problèmes qui avait vandalisé plusieurs bars et commerces pour gagner l’attention des Originaux. Ahem. Les mains dans les poches, la colonne bien droite, le torse gonflé à bloc, les jambes un peu écarté, j’avais fait le piquet de clôture pendant un temps, dévisageant la maison d’un œil sombre et songeur. Je n’étais pas le seul à qui l’ont avait demandé de régler le cas de ce pauvre type. Ce dernier avait fait grandement parlé de lui la semaine dernière, les journaux locaux avaient plusieurs fois rédigé des articles à son sujet et il était fort possible que les Originaux eux-mêmes aient envoyé quelqu’un sur ce contrat que moi j’avais accepté clandestinement.
Cette réflexion germe à peine dans mon esprit, que mon doute se concrétise enfin, puisque de l’autre côté de la rue, j’aperçois l’ombre d’une mystérieuse présence qui erre candidement là sur le perron de la demeure du gars que je devais moi-même supprimer cette nuit. M’attendre à une telle surprise ? Mouaip, peut-être que mon cœur n’aurait pas ainsi fait un bon colossal dans ma poitrine et daigné remonter jusqu’à ma gorge et passé si près de jaillir de ma gueule déboîtée en un gigantesque O d’incrédulité.
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Oh ! que je murmure sournoisement dans ma barbe alors que mes grands yeux céruléens glisse doucement sur l’horizon, voyant l’imposante silhouette de l’homme qui dévale les quelques marche du balcon et quitte le territoire désert de notre cible qui ne semble pas chez-lui. Comprenant que je n’avais désormais plus rien à faire là, légèrement un peu intrigué et curieux d’en savoir plus sur l’identité du tueur que l’on avait engagé pour ce contrat, je quitte à mon tour ce lieu dépeuplé et commence à traquer SUBTILEMENT ma nouvelle convoitise qui divague nonchalamment sur les rues du cartier endormi. Par le plus grand des hasards, nous rencontrons en chemin, tout bonnement comme ça, le gars que nous étions destinés à assassiner tous les deux. Sceptique, je m’immobilise, observe les deux types qui se retrouvent un peu plus loin devant moi…
Là, tout de suite, je sais ce qui va se produire et il est hors de question que je laisse ce compétiteur venir voler MON gars qui sera à l’occurrence mon gagne-pain pour la semaine…
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HEY ! TOI… LÀ ! que je gueule à Dieu sait qui alors que je me rapproche des deux gars sans trop savoir qui je dois aller intercepter comme ça. Gagnant leur niveau, mon choix s’arrête finalement sur l’armoire à glace ; autrement dit le type que j’ai aperçu sur le perron. J’dois me briser la nuque pour le regarder dans le blanc des yeux, ce gars fait genre le double de mon pois. Oops !
Tu saurais me dire quelle heure il est… par hasard ?Diversion tellement trop stupide !