❝ all this apathy you feel will make a fool of us all. ❞ - MAYLIZE

I will become what I deserve

That we all, live our lives, in the confines of fear.

« Charlene ? Mi bello niño, cela fait plous de 200 messages que yé laisse sur ton portable. Et tou né mé répond pas. Je souis inquiète. Yé lé savais que ce n’était pas oune bonne idée té laisser partir là-bas. Rappelle ta vieille mère, dès que tou enetends cé message. C’est oune ordré ! »

Comment perdre toute crédibilité, en une simple fraction seconde ! Made by Charlize Gillian Willems. Littéralement à côté de mes pompes, la cervelle éparpillée entre la honte et le désarroi de ma misérable existence, d’un violant coup de mon fin index, j’éteints le répondeur et poursuis l’élancée de ma folle trajectoire. Sans trop savoir quoi faire et où me jeter à prime à bord, j’encastre mes paumes sur les flancs de mon crâne, empoignant ma sombre tignasse ébouriffée dans le creux de mes poings dangereusement compactés, essayant vainement de retrouver mes esprits et de rendre la situation un tant soit moins dramatique qu’elle ne peut l’être.

- Ils vont te coffrer. Ils vont nous retrouver. Et je vais perdre mon job… J’peux pas perdre ce boulot. C’est toute ma vie !

L’adrénaline étant retombée depuis plusieurs poignées de minutes, il n’y a que l’angoisse et la peur qui me nouent douloureusement les viscères. Boule d’émoi corrosive et néfaste que je sens remonter jusque dans le tréfonds de mon gosier, obstruant ma gorge et m’empêchant de respirer. C’est un véritable calvaire !

- Putain ! J’viens de faire une connerie… une grosse connerie !

Réalisant ce fait, mes sombres prunelles se posent enfin sur le visage éthéré de mon invitée plus qu’inattendue… alias une belle grande blonde mirifique, dont le satin de la peau ambré est recouvert par d’innombrables tatouages, plus mystiques les uns que les autres. Dans le zèle et la panique me rendant pantin de sa malice, j’ai abandonné cette dernière sur le pas de ma porte, me ruant sans crier gare dans mon salon, afin refermer tous les rideaux des grandes baie-vitrée tapissant de long en large les murs plâtreux de la petite pièce. Tout est allé si vite… trop vite. Je ne sais pas quoi faire… il faut avouer également que c’est la première fois que j’héberge chez-moi une fugitive.

- Ne reste pas là ! Que je murmure, la voix secouée par un trémolo d’anxiété, comme si j’avais peur que les murs nous entendent, alors que je m’élance sur la jolie blonde, pour l’agripper sans aucun ménagement par le poignet et l’entraîner au salon… prenant soin de refermer la porte d’entrée derrière moi.

- T’as vraiment besoin de me prouver ton innocence, toi ! Sans quoi, c’est pas ici qu’on créchera toutes les deux, mais bien en tôle !

Et ma pauvre mère chrétienne qui vient tout juste de laisser ce message de détresse sur le répondeur… si elle apprenait ce que je viens tout juste de commettre… c’est transformée en sushi que j’irais croupir aux pieds de Dieu le tout puissant ! Kidnapper une meurtrière et lui donner le droit d’asile… combien de prières dois-je faire pour effleurer ne serait que le petit orteil de ce Seigneur en babouche, afin qu’il ne me lègue la rédemption ?  

Faisant une hôte digne de ce nom, furtivement, frileusement, je conduis la belle tatouée vers le sofa, l’écrasant dedans après l’avoir agrippée sans aucun ménagement pas les épaules. Pas taper… j’sais juste pas comment prendre soin et traiter les bons vivants…

- C’est ici que tu dormiras… la salle de bain est au fond du couloir et il y a de quoi bouffer si jamais tu as faim.

Trêve de politesse… passons aux choses sérieuses.  

- Mais avant de se faire un pyjama party, j’apprécierai beaucoup que tu me mettes au parfum de ton histoire…

Aheum. Ça serait très sympa de ta part. Ouais… 

© fiche & gif by disturbed (alias moua et c'est pas touche xD)
song by BEN HOWARD