La fin de l'innocence... [Elkan&Riley]

L’anniversaire de Daiane une des doyennes de la famille Mantion approchait à grand pas et Roda avide de bonne surprise avait longtemps cherché le cadeau parfait et elle l’avait finalement trouvé. Un soir la vampire avait vu l’octogénaire jouer avec ses petits-enfants et la scène l’avait touché, elle avait souhaité l’immortaliser. Rien de mieux alors qu’une bonne photo, encore fallait-il trouver un photographe de talent dans Salem, c’était loin d’être le centre du monde, mais Roda n’accepterait rien de moins que l’excellence, sinon tant pis elle se remettrait à chercher frénétiquement. L’échéance approchait alors elle avait donné rdv dans un coffee shop à un photographe qui avait attiré son attention.

Ce soir elle avait un look décontracté, une chemise noire translucide à fleur rouge, une mini-jupe en cuir noir et des bottes noires. Sa mise en beauté était un brin plus sophistiqué, Roda avait utilisé un fond de rouge à lèvre Chanel carmin et avait ondulé ses cheveux. Roda était comme ça toujours apprêtée, féminine jusqu’au bout des ongles, elle aimait ça qu’on fasse attention à elle, qu’on déborde de petite attention pour lui faire plaisir, puis le photographe qu’elle rencontrait ce soir avait son charme, elle n’était pas contre une aventure passagère avec s’il avait bon caractère. Le physique ne suffisait pas, même pour un simple amant.

Le coffee shop ne proposait pas d’alcool, Roda avait donc commandé un thé pour l’illusion et pour se réchauffer les mains. Thomas, le photographe était en train de lui présenter un book papier. C’était excellent Roda adorait son travail, c’était touchant et de qualité. La vampire complimentait une photo, quand un groupe de 5 adolescents fit éruption en ricanant dans l’endroit paisible quelques instants plus tôt. L’Originelle les observa, ses yeux bruns s’attardèrent sur une petit blonde qui lui rappela Mary au même âge. La ville avait beau être devenu une fois par mois un enfer, ils vivaient encore insouciant et c’était incroyable. Humaine elle avait grandi très vite, les invasions, les pillages avaient hanté ses rêves, elle avait eu de la chance de ne pas les vivre, elle n’avait pas été violé, ni vendue comme esclave, mais elle n’avait jamais ignoré le danger, contrairement à ces jeunes.

La perse eut un sourire attendri, ils étaient soit fort, soit pur, dans tous les cas c’était réjouissant. Le photographe remarqua son sourire et lui demanda si elle avait eu des enfants, elle répondit que oui, deux fils, Rostam et Zuara. Même si elle ne les avait pas vu grandir, elle les aimait encore, ils étaient morts depuis longtemps, mais leur vie avait été glorieuse. Elle avait vu Rostam adulte, si beau, si fort et son cœur de mère avait brûlé de fierté. Elle cessa de remuer ses souvenirs, pour se concentrer sur le présent.

- Ce que je voudrais se serait des portraits individuels de chaque membre de la famille, des portrait de famille parent et enfants et enfin un grand portrait avec tout le monde. C’est beaucoup de travail j’en ai conscience…
- Si votre famille tiens de vous, ce sera plus un plaisir, qu’une contrainte...
- Ils sont tous beau, mais c’est ma famille, je suis partiale.

Ils se sourirent, la soirée aurait pu être parfaite si des cris ne jaillirent pas de l’extérieur.

- Et merde, souffla Roda en grimaçant. Il vous faut un pieu…

Les  derniers préparatifs pour ramener Coraline parmi eux étaient quasiment finalisé. Il ne manquait plus que récupérer certains éléments magique à Salem, les plus anodins pour ne pas attirer l'attention sur leur projet. Le jour J était programmé pour le Vendredi suivant. La pression montait au fur et à mesure que les jours avançaient. C'est pour cela que les amis avaient décidé de se retrouver ce soir là dans ce coffee shop assez connu en ville. Déstresser le plus possible, se changer les esprits dans un endroit convivial, voilà ce qui leur semblait le plus approprié à ce moment là. Ils auraient pu choisir l'Electric Sheep mais Riley était de repos et donc ce n'était pas pour remettre les pieds dans la boite. Elle appréciait sa politique mais il ne fallait pas abuser.
La blondinette profitait donc de sa soirée de libre avec Elkan, celui qu'elle considérait comme son meilleur ami, peut être même son seul ami à ce moment là. Elle s'était faite de nouvelles connaissances depuis son arrivée, mais de là à les appeler des amis...

