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 Like Father and Son [Exekiel & Heathcliff]

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MessageSujet: Like Father and Son [Exekiel & Heathcliff]   Like Father and Son [Exekiel & Heathcliff] EmptyMar 16 Avr - 16:27

Heathcliff & Exekiel


Like Father and Son
Adossé à la rambarde, Heathcliff admirait l'East River qui s'insinuait sous les pilonnes de béton du Throgs Neck Bridge. La boucle insidieuse qu'il formait entre le Bronx, quartier des insurgés où régnait la désolation et l'anarchie, et le Queens, qui abritait depuis quelques décennies un immense camps de concentration où s'entassaient des centaines, des milliers même de victimes des accusations des Originaux, devait être magnifique vue du ciel. Il soupirait alors que la brise légère du matin ébouriffait ses cheveux noirs coiffés asymétriquement. L'aurore se levait à peine et il faisait encore suffisamment sombre pour qu'Heathcliff n'est à rentrer. Avec les potions que lui avait appris à préparer Santo, le vieux magicien, il parvenait à sortir jusqu'à neuve heures le matin et à partir de dix sept heures le soir. Il aurait donc encore deux bonnes heures avant de devoir rentrer dans son loft à Brooklyn. En passant par les souterrains, il serait très rapidement chez lui et pourrait en plus s'égarer un moment dans les boyaux sombres du métros où se cachaient ses disciples.

Mais avant cela, il voulait juste admirer les lueurs du ciel dans le levant et oublier un instant combien son existence nocturne pouvait lui peser. C'était l'un des rares détails qui lui faisait envier la condition des humains. Le soleil l'avait toujours fasciné, cet astre du jour, moins céleste et mystérieux que la dame de la nuit mais plus brillant et chaleureux qu'elle ne le sera jamais. Et parfois il avait ce regret de ne pouvoir simplement s'allonger nu face au soleil pour laisser ses doux et pénétrant rayons caressés sa chair pâle. Mais la brûlure qu'il associe à cette étoile, la simple pensée de la souffrance que lui causerait une seule seconde d'exposition, arrivait à lui faire relativiser son impossible désir. Il était un être de la nuit, voué à l'obscurité et à la pénombre. C'était là son monde, son univers, rien ne pourrait changer cet état de fait, et il le ne désirait pas. Souhaiter une vie mortelle uniquement pour le plaisir de se dorer la couenne au soleil, c'était insensé, il aimait beaucoup trop son existence d'immortelle pour prendre un tel risque.

De si bon matin, le public était rare sur le pont. Auparavant, des centaines de voitures circulaient sans cesse dans les deux sens, des joggeurs, des cyclistes, des promeneurs avec leurs chiens, arpentaient les trottoirs larges face aux rives de l'East River. A présent que les deux quartiers n'étaient que peine, souffrance et désolation, seuls quelques chats errants, une bande de mutants drogués jusqu'à l'os et des créatures des ténèbres errant sans but, pris à la gorge par la peur, cherchaient à échapper à quelque chose dont eux même ignoraient tout. S'il avait eu soif, Heathcliff aurait trouvé autour de lui suffisamment d'âmes en peine pour se nourrir pendant une année. Mais il n'était pas là pour ça. Malgré la noirceur du monde et la haine corrosive qui rendait tout si laid, la nature n'avait rien perdu de sa beauté. Si l'homme avait abandonné son rapport au beau, le vampire esthète trouvait encore satisfaction en admirant les affres du temps qui passe sur le paysage qui l'entourait. La ville endormie moirait dans les reflets rosés de l'aube et les parois de verre et de métal des immenses constructions sans âmes, absorbaient les rayons comme si elles voulaient les rendre vivantes.

Les chevilles croisées, debout bien droit enfermé dans son manteau sombre dont les pans tombaient de part et d'autre de ses genoux, les lunettes fumées qui masquaient habituellement ses fragiles iris tenaient en arrière sur son front. Il voulait laisser glisser ses pupilles sur le spectacle de la ville qui s'éveille et en capter chaque mouvement. Ses sens accroissaient ses perceptions et il lui semblait que le moindre parcelles de vie qui bougeait, il pouvait l'admirer comme au ralenti. Heathcliff aurait bien aimé partir pour un nouveau voyage, mais vu la situation politique de la ville, il ne pouvait pas partir. Il risquait d'être le seul rempart si les Originaux venaient à commettre l'irréparable. Lui seul avait le pouvoir et l'aura nécessaire à déjouer les idées vengeresses et mégalomanes de ses congénères. Mais la liberté de la fuite lui manquait déjà cruellement.

Dans un souffle du vent, Heathcliff perçut l'odeur musqué de transpiration et de froid, de crasse et de faim que dégageait les plus pauvres des habitants du Bronx. Mais derrière le parfum âcre de la puanteur, il y avait autre chose. Un arôme plus pur, plus délicat, dissimulé par la déchéance qui irradiait de lui et un relent de mouton assez fort. Imperceptiblement, Heath tourna la tête pour se retrouver face à face avec un jeune homme d'une petite trentaine d'années, sans doute moins. Il ne trouvait pas l'odeur des loups et ne sentait aucune magie s'échapper de son corps, ce devait donc être un humain. Plié en deux contre le vent, il se protégeait les yeux d'une paume alors que son bras était férocement plaqué contre son torse, comme s'il tentait de protéger quelque chose. La suspicion s'empara de l'esthète qui se retourna pour bloquer la route du jeune homme. D'un mouvement plutôt rapide mais qui ne laissait supposer sa véritable nature, il attrapa le paquet, comme un détrousseur particulièrement adroit. A l'odeur, aucun doute, de la cocaïne.

Il échangea un regard avec le porteur et il perçut dans son regard, une immense détresse. Ses paumes tremblaient mais il n'essayaient pas non plus de récupérer son bien. En fait, il avait l'air totalement perdu, comme si sa place était ailleurs et que ce n'était que son corps qui se trouvait face à lui. Egaré, c'était le mot pour qualifier la panique dans ses prunelles. Après quelques secondes de réflexion, Heath lui tendit à nouveau le paquet qu'il s'empressa de dissimuler sous sa veste abîmée. Il allait s'en aller lorsque Heathcliff posa sa paume sur son épaule. Il ne saurait l'expliquer, mais il y avait dans le visage de ce garçon, une peine délicate qui le touchait. Dans l'éclat de ses yeux, brillaient une lueur tellement proche de l'innocence qu'il avait décelé, il y a longtemps, chez Dorian ... Dans un murmure et sans savoir pourquoi il faisait cela, il lui dit simplement, sans laisser la possibilité de répliquer :

"Je t'accompagne."

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