Elle avait commandé un thé aux fruits rouges et échangeait gaiement avec son ami de choses et d'autres. Elle s'était habillée de manière plutôt simple, comme à son habitude.Un top à manche trois quarts bleues marines, un pantalon noir assez simple et des chaussures noires assez confortables. Par dessus ses épaules trônait sa veste noire fétiche.  Les gens répondaient présent ce soir là. Il y avait une certaine effervescence. Des jeunes et des moins jeunes s'animaient autour des tables. Pendant que Riley discutait avec Elkan, une bande d'ado derrière eux se faisaient remarquer en parlant fort et s'agitant beaucoup, pris dans le feu de leurs conversations.  L'insouciance de la jeunesse !! Ou peut être qu'ils n'étaient pas si insouciants. La jeune femme ne savait pas vraiment. En tout cas elle les regardaient  du coin de l’œil lorsqu'elle échangeait avec l'ancien homme d'affaires.  Les employés s’activaient pour servir rapidement leurs clients...Tout semblait aller pour le mieux, au fond. La jeune femme pensait que la soirée allait se dérouler parfaitement, sans grosses embûches à signaler. Mais c'était sans compter les cris qui furent entendus de l'extérieur, attirant tout de suite l'attention des clients du coffee shop. Il y avait en effet du mouvement dans la rue mais surtout des bruits de violences, des cris. Tout sauf  le calme plutôt habituel de la ville. Et puis d'un coup...La porte d'entrée s'ouvrit brutalement laissant apparaître 5 vampires sous leur forme bestiale.

« Les gars je crois qu'on va se régaler ce soir ! »

Les membres de la blondinette étaient tendus par le stress emmenés par cet événement, et la surprise était visible dans ses yeux, tournées vers Elkan. Elle ne comprenait pas ce qui se passait. Les habitants étaient censés être en sécurité ici, surtout face aux Dents Longues. C'était l'arrangement entre les vampires et la Confrérie normalement. Alors pourquoi à ce moment précis, ce pacte n'avait plus l'air exister ? Il semblait manquer une explication aux deux amis, ainsi qu'à la plupart des clients de l'établissement, d'après ce que pouvait voir Riley, en observant rapidement la réaction des personnes, toutes aussi soucieuses de la suite des événements. La demoiselle, en voyant les vampires se jetant sur certains cients, se sentit de nouveau aussi mal que lorsqu'elle était à New York. Les premiers temps à Salem elle était restée méfiante. Elle avait commencé à se détendre un peu, malgré ses plans contre les Originaux. Mais le semblant de calme ne durait apparemment pas. Ou ce n'était qu'une illusion. En tout cas rebelote pour se défendre de nouveau contre ces vampires. Il fallait aller vite dans l'affolement général. La première chose que Riley fit c'est de se lever pour se diriger vers les jeunes proches d'elle

«Mettez vous sous les tables ou recroquevillées contre le mur derrière nous. On va essayer de vous protéger »

« Vous allez essayer ? »

« Si tu veux je peux aussi te donner à boire aux vampires, il n'y a pas de soucis ! "

« Non ça ira... »

Ah ces jeunes !  On essaye de les aider et ils trouvent encore à redire ! Donc un des ado passa sous la table où les jeunes se trouvaient auparavant, alors qu'un autre se plaça à la table de Riley et Elkan. Le dernier se positionna contre le mur, de manière à être le moins accessible.

« Elkan, je pense qu'un petit tour de magie serait la bienvenue,non ? »

L'anciene infirmière, positionnée stratégiquement devant les trois jeunes pour essayer de les couvrir de la meilleure façon, regarda son ami en faisant sa proposition. Avec de grandes chances, ça affaiblirait la troupe de vampires...

La vie à Salem semblait plus agréable, plus douce. Elkan remarquait l'euphorie et l'insouciance des habitants. L'arrivée des vampires et des Originels les avaient inquiétés et mis en colère. Mais le pacte mis en place assurait la sécurité des habitants. Un pacte semblant convenir à tout le monde. Alors malgré cette constante épée de Damoclès, la population apprenait à vivre avec. A vrai dire, même Elkan profitait de ce moment de répit aux côtés de Riley. Même si la perte de Coraline et de Charlize demeurait une douleur au-delà des mots... Il lui restait toujours Riley. De plus, il se raccrochait constamment à l'idée de ramener la fantôme. C'était d'ailleurs la raison de leur venus à Salem... ça et aussi l'idée folle de se venger de l'Originel ayant pour cause la disparition de la belle brune.

Mais tout ça n'avait pas réellement d'importance. N'est-ce pas? Bien entendu que pour le géant blond ça en avait. Cependant, ce soir-là... Oui... Juste l'espace d'une soirée, le sorcier voulait simplement se changer les idées. Cesser de broyer du noir. Arrêter de voir des esprits lui tourner autour. Juste... Se mettre sur pause. Alors c'était avec plaisir qu'il accompagna Riley pour se détendre. Elle en avait besoin. Il en avait besoin. Ils en avaient besoin! Son chocolat chaud entre ses mains, il savait pertinemment qu'il perdait en virilité. En même temps, avec son charisme usuel et sa grande taille... Elkan avait-il réellement besoin de se justifier concernant sa virilité? Bien entendu que non! Et c'était justement parce qu'il était trop viril qu'il n'avait pas besoin de se sentir gêné de rajouter des marshmallow dans son breuvage... Mais vous savez quoi? Le sorcier ne connu pas la chance de tremper ses lèvres dans ce liquide onctueux.

Des cris se firent entendre dehors. Si c'était chose courante à New-York, d'être ainsi dérangé par des hurlements et des bains de sang... Ce n'était aucunement monnaie courante à Salem. Bien entendu... cette donnée avait probablement changé le jour où les rescapés de New-York s'étaient installés. Elkan s'apprêtait à se lever dans le but de partir et d'emmener Riley loin de cette agitation dérangeante... Mais décidément, rien ne fonctionnait comme lui, il l'entendait. Un groupe de vampire - le sorcier ne doutait pas un instant de l'essence maléfique de ces êtres - entrèrent à l'intérieur du café. Il comprit à cet instant précis que les ennuis ne faisaient que commencer. Ce qu'il était incapable de comprendre... C'était pourquoi? Pourquoi cette bande d'attardés décidaient d'attaquer? Pire que tout... Il pouvait toujours entendre l'agitation dans la rue... à moins qu'il ne parvenait à déceler que l'agitation se trouvant soudainement à l'intérieur de l'établissement. Le viking échangea un regard chargé d'incompréhension avec son amie. Cette histoire ne prenait pas de sens. Les vampires ne perdirent pas de temps et commençaient déjà à sauter sur la carotide de certains clients. Les poings comprimés par la colère, le géant blond quitta son siège. Riley en fit de même mais il comprit vite que c'était dans l'idée de venir en aide à des jeunes. Le sorcier ne souhaitait qu'une chose : la mort de ces vampires. Il voulait les arrêter de nuire une bonne fois pour toute mais avant, il laissa la brune faire ce qui lui semblait juste. Ses claires prunelles faisaient constamment la navette entre Riley et les vampires. Il se tenait prêt à attaquer si l'une des sangsues cherchaient à s'approcher de trop près de son ami... Il était prêt à tout pour la protéger et ça... même si il devait se servir d'un des adolescents comme diversion ou bouclier humain. Une précision qu'il ne donnera jamais à l'humaine, soyez-en certain. Finalement, Riley lui donna le feu vert pour attaquer. En tout cas, la question de la jeune femme indiquait au sorcier qu'elle était prête pour passer à l'action. Pour toute réponse, le géant blond lui adressa un sourire suivi d'un clin d’œil. A le voir ainsi on pourrait le penser maître de la situation. A le voir ainsi, on pourrait le croire insensible à la peur. Oui... à le voir ainsi on dirait un événement banal. Ce qui était faux. Il voulait simplement faire bonne impression auprès de Riley, donnait une bonne raison à la jeune femme de ne pas paniquer... Bref! Passons ce côté mâle alpha voulant à tout prix être le héro des demoiselles!

Fermant les yeux afin de se concentrer, il lui fallut à peine une seconde pour sentir les différentes énergies présentes autour de lui. Des picotements parcouraient son corps, tel des mini décharges électriques. Il pouvait sentir la mort, deviner la présence des vampires sans même ouvrir les paupières. Il captait l'énergie des vivants, également. L'air commençait à crépiter autour de lui tel un appel à la magie qu'il tentait d'éveiller. Ses paupières s'ouvrir sur un panorama chaotique et dans la foulée, il vit un des vampires s'avancer vers lui. Rectification... L'ensemble des vampires s'étaient tournés vers le sorcier. Forcément... faire appel à la magie les avait interpellé. Pour le vampire le plus proche, c'était trop tard. La distance entre eux s'était diminué de façon considérable. Les mains glacés du vampire attrapèrent la nuque d'Elkan. Dans ce même élan, le viking attrapa les bords de cette tête immonde, enfonçant sans la moindre hésitation ses pouces dans les deux orifices censé donner la vue. Il ignora le dégoût généré par le bruit spongieux et tenta se concentrer à nouveau. Le vampire avait lâché sa prise, cherchant à se dégager de l'étreinte du géant blond. Les cris de la créature martelaient les tympans du sorcier mais il les ignora. Il profita de cette proximité pour littéralement pomper l'énergie du vampire. La température autour d'eux chuté à mesure que la créature perdait de son énergie. Cette énergie n'avait rien de sain, rien de bénéfique. Plus les secondes s'écoulaient et plus Elkan suffoquait. C'était comme si ses poumons se remplissaient de terre. Un arrière goût sur sa langue se faisait de plus en plus tenace : celui de la mort. C'était âpre, acide et dérangeant. Le détective rompit le contact lorsque les cris de sa victime cessèrent. A peine s'était-il reculait d'un pas que la carcasse du vampire s'écrasait au sol. Il n'était pas mort... Juste vidée de toute énergie. Elkan aussi, se sentait vidé et surtout, il respirait chaque goulée d'air comme si sa vie en dépendait.

En tout cas... ça en faisait toujours un de moins